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Ou comment un retour innatendu peut être la source de nombreuses retrouvailles et de réflexions profondes...

[RP libre] Espoirs déçus

Alexius
Calli Aztlàn à Amecameca

Un fantôme errait dans le grand-temple. Cela faisait bien des lunes qu'il s'était retiré de la vie publique, familiale et guerrière pour se consacrer au divin Serpent à Plumes. Il n'était plus sorti de sa retraite depuis que la Seigneurie était tombée, se consacrant exclusivement au service du puissant Quetzalcoatl. C'était tout ce qu'il lui restait. Il avait perdu le goût de tout, ne s'enthousiasmait même plus pour faire couler le sang des nazetèques...
Quelle importance après tout?
Les dieux étaient bien loin et plus personne ne semblait s'en soucier. Les tlatoanis allaient et venaient au gré du vent depuis des mois sans qu'un seul puisse finir son mandat:
Il avait remplacé Valiente quand il avait quitté la province avec la caisse, Aeled avait été remplacé par Scarlett suite à un duel perdu et Ali avait succédé à Scarlett. Au final il n'y avait eu que trois règnes complets: Ceux de Batonnoir, Lauratacc et Darflex...
L'orient était tombé, l'Occident résistait mais n'était pas en brillant état, tout comme les provinces voisines.
Tout cela n'était pas très reluisant, ni glorieux. En un sens, il ne regrettait pas de s'être retiré au temple pour prier et tenter de comprendre le passé.
Alexius n'avait même pas pu participer au mariage de son frère Ascalion avec la ravissante Alenya...

Bientôt, les plus anciens deviendraient assez puissants pour créer eux-même leurs armées, sans avoir à faire appel à quiconque. Cela deviendrait bien vite ingérable et il ne souhaitait aucunement se retrouver à la place de ceux qui devraient décider de la marche à suivre.
PGO semblait avoir éclaté. Il n'avait plus eu de nouvelles de Tona ni de ses anciens co-listiers. L'emplumé avait quitté brutalement les aigles et l'armée d'Atecoatl lors du siège d'Amecameca. Pourquoi? Le dégoût probablement. Le Tonalamatl était bafoué régulièrement et presque personne ne s'en souciait. Il avait entendu dire que Menion s'était insurgé contre Ali lorsque celui-ci, étant Tlatoani, avait demandé à tous les calpullecs de lui porter allégeance. Mais il était un géocoucou et son devoir lui avait toujours tenu à coeur.

Le tlamacazqui poussa un petit soupir et se servit un peu de pulque dans une timbale.
A quoi bon remuer le couteau dans la plaie...
Il allait retourner au Grand-Temple d'Amecameca quand Yenamardeboirkedupulco, son fidèle esclave, fit entrer une personne dans la salle de réception...

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Ali
Une plaine non loin d'Ixtenco

Une brise légère, un soleil caché derrière quelques nuages, un pécaris à deux-queues s'abreuvait à une source non loin de l'homme qui s'était posé sur des rochers face aux rayons.

Il était soucieux et pensif. Ayant pris une gourdinette avec lui, il l'ouvrit et but une bonne gorgée de pulque qui était encore frais. Le Prince revisita le passé. Son passé, ses débuts à Ixtenco, Inty le Calpullec, sa prise en charge de la fonction de Chef de la Sécurité du Clan, son départ pour le Rituel de Camaxtli de Cuauhtocho. Son retour, les élections du Calpulli, les Dieux lui soufflant qu'il avait une destinée, sa nomination en tant que Calpullec d'Ixtenco, les difficultés avec la filière Tortillas du Clan, ses mandats, la prospérité de son Clan, ses efforts et ceux de ses proches qui oeuvrèrent pour le bien collectif. La rénovation du Calpulli, la fondation de l'Armée Clanique d'Ixtenco, son entrée dans le Tlatocan la Province dans la liste d'A.T.O dirigé par Darflex, avec l'attribution du poste de Tequitlato. Les élections houleuses, la trahison d'Angedudestin, la démission de Darflex, la prise de pouvoir d'Aeled, le problème financier, les élections, la famille Tollan, les incompétences, sa nomination en tant que Tlatoani, la remise en ordre du Tlatocan, la direction, l'Armée Provinciale, l'Intérêt Collectif.

Pfff... tout ca, il sait qu'il n'aurait pu le réaliser seul. Certaines personnes se sont dévoués non pas pour lui, mais pour un intérêt bien plus grand et noble.

Il savait que sa communication faisait défaut. Ses mots n'étaient pas toujours justes, cependant, il agit à chaque fois dans l'intérêt du groupe, de la Province dans son ensemble. Prônant l'unité et la cohésion qui manquait cruellement, il y eut des retour de flammes, bien que l'expérience passé n'eut pas d'impact considérable sur les mentalités.

Là était à ses yeux le problème. Le passé n'était pas suffisamment pris en compte et utilisé pour améliorer la situation. Ce qu'il percevait, c'était que la division venait du fait qu'il y avait de plus en plus de groupes guerriers qui se formaient au lieu de s'unir.

Les élections marquent souvent la décision du Peuple, et la démocratie est un mauvais régime, mais de tous les régimes, c'est le meilleur qui soit pour le moment. Ses interrogations se penchèrent alors sur les orientations des votants. Sur quels critères votent-ils? Les personnes qui se présentent, un ami, une connaissance, des actions, un programme, un raz-le-bol, un désintérêt? Un vieux parti, tel que PGO disparu du rivage politique. Tollan, grand vainqueur des élections précédentes, disparu aussitôt. Et pourtant, lui-même fut un nouveau parti, tout comme ESPN qui suit le même début de parcours. Les conclusions laissent à penser que le Peuple ne demande en effet que du "Sang-neuf" en politique, sans prendre cure des faits mais plutôt des méfaits du mandat. Les affinités primaient aussi fortement, rendant à la politique un aspect plus vulgaire de la chose.

A l'aune où une Armée est en train de se constitué par un Occidental qui ne fait pas partie du Tlatocan, il devenait encore plus urgent que la Province trouve enfin une voix qu'elle suivra au-delà des mandats successifs des futurs Tlatoanis et de leur Conseil.

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Provincial Occidental
Calpullec d'Ixtenco - 8 mandats Consécutifs & un 9ème

Ancien : Tlatoani - Procureur - Tequitlato 2 mandats
Ali
Sur la plaine non loin d'Ixtenco

Cet endroit devenait le sien, il se l'appropriait. Lieu paisible sans mensonge ni apparence. Lieu à l'état brut, naturel. Quoi de plus jouissif et vivant.

Installé sur le même rocher, il se gratta la nuque. Toujours aussi pensif, il prit une goutte de son breuvage pour se relancer dans les comptes, calculs, gestions.

Il revisitait la situation actuelle de la Province.
Nous en étions là, la Capitale était menacée.

Comment? Selon lui, il suffisait de poser les questions autrement. Le "Comment" laissant ainsi la place au "Pourquoi?".

Et pourquoi est ce qu'Atecoalt eut décidé de renverser le Tlatocan d'Orient?
Pourquoi décida-t-il de "réunifier" les Provinces maintenant, sans avertir personne?
Quels étaient les intérêts?
La réunification n'était-elle pas un prétexte facile pour leurrer les esprits?
Tout en sachant que son plan a bien foiré du fait que la Tlatoani actuelle bloquait ses projets personnels.
- L'arroseur arrosé -

Maintenant, après qu'Atecoalt ne voulu se soumettre à l'autorité de Xuchimachin, on s'étonne de voir notre Capitale menacée.
De plus, Atecoalt nous affirme que Xuchimachin avait l'ambition de déjà venir chez nous, avant qu'il ne fasse son invasion en Orient... Quoi de mieux comme propagande pour dire qu'il n'est pas l'élément moteur de cette crise qui sévit chez nous!


Voilà ce que nous apportait les expéditions planifiés dans la hâte grâce à la vanité de certaines personnes mégalomanes ne voyant que le prestige et l'argent.
Sans peser les conséquences.

Le Prince remercia ironiquement Atecoalt pour le menace qu'il apporta en Occident.


Maintenant, et une fois de plus, c'était au Peuple de subir les dommages de ces gens incompétents et ayant un égo surdimensionné.


Il se leva, et plissa les sourcils avant de retourner au Calpulli où du travail l'attendait, son boulot à l'Atlepelt fut déjà rempli et les animaux en abondance étaient présents.

_________________
Provincial Occidental
Calpullec d'Ixtenco - 8 mandats Consécutifs & un 9ème

Ancien : Tlatoani - Procureur - Tequitlato 2 mandats
Tona
Un hamac, calli de Tona, Tulancingo

Cela faisait seulement un jour que Tona était rentré à Tulancingo.
Il goutait enfin à un repos bien mérité. Dans la main droite : un verre de Pulque avec des morceaux de glace provenant de je ne sais plus quelle montagne.
Dans la main gauche : des boutons de Peyotl que Tona machait de temps à autre.

Tona regardait les gens passer. Pleins de nouvelles têtes, de nouveaux arrogants, de nouveaux solitaires. Bref la vie qui continuait.
Voir ces nouveaux personnages lui fit penser aux anciens.
Ou étaient-ils ? Que devenaient-ils ?
Son esprit se porta tout naturellement vers son ami le grand emplumé.
Cela faisait maintenant plusieurs lunes qu'il s'était retiré dans son temple.
Pour prier ou par dégout du monde actuel ??
Tona se posa la question.

Il héla son esclave Yapaslefeuofesses.


Mon brave, va me quérir Kirikou, mon fidèle esclave coureur. J'ai un message a faire porter, et j'aimerais que cela soit fait dans les plus bref délais.

Et dépêche toi un peu Yapaslefeu! On a pas toute la journée.


Dit-il en sirotant son pulque dans son hamac

Pendant ce temps, rapide comme l'éclair, Kirikou apparu.


-Ah Kirikou, j'ai un message a faire porter au Grand emplumé.

Regard interrogateur de l'esclave
- Alexius !!

-Ahhhhhh, il est pas mort lui ?


Tona se gratta la tête.

- C'est probable, mais pas certain !
Va fouiller le temple de Quetzacoatl, a Amecameca, fouille aussi du côté de Cuam en passant.
Interroge tout les prêtres de la province s'il le faut, mais déniche-le et dis lui ceci :


Tona prit son inspiration, sous le regard attentif de l'aztèque

Cher ami.
Cela fait bien longtemps que nos chemins ne se sont croisés. Bien trop longtemps.
Si tu entends ce message, c'est que tu es vivant, et j'en suis ravi.
Si tu l'entend pas ben ...
Ola mais c'est con ce que je dis là ...

-Je lui répète ca aussi ?

-Mais non, reprend un peu avant :
"Bref sache que je prie Quetzacoatl pour que tu reviennes parmis nous, pour ...
... venir boire un pulque a la maison.

Salutations.
Tona"

-C'est pour lui dire ca que vous m'avez fait venir ?

-Dis donc, qu'est-ce que tu fais encore là toi ?
File.


TOna regarda l'esclave partir telle une flèche.
Drôle d'époque que nous vivons là pensa t-il. Voilà que les esclaves se permettaient pas mal de libertées.

_________________


1er Calpu de Tulancingo !
Fier Guerrier !

La seule chose qui arrive à la cheville de Tona... c´est sa sandale.
Scarlett_tollan
Scarlett avait mis un temps fou à réagir. Pourtant Alexius l'avait prévenu, il ferait un saut, histoire de saluer tout le monde. Ele avait essayé de venir. Quasiment immédiatement elle s'était précipité pour le voir mais voilà ! Elle avait été doublée et par quelqu'un qu'elle n'avait vraiment pas envie de rencontrer. Et elle avait eu raison !

Elle n'était plus venue du tout sur la place publique, pas même pour prendre connaissance des dernières nouvelles.

Aujourd'hui, elle s'est fait violence. Elle a approché ... a commencé à écouter les petits groupes formés ici ou là ... Scarlett souriait en repensant à ces gens qu'elle connaissait ... Pas tous bien sûr ! mais beaucoup !!

Dans la joie qu'elle avait d'être enfin ici, elle s'approcha et se mit à écouter Alexius. Elle souriait à l'arrivée de l'esclave de Tona. Elle était contente d'être là tout compte fait.

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L'occident Vaincra !
Ex Tlataoni d'Occident
Ex Procureur, Intendant des Mines, Pochteca
Ex Calpullec (Amecameca, Zotoluca, Sultepec)
***************************
Ex tout, devenue simple habitante de l'Occident
Alexius
L'ancien, qui n'avait d'ancien que le nom malgré les nombreuses lunes passées en Tlaxcalla, sourit en voyant entrer l'esclave de Tona.
Tlaxcalla... souvenir glorieux d'une époque révolue, que beaucoup avaient contribué à faire vivre à l'exemple du grand Mittys, de Batonnoir, de Lauratacc, d'Aeled, d'Atecoatl, de Kalamite et de ses frères les Aigles de Cuamantzingo: Zumo, Ascalion, Menion et tous les autres qui avaient contribué à asseoir la domination Tlaxcaltèque sur tous les voisins de la Seigneurie avant que celle-ci tombe dans la décadence la plus totale.
Après avoir entendu les paroles répétées par Kirikou, il répondit:


Tu lui répondras ceci:

Niltzé mon ami,
Tes paroles me réchauffent le coeur, coeur désormais froid et dur comme la pierre car j'ai perdu toute envie d'aider mon clan, ma province et qu'il n'y a plus grand espoir de pouvoir aider la seigneurie.
J'espère un jour retrouver le goût de Tlaxcalla afin de venir boire un pulque ou deux à Nopalucan et fumer un peu de peyotl avant de me remémorer le goût de cette fameuse feuille de coca importée d'Orient.


Ca fait beaucoup à retenir non?

Tais-toi et écoute !
Je suis las de tout et je vois de plus en plus de nouvelles têtes qui émergent de l'ombre et de plus en plus d'anciens qui meurent ou décident de partir loin. Le monde que nous avons connu n'est plus ce qu'il est et c'est bien dommage, j'adorais les soirées arrosées dans les pulqueries et les débats houleux au sujet du Tonalamatl. Je crois que ce qui me manque le plus, tout simplement, c'est le goût de la victoire, à l'exemple de notre petite expédition en Texcoco voici bien des lunes de cela, lorsque nous voulions venger le pillage de Cuamantzingo.
Je te souhaite donc bonne chance, mon ami. Peut-être nous reverrons-nous à l'occasion d'un grand évènement.

Tu peux aller lui dire cela, vil nazetèque. Et que pas un mot ne manque !


Le Tlamacazqui vit ensuite que Scarlett l'écoutait. Agréablement surpris, il commença:

Niltzé à toi !
Cela faisait une éternité que nous ne nous étions pas vus.
Que deviens-tu mon amie?

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Guyhom
[ Calpulli de Mazapa, bureau du Calpullec]


Guyhom finissait de son bureau ses dossiers pour le tribunal...cela faisait longtemps que la province n'avait pas connu un tel trouble interne...le nombre de procès lancés qu'il avait lancé le démontrait...Guyhom était inquiet, las et fatigué des luttes internes, de la lutte pour le pouvoir et des menaces extérieures....les lois n'étaient pas ou mal connues, peu respectée, et surtout il ne voyait pas la province évoluer. Cela n'était pas bon.

Il finit son dernier dossier...une ancienne relation commerciale qui avait mal finie...il soupira, s'alluma un herbac et plongea dans ses souvenirs...il avait vu mourir des amis, des anciens de mazapa qui se cachent au temple ou chez eux, des grands dignitaires disparaitre ou sombrer dans la folie. Ceux qui restaient...étaient soit comme lui, fatigué ou alors partaient ailleurs faire la guerre.

Seule lueur d'espoir...sa famille tenait bon et s'agrandissait. Et quelques nouveaux de bien émergeaient. Mais il fallait leur apprendre...les lois et le travail de dirigeants...des mauvaises habitudes ont été prises ces derniers mois...les conseils n'ont fait que gérer et n'ont pas anticiper l'avenir...l'orient n'était plus rien, qu'un ramassis de pourris corrompus et soumis aux naztèques tandis que les rares orientaux voulant redresser leur province se voyaient mettre des bâtons dans les pattes par ces mêmes pourris...comme le pillage de Huam, le clan de sa soeur...pillé par des orientaux...il finit son herbac...et se servit du pulque.

il avait eu vent d'une rumeur...le Grand Prêtre, enfin l'Ancien, Alexius était encore là...Guyhom se décida à lui écrire...après tout, il était son mentor.

Il siffla et un aras vert vola vers lui et se posa sur la table. Il lui accrocha à la patte le message...puis le porta à la fenêtre et l'aras s'envola...




Nestlé à toi ô Alexius.

Je suis heureux de te savoir vivant. L'Occident n'est plus celui que nous avons connu et que tu as bâti...mais il reste encore debout et fier.

J'ose espérer qu'un jour tu reviendras pour lui, pour nous. Nous avons besoin de ta sagesse et de ton expérience.

Si un jour tu repasses à Mazapa, le pulque coulera à flot. n'hésite pas ô ami.

Mazapa ne s'est pas trahie. Elle est encore fier d'elle. malgré tous les soucis touchant la province, elle tient encore debout.
Son lac n'en est que plus beau et apaisant lorsque les nuages sombres des guerres de destruction et de pillage s'avancent sur nous...cela nous rassure encore un peu. Mais la fin est peut être proche pour nous. Le dernier rempart contre les naztèques...puisque l'orient n'est plus.

Je te salue ô mon Mentor et Ami.

Guyhom Matlazatecatl.

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Tyran de Mazapa la Grande.
Tlatoani de l'occident.
Cadet des Matlazatecatl.
mineur de fond!
j'aime la langue française, alors de grâce, faites un effort!

Le RP, c'est le pied...
Scarlett_tollan
Scarlett était si contente de voir Alexius. Elle l'écoutait avec avidité ... Elle buvait ses paroles. Quand il s'adressa à elle, elle sourit.

Alexius, je vais mieux, merci. Je suis si contente de te voir. Une bonne nouvelle quand même, tu l'as sans doute vu, mais Amecameca va beaucoup mieux. Batonnoir a sué sang et eau mais il a impulsé à la capitale le mouvement qu'il lui fallait !

Alexius, notre monde ne s'est pas encore tout à fait écroulé, on peut tous ensemble faire briller de nouveau l'Occident. Faire de notre peuple, un peuple craint et respecté ! Un peuple fort !


Elle décrocha la gourde qu'elle avait à la ceinture et s'emparra des timballes qu'elle avait repéré sur un fût alors qu'une esclave venait de les laver à quelques pas de là.

Un peu de pulque Alexius ?

Kirikou ? viens là, je te sers une timbale mais je compte sur toi pour que tu rentres en marchant droit !


Elle se servit également une rasade d'alcool de maguey.

Merci d'être là Alexius, vraiment, ça me fait plaisir. Puissent ta présence et ton exemple montrer à tous le chemin, le vrai, le seul.
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L'occident Vaincra !
Ex Tlataoni d'Occident
Ex Procureur, Intendant des Mines, Pochteca
Ex Calpullec (Amecameca, Zotoluca, Sultepec)
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Ex tout, devenue simple habitante de l'Occident
Chalcchi
Les journées étaient chaudes. De plus en plus chaudes.
Et ça ne motivait pas Chalcchi à faire de quelconques efforts physiques quand le Soleil régnait en maitre.

Avec discrétion, elle réussissait à s'échapper de la mine sans que l'Intendant la voit, histoire de quand même recevoir son salaire.
Et elle venait se poser là, aux portes du clan de Amecameca, une gourde de pulque calée à l'ombre, à regarder les environs.

Et elle trouvait qu'il y avait de l'agitation en ce moment.
Oh, rien à voir avec l'agitation qu'elle voyait à la Grande Assemblée, ou encore à l'Assemblée des guerriers d'Occident.
Non, cette agitation était plus... Comment dire... Discrète.
Elle voyait un esclave passer depuis plusieurs jours. Il avait l'air d'appartenir à quelqu'un d'important. Il était marqué. Mais elle n'avait aucune idée à qui il appartenait.

La curiosité, malgré qu'on lui ait souvent répéter de la canaliser, agitait Chalcchi de jour en jour, et aujourd'hui, elle n'hésite pas à héler l'esclave.


Hé !! Toi !!

De son hamac, Chalcchi fait signe à l'esclave d'approcher, sa gourde à la main bien en vue. Un esclave a toujours soif... C'est bien connu...


Qu'est-ce qu'elle me veut celle-là. Pfff. J'ai une missions moi...
Mais... Hummm... On dirait qu'elle a de quoi boire.

Dans un haussement d'épaules, l'esclave s'approche.

Chalcchi le regarde et lui tend la gourde.


Tu m'as l'air essoufflé. Je te vois courir depuis quelques temps... Bois donc un peu.

D'un rapide coup d'oeil, elle avait pu apercevoir la marque de Tulancingo. Rapidement, elle fait le tour des "Grands" basés là-bas et réfléchit en le regardant boire.

Dis, tu as l'air de venir de Tulan. Les nouvelles seraient-elles mauvaises pour qu'on te fasse livrer des messages de Clan en Clan ?

Chalcchi espérait que cet esclave ne soit pas plus intelligent qu'un autre.... Et aussi qu'il ne viderait pas la gourde...
Tout en buvant, il la regarde, perplexe, et lui répond.


Non, pas de mauvaises nouvelles. Je ne fais que transmettre des messages d'amitié en bonnes formes entre mon maitre Tona et le Grand Alexius.

Le regard de Chalcchi se fait vif au nom d'Alexius. Il était donc encore vivant ? Ca alors... Sur le coup, elle se dit qu'elle aurait préféré le savoir mort plutôt que tapis dans l'ombre.
Un de ces sourcils se lève.


Alexius, tu dis ?.. Il est donc encore vivant ?

Oh, oui ! Vivant, oui... Mais il dit que son coeur est désormais froid et dur comme la pierre. Qu'il a perdu toute envie d'aider son clan, sa Province et qu'il n'y a plus grand espoir de pouvoir aider la Seigneurie.


Chalcchi reste interdite devant l'esclave qui la regarde avec étonnement.


Heu... T'en as encore ?... Parce qu'elle est vide là...

Ses yeux vaguement posés sur lui descendent sur la gourde qu'elle lui prend des mains.

Non, il y en a plus...

D'un nouveau haussement d'épaules, l'esclave se retourne et reprend sa route sans que Chalcchi n'ait eu de réaction. Elle le suit du regard, et même une fois hors de sa vue, elle continue de scruter l'horizon.


Plus d'envie d'aider... Plus d'espoir...
Elle secoue doucement la tête et regarde sa gourde.
Un sourire nerveux se coince sur son visage.

Et il est vivant...

Chalcchi se disait que depuis toujours, leur peuple s'était transmis, de génération en génération, les traditions, les règles, les coutumes.
Depuis toujours, les ancêtres avaient communiquer leur savoir.
Et aujourd'hui, ils semblaient que le savoir ne serait plus retransmis.

C'était une sacrée claque. Elle qui parcourait la Province, répondant présente à l'appel dès qu'il s'agissait de protéger leurs Terres.
Elle qui suivait tant bien que mal, ne pouvant se fier qu'à son propre jugement, malheureusement souvent flou, les nouvelles des Provinces alentours, se demandant chaque jour laquelle les attaquerait en premier.
Elle qui, d'autant qu'elle le pouvait, respectait, au moins par les paroles, et au possible par les gestes, les principales volontés des Dieux.
Voilà que tout à coup, elle se demandait si elle avait choisi la bonne voie.
Elle ne pouvait s'imaginer baisser les bras. Elle ne voulait pas voir, de son vivant, chaque clan tomber un à un devant ses yeux.

Il restait Ate. Lui pouvait peut-être faire quelque chose.
Peut-être que lui ne se laisserait pas étouffer par des paroles.
Peut-être que lui continuerait de vouloir imposer le Tonalamatl envers et contre tous.
Peut-être que lui arriverait à regrouper tous les guerriers qui s'étalaient un peu partout.

Un long soupire la sort de ses pensées.
Elle entendait le bruit des mineurs pour la journée, et se demandait à quoi bon parler. L'action était bien plus significative...

Elle ne voulait pas perdre espoir.
L'espoir était la seule chose qu'on ne pouvait lui enlever.
Alexius
Calli Aztlàn à Amecameca

Le grand emplumé, comme il s'appelait jadis avant de faire tomber sa couronne de plumes dans un bac de pulque, souriait. Pour la première fois depuis des mois. Si une époque était révolue, une autre voyait le jour. Moins éclatante à ses yeux qui conservaient l'image de la jeunesse de la seigneurie mais peut-être plus pleine. A l'influence et à l'expérience des anciens s'ajoutait le charme et l'impulsivité de la jeunesse. Dans le grand-temple, il avait cru croiser son successeur, un certain Neilerua. Cela faisait des cycles entiers qu'il n'avait plus cotoyé les différents prêtres de la seigneurie. Il n'avait plus de nouvelles ni de Kalamite ni de Kornu depuis bien longtemps mais il savait qu'ils se portaient bien.

Le temps des vieilles querelles avec l'infâme kuzco, avec Darflex et plus tard, avec le mesuré Ali lui manquait. La complicité avec Lauratacc et les coups tordus qu'ils avaient fait ensemble, les expéditions guerrières avec Zumo, Ascalion, Menion, Tona... Les guerres avec Batonnoir, Mittys... Les magouilles à Cuamantzingo avec Aeled, Atecoatl... Les âpres discussions avec les différents Tlamacazquis et les débats souvent houleux au temps des désignations du tlatocan.... Tout cela lui manquait terriblement.

Il observa Scarlett. Celle-ci avait changé. De la guerrière intrépide d'autrefois, il restait une femme qui avait mûri, à l'instar de tous ceux qui avaient tutoyé l'unification puis la destruction progressive de Tlaxcalla.
Souriant, il répondit en prenant une coupe de pulque frais:


Notre peuple a toujours été fort, malgré les épreuves, malgré les tentatives d'invasion et les coups durs. Cependant, notre temps est révolu et je ne reconnais plus l'Occident dans lequel nous avons vécu. Mais c'est dans l'ordre des choses et seul le Grand Serpent à Plumes pourrait modifier cela. Aujourd'hui, ma destinée est de prier et de sacrifier à Quetzalcoatl.
Peut-être ai-je quelques conseils à donner à qui voudra les entendre, mais ma vie est désormais ici et le jour où je quitterai ce temple sera celui ou ma massue sera devenue trop sèche pour ne pouvoir être tenue à l'écart du sang. Alors peut-être reviendrai-je pour chasser une dernière fois du nazetèque ou parcourir les routes en quête de nouvelles plumes.

Batonnoir a bien du courage, comme tous les anciens qui tentent encore de faire prospérer l'Occident. Et je crains que mon exemple ne soit pas le bon à suivre.


Petit sourire, petit éclat de vie dans des yeux éteints par la lassitude. Il allait poursuivre quand un volatile fit irruption dans la pièce. Alexius reconnut avec plaisir le ara de Guyhom, le "grand taré de Mazapa". Après avoir lu la missive, il rédigea une réponse au dos du message:



Niltzé à toi Guyhom.
Puisse l'Etoile du sud éclairer ta voie.

Je suis ravis de lire que tu te portes bien et que la tribu Matlazatecatl reste fidèle à elle-même. Je ne suis cependant pas prêt de revenir. Je suis las des disputes, des éternelles rivalités. Non pas que ces rivalités me gênent, bien au contraire. Mais la lâcheté et le déshonneur de certains aztèques ont mis à mal la soif de sang de ma massue et m'ont poussé à me retirer au temple pour un temps qui ne se finira pas de sitôt.

Si mon expérience peut être utile à l'Occident et à Tlaxcalla, je la mettrai sans hésitation au profit de notre province mais les luttes de pouvoir me fatiguent et affaiblissent par la même occasion la province. Aussi, si conseils et aide tu désires, je te les fournirai avec joie et empressement. Tout comme à quiconque en demandera. Mais je resterai à l'écart, comme j'aurais dû le faire voici bien des lunes déja.

Ceci dit, goûter une fois de plus le pulque de Mazapa la grande sera un grand plaisir et je t'attends toujours pour te faire découvrir les plaisirs de Cuamantzingo la guerrière.

Avec toute mon amitié et mon respect,

Alexius Aztlàn Cuamantzingo Tlaxcalan.


Ceci fait, il laissa le volatile rejoindre son maître.
_________________
Lauratacc
Lauratacc dans sa hutte à Nopalucan, seule, avait trouvé un moment pour s'asseoir et se reposer.

Comme bien trop souvent, elle avait trop bu...trop de pulque à longueur de journée, trop de pulque pour oublier le mal qu'elle sentait peser dans ses jambes, la douleur qui lui déchirait le dos. Elle était loin la jeune tlatoani pleine d'énergie prête à affronter tête haute tous conflits, infatigable, n'ayant peur de rien, ayant la certitude d'avoir raison. Oui cette Laura n'existait plus.

Et pourtant, elle tentait toujours de donner cette image, d'affronter toutes les épreuves, de répondre à tous. Donner l'impression qu'elle était capable, qu'elle tiendrait face à toutes ces complications. Et pourtant au fond d'elle-même elle doutait. Est-ce que cette province voulait vraiment avancer? Devait-elle défendre nos racines, nos coutumes et nos croyances, les gens y croyaient-ils encore? N'était-elle pas dépassée... Mais avec qui pouvait-elle encore partager ses doutes.. son époux qui allait se remarier et qui démissionnait au pire des moments?

Elle laissa choir ses vêtements sur le sol, contempla son corps à la lueur de la lune, ce corps tant douloureux quant un esclave pénétra essoufflé dans la hutte.

Elle se retourna sans gène aucune:


Pas ce soir je veux être seule..


Elle aperçut une lueur de soulagement dans les yeux du jeune homme mais celui-ci ne bougeait pas.


Quoi encore?

je je.. je me disais.. que ça vous intéresserait

Vas y parles!

Alexius...


Elle s'approcha de l'esclave, son coeur battait fortement à ce simple nom, elle redouta le pire. Des lunes qu'elle n'avait plus eu de ses nouvelles, elle avait perdu l'espoir de le revoir un jour et priait simplement pour lui.


Non non... c'est pas possible... ne me dis pas qu'il a disparu.

Non non.. il est vivant, certain ont eu de ses nouvelles.


Elle resta silencieuse... divisée entre de la rancœur, pourquoi était-il partit comme ça sans lui donner aucune nouvelle durant tout ce temps? Et de la joie... serait-il de retour?

L'esclave allait faire demi-tour, elle le retint.


Va, cours et dépêches toi! dis lui que Lauratacc souhaite le voir! dis-lui.. Que Lauratacc a besoin de le voir.


Elle le regarda, il ne bougeait pas.

Qu'est-ce que tu fais encore la, allez file!


Une fois l'homme partit, Lauratacc se vêtit rapidement avant de prendre la route. Elle n'attendrait pas de réponse, elle le verrait...
Alexius
Calli Aztlàn à Amecameca

Elle était là. Yenamardeboirkedupulco venait tout juste de lui apprendre la nouvelle qu'il avait senti son coeur bondir dans sa poitrine. Cela faisait déja si longtemps qu'ils ne s'étaient vus... Il s'était senti honteux de l'avoir laissée seule face à elle-même en quittant la scène publique mais il n'avait pas trouvé une autre voie pour éviter cela.
Pourtant, comment laisser la personne qu'il aimait par-dessus tout? Il ne savait pas trop quoi répondre.
Lauratacc, avec qui il avait magouillé à de nombreuses reprises...
Avec qui il avait partagé des moments uniques, des discussions les plus houleuses aux paroles les plus douces en passant par des moments horripilants...
Ils se connaissaient depuis l'unification de Tlaxcala, avaient évolué ensemble, s'étaient entraidés...
Il l'avait apprécié, soutenue et même aimée. Pourquoi "aimée"? Il l'aimait toujours et l'aimerai probablement à jamais, même lorsqu'il se trouverait de l'autre côté, parmis les immortels...
Il aurait dû rester, continuer à la soutenir de toutes ses forces... Il s'en voulait terriblement désormais.
Quel gâchis...


Fais-la entrer mon ami. Et rapporte du pulque pour nous trois, ça ne sera pas du luxe avec la chaleur et le voyage qu'elle a dû entreprendre !

Joyeux. C'était le mot pour décrire son état d'esprit. Il lui tardait de la revoir, de la retrouver, de lui parler à nouveau.
Séparés par la vie, ils se retrouveraient peut-être. Du moins, il l'espérait.
Yenamardeboirkedupulco fit entrer la ravissante Tlatoani, qui ne semblait pas avoir changé d'un poil, et c'est tout juste si Alexius ne courrut pas pour la serrer dans ses bras après de si longs cycles sans la voir.


Laura ! Comment te portes-tu depuis tout ce temps? Quelles sont les nouvelles? Je dois t'avouer que je suis bien peu informé des évènements qui peuvent secouer la province.

Mais tu aurais dû me prévenir de ta visite, j'aurai pu préparer un meilleur accueil...

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Lauratacc
[Calli Aztlàn à Amecameca]

Elle était figée à l’entrée, fatiguée après cette longue marche, les jambes lourdes, le souffle court. La tlatoani était incapable de faire un pas, se demandant s’il fallait faire demi-tour, se persuadant qu’il était trop tard maintenant pour renoncer, il avait déjà du être averti de sa venue. Mais pourquoi cette peur ? Peur qu’il lise en elle et remarque les doutes de Laura, peur de le découvrir changé et froid avec elle ? Pourtant il avait toujours été son confident, son compagnon et dernièrement son amant… Elle reprit ses esprits et entra dans la Calli.

Elle n’eut pas besoin de se présenter à Yenamardeboirekedupulco, il la connaissait et sans un échange il alla avertir Alexius. Mais Laura n’avait pas envie d’attendre sagement qu’il l’invite à entrer chez l’ancien Grand Prêtre, elle n’attendit aucune réponse et pénétra dans la pièce.

Un regard échangé suffit pour comprendre que rien n’avait changé. Elle ne put s’empêcher de rejoindre les bras d’Alexius, de l’embrasser avec fougue… comme si leur dernière rencontre datait d’à peine quelques heures. Enfin elle calma ses ardeurs et le regarda avec un grand sourire et rit gentiment.


Des lunes que j’espère pouvoir rejoindre tes bras ! Tu n’imagines même pas mes nuits à me tourner dans mon hamac en regrettant ta présence.

Elle rigola franchement.


Je n’aurai pas pu espérer meilleur accueil… mais un esclave était censé t’avertir de…

Elle entendit des cris devant la Calli, crut percevoir une espèce de lutte et entendit un :

Mais non.. va pas déranger Alexius maintenant il est occupé..

J’ai un message de la plus haute importance pour lui, lâches moi et laisses moi passer.

Tu vas rester la, il n’est pas tout seul.


S’en suivit un combat entre les deux esclaves et la tête de Yenamardeboirekedupulco apparut tout décoiffée.

Je suis désolé de vous déranger mais y a un fou qui veut vous parler.


Le fou en question n’attendit aucune réponse et pénétra dans la pièce. Apercevant sa maitresse dans les bras du Grand Alexius il devint blanc.

Euh….

As-tu une explication valable pour ton retard !


C’est que… l’esclave reculait redoutant la fureur de la Tlatoani.

Elle le montra du doigt à Alexius…
il était censé t’informer de ma venue.

Puis refixant ses yeux sur l’esclave…


Et qu’est-ce que tu fais encore là.. Attends moi dehors ! Tu goutteras à mon fouet mais plus tard


Elle entendit l’esclave renifler.

En soupirant et avec grand regret, Laura quitta les bras d’Alexius et alla se planter face à l’esclave pour lui dire :


Tu vas pas pleurer non plus ! pour une fois montre que tu es un homme !

Puis elle le poussa hors de la pièce avant de se retourner vers Alexius. Elle s’appuya contre la paroi et sourit :


La province….

Des clans fantômes, d’autres qui se déchirent en interne… des menaces de nos frères d’orient.. mais les gens sont oisifs, ils vivent dans l'opulences et j’ai l’amer impression que ces menaces ne les inquiètent pas… Tu es donc bien mieux ici, voir ce que devient notre monde me déprime…

Quant à moi… J’ai repris le poste de Tlatoani pour une dizaine de jour suite à la démission de Ceylan. J’essaie de faire ce que je peux mais je sais qu’à la fin de ce mandat je me retirai définitivement de toute vie publique… je n’ai plus la force de lutter Alexius..


Elle le regarda fixement en lui souriant.

Je me sens bien seule… la jeunesse me dépasse.. Batonnoir reste obscure et m’a remplacé par une jeune femme…

Elle se tut et l’observa, elle sentait sa propre respiration s’accélérer, elle était irrésistiblement attirée par lui, elle se sentit rougir. Elle l’aimait et su qu’elle l’aimerait toujours..


Quel bonheur de te revoir…
Tona
[Sur les chemins, quelque part en Occident.]

Tona, assit sur un rocher surplombant le chemin gromella. Il était en train de changer la corde de son arc, et ce travail lui demandait beaucoup de patience. Or la patience, cela n'avait jamais été son fort.

Tona préférait largement la massue à l'arc, mais pour "l'activité" a laquelle il se consacrait, l'arc était bien mieux adapté.

Soudain un bruit lointain le tira de sa torpeur. Il leva les yeux vers l'Ouest, et vit un léger nuage de poussière, qui semblait progresser à vive allure.
La chose avançait rapidement, mais en zigzag.

Il se leva banda son arc et attendit. Soudain il reconnut son esclave coureur, rapide comme le vent, Kirikou n'était maintenant qu'à une centaine de mètres.

Tona se tourna vers les deux voyageurs qui étaient avec lui, il cria :

- Pas d'inquiétude, c'est Kirikou, mon esclave.

Les deux voyageurs rangèrent leurs armes, en acquiesçant.
Soudain Kirikou déboula du virage , il écarquilla les yeux en voyant les voyageurs a la sortie du virage. Il essay de ralentir, dérapa sur 20 mètres, dérapant sur le chemin de terre, et finit sa course dans un bosquet d'épineux petits cactus.
Tona descendit de son rocher, hilare, et aida Kirikou a se relever.


-Alors Kirikou, des problèmes d'adhérence ?

-C'est a cause de mes sandales "semelle-lisse" maître, pratique pour les grandes vitesses, mais ca dérape facile dans les virages ...

Kirikou oublia de mentionner qu'il avait rencontré plusieurs personnages sur la route qui lui avaient fort gentimment donné a boire des litres de Pulque.

L'esclave réfléchit et rajouta :

-Je devrais peut-être rajouter une couche de peau de lama sous la sandale, mais j'ai peur de perdre en vitesse ...


Tona l'arrêta. Il n'avait que peu d'intérêt pour les sandales. Il écouta plutôt le message d'Alexius
Puis il regarda Kirikou.


-Hmmm ... tu vas repartir Kirikou.
Dis-lui que ses paroles m'attristent et que je ne retrouve pas la fougue du meneur que j'appréciait tant chez lui.
Dis lui aussi que les temps changent, et que seuls les fous pensent pouvoir arrêter le temps. Et que vivre en regardant en arrière et en se lamentant n'est pas digne de sa personne.

Enfin tu lui diras qu'il y a du bon en Occident, du bon chez nos jeunes pousses. Qu'il lui faut retrouver la joie.


Tona détacha une plume verte, ramenée de son périple en Texcoco, quand il était devenu chef d'Ameyalco. Il la tendit a Kirikou.

-Transmet-lui cette plume, dis lui qu'elle vient d'une belle aventure, que des hommes fous avait fait avec bravoure, refusant de baisser les bras.

Et s'il persiste a te bassiner avec ces conneries comme quoi l'Occident a changé et que les dirigeants sont tous pourris, dis-lui qu'il y a du bon en chacun de nous.


-C'est tout ?

- Quoi ? t'en veux plus ??
Allez, fille de là sale effronté, avant que je t'envoie une flèche dans le fondement.


-Ah ? Parce que vous avez enfin appris a vous servir d'un arc ?

Tona jura et lança un caillou sur l'esclave qui l'esquiva facilement et repartit en riant.

Après quelques jurons, Tona retourna s'asseoir sur son rocher, en pensant au Grand Emplumé.
Vraiment, il était triste qu'un tel personnage reste dans l'ombre.
Il se tourna vers l'Ouest, attendant que le gibier arrive.

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1er Calpu de Tulancingo !
Fier Guerrier !

La seule chose qui arrive à la cheville de Tona... c´est sa sandale.
Balarion
Balarion avait décidé de rendre visite à sa tante pour parler de la pluie et du beau temps mais aussi de la situation de la capitale.

En approchant de sa calli il la vit sortir et se diriger vers le calli Aztlan, il la suivit essayant de la rattraper. Quant il atteignit la demeure il reconnu la voix de Laura mais également une autre qu'il n'avait entendu depuis bien longtemps.

Il se fit annoncer dans la demeure et attendit qu'on vienne le prier d'entrer.
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