Alexius
Calli Aztlàn à Amecameca
Le grand-prêtre écoutait tout en souriant les dernières nouvelles. Après tout, il faisait bon vivre quand on passait ses journées à prier et à boire du pulque, sans songer à tous les évènements qui secouaient la province et dont il s'était certainement bien trop mêlés à d'innombrables reprises. Laisser la main, ne plus songer à rien d'autre qu'aux offrandes à faire le lendemain... Mais se souvenir et tirer des leçons du passé. Cela avait été son objectif. Il avait certainement été trop zélé.
Lorsqu'un esclave à l'allure plutôt appeurée se présenta devant eux, il eut du mal à se retenir de rire.
Hem... il semblerait que même les nazetèques ne sachent plus comment va le monde...
Ils sont certainement trop gâtés... Un peu moins de pulque et de peyotl pour les empêcher de rêvasser et d'entrevoir les castors unijambistes des forêts du nord, espèce disparue depuis de nombreuses lunes déja, ne leur ferait pas de mal !
Quelques coups également mais bon... On devient trop tendres.
Alexius se rassit et proposa un siège à sa nouvelle invitée surprise. Décidemment, Scarlett puis Lauratacc... Une bien belle journée !
Des clans fantômes... Quelle honte...
Je n'ai même plus de nouvelles de Cuamantzingo. Tu saurais de quoi il en retourne? Il paraît que le calpullec est totalement invisible, que le clan est délaissé depuis le départ des Aigles pour une province aztèque...
Ceci dit, concernant l'oisiveté des occidentaux qui vivent dans l'opulence, il en a presque toujours été ainsi depuis que Kuzco a planté ses graines corruptrices... Je radote, mais je regrette le temps de la grande famine. Nous étions pauvres, faméliques, voire mourants, mais nous avions l'envie de prospérer...
Et pour Batonnoir, il a bien tort de délaisser une épouse comme toi... Si seulement je n'étais pas prêtre...
Quel gâchis là encore...
Il eut un petit sourire espiègle et allait poursuivre quand Yenamardeboirkedupulco fit irruption, accompagné de Kirikou. Ce dernier tenait manifestement une plume verte plutôt ancienne mais bien conservée dans sa main. Décidemment, la journée n'était pas aux prières et à l'enfermement.
Après s'être excusé auprès de ses convives et l'avoir écouté, il répondit, un demi-sourire aux lèvres:
Tu pourras répondre à ton maître que je le remercie pour sa plume, qui me va droit au coeur. Elle sera la première de ma nouvelle couronne de plumes. Peut-être la dernière mais sait-on jamais?
Tu lui diras que la fougue demeure toujours mais que le poids des ans et la lassitude l'ont un peu émoussée et qu'il lui faudrait une bonne dose d'insolite pour ressortir, comme l'épisode d'Ameyalco par exemple.
Tu lui répondras encore que je ne me lamente pas sur le passé, je regrette juste une époque mais je sais qu'elle n'est plus faite pour moi. Du moins, elle n'attise plus en moi l'envie de construire, mais le Tonalamatl doit tout de même être respecté et appliqué avec fermeté. Peut-être devrais-je y aider.
Et vous ne voulez pas un calumet et une tortilla, non?
Non mais ça va pas non? J'ai pas fini.
Tu lui diras aussi qu'il me tarde de le croiser à nouveau dans une pulquerie, quel que soit le clan dans lequel elle sera. Et dis-lui que ce sera peut-être plus tôt qu'il ne le pense.
C'est enfin fini là?
File de là !
L'emplumé poussa un long soupir exaspéré... Décidemment les esclaves de nos jours...
Souriant, il contempla la femme à qui il avait tant pensé pendant plusieurs cycles.
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Le grand-prêtre écoutait tout en souriant les dernières nouvelles. Après tout, il faisait bon vivre quand on passait ses journées à prier et à boire du pulque, sans songer à tous les évènements qui secouaient la province et dont il s'était certainement bien trop mêlés à d'innombrables reprises. Laisser la main, ne plus songer à rien d'autre qu'aux offrandes à faire le lendemain... Mais se souvenir et tirer des leçons du passé. Cela avait été son objectif. Il avait certainement été trop zélé.
Lorsqu'un esclave à l'allure plutôt appeurée se présenta devant eux, il eut du mal à se retenir de rire.
Hem... il semblerait que même les nazetèques ne sachent plus comment va le monde...
Ils sont certainement trop gâtés... Un peu moins de pulque et de peyotl pour les empêcher de rêvasser et d'entrevoir les castors unijambistes des forêts du nord, espèce disparue depuis de nombreuses lunes déja, ne leur ferait pas de mal !
Quelques coups également mais bon... On devient trop tendres.
Alexius se rassit et proposa un siège à sa nouvelle invitée surprise. Décidemment, Scarlett puis Lauratacc... Une bien belle journée !
Des clans fantômes... Quelle honte...
Je n'ai même plus de nouvelles de Cuamantzingo. Tu saurais de quoi il en retourne? Il paraît que le calpullec est totalement invisible, que le clan est délaissé depuis le départ des Aigles pour une province aztèque...
Ceci dit, concernant l'oisiveté des occidentaux qui vivent dans l'opulence, il en a presque toujours été ainsi depuis que Kuzco a planté ses graines corruptrices... Je radote, mais je regrette le temps de la grande famine. Nous étions pauvres, faméliques, voire mourants, mais nous avions l'envie de prospérer...
Et pour Batonnoir, il a bien tort de délaisser une épouse comme toi... Si seulement je n'étais pas prêtre...
Quel gâchis là encore...
Il eut un petit sourire espiègle et allait poursuivre quand Yenamardeboirkedupulco fit irruption, accompagné de Kirikou. Ce dernier tenait manifestement une plume verte plutôt ancienne mais bien conservée dans sa main. Décidemment, la journée n'était pas aux prières et à l'enfermement.
Après s'être excusé auprès de ses convives et l'avoir écouté, il répondit, un demi-sourire aux lèvres:
Tu pourras répondre à ton maître que je le remercie pour sa plume, qui me va droit au coeur. Elle sera la première de ma nouvelle couronne de plumes. Peut-être la dernière mais sait-on jamais?
Tu lui diras que la fougue demeure toujours mais que le poids des ans et la lassitude l'ont un peu émoussée et qu'il lui faudrait une bonne dose d'insolite pour ressortir, comme l'épisode d'Ameyalco par exemple.
Tu lui répondras encore que je ne me lamente pas sur le passé, je regrette juste une époque mais je sais qu'elle n'est plus faite pour moi. Du moins, elle n'attise plus en moi l'envie de construire, mais le Tonalamatl doit tout de même être respecté et appliqué avec fermeté. Peut-être devrais-je y aider.
Et vous ne voulez pas un calumet et une tortilla, non?
Non mais ça va pas non? J'ai pas fini.
Tu lui diras aussi qu'il me tarde de le croiser à nouveau dans une pulquerie, quel que soit le clan dans lequel elle sera. Et dis-lui que ce sera peut-être plus tôt qu'il ne le pense.
C'est enfin fini là?
File de là !
L'emplumé poussa un long soupir exaspéré... Décidemment les esclaves de nos jours...
Souriant, il contempla la femme à qui il avait tant pensé pendant plusieurs cycles.
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