Cerdanne
[
Linsouciance...]
Courir cheveux au vent, chasser le lapin dans la garrigue, pécher, nager, grimper aux arbres
Apprendre le langage des arbres et de leau.
De temps en temps, redescendre vers la mer et le port.
Les couleurs, les odeurs et les cris.
Observer la guérisseuse dans ses quêtes.
À la recherche dépices et autres herbes aux noms barbares.
Boire un vin sucré à la taverne au milieu dune faune bariolée.
Dix sept ans dun pur bonheur.
Jusquà la fracture....
La peur insidieuse dune populace ignorante.
La peur insidieuse dune populace qui punit aveuglément ce quelle ne maitrise pas...
[ Lerrance ]
Le deuil, elle le ferait sur le chemin, avec le vent .
Le deuil, elle le ferait sous la lune et les étoiles .
Cest ce que la jeunette se disait tout en dévalant le sentier poussiéreux qui sétendait devant elle.
Des jours quelle tentait de le faire ce deuil, et des jours et des jours que la boule qui sétait planté dans sa gorge,
au lieu de remonter en torrents deau salées, saccrochait, grossissait et senfonçait plus profondément encore en elle...
La mort au bord des yeux, elle errait maintenant depuis plusieurs jours sur les terres ocre de sa Provence.
Et elle ne la supportait plus, elle ne la reconnaissait plus comme sa terre nourricière.
Orpheline par la faute dune rage populaire et hystérique,
et son bâton de vie, celle qui lavait guidé dans la garrigue et lui avait tout appris, était morte sous ses yeux.
Il ne restait plus aucune étincelle de vie dans ses yeux bleus.
Il ne restait plus aucun ressort dans cette silhouette longiligne.
Juste un pas après lautre, le regard évitant les roches saillantes.
Juste un esprit parti en vrille dans la haine qui sencrait au plus profond. Les nobles et les curés ne faisait plus quun.
Ennemi juré et viscéral...
Le soleil commençait à baisser les bras et rougissait dans le fond du ciel. Cerdanne leva la tête et scruta les alentours.
Les bois touffus nétaient plus très loin et elle sengagea dun bon pas vers ce qui serait son abri pour la nuit...
Les ombres de la forêt bienveillante lengloutirent et elle posa sa besace à ses pieds.
Aplatie contre un arbre, elle ferma les yeux
Dormir, dormir elle voulait dormir .
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Courir cheveux au vent, chasser le lapin dans la garrigue, pécher, nager, grimper aux arbres
Apprendre le langage des arbres et de leau.
De temps en temps, redescendre vers la mer et le port.
Les couleurs, les odeurs et les cris.
Observer la guérisseuse dans ses quêtes.
À la recherche dépices et autres herbes aux noms barbares.
Boire un vin sucré à la taverne au milieu dune faune bariolée.
Dix sept ans dun pur bonheur.
Jusquà la fracture....
La peur insidieuse dune populace ignorante.
La peur insidieuse dune populace qui punit aveuglément ce quelle ne maitrise pas...
[ Lerrance ]
Le deuil, elle le ferait sur le chemin, avec le vent .
Le deuil, elle le ferait sous la lune et les étoiles .
Cest ce que la jeunette se disait tout en dévalant le sentier poussiéreux qui sétendait devant elle.
Des jours quelle tentait de le faire ce deuil, et des jours et des jours que la boule qui sétait planté dans sa gorge,
au lieu de remonter en torrents deau salées, saccrochait, grossissait et senfonçait plus profondément encore en elle...
La mort au bord des yeux, elle errait maintenant depuis plusieurs jours sur les terres ocre de sa Provence.
Et elle ne la supportait plus, elle ne la reconnaissait plus comme sa terre nourricière.
Orpheline par la faute dune rage populaire et hystérique,
et son bâton de vie, celle qui lavait guidé dans la garrigue et lui avait tout appris, était morte sous ses yeux.
Il ne restait plus aucune étincelle de vie dans ses yeux bleus.
Il ne restait plus aucun ressort dans cette silhouette longiligne.
Juste un pas après lautre, le regard évitant les roches saillantes.
Juste un esprit parti en vrille dans la haine qui sencrait au plus profond. Les nobles et les curés ne faisait plus quun.
Ennemi juré et viscéral...
Le soleil commençait à baisser les bras et rougissait dans le fond du ciel. Cerdanne leva la tête et scruta les alentours.
Les bois touffus nétaient plus très loin et elle sengagea dun bon pas vers ce qui serait son abri pour la nuit...
Les ombres de la forêt bienveillante lengloutirent et elle posa sa besace à ses pieds.
Aplatie contre un arbre, elle ferma les yeux
Dormir, dormir elle voulait dormir .
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