Alara
RP ouvert à tous, notamment ceux et celles qui pourraient croiser le chemin de ma brune.
[Petit retour sur le périple]
Six ans, voilà maintenant six ans qu'elle était livrée à elle même, trainant ses bottes sur les routes du Royaume.
Six longues années qu'elle avait posé le pied sur terre et qu'elle n'avait pas revu la mer.
Trop de douleur, trop de souvenirs ...
Mais maintenant elle était prête, se sentait la force d'y retourner, elle la grande brune aux allures de garçon manqué, charpentée par ses dures années de navigation auprès de son père. Elle s'était exilée dans le sud, loin, bien loin de tout cela. Elle a découvert une autre rudesse de la vie, toute autre que celle de la force physique. Elle a découvert la vie en solitaire, une vie bien éloignée de celle en équipage qu'elle avait connu sur les navires de commerce, une vie bien loin de l'esprit de communauté ... C'est donc entièrement livrée à elle même, qu'elle s'est endurcie, plus encore qu'elle ne l'était, vivant au jour le jour et se débrouillant par tous les moyens pour subsister à ses besoins.
Assumer aussi sa condition féminine, elle élevée comme un garçon dans un milieu d'hommes, immergée complètement dans un monde rustre, celui des marins au long court.
Six années de galère, six à renier ce qu'elle était au plus profond d'elle même, à tenter d'oublier le passé. Mais chassez le naturel et il revient au galop.
Décision prise, elle retournerait à La Rochelle, dernier endroit où elle avait vu son père. L'endroit où sa vie a changé, il y a six ans de cela.
[La mer, enfin ...]
Un souffle de liberté.
Douce caresse sur le visage de la brune, un vent venant du large, chargé de l'odeur d'iode si caractéristique. Elle l'approche, elle le sait, elle le sent ... Elle le sent vibrer, pulser aux coeur de ses entrailles, cet océan, celui qui la bercée pendant tant d'année. Tout comme un enfant dans le cocon de liquide du ventre maternel. Les mouettes et autres goélands sont là, comme une parade, volant haut dans le ciel, portés par les vents dominant.
Et puis ce bruit, ce grondement, celui des vagues qui viennent s'éclater sur les rochers.
Elle s'arrête et ferme les yeux, laissant doucement ses souvenirs remonter à la surface. Derrière ses paupières closes, elle imagine l'écume mousseuse et blanche, vaporeuse et aérienne, dessiner autant de crêtes sur le sommet des vagues au bleu-vert sombre de notre mère à tous.
La mer ...
L'eau, source de vie. Source de LA vie ... Essentielle à chaque être. Celle qui donne mais qui parfois, reprend aussi la vie avec violence. Incontrôlable élément aquatique, mystérieux, fascinant et envoûtant.
Elle est tout près, ressent déjà les embruns sur sa peau légèrement halée. Le vent du large venant faire flotter sa crinière d'un noir jais. Les jades se réouvrent, pétillantes et acérées. Elle reprend sa marche, suivant le sentier qui la mène vers la matrice.
Elle l'aperçoit enfin au détour d'un bouquet d'arbres, en haut d'une colline.
Majestueuse, scintillante sous le soleil levant. Sauvage et agitée par le vent fort. Un sourire vient étirer les lèvres de la brune, chose plutôt rare chez elle. Des paroles prononcées, comme si elle s'adressait à une vielle amie.
Je suis de retour. Enfin ...
Et elle reste un moment là, à contempler les remous, à scruter l'horizon, à se ressourcer, tout simplement. Puis reprenant son maigre baluchon, elle prend la direction de la ville qui se dessine au loin. Des remparts en front de mer et un port d'où l'on voit déjà trôner de nombreuses voiles. Ce même port où six ans plus tôt son père la débarquée pour qu'elle vive sa vie.
Une grande inspiration et elle reprend son périple, suivant le chemin côtier qui la mène vers son passé ... Ou son futur ...