Juliette
A Evreux encore....
Juliette était dans le petit salon. La lettre était partie. Toujours aussi nerveuse, elle n'attendait plus que sa fille normalement. On vint lui dire que le coche était prêt, qu'elle pouvait d'ors y déjà s'y installer.
... hum... le Duc est parti déjà ?
- Oui Ma Dame, il y a une heure environ je crois.
- Ah... On ne saurait dire si c'était un "ah" de satisfaction, un "ah" de désespoir ou un "ah" tout simplement neutre, parce qu'il fallait une réponse peut-être.
Elle eut quelques vertiges et s'assit rapidement pour ne pas tomber de trop haut, comme on dit.
Où en est ma fille ? aaaattttt.... Elle retint sa respiration. est-elle prête ? que nous puissions y aller ?
- Elle ne va pas tarder, Ma Dame.
- Ah... Décidément, on pourrait croire qu'elle était malade. Elle l'était d'une certaine façon, non de deux façons.
Elle se leva décidant d'aller prendre un peu l'air. La Baronne prétexta que le corset la serrait trop. Dehors, cela allait un peu mieux mais l'air exterieur ne résolvait pas non plus tout le problème.
Le cauchemar la hantait. C'était à ce moment là qu'on souhaitait de tout son âme à ce que jamais il ne se réalise contrairement au souhait si courant du rêve qu'on aimerait bien voir devenir réalité.
Il était peut-être encore temps de faire demi tour. Après tout, des bourguignons étaient arrivés ici, ils pouvaient bien repartir chez eux ensuite avec elle. Il est difficile d'expliquer pourquoi à des moments comme celui ci, certains souvenirs rejaillissaient. Là en l'occurrence, ce fut une conversation avec le Vicomte Sardanapale qu'elle eut en tête. Il avait été persuadé que Juliette quitterai la Normandie il y a 6 mois. Combien d'arguments lui avait-il donné pour qu'elle resta ? Oh elle n'en avait pas eu l'intention et ses mots n'avaient pas été utiles. Mais aujourd'hui, ils redonnaient un peu de sens.
Elle était partagée. L'Harles soupira lourdement. En attendant sa fille, elle s'assura que le reste était prêt. La contradiction était impressionnante.
"Ils" sont prêts eux aussi ? Un des domestiques acquiesça. Bien, "ils" nous attendent bien à l'endroit convenu ? L'homme acquiesça de nouveau.
Martine arriva tout d'un coup et tendit sans prévenir un éventail à la Baronne. Étonnée, elle regarda la domestique bizarrement. Elle était en effet surprise que l'on agisse avec autant de prévoyance. Il ne fallut pas longtemps pour que Juliette s'en serve. Mervans et son éventail, un tandem.
Elle finit par prendre place dans le coche mais perdit patience très vite.
Pourriez vous lui dire de se presser ! Je ne voudrai pas que l'on repousse ce mariage encore par sa faute !
Sous la pression, l'angoisse - justifiée ou non - elle laissait la place à un visage de mère indigne et elle s'en moquait complètement.
Mais madame, la voici ! (*)
alors qu'attendons nous ! allons y !!
Elle ne s'excusa pas. La tension était toujours aussi palpable. Le départ fut lancer. Deux cavaliers escortaient le coche. Evreux était loin maintenant. Le groupe arriva à proximité de Rouen. Ce fut là qu'un autre groupe les retrouva. "Ils" étaient bien au rendez vous. Les deux cavaliers descendirent de cheval et donnèrent rapidement les objets nécessaires. Le groupe entoura alors le coche. Il était composé d'enfants de tout âge.
Le deux premiers portaient l'étendard des deux familles de Juliette. Celle paternelle et celle qu'elle allait désormais quitter héraldiquement.
-*-
A ce moment là, le groupe se transforma en véritable choeur. Ils entonnèrent un chant qui n'était pas très typique de la région. Juliette l'avait découvert il y a longtemps mais ne saurait même plus dire comment. Toujours était-il, que le groupe reprit la route. Le coche portait les armes de Mervans. L'aigle avait un regard bien froid.
La musique disait-on, apaisait. Il fallait espérer que cela fonctionna durant le trajet. Par moment, elle était ponctuée de petits éternuements dont certains étaient contenus. Juliette ne dit pas grand mot durant le trajet mais regarda par moment sa fille, songeuse. Un jour, elle aussi passerait par cette grande étape de la vie. Et ce que Juliette faisait aujourd'hui était un acte capital, un tournant dans sa vie et cela impactait celle d'Aliénor qui n'avait pas paru contre jusqu'à présent, ce changement.
Les portes de Rouen en vue, les cavaliers précédèrent rapidement le groupe pour s'assurer qu'ils passeraient sans encombre. Ils patientèrent un instant jusqu'à ce qu'on les laissa passer. Le chur baissa un peu le ton. ce n'était qu'un entrainement, un échauffement de voix.
Une fois que les portes furent ouvertes Le chur reprit. Rouen, ville symbolique. Il fallait que ce soit en Normandie.
Les gens de Rouen devait sûrement se poser des questions sur l'étrangeté de ce convoi. Mais qu'ils ne se plaignent pas ! cela mettait un peu d'ambiance dans cette ville tout aussi tendue que la future mariée. Au moins, Juliette n'était pas nue sur un cheval en direction du Château !
La prochaine étape était la cathédrale. Elle était d'ailleurs bientôt en vue.
Juliette tentait de se calmer doucement pour paraitre au mieux devant tout le monde. Finalement, ce n'était pas dans un confessionnal où elle risquait d'être jugée mais plutôt à son propre mariage alors attention aux faux pas ! Avec une voix bien plus douce, elle s'adressa à sa fille :
comment le sens-tu Aliénor ?
(*) mes excuses à LJD Aliénor, j'ai très mal lu son post.
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Juliette était dans le petit salon. La lettre était partie. Toujours aussi nerveuse, elle n'attendait plus que sa fille normalement. On vint lui dire que le coche était prêt, qu'elle pouvait d'ors y déjà s'y installer.
... hum... le Duc est parti déjà ?
- Oui Ma Dame, il y a une heure environ je crois.
- Ah... On ne saurait dire si c'était un "ah" de satisfaction, un "ah" de désespoir ou un "ah" tout simplement neutre, parce qu'il fallait une réponse peut-être.
Elle eut quelques vertiges et s'assit rapidement pour ne pas tomber de trop haut, comme on dit.
Où en est ma fille ? aaaattttt.... Elle retint sa respiration. est-elle prête ? que nous puissions y aller ?
- Elle ne va pas tarder, Ma Dame.
- Ah... Décidément, on pourrait croire qu'elle était malade. Elle l'était d'une certaine façon, non de deux façons.
Elle se leva décidant d'aller prendre un peu l'air. La Baronne prétexta que le corset la serrait trop. Dehors, cela allait un peu mieux mais l'air exterieur ne résolvait pas non plus tout le problème.
Le cauchemar la hantait. C'était à ce moment là qu'on souhaitait de tout son âme à ce que jamais il ne se réalise contrairement au souhait si courant du rêve qu'on aimerait bien voir devenir réalité.
Il était peut-être encore temps de faire demi tour. Après tout, des bourguignons étaient arrivés ici, ils pouvaient bien repartir chez eux ensuite avec elle. Il est difficile d'expliquer pourquoi à des moments comme celui ci, certains souvenirs rejaillissaient. Là en l'occurrence, ce fut une conversation avec le Vicomte Sardanapale qu'elle eut en tête. Il avait été persuadé que Juliette quitterai la Normandie il y a 6 mois. Combien d'arguments lui avait-il donné pour qu'elle resta ? Oh elle n'en avait pas eu l'intention et ses mots n'avaient pas été utiles. Mais aujourd'hui, ils redonnaient un peu de sens.
Elle était partagée. L'Harles soupira lourdement. En attendant sa fille, elle s'assura que le reste était prêt. La contradiction était impressionnante.
"Ils" sont prêts eux aussi ? Un des domestiques acquiesça. Bien, "ils" nous attendent bien à l'endroit convenu ? L'homme acquiesça de nouveau.
Martine arriva tout d'un coup et tendit sans prévenir un éventail à la Baronne. Étonnée, elle regarda la domestique bizarrement. Elle était en effet surprise que l'on agisse avec autant de prévoyance. Il ne fallut pas longtemps pour que Juliette s'en serve. Mervans et son éventail, un tandem.
Elle finit par prendre place dans le coche mais perdit patience très vite.
Pourriez vous lui dire de se presser ! Je ne voudrai pas que l'on repousse ce mariage encore par sa faute !
Sous la pression, l'angoisse - justifiée ou non - elle laissait la place à un visage de mère indigne et elle s'en moquait complètement.
Mais madame, la voici ! (*)
alors qu'attendons nous ! allons y !!
Elle ne s'excusa pas. La tension était toujours aussi palpable. Le départ fut lancer. Deux cavaliers escortaient le coche. Evreux était loin maintenant. Le groupe arriva à proximité de Rouen. Ce fut là qu'un autre groupe les retrouva. "Ils" étaient bien au rendez vous. Les deux cavaliers descendirent de cheval et donnèrent rapidement les objets nécessaires. Le groupe entoura alors le coche. Il était composé d'enfants de tout âge.
Le deux premiers portaient l'étendard des deux familles de Juliette. Celle paternelle et celle qu'elle allait désormais quitter héraldiquement.
-*-
A ce moment là, le groupe se transforma en véritable choeur. Ils entonnèrent un chant qui n'était pas très typique de la région. Juliette l'avait découvert il y a longtemps mais ne saurait même plus dire comment. Toujours était-il, que le groupe reprit la route. Le coche portait les armes de Mervans. L'aigle avait un regard bien froid.
La musique disait-on, apaisait. Il fallait espérer que cela fonctionna durant le trajet. Par moment, elle était ponctuée de petits éternuements dont certains étaient contenus. Juliette ne dit pas grand mot durant le trajet mais regarda par moment sa fille, songeuse. Un jour, elle aussi passerait par cette grande étape de la vie. Et ce que Juliette faisait aujourd'hui était un acte capital, un tournant dans sa vie et cela impactait celle d'Aliénor qui n'avait pas paru contre jusqu'à présent, ce changement.
Les portes de Rouen en vue, les cavaliers précédèrent rapidement le groupe pour s'assurer qu'ils passeraient sans encombre. Ils patientèrent un instant jusqu'à ce qu'on les laissa passer. Le chur baissa un peu le ton. ce n'était qu'un entrainement, un échauffement de voix.
Une fois que les portes furent ouvertes Le chur reprit. Rouen, ville symbolique. Il fallait que ce soit en Normandie.
Les gens de Rouen devait sûrement se poser des questions sur l'étrangeté de ce convoi. Mais qu'ils ne se plaignent pas ! cela mettait un peu d'ambiance dans cette ville tout aussi tendue que la future mariée. Au moins, Juliette n'était pas nue sur un cheval en direction du Château !
La prochaine étape était la cathédrale. Elle était d'ailleurs bientôt en vue.
Juliette tentait de se calmer doucement pour paraitre au mieux devant tout le monde. Finalement, ce n'était pas dans un confessionnal où elle risquait d'être jugée mais plutôt à son propre mariage alors attention aux faux pas ! Avec une voix bien plus douce, elle s'adressa à sa fille :
comment le sens-tu Aliénor ?
(*) mes excuses à LJD Aliénor, j'ai très mal lu son post.
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