Isaure.beaumont
Et deux ombres sétaient avancées dans lauberge. Madeline, relevant la tête de son ouvrage, avait été horrifiée de trouver sa petite maîtresse dans un si piteux état. Sa toute petite et si fragile Isaure
Elle avait à peine remercié lhomme qui lavait ramenée en vie et sétait précipitée sur la jeune fille. Et délicatement, sans question, avec une tendresse toute maternelle, Madeline avait plongé Isaure dans un bon bain chaud et parfumé, préparé par la femme de laubergiste à sa demande. Elle lavait lavée, frottée, rincée. Et délicatement, lavait séchée, puis lavait peignée. Elle avait ensuite appliqué quelques baumes sur le visage et le corps tuméfiés de lenfant, évitant de trop songer au calvaire quavait dû être le sien. Le silence était de mise. Elles parleraient, mais plus tard. De toute façon, lenfant semblait bien incapable de raconter quoique ce soit sur son supplice. Dès que la vie te frappe, douce Isaure, tu ravales tes larmes et te replie sur toi-même, pensa-t-elle. Madeline se souvenait du jour où Isaure avait appris la mort de ses frères. Elle sétait murée dans un silence total toute la journée, navait pas laissé couler une larme et le lendemain, sétait montrée raisonnable et protectrice envers Maltea. Si petite et déjà si dure.
Et pendant que Madeline sactivait autour de la petite Wagner, ce qui restait de leur escorte sen était allé remuer les campagnes environnantes pour retrouver le malfrat. On avait retourné chaque masures, fouillé chaque granges, quadrillé chaque sous-bois. Mais le ladre restait introuvable, il sétait volatilisé. Et les hommes étaient rentrés bredouille et inquiets de savoir ce violenteur de nobles damoiselles en liberté.
Isaure, toujours plongée dans son mutisme avait été mis au lit et ses yeux sétaient fermés sans résistance. Incapable daller se coucher, Madeline demeura au chevet de la brune, passant souvent un linge humide sur le visage de linnocente enfant dont le sommeil était parfois troublé par quelques terribles songes. Parfois, des syllabes incompréhensibles sélevaient, sans que la chambrière puisse en saisir le sens. IL lui semblait que la petite Morvilliers suppliait. Dautres fois, elle semblait plutôt invectiver. Certains mots trouvaient un écho à loreille de la jeune domestique, lui tordant le cur de douleur.
Et le jour sétait levé, Isaure sétait réveillée. Et cétait lair de rien quelle sétait fait habiller, refusant de regarder son reflet dans la vitre. Elle refusait de revenir sur ce qui sétait passé la veille et désirait aller faire un tour en ville. Il fallait garder la tête haute, oublier la honte cuisante du jour précédent et faire bonne figure.
[ Quelques heures plus tard, au centre de Montauban ]
Isaure sortait de léglise, suivie dune Madeline, fatiguée par sa longue veille, et bientôt rejoint par deux gardes chargés de sa protection. Elle avait prié et remercié Aristote et ses anges. Elle distribua quelques pièces sur le parvis aux gueux nécessiteux et commença à se diriger vers la taverne la plus proche. Elle avait soif, si soif. Cest alors quune vieillarde croisa sa route. Et la Morvilliers de fouiller une dernière fois dans sa bourse de cuir qui sétait bien amaigrie.
-Tenez ma brave, mangez à votre faim ce soir.
Puis, sans un regard, elle se faufila dans la taverne, suivie de son escorte.
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Et pendant que Madeline sactivait autour de la petite Wagner, ce qui restait de leur escorte sen était allé remuer les campagnes environnantes pour retrouver le malfrat. On avait retourné chaque masures, fouillé chaque granges, quadrillé chaque sous-bois. Mais le ladre restait introuvable, il sétait volatilisé. Et les hommes étaient rentrés bredouille et inquiets de savoir ce violenteur de nobles damoiselles en liberté.
Isaure, toujours plongée dans son mutisme avait été mis au lit et ses yeux sétaient fermés sans résistance. Incapable daller se coucher, Madeline demeura au chevet de la brune, passant souvent un linge humide sur le visage de linnocente enfant dont le sommeil était parfois troublé par quelques terribles songes. Parfois, des syllabes incompréhensibles sélevaient, sans que la chambrière puisse en saisir le sens. IL lui semblait que la petite Morvilliers suppliait. Dautres fois, elle semblait plutôt invectiver. Certains mots trouvaient un écho à loreille de la jeune domestique, lui tordant le cur de douleur.
Et le jour sétait levé, Isaure sétait réveillée. Et cétait lair de rien quelle sétait fait habiller, refusant de regarder son reflet dans la vitre. Elle refusait de revenir sur ce qui sétait passé la veille et désirait aller faire un tour en ville. Il fallait garder la tête haute, oublier la honte cuisante du jour précédent et faire bonne figure.
[ Quelques heures plus tard, au centre de Montauban ]
Isaure sortait de léglise, suivie dune Madeline, fatiguée par sa longue veille, et bientôt rejoint par deux gardes chargés de sa protection. Elle avait prié et remercié Aristote et ses anges. Elle distribua quelques pièces sur le parvis aux gueux nécessiteux et commença à se diriger vers la taverne la plus proche. Elle avait soif, si soif. Cest alors quune vieillarde croisa sa route. Et la Morvilliers de fouiller une dernière fois dans sa bourse de cuir qui sétait bien amaigrie.
-Tenez ma brave, mangez à votre faim ce soir.
Puis, sans un regard, elle se faufila dans la taverne, suivie de son escorte.
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