[RP] On s'aime et on adore se mordre!

[Ventadour, un peu paumée entre deux eaux]

Un rayon de soleil dans l'oeil.

Aïe! Mais qui a laissé ces volets ouverts!! Foutue auberge, 'sont pas foutus de fermer les volets, le soir! Grrrr. Bon d'un autre côté, p'têtre que j'aurais du le faire hein...

Petit bruit désagréable de quelque chose qui frappe.

Gné??? on frappe? Qui frappe?

La tourangelle ouvre un oeil, puis l'autre, elle secoue sa tignasse emmêlée.

'Tain, c'est quoi ce bordel!

La tête dans le brouillard, le coeur en vrac: elle a du renoncer à un fiancé pas assez aristotélicien... normal... Elle se dirige vers la porte après avoir enfilé une longue tunique et l'ouvre en ronchonnant.

Rien.

Sourcil froncé, le bruit recommence.

Toc, toc, toc.

Didiou! mais quoi encore!

La jeune fille se retourne vivement en fulminant et ouvre la fenêtre en chopant le pigeon par le col.

T'as pas fini hein? tu peux pas avoir pitié sale oiseau! Tssss

De rage, elle arrache le parchemin et le parcoure des yeux. Ces yeux qui s'ouvrent, qui s'ouvrent, qui s'ouuuvrent.

Nom de diù!!! Pétard d'un p'tit bonhomme de bois! Crénom de nom!

Trella!!! Trella qui se marie et qui porte un mouflet! Ah ce foutu Léandre! Tsss, elle pouvait pas s'retenir non mais!!!

Davia, dépitée, s'assied sur le bord de son lit. Tsss, et v'là, encore une fois Trella fait les choses plus vite, toujours pareil hein... pauvre pucelle de 15 printemps.

Bon ben, c'est pas l' moment d'pleurer sur mon sort hein. Allez, on remballe et on y va...

Pliant le parchemin, la donzelle prépara son paquetage, pas le moment de laisser sa meilleure amie, sa soeur de coeur et de cicatrice sanguine affronter ça toute seule! ça non! A la vie, à la mort!!!

Reprenant la route de la taverne avant de s'envoler, la jeune fille retrouve celui qui l'a rejoint, celui qui la protège. En peu de temps, la pucelle et son mentor se retrouvent sur les routes, chevauchant à tout vent, en direction de Saumur.

[Une semaine plus tard, à Saumur]

Dignement assise sur sa chaise en taverne, Davia lisait tranquillement ses missives, discourant avec son mentor, lorsqu'une furie pas encore aussi ronde qu'on aurait pu le croire fait irruption dans la taverne.

TRELLLAAAAAA!!!!!!!!!!!!!!!!! haaaan vieille branche! grosse dinde! morue salée!

Comme j'suis contente de te revoir!!

Une grosse bisouille en prime et le tour et joué, les deux amies sont réunies... pour le meilleur et pour le pire!
[b]
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Un jour comme un autre, à Saumur.

C'est qu'on s'y ennuie. Depuis qu'une bonne partie des saumurois étaient à Angers, et comptaient apparemment y rester, Trella se sentait un peu seule. Mais si l'on voit le bon côté des choses, elle pouvait s'adonner à son occupation favorite, c'est à dire : faire le tour des tavernes pour y raconter sa vie.

Parce que oui, raconter sa vie c'est important. Surtout à des gens qui n'en ont rien à faire. C'est valorisant, puis ça crée une conversation... Peut importe, en l'absence de monde, il fallait trouver occupation.

C'est donc d'un pas guilleret que la petite brune marchait dans le village, ce matin là. Matin ou plutôt, midi ? Le soleil était bien faut dans le ciel. Elle allait se rendre dans la Niche du Chien, là où elle allait d'habitude, vu que la décoration, ou plutôt le manque de décoration, lui plaisait énormément, quand son instinct lui indiqua de changer de direction et d'aller chez les philosophes. Trella écoute toujours son instinct, même que souvent, c'est à cause de cette intuition défaillante qu'elle se retrouve dans de périlleuses situations, mais ça, c'est une autre histoire.

Elle bifurqua donc, poussa la porte du tribunal des philosophes, et là..

DAVIAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

C'est un cri du coeur. Non, c'est mieux que ça. C'est un cri du coeur accompagné d'un cri de joie. Ca fait si longtemps mais c'est comme si c'était hier. Oui, hier... Pourtant, la Touraine, c'est pas si récent que ça.

Mais c'est une avalanche de mots délicats qui s'abat sur Trella, ainsi qu'une Davia qui n'a pas changé !

Hey ! Attention doucement !

C'est qu'elle est fragile. Et délicate. Mais c'est plutot la période qui veut ça, vu qu'en temps normal, elle est la première à aller se battre... Les bises sont rendues, et voilà les deux amies qui commencent à papoter. A se raconter leurs vies.

Mais chose étrange... Elles ont changé, en fait. Petites, elles étaient contraires, mais c'était Davia la sage petite fille, et Trella la petite mercenaire instable. A présent... Trella s'était assagie, aussi bizarre que celui puisse paraitre, et Davia en avait, je cite, marre de faire ce que l'on attendait d'elle". Paradoxal, comme situation.

Petit coup d'oeil sur le mentor. Il est... étrange. Pas étrange dans le genre louche, mais étrange quand même. L'essentiel est qu'il prenne soit de Davia, et malgré des rapports ambigus, Trella s'en trouve assurée.

Bon, Davia, ma p'tite dinde préférée... Si j'te faisais visiter Saumur, t'en dis quoi ?
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Aah oui attention! C'est vrai que c'est une future mère que voilà et pas n'importe laquelle!! S'agitant précautionneusement autour de sa meilleure amie, la brune l'avait recouvert de bisouilles et sautillait sans la quitter des yeux. Elle était même pas grosse! Déception.

Visiter Saumur? Davia jeta un coup d'oeil complice à son mentor. Très complice... trop complice, peut-être même. Avec son acquiescement et un mot doux glissé dans le coin de l'oreille, la jeune fille prit le bras de Trella.

Allons-y ma belle angevine, pis tu as des tas de trucs à me raconter!!

Ouvrant la porte d'un coup de pied, avec fracas, elle laissa passer la future maman devant elle.

Après vous, Madame!

Reprenant le bras de sa coupine, elles s'engouffrèrent dans les rues de Saumur.

Saumur était une ville très intéressante. Il y avait du monde, l'activité battait son plein. Davia avait même retrouvé une vieille amie qu'elle n'avait pas vu depuis fort fort longtemps. La matinée était fraîche et les deux jeunes filles retrouvaient leur complicité d'antan.

Oh Trella, tu as vu là, il y a une diseuse de bonne aventure! Elle a pas peur de l'Inquisition, celle là! Tu veux pas qu'on y aille, dis? Savoir ce qui va arriver à ton bébé et si Léandre va bien t'épouser!!

Davia se mit à glousser. Non pas qu'elle avait envie de savoir son avenir, loin de là. Elle n'y croyait pas trop aux diseuses de bonne aventure. Mais tout prétexte était bon pour s'amuser avec Trella, et il était certain que là, il y pouvait y avoir de quoi.
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Il secoua la tête. D'un coup le volume sonore de la pièce avait explosé. Folle jeunesse...

Il considéra d'un oeil attentif l'arrivée. Parce qu'arrivante, à la vitesse où elle arrivait, c'était déjà obsolète.
Jeune et sure d'elle... Il s'amusa de son regard, habitué a être jaugé.


Il siffla le fond de son verre. Et sourit lorsque son escortée se pencha, faussement disciplinée, pour lui demander une autorisation bien inutile.

Ne buvez pas comme un trou, et soyez a l'heure. Ou je vous ramene par la peau de vos jolies fesses.

Reflexion faite, le mentor prenait soin de Davia, c'est clair, mais peut être un peu trop... Soit, passons.

Après que Davia eut fracassé la porte d'un violent coup de pied, les deux filles se retrouvèrent à se promener dans les rues saumuroises. La jeune fille connaissant cette bourgade comme sa poche, elle se fit un plaisir d'en montrer les moindres recoins à son amie.

Quand soudain... Hein, quoi, comment ? Une diseuse de bonne aventure ?

Mon Dieu.

Depuis quelques temps, Trella avait prit la fâcheuse habitude de dire "Mon Dieu" dès que quelque chose la choquait, lui déplaisait, ou mieux encore, dès que Davia et son mentor se faisaient des allusions qu'ils voulaient discrètes, mais qui ne l'étaient pas, mais alors pas du tout.

Mon Dieu, répéta-t-elle. Davia, t'es folle ? Me parle pas de malheur, tu vas me porter la poisse ! Comme si j'avais pas assez de soucis comme ça !

Elle afficha une moue boudeuse avant de regarder sa copine. Après tout, pourquoi pas... Néanmoins, ce genre de pratique la terrifiait. Sans qu'elle sache pourquoi, le mot "voyante" et les mots "nain chauve" étaient liés, dans son esprit. Peut etre que dans son enfance, on lui avait parlé de nain chauve en même temps que de voyante, mais allez savoir la raison pour laquelle parler de voyante lui faisait penser au nain...

J'ai peur qu'elle me parle de nains chauves... Je veux pas !

Il faut savoir que Trella est, depuis qu'elle connait Maleus, phobique. Phobique des nains chauves. Elle n'en a jamais vu, étrangement, mais est convaincue de leur existence, par la faute de son cher presque père qui s'est amusé à la terrifier en lui disant que le nain chauve allait venir la dévorer la nuit dès qu'elle faisait une bêtise, le genre de choses que les enfants croient. Mais normalement, en grandissant, ils finissent par passer à autre chose, les enfants, et ils finissent aussi par comprendre que tout cela n'est qu'une invention sortie tout droit du cerveau dérangé et machiavélique des adultes.

Mais pas elle. Et à la simple pensée que la voyante puisse lui prédire une prochaine rencontre avec un nain chauve lui coupait la respiration, la faisait trembler, et il ne manquait pas grand chose pour qu'elle s'affale sur le sol, terrorisée. Voyez comme c'est grave.

Davia, je ne veux pas qu'elle me parle de nains chauves. Je peux pas, imagine qu'elle me dise que je vais en rencontrer un ! Ca serait au-dessus de mes forces... Par contre, je veux bien qu'on y aille, mais c'est toi qui commence, et si je vois qu'elle est à côté de la plaque, alors peut etre que je changerai d'avis... D'acc' ?
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Mouais... un nain jaune... pffff... Encore un délire Estrellesque! Et puis cette manie qu'elle avait de dire mon Dieu! Voilà qu'ça déteignait sur la brunette en plus.

Mon Dieu, Trella! Arrête avec ton nain jaune quoi! Et puis même si t'en voyais un, tu crois quoi? Qu'il te mangerait?

Petit rire moqueur, la tourangelle passa son bras autour des épaules de l'angevine.

Allez t'inquiète, je te protégerai et puis d'accord je passe d'abord. Puis, si tu veux, tu pourras toujours changer d'avis en effet!

C'est pas vraiment qu'elle voulait se faire lire l'avenir, la Davia. Son avenir... elle le voyait... hum comment dire, à très court terme. Sans parler des rêves qu'elle pouvait avoir et qui certainement se concrétiseraient si elle savait prendre les bonnes décisions. Mais ça, ce serait pour plus tard.

D'un pas assuré, elle traîna sa meilleure copine à l'intérieur de l'antre de la diseuse. Il faisait sombre, et serrant un peu plus le bras de Trella, elle se pencha vers elle et lui murmura doucement:

Dis, c'est bizarre ici, pis, tu sens cette odeur là? Hum...

Nez retroussé, main crispée sur le bras de son amie, yeux brillants d'amusement, elle se mit à toussoter.

Hum, hum, Bon... bonjouuurrr?
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[Dans l'antre de Moïra]

La femme était accoudée à une table au fond de la pièce. Elle avait gardé les volets fermés et une petite bougie éclairait faiblement la pièce, où jeux d'ombres et de lumières donnaient une petite atmosphère mystérieuse à la pièce.

Moïra avait la quarantaine bien tassée, son teint hâlé rappelait ses origines espagnoles, la pipe à opium qu'elle fumait exhalait une odeur âcre et rendait l'atmosphère lourde et pesante.

Elle leva les yeux qu'elle avait de fixé sur une sphère de verre. Scrutant le point lumineux qu'était la porte d'entrée, suivant les deux jeunes filles qui s'approchaient.

'Jourr les donzelles... entrrrez donc... vous v'lez savoirrr c'que rrréserve vot' vie? Hein?

Son léger accent donnait une intonation chaude et rauque à sa voix.

Prrrrenez place...

Elle fixa intensément Trella, puis son regard un peu brumeux se posa sur Davia, dont elle prit la main qu'elle lui tendait. La femme avança de son autre main la bougie, regardant la jeune fille intensément.

Puis, elle baissa la tête, un petit rire sur le bout des lèvres, se concentrant sur la main de la demoiselle.

Ses sourcils se froncèrent, laissant apparaître une ride profonde dans son front.

Petite fille qui veut devenirrr femme... tu veux êtrrre librrrre? Il faut t'assumer ma belle... Ta vie serrra celle d'une guerrrriière, tu aimerrras beaucoup et tu souffrrrriras beaucoup.

Elle releva la tête et un rictus vint déformer son beau visage latin.

Et ce que tu t'apprrêtes à fairrre... n'aie pas peurrr, ça ne serrrt à rrrien!

Elle regarda alors Davia, puis ses yeux se posèrent sur Trella, sourire en coin.

[Devant la porte]

L'était tout près de se lever, le rouquin. Rien a bouffer, depuis hier. Pas la moindre denier, pas la plus petite maille. Pourtant il s'était fait beau, le gros.
Le teint blanc, le cheveu rare et gras, il observait, de son oeil porcin, les bourgeoises qui trimballaient leurs miches dans le secteur. Pas une pour lui donner la pièce. Pas une pour venir l'aborder. Malgré l'écriteau posé devant lui.

Les deux qui entrent chez la diseuse ne font pas exception à la règle. Y s'demande même si elles l'ont vu. Pourtant il y croit, à son affaire. C'est l'idée du siècle. Proposer de boucher les trous. Euh. De remplacer les maris absents.
S'demande si c'est pas le marketing qui est à revoir.

Y se cure le nez, dicrètement, pour mieux voir. Tourne la tête, les suit du regard. Deux croupes fermes qui balancent, à petits pas. C'est un beau métier, qu'y pense, lui. Si seulement ca marchait.

Elles rigolent, les deux. Sont jeunes, belles, pleines de vie. Il renifle. Baisserait bien ses tarifs, là. Ptete même qu'y ferait gratuit. C'est décidé, il va leur proposer. Ca le remettra en forme.

Il tend l'oreille, la porte ne ferme qu'à moitié. L'autre demarre son blabla, en roulant les r. Elle ramasse, elle. Les affaires sont bonnes. Comme les deux jeunettes.
Il entend, mais ne comprend pas gand chose. Elle s'apprete a faire quoi ?

Davia avait blêmit. Qu'est-ce que ça voulait dire! Tout ça là... Elle devait l'interpréter comment? La dernière phrase avait été comme une claque.
De quoi parlait donc cette pauvre folle?

Les pensées dansaient dans la tête de la donzelle, son mentor... les Dames Blanches... Tssss... Les voyantes parlaient par devinettes maintenant! Davia ne put retenir une moue de stupéfaction et un air dubitatif qui en disait long. Fallait pas avoir peur... facile à dire, tiens!

Elle jeta un regard noir à Trella, en espérant que la voyante soit plus explicite avec elle.
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La bohémienne avait plongé ses yeux dans ceux d'Estrella, captant son attention, elle lui prit vivement la main sans que la jeune fille n'ait le temps de réagir.

Hum.. Voyons voirrr... Oh oh!! Tu porrrtes un poids lourrrd, dis-moi! Et tu te languis! Ma pauvrrrre enfant!

Tu serrras heurrreuse, pendant quelque temps... Mais cet enfant que tu porrtes, il pérrrirrra et te causerrra grrrrrrand chagrrin! Et pourr ton futurr petit marrrri... accrrroche-toi... accrrroche-toi bien!

La brune latine partit d'un grand éclat de rire qui brisa le lourd silence qui pesait.

Elle regarda les deux jeunes filles avec tendresse.

Payez-moi les filles et je vous ferrrrrai un petit cadeau en prrrime... Vous m'êtes sympathiques, mes mignonnes! Mais 'tention, hein? Ne le rrépétez pas sinon je devrrrai ferrrrmer boutique!

Elle se leva, le pas lourd, et alla dans l'arrière boutique, laissant les jeunes demoiselles seules dans la pièce.

La prédiction que la voyante avait donnée à Davia semblait cohérente, du moins elle était conforme aux désirs que celle ci avait. Peut être qu'elle y voyait vraiment quelque chose, cette charlatane !

Sans prévenir, celle ci prit la main de Trella qui réprima un mouvement de recul. La crainte des nains chauves était partie, ce n'était pas ça qui la troublait, mais plutôt les propos que la voyante pouvait avoir qui surement ne lui plairait pas. Elle était comme ça Trella, elle aimait bien qu'on lui dise ce qu'elle voulait entendre.

Elle fronça les sourcils lorsque la voyante annonça le verdict... Comment pouvait elle savoir pour le bébé ? Elle avait tant grossi que ça ?! D'accord, elle flottait dans sa robe extra-large made by Calyce, mais elle l'avait resserrée grace à une ceinture, et lorsqu'elle se regardait, elle ne se trouvait pas si changée que ça...
Toujours dans ses reflexions, elle entendit à peine la suite de la prédiction, et ce ne fut que lorsque la voyante se leva pour partir que Trella se remémora des paroles.

Elle se tourna alors vers Davia avec un gloussement un peu forcé :

Nan mais t'as entendu ça ! C'est n'importe quoi ! Tout le monde meurt un jour, elle le sait pas ça, elle ? Nan mais franchement, comme si j'allais croire à ses conneries... Et elle veut que je m'accroche où... C'est débile. Viens, on s'en va ! Pis t'façons, ton idée elle était débile ! Elle nous a sûrement entendues discuter avant qu'on rentre, c'est ça ! Ou bien elle sort le même couplet à toutes les dindes comme nous qui se font avoir !

Un brin frustrée, Trella se leva brusquement et sortit, laissant Davia en plan. Non, ce n'était absolument pas ce qu'elle aurait voulu entendre, mais elle n'allait pas laisser une folle à lier gâcher sa vie par ses prédictions idiotes.
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Bras ballant, bouche entre-ouverte, Davia avait les yeux dans le vague. Sans doute cette fumée qui l'indisposait.

Le temps de se ressaisir que Trella était déjà partie. Son sang ne fit qu'un tour, d'un bond, la brune se leva et emboîta le pas à don infernale amie, la rattrapant par le bras.

'Tant Trella! Pars pas comme ça! Non mais sérieux, on s'en fiche de ses prédictions! Elle allait nous filer un cadeau, moi j'voudrais bien savoir c'que c'est c'cadeau! Pis ça se fait de partir dans payer quoi! On est pas des moribondes!

Davia tira un peu plus sur le bras de Trella.

Oh! tu arrêtes d'avancer un peu!

D'un coup, elles se retrouvèrent toutes deux, nez à nez avec un horrible bonhomme qui trimballait une pancarte.

AAAHH mais c'est quoi ça! Qu'est-ce qu'il fout là c'lui là?

Main resserrée sur le bras de Trella, la brunette la regarda avec horreur.

Humpffrr, ça puiiiiire en plus!!!

Désespérée, elle jeta un coup d'oeil inquiet à son amie, elle savait qu'elle avait le coeur mal accrochée et redoutait qu'elle ne se mette à vomir en pleine rue.
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Toutes dents pourries dehors, il afficha un large sourire qui se voulait carnassier.

Alors mes p'tites dames ? On se sent seules ? On a besoin d'emotions fortes ?

Il se lève, s'approche de la petite brune. Il aime bien ça, les latines à la fesse ferme. Elle semble déjà touchée, prête à s'évanouir. Ca marche. Il est confiant.

Souffle odorant, regard torve.

J't'emmene au paradis, poulette ?


(on peut le saigner comme un porc, lui couper ce qu'on veut, lui mettre les tripes au vent. Eclatez-vous !)

A peine sortie et rejointe par Davia, Trella se trouva nez à nez avec un type à l'air louche. Et louche, c'était un faible qualificatif comparé à ce qu'il était en réalité.

C'est qu'il était avenant en plus... C'était vraiment pas le moment de l'énerver. Après les prédictions de la folle, Davia qui la blamait et qui réclamait un cadeau, et maintenant le type qui faisait de vulgaires allusions... Il allait en prendre pour son grade.

Pousse toi Davia. Je vais régler son compte à ce pauvre hère.

Et après avoir fait un grand sourire au type...

Qu'est ce que tu veux toi ? D'où tu m'appelles poulette, déjà ? Nan mais je rêve, t'as cru que c'était la fête... Bon alors que les choses soient claires. Tu dégages et tu m'énerves pas ! Parce que y en a marre à la fin ! Entre une folle qui prédit n'importe quoi, et maintenant toi qui profères des obscénités ? C'est mon épée dans le ventre que tu veux ? Je compte jusqu'à trois. Et si à trois t'es pas parti...

Zut, si le bonhomme savait compter autant qu'il savait écrire, vu sa pancarte...

Et pour ton information, trois, c'est vraiment, vraiment pas beaucoup... Alors casse toi !

Rouge de colère, Trella croisa les bras en jetant un oeil sur Davia.

Un... Deux...
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Trois...

On s'casse... Pas la peine de faire un esclandre en pleine ruelle! Davia aussi commençait à s'énerver. Trella et ses humeurs... pfffff! Mais elle se retenait. Ben oui, faut pas se mettre à dos sa meilleure amie surtout si elle est en cloque! Une femme enceinte, c'est pire qu'une armée en furie!

Fichant un coup de pied au bonhomme puant et immonde. Davia tout en le foudroyant, ne le ménagea pas.

Allez fous le camp, le puant. Profite de notre clémence, sinon tu auras la garde sur tes talons! Va reluquer ailleurs avec tes miasmes!

Prenant le bras de Trella, elle l'entraîna à sa suite, plus en avant dans la ruelle.

Dis donc, toi, tu te calmes hein? Tu vas m'ingurgiter des tisanes pour te détendre. Ce que t'es chiante depuis qu'il t'a engrossé l'autre!!! Pffff... Allez, ramène toi, on va trouver d'autres trucs à faire. Pis j'ai une chose à acheter.

Les deux donzelles s'éloignaient déjà de la boutique.
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