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[RP] Orphelinat Sainte Clothilde

--Sethh



Rrrrr, rrrr, rrrrr …

Ding dong ... ding dong ...

*Mpfff ? Hein ? Où ça ? Comment ? Qui êtes vous ? Vous pouvez répéter la question ?*

Oups ! Je réalise enfin. C’est le tintement métallique d’un grelot ou d’une cloche qui a interrompu si soudainement mon auguste sieste, alors que le silence avait déployé ses ailes sur l’allée sinueuse qui serpente comme une couleuvre à travers le jardin.

J’entrouvre un œil, lentement. Avec paresse. Comme le hibou surpris par la fraîcheur du petit matin blême. Aurais-je la berlue ? L’étonnement me fait sursauter, comme si une guêpe avait plongé son dard dans ma carcasse dodue. Pire même ! Comme si un renard avait planté ses crocs dans mon royal postérieur en profitant de mon sommeil profond.

Je la distingue donc depuis mon toit baigné de soleil. C’est la fée Carabosse qui a déposé un panier de fruits aux pieds du grillage, près de l’entrée, et c’est elle qui a fait tintinnabuler la clochette de bronze, agressant mes nobles tympans. Elle a donc un cœur qui bat dans son poitrail, la mamy Vampirella ? Elle serait donc capable de générosité, de compassion, alors qu’elle passe le plus clair de son temps à espionner ses voisins, ou à me traquer avec sa fourche lorsque je me soulage au milieu de ses plantations de salades ? L’eusses-tu cru, Sethh, qu’un léger soupçon d’humanité coulait dans les veines de la fée Carabosse ?

Bon. Je la regarde s’éloigner, puis j’étire une à une mes félines papattes, comme si je revenais d’un long pèlerinage en terre étrangère et que je retrouvais enfin mon domaine et ma couche préférée. Faudrait peut-être que j’aille voir ce que mon pépère l’érudit fabrique dans notre maison en mon absence, moi ? Mais il fait si bon sur ce toit... J'en profite encore un peu.

--Torak




Torak adorait toute cette attention que lui portait la petite fille blonde. Vraiment, il était aux anges. Assis à coté de Shah, Torak lapait bruyamment en attendant la suite des évènements, jusqu'à ce que quelqu'un parle de gouter. Joyeux comme tout, le chiot bondit sur place et fila à toute allure vers la cuisine, bousculant par ailleurs Nestor qui criait déjà.

C'est à cet instant qu'il remarqua... Arrêt du chiot dans le hall qui ouvrit en grand ses narines et sentit l'odeur marquée de l'intrus. Un chat... Ces bêtes, il ne savait pas trop s'il devait les aimer ou non, pour avoir vécu avec deux de ces animaux si étranges. Autant le premier fut joueur et câlin que l'autre était fourbe et méchant. Vraiment bizarres n'est-ce pas ? Mais pour l'instant, là n'était pas le plus important.

Arrivée dans la cuisine, Torak attendit l'arrivée de la troupe. Le petit garçon boudant dans son coin, les adultes attendant quelque chose et sa petite-nouvelle copine assise sur un tabouret.

*chouette, elle va me donner des bonnes choses j'suis sur*

Tout joyeux face à cette idée, Torak posa ses deux pattes avant sur le tabouret de Shah et la regarda dans les yeux en gémissant. Avec ça, il allait surement avoir quelque chose !
Rodrielle
Nul besoin d'attendre de réponse qui, à première vue, n'arriverait pas de si tôt. Rodrielle, qui sortait une brioche de son torchon protecteur (histoire qu'il garde sa fraîcheur et son goût), remarqua la vieille voisine d'en face s'avancer vers la grille et y déposer un panier avant de repartir aussi vite chez elle. Un fin sourire se dessina sur le visage de la propriétaire qui, sans un mot, sortit de Sainte Clothilde pour aller chercher le dit panier. Seul un « Merci ! » fut crié pour la surnommée "carabosse" avant de retourner dans la cuisine et de déposer sur la table le panier de fruits rouges.

Et voilà le gouter les enfants ! Avec de la brioche toute fraîche et du lait !

Rodrielle déposa alors sur la table la brioche découpée et les verres de lait pour chacun, avant de remarquer l'arrivée de Blanche et d'une nouvelle petite

Oh une nouvelle arrivée ! Quel plaisir ! Je m'appelle Rodrielle ma jolie, vas-y sers toi comme tout le monde, il y aura à manger à foison ici !

Après avoir adressé un clin d'œil à la petite nouvelle, Rodrielle regarda le petit garçon qui s'était tourné, les mains dans les poches. Celui ci allait être bien plus réticent que les autres... Grimace légère de la donzelle qui s'approcha de lui en posant ses mains sur ces petites épaules de jeune homme pour le tourner face à elle.

Ecoute mon grand, Anahis, Blanche et moi ne pouvons pas t’obliger à rester ici si tu n’en as pas envie, c’est certain. Mais je connais la vie de la rue et ce que tu peux vivre… Je sais que la rue c’est la liberté… Mais crois-tu que tu pourras voler de la viande chaude et fraîche ? Crois-tu que tu trouveras un lit confortable avec des draps pour te tenir au chaud ?

Tout en parlant, elle amena le jeune homme à la table. Ses paroles, même si elles risquaient de n’avoir aucun intérêt pour des enfants bornés, s’adressaient à présent à tout le monde -y compris les nounous- et le fit comprendre en les regardant tour à tour.

Il est grand temps de préciser que cet orphelinat n’est pas une prison. Je ne tiens pas à ce que vous, et je vous parle à vous les enfants, vous vous sentiez mal ici. C’est peut-être moche de ne pas être dans la rue… Mais au moins ici, vous avez une chambre rien qu’à vous, à manger matin, midi et soir, un goûter si vous le demandez, il y a un grand jardin pour que vous puissiez jouer ou courir et des animaux qui ne demandent qu’à être câliné. Evidemment, vous aurez un professeur pour vous donner des leçons, c’est cruel mais c’est pour que vous puissiez savoir lire et écrire correctement, et savoir des tas de choses plus tard, pour que vous ne soyez pas perdu.

Sinon, et là je m’adresse à vous tous, il y a à votre disposition des chevaux et deux poneys si vous voulez apprendre à monter à cheval. Si vous le souhaitez, vous pourrez apprendre à manier une arme -avec mon accord évidemment- ou à faire la cuisine ou faire des robes mesdemoiselles. On pourra même faire des promenades… En fait, vous n’avez qu’à nous demander et on fera de notre possible pour vous satisfaire !

Et bien entendu, Anahis, Blanche et moi sommes là pour vous donner le plus d’amour possible. Nous sommes toutes trois friandes de câlins et de bisous, et nous savons raconter des histoires de toutes sortes.


Affichant son plus beau sourire, qui se voulait tendre et amical, Rodrielle attendit une quelconque réaction de la part des enfants et des nourrices qui pouvaient ajouter quelques mots pour convaincre les enfants de la chance qu’ils pouvaient avoir. Puis, après quelques minutes de silence -le temps que tout le monde assimile son laïus- elle reprit :

Bien entendu, pour que tout cela fonctionne correctement, je souhaite du respect de la part de tous, et de l’écoute. Les bêtises seront punies selon leur gravité, et chacun devra mettre du sien dans la propreté de sa chambre ou dans les pièces communes comme la cuisine et la salle d’eau.

Evidemment, si des parents adoptifs se présentent un jour, j’attends de vous de la gentillesse du bon comportement pour ceux qui pourraient vous adopter et vous donner une famille. Mais pour l’instant, ensemble, nous sommes une famille. Et Nestor qui lave le hall, est comme un grand-père que l’on peut embêter tout le temps.

Ai-je étais claire ou avez-vous des questions ?


En tout cas, si ces paroles n’étaient pas efficaces, elle lui avaient donné soif ! Donc, tout en attendant questions ou remarques, la tatouée sortit une bouteille de vin d’un placard et la déboucha pour servir Anahis, Blanche et elle-même.

_________________
--Vicomte_celestin_moumoute




La plume d’oie plonge une nouvelle fois dans l’encrier de verre finement ciselé, posé méticuleusement à l’angle nord-ouest du sous-main de cuir pourpre, à deux pouces et demi du cendrier de cristal où somnole une pipe en bois, et à quatorze pouces exactement du rebord du vénérable pupitre ciré et patiné.

Puis elle se remet à calligraphier lentement sur le vélin de peau.

Nonobstant … bla bla bla
Subséquemment … bla bla
Conséquemment … bla bla
Nul n’est censé ignorer la loi … bla bla
Je vous prie de croire, Madame la Duchesse bla bla

Point final et signature aussi longue qu’un discours présidentiel.

Le vieux vicomte relit sa prose d’un œil satisfait. La vente d’une partie de ses terres de chasse lui a rapporté une pleine manne d’écus, mais cette vieille chouette de duchesse du Val Poli-Cella n’est jamais prête à en débourser le solde.

Puis il se lève, raide comme la justice, essuie une tâche d’encre imaginaire sur le revers de son pourpoint de laine, et se dirige en boitillant vers son jardinet à la recherche de son compagnon à quatre pattes. Une simple haie mal taillée sépare son terrain minuscule des pelouses de l’orphelinat, dont il compte bien rencontrer les nouveaux propriétaires.

Sa voix chevrotante, cassée par les décennies, appelle le matou.

Sethh … Sethh … C’est l’heure de la pâtée. Viens mon Sethh …

Il cogne délicatement l’écuelle du félin contre le portail, convaincu que le goinfre ne résistera pas longtemps à ce signal gravé au fond de lui.

Saperlipopette ! Où traîne t-il encore ce sacripant ? Sethh …

--_enid


[...Le piège délicieux...]

Est ce que tu as déjà fait ça, grimper aux arbres ?

Enid regardait la jeune femme les yeux ronds.
Comment peux t- elle poser de pareilles questions.


Bien sur que je sais grimper aux arbres ! Pas toi ? Je te mont…

La gamine n’acheva pas sa phrase.
Une grande brune à l’allure décidée fit un aller retour et revint
avec un panier chargé des fruits, objet de convoitise de la môme…
Elle regardait la femme qui avait l’air d’être la chef de la maisonnée et qui se nomma.
Rodrielle avait-elle dit et celle-ci de lui faire un clin d’œil.
L’instant d’après, elle empoignait un garçon à la mine boudeuse par les épaules.
Déjà Enid n’écoutait plus que distraitement…
La vue des cerises et de la brioche l’attirait comme un aimant…
Elle n’attendit même pas de permission et déjà les doigts légers virevoltaient dans les taches rouges.
Tel un piaf affamé, elle croquait les fruits juteux et la bouche pleine, s’intéressa enfin aux autres personnes présentes.
Elle esquissa une grimace qui se voulait sourire
...Allez donc étirer vos lèvres avec des joues gonflées comme un écureuil…

Une fillette de son âge surement et une autre brune…
Son regard stoppa sur elle et elle la dévisagea longuement.

Enfin des bribes du discours de Rodrielle pénétrèrent son esprit...
Orphelinat, prison ….
Elle cessa son picorage et cracha ses noyaux qu’elle déposa sur un coin de table.


[…A prendre ou à laisser…]

Elle comprit ....
Peu à peu les phrases emmêlées dans sa petite tête trouvaient leur chemin.
Enid, s’accrocha aux mots qui lui plaisaient et repris machinalement une poignée de cerises.
Devant elle l’image de son prince qui lui souriait revenait sans cesse.
Les fruits dans sa main brillaient et son regard s’attarda sur eux avant de le plonger dans celui de la directrice de maison.


Moi aussi je voudrais les armes…je pourrais ?
Blanche30
Blanche sourit en voyant la petite fille attirée comme un aimant par la nourriture apportée par Rodrielle. Tout le monde rentra et s'installa dans la cuisine, autour d'une grande table.
Elle écouta le discours de Rodrielle. Elle parlait bien et avait clairement résumé les règles régissant Sainte Clothilde. Il ne restait plus qu'à les faire respecter désormais.
En tout cas, la réouverture de l'orphelinat avait très vite attiré du monde, la jeune fille ne s'attendait pas à rencontrer plusieurs enfants le jour même de son arrivée. Les caractères de ceux-ci étaient vraiment différents, cela allait être passionnant de travailler ici. Elle espérait que d'autres adultes viendraient également compléter l'équipe. Si les enfants affluaient à cette vitesse, ce dont on ne pouvait que s'attrister toutefois, ils eussent été mieux dans leurs familles, il allait vite falloir agrandir le nombre de surveillants, infirmières, professeurs, etc.

Blanche sourit à la réaction de la petite.


- Cela dépendra de Rodrielle. Qu'est ce que tu voudrais avoir comme arme ? Et les autres, que voudriez-vous faire ?
--Nestor



« Ô solllleeee miooooooo qu’il va briller ce soooollllllleuhhhh »

Arrêt de mon moment intime où ma voix de ténor résonne dans ce hall trop grand pour cet orphelinat de malheur. La Rodrielle venait de passer en coup de vent, ne faisant même pas attention aux taches d’encre déjà disparues, et repasse aussi vite, marquant ses bottines sur le parquet encore humide. Grognement sourd lorsque je recommence mon œuvre, chantant cette fois ci plus silencieusement pour écouter le discours entrainant de la propriétaire. Je réagis juste lorsqu’elle parla des animaux… Nouveau grognement avant de sortir dehors et de regarder de mon œil unique où pouvait bien se trouver cette bestiole…

Alors t’es où sac à puces de malheur ?! Viens là que j’te botte les fesses jusqu’à ce que tu comprennes qu’ici t’es pas l’roi !

Mais, une nouvelle fois, je fus interrompu par une voix toute aussi vieille que moi. « Sethhhhh… » Ah ben c’est le maître de l’animal ! Lorsqu’il parla de saperli-machin-chose, me voilà arrivé à sa hauteur, de l’autre coté du portail. Mains sur les hanches –oui j’sais, c’est pas très mâle, et alors ?!- et sourcil froncé, me voilà à ronchonner.[/i]

Moi j’sais où il est vot’bétail de malheur ! L’est encore en vadrouille dans c’jardin ! Et il a sali tout le hall d’entrée en plus ! Et qui c’est qui a dû nettoyer, j’vous l’donne en mille ? MOI ! Alors j’espère bin qu’vous allez m’aider à l’attraper c’sac à puces et aller vous excuser à la dame !


_____________
--Elouan.


Deux mains se posèrent sur ses épaules, Elouan ne put s’empêcher de frémir et de serrer les poings. Il n’aimait pas qu’on le touche. Ca non il n’aimait pas. Jusqu'à présent les seules personnes qui le touchaient c’était pour lui foutre des raclées. Les grands durs du quartier, les marchands mécontents, ou les ivrognes trop éméché… Alors non, il avait horreur de cela.
Et en si peu de temps c’était la deuxième fois qu’on le touchait et pas pour le frapper. Non. Juste un geste amical, un geste de tendresse…
Nouvelle chose pour le garçonnet. Nouvelle sensation. Sensation qu’il ne voulait pas expérimenter et qui pourtant… pourtant…le fascinait.

Son petit corps se tourna lentement pour faire face à cette femme qui voulait surement tout faire pour le combler. Comme tout les enfants ici même certainement. Mais pouvait-il la croire vraiment ? Pouvait-il lui faire confiance ?
Personne n’avait jamais voulu de lui, son père avait préféré s’en débarrasser comme d’un objet encombrant. Les adultes, il les détestait préférant les voler que de leur parler, mais en même temps… En même temps… Il aurait tellement aimé qu’un jour quelqu’un le prenne dans ses bras et le console, le cajole et lui enlève toute les angoisse qui oppressait son petit cœur…
Mais jamais… Oh non jamais il ne l’avouerait.
La rue, quand elle ne tue pas, te rend plus grand, plus fort. Te forge une carapace… bien trop lourde à porter par un enfant.

Pour la seconde fois, ses prunelles sombres croisèrent le regard de Rodrielle, et le petit garçon resta silencieux, tentant de ne pas montrer le trouble et la tempête qui s’abattait dans son cœur. Son visage, fermé, sombre, reflétait la haine et la colère qu’il ressentait envers la gente adulte. Tout en lui semblait crier :
« Mais laissez moi ! J’ai pas b’soin d’vous ! Foutez moi la paix ! » Mais son cœur, son regard reflétait une grande détresse qui hurlait le contraire.

Debout près de la table vers lequel Rodrielle venait de le conduire, Elouan écoutait, silencieux le visage toujours fermer. Tant pis si on le prenait pour un enfant boudeur, méchant et têtue. Il n’avait de toute façon pas envie que l’on pense le contraire…
Dans la rue c’était comme ça… seul les plus dur survivait… Et il en faisait partie… Même si… Même si sous ses airs de dur à cuire, d’enfant insupportable se cachait un petit garçon terriblement meurtris et blesser. Et le regard qu’il lança à Rodrielle à la fin de son discours en disait long.

« Aide moi j’t’en pris… Aide-moi » Suppliait-il silencieusement en regardant la jeune femme.

Et se sentant près à fondre en larmes, près à laisser exploser le trop plein de conflit qui ravageait son cœur, le petit garçon préféra s’enfuir.
Dans un geste brusque Elouan s’écarta et bondit hors de la cuisine, manquant au passage d’écraser la boule de poil et de renverser les autres gamins présents.


[Dans les couloirs de l’orphelinat]

Sortir !
Vite s’en aller !
Courir aussi loin que possible pour ne plus penser à rien !

Un tour a droite, un autre a gauche, mais bon sang ou est c’te maudite sortie. Le gamin courrait, et courrait sans vraiment regarder ou il allait, tant et si bien qu’il se retrouva perdu dans la bâtisse…
Et a bout de force, à bout de nerf aussi… Il finit par se laisser tomber dos au mur la tête dans ses mains, les genoux repliés contre sa poitrine, dans un recoin d’un couloir attendant simplement… Mais attendant quoi ?


--Torak



Après avoir reçu quelques câlins, Torak s'allongea par terre, au pied des deux nourrices, et attendit que quelqu'un daigne s'occuper de lui. Mais apparemment, sa maîtresse était en pleine explication et il n'allait pas la déranger. Et puis une petite sieste ne fait jamais de mal, non ? Mais la sieste allait devoir être reportée : le petit gars vint le bousculer et s'en alla en courant dans le dédale des couloirs. Vite ! Ne pas le laisser tout seul !

Sachant qu'une des nounous allaient le suivre, Torak poussa un petit aboiement et se mit à courir lui aussi à la suite d'Elouan. Le Terre-neuve ne mit pas longtemps à retrouver le petit garçon assis par terre, et visiblement triste. Alors, en tant que chiot attendrissant, Torak s'approcha et s'assit devant le petit homme en le regardant avec des yeux luisants.

Pour l'instant, Torak resta comme ca, attendant une réaction de l'enfant... Car, il a beau n'être qu'un chiot, il se rappelait très bien de l'accueil dont il avait fait l'objet.
--Elouan.


[Dans un couloir de l'orphelinat]

Dos au mur, la tête dans ses mains, le gamin reprenait son souffle, tentant de retenir les larmes qui coulait bien malgré lui.
Trop d’émotion, trop de conflit, trop de tout d’un coup.

Il avait envie de tout ca, une maison, une famille, une maman aussi. Quelqu’un pour le consoler, le protéger, lui donner tout ce qu’il n’avait jamais eu. Mais il en avait peur. Oui peur… Comment l’avouer que lui le petit dur, la terreur, l’enfant sauvage, insoumis avait simplement peur d’être aimé ? Comment leur dire, leur faire comprendre.
Il ne voulait pas passer pour un faible, un poltron, et encore moins perdre cette liberté qui faisait de lui ce qu’il était…

Pourquoi était-ce si dur d’être un enfant ?

Soupirant, essuyant rageusement une larme sur sa joue Elouan leva la tête et se retrouva surpris devant la boule de poil qui l’avait suivit.


-Qu’est ce tu veux toi ? T’m’as jamais vu ! T’viens t’moquer toi aussi ! marmonna-t-il serrant ses jambes un peu plus contre sa poitrine.
-T’as d’la chance toi ! Au moins On t’aime, pi t’es heureux…. Mieux qu’moi c’est sur ! T’sais pas c’que sais la rue hein ? T’sais pas c’que sais d’voler pour manger, pas vrai ? Tu dois qu’connaitre les caresses et les câlins surement ! Pffff même un chien à l’droit a plus d’estime qu’le bastard qu’j’suis…

Le gamin haussa les épaules en regardant la boule de poil comme si un clébard pouvait comprendre ce qu’il disait… Il avait plutôt envie de passer sa colère sur lui, le chasser a grand coup de pied au derrière, et en même temps, il aurait aimé plonger ses mains dans sa fourrure soyeuse…
Il secoua la tete et repris sa position de fœtus, replier sur lui-même dans se couloir sombre…


-T’peux pas comprendre… T’peux pas toi…

--Torak


Malgré ce que les humains peuvent penser des animaux -qu'ils sont bêtes et stupides- et bien ceux ci ne le sont pas tant que ça. Beaucoup seraient étonnés de voir à quel point les bêtes (et entre autre les chiens et les chats) pouvaient comprendre les sentiments humains sans avoir besoin de comprendre les paroles.

Ainsi, le chiot écoutait l'enfant en pleur, les oreilles rabattues. Il pouvait sentir la détresse de ce bambin qui ne voulait pas l'avouer, et ne bougeait pas le moins du monde malgré le ton sanglant de celui ci. Torak était un peu têtu dans le genre... Enfin c'est un terre-neuve quoi ! Et lorsque le petit se remit en position fœtale, Torak attendit quelques secondes avant de s'approcher lentement, hésitant. Mais insouciant comme il l'était, il posa ses deux pattes velues sur les genoux de l'enfant et lui lécha l'oreille avant de frotter doucement son museau contre la joue humide.

Lui aussi pouvait donner de l'amour, et à foison même !
Rodrielle
Le discours semblait laisser les personnes attablées couacs... Aucun ne semblait oser prendre la parole et un certain silence s'installa lorsque le jeune homme s'en alla en courant. Avant cet acte, Rodrielle pu remarquer le regard apeuré du petit qui semblait perdu dans un endroit tel que l'orphelinat. Alors lorsque Torak parti à la recherche du petit, Rodrielle prit la suite.

S'il vous plait mesdames, occupez-vous du gouter, je reviens.

Ton ferme de la donzelle, cachant comme cela l'inquiétude qu'elle avait pour le petit homme qu'elle retrouva rapidement grâce au chiot. Elle entendit même ses paroles touchantes qui firent déglutirent la tatouée. Soupirant une bonne fois pour toute, elle s'avança à pas feutrés vers Elouan.

Oh que si, il peut comprendre... Plus que tu ne le crois d'ailleurs;

Comparé à la minute précédente, le ton de Rodrielle était plus doux, plus réconfortant. Elle s'accroupit alors à coté du petit et caressa Torak qui resta appuyé contre les genoux du garçon. C'était le moment de redonner confiance au petit.

Tu sais, moi aussi j'ai vécu dans la rue pendant un temps et je sais ce que tu peux ressentir : faire ce que l'on veut quand on veut, le petit plaisir que l'on ressent lorsque l'on vole à manger... Mais tu dois savoir autant que moi qu'il y a beaucoup d'inconvénients non ? Dormir au froid, subir le courroux des plus forts, ne pas manger à ta faim...

Rodrielle fit alors une pause dans son « discours » en fermant les yeux, se rappelant de ces années de galères qu’elle vécut, mêlés à la fois à des années qui furent palpitantes… Encore maintenant sa vie n’était pas rose, et ses cicatrises récentes le long de son bras le prouvaient.

Je ne compte pas t’obliger à rester ici si tu ne le souhaite vraiment pas. Mais je te demande simplement de réfléchir à ce que tu pourrais en gagner. Je te propose simplement un lit, à manger et un toit. Si tu le souhaite je peux même t’apprendre des choses que la rue ne t’apprendra que trop mal…

Lui faisant un petit sourire mesquin, imaginant le jeune homme son futur « apprenti » à la dague… Puis, se laissant gagner par son coté maternel, la jeune femme posa sa main douce sur le genou de l’enfant.

Et il y a une chose que tu n’auras pas dans la rue et que les demoiselles et moi pouvons t’offrir : de l’amour… Même Torak pourra t’en donner ! Nous ne voulons que votre bonheur, tu sais ? Et crois moi, j’ai des dizaines d’années d’amour à vous donner, aux filles et toi !

Petit air comique de la tatouée qui finit par se relever en caressant légèrement la tête de l’enfant et qui recula pour retourner dans la cuisine. Dernier regard sur Elouan et Torak qui ne bougeaient pour l’instant pas.

Serais-tu simplement capable de nous accorder une chance ?

_________________
--Vicomte_celestin_moumoute




Le vicomte sursaute, surpris par un flot de paroles d’origine inconnue. Il dépose l’écuelle au pied d’un massif de rhododendrons et se précipite à pas lents vers l’autre extrémité du portail, où un vieux grigou l’interpelle.

Chemin faisant, Célestin, que vous pourrez aussi appeler Tintin quand vous le connaîtrez mieux, oriente sa meilleure oreille, la gauche, ou bien est-ce la droite, dans cette direction précise. Eh oui, belle jeunesse, notre vicomte n’a plus ses esgourdes de jouvenceau à peine pubère. Il a vaillamment traversé les âges, et surtout, il a été à la guerre, lui ! Et le roulement assourdissant de la canonnade lui a déchiqueté les tympans. Oui, il a le temps de se remémorer tout ça tout en parcourant vaille que vaille les dix pas qui le séparent de l’autre ancêtre.

Qu’est-ce que vous me dites là ? Mon Sethh a encore fait des bêtises ? Des dégâts dans votre manoir ? Saperlipopette ! Le vilain canaillou ! Qu’est-ce que vous dites ? M’excuser auprès de la dame ? Bien volontiers, je comptais d’ailleurs lui présenter mes hommages incessamment. Permettez que j’aille d’abord chercher ma canne, avec elle je me déplace plus aisément.

Après un quart d’heure d’au moins vingt minutes, le vicomte Célestin Moumoute réapparaît, chaussé de ses lorgnons, tenant dans une main le pommeau étincelant d’une canne d’ébène, et portant dans l’autre une assiette couverte d’un amoncellement branlant de friandises multicolores.

Me voiciiiii. Je vous suiiiis. Saperlipopette, mais attendez-moi, ne marchez donc pas si vite !

--Alixia.


[Devant les grilles... Puis à l'intérieur.]

- C'est promis, je reviendrai vous chercher.

Si elle l'a promis, elle le fera. C'est ce dont tente de se convaincre la petite Alixia, qui se trouve devant les grilles de l'orphelinat Sainte Clothilde. A côté d'elle se trouve un petit garçon, du même âge qu'elle, c'est à dire une huitaine d'années. Celui ci semble indifférent, il préfère se concentrer sur une touffe d'herbe qui a poussé là.
Devant les deux enfants se tient une dame à l'air fatigué, éreintée. Elle essaie pourtant de sourire pour rassurer la petite fille qui se frotte les yeux, essuyant les larmes qui perlent à ses paupières.


- Allez Alix, ne pleure pas... Je te... Je vous l'ai promis. Dès que je reviens, je vous récupère.

Leur mère a beau affirmer ceci, elle sait pertinemment qu'elle ne reviendra jamais. Qu'elle laisse ses enfants dans un établissement dont elle a entendu dire beaucoup de bien, et que surtout, elle n'a pas le choix. Pour justifier cet abandon, elle leur a dit qu'elle devait partir en voyage, loin, rendre visite à une cousine qu'elle avait beaucoup aimée. Etait ce la vérité ? Jamais nous ne le saurons...
Elle se contenta d'embrasser sa petite Alix sur le front et fit de même avec son fils, qui réprima un mouvement de reculs mal dissimulé.


- Prenez soin de vous... Alexandre, tu dois veiller sur ta soeur. Et toi Alixia, ne sois pas pénible veux tu... Je te fais confiance.

La femme se redressa, contourna les deux enfants qui se tenaient par la main et les poussa en direction du portail qui semblait entre-ouvert... Elle l'ouvrit tout à fait, continua à les pousser à l'intérieur et s'enfuit avant de changer d'avis, avant qu'il ne soit trop tard. Elle remonta dans la charrette qui avait amené le trio aux portes de l'orphelinat et... C'était fini.


Alixia jeta un oeil angoissé à son frère. Pas rassurée pour un sou, elle espérait que celui ci serait plus brave qu'elle, qu'il prendrait les choses en main. Après tout, il était né en premier, son ainé de dix minutes !
Elle resserra son étreinte sur la main de son frère, qui lui sourit doucement. Celui ci n'était pas moins angoissé qu'elle mais il evait prendre les devants.


- Viens, on va voir là bas si on voit des gens...

Il entraina sa petite soeur vers la porte et, mut par un fort sentiment de responsabilité, il frappa en scandant :

- Y'a quelqu'un ? On est entrés car y'avait personne à la grille... Y'a quelqu'un ?

Alixia admira silencieusement la bravoure de son frère. Si cela n'avait tenu qu'à elle, elle serait déja repartie vivre quelque part, seule, dans le village. Mais elle ne voulait pas être séparée de son autre moitié et attendit, anxieuse, que quelqu'un donne signe de vie.
Blanche30
Le départ du garçon avait laissé place à un silence non tendu mais quelque peu étonné. Rodrielle était partie le rejoindre. Blanche sourit aux autres enfants et s'apprêtait à les resservir quand elle entendit frapper. Une voix appelait, demandait s'il y avait quelqun.
La jeune fille sortit et se retrouva face à deux enfants, un garçon et une fille, vraisemblablement du même âge. Elle leur sourit gentiment et répondit :


- Oui il y a un peu de monde ici. Quelques adultes, quelques enfants, quelques animaux. Je me nomme Blanche. Comment vous appelez-vous tous les deux ?

La blondinette remarqua les mains unies. Cela lui fit chaud au coeur, au moins ces deux-là pourraient-ils se réconforter mutuellement, ils se sentiraient moins seuls et moins perdus.
La fillette se tenait tout contre son frère, apparemment intimidée ou effrayée. Le garçonnet, le menton en avant, avait un petit air brave sur le visage.


- Mais au fait, vous êtes peut être fatigués. Nous sommes en train de goûter dans la cuisine, voulez-vous venir avec moi, pour boire et manger un peu ? Ou beaucoup, c'est à vous de voir, ajouta-t-elle en riant.
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