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[RP] Orphelinat Sainte Clothilde

--Elouan.



[Quand deux enfants s’envolent…]


S’il y pensait ? A vrai dire, il ne pensait qu’à ca depuis que son père l’avait lamentablement laissé sur cette place. Et plus le temps avait passé, plus il y avait pensé… Surtout à la manière dont il le retrouverait et dont il lui ferait sa fête.
Sa mère par contre… il essayait d’oublier c’est vrai… oublier la tendresse qu’elle avait du lui donner et qui lui manquait cruellement malgré ses air de p’tit vaurien.


-Ouaip, j’essaie d’oublier aussi… Mais j’y pense quand même.

Nouveau silence du gamin qui se replonge dans ses pensées, avant de se mettre légèrement à tousser. Il y pensait, surtout en voyant tout ces gosses arrivés à l’orphelinat et tout ceux qui partait avec des nouveaux parents. Il y pensait, ne pouvant s’empêcher de songer au jour ou quelqu’un voudrait de lui ou de Marine. De songer aux jours ou très certainement ils seraient séparés tous les deux. Et puis Rodrielle…

Secouant doucement la tête pour chasser ces pensées de son esprit, le gamin se tourna vers Marine en se redressant sur le coude pour mieux la regarder. Il avait beau avoir de la fièvre, il avait beau avoir mal à la tête, il avait beau avoir l’esprit préoccuper par toute sorte de question, en compagnie de sa princesse, plus rien n’avait d’importance.

-Mais tu sais à quoi j’pense surtout ?

Question bête, bien sur que non elle ne pouvait pas savoir a quoi il pensait, elle n’était pas dans sa tête.

-Ben j’pense au jour où j’pourrais partir d’ici. J’pourrais t’emm’ner avec moi et comme ça on sera que toi et moi tous les deux ensemble. Mais avant, faut que Rodrielle elle m’apprenne à me battre avec une épée. Comme ça j’pourrais te défendre. Et plus personne ne pourras te battre.

Sourire bête, sourire enfantin, sourire innocent, sourire d’un prince vers sa princesse. Que c’est beau d’avoir 8 ans.


Ninoua
[Infirmerie .. ou comment un orphelinat se transforme en dispensaire]



Tout s'était passé très vite. Pendant qu'elle débarrassait le dénommé Johan de ce qu'il restait de sa chemise, un second blessé arriva, suivi de près par une femme qui semblait avoir elle aussi quelques "notions de médecine". Une chance pour la directrice qui aurait pu tomber en syncope en voyant débarquer le soldat. Et trois malades à gérer, c'eut été franchement délicat à gérer !

Pour le moment, la brune se concentra sur le jeune homme. Une chose après l'autre ! Déjà que Guillaume avait la gentillesse de se tenir tranquille malgré l'agitation des lieux. La directrice était donc parente avec Johan, aussi Ninoua la laissa insuffler du réconfort au blessé qui semblait partager son sens de l'humour. Mais si le petit bout d'homme se mettait à pleurer dans son couffin, elle devra bien lui demander de s'en occuper le temps qu'elle en termine avec le jeune homme.

La chemise crasseuse retirée, la brune découvrit une épaule tuméfiée et violacée, les meurtrissures s'étendant jusqu'au bras. Elle comprenait à présent pourquoi Johan lui avait demandé de déplacer sa main lorsqu'elle le soutenait. Une masse d'arme peut-être... En pressant un linge trempé au dessus des plaies, elle délava les trainées sanglantes qui l'empêchaient de bien voir. Son oeil bleu entrainé observa ensuite le relief de l'épaule, et ses doigts fins vinrent confirmer la luxation.
Maintes fois elle avait vu celui qui fut comme son père réduire fractures et articulations démises. En gestes précis, guidée par le savoir transmis de rebouteux en rebouteux, Ninoua remis les os comme le Très Haut avait voulu qu'ils soient, en profitant de la demie conscience du propriétaire de l'épaule, à présent comme neuve. Ou presque. Elle s'était volontairement gardée de prévenir le jeune homme des manoeuvres qu'elle allait réaliser, sans quoi il se serait crispé et aurait aggravé son mal en l'empêchant d'arriver à ses fins.

La bouteille d'eau vinaigrée circulait déjà dans l'infirmerie. La brune l'intercepta un moment, en obstrua à moitié le goulot avec son pouce.


Ca va sans doute piquer.

Et elle aspergea les blessures ouvertes qui balafraient l'épaule et le bras de Johan. Si la réduction de la luxation ne l'avait pas tiré de sa léthargie, la brulure du vinaigre le ferait assurément.

Voila, c'est fini

Le plus douloureux du moins. Ninoua guetta la réaction du blessé, s'attendant à ce qu'il l'assassine de son regard perçant pour le traitement qu'elle lui faisait subir, pourtant pour son bien. Risquait-elle un scalpe ?
Elle en était là quand Guillaume s'agita, visiblement conquis par la directrice dont il cherchait à attirer le regard tatoué. Embarrassée, la brune lui adressa sa requête


Dame Rodrielle, pourriez-vous vous occuper de Guillaume le temps que j'en termine avec Johan ?
Marineblanche
[ Là où règne la tranquilité des deux enfants ]

Difficile de ne pas penser aux coups durs, difficile de ne pas penser que les deux enfants n'étaient pas aimés. Souvent ce qu'on aimerait oublier reste. Marine Blanche enviait tout ses enfants qui étaient choyés par leur parents mais elle avait beau se ressasser tout ça, rien ne changerait.
Le jour de sa fugue, elle avait vu ce noble avec sa fille et la mère aussi. A ce moment-là, la rouquine avait compris qu'elle n'avait jamais connu l'amour qu'un parent porte à son enfant. Souvent, elle se posait la question : " Pourquoi ne m'aimait-il pas? Ai-je fais quelque chose de mal? " . Un jour, elle trouvera la réponse. Un jour, elle irait leur demander et elle se vengerait. La rouquine imaginait déjà sa vengeance, ils souffriraient beaucoup comme elle avait souffert. Rien ne l'empêcherait. Pour l'instant, elle ne se sentait pas à la hauteur mais un jour, oui.

La réponse d'Elouan tombe mais un nouveau silence s'installe, elle le regarde. A quoi pouvait-il donc penser? En parlant de parents, elle s'était souvenue d'une petite qui avait été adopté. Et si Elouan se faisait-il adopter? Ils seraient séparés mais si en même temps, il serait heureux? Oui, elle serait triste mais elle accepterait. 'fin si Marine venait à être adopté? Elle viendrait souvent à l'Orphelinat, c'était chose sûre ça.


- A quoi tu penses? Euh...Non.

Non Marine Blanche ne savait pas à quoi il pensait ! Elle ne pouvait pas lire dans ses pensées même si elle aimerait.
Et quand il parla de ce qu'il pensait, elle ne pût s'empêcher de rougir en sentant son coeur battre beaucoup plus vite, c'est que ça la touchait énormèment.


- Et ze serais touzours avec toi puis ze te protégerais aussi. Veux rester toute ma vie avec toi.

Promesse des plus sincères de la gamine de 8 ans. Un sourire tout aussi bête et des yeux pleins d'étoiles de bonheur. Oui, Elouan la rendait heureuse.
Amarante.
[Cuisine la silencieuse]


Bonjour, bonjouuur ! pour ceux que je ne connais pas, Professeur Garrett S. Floright, enchantéééé !

Comment ça va ?


Elle se poussa quand Garrett fit son entrée ... Un peu fracassante et elle sourit en le voyant partir en direction du four ... Où il n'y avait rien et la déception fut grande ...

Dans le réfectoire tout était plus ou moins calme. Tout le monde était en train de goûter et cela avait imposé le silence dans la pièce ... Sauf Garrett qui en imposait par sa présence ... Enfin presque puisque le voilà reparti ...

Haussement de sourcil de la brune. Quel moulin à vent celui-là ... Le goûté ne lui plaisait pas ? Pourtant, c'était bon ce qu'il avait sur la table ...

Elle retourna près de la fenêtre pour voir où il allait ... S'adossant au chambranle, elle caressa son ventre qu'on distinguait légèrement rond sous ses vêtements ... Elle pouffa en le voyant percuter une toute jeune damoiselle ... Et elle eut comme une impression que bientôt elle aurait la visite de cette personne en cuisine ...

Elle se décolla donc du chambranle pour retourner dans l'office et sortir un autre pichet de cervoise, un peu de lait pour les filles et encore quelques biscuits ... Elle prépara aussi une corne de lait de chèvre pour le petit Guillaume qu'elle garda dans sa main pour qu'il soit à température ambiante quand il boirait ...

Elle ramena tout ça sur la grande table et attendit le retour de Garrett ...


Est-ce que quelqu'un veut autre chose ?
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Johan.
[A l'infirmerie]

Johan s'élevait dans des délires étranges, tandis qu'un mutisme s'emparait de lui. Ses pensées se heurtaient, s'égaraient et explosaient dans des rêveries pudiques et déconcertantes. Il perdait progressivement la notion du temps, accablé par un voyage étourdissant et éreintant. Plus aucune sensation ne traversait son bras meurtri et c'est l'ombre d'une seconde qu'il oublia la douleur qui l'ébranlait. Un instant de délectation se libéra sous forme d'un soupire apaisé, travestissant le mal en un sentiment de bien-être. A présent en sécurité, il pouvait se laisser aller à la désinvolture et à l'abandon de ses démons intérieurs.

Il n'écoutait plus vraiment Rodrielle et ferma les yeux machinalement. Son attention devait en effet flirter avec celle d'une moule. Il s'improvisait crustacé en s'enfonçant lourdement dans un drap blanc parsemé de quelques taches de sang. Il pouvait enfin se laisser aller et n'avait plus à être sur la défensive. C'est du moins ce qu'il pensait jusqu'à ce que Ninoua éveille une nouvelle souffrance. Car perdu dans ses songes, il ne s'était pas rendu compte qu'on l'avait débarrassé de sa chemise et qu'un linge avait balayé le sang coagulé de son épaule. Les manœuvres pourtant salvatrices de Ninoua l'entrainèrent dans une rage folle. Sa main se crispa sur le drap quand le vinaigre coula le long de sa chaire décousue.


Nom d'un oursin de mer tondu! Nom d'un vagin de sauterelle! Nom d'un poney à plume de mouette! Norf de norf! Vous voulez m'tuer ou quoi?

Aucune de ces injures n'étaient adressées à Ninoua. Mais arrivé au paroxysme de la douleur, Johan éclatait sans vraiment avoir conscience de ses dires et c'est contre la souffrance subie qu'il pestait avec ferveur. Une large veine courait le long de son front, témoignant de son état d'irritation. Mais alors qu'il allait lâcher de nouveaux jurons, il croisa le regard de Ninoua, et se tut. Un grand coup de lucidité venait de l'assommer, et, pour paraître moins teigneux et pour l'assurer de sa reconnaissance, il lui dit:

Bon... On dirait bien que vous avez réussi à tout remettre en place... Au moins on n'aura pas besoin de me couper l'bras, j'en suis heureux. Le contraire aurait été fâcheux. J'vous remercie hein!

Un semblant de sourire traversa son visage fatigué.
Rodrielle
[Infirmerie, toujours]

A la demande de Ninoua, la jeune femme s'était redressée pour la laisser avoir libre accès aux blessures de Johan. Enfin des femmes compétentes pour soigner tout ce petit monde blessé ! Il y avait de quoi être fier, n'est-ce pas ? L'orphelinat allait peut-être compter deux nouvelles habitantes, professionnelles ! Enfin, ce point là serait soumis plus tard... L'heure n'était pas réellement aux affaires. Au contraire, d'ailleurs !

Heureusement, également, que Rodrielle n'était plus penchée sur son jeune neveu qui aurait souffert bien plus de son épaule si la main de sa tante -un peu trop nerveuse par les évènements- s'y était resserrée à l'entente de la demande du second et un peu plus gravement blessé. Allez d'ailleurs savoir ce qui, dans cette demande, la crispait le plus : l'évocation de son défunt père ou le mot "mariage". Parce que, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la Corléone, la simple évocation de ce mot lui donnerait des hauts-le-cœur. Enfin, une troisième malade à l'infirmerie serait probablement de trop donc Rodrielle devait se reprendre. Alors, avant de s'approcher du berceau où le nourrisson s'agitait, la Tatouée se pencha vers Elicas et lui attrapa le menton.

Je pense que vous avez pris un gros coup sur le crâne, Signore...

Un sourire, agréable, lui fut offert pour cacher l'agacement que lui provoquaient les simples mots de "mariage" et de "posséder". Après tout, ce n'était pas de ça faute au bel homme, une telle attaque laissait quelques séquelles les heures qui suivaient... Elle ne devait pas lui en tenir vigueur.

Soignez-vous. Nous en reparlerons dès que vous retrouverez toute votre tête. Et ne bougez pas, surtout ! Sinon notre jeune infirmière ne pourra pas vous soigner et vous ne pourrez pas nous donner votre nom !

Rodrielle se redressa enfin, glissant son doigt sur la joue d'Elicas. Elle alla alors vers Guillaume qu'elle attrapa et qu'elle serra contre elle. Instinctivement alors, elle commença à faire les cent pas dans l'infirmerie en poussant la chansonnette pour l'enfant. Elle ne quitterait pas l'infirmerie tant qu'elle n'aura pas eu les verdicts de ses nouvelles infirmières.

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Ninoua
[Infirmerie et noms d'oiseaux]



La réaction du jeune homme ne se fit pas attendre, mais entendre ! Mais si elle avait craint qu'il retourne sa haine d'animal blessé contre elle, il n'en fut rien. Il l'ignorait mais son chapelet de jurons exotiques rappelait à la brune un vieil ami, lui aussi friand de poulpe à lunettes ou de crevette à barbe. Un fin sourire vint donc naturellement ourler les lèvres de Ninoua, en réponse à celui que le blessé arbora après l'avoir finalement remerciée.

Je ferai mon possible pour que vous gardiez votre bras encore longtemps

Elle plongea ensuite sa main dans la besace qu'elle emportait partout et en extirpa une fiole de génépi bien de chez elle qu'elle tendit à Johan.

Tenez. Vous avez mérité un petit remontant.
Il reste à suturer cette balafre
, dit-elle en désignant la profonde entaille qui filait de la pointe de l'épaule jusqu'au milieu du bras. Puis il faudra emballer le tout et immobiliser votre épaule pour qu'elle ne vous fasse pas trop souffrir le temps qu'elle guérisse.

Maintenant qu'elle avait annoncé la suite des réjouissances, il fallait se mettre au travail. Dame Rodrielle s'occupait de Guillaume, elle avait donc l'esprit libre de toute préoccupation.
Ninoua gagna l'armoire où étaient rangés les médecines et autres instruments de soin. Elle en sortit une aiguille, une jatte en porcelaine, une cuillère de bois et un sac d'argile en poudre. Il ne manquait que le fil de soie, mais pas moyen de mettre la main sur une bobine. Peut-être qu'un des enfants de l'orphelinat avait réussi à ouvrir l'armoire et avait trouvé une utilisation à la soie. Et bien tant pi, à la guerre comme à la guerre, elle aura recours à sa botte secrète !

En attendant, elle versa l'argile dans la jatte et la recouvrit d'eau. Ainsi, le cataplasme allait gonfler le temps qu'elle pose quelques points de suture. La bouteille d'eau vinaigrée était bien entamée mais il en restait encore suffisamment pour imprégner un linge propre. La chirurgienne pu ainsi nettoyer l'aiguille avant de s'arracher un cheveu de jais, au sens propre du terme. Passé dans le chas, il ferait une bonne alternative au fil de soie. La brune tira ensuite un siège à côté de Johan pour s'y installer à son aise


Essayez de ne pas trop bouger

La voix douce se voulait confiante et le regard bleu encourageant lorsqu'elle le posa sur son visage marqué par les souffrances endurées et la fatigue.
Après son assentiment, l'aiguille approcha la peau du jeune homme qu'elle perça d'un premier point, le premier d'une longue série.
Johan.
[L'infirme rit]

Johan débouche du bout du pouce et avec une grande agilité la fiole de génépi que lui a tendue Ninoua. Amateur de lait, il a pour coutume de ne jamais se laisser aller aux tourmentes de l'alcool, s'accommodant peu aux effets déconcertants qu'il déchaine en lui. Irascibilité et violence, l'ivresse a tendance à accentuer son caractère impulsif. Il en le fait malgré tout couler le long de sa gorge, s'abreuvant du nectar brulant avec témérité. C'est finalement du revers de la main qu'il s'essuie les lèvres avant de rendre le récipient à sa propriétaire.

Vous m'enivrez Damoiselle, vous m'enivrez...

Remarque plus ou bien ambigüe du jeune Corleone. Il reprend, laissant un fin sourire s'éparer de ses lèvres:

Il ne faut pas se laisser abattre! Comme le disent les alcooliques, la vie n'est pas cirrhose! Je vous aurais bien proposé quelques gorgées, mais puisque vous allez me recoudre, je préfère paraître impoli plutôt qu'imprudent. Pour peu vous pourriez me percer un œil avec votre vilaine aiguille!

Johan ne la lâche pas des yeux, observant chacun de ses mouvements avec une grande attention, détaillant la subtilité des gestes, le maintien du corps. Il n'en finit pas de redessiner ses courbes tel un esthète en quête de sublime. Très vite elle vient dissiper ses rêveries et ses fantasmes naissants, brandissant près de sa peau une aiguille carnassière.

Ne pas bouger... Bien...

Demander à Johan de rester immobile, c'est comme inviter un sanglier à se brosser les dents avant de manger. Mission quasi-impossible. Le jeune homme s'efforce malgré tout d'ignorer sa nervosité cuisante et pose son regard arrogant sur un point fixe pour ne pas être perturbé par de futiles distractions. Un point, puis beaucoup d'autres.

Vous avez de réels talents de couturières. Vous seriez d'accord pour me recoudre quelques étoffes abimées?

L'alcool s'agite le long de la tempe de Johan, faisant naître en lui un personnage curieusement sympathique. Comme s'il avait balayé la nonchalance, le mépris et l'animosité que le jeune mâle cultivait. Mais il ne manquerait de retomber sous peu dans son mutisme habituel, et de brandir avec ferveur son langage acerbe et enclin à la provocation.
Ninoua
[Atelier couture]



Le génépi avait décidément bien des vertus. Lorsqu'il gisait aux portes, il l'avait quasiment assassinée du regard. Maintenant, il était jovial, bien que toujours nerveux. Mais c'était normal pour qui savait qu'il allait se faire percer les chairs par une aiguille. D'ailleurs l'humour qu'il brandissait tout comme son regard sur elle n'étaient sans doute que des moyens de se distraire de la désagréable piqûre. Soit, ça ne la dérangeait pas, au contraire. Il était plus facile de travailler sent ressentir l'angoisse du patient que l'on reprisait à vif.

Et vous avez mille fois raison. J'ai la main bien plus sûre lorsque je suis sobre, surtout que je n'ai pas l'habitude de boire d'alcool.

Point par point, le cheveu brun, guidé par l'aiguille, rapprochait les deux berges de la plaie. La tension devait être justement dosée ; trop serré, le cheveu risquait de casser au moindre mouvement, trop lâche la suture était inefficace. Les bords de la blessure n'étaient pas trop abîmés, la cicatrisation devrait bien se faire d'autant que Johan était jeune et se trouvait dans un endroit où l'on prendrait soin de lui, notamment avec des repas fortifiants.

Vous me surestimez. Je doute d'être aussi douée avec les étoffes.

Le coin de ses lèvres s'étira en un sourire un peu moqueur alors qu'elle terminait de refermer les deux empans de l'estafilade. Un coup de dent vint sectionner le cheveu et l'aiguille écartée et mise en lieu sûr après avoir été nettoyée.
Dans l'armoire, Ninoua dénicha ce qui fallait de lin pour confectionner le cataplasme. A l'aide de la cuillère de bois, elle étala sur un linge l'argile humide sur une épaisseur d'un pouce avant de l'appliquer à même la suture. Vint ensuite l'exercice délicat et périlleux consistant à faire tenir le cataplasme à l'aide d'une bande de lin. Et c'est d'un savant entrecroisement de tissu que la jeune femme arrima l'épaule de Johan, la bande de lin allant de l'épaule blessée au flanc opposé, passant sur sa nuque et dans son dos. Une épingle assura le maintient de l'enchevêtrement.


Là, j'ai terminé. Reposez-vous à présent

Les traits fatigués du jeune homme auguraient un sommeil rapide. La brune tira la couverture sur le blessé et effaça la dernière trace de sang qui séchait sur la tempe.
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--Elouan.



[Dans notre monde à nous, et rien qu’a nous.]


Les yeux brillants mais cette fois ce n’était pas la fièvre, non, juste un certain bonheur qu’il ressentait au fond de lui. Un petit bonheur qu’il connaissait enfin. Petit bonheur si longtemps chercher et enfin trouver. Son petit bonheur à lui, et rien qu’à lui. Sa princesse.

Doucement, sans rien dire, le gamin glissa sa main dans celle de sa princesse et la serra légèrement. Un geste banal sans aucun doute, pour quiconque pouvait voir ça, l’amour entre deux enfants, on ne pouvait pas le prendre au sérieux, mais l’amour entre deux enfants, écorché par une vie déjà bien compliqué c’était tout autre.

A eux deux, ils avaient déjà vécu bien plus que n’importe quel enfant de leur âge, à eux deux, ils avaient déjà abordé et connu un monde d’adulte cruel et sans pitié, à eux deux, ils avaient déjà oublié les rêves que font tout les enfants à leur âge… Mais à eux deux, aujourd’hui il venait de débuté une nouvelle vie. Son cœur de petit garçon débordé de ce sentiment nouveau, et pour sûr il était prêt a affronter le dragon des histoires pour sauver sa princesse.


-Moi aussi j’veux rester tout l’temps avec toi, mais si on se fait adopter... Tu voudrais toi ? Te faire adopter ? Tu sais j’comprendrais, c’est normal aussi. Pour les grands… on est encore petits… Ils peuvent pas comprendre...

Elouan ressenti un léger pincement au cœur en disant cela, mais il voulait tout de même se faire une raison, il avait été déçu tant de fois.

-Dis ? Tu as parlé de ta famille à Rodrielle ?

Ambre.
[A la cuisine, la bouche pleine de confiture]

Ambre croquait à pleines dents dans sa tartine de confiture lorsqu'Amarante lui répondit. "Oui je sais que les bains sont à l'étages ... Mais savez-vous jeune fille qu'il y en a d'autres ailleurs ... " Redressant la tête, un air de défi dans le regard mais également les yeux plein de curiosité, la blondinette avala sa bouchée et répondit.

Ah vi ? Et d'où ça ? Moi je veux voir aussi hein !

Puis, se tournant vers Aussalia.

Si tu veux, après le gouter ze viendre avec toi là-bas comme ça on pourra zouer un peu. Tu veux ?

Et la petite reprit son petit repas pour ne relever la tête que lorsque la porte s'ouvrit sur l'unique professeur de l'orphelinat. Quel tête en l'air il était celui-ci ! Elle se souvenait qu'il faisait souvent tomber ses affaires et cette idée la fit même rire. Puis, enfin, reprenant un air faussement sérieux :

On va quand ?
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Marineblanche
[ Quand la paille de l'Ecurie devient un nuage ]

Marine Blanche regarde Elouan et elle peut voir aussi que ses yeux brillent mais ce n'était pas de la fièvre, non mais bien autre choses qu'elle ressentait aussi et qu'elle ne connaissait que peu. La petite ne peut s'empêcher de sourire, non pas par moquerie mais par joie. Non, ça allait plus loin que la joie ou la satisfaction. Trop difficile à expliquer pour la petite frimousse rousse qu'elle était.

Sentant la main d'Elouan, elle la serra doucement à son tour. Prendre la main, ce geste peut être anodin mais dans ce contexte là, non pas du tout. Une idylle naissait doucement mais ce ne serait pas une simple amourette sans lendemain. La rouquine sentait que ce serait autrement. Ils étaient en quelque sorte des écorchés de la vie, ils avaient vécu plus que certains enfants de leur âges mais peut-être aussi les adultes. La petiote avait vu des adultes qui n'avaient presque rien vécu, qui se contentaient de vivre dans la routine la plus simple.
S'ils étaient heureux comme ça, c'était tant mieux pour eux après tout.

Tout ça pour dire que la rouquine savait que la vie ne tenait qu'à un fil, que la vie pouvait être fourbe. Il fallait vivre et en même temps se battre contre elle. Pour la première fois de sa vie, elle était amoureuse. Pour la première fois, elle sentait un changement s'opérer dans son...coeur. Pour sûr qu'elle serait prête à aider Elouan pour affronter aussi un dragon s'il est en difficulté.


- Se faire adopter?


Elle se tût un petit moment.
C'est vrai qu'il existait ce risque mais pour Marine Blanche, c'était clair dans sa tête. Elle était adoptée à vrai dire.
Enfaite Marine Blanche avait fais le mur un jour et en taverne, elle avait croisé Garrett et Nayiel soit le professeur et la surveillante. Bien évidemment, ils l'avaient adoptés car ils l'adoraient et elle les adorait aussi. Mais car il y'a toujours un mais. Son passé est trop présent, sa méfiance trop présente.
Elle avait besoin de la tendresse que seuls des parents peuvent lui donner, elle avait besoin d'en donner aussi. Chose qu'ils lui donnaient mais elle n'était pas encore à l'aise pour vivre avec eux, cela viendrait sans doute un jour mais si elle ne s'était pas encore décidé entre l'Orphelinat et chez eux, c'est parce qu'a l'Orphelinat, il y'avait Elouan. Pour ça qu'elle restait ici.


- Suis adoptée par Garrett et Nayiel t'sais mais il me laisse venir ici tant que ze veux mais t'vois...Si un adulte vient pour m'adopter que ze ne connais pas, ze n'accepterais pas car suis dézà adoptée mais aussi ze suis pas comme un chiot qu'on choisit parce qu'on lui plait. Pis d'abord, veux rester avec toi.

Un nouveau sourire éclaire son visage avant de reprendre.

- T'vois...Ze pense que Rodrielle t'a un peu adopté aussi. 'fin toi...T'aimerais te faire adopter? T'sais, ze comprendrais que t'veuilles aussi.
'Façon si on s'fait adopter, on pourra touzours essayer de se voir et un zour...Partir ensemble.


Elle se pinça légèrement la lèvre. Si Elouan se ferait adopté, elle aurait un déchirement au coeur mais elle accepterait. Sans doute ferait-elle encore le mur de l'Orphelinat et elle l'observerait du haut d'un arbre parce qu'il aura commencé une nouvelle vie et qu'elle n'oserait pas venir le déranger?

Si elle avait parlé de sa famille à Rodrielle?


- Nan...Ze ne lui ai rien dis mais c'est pas grave t'sais. Elle est dézà assez occupée comme ça.
Et toi? Tu lui as parlé?
--Guillaume.



[ Infirmerie ]

Quand Rodrielle serra Guillaume dans ses bras, il se calma enfin en sentant la chaleur du corps de cette femme. Que d'agitation. Son regard se posa sur l'aiguille, le fil et le geste. L'aiguille brillait. Un nouveau jouet? Il voulait le toucher, jouer avec mais dans les bras de la femme, il n'avait pas la possibilité. Il se contenta donc de regarder...Pour l'instant ! Puis son petit regard se posa sur de nouveau Rodrielle, il toucha doucement ses cheveux. Qu'est-ce que c'était drôle à toucher ! Il sourit. Ses cheveux étaient bruns comme la femme qui était à l'infirmerie, celle qu'il n'avait vu qu'une fois.
La femme faisait les 100 pas, ça le berçait doucement.
Trop petit pour sentir l'inquiètude de la femme, il bailla en fermant les yeux pour s'endormir une nouvelle fois en lâchant de ses petits doigts les cheveux qu'il tenait toujours.
Amarante.
Elle s'était installée à la grande table ... Avec ceux présent ... Et se servit une choppe de lait dans laquelle, elle rajouta une cuillère de miel. Elle n'aimait pas trop le lait, alors elle camouflait le gout comme elle pouvait ... Mais pour l'enfant qu'elle portait, elle faisait un effort ...

Ah vi ? Et d'où ça ? Moi je veux voir aussi hein !
On va quand ?


Elle but une gorgée en camouflant la petite grimace qu'elle venait de faire et regarda la toute petite en léchant la moustache blanche qu'elle avait au-dessus des lèvres et lui sourit ...

Humm ... Je ne sais pas si je vous montre où sont les étuves ...

Regard malicieux et rieur ...

On ira quand j'aurais vu Rodrielle, mais comme je ne veux pas la déranger à l'infirmerie, on va attendre un peu ici. Et j'aimerais donner à manger à Guillaume aussi. Il doit avoir très faim le pauvre ...

C'est d'accord jeunes filles ? On attend que Rodrielle revienne ici ?


Elle regardait les deux fillettes, attendant un signe positif ...
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--Rose.des.sables



[Infirmerie]

Je relève la tête, mon regard reste brumeux, je ne sais toujours pas ce que je fais ici. Mes mains elles s’activent. Je regarde sans voir. Tout est flou sauf cet homme qui délire. Premier clignement de mes cils pour retrouver le blond et le perdre. Deuxième pour voir une femme tatouée. Et lorsqu’enfin je me décide à prendre le rôle de Rose, je me rends compte que nous ne sommes pas seuls. Un autre blessé, sur un autre lit.
Je m’attarde un bref instant. Non sur lui mais sur une situation déjà vécu… Je chasse les souvenirs qui risquent de remonter à la surface, perdre ce semblant de maitrise. Pourtant, je me perds. Mes mains se mettent à trembler alors que j’essaie désespérément de les nettoyer dans la cendre. Et s’ils se rendaient compte de la supercherie. Et s’il savait qui j’étais ? Ils me dénonceraient et je retournerais en prison. Qui diable sait ce qu’il pourrait cette fois me faire. J’ai vécu la petite question.
Le froid s’immisce dans ma chair, dans ma nuque perle une goutte de terreur. Lentement elle glisse dans mon dos. Suit la ligne droite de ma colonne. Ma respiration s’accélère.
« Je suis R.O.S.E. Rose… Rose…Rose. » Je dois chasser mes peurs. Oublier qui j’étais. Penser à ce que je dois faire. Soigner parce que c’est là, la seule chose que je sache vraiment faire. Et plus je délire, moins j’aurai de temps pour celui qui délire là sur le mariage et les poneys.

Heureusement, la vie ne s’est pas arrêtée au moment où j’ai perdu tout contact avec la réalité. La tatouée dont je n’ai pas retenue le nom tient en son sein un nourrisson. L’autre blessé, qui sans le vouloir m’a guidé vers la voie du présent. Cette autre partie de moi ne veut pas disparaitre, et si un jour je veux tourner la page, il me faudra composer avec.

L’homme était allongé tel que je l’avais demandé et avec mon aide surement même si je n’en ai aucun souvenir. Il faut dire qu’avec mes souvenirs, submergée par la tourmente, j’agis parfois sans savoir ce que j’ai fait. Je m’essuie les mains dans un linge afin que la cendre ne puisse toucher la plaie, si plaie il y a. Je cherche l’eau vinaigrée qui a fini sa course dans d’autres mains, la prend en abandonnant quelques secondes un patient qui m’a déjà par trop attendu. J’en imbibe le linge pour nettoyer la nuque. L’ecchymose est bien nette et profonde. Mon pouce examine le contour noir et jaune dont le centre noir ne semble pas montrer un quelconque signe d’humeur. Pourtant, ma main libre se glisse vers mon sac, l’ouvre pour y chercher une boite métallique. Je me recule, l’ouvre pour en sortir une aiguille, une bougie que je place sur le rebord du lit. Je n’ose me lever pour demander une flamme, alors je sors un morceau de silex que je frotte contre un autre en y mettant la mèche. La mèche s’enflamme, et bien que je n’aie pas le temps de tout remettre à sa place, je dirige mon aiguille vers la flamme jusqu’à la voir rougir.

Tout devient si naturel que lorsque je pique, je n’ai pas conscience de ce qui a été fait. Certes, ce n’est pas la première fois et mes gestes ont été fluides, comme si je n’avais jamais cessé de pratiquer. La goutte de sang ne se fait pas prier, et lorsqu’elle sort, elle est d’un carmin parfait, j’écrase sa texture entre mon pouce et mon index, l’étale pour me rendre compte combien son équilibre n’a pas été bousculé.

Un sourire déforme légèrement ma bouche, satisfaite. Il ne me reste plus qu’à mettre un peu d’onguent sur ce qui ne sera qu’un bleu. Douloureux, mais superficiel.


Je vais vous préparer une tisane, en attendant, fermez les yeux. Vous songerez à la vengeance plus tard.
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