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[RP] Orphelinat Sainte Clothilde

--Elouan.


[ Dans les couloirs de l’orphelinat ]

Un coup de langue, une légère sensation de chaleur et d’humidité sur la joue, Elouan releva le nez tristement. D’habitude il aurait chassé la bestiole a coup de pied et en hurlant. Mais là… Là il n’en avait vraiment pas envie.
A quoi cela servait-il de jouer les durs à cuire finalement ? a rien sinon se faire détester encore plus… Mais quand personne ne voulait vous donner un peu de tendresse, c’était le seul moyen qui vous restait pour vous sentir exister encore un peu…

Son regard se perdit dans la boule de poil. Il n’était pas vilain ce chien… Il donnait même envie de le prendre dans ses bras et de plonger son visage dans son épaisse fourrure. Mais le pouvait-il lui ?
Une voix résonna tout près de lui le faisant sursauter. Instinctivement son visage se ferma de nouveau, le garçonnet rentra dans la carapace qu’il s’était forgé en voyant Rodrielle s’installer près de lui.
Non il ne céderait pas. Personne ne pouvait comprendre, et surtout pas des adultes !

Et pourtant…
Le môme écouta. Silencieux. Essayant de comprendre, d’imaginer. Elle avait vécu dans la rue elle aussi. Elle savait ce que c’était. Mais pouvait-elle le comprendre ? Pouvait-elle comprendre seulement ce qu’il ressentait ?
C’est vrai qu’il n’y avait pas beaucoup d’avantage dans la rue. Dormir dans le froid, volé pour manger, éviter les raclées et la maréchaussée et puis… vivre seul…
C’est vrai que la vie ici semblait bien meilleurs et beaucoup plus avantageuse, mais…
Mais pourrait faire seulement un dixième de ce qu’elle disait ? Que pourrait-elle lui apprendre ? Il ne savait rien faire… Rein faire d’autre que voler et se battre…

Le regard toujours butté, fermé, perdu sur ses genoux et les pattes de la boule de poil, Elouan ne disait mot. Taisant les multiples questions qui l’assaillaient depuis son arrivée ici…
Ne pas céder…
Ne pas craquer…

Oui mais...
Non… Ne pas craquer…

Rodrielle se leva. Elouan ne bougea pas… Le regard fixant toujours ses genoux, silencieux… Et puis la phrase. Les mots qui heurtent, qui frappent, qui percutent là où ca fait mal.
Leur donner une chance ?
Mais…

Lentement le gamin leva la tete et attrapa la boule de poil dans ses bras en fourrant son nez dans la fourrure si douce et chaude.
Quelle agréable sensation finalement…

Rapidement, Elouan sauta sur ses petites jambes pour faire face à la directrice et serrant le chiot dans ses bras il l’a regarda, les yeux remplis de larmes prête à tomber, le regard hurlant sa détresse et son envie de changer de vie malgré tout.


-Et… Et moi ? Est ce que j’aurais le droit a une chance aussi ? Demanda-t-il tandis que ses larmes reprenaient leur chemin le long des joues crasseuses du vaurien.
-Pers… Personne m’a jamais donné ma chance ! Tu me l’a donneras toi ?

Son regard resta accroché à celui de la jeune femme, attendant, espérant une réponse, un geste de sa part. Quelque chose qui pourrait lui confirmer qu’il pouvait s’accrocher à cet espoir… Si infime soit-il…

--Nestor


[A la grille de derrière, avec Tintin]

Ben c’est que j’pouvais attendre dit donc ! Première fois que je le vois ce vieux rabougri, enfin le tout aussi rabougri que moi, et l’a l’air trop gentil pour être honnête. Pouerf r’gardez son attirail de bourgeois gentilhomme ! Doit avoir d’l’argent c’lui-ci, comparé à cet orphelinat qui ne semble avoir que l’amour de ces nouvelles donzelles.

Sinon, je l’attends le gentilhomme tout aussi amoché que moi en tapotant de mes doigts la grille métallique. Et me voilà à nouveau en train de chantonner la chanson qu’on criait à la guerre. Je ne vais pas vous dire les paroles, ca risquerait de vous choquer, bande de p’tites natures ! Bref, le voilà enfin le vioc’ ! J’ouvre la grille et lui demande de m’suivre.


Ben s’vous qui marchez trop lent’ment ! S’pas une canne qu’il vous faut s’t’un fauteuil qui roule ! J’vous aurez bien poussé moi. Et ouais vot’ matou met du grabuge partout, cette sale bestiole ! J’ai dû relaver tout l’plancher et j’ai même pas pû lui mettre mon pied au derrière ! Alors va falloir que vous le r’trouviez vot’monstre !

Et j’râle comme ca jusqu’à la maison, histoire de faire peur au gentilhomme. Faut qu’il sache que c’est nous les maîtres ici, namého ! Et puis lorsque nous arrivons à la porte, la nounou s’y trouve déjà avec deux nouveaux mômes. Froncement de sourcils gris oblige, je regarde les enfants qui me tournent et parle un peu plus gentiment. La vue des mioches me rend chèvre, s’nouveau ça !

Aller tout le monde à la cuisine, quoiqu’ils disent… De t’façon y a du lait pour tout l’monde ici, faut en profiter ! Sinon mam’zelle, elle est où la Rodrielle que j’lui amène le m’sieur… heu…

Arrêt dans le court laïus et me voilà tourné vers le gentilhomme comme j’aime l’appelé.

S’quoi vot’nom au fait ?


________________
Rodrielle
[Dans le Couloir de l’orphelinat]

Emeraudes qui se baissent vers le regard perdu du petit bonhomme. Les yeux de Rodrielle sont humides de tendresse, et son sourire s’adouci à nouveau en entendant enfin une réponse de sa part. Ce qu’elle lui avait dit semblait l’avoir touché, il semblait comprendre qu’ici on ne lui voulait que du bien. Etait-ce peut-être parce qu’elle lui avait confié une partie de sa vie mouvementée, parce qu’elle avait usé des bons mots ou du bon ton, Rodrielle ne le savait, mais enfin elle voyait la vraie personnalité du garçon.

Apeuré et perdu. Voilà ce que faisait la rue : des enfants sans attaches, sans limites et sans piliers pour construire leur vie. Ce jeune homme semblait être comme cela et, comme tout être masculin, ne voulait pas le montrer. Nouvelle complicité naissante ? Peut-être. Rodrielle appréciait l’imaginer. Alors, lorsqu’il lui demanda si lui aussi allait avoir une chance, la brune tendit sa main vers lui.

Bien sur que tu en as le droit ! Tout le monde a le droit de recommencer à zéro, surtout les enfants.

Nouveau sourire, bien que celui-ci n’avait pas quitté son visage, alors qu’elle attend patiemment que le jeune homme lui attrape la main. Le petit blondinet semblait même s’adoucir, rien qu’avec Torak, et Rodrielle comptait bien faire en sorte qu’il se sente bien ici. Comment ne pourrait-elle pas lui donner une nouvelle chance alors qu’elle-même s’en donnait une nouvelle avec cet orphelinat ? La rédemption était un mot que la tatouée connaissait comme personne d’autre.

Nous sommes tous là pour te rendre heureux. Je te le promets. Mais… pour cela, il va falloir que tu me dises ton prénom.

Petit clin d’œil complice avant de lui déposer un baiser sur le front. Elle pouvait enfin offrir toute la tendresse qu’elle accumulait depuis de nombreuses années. D’ailleurs, elle entendit des voix à la porte d’entrée…

Aller, viens gouter, après nous irons voir vos chambres, d’accord ?

_________________
--Alexandre.
[Toujours devant la maison.]

La dame qui était sortie de l'établissement avait l'air gentille, et surtout elle proposait de manger, et l'estomac d'Alexandre lui faisait vivement savoir que cette proposition n'était pas à refuser.
Il jeta un coup d'oeil à sa soeur, timide, qui se cachait presque derrière lui, puis répondit :


Moi c'est Alex, et voici Alix. Mais on va pas rester hein... Enfin pas trop longtemps. Not' maman elle va reviendre nous chercher, qu'elle a dit. Mais je pense qu'elle va pas revenir avant ce soir alors... On peut bien gouter !

Une voix l'interrompit, une voix masculine. Les deux enfants se tournèrent d'un même mouvement pour apercevoir un homme... d'un certain âge. Alix se resserra même un peu plus contre son frère, comme si le ton de cet homme lui laissait présager qu'il dévorait les enfants, ou un truc glauque de ce genre là. Cependant, celui ci parla plus posément en leur demanda à tous de rentrer.

Pas de protestation, Alix emboita le pas à Alex qui s'engouffra dans la maison.


C'est où la cuisine ?
s'enquit Alex.
--Vicomte_celestin_moumoute




Le vénérable vicomte, décrépi par les hivers, trottine vaille que vaille, à la vitesse d’un escargot asthmatique, en écoutant les élucubrations et les jérémiades du fossile aux cheveux blancs qui l’escorte, et perdant en chemin, sans le remarquer, une bonne moitié de ses confiseries habillées d’emballages colorés. Saperlipopette, il n’a plus cavalé ainsi depuis l’époque lointaine où il était infirmier dans l’armée française, dans la célèbre section des Paras, ce qui signifie, bande d’incultes, les Patrouilles d’Arrière-garde Ramenant les Armées Sinistrées. C’était le bon temps. A présent il parvient tout juste à suivre sa canne, l’ami Célestin.

Et le voici cruellement embêté, le brave vicomte. Bien-sur il est habitué aux frasques de Sethh dans le voisinage, à le voir par exemple réintégrer leur domicile avec un chapelet de saucisses ou une cuisse de lapin à la moutarde. Il pourrait en tirer un roman en douze volumes. Mais, visiblement, les dernières bêtises du voyou à quatre papattes restent en travers de la gorge du majordome aux tempes de neige.

Je suis confus, je suis désolé, je suis navré ... répète Célestin, de sa voix de chèvre enrouée, en pénétrant dans l’orphelinat, étalant par la même occasion sa grande maîtrise du vocabulaire et des synonymes.

A la dernière question de l’intendant, le vicomte constate qu’il a manqué à ses devoirs les plus élémentaires, et il se présente enfin.

Vicomte Célestin Moumoute, infirmier vétéran de l’armée française, et homme de lettres. Auteur du roman : la double vie de Cécile. J’aimerais faire quelque chose pour me faire pardonner les fredaines de mon infernal matou.

Sa canne résonne à présent dans les couloirs, ce qui n’empêche pas ses derniers neurones de fonctionner à plein rendement.

Peut-être pourrais-je enseigner quelques particularités de notre belle langue maternelle à vos gamins ? Qu’en pensez-vous, mon vieux ? Saperlipopette, ces couloirs sont interminables. Où se cache t-elle donc votre dame Rodrielle ?

--Elouan.


[Dans les couloirs de l'Orphelinat]

[Lorsqu’une main se tend vers toi, n’hésite pas, saisie là…]

Elouan resta un instant pétrifié en regardant la directrice lui tendre la main. Elle lui tendait la main… Un geste simple, sans doute banal, mais qui signifiait tant de chose pour le petit bonhomme qu’il était.
Un signe…
Un indice…
La seule chose qui répondait à sa question.
Une nouvelle chance qu’il devait saisir a tout prix… La seule peut être qu’il aurait…

Laissant retomber ses épaules, le garçonnet reposa le chien à terre et attrapa fermement la main de la jeune femme.
Le pas était fait…

Et bizarrement il ne se sentait pas ridicule, plus petit, ou plus faible. Non… bizarrement il se sentait même plus fort. Et lorsqu’elle déposa sur son front une bise le gamin trouva la force de la regarder et de sourire.
Oui…
Une nouvelle chance…
Il fallait juste la saisir…
Tout simplement…


- On m’appelle La Teigne ou Moustique mais en vrai j’m’appelle Elouan. Vous pouvez m’appeler comme vous voulez… m’en fou…

Un léger voile sombre passa dans le regard de l’enfant qui haussa les épaules d’abnégation. Il y avait longtemps qu’il avait cessé de battre face au sobriquet qu’on lui lançait…

-C’est quoi qu’vous allez m’apprendre ? J’s’rais obliger d’rester avec les p’tits moi. Et j’aurais l’droit d’faire d’autre chose qu’les p’tits ?

Sa langue se déliait enfin et sans retenue. Les questions fusait aussi vite que ses larmes avait coulé précédemment. Il avait fait un pas, mais maintenant il voulait savoir, comprendre et se rassurer surtout.
Et puis le grondement de son estomac désespérément vide l’arrêta soudainement. Il leva les yeux vers Rodrielle en rougissant.
Deux jours sans repas, ça ne laisse pas sans se voir. Elouan resserra sa main sur celle de la directrice et avoua timidement, voir même honteusement.


-J’ai un peu faim j’crois… Ca fait longtemps qu’j’ai pas mangé… C’vrai qu’ici on aura à manger tout les jours ?

Rodrielle
[Dans le couloir vers la cuisine]

C’est un frisson qui lui parcouru l’échine au contact de la main de l’enfant dans la sienne. Sensation chaleureuse qu’elle avait malheureusement oublié depuis si longtemps. A ce geste elle repensa aux jumeaux et à Jaris qu’elle avait tant aimé et à qui elle ne cessait de penser… Souvenirs et renouveau… Rodrielle regardait Elouan avec un sourire beaucoup trop maternel pour une simple propriétaire d’orphelinat. Elle s’imaginait déjà la tristesse qu’elle éprouvera lorsque ces petits trouveront famille et toit. Mais pour l’instant, les enfants étaient ici et enfin le jeune homme dénoua sa langue pour avouer ses petits secrets. Avançant donc jusqu’à la cuisine en compagnie de Torak qui appréciait cet élan de gentillesse de la part d’Elouan, Rodrielle écouta ce dernier et répondit tout aussi doucement à toutes ses questions.

Et bien ton prénom étant Elouan, c’est comme cela que l’on t’appellera ! A moins que tu ne gagnes un nouveau surnom lors de tes futures activités… Mais Elouan me plait beaucoup.

Après, ce que l’on va t’apprendre… Heum… Beaucoup de chose à vrai dire, ou bien tout ce que vous voudrez apprendre dans la limite du raisonnable. Mais il est vrai que j’aimerai bien que vous sachiez lire et écrire, ce ne sera pas drôle certes, mais tout le monde en a besoin dans la vie, comme savoir se défendre et monter à cheval. Bref ! Pour les petits, tu ne seras pas obligé de rester avec eux tout le temps, mais ils voudront peut être avoir un exemple, que tu pourrais très bien être. Et puis tout dépendra des activités aussi… Tu vois ce que je veux dire ?


Lorsque le ventre d’Elouan grogna, Rodrielle sourit et lui offrit un clin d’œil pour qu’il se détende. Justement ils arrivèrent dans la cuisine où trois personnes de plus y étaient présentes. Fronçant un sourcil en guise d’incompréhension, Rodrielle regarda Blanche qui était avec deux enfants pour en savoir plus. La tatouée lâcha enfin Elouan pour qu’il s’installe à table et offrit un sourire aux trois nouvelles personnes.

Et bien, bonjour et bienvenue ! Je suis Rodrielle, maîtresse de ces lieux. Je vois que Blanche s’occupe déjà de vous pour le gouter… D’ailleurs Elouan à faim aussi à présent et je suis sûre que ces deux petits anges aussi ont faim ! Mais, sir, que puis-je faire pour vous ?

La tatouée se tourna alors vers le second vieillard de la pièce et inclina la tête en guise de salut, puis attendit une réponse de ce qui semblait être un noblion que Nestor ne quittait apparemment pas. Elle n’avait entendu qu’une vague demande sur l’endroit où elle se trouvait, mais elle était déjà amusée par l’aspect et la prestance de ce vieil homme qui semblait ne vouloir aucun mal à qui que ce soit.

_________________
Blanche30
Blanche sourit aux deux enfants avant de répondre gentiment au vieil homme :

- Dame Rodrielle a suivi un garçon dans un couloir. Je suis Blanche, une aide de votre dame. Et vous ?

Puis elle se tourna vers Alix et Alex :

- Suivez moi, on va rejoindre les autres. En attendant votre maman, vous pourrez vous restaurer ici autant que vous voulez.Vous dormirez dans les dortoirs avec les autres. Ah, et on va aussi un peu vous instruire, quand même. Et vous pourrez jouer dans l'orphelinat, dans ses jardins. Quels sont vos jeux préférés ?

Tout en discutant, la blondinette les avait menés à la cuisine et fait assoir à la table avec les autres. Elle présentant les deux petits :

- Voici Alix et Alex ! Ils vont rester ici pour quelques temps.
Lucile.
On avait parler à Cath de l'orphelinat St Clotilde. On lui avait dit que l'on pouvait adopter des enfants. Elle avait fait une petite trotte à cheval tout de même avant d'arriver à l'orphelinat et comme l'endroit était jolie, elle décida de faire une petite balade pour voir comment était les alentours. Elle fit le tour de la propriété, il y avait une belle petite forêt avec une rivière. Elle s'allongea même et s'endormit. Quand elle se réveilla, elle eu peur que l'orphelinat fut fermé mais quand elle regarda le soleil, elle vit qu'elle avait dormit seulement quelques minutes. Elle avait dit au clocher de revenir d'ici 3 heures, le temps qu'il se bourre un peu malheureusement, qu'il fasse un petit somme et d'elle de visiter de voir si l'on pouvait adopter. Elle avait apporté des friandises pour les enfants et les adultes aussi qu'il pourrait avoir. La propriété était vraiment géante, elle entra et ne vit personne dans le parc, elle marcha une bonne dizaine de minutes avant de voir un homme , elle le suivit et elle vit enfin un vaste demeure. Elle entra de bonne heure dans le bâtiment, il n'y avait pas grand monde... Elle vit quelqu'un à l'entrée, c'était un homme, elle s'approcha discrètement. Décidément cette endroit était étrange, elle n'avait pas encore vu un seul enfant

Bonjour, je suis cath de beziers. J'aimerai adopter une petite fille. On m'a dit que l'on pouvait le faire ici.


Elle sourit poliment et regarda à côté d'elle.

Il n'y a pas d'enfant ici ?
--Vicomte_celestin_moumoute




Le baise-main. C’est tout un art, cette jolie tradition de la noblesse française. Approchez, jeunes gueux, et prenez-en de la graine ! Ouvrez bien les mirettes. Vous n’aurez pas souvent l’occasion d’assister à un tel spectacle. Prenez donc des notes si vous avez des doutes quant à vos possibilités intellectuelles de tout comprendre du premier coup !

Tout d’abord, la précaution numéro un. Le vicomte ajuste son lorgnon avec une adresse remarquable, le coinçant résolument devant sa prunelle droite. Vous riez ? Vous pensez sans doute que ce n’est pas nécessaire ? Imaginez qu’il dégringole dans le décolleté de la charmante dame à qui l’on présente ses hommages. Vous seriez fiers, vous ?

Célestin dépose ensuite l’assiette de friandises sur une petite commode cirée, décochant aux enfants une œillade sévère, signifiant exactement : On regarde mais on ne touche pas ! C’est compris, les morveux, je ne vous le répèterai pas !

La canne du gentilhomme décrit alors une courbe parfaite, et l’extrémité ferrée de la tige d’ébène se pose bruyamment sur le parquet, à moins d’un pas de dame Rodrielle. Cloc ! Il s’agit là de la précaution numéro deux. La canne est destinée à assurer l’équilibre du bécoteur lorsqu’il s’incline respectueusement devant la bécotée. Vous suivez toujours ? Bien.

Le vicomte se penche donc vers la responsable de l’orphelinat, se saisit délicatement d’une de ses mains fines dans ses vieux doigts tremblotants et arthritiques, et porte la menotte fragile à ses lèvres. Une léchouille rapide, raffinée, et non pas un baiser baveux et insistant comme le font ces jeunes nobliaux arrogants qui croient que la dame est déjà dans leur plumard pour un voyage vers le septième ciel.

Puis un bref claquement de talons, et Célestin se redresse fièrement.

Dame Rodrielle, je présume ? Je me présente, Vicomte Célestin Moumoute, pour vous servir. Je suis votre voisin immédiat et le propriétaire de ce sacripant appelé Sethh qui vous cause bien du tracas. Que puis-je faire pour que vous me pardonniez son comportement, saperlipopette ?

--Nestor


[Dans le Hall, à la porte]

Eh beh, malgré toutes mes tentatives pour être plus aimable, j'ai l'impression que les mioches ont tout d'même peur de moi... S'pas croyable ! J'vais finir par rester aigri et insociable ça passera peut être mieux. Mais pour l'instant, j'écoute le Vicomte bidule chouette qui dit avoir fait la guerre. Soudain c'est un sourire qui s'accroche à mon visage ridé ; enfin quelqu'un qui connait la vie !

Ben moi aussi j'ai fait l'armée ! Quel bon temps ! Au moins on était pas d'ces lopettes qui n'savent plus vraiment s'battre ! Respect en tout cas M'sieur Moumoute ! Quant à la Rodrielle, ben la v'la ! J'vous laisse vous présenter hein, j'suis pas une chouette.

Les v'là alors qu'ils partent tous dans la cuisine -encore- pour gouter. Petit soupire de soulagement : me v'là enfin seul ! J'vais pouvoir aller faire ma sieste journalière. Mais au moment où j'commence à grimper les escalier, une petite voix féminine retentit derrière moi. Je me retient donc de grogner et me retourne en posant mon unique oeil sur la donzelle devant moi.

Et ben ! V'là déjà une adoptante ! Ben 'coutez j'vais vous amenez à la cuisine, tout l'monde est là-bas : mômes, directrice, surveillante et tout l'toutime ! Vous verrez avec eux, moi j'suis que le gardien de c'te baraque... Allez v'nez m'dame.

Je fais alors un signe à la donzelle pour qu'elle me suive et l'amène jusqu'à la porte de la cuisine déjà bondée. Pas question de la faire rentrer tout de suite... Ce serait à crever de chaud.

S'core moi ! J'vous amène une dame qui veut adopter une tiote fille c'te fois-ci. C'est qu'il a déjà une sacré réputation cet orphelinat !

J'attends alors les bras croisés sur le torse que quelqu'un réagisse, montrant d'un signe de tête la demoiselle à coté de moi. Un vrai moulin c't'orphelinat !

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Lucile.
Cath vit qu'il y avait une grande conversation en cours, un vicomte machin truc qui parlait avec un autre homme. Il avait fait la guerre tous les deux surement. La guerre, elle sourit, étant elle même recrue à l'ost. L'armée n'est plus ce qu'elle était, qui disait tous. En attendant, tout le monde était content, le vielle homme n'avait pas l'air de l'avoir remarqué, il repartait par un escalier, quand elle allait parler, il se retourna. Il avait l'air d'être content d'être seul, on se demandait bien pourquoi, c'était un orphlinat ici, sauf si elle c'était trompé. Et un peu énervé qu'on le tire de sa solitude. Il lui proposa de le suivre au cuisines.

Effectivement, je suis un adoptante, avec plaisir que je vous suis au cuisines.

Elle arriva dans une pièce menant à une porte, elle s'appreta à entrer quand le vielle homme lui fit signe de pas le faire. Elle s'arrêta. Pas très socible l'homme, même pas présenté qu'elle c'était dit cath. Il me montra de la tête, pas très content de quelque chose surement, après quoi ? On ne peut pas savoir...
--Sethh




Sous le soleil exactement. Plein sud. Ce toit de chaume est un véritable paradis, même s’il n’y a pas le moindre pet de vent. Le matou lézarde. Mais n’ayez crainte, je ne suis pas sourdingue, j’ai parfaitement entendu les appels du vieil homme qui est à mon service. J’hésite même un instant à me ruer dans sa direction lorsque j’entends résonner ma gamelle contre la clôture. La ruse classique. Mais non. Finalement, non. Bien que je sois un chat mangeant comme un lion, un estomac insatiable sur papattes et coussinets de velours, je referme les yeux et je rejoins mon rêve.

J’y vois un régiment de souris tendres et dodues, prises au piège. J’ai le choix. Des blanches, des grises, des grosses, des longues. Toutes de première qualité. Je n’ai qu’à sortir mes crocs royaux pour commencer un festin pantagruélique. Miam. J’en salive à l’avance. Je me pourlèche les babines. Ca y est, je mords avec délice dans le cuissot d’une musaraigne obèse …

Rhooo zut ! Quel est ce toc toc toc qui vient perturber mon banquet ? Mes neurones endormis se regroupent précipitamment et me donnent la réponse à ma question. J’aurais dû m’en douter. Ce toc toc c’est la canne de mon vicomte qui heurte les pierres du sentier. Enfer et malédiction. Que vient-il faire ici ? Ce vieil hibou ne peut-il se contenter de nous préparer des petits plats ? Non, môôssieur le vicomte s’en vient bavarder, bien sûr. Raconter à qui veut l’entendre ses jeunes années, ses exploits du passé. Z’ont pas encore fini de l’entendre radoter et se plaindre de ses rhumatismes, les pôôvres. Mes lombaires par ci, mes genoux par là.

Bon. Moi je la connais par cœur cette ritournelle. A bientôt, je file. Hop, un toit, une branche, un tronc, puis un atterrissage en douceur dans la pelouse, avec cette grâce folle et cette suprême élégance qui me caractérisent. Sethh retour maison. Je traverse le sentier en roulant des épaules. Tiens. J’y pense soudain. Une étincelle narquoise illumine mon regard félin. Il est où le sac à puces ?

--Torak



Finalement il était gentil le garçon ! Torak fut bien content lorsque celui ci se serra contre lui, offrant enfin un peu d'amour à la pauvre bête qui, après tout, n'avait rien fait de mal. Mais il fallut que sa maîtresse s'en mêle, et le chiot avait vite compris qu'il ne fallait pas déranger les humains en pleine conversation. La preuve fut faite d'ailleurs lorsqu'Eoghan le lâcha. Décidément ces humains !

Puis vint le moment de partir, et le terre-neuve suivit les deux personnes en haletant bruyamment. C'est qu'un terre neuve ca bave, vous n'étiez pas au courant ? Et lorsqu'ils arrivèrent dans le hall, c'est une petite troupe que vit le chiot et... ohhhh encore des enfants ! Chouette ! Ni une ni deux le voilà les deux pattes sur les épaules de la petite fille pour lui lécher la joue. C'est qu'ils avaient l'air si gentils aussi ! Pis voilà encore des adultes, "nacunoeil" comme il aimait le penser, ainsi qu'un autre vieux inconnu. Mais pas besoin de grogner... Ou peut être que si.

Vision d'horreur.
Cauchemar.


grrrrrrrrr grrrrrrrrrrrr

Torak était déjà en train de se pencher vers le sol, les yeux rivés sur LA bête. Savait bien qu'il y avait une odeur étrange ici... Et alors que les grognements augmentent, le chiot fini par bondir en avant sur le chat.

AAHHHHOUUUUHHHHWWWFFFFFFFF

Attention, c'est la guerrrrrrrrrrrrre !
--Sethh




Sapristi ! Des aboiements ! La grosse boule de poils n’a pas traîné à se montrer ! Le voici, ventre à terre, courant vers moi à travers la pelouse !

Approchez messieurs dames, le spectacle va commencer ! A votre droite, Sethh le magnifique, deux kilos de ruse et de muscles, mais le champion incontesté du quartier. A votre gauche, Patapouf le clébard, dix bons kilos de gentil chienchien à sa mémère, truffe humide et langue baveuse, grondant et chargeant comme un ours des cavernes attiré par un troupeau de moutons.

Vingt mètres …

Qu’est-ce qu’il croit, Médor ? Qu’il m’impressionne ? Je feule comme un tigre pour le décourager. Et je l’attends tranquillement pour lui montrer que je ne le crains pas. Mon poil se hérisse soudain de ma nuque à la naissance de ma queue. Oui, je sais, je suis impressionnant quand je m’en donne la peine. Je suis monstrueux quand vient la bagarre. Je suis le roi, je suis invincible. Je lève bien haut une papatte armée de griffes impitoyables. Ta dernière heure est venue, sac à puces. Tu ferais bien mieux d’aller mendier une caresse auprès des gamins plutôt que de t’exposer à ma colère.

Dix mètres …

Il n’a pas ralenti. Serait-il idiot ? Aurait-il des problèmes de vue ? Il devrait se rendre compte qu’il n’échappera pas à la raclée de sa vie s’il s’approche encore. Je vais lui labourer le museau, lui mordre le lard à pleines dents. Fais demi-tour, le cabot, avant qu’il ne soit trop tard !

Cinq mètres …

Maman ! C’est quand-même une bête impressionnante ! Pourquoi les chiens sont-ils si grands et si gros ? J’ai soudain l’impression que le sol tremble sous ses pattes. Que ses crocs sont gigantesques. Que ses aboiements me vrillent les tympans.

Deux mètres …

Au secours ! Il va m’étriper ce molosse ! Me mettre la viande à nu ! Non, plutôt le déshonneur que la mort ! Je suis trop jeune pour mourir, moi ! Ce n’est pas un repli stratégique, non, c’est une fuite éperdue. Je cours, je cours, je cours. Je sens son haleine, je sens son souffle dans mon dos. Qui a éloigné les arbres ? Je ne vais pas y arriver. Si ! Ouf ! Au dernier instant je bondis vers une branche à ma portée, et je m’y stabilise à grand peine. Sauvé ! Hors d’atteinte. Pfiouuuu, j’ai eu chaud. Mon cœur cogne à tout rompre.

Hop ! Je grimpe tout le long du tronc noueux, et, de là-haut, je peux enfin le narguer. Ma queue bat la mesure dans le feuillage. Tu ne m’as pas eu, balourd. C’est moi le plus futé des deux …

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