Terwagne Méricourt
Le sieur Lightwarrior ne devait pas avoir remarqué que Messire Tenshikuroi avait d'ores et déjà fait signe au tavernier de venir remplir son verre. Avec sympathie, oubliant l'espace de quelques secondes ce pourquoi elle était là, elle lui répondit brièvement.
Je crois que mon désir va être exaucé par ce monsieur qui justement s'approche bouteille en main.
Et en effet, quelques secondes plus tard à peine, un second calva avait fait son apparition devant elle. Elle en but une petite gorgée, lentement, prenant le temps de jouer quelques instants avec le liquide dans sa bouche, d'y promener sa langue avec délice, de profiter des sensations qu'il éveillait contre son palais, pour enfin le laisser couler dans sa gorge. Qu'est-ce qu'elle aimait ce goût, cette sensation de chaleur et d'éveil, de douceur et de piquant en même temps! Inconsciemment, elle posa sa main sur sa gorge, oubliant l'endroit où elle se trouvait, les gens qui l'entouraient, mais aussi ce pourquoi elle était là.
Fort heureusement cela ne dura pas, et après cette parenthèse de jouissance toute simple et hors du temps, elle reprit ses esprits et retomba dans le réel et le terre-à-terre. Elle tourna alors son visage vers le sieur Rouvray, puis vers celui qui l'avait accueillie et avait fini sous la table avec elle, s'adressant sans doute plus à eux deux qu'aux autres, même si ce qu'elle avait à dire les concernait tous.
L'amitié de certains ici m'est acquise, en effet, de cela je ne doute pas, soyez en certain, et c'est justement ce qui a retardé ma venue en ces-lieux, si je peux être franche.
"Amitié... au minimum... " avait-il dit. Elle se demanda soudain ce qu'il avait voulu sous-entendre par le silence planant derrière ce "au minimum", et eut bien du mal à se retenir de le lui demander.
Pour éviter de laisser fuser cette question dans un murmure, elle se concentra à nouveau sur ce qu'elle allait dire juste avant.
Oui, si au départ, avant de reporter par deux fois ma démission, j'étais prête à faire le tour des autres partis et à en intégrer un, le vôtre sans doute, et ce sans aucune appréhension, aujourd'hui j'ai un peu plus de craintes et de doutes.
Comment vous expliquer... ?
Disons que par deux fois j'ai rejoint des partis par sympathie pour un ou plusieurs de leurs membres, et que par deux fois je l'ai regretté au final. La première fois c'était en Berry, mes tous débuts en politique, la seconde fois ici avec l'APD.
Depuis ma première envie de venir vous voir, j'ai rencontré et sympathisé avec pas mal de membres de chez vous, et j'en arrive à craindre que non seulement mon choix d'aujourd'hui soit plus motivé par cela que par autre chose -ce qui au fond est idiot, puisque cette envie je l'avais déjà avant de les connaitre- mais surtout à craindre que du dehors, et même ici, on ne juge ma demande d'intégrer vos rangs que comme un retournement de veste affectif.
Je ne suis pas certaine d'être très claire dans mes propos, veuillez m'excuser.
Aussi, avant de prendre ma décision, me suis-je dit que la meilleure chose à faire était sans doute de venir me renseigner sur vos idéaux, non pas les vôtres personnels, mais ceux de ce parti.
Qu'avant de me décider, j'avais besoin de savoir si vos valeurs se rapprochaient des miennes. En bref, j'aimerais savoir qu'elle est dans les grandes lignes la "politique" des Gones, ses envies, sa ligne de conduite pour le futur.
Je crois que mon désir va être exaucé par ce monsieur qui justement s'approche bouteille en main.
Et en effet, quelques secondes plus tard à peine, un second calva avait fait son apparition devant elle. Elle en but une petite gorgée, lentement, prenant le temps de jouer quelques instants avec le liquide dans sa bouche, d'y promener sa langue avec délice, de profiter des sensations qu'il éveillait contre son palais, pour enfin le laisser couler dans sa gorge. Qu'est-ce qu'elle aimait ce goût, cette sensation de chaleur et d'éveil, de douceur et de piquant en même temps! Inconsciemment, elle posa sa main sur sa gorge, oubliant l'endroit où elle se trouvait, les gens qui l'entouraient, mais aussi ce pourquoi elle était là.
Fort heureusement cela ne dura pas, et après cette parenthèse de jouissance toute simple et hors du temps, elle reprit ses esprits et retomba dans le réel et le terre-à-terre. Elle tourna alors son visage vers le sieur Rouvray, puis vers celui qui l'avait accueillie et avait fini sous la table avec elle, s'adressant sans doute plus à eux deux qu'aux autres, même si ce qu'elle avait à dire les concernait tous.
L'amitié de certains ici m'est acquise, en effet, de cela je ne doute pas, soyez en certain, et c'est justement ce qui a retardé ma venue en ces-lieux, si je peux être franche.
"Amitié... au minimum... " avait-il dit. Elle se demanda soudain ce qu'il avait voulu sous-entendre par le silence planant derrière ce "au minimum", et eut bien du mal à se retenir de le lui demander.
Pour éviter de laisser fuser cette question dans un murmure, elle se concentra à nouveau sur ce qu'elle allait dire juste avant.
Oui, si au départ, avant de reporter par deux fois ma démission, j'étais prête à faire le tour des autres partis et à en intégrer un, le vôtre sans doute, et ce sans aucune appréhension, aujourd'hui j'ai un peu plus de craintes et de doutes.
Comment vous expliquer... ?
Disons que par deux fois j'ai rejoint des partis par sympathie pour un ou plusieurs de leurs membres, et que par deux fois je l'ai regretté au final. La première fois c'était en Berry, mes tous débuts en politique, la seconde fois ici avec l'APD.
Depuis ma première envie de venir vous voir, j'ai rencontré et sympathisé avec pas mal de membres de chez vous, et j'en arrive à craindre que non seulement mon choix d'aujourd'hui soit plus motivé par cela que par autre chose -ce qui au fond est idiot, puisque cette envie je l'avais déjà avant de les connaitre- mais surtout à craindre que du dehors, et même ici, on ne juge ma demande d'intégrer vos rangs que comme un retournement de veste affectif.
Je ne suis pas certaine d'être très claire dans mes propos, veuillez m'excuser.
Aussi, avant de prendre ma décision, me suis-je dit que la meilleure chose à faire était sans doute de venir me renseigner sur vos idéaux, non pas les vôtres personnels, mais ceux de ce parti.
Qu'avant de me décider, j'avais besoin de savoir si vos valeurs se rapprochaient des miennes. En bref, j'aimerais savoir qu'elle est dans les grandes lignes la "politique" des Gones, ses envies, sa ligne de conduite pour le futur.
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