Citation:-« Permettez-moi de faire les présentations.
Messire, je vous présente le sieur Walik, actuellement Conseiller Ducal du Lyonnais-Dauphiné, Croque-Mort dEmbrun et surtout un ami. Nous nous sommes connus il y a maintenant plus dun an de cela et comme vous pouvez le voir, il a eu la gentillesse de prendre soin de ma demeure en mon absence.
Walik, je te présente messire Phelipe, Seigneur de Saunhac, ambassadeur du Languedoc attaché au Lyonnais-Dauphiné et un ami également. Ma filleule Vanyel, dont jai déjà parlé, nous a présenté au mariage du Coms. Nous avons voyagé quelque temps en Languedoc ensemble et je lui ai proposé de lui faire découvrir les richesses du Lyonnais-Dauphiné, notamment les paysages qui ne se ressemblent pas. »
Walik se releva doucement et observa lhomme en face de lui :
« Messire ! » Il fit une révérence Digne et Noble : « Ma personne et moi-même, sommes heureux de vous rencontrer.
Alors, vous venez découvrir nos richesses, nos merveilleuses et bizarreries ? Bien soit, nattendez plus : La plus belle merveille que nous avons ici, cest ma Jolie Umiko. Pour les bizarreries, cest moi-même ; tandis que les richesses, je vous laisse le soin de les découvrir. » Walik, sétait relevé en parlant, un sourire tant bien connu de Umiko, travaillé son visage, plissant le coin de ses lèvres et ceux de ses yeux. Il y avait à présent longtemps quil navait admiré sa beauté, et il en eut presque oublié ses mets. Il tira un fauteuil où il avait étalé des pétales de Roses Blanches, puis vint vers Umiko, lui saisit la main dans une inclinaison : « Jolie Dame
Si vous voulez bien me suivre
» Il lemmena vers le fauteuil et lassit, repoussant légèrement celui-ci vers la table.
Puis il sourit à Phelipe et lui tira, a lui aussi un fauteuil : « Seigneur de Saunhac, veuillez prendre place, même si vous nétiez pas prévu a cet encas, je vais vous faire goûter une collation, dont je suis le seul à avoir le secret. » Il sen retourna vers le four et en sortit son gâteau a lEssence de Fleur de Pensées : « Voici, la première bizarrerie de Vostre bon Walik, Croque-mort Ducale a présent. Un gâteau dont les effets restent mystérieux
A lEssence de Fleur de Pensées, qui signifie multiples choses
Pensées affectueuses
» Puis il se tourna vers Umiko en posant le gâteau devant elle : «
Mais aussi : Mes pensées sont a vous ; Je ne pense quà vous
» Il sourit et sortit trois belles tasses de porcelaines ainsi que trois belles assiettes en argent et les disposa devant chacun deux, a leur place : « Pour la deuxième bizarrerie, Messire lAmbassadeur, vous goûterez cette succulente Tisane, dont la Belle Umiko raffole grandement : La Tisane à la Menthe et au Tilleul. » Il souleva la bouilloire et versa de la Tisane avec un large sourire à Umiko, puis ce fût le tour de Phelipe, et pour finir, le sien. Il reposa celle-ci sur le feu.
Sur le plan de travail, il saisit un large couteau et le posa sur la table, en riant vers Umiko.
Celle-ci ne serait pas étonnée de le voir faire ce quil allait faire, mais lAmbassadeur, lui, allait sûrement lêtre et sen amuser. « Le couteau, Messire, est un instrument aussi futile quune Lame
» Il sortit son épée et la posa sur la table : « ... Ici, ce sont dans des proportions différentes, et pour des usages autres que nous les apprécions
» Il se retourna vivement vers le plan de travail : « ... Mais, parce quil y a un mais, la bizarrerie ne pourrait être a son comble sans lusage détourné que je fais des outils
» Il saisit vivement sa Faux et se tourna vers la gâteau : «
Le personnage ne pourrait donc pas être complet
Ni même cette collation sans cela
Ma fidèle Faux ! » Il la leva doucement et coupa le gâteau en part égales, sous le regard amusé de Umiko et sous celui questionneur de Phelipe. Une fois fait, il la reposa à sa place et servit les morceaux égaux quil venait de couper, en parfaite géométrie, ni plus, ni moins. Il servit Umiko, en lui faisant un clin dil, elle qui à présent riait de la chose qui la surprendrait toujours. Puis il donna un morceau à Lambassadeur du Languedoc, en esquissant un léger sourire. Et pour finir cest à lui quil servit la troisième part.
Il sassit sur le fauteuil et les observa, chacun leurs tours, avec un regard tout a fait différent a chaque fois : « Héhé ! » Ils saisirent les couverts et commencèrent à déguster. Walik respira un grand coup et ferma les yeux deux secondes, lorsquil les rouvrit, cest sur Umiko que son regard se posa, lair sérieux avec ce sourire rêveur : « Je suis heureux que tu sois revenue, Douce Umiko. Je tai tant attendu
» Puis il mangea un morceau de son gâteau, puis bu une gorgée de la Tisane.Herwan
Herwan quitta Thierry et rentra chez elle au plus vite. Elle lança ses bobines qui atterrirent directement dans son panier de couture. Puis, elle tourna la tête de tous côtés, cherchant hâtivement ce qui pourrait être offert à Dame Umiko. Et soudain, elle vit l'étole qu'elle avait tout juste fini de broder la veille au soir, suspendue à une baguette de bois, pour que le tissu s'assouplisse. Ce serait parfait. Herwan s'en saisit et la plia soigneusement avant de la mettre dans une fine poche de lin, pour la protéger.
Elle prit son paquet et replaça ses cheveux convenablement, avant de sortir de la maison. Thierry devait sûrement être encore à la recherche de sa bouteille, elle ne se pressa donc pas et se rendit tranquillement à l'angle de rue qui avait été témoin de leur rencontre. D'ici, elle le verrait revenir, tout en gardant un oeil sur la porte de la demeure d'Umiko, au cas où quelqu'un en sortirait.
L'attente lui parut interminable, bien qu'elle eut été brève, mais Herwan trépignait d'impatience...
Phelipe
A mesure des mimiques et des paroles du fossoyeur, Phelipe sentait monter en lui une sensation indescriptible qui le mettait fort mal à laise. Les lèvres sèches, il frissonnait à chaque nouveau sobriquet utilisé, et le rire cristallin de son amie ne le faisait que bouillir intérieurement un peu plus. Il ne sexpliquait pas cette soudaine antipathie pour ce brave homme au demeurant sympathique et plutôt serviable. Mais cétait viscéral ! Et lui alors ? Lui aussi la trouvait magnifique, lui aussi la considérait comme une perle de nacre ! Cest quil navait pas le monopole du bon goût lenterreur de macabos.
Le jeune seigneur gesticula sur sa chaise. Il essaya de croiser le regard dUmiko, avec lespoir dy lire une réponse à sa douleur. Peut être même une explication.
Umiko
Umiko suivit des yeux Walik alors quil leur dévoilait, à elle et à Phelipe, ce quil avait préparé en lhonneur de son retour à Embrun. Comme toujours, un met particulier, accompagné de la tisane quil lui savait apprécier. Un encas dans des conditions simples, comme cela était appréciable
, mais amené dune façon particulière, comme Walik savait si bien le faire.
Prise au dépourvu par cet accueil, elle navait pas eu le temps dy préparer le jeune seigneur qui laccompagnait
elle espérait que la découverte de sa demeure ouverte, humant bon la rose et les pensées, ainsi que la présence de Walik ne le prenait pas trop au dépourvu. Cela était fort différent des situations quils avaient eu loccasion de vivre depuis leur rencontre. Aussi, le voyant bouger du coin de lil, elle se tourna vers lui, souriante et essayant de faire passer dans son regard quelque excuse pour cet accueil inattendu.Phelipe
Difficilement rassuré par le regard dexcuse, pourtant sincère, de la vicomtesse, il se consola en croquant avec chatterie dans sa part de gâteau. Il appréciait la simplicité de la vie de son hôte. Sa maison était au reflet de ses origines, où son anoblissement ne lavait pas rendu orgueilleuse. Ah ! Il ne pouvait en dire autant de tous les nobles. -« Messire Walik
Merci pour cet accueil, bien quil ne me fût pas destiné, je lapprécie
» Mais si tu pouvais éviter de la regarder ainsi
-« Et votre bizarrerie comme vous aimez lappeler mamuse tout à fait ! »
Un peu ça va, et puis pourquoi rigole-t-elle autant ? Il ny a rien dextraordinaire à couper le pain à la faux
-« Je ne doute pas un seul instant que je découvrirai bien des trésors en vos terres »
Ya pas un enterrement de prévu là ?... -« Et je vous rejoins entièrement, le joyau du Dauphiné nous accompagne ci séant »
Cest que lheure tourne ! Merci pour les roses, et bonne journée !
-«
Fichtre, cest que lheure tourne ! »
Bon cest déjà ça de dit. Il manque le reste.