Cassian_darlezac
[La veille, dans une auberge Montmiraillaise]
- « Par tout les seins d'la Boulasse! Ah ben voilà! Z'allez pas dire maintenant que j'vous z'avais pas prévenu! »
- « Fichtre de sale perlotte! Vous pouvez pas un peu arrêter de couiner comme de la sale gueusaille de pucelle effarouchée? On s'en fiche de ça j'vous dis! »
- « On va finir dans les geôles et v'là qu'il nous dis qu'on s'en fiche?! Ah! La jeunesse... Que diantre! La jeunesse... »
La "jeunesse" c'est Cassian d'Arlezac de Blanc Combaz, le fichtrement mignon et intrépide Paon et Petit Duc de Bourgogne. Jeune blond de douze printemps pas vraiment à cheval sur les règles. Et voilà la "gueusaille de pucelle effarouchée", Fernand, brave loqueteux rencontré sur la route qui lui au contraire chevauche les règles d'un train de sénateur n'en dérogeant à aucune, du moins habituellement... Quant à "ça", cause de leur discorde, c'est une lettre finement scellé par le prévôt du Maine.
- « Mais puisque je vous dis qu'à part des péquenots dans votre genre tout le monde s'en fiche du laisser passer... Vous êtes du genre bouché vous ou quoi?! »
- « Et ma femme? Vindiou! Qu'est ce que j'vais ben pouvoir dire à ma femme... »
- « Eh oh! Ressaisissez-vous hein mon brave! Vous allez pas -en plus- commencer à chialer comme de la grosse lopette! Vous lui direz qu'on s'en fiche, comme ça elle saura! Et s'ils nous esgourdissent de trop j'dis à Papa de faire du conflit diplomatique ! Alors vous voyez bien qu'on s'en fiche, non? »
- « ... »
Mais pour bien comprendre les tenants et les aboutissant de toute cette histoire, il conviendrait de remonter quelques douze heures auparavant, lors de la rencontre de nos deux protagonistes. Un feu de camps tout ce qu'il y a de plus banal sous un ciel ombrageux. Une lueur perçant les ténèbres, voilà ce qui avait amené le môme et son compagnon canin à se rapprocher. Il faut dire qu'ils n'avaient pas grand chose à bâfrer, l'argent paternel s'étant évaporer dans des dépenses oisives. Bref après avoir fait plus ample connaissance, le brave Fernand ci-présent n'avait guère tarder à leur offrir bectance. Il faut dire que c'était pas tout les jours qu'il rencontrait un fils de nobliau et qu'il avait immédiatement compris son aubaine. Quoi de mieux pour traverser une frontière fermée que d'être accompagné par un gosse de la haute qui bénéficierait -à n'en point douter- de tout les passe-droits?
Et c'est le lendemain, alors qu'ils arrivaient à Montmirail, que le pauvre homme avait compris son erreur. Et le cauchemar avait débuté par une première lettre de la douane. C'est alors qu'il c'était renseigné: non le môme ne possédait de laisser-passer et oui il s'en fichait. Et alors que le gamin répondait éhontément au courrier en leur expliquant tout cela, le brave Fernand quant à lui récitait inlassablement ses patenôtres dans une ultime supplique au Seigneur. Et c'est en réponse à cette lettre qu'il recevait à présent missive du prévôt. Ô damnation éternel! Qu'avait-il donc fait au Tout Puissant pour mériter cela?
- « Ah ben tout va bien vous voyez! Il m'invite juste à venir le visiter au Mans demain! C'tait pas la peine d'en faire tout un plat! »
- « Le visiter? Z'êtes sûr? »
- « Oui enfin il parle aussi de geôles et tout plein de trucs comme ça, du genre des gens qui ont l'air fichtrement remontés. Mais on s'en fiche je vous dis! »
- « Ah... Mais... Vous z'allez y aller, non? »
- « Ben non puisque j'vous dis qu'on s'en fiche. J'dois pas aller au Man... Fichtre! »
- « Fichtre? Comment ça vous z'y aller pas? »
Et alors que le Fernand le lorgnait les yeux écarquillés et les guiboles tremblantes, la connexion venait de se faire dans l'esprit étriqué du gamin... Le Mans... Et si sa Marraine y était encore? Alors même qu'il lui avait écris quelques heures auparavant qu'il se trouvait enfin en Bourgogne, ça risquait de sentir le roussi... Mieux valait ne pas faire d'esclandre, comme ça même si elle y était elle n'en saurait rien. Il pourra toujours négocier avec le prévôt pour pas que ça se sache après tout, suffira de le menacer de quelques conflits diplomatiques.
- « Allez hop! On part au Mans! »
- « Au... Quoooi? »
- « Ben au Mans... Z'avez déjà oublié qu'on est invité par le prévôt? A l'aube qu'il a écrit, aussi arrêtez un peu de traîner comme du mollasson de sale vermine! On a pas de temps pour la parlotte, on est pressé! »
Et voilà le môme préparant en de temps trois mouvement ses affaires. Avant d'enfourcher sa jument, adressant un regard interrogatif au péquenot.
- « Au fait vous savez courir j'espère? »
- « Courir? »
- « Vous êtes vraiment du genre bouché qui comprend rien à rien vous hein... On est pre-ssés! Et je vais pas vous faire monter sur ma jument non plus, hein... »
Et les voilà donc reprenant la route, direction le Mans sous les geignements plaintifs d'un pauvre Fernand épuisé qui finira en fin de compte la route sur la jument.
[Arrivée au Mans]
- « Eh bien Fichtre de sale perlotte c'est de la sacrée rempart que vous avez là! »
- « Oui oui merci gamin, z'avez vos laisser-passer? »
- « Ah non y'a pas à dire, par la mazette c'du fichu bon boulot! »
- « Oui oui, merci mais... Z'avez vos laisser-passer? »
- « Bon ben on va pas vous déranger plus longtemps, hein! Ouvrez nous les portes mon brave! »
- « Ben j'veux bien moi, mais au fait... z'auriez pas vos laisser-passer? »
- « Ben c't'à dire que... »
- « Oh mais fermez là un peu Fernand, ça discute pas avec du plouc un garde de cet acabit! Dites, vous nous ouvrez les portes mon brave? »
- « C'ben vrai ça qu'on papote pas avec n'importe qui! Et sinon... Z'avez vos laisser-passer? »
- « Bon t'es un peu du genre des pénibles toi hein... Non on a pas du laisser-passer et on s'en fiche du laisser-passer! Aussi on est de l'auguste invité du prévôt, alors ouvre nous illico s'tu veux pas finir embroché sur un porte-étendard! »
- « Ah ben s'vous êtes de l'auguste invité fallait dire plus tôt... J'pouvais pas deviner moi... Après vous vot'seignerie... »
- « Vous voyez Fernand c'comme avec vous ça... On essaie de s'montrer sympathique avec les bouseux et après ça geint et sa râle. Aussi y'a des fois faut savoir s'montrer ferme! »
[Le matin à l'aube]
C'est donc après une bonne nuit de repos dans une auberge cossue Mainoise que le petit groupe -composé de la jument, de Cassian, de Fléance son chien et de Fernand- s'apprêtait à reprendre la route. Si ce n'est que...
- « Le prévôt z'êtes sûr? »
- « Mais oui mon brave, voyons. Je suis son auguste invité que je vous dis. Il paiera tout ça avec grand plaisir! »
- « Non mais c'pas que j'vous crois pas mais bon on m'a déjà fait l'coup un type qui disait être le cousin de la nièce de ma... »
- « Oui oui je suis sûr que vous avez une famille exceptionnelle... Enfin bref, bonne journée à vous nous, on doit y aller! »
- « Mais et.... »
- « Le prévôt j'vous dis! Au revoir, portez vous bien, le bonjour à votre femme! »
Le tavernier remercié, ne restait plus qu'à trouver le bureau du prévôt et c'est donc après deux petites heures de déambulation dans la ville, histoire de se faire un peu désirer, qu'ils se présentèrent enfin devant le bureau en question. Garde classieux à l'entrée et tutti quanti, ça ne pouvait qu'être ici. Ne restait plus qu'à se présenter.
- « Bonjour mes braves, Cassian d'Arlezac de Blanc Combaz le fichtrement mignon et intrépide Paon et Petit Duc de Bourgogne, et voici Fernand mon... tuteur... oui voilà! Nous sommes attendu!»
- « Votre tut... » Stupeur et stupéfaction du pauvre Fernand qui commençait à suer à grosse goutte.
- « Mais taisez vous donc Fernand, vous allez vous faire remarquer, oui mon tuteur. Souhaitez vous que je rapporte à mon père que vous refuser de prendre en charge son fils? Je vous ai parlé de Papa je crois, non? »
- « ... »
- « Bon voilà qui est réglé, donc oui mon tuteur! Nous sommes attendu par le prévôt, faites le mander je vous prie! »
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- « Par tout les seins d'la Boulasse! Ah ben voilà! Z'allez pas dire maintenant que j'vous z'avais pas prévenu! »
- « Fichtre de sale perlotte! Vous pouvez pas un peu arrêter de couiner comme de la sale gueusaille de pucelle effarouchée? On s'en fiche de ça j'vous dis! »
- « On va finir dans les geôles et v'là qu'il nous dis qu'on s'en fiche?! Ah! La jeunesse... Que diantre! La jeunesse... »
La "jeunesse" c'est Cassian d'Arlezac de Blanc Combaz, le fichtrement mignon et intrépide Paon et Petit Duc de Bourgogne. Jeune blond de douze printemps pas vraiment à cheval sur les règles. Et voilà la "gueusaille de pucelle effarouchée", Fernand, brave loqueteux rencontré sur la route qui lui au contraire chevauche les règles d'un train de sénateur n'en dérogeant à aucune, du moins habituellement... Quant à "ça", cause de leur discorde, c'est une lettre finement scellé par le prévôt du Maine.
- « Mais puisque je vous dis qu'à part des péquenots dans votre genre tout le monde s'en fiche du laisser passer... Vous êtes du genre bouché vous ou quoi?! »
- « Et ma femme? Vindiou! Qu'est ce que j'vais ben pouvoir dire à ma femme... »
- « Eh oh! Ressaisissez-vous hein mon brave! Vous allez pas -en plus- commencer à chialer comme de la grosse lopette! Vous lui direz qu'on s'en fiche, comme ça elle saura! Et s'ils nous esgourdissent de trop j'dis à Papa de faire du conflit diplomatique ! Alors vous voyez bien qu'on s'en fiche, non? »
- « ... »
Mais pour bien comprendre les tenants et les aboutissant de toute cette histoire, il conviendrait de remonter quelques douze heures auparavant, lors de la rencontre de nos deux protagonistes. Un feu de camps tout ce qu'il y a de plus banal sous un ciel ombrageux. Une lueur perçant les ténèbres, voilà ce qui avait amené le môme et son compagnon canin à se rapprocher. Il faut dire qu'ils n'avaient pas grand chose à bâfrer, l'argent paternel s'étant évaporer dans des dépenses oisives. Bref après avoir fait plus ample connaissance, le brave Fernand ci-présent n'avait guère tarder à leur offrir bectance. Il faut dire que c'était pas tout les jours qu'il rencontrait un fils de nobliau et qu'il avait immédiatement compris son aubaine. Quoi de mieux pour traverser une frontière fermée que d'être accompagné par un gosse de la haute qui bénéficierait -à n'en point douter- de tout les passe-droits?
Et c'est le lendemain, alors qu'ils arrivaient à Montmirail, que le pauvre homme avait compris son erreur. Et le cauchemar avait débuté par une première lettre de la douane. C'est alors qu'il c'était renseigné: non le môme ne possédait de laisser-passer et oui il s'en fichait. Et alors que le gamin répondait éhontément au courrier en leur expliquant tout cela, le brave Fernand quant à lui récitait inlassablement ses patenôtres dans une ultime supplique au Seigneur. Et c'est en réponse à cette lettre qu'il recevait à présent missive du prévôt. Ô damnation éternel! Qu'avait-il donc fait au Tout Puissant pour mériter cela?
- « Ah ben tout va bien vous voyez! Il m'invite juste à venir le visiter au Mans demain! C'tait pas la peine d'en faire tout un plat! »
- « Le visiter? Z'êtes sûr? »
- « Oui enfin il parle aussi de geôles et tout plein de trucs comme ça, du genre des gens qui ont l'air fichtrement remontés. Mais on s'en fiche je vous dis! »
- « Ah... Mais... Vous z'allez y aller, non? »
- « Ben non puisque j'vous dis qu'on s'en fiche. J'dois pas aller au Man... Fichtre! »
- « Fichtre? Comment ça vous z'y aller pas? »
Et alors que le Fernand le lorgnait les yeux écarquillés et les guiboles tremblantes, la connexion venait de se faire dans l'esprit étriqué du gamin... Le Mans... Et si sa Marraine y était encore? Alors même qu'il lui avait écris quelques heures auparavant qu'il se trouvait enfin en Bourgogne, ça risquait de sentir le roussi... Mieux valait ne pas faire d'esclandre, comme ça même si elle y était elle n'en saurait rien. Il pourra toujours négocier avec le prévôt pour pas que ça se sache après tout, suffira de le menacer de quelques conflits diplomatiques.
- « Allez hop! On part au Mans! »
- « Au... Quoooi? »
- « Ben au Mans... Z'avez déjà oublié qu'on est invité par le prévôt? A l'aube qu'il a écrit, aussi arrêtez un peu de traîner comme du mollasson de sale vermine! On a pas de temps pour la parlotte, on est pressé! »
Et voilà le môme préparant en de temps trois mouvement ses affaires. Avant d'enfourcher sa jument, adressant un regard interrogatif au péquenot.
- « Au fait vous savez courir j'espère? »
- « Courir? »
- « Vous êtes vraiment du genre bouché qui comprend rien à rien vous hein... On est pre-ssés! Et je vais pas vous faire monter sur ma jument non plus, hein... »
Et les voilà donc reprenant la route, direction le Mans sous les geignements plaintifs d'un pauvre Fernand épuisé qui finira en fin de compte la route sur la jument.
[Arrivée au Mans]
- « Eh bien Fichtre de sale perlotte c'est de la sacrée rempart que vous avez là! »
- « Oui oui merci gamin, z'avez vos laisser-passer? »
- « Ah non y'a pas à dire, par la mazette c'du fichu bon boulot! »
- « Oui oui, merci mais... Z'avez vos laisser-passer? »
- « Bon ben on va pas vous déranger plus longtemps, hein! Ouvrez nous les portes mon brave! »
- « Ben j'veux bien moi, mais au fait... z'auriez pas vos laisser-passer? »
- « Ben c't'à dire que... »
- « Oh mais fermez là un peu Fernand, ça discute pas avec du plouc un garde de cet acabit! Dites, vous nous ouvrez les portes mon brave? »
- « C'ben vrai ça qu'on papote pas avec n'importe qui! Et sinon... Z'avez vos laisser-passer? »
- « Bon t'es un peu du genre des pénibles toi hein... Non on a pas du laisser-passer et on s'en fiche du laisser-passer! Aussi on est de l'auguste invité du prévôt, alors ouvre nous illico s'tu veux pas finir embroché sur un porte-étendard! »
- « Ah ben s'vous êtes de l'auguste invité fallait dire plus tôt... J'pouvais pas deviner moi... Après vous vot'seignerie... »
- « Vous voyez Fernand c'comme avec vous ça... On essaie de s'montrer sympathique avec les bouseux et après ça geint et sa râle. Aussi y'a des fois faut savoir s'montrer ferme! »
[Le matin à l'aube]
C'est donc après une bonne nuit de repos dans une auberge cossue Mainoise que le petit groupe -composé de la jument, de Cassian, de Fléance son chien et de Fernand- s'apprêtait à reprendre la route. Si ce n'est que...
- « Le prévôt z'êtes sûr? »
- « Mais oui mon brave, voyons. Je suis son auguste invité que je vous dis. Il paiera tout ça avec grand plaisir! »
- « Non mais c'pas que j'vous crois pas mais bon on m'a déjà fait l'coup un type qui disait être le cousin de la nièce de ma... »
- « Oui oui je suis sûr que vous avez une famille exceptionnelle... Enfin bref, bonne journée à vous nous, on doit y aller! »
- « Mais et.... »
- « Le prévôt j'vous dis! Au revoir, portez vous bien, le bonjour à votre femme! »
Le tavernier remercié, ne restait plus qu'à trouver le bureau du prévôt et c'est donc après deux petites heures de déambulation dans la ville, histoire de se faire un peu désirer, qu'ils se présentèrent enfin devant le bureau en question. Garde classieux à l'entrée et tutti quanti, ça ne pouvait qu'être ici. Ne restait plus qu'à se présenter.
- « Bonjour mes braves, Cassian d'Arlezac de Blanc Combaz le fichtrement mignon et intrépide Paon et Petit Duc de Bourgogne, et voici Fernand mon... tuteur... oui voilà! Nous sommes attendu!»
- « Votre tut... » Stupeur et stupéfaction du pauvre Fernand qui commençait à suer à grosse goutte.
- « Mais taisez vous donc Fernand, vous allez vous faire remarquer, oui mon tuteur. Souhaitez vous que je rapporte à mon père que vous refuser de prendre en charge son fils? Je vous ai parlé de Papa je crois, non? »
- « ... »
- « Bon voilà qui est réglé, donc oui mon tuteur! Nous sommes attendu par le prévôt, faites le mander je vous prie! »
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