Atecoatl
[Arrivée à Tlaxcala - Armée des Fils de Huehuecoyotl]
La route semble devenir longue, s'allonger au fur et à mesure que la troupe armée s'approche de Tlaxcala. Les campagnes sont vides, mornes, inactives, et seul le passage par Huiloapan a permis de rencontrer quelques Tlaxcaltèques vifs. Atecoatl, il le sait, doit arriver rapidement à Tlaxcala, sans quoi il n'aura plus de quoi nourrir sa troupe. Sur les routes, aucune rencontre, aucun voyageur, rien : la seule animation consiste à rire lorsqu'un fou menace de couper les communications de la province avec l'Amecamecan, ou "Tlaxcalan Occidental".
Quelles communications ?, pense-t-il,, celles que des successions de dignitaires civils et de guerriers n'ont su faire renaître ? Celles que la division du Tlaxcalan a rompu à jamais, permettant à une partie des Tlaxcaltèques de s'affirmer tandis que l'autre, au final, se retrouve asservie à Xuchimatzatzin ?. Il sourit, s'arrête au bord du chemin quelques instants. Tout le monde le dépasse, son épouse la première, sa Naysa, qui porte en elle le fruit de leur amour. Un fils ? Une fille ? Qu'importe, il s'agit de l'espoir, l'espérance d'un futur chef ou d'une future princesse. Qui doit naître à Tlaxcala.
Tlaxcala... L'objectif de leur expédition. Cité qui fut la capitale de la Confédération Tlaxcaltèque, mais ruinée, abandonnée, esseulée, méprisée, cité qui n'a même pas été défendu face aux envahisseurs Aztèques. Il reprend son chemin, rattrape son épouse pour lamacher (néologisme : chevaucher un lama) à ses côtés, lorsqu'enfin apparaît au loin, à travers les feuilles éparses des arbres, les bribes de l'image d'une pyramide. Au fur et à mesure que la troupe s'avance, c'est toute la cité, blanche, petite, rapetissée, qui apparaît devant ses yeux.
Tlaxcala. Enfin. La troupe se met à chanter :
Une troupe de guerriers d'essence occidentale
Tous bons Tlaxcaltèques Te saluent Tlaxcala !
Tous ces enfants qui T'aiment et Te vénèrent tant
A Ton appel suprême ont répondu "Présent"
Tlaxcala nous voilà !
Devant Toi, sous Tes blanches murailles
Nous jurons, nous, guerriers
De servir et de Te rétablir
Tlaxcala nous voilà !
Nous sommes plein d'espérance
Tlaxcala renaîtra !
Tlaxcala, Tlaxcala, nous voilà !
Nous avons lutté sans cesse pour défendre Tes clans
On parle avec tendresse de l'époque de l'Union
Et nous donnons notre vie, nos massues et notre sang
Pour que renaisse enfin la Confédération
Tlaxcala nous voilà !
Devant Toi, sous Tes blanches murailles
Nous jurons, nous, guerriers
De servir et de Te rétablir
Tlaxcala nous voilà !
Nous sommes plein d'espérance
Tlaxcala renaîtra !
Tlaxcala, Tlaxcala, nous voilà !
Quand Ta voix nous répète afin de nous unir :
"Tlaxcaltèques levez la tête, regardez l'avenir !"
Nous, brandissant la toile de nos yeux immortels,
Dans l'or de leurs étoiles, nous voyons luire un ciel.
Tlaxcala nous voilà !
Devant Toi, sous Tes blanches murailles
Nous jurons, nous, guerriers
De servir et de Te rétablir
Tlaxcala nous voilà !
Nous sommes plein d'espérance
Tlaxcala renaîtra !
Tlaxcala, Tlaxcala, nous voilà !
La guerre est inhumaine car d'essence divine
Si elle exalte le sang pour Te voir revenir
Et nous sommes assurés d'être dignes
Que tu sois, Tlaxcala, notre avenir, Tlaxcala, notre avenir !
Fin du chant.
La troupe est à une centaine de pas de la cité. Atecoatl lève la main, faisant signe aux siens de ne pas avancer plus, et descend de son lama avant de marcher, seul, sur quelques dizaines de pas. Une fois arrivé à portée de voix, il hurle, en direction de la cité :
Saphira, calpullec de la Cité !
Sors et viens, par Huehuecoyotl mon père !
Faisons un pow-wow, car il nous faut palabrer !
_________________
La route semble devenir longue, s'allonger au fur et à mesure que la troupe armée s'approche de Tlaxcala. Les campagnes sont vides, mornes, inactives, et seul le passage par Huiloapan a permis de rencontrer quelques Tlaxcaltèques vifs. Atecoatl, il le sait, doit arriver rapidement à Tlaxcala, sans quoi il n'aura plus de quoi nourrir sa troupe. Sur les routes, aucune rencontre, aucun voyageur, rien : la seule animation consiste à rire lorsqu'un fou menace de couper les communications de la province avec l'Amecamecan, ou "Tlaxcalan Occidental".
Quelles communications ?, pense-t-il,, celles que des successions de dignitaires civils et de guerriers n'ont su faire renaître ? Celles que la division du Tlaxcalan a rompu à jamais, permettant à une partie des Tlaxcaltèques de s'affirmer tandis que l'autre, au final, se retrouve asservie à Xuchimatzatzin ?. Il sourit, s'arrête au bord du chemin quelques instants. Tout le monde le dépasse, son épouse la première, sa Naysa, qui porte en elle le fruit de leur amour. Un fils ? Une fille ? Qu'importe, il s'agit de l'espoir, l'espérance d'un futur chef ou d'une future princesse. Qui doit naître à Tlaxcala.
Tlaxcala... L'objectif de leur expédition. Cité qui fut la capitale de la Confédération Tlaxcaltèque, mais ruinée, abandonnée, esseulée, méprisée, cité qui n'a même pas été défendu face aux envahisseurs Aztèques. Il reprend son chemin, rattrape son épouse pour lamacher (néologisme : chevaucher un lama) à ses côtés, lorsqu'enfin apparaît au loin, à travers les feuilles éparses des arbres, les bribes de l'image d'une pyramide. Au fur et à mesure que la troupe s'avance, c'est toute la cité, blanche, petite, rapetissée, qui apparaît devant ses yeux.
Tlaxcala. Enfin. La troupe se met à chanter :
Une troupe de guerriers d'essence occidentale
Tous bons Tlaxcaltèques Te saluent Tlaxcala !
Tous ces enfants qui T'aiment et Te vénèrent tant
A Ton appel suprême ont répondu "Présent"
Tlaxcala nous voilà !
Devant Toi, sous Tes blanches murailles
Nous jurons, nous, guerriers
De servir et de Te rétablir
Tlaxcala nous voilà !
Nous sommes plein d'espérance
Tlaxcala renaîtra !
Tlaxcala, Tlaxcala, nous voilà !
Nous avons lutté sans cesse pour défendre Tes clans
On parle avec tendresse de l'époque de l'Union
Et nous donnons notre vie, nos massues et notre sang
Pour que renaisse enfin la Confédération
Tlaxcala nous voilà !
Devant Toi, sous Tes blanches murailles
Nous jurons, nous, guerriers
De servir et de Te rétablir
Tlaxcala nous voilà !
Nous sommes plein d'espérance
Tlaxcala renaîtra !
Tlaxcala, Tlaxcala, nous voilà !
Quand Ta voix nous répète afin de nous unir :
"Tlaxcaltèques levez la tête, regardez l'avenir !"
Nous, brandissant la toile de nos yeux immortels,
Dans l'or de leurs étoiles, nous voyons luire un ciel.
Tlaxcala nous voilà !
Devant Toi, sous Tes blanches murailles
Nous jurons, nous, guerriers
De servir et de Te rétablir
Tlaxcala nous voilà !
Nous sommes plein d'espérance
Tlaxcala renaîtra !
Tlaxcala, Tlaxcala, nous voilà !
La guerre est inhumaine car d'essence divine
Si elle exalte le sang pour Te voir revenir
Et nous sommes assurés d'être dignes
Que tu sois, Tlaxcala, notre avenir, Tlaxcala, notre avenir !
Fin du chant.
La troupe est à une centaine de pas de la cité. Atecoatl lève la main, faisant signe aux siens de ne pas avancer plus, et descend de son lama avant de marcher, seul, sur quelques dizaines de pas. Une fois arrivé à portée de voix, il hurle, en direction de la cité :
Saphira, calpullec de la Cité !
Sors et viens, par Huehuecoyotl mon père !
Faisons un pow-wow, car il nous faut palabrer !
_________________