Lastree
[ Le temps d'une saison, le temps de couver et plus si affinités]
Voilà deux semaines déjà qu'elle avait élu domicile dans cette chambre lumineuse aux proportions parfaites pour elle, soit aussi grande que sa cabane abandonnée pour le moment. Deux semaines qu'elle apprenait à vivre avec le cri des mouettes et l'odeur de la marée comme substitut au chant du chardonneret et aux effluves forestières ... un tout autre monde, différent mais si vivant.
Elle pouvait passer des journées entières à contempler l'effervescence qui régnait sur le port, à rire d'une prise de bec entre deux marchandes de poisson, à observer le balai bien rythmé des gabiers qui parcourraient limpressionnant hunier et les diverses voilures dont les noms résonnaient comme autant de voyages ...
Ce jour là, au matin du cinquième jour de juin, son petit monde, fraichement apprivoisé allait sombrer dans les eaux troubles et dangereuses des colères océanes, pourtant ce jour là le soleil brillait fort et présageait dune belle journée
[ La vie continue, malgré l'épreuve ]
Tout semblait sous contrôle et elle décida de quitter la place pour aller se reposer et surtout calmer le flot de haine qui la happait, la tirant insidieusement vers des abîmes quelle ne voulait même pas imaginer. Dans sa fièvre, elle mélangeait les nobles et les pourceaux, les rois et les renards, les cafards et les vaches laitières ... allez comprendre Plus rien ne semblait à sa place et elle ne faisait plus confiance à personne Oui, il était vraiment temps quelle se repose.
Elle quitta donc les couloirs de la mairie et ne sarrêta même pas devant le panneau daffichage ... les commentaires lui suffisaient pour en tirer lessentiel ... Provocation ultime d'une femme qui se croyait au centre des pensées de tous ... En grande victime qui se sentait constamment attaquée par les esprits vils de ses comment avait-elle dit congénères mais étaient-ils vraiment de la même espèce ? Elle en doutait si fort elle se sentait lobligation de se justifier, de se défendre alors que nulle personne à sa connaissance ne lavait accusée de quoi que ce soit.
Elle haussa les épaules ... Qui pouvait penser à sa petite gloire quand des innocents luttaient en ce moment même pour leur survie?
Désabusée, elle se dirigea à pas lents vers le port et la petite chambre quelle y louait en attendant de pouvoir se trouver une vraie demeure.
Le chemin lui paraissait interminable, lui faisant serrer les dents, elle avait mal si mal ne sachant dire du corps ou de lâme lequel des deux souffrait le plus.
Une fois les escaliers montés, elle se laissa glisser contre la porte close de sa chambre et ferma les yeux, son visage semblait serein et un léger sourire se dessinait sur ses lèvres ... enfin elle allait pouvoir dormir, le traitre serait châtié comme il se doit et Vannes retrouverai sa grandeur ... et seule la souris qui passait par là, petit émissaire de Nature, remarqua la tache écarlate qui maculait ses braies ...
_________________
Voilà deux semaines déjà qu'elle avait élu domicile dans cette chambre lumineuse aux proportions parfaites pour elle, soit aussi grande que sa cabane abandonnée pour le moment. Deux semaines qu'elle apprenait à vivre avec le cri des mouettes et l'odeur de la marée comme substitut au chant du chardonneret et aux effluves forestières ... un tout autre monde, différent mais si vivant.
Elle pouvait passer des journées entières à contempler l'effervescence qui régnait sur le port, à rire d'une prise de bec entre deux marchandes de poisson, à observer le balai bien rythmé des gabiers qui parcourraient limpressionnant hunier et les diverses voilures dont les noms résonnaient comme autant de voyages ...
Ce jour là, au matin du cinquième jour de juin, son petit monde, fraichement apprivoisé allait sombrer dans les eaux troubles et dangereuses des colères océanes, pourtant ce jour là le soleil brillait fort et présageait dune belle journée
[ La vie continue, malgré l'épreuve ]
Tout semblait sous contrôle et elle décida de quitter la place pour aller se reposer et surtout calmer le flot de haine qui la happait, la tirant insidieusement vers des abîmes quelle ne voulait même pas imaginer. Dans sa fièvre, elle mélangeait les nobles et les pourceaux, les rois et les renards, les cafards et les vaches laitières ... allez comprendre Plus rien ne semblait à sa place et elle ne faisait plus confiance à personne Oui, il était vraiment temps quelle se repose.
Elle quitta donc les couloirs de la mairie et ne sarrêta même pas devant le panneau daffichage ... les commentaires lui suffisaient pour en tirer lessentiel ... Provocation ultime d'une femme qui se croyait au centre des pensées de tous ... En grande victime qui se sentait constamment attaquée par les esprits vils de ses comment avait-elle dit congénères mais étaient-ils vraiment de la même espèce ? Elle en doutait si fort elle se sentait lobligation de se justifier, de se défendre alors que nulle personne à sa connaissance ne lavait accusée de quoi que ce soit.
Elle haussa les épaules ... Qui pouvait penser à sa petite gloire quand des innocents luttaient en ce moment même pour leur survie?
Désabusée, elle se dirigea à pas lents vers le port et la petite chambre quelle y louait en attendant de pouvoir se trouver une vraie demeure.
Le chemin lui paraissait interminable, lui faisant serrer les dents, elle avait mal si mal ne sachant dire du corps ou de lâme lequel des deux souffrait le plus.
Une fois les escaliers montés, elle se laissa glisser contre la porte close de sa chambre et ferma les yeux, son visage semblait serein et un léger sourire se dessinait sur ses lèvres ... enfin elle allait pouvoir dormir, le traitre serait châtié comme il se doit et Vannes retrouverai sa grandeur ... et seule la souris qui passait par là, petit émissaire de Nature, remarqua la tache écarlate qui maculait ses braies ...
_________________