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[RP] Un port, une chambre - L'oiseau refait son nid

Maeve
Il se passe jeune dame Maeve, que votre marraine a accouché prématurément d’un petit garçon. Et votre mère qui n’est pas là, elle ne se le pardonnera jamais.
- De quoi ?


Le choc. Lastree a un enfant. Un garçon. C'est plus de moi qu'elle va s'occuper le plus.
Pensée égoïste, oui. Je m'en rends compte, d'ailleurs. Peut-être que le petit garçon il sera aussi gentil qu'Eoghan, et qu'il voudra bien que je sois sa soeur !
Je reste pantoise, dans mes pensées, tandis que Nolwenn et Beilhal s'agitent. Je ne réagis que quand celui-ci me pointe du doigt. Je m'apprête à lui faire la morale -parce qu'en fait, c'est pas poli, de montrer du doigt !- quand je me rends compte que c'est la main et non le doigt qu'il me tend.


Montez, jeune dame, allons les chercher. Je suis convaincu que dame Lastree sera heureuse d’avoir un peu de compagnie pour le restant de la route, quand bien même elle serait assoupie.

Bouche bée un instant, je me précipite ensuite vers l'intendant de Bubry. Celui-ci me fait grimper sur la brave bête ; je n'arrive pas à retenir un petit cri. Ca bouge, là-dessous ! C'est tout mouillé, le poil !
Apeurée, je suis les instructions de Beilhal, et m'accroche fermement à la crinière de la brave bête, tandis qu'un bras protecteur me protège.
Et c'est partiiii ! Lastree et petit monsieur, nous voilà ! Mais, au fait... Ca ressemble à quoi, un tout tout petit monsieur ?

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Lastree
[ Un mois et demi plus tard ... ]

Les jours avaient passé, et de crevette ridée, l'enfant était presque devenu aussi replet qu'un nouveau né de plusieurs livres.

Un fin duvet aux reflets cuivrés commençait, au grand désespoir de sa mère, à recouvrir le globe jusqu'ici absolument pelé de cette petite planète autour de laquelle tout semblait tourner. Et de fait, pour Lastree, rien ne semblait plus exister si ce n'est ce petit bout de chair et d'âme qui avait fait irruption dans sa vie de façon prématurée.

...


Elle se souvenait comme d'hier du jour de sa naissance, frissonnant encore rétrospectivement à la pensée que tout avait faillit se terminer ce soir là, pour elle, pour lui ...

Les jours qui avaient suivis n'avaient guère été plus brillant ... Alitée dans l'une des pièces les plus lumineuses du château de Bubry, elle avait subit sa convalescence comme une déterrée, suffoquant parfois du trop plein d'attentions qu’on avait pour elle, pleurant souvent sur la profonde solitude qui était la sienne … allez comprendre !

C'est donc les yeux bouffis et le visage ravagé par les larmes qu'elle recevait les quelques amis et habitants de la maisonnée, incapable de terminer ses phrases autrement que dans un sanglot, finissant irrémédiablement par s'endormir au beau milieu d'une conversation.

Son amie Chimera ne sachant plus que faire, décida un jour de la brusquer un peu:


"Si tu ne te reprends pas ma douce amie, je serais contrainte de faire venir une nourrice du village pour te suppléer"

Lastree l'avait regardée avec horreur ... les moments de partages qu'elle vivait avec son fils étaient les seuls pendant lesquels elle se sentait utile, y renoncer c'était comme renoncer à vivre et le sursaut de fierté et de révolte que cette annonce provoqua en elle lui fut bienheureusement salutaire.

...

Elle sourit, Chimera avait toujours été fine mouche et elle commençait à présent, à bien connaître le mode de fonctionnement de son amie.

Son retour à Vannes et dans la petite chambre du port s’était fait dans la discrétion, tout comme son départ d’ailleurs, si bien que certains ne s’étaient pas même rendu compte qu’elle s’était absentée plus de deux semaines.

La pièce avait été soigneusement nettoyée et rangée, elle soupçonnait derrière cet ordre, la présence efficace et bienveillante de Beilhal qui, comme depuis le tout premier jour de leur rencontre, prenait soin d’elle, de loin.
...

La vie avait donc repris son cours … lentement …

Chimera, toujours sur les routes, avait insisté pour que Nolwenn l’accompagne et cette dernière s’était vue attribuer une chambre sur le même pallier qu’elle, dans la petite pension près du port.
Si Lastree s’était un peu rebiffée au départ à l’idée d’être constamment surveillée, elle devait admettre aujourd’hui que la présence de la jeune fille lui était un grand réconfort autant qu’une aide fort appréciable.

...

En se levant ce matin là, l’envie de retourner à son ancienne maison la tarauda, aussi confia-t-elle son fils à la jeune bretonne après s’être assurée qu’ils ne manqueraient de rien.
Elle enfila une paire de braies élimées jusqu’à la trame ainsi que ses vieilles chausses, cadeau de son parrain, s’arma de son arc et de son carquois bien remplit et se faufila hors de la chambre après avoir copieusement embrassé son fils qui gazouillait dans les bras de Nolwenn … n’aurait-il pas du pleurer un peu en voyant s’éloigner sa mère ?
Quel manque flagrant de reconnaissance ! Elle ne manquerait pas de lui faire remarquer lorsque l’heure de la tétée sonnerait … Faîtes des enfants qu’ils disaient !

Elle disparu …

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Lastree
[ Un peu plus d'une heure plus tard]

Elle venait de laisser des consignes à sa logeuse, lui versant trois mois d'avance pour que cette dernière ne reloue pas sa chambre pendant leur absence et grimpait les escaliers d'un pas léger lorsque les échos des pleurs de son fils lui parvinrent aux oreilles.
Elle eut à peine le temps de froncer les sourcils que déjà Nolwenn se jetait dans les escaliers pour venir à sa rencontre, le visage défait et serrant contre elle le petit Elouen qui hurlait à pleins poumons:


"Oh madame! Comme je suis soulagée de vous revoir enfin!"

Elle du se maîtriser pour refouler la vague d'inquiétude qui lui vrillait l'estomac et tendit les bras pour récupérer son fils, qui était rouge comme une pomme bien mûre et ... Brûlant de fièvre!
Elle prit une fois de plus sur elle pour ne pas crier comme une hystérique, et demanda d'une voix malgré tout vibrante:


"Que s'est-il passé? Depuis quand pleure t-il? Depuis quand est-il si chaud?"

La peur de la jeune servante se lisait sur son visage, mais elle répondit avec précision, sans doute habituée à veiller ses frères et sœurs:

"Je ne sais pas vraiment madame, dès votre départ, je l'ai couché comme vous me l'aviez conseillé, et depuis qu'il est réveillé, il est comme ça ... vous ne pouvez pas partir dans ces conditions!"

Elle sourcilla ... puis répondit, forçant légèrement le passage pour atteindre le pallier:

"Les bagages sont-ils prêts?"

Elle hocha la tête:

"Bien sûr madame, les vôtres, ceux du petit monsieur"

Elle soupira et enchaina:

"Bien, nous avons jusqu'à cette nuit pour nous prononcer, fais-nous préparer un bain, pas trop chaud mais tout de même assez, et puis ... j'aimerais que tu prépares tes affaires toi aussi, je t'emmène avec nous, nous ne serons pas trop de deux entre Maeve et Elouen"

La jeune bretonne lui offrit un sourire radieux, enfin elle allait voir du pays, enfin elle allait quitter Vannes et sa campagne pour découvrir de nouveaux horizons. Elle s'empressa d'ajouter:

"Bien madame, je vous prépare cela tout de suite"

Lastree sourit en la voyant dévaler les escaliers puis se reprit, ronronnant dans l'oreille de son fils:

"Alors mon amour, qu'est-ce qui ne va pas? Toi non plus tu ne veux pas partir n'est-ce pas?"

Elle s'installa confortablement dans le fauteuil et dégrafa son corsage afin de le nourrir, s'il avait de la fièvre, au moins ce simple geste allait l'hydrater ... elle verrait le reste plus tard.
Il se mit à téter goulument et elle l'observa un long moment avant de laisser reposer sa tête sur le dossier et de fermer les yeux ... elle devait réfléchir ...

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