Umiko
Phelipe était venu se placer à côté delle. Umiko salua avec un petit sourire son futur époux, le voyait-il avec son voile? Sa présence sur le parvis de lEglise étonnait encore une petite partie de sa conscience, elle qui ne songeait même pas au mariage il y a quelques mois de cela
Le souvenir dune promenade nocturne à Mende, dun voyage en Lyonnais-Dauphiné, dune promenade en montagne
et son trouble qui saccentuait. Plus le début de la cérémonie approchait et plus elle avait limpression de se transformer en une petite écervelée, en une pucelle effarouchée.
Petit sursaut mental salvateur, quest-ce qui pouvait bien la faire appréhender autant ce qui allait suivre ?
Oui, elle était en train de vivre un moment important de sa vie, oui, lorsquelle sortirait de la cathédrale dans peu de temps, son quotidien changerait. Mais cette situation, ne lavait-elle pas acceptée et même souhaitée ? Après tout, elle avait appuyé la demande du jeune Seigneur lorsquil sétait présenté à son parrain à dorer afin de lui demander sa main. Depuis, navaient-ils pas passé presque toutes leurs journées ensembles, à parcourir les terres de Voiron, de Varces et de Fontaine et devisé des heures durant ? Leur complicité navait cessé de se développer et jamais elle navait trouvé la présence du jeune Seigneur pesante, jamais elle navait cherché à fuir sa compagnie, au contraire. Alors, oui, il était certainement normal davoir le cur qui battait la chamade, dêtre à fleur de peau mais si cétait à refaire, elle savait pertinemment quelle le referait.
Forte de ce raisonnement qui lui avait permis de reprendre le contrôle de ses émotions, elle se tourna alors vers sa filleule qui navait cessé de samuser avec le petit coussin destiné à porter les anneaux. Il était temps de sceller la fin de la période de fiançailles.Vanyel
Elle répondit doucement à Dame Freyelda que le voyage s était bien passé, une esquisse de sourire, aussi bien que celui dUmiko étant donné quelle séjournait à Voiron.
Elle se réjouit en voyant son parrain et la réaction de dame Stela.
Les invités arrivaient, certains quelle reconnaissait, dautres non.
Le fiancé également, accompagné de sa famille.
Elle se perd un moment dans ses pensées, oubliant le temps, soccupant les mains sans vraiment sen apercevoir.. pauvre coussin.
De revenir, enfin, à la réalité, un peu surprise davoir manqué des arrivées. Elle regarde sa marraine qui semble vouloir indiquer que tout est en place pour commencer. Effectivement, Phelipe a également pris place auprès delle.
Elle chercha un instant ses yeux au travers du voile, lui sourit, se demandant si cela l aiderait à lutter un peu contre la nervosité quelle savait lhabiter.
Elle sortit une petite bourse de velours de quelques replis de sa robe, louvrit et de déposer délicatement les anneaux sur le coussin. Lun était plus menu, celui destiné à Umiko. Lautre avait été conçu pour Phelipe, elle y avait gravé une petite rose, symbolisant sa marraine. Ce nétait pas vraiment un travail, et elle navait pas tenu à confier cela à quelquun dautre.
Elle se plaça légèrement en retrait par rapport à eux, l un à sa droite, l autre à sa gauche et leur présenta les anneaux à échanger.
Ne pas se tromper, le côté avec le plus petite alliance, vers Phelipe, et lautre, vers sa marraine...
Phelipe
Il prit lanneau que lui présentait la Baronne de Lunel puis de se tourner vers sa fiancée
-« Umiko, je vous donne cette alliance, en signe de notre union et de notre devoir présent et à venir, en tant que dernière promesse faite devant les hommes, avant de nous présenter devant Dieu. »
*Pourvu que ma mère ne s'en mêle pas, pourvu qu'elle reste calme! S'il vous plaît Seigneur!*Freyelda
« Sinon, concernant messire Phelipe, je pense ne pas me tromper en affirmant que quelquun doit veiller à ce quil se présente bien à la cathédrale en temps et en heure.»
Freyelda acquiesça avec une petite moue. Certes... la furie verte... certes...
Le simple souvenir de la réaction de la maternelle harpie lors de l'annonce des fiançailles faisaient encore souffrir les oreilles fragiles de la vicomtesse de Guillestre. Je ne t'accapare pas plus... Profite pleinement de cette journée, noble dame. Que le Très-Haut veille sur toi et ton futur époux.
Puis elle se recula avant se fondre dans la foule des invités : le sus-nommé fiancé venait d'arriver, flanqué de sa mère qui visiblement dégoulinait moins qu'à Nîmes... ce qui était heureux. Craignant pour sa quiétude auditive, la jeune femme fut prompte à s'éloigner. Elle salua d'un franc sourire amical Walan et Alyanne sans pour autant aller les déranger plus avant : sans doute voulaient-ils profiter l'un de l'autre pour imaginer, ensemble, le jour de leurs propres noces, qui ne saurait plus trop tarder maintenant...
Et puis il était là... et venait vers elle, accompagné de son fils. Carnil était finalement venu, tout de noir vêtu, bien évidemment. Les pensées de la jeune femme se firent plus confuses, son esprit semblait happé par le passé : cette froide nuit d'automne et l'effroyable nouvelle qu'il avait apportée... une conversation au château d'Artas... puis le malheur s'abattant à nouveau mais sur Carnil cette fois, par une triste et troublante ironie du sort... Elle avait parfois l'impression de voir se voir dans un miroir déformant tant leur parcours et leur vie commençaient à se ressembler. La tristesse dans les yeux de François était en tout cas pareille à celle que Freyelda avait pu lire dans le regard de sa propre fille. Mais Aristote avait été encore plus dur avec Charles qu'avec elle puisqu'Il lui avait repris un ami, un frère d'armes quelques jours plus tôt.
Francesca s'avança à la rencontre du père et du fils et leur adressa un doux et franc sourire en guise de salut car ce n'était point de pitié dont ces deux là avaient besoin. Et la vicomtesse était bien décidée à rendre à Charles de Macquart tout ce qu'il avait pu faire pour elle. Mon très cher ami, me voilà fort aise de te voir ici, en ce jour...
Elle le regarda un instant, en silence : elle ne lui ferait pas l'affront de lui demander comment il se portait, elle connaissait déjà la réponse. Elle se contenta de continuer à lui sourire, nul besoin de mot, c'était sa manière à elle de le soutenir. Elle s'adressa alors à l'écuyer de Macquart.Bonjour à toi, jeune François. Aliénor n'est pas ici : elle est un peu souffrante aussi lui est-il interdit de quitter son lit. Mais elle m'a chargée de te transmettre toute son amitié. Il faudra que tu viennes lui rendre visite quand elle ira mieux. Je crois qu'il y a une chose dont elle voudrait t'entretenir...
La vicomtesse fut satisfaite en observant la mine réjouie, l'espace d'un fugace instant, de l'enfant. Puis jetant un coup d'oeil alentour, elle s'aperçut que la cérémonie était sur le point de débuter.Demons
Le trajet vers Vienne sétait fait dun traite, sellant bien leurs chevaux la petite troupe de Salerans avait préféré arriver de bonne heure et était partie très tôt dans la matinée.
Lair fatigué par les derniers événements, Demons ne pouvait ne pas se rendre au mariage de Umiko. Durant le trajet il sétait amusé à se plonger dans sa mémoire afin dy faire ressurgir tous ses souvenirs auprès de la jeune femme. Passant par le conseil ducal, la maréchaussée en finissant vers les préparations de festivités ducale il avait eu beaucoup de plaisir à travailler avec elle. Il ne connaissait pas son futur époux, ou alors que de nom et de renommée mais Demons était très heureux pour elle. Ce mariage venait à point comme pour balayer les douloureux événements quil venait de traverser après la mort de plusieurs de ses chers amis.
Se rendant donc à la cathédrale de vienne Demons sétait vêtu dun pourpoint bleu et noir qui lui donnait un air de joie. Ses armes claquaient doucement dans le vent quun de ses hommes arborait fièrement. Apercevant divers carrosse il sourit, il naimait que peu de genre de moyen de transport et préférait nettement le cheval, peut être quun jour sa position changera
Laissant à son fidèle page son cheval, Demons refit son catogan dun geste un peu nerveux. Puis souriant, il monta seul les marches de la cathédrale saluant de la main quelques amis au loin. Puis il rentra dans le grandiose édifice, véritable défit humain. La cérémonie était sur le point de commencer
Umiko
La main de Phelipe était ferme et le métal froid au toucher. Umiko prit alors sur le coussin que leur présentait sa filleul l'anneau destiné à Phelipe, commun d'apparence, mais néanmoins unique, et dit d'une voix étonnamment claire :
-« Phelipe, je vous donne cette alliance, en signe de notre union et de notre devoir présent et à venir, en tant que dernière promesse faite devant les hommes, avant de nous présenter devant Dieu. » Mailys
En retard, elle était en retard... Elle prit une mine consternée alors que, dans sa précipitation, elle faillit se prendre les pieds dans sa robe sur le parvis de l'église mais une fois devant la lourde porte, elle se reprit, rajusta sa tenue puis entra le plus discrètement possible.
Le dos collé aux murs, elle rejoignit un des bancs du fond puis s'installa. Son regard parcouru la foule qui admirait le couple s'échanger promesses et amour. Elle s'arrêta un instant sur Umiko, ravissante comme jamais, l'air comblé...
Une jeune femme attira son attention et une foule de souvenirs lui arrachèrent un sourire alors qu'un mot lui vint à l'esprit..."hibou"... Un frisson la parcouru à la pensée qui lui titilla les papilles. Narbonne soudain lui manquait...
Tous se concentraient sur le couple, lui même ému par l'importance du moment...