[RP] Proces Milouse

Milouse ne pouvait s'abstenir de répondre à la missive de ce procureur.

Il lui faisait parvenir sa réponse au courrier reçu lui précisant son procès, par l'intermédiaire d'une de ses fidèles, Sainte Rita, car ce ridicule Xoff le valait bien.

Convoquée quelques heures plus tôt par un billet que le greffier lui avait remis, la rouquine jetait un dernier regard dans le miroir. La pâte blanche qu'elle avait étaler sur le contour de son œil pour dissimuler le violacé de son épiderme à cet endroit, n'était pas du plus grand effet.

- Grumph ?
- Oui je suis prête, allons-y.

Trop pensive pour faire la conversation, elle avait grimpé dans la voiture qui les conduirait jusqu'au tribunal. Tandis que le fiacre cahotait sur les pavés inégaux de la grande allée qu'il venait d'emprunter, la jeune femme brisa le silence.

- Le Duc d'Ouessant a-t-il l'intention de venir ?
- Je ne sais pas M'dame, je ne lui ai pas demandé.
- Hum... Se serait dommage qu'il rate ce spectacle.
- Vous... vous sentez bien ?
- Justice va être rendue... Oui je devrais aller bien.
- N'est-ce pas le cas alors ?
- Il a quelque chose qui me dérange...
- Quoi donc ?
- Laisse, nous verrons cela le moment venu.

Ainsi prit fin l'échange. Ils ne tardèrent d'ailleurs pas à arriver devant le tribunal. La rouquine descendit et sans attendre la pauvre Brivael qui l'avait accompagné, elle pénétra les lieux. Le greffier lui indiqua qu'on venait tout juste de l'appeler, aussi s'engouffra-t-elle dans l'arène en saluant le juge d'un hochement de tête.

- Messire le juge, Madame le procureur, je vous salue.
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Un jugement en l'absence du prévenu... cela devient n'importe quoi..bientôt les procès sans preuves.. pfffff... vaut mieux que je m'éloigne de ce simulacre de procès au plus vite.

Il s'éloigna sans un regard derrière lui.
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[ Silencieuse mais attentive ... ]

La fièvre de la révolte était passée et les coeurs s'apaisaient peu à peu, surtout depuis la juste décision prise par le Grand Duc ... Vannes s'était sentie apaisée par ce geste hautement symbolique et à ses yeux c'était suffisant.

Seulement la justice populaire devait se faire elle aussi ... alors, prenant sur elle malgré sa grande faiblesse et celle de sa progéniture qui se cramponnait à elle, elle se fit conduire jusqu'à la salle du tribunal sous la double surveillance d'un Beilhal qui ne la quittait pas d'une semelle et d'une Nolwen qui veillait elle aussi, pour un peu elle se serait crue faisant partie de la famille de la Baronne de Bubry.

Silencieusement installée au fond de la salle, elle attendait de voir la grande parade des grands personnages de Breizh défiler sous son regard attentif ... un mouvement de foule ... Le greffier appelait la mairesse de Vannes ...
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De longues semaines à la campagne, un repos bien mérité. Malgré la distance, la nouvelle de l'ouverture du procès lui était parvenue. Elle se devait d'y être puisque sa suzeraine y serait sûrement et elle aurait besoin d'elle à ses côtés.

La rousse arrive donc au palais de justice, farfouille un peu pour trouver la salle, caressant son bedon tout rond. Ouvre la porte, cherche la blonde du regard, la trouve et se dirige dare-dare vers elle pour prendre place à ses côtés. Tapote sa menotte affectueusement. Les mots sont inutiles...
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Elle réponds au sourire de son amie et pose un instant la main sur le ventre de celle ci.
La vie qu'elle porte n'est elle pas ce qui compte plus que la mascarade en cours.
Babette était resplendissante et l'avoir à ses cotés lui faisait chaud au coeur.
Elle se pencha vers elle

Tu n'as pas raté grand chose .. je crois qu'ils en sont à la siesta ..
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Je me retournais vers le juge et ensuite vers damoiselle La_Renarde.

- Je vous remercie de votre réponse, claire,nette et précise, qui m'a tenue en haleine du début à la fin, cependant damoiselle, avant que je demande la venue d'un autre témoin à la barre, avez vous quelques preuves à me, à nous fournir ? avec bien sûr les explications qui vont avec, une sorte de résumé...

Je cherchais des yeux dans la salle le prochain témoin.
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Je pris connaissance des documents que la damoiselle me tendait et les posais près du juge afin qu'il y regarde.

- Bien, bien, je vous remercie, ne vous inquiétez pas damoiselle, je vais faire sans doute défiler un bon nombre de témoins et autres personnes nécessaire à cette affaire.

Je lui adressais un sourire de courtoisie

- Damoiselle avez vous quelque chose à ajouter ? Si non, je vous invite à reprendre votre place afin de poursuivre.
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Je fis un sourire en coin

- Je prends bonne note de cela, nous aviserons en temps et heure.

Je fis un hochement de tête pour la remercier et je me tournais vers le juge.

- Monsieur le Juge, à présent, je demande à la barre messire Lemerco, qu'il s'approche prenne place, se présente et nous dise ses fonctions, ce qu'il a vu, ce qu'il a entendu, où il était au moment des faits et s'il a participé oui ou non de la révolte pour prendre le pouvoir. Et tout ce qu'il veut bien nous dire.

Attentive je notais sur mon parchemin tout ce qui pouvait m'aider à résumer l'affaire et y pencher le mieux possible.
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Je poussais un long soupire et retournais ma place, blasée.
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Se tournant vers l'homme.

Mon sieur je m'adressais au juge à moins que vous le soyez, il aurait mieux valu vous taire surtout pour dire de telles âneries.

Vous connaissait le terme contumace. Un mot de plus de trois syllabes c'est impressionnant. Donc si vous le connaissez vous savez que ne pas être présent ne veut pas dire ne pas avoir droit à une défense. Or il s'est bien fait représenté, par moi même. J'attendais simplement que le tribunal appelle la défense à se présenter. Ce qui n'a pas été fait.

En suite le duc s'est mis à l'abri de la vengeance inique que certains lui promettaient. Il avait peur des violences que la stupidité et l'incompréhension de personnes qui ne savent que faire du mal. Je le comprend. Un procès juste c'est ce qu'il mérite pas les actes malveillants des brigands, tricheurs et menteurs qui ne respecteraient pas le droit.
En faites vous partie messires? Ou bien voulez-vous un vrai procès qui ne soit pas entaché d'irrégularités?
Mais bon si pour vous le droit est "débile" alors je pense avoir ma réponse.

Monsieur le Juge nous attendons votre avis sur la question.
Ce procès respecte-t-il les droits de l'accusé? je me soumettrai à vos paroles.


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Mgr Kurios Ael-Sôol évêque de Nantes, Vicomte de Loyat

Kurios répond au grattage

A mais justement je suis là pour affirmer qu'il en fait la demande, sinon je serais resté à Naoned. Il fallait peut être s'en inquiéter avant au lieu de réclamer la tête de ce pauvre homme sans procès comme on l'a entendu entre certains murs bafouant le droit de se défendre dans un procès juste. C'est surtout balo pour votre clique que je sois arrivé à temps en fait sinon ce procès aurait été un parfait scandale faisant rejaillir la honte une fois de plus sur vos pauvres administrés. C'est bien ça que vous ne pouvez apprécier dans mon intervention c'est la peur de la vérité qui vous fait trembler et qui fera rejaillir au yeux de tous les choses affreuses qui se passent dans votre ville.

Quand au temps dans ce procès il vient à peine de s'ouvrir peu de temps donc après les évènements et les témoins ont été appelé de suite quand est-ce qu'il aurait été possible de s'exprimer et d'envoyer une lettre? Elle doit être encore sur les routes ou peut être volée par des brigands... peut être même des personnes à la solde des accusateurs afin d'empêcher que la défense soit représentée... et oui je peux aussi faire des allégations comme La Renarde c'est tellement facile.

Heureusement que ce cher Duc a eut la présence d'esprit de m'envoyer une lettre à Nantes peu de temps avant son geste et qui est arrivée en même temps que la prise de pouvoir de son armée afin de m'expliquer son geste et de me demander de le défendre pour cela.

Ce que j'ai accepté et donc le temps de partir de Naoned je n'arrive que maintenant au procès et c'était le devoir de notre Justice de vérifier si l'accusé n'avait pas de défense. C'est simple alors pourquoi est-ce que ça n'a pas été fait? Un complot inique? Je n'arrive pas à le croire venant de notre juge... à moins qu'il ait subit des pressions? Oups la pardon encore des allégations sans preuves, décidément la maladie de la première témoin est contagieuse.
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Mgr Kurios Ael-Sôol évêque de Nantes, Vicomte de Loyat

Bonjour bonjour

Une petite piqure de rappel, ce sujet est surveillé comme tout autre sujet où le risque de débordement HRP est possible. Je vois déjà des choses qui sont tournées RP certes, mais qui sont au bord du HRP. Je n'aurais aucun scrupules à éditer et à supprimer ce genre de propos à l'avenir. Ce qui est valable pour un joueur est valable pour tous. Pas question d'anti jeu sous prétexte d'interprétation RP du HRP adapté selon qui joue un personnage.

Intervention ôtée sous 24 heures dès qu'elle est lue pour ne pas polluer le RP.

Bonne journée et bon jeu.
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*se lève et regarde tout le monde et le juge*

- Je comprends et j'entends bien que vous défendiez votre client, les droits de la défense sont respectés quoi que vous en dites, alors prouvez moi le contraire , où et comment.
Les témoins déposent librement quand ils le souhaitent. Il n'y a aucune obligation à entendre les témoins seulement après la première plaidoirie.

Vous plaidez bien, aucun soucis, mais juridiquement ce que vous dites ne tiens pas !

*le regarde droit dans les yeux et regarde son témoin puis le juge*

- Monsieur le juge, tant que vous n'intervenez pas je continuerais à faire défiler mes témoins comme je le dois et comme la loi me l'autorise, Messire Lemerco, veuillez continuer je vous prie et répondez à mes questions.
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La rousse regarde le procureur, se rassied et se contente d'ajouter.

- Au lieu de baragouiner et d'invectiver tout le monde en défendant ce "Pauvre homme", oui parce qu'à mon sens il est riche de 6500 écus de la mairie de vannes... M'enfin question de point de vue, vous pourriez peut-être la montrer cette lettre. ça nous éviterai une perte de temps.

Elle se rassied et attend avec beaucoup d'intérêt la production de preuves, alors que ce même Milouse avait juste avant fait parvenir une lettre menaçante à l'assemblée. ça ne pouvait être qu'infiniment drôle.
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Lemerco ricane en entendant l'homme d'église

Vous êtes sur que vous le défendez? Non parce que en disant que vous avez reçu une lettre de lui avant son acte vous nous affirmez involontairement que son acte était prémédité... et donc plus grave. Qu'il n'est pas imputable à la folie, car il était conscient que ca allait sentir le roussi pour lui.

Greffier, vous avez bien noté que messire Kurios a affirmé malgré lui que Milouse avait prévu le coup et était parfaitement conscient de ses actes... merci

De plus, débouchez vous les oreilles également. Il doit spécifier qu'il fait appel à la défense en informant les magistrats, chose qu'il n'a pas faite.

Oui madame la procureur, je reprends mon témoignage.
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BAAAAMMMMMMM !!!!!

Le coup de marteau tomba sur la table avec une violence inouïe.

SILENCE dans la salle!!

Mais vous vous croyez où là, sur une halle derrière des étales?? Qu'est ce que c'est que ces intrusions à torts et à travers.

La voix du juge portait tel un roulement de tambour amplifié par le lieu.

Il adressa un coup d'oeil vers Grand_sage, une expression de dépit sur son visage.

Se tournant ensuite vers Kurios et s'adressant à lui.

Monseigneur ou plutôt mon cureton chouchennisé, vous n'avez pas assez ingurgité de votre breuvage préféré que vous vociférez tel un goret que l'on égorge dans une vulgaire basse cour.

Si vous avez quelques demandes à faire quant à la défense du prévenu, produisez-nous donc une demande prouvant vos dires.

Je n'entends que vitupérations mais ne voit point de parchemin.

Que ne vous êtes fait connaitre auprès du procureur ici bas comme représentant de la défense? Vous nous auriez évité tant de cris qui n'ont pas à être présent sur un lieu de justice.
Je vous invite à l'apaisement et à la modération de vos propos. Qui que vous soyez, quand bien même politain ou Kastellan, je ne tolèrerais pas de troubles à l'ordre public en cette enceinte.

La justice, ici, c'est moi !! Qu'on se le dise.

Joe stoppa un instant, s'éclaircit la voix, se rinça le gosier d'une rasade de pruneàvampi puis reprit.

S'adressant à Lemerco

Messire Lemerco, vous pourrez poursuivre dans un instant. Toutefois j'attends du cureton le document.
Dans l'attente, je vous demande de patienter quelque peu.

Greffier, veuillez récupérez le parchemin que doit avoir Monseigneur Kurios sur lui * ajouta Joe avec un léger sourire.
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"Kentoc'h mervel eget bezañ saotret"

Il était de retour en Bretagne,il avait eu vent du procès en cours contre Milouse...peut être que ce procès permettrait au peuple Breton de comprendre ce qui s'était vraiment passé..permettra de dévoiler au grand jour les pratiques plus que douteuses de certains Bretons envers le malin...
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Maira écoutait le procès tranquillement dans son coin. Elle était bien heureuse d'apprendre que les Vannetais était idiot, corrompu et exploité. Une seule chose la chiffonner : aucun d'entre eux n'était Vannetais alors de quel droit pouvait-il proférer de tels chose sans avoir demander leur avis aux intéresser.

Plus le temps passer et plus elle n'y voyait qu'une guerre personnelle et non un soit disant bienfait pour Vannes. En y songeant, il faudrait peut être s'emparer vite fait de la mairie de Rennes histoire de délivrer ses habitants de l'ennui qui y règne.

Elle écoutait bien sagement ce qui ressemblait de plus en plus a une pièce de théâtre comique.
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La rouquine se contenta d'un hochement de tête pour remercier d'édile, et prit connaissance de la lettre. Un léger rire s'échappa, elle s'empourpra quelques peu, ainsi donc il changeait de version selon son interlocuteur et quel meilleur moyen pour atteindre ce vieux fou d'évêque dévorer par la haine que de lui servir sur un plateau d'argent les mots qu'il désirait tant entendre. Milouse avait bien mené sa barque, il faut dire que Kurios semblait finalement bien manipulable, quelle faiblesse ! Enfin il n'en demeurait pas moi que cette lettre, tissu de mensonges et de vilénie était pour le moins hilarante. Une version par personne ! Quelle imagination ce Milouse.

Mais pour l'heure elle attendait le témoignage de Lemerco, et ne se priverai pas de répondre lorsqu'on lui donnerait à nouveau la parole, si c'était là tout ce qu'avait Kurios en sa possession pour défendre son client, le procès ne durerait pas 107 ans.
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Lemerco prit enfin place après un "Merci m'sieur le juge" sonore. Il ne prêta pas plus l'attention à la nouvelle défense de Milouse qui à son humble avis aura fort à faire. Il s'éclaircit la voix puis se lança dans une longue diatribe.

Messieurs dames, je me présente, Lemerco, ancien maire de Vannes, ancien chef du port de l'AGO à Vannes etc...

Je n’ai pas grand-chose à dire de plus que Lallie.

Le soir de la prise de la mairie, j’étais en taverne avec le duc d’Ouessant et Lallie. Comme un peu tous les soirs messire Milouse est venu rejoindre la Renarde. Las des histoires entre eux je n’ai guère prêté l’attention. Je me suis éloigné pour fumer ma pipe, dans un recoin isolé de la taverne. Je regardais le ciel noir de la nuit au travers de la fenêtre alors que les éclats de voix servaient de fond sonore. Puis plus rien… le silence m’a interpellé. Je suis revenu à hauteur de la tablée, plus de Milouse. Je ne saurai dire dans quelles circonstances il s’est retrouvé en-dehors de la taverne, je ne sais guère si ca a son importance d’ailleurs. J’ai moi-même été viré plusieurs fois de taverne, et l’idée d’organiser une révolte pour me venger ne m’a jamais traversé l’esprit pour autant.

Je sors peu de temps après de la taverne avec le sentiment qu’il s’est passé quelque chose de grave, et le pressentiment qu’il allait se passer quelque chose d’encore plus grave. Je me suis rendu, tendu, dans ma boulangerie du moment préparer la fournée qui devait s’achever au petit matin. Je suis resté éveillé toute la nuit et je peux vous assurer que l’atmosphère dans la ville était vraiment pesante ce soir-là.

Quand je suis ressorti de ma boulangerie, tout ce que je craignais depuis près d’un mois s’était réalisé. Car oui, je craignais que messire Milouse se laisse aller à la traitrise depuis son arrivée, et ce comme bon nombre d’anciens de la ville. Connaissant ses rapports avec la mairesse et certains Vannetais, cette peur n’avait pas échappé à bon nombre d’ancien. Je peux citer les barons Lelfenoir et Marick, avec qui nous avons d’ailleurs écrit un courrier au Grand Duc dans lequel nous évoquions nos craintes… à raison.

J’ai croisé la baronne Chikaka qui venait de se faire attaquer une première fois par la milice et l’armée de Milouse, et ce lors de la prise par les armes de la ville. Avec elle et quelques autres Vannetais j’ai passé ma journée à organiser une révolte afin de reprendre le pouvoir, nous permettant ainsi de gagner du temps si jamais une armée féale devait venir nous aider. J’ai par ailleurs conversé un certain temps avec le Prévôt des Maréchaux du moment, messire Taizo, sur comment nous pouvions reprendre la ville et attraper l’homme qui s’est livré à la traitrise.

En outre je suis parti faire un tour sur le marché et quelle ne fut ma surprise quand j’ai vu que des hommes que je ne connaissais pas bradaient des produits tels que du bois, du lait, des haches à des prix totalement dérisoires. J’ai rapidement compris que tous ces biens étaient des biens de la mairie, et je me suis hâté de les racheter afin de les redonner à la mairie en temps voulu. Le lendemain, quand l’actuelle duchesse Anastriana a repris les rênes de la mairie, il s’est avéré que mes craintes étaient une fois de plus fondées. La mairie avait été vidée de tous ses stocks, et une partie de la caisse avait été dérobée… des pertes qui se chiffraient à plusieurs milliers d’écus.

La nuit de la reprise de la mairie, en tant que membre organisateur de la révolte je me suis rendu auprès de l’édifice. La lutte fut terrible… d’ailleurs la baronne de Malnoë fut grievement blessée alors que Milouse s’était évaporé à l’occasion de ce chaos sans nom. C’est alors qu’un doute me saisit. Où pouvait bien être passé le traitre…

A dire vrai, il n’y avait pas trente-six solutions de fuite. Soit par voie terrestre, soit par voie maritime. Penchant pour la seconde solution, je me suis hâté de me diriger au port dont j’étais le chef. L’homme que j’avais désigné pour me remplacer le temps que j’aille à la mairie m’a alors certifié qu’un navire avait tout juste levé l’ancre. C’était la dame rouge. Pensant que l’ancien Dug de Cholet était à bord, j’ai avalé les escaliers de la vigie afin de voir qui pouvait être à bord du navire. Pas de Milouse sur le pont mais un fait très étrange. Je ne pourrais dire qui était le capitaine et tenait la barre, mais ce n’était pas une femme. Il faisait encore sombre, mais je pouvais voir avec ma longue vue qu’il s’agissait d’un homme. Lallie a évoqué plus tôt messire Albatrus… ce serait parjure de ma part de lui donner raison car je distinguais mal les choses. Le fait est que c’est étrange car le capitaine de ce navire était censé être femme, dame Soaz.. .
Voilà en gros tout ce que je peux dire sur les faits.


Il prit une pause, histoire de voir si l'assemblée n'était pas trop assomée par son récital... puis s'humectant les lèvres il reprit sur un ton suscitant de l'intrigue.

Maintenant j’aimerais me laisser aller à quelques réflexions si cela ne vous dérange pas.

Bon nombre de personnes ont tendance à mettre cette histoire sur le coup de la folie. Moi je pense que c’était un acte tout à fait réfléchi et conscient… minutieusement préparé. Messire Kurios a d’ailleurs apporté un élément en la faveur de cette théorie. Un fou ne réfléchit pas, il agit selon ses pulsions, et de ce fait il ne se rend pas forcément compte de ce qu’il fait. Là il a pris le temps d’écrire une lettre, d’avertir donc des personnes de ses intentions. Et mieux encore, il a réfléchi sur les conséquences : procès, défense, stratagème pour fuir, et j’en passe.
En outre, il y avait volonté de nuire à la ville. Oui la ville, pas seulement La Renarde. Sinon pourquoi vider les stocks de la mairie et amputer les caisses d’une certaine partie de ses fonds ? Ces éléments rendent ses actes d’autant plus impardonnables qu’ils étaient calculés. Pour achever ma dissertation sur le caractère de l'homme en question, j'ai en ma possession une copie d'une lettre publique qu'il a écrite à l'égard de la population bretonne:

Je pense que les choses sont on ne peut plus claires. Ses intentions sont viles et il menace ouvertement la sécurité de la Bretagne. Je donne bien du courage à ceux qui veulent défendre l'indéfendable.

Nouvelle et dernière pause.

Je vais pousser la réflexion plus loin.
Il n’avait que deux façons de fuir. La première par voie terrestre. Si c’est le cas, alors deux alternatives s’offrent à nous. Soit il est resté en Bretagne, se terrant, se cachant, et donc aujourd’hui il y serait encore… Soit il est parti. Mais dans ce cas, comment se fait-il qu’aucune armée ne l’ait intercepté alors que la régente du moment, dame Leyah de Bleizhmorgan, avait donné l’ordre aux armées de le pourchasser. Une armée frontalière l’aurait donc laissé passer sans rien dire ? Cela mérite peut-être une enquête en interne si c’est le cas vous ne croyez pas ?
Si nous ne remettons pas en cause la probité des armées, même celle de Rieux qui pourrait être celle avec qui Milouse a le plus d’accointance, et si on considère qu’il n’est pas resté en Bretagne sans quoi nous serions tombé sur lui tôt ou tard, alors c’est qu’il a fui par la mer. Ce qui d’ailleurs coïnciderait parfaitement avec le départ de la Dame Rouge qui s’est effectué au même moment. Dans ce cas il pourrait y avoir complicité de l’équipage de ce navire s’ils ne l’ont pas éjecté. J’ai parlé de dame Soaz.. qui était la cliente et la capitaine du navire, il serait peut-être bon de l’entendre celle-là.

Oui, dans tous les cas il est susceptible d’y avoir des complices… une armée ? Un équipage ?

Je pense que le vrai objet de ce procès ne devrait pas être la question de la culpabilité ou non de Milouse… Plusieurs centaines de Vannetais pourront le confirmer. Prendre une mairie et la piller aux yeux de toute une population n’appellent à aucune tergiversation. Il a commis un crime, point barre. Non, le vrai objet de ce procès et l’enquête à mener autour est : qui l’aurait aidé, comment, et quelles sont les peines que ces personnes encourent.

J’en ai terminé pour ma part. Si vous avez d’autres questions ou si la défense désire m’interroger…


Et Lemerco d'attendre la suite des événements.
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- Merci messire Lemerco pour ces éclaircissements dans cette affaire bien plus compliquée qu'il n'y parait de prime abord.

Répondant à la procureur.

- Dame meiline, j'ai bien noté l'absence de votre témoin, la dénommée Soaz. Ce témoignage aurait pu être intéressant au vue des dires du sieur Lemerco car elle aurait du mener la barque, si je peux me permettre.

Avec un brin d'agacement dans la voix,

- Enfin, nous patienterons pour entendre ou lire son récit.

Saisissant son marteau, il en frappa le bureau devant lui et de rajouter

BAMMMM!!!

- Poursuivons donc ces débats si instructifs.

Se tournant vers l'homme de bure

- Monseigneur Kurios, puisque vous êtes chargé de la défense du prévenu Milouse, avez-vous quelque chose à ajouter? Les témoins Lallie ou Lemerco sont à vous.
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"Kentoc'h mervel eget bezañ saotret"

Un sourire apparut sur le visage du juge.

Mon cher cureton, partie civile, accusation, péquin moyen, cureton borné chouchennisé, j'en oublie encore, nous avons représentées ici toutes les espèces de la race bretonne.
Je pense que ce qui s'est passé à Vannes est assez important pour qu'il y ait une transparence totale.
Ce ne fut pas tout à fait votre cas, mon cher "abbé" puisque vous n'avez pas pris la bienséance de prévenir au préalable nos services que le prévenu vous avez écrit.
Les éléments à charge ou décharge sont donc visibles par tous ici présent ne vous en déplaise.

Quant à la moralité de ce qu'il se passe en mon tribunal, ne doutez pas une seconde que j'en suis le garant et je vous invite donc à vous ôter cela de la tête, cela pourrait vous perturber pour mettre en œuvre votre défense.
Je ne souhaite vous voir diminué, votre client a sans doute besoin de toutes vos facultés et que votre esprit soit concentré complètement sur ce dossier * ajouta le juge avec un rictus que l'on aurait pu considérer comme malicieux.

Je souhaiterais également que les débats se déroulent dans le respect de chacun, donc rumeurs, ragots et autres quolibets, vous savez où vous pouvez les déposer afin qu'il n'encombre pas une enceinte juridique, .............. dans un cul de basse-fosse par exemple ou d'autres lieux qui conviendront bien mieux qu'un tribunal breton.

Ah et puis si d'autres choses vont vous surprendre, je ne saurais le dire pour l'instant, continuons nos débats et peut-être en effet que cela pourra alors arriver suivant les dires des uns et des autres.
Mais vous savez, moi, je ne suis pas devin mais bien juge et adepte de Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois.

Alors voyons un peu ce que vous avez à nous dire.......
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"Kentoc'h mervel eget bezañ saotret"

Alors que ce vieux débris de Kurios tentait une quelconque défense pour l'indéfendable traitre, une mouche avait pénétrée l’exigu tribunal et rôdait désormais dans la salle dans un bourdonnement fatiguant. C'était une mouche et pas des moindre, une grosse, bien noire, bien grasse et bien bruyante. A y regarder de plus près, nos yeux traitres auraient pu s’extasier avec plaisir devant les moirés de son corps bleu. Mais pour cela, encore fallait-il qu’elle se pose. Enfin, c’était ce qu’on pouvait appeler en somme, de la grosse mouche à « fange ». Mystiques et autres occultes y auraient vu là un présage, un augure, un signe du destin. Ils nous auraient bien vite abreuvés de leurs prédictions ou autre prophéties annonciatrices de ce qui allait bientôt suivre. Mais…

Mais grand bien nous fasse, nous ne sommes pas aussi superstitieux, et l’arrivée d’une mouche à crotte dans ce tribunal n’est pas le signe d’une quelconque apocalypse ou autre désidératas de vieil homme sénile.

Fouillons alors dans notre esprit logique. Qu’est-ce qui avait bien pu conduire une mouche de cette envergure à pénétrer un édifice aussi respectable ? Il avait s’agit d’un quelconque animal ou d’un être humain, la réponse n’aurait sans doute pas été aussi évidente. Après tout même le plus infecte des rats est doué d’intelligence. Pour la mouche, le doute n’était pas vraiment permis, cet insecte ne fonctionne qu’avec ses bas instincts. Ses instincts primaires qui consistent en trois points, tous très simples et pourtant vitaux :

- Se reproduire.
- Dormir, ou plutôt se reposer pour mieux se reproduire.
- Manger.

Il était tout aussi évident, que si la mouche avait pénétré le tribunal ce n’était certes pas pour se reposer. La seconde solution était de facto mise au rebu. Elémentaire mon cher Waston !
De même que si cette mouche, mâle ou femelle d’ailleurs nul ne le sait, avait voulu se reproduire, elle n’aurait pas été s’enfermer dans un tribunal étouffant où elle était la seule mouche vivante ! Il ne faut pas négliger la nature de toute chose ayant reçu le cadeau de vie A moins que dans un espace temps tridimensionnelle, les mouches n’aient plus besoin d’être deux pour pondre des œufs. Mais pour l’instant cette théorie n’avait pas été validée par nos charmants savants. Enfin il ne restait donc que la dernière, l’ultime théorie, la théorie la plus incontestable, la plus plausible, cette mouche avait faim. Attirée par je ne sais qu’elle effluve malodorante, la bourdonneuse adoratrice des déchets avait trouvé son chemin et désormais ravivait de son chant « céleste » les oreilles de nos « cons-jurés ».

S’étant peut-être trouvée fatiguée ou qui sait pour mieux scruter la pièce à la recherche de la becquetance, l’audacieuse s’était posée sur le barreau des « témoins, partie-civile, accusation et tant que nous y sommes juge et greffier », en bref là où se tenait notre rousse multitâche.
C’est alors que dans une semi-inconscience un index fendit l’air et vint s’abattre sur le petit corps de la bestiole. « Spouark » Un demi millième de seconde plus tard, ce qui auparavant était une parfaite réalisation de Mère Nature, se trouvait désormais réduit en une espèce de purée noirâtre. Curieuse, notre nuisible héroïne touillait avec intérêt l’étrange mixture qui collait l’extrémité de son doigt d’albâtre, quand soudain…

Essuyant précipitamment son doigt sur un voisin avec une infinie discrétion, la rouquine se leva pour répliquer. Après tout n’est-ce pas là le propre d’un témoin, surtout lorsque les questions lui sont directement posé.

- Hum… C’est bien à moi de parler ? Oui… Je peux ? C’est que… Vraiment ? Bon…

Elle toussota légèrement, croisa les bras dans son dos pour dissimuler l’index fautif et continua.

- Pardonnez moi par avance, je n’ai pas tout enregistré j’étais trop occupée à regarder les mouches voler. En soi c’est une occupation fascinante. Saviez vous que les larves de ces si petits insectes pouvaient tuer tout un troupeau ? N’est-ce pas absolument Merveilleux ? Si nous avions un peu plus de temps je vous aurais d’ailleurs volontiers éclairé sur la place qu’occupe la mouche dans notre société et notre rayonnante culture. Non pas les champs, la culture avec un grand C comme…C.. enfin ceci est une digression. Gast ! J’y suis affreusement sujette ces derniers temps, vous pensez que c’est grave ?

Plus sérieusement, lorsque j’ai entendu vos premiers mots j’ai inconsciemment occulté ce qui n’avait aucun intérêt dans ce procès…de ce qui en avait un. Du coup, je crois que la plus grande partie de votre discours est passé à la trappe de mon intellect que vous savez fort peu développé. J’espère que la Cours ne m’en tiendra pas trop rigueur. Dans le doute je vous ferais répéter.

La jeune femme se composa un air profondément contrit, avant de poursuivre.

- Est-ce donc là toute votre défense ? Normalement vous savez vous êtes censé apporter les preuves qui permettent de dédouaner votre « client ». D’ailleurs vous n’êtes à mes yeux l’avocat de personne. Il aurait fallu vous faire connaitre auprès du Juge bien plus tôt, d’ailleurs si je ne m’abuse vous n’avez pas de diplôme d’avocat. Or qui peut défendre un homme à part son avocat ? Enfin on va admettre que depuis quelques temps on se passe volontiers de ce diplôme pour aider la défense, que ça en deviendrait presque une coutume… M’enfin du coup je ne vois pas l’intérêt d’être officiellement avocat. Mais c’est une autre problématique vous en conviendrez. Donc dans l’hypothèse où vous êtes réellement son avocat je vais vous répondre puisque je suis là pour ça.

Tout d’abord je note que vous vous arrêter sur des points de détails ridicules, qui d’ailleurs sont honteusement déformés ce qui est d’autant plus ridicule. A titre d’exemple :

- Je vous rappelle mes propos exacts tout de même qui illustrent tout à fait votre manie de tout reformuler à votre sauce en ajoutant ou en retirant en l’occurrence ici, des mots de mes phrases.

- Je sais pas pour vous mais dans ma langue le terme « plupart » n’inclus pas « tout le monde » mais une « grande partie » nuancé qui plus avec « actif » ce qui réduit d’autant plus le nombre. Donc traduction de ma phrase : « Sur toute la population des vannetais, la majorité des actifs n’aiment pas Milouse ». ça fait tout de suite moins de monde à faire défiler dans cette salle n’est-il pas ? Mais si vous le voulez on peut les faire appeler, se sera amusant ! Ah mais oui…nous manquons de temps.

Ce qui me pousse à me demander si vous n’êtes pas sourd comme un pot, ou si votre subite surdité n’est pas en réalité tout à fait sélective.

Ce qui m’amène à dire que ça n’a rien d’ineptie et que c’est très facilement vérifiable. Et de quelle manière me direz-vous ? Tout simplement en lisant à voix haute la lettre de cet aimable EX duc de Cholet. Vous y trouverez si ma mémoire est bonne la mention « Ce que je voyais ici m’a conduis à agir avec fermeté contre des êtres que j’estimais malfaisants » Vous noterez l’utilisation du pluriel… Visiblement nous étions plusieurs à nuire à la bonne marche de la ville de Vannes. Ou peut-être devrais-je relever un passage qui m’a fait beaucoup rire « Il existe dans la ville un groupe d’hérétiques » « La_renarde et sa bande de malfrats ne sont que des menteurs et des tricheurs ». « Terrible scandale au sommet du pouvoir ». Quand on sait que « la plupart des vannetais actifs » Sont des membres de mon conseil municipal donc « au sommet du pouvoir »… vous comprenez pourquoi je peux facilement parler en leur nom.

Pour continuer dans la lignée du rire, j’espère que la Cours a remarqué qu’il y avait selon l’interlocuteur, une version différente. Milouse en a donné en réalité plusieurs, une différente à chaque fois en fonction de qui l’écoute afin de s’attirer au mieux ses faveurs. Et comment s’attirer celles de l’évêque que de lui fournir sur ce torchon de quoi nourrir encore d’avantage sa haine contre moi ? Car c’est un fait, Kurios rêve de me voir brûler pour hérésie, alors servons lui de l’hérétique au menu il n’en sera que plus heureux.

Milouse est rusé et j’admire je l’avoue l’aisance avec laquelle il trouve les points sensibles de chacun. Il est vrai que pour toucher un homme d’Eglise qui vouent une profonde haine aux druides, les taxer d’hérétiques est la meilleure manière de se faire bien voir de lui. M’enfin ne louangeons pas trop vite ce traitre, c’était quand même facile, Kurios ne se cache pas de ses opinions tout à fait extrêmes. Ou peut-être que je sous-estime ce cher Vicomte de Loyat, peut-être qu’il n’en croit pas un mot, mais que ce prétexte lui suffit pour cautionner la traitrise de cet homme. Aller savoir !

Ce qui reste tout de même le plus hilarant, je dois vous l’avouez, c’est la date de la lettre… Le 4 juin. Pour un acte absolument pas prémédité, c’était bigrement bien réfléchit ! Il avait même prévu l’avocat durant cette nuit. C’est fou ! Ah non pardon, c’est vrai que l’hypothèse du coup de folie ne tiens plus.

- Il faudra m’expliquer ici encore où est-ce que j’ai dis que c’était un complot contre BOMB. Débouchez-vous les oreilles cher Vicomte, ça urge comme qui dirait.

Par contre vous avez quoi comme preuves pour réfuter mes accusations ? Non parce que moi j’ai de quoi étayer mes dires mais vous ? C’est facile de pleurnicher un « c’est pas vrai », mais nous ne sommes pas en pleine campagne ducale ou à l’Officialité, nous sommes dans un tribunal, ce n’est pas avec ce type de remarques que vous allez défendre votre client. D’ailleurs je doute très sérieusement que vous ayez un quelconque élément de défense. Je ne sais même pas pourquoi on vous laisse les témoins…Pour la forme sans nul doute. Mais la vérité c’est qu’il n’y a rien à dire d’autre.

- C’est là donc la seule chose que vous ayez à dire ? Il a fait son devoir de breton dites-vous ? En usant de la confiance que le duché lui a accordé pour dépouillé une ville de ses biens et appauvrir la masse laborieuse ? C’est faire son devoir de breton… Diantre ! Si j’avais su sa plus tôt… J’aurais moins emmerdé le monde à tenter de moraliser cette Bretagne décadente. Si même l’Eglise tombe dans ce vice… Mais je suis mauvaise langue, je sais des ecclésiastes bons et censés, qui pour tout l’or du monde ne couvriraient pas un traître afin d’assouvir leur rancœur dans le but de… de quoi au juste ? Voir tomber une tête qui ne leur revient pas ? Vous n’aurez même pas ce plaisir parce que derrière vous, il n’y a personne.

- Traduction s’il vous plait. Pas compris… quels ordres ducaux. Quels conseils de Vannes..Quel rapport avec l’affaire du Fer ? Savez-vous de quoi vous causez ?

[quote= "Kurios"]J'aimerais donc vous poser des questions puisque c'est le but d'un contre-interrogatoire.[/quote]

- Enfin ! Mine de rien, après avoir déversé votre fiel, finalement on peut espérer un interrogatoire digne de ce nom, mais bon faut pas être trop enthousiaste avec vous, on déchante rapidement.

- Je doute fort de l’intérêt d’une telle question pour le déroulement du procès. Mais pour répondre très franchement, je m’y livre moi aussi à tort ou à raison. Souvent à tort d’ailleurs, que voulez-vous, je suis une femme. Mais quand bien même je m’y serais livrée durant tout le séjour de Milouse, le soir de la prise de Vannes je l’ai littéralement ignorée comme je l’ai dis à Madame le Procureur, d’ailleurs si vous avez bien écoutez ma première déposition avant de brailler au scandale, vous connaitriez l’évolution de mon comportement vis-à-vis de lui. Et moi…j’ai des témoins.

[quote= "Kurios"]Autre question... est-ce le portier qui l'a mis dehors ce soir là en taverne ou bien le duc qui est sorti seul de la pièce ?[/quote]

- Excellente question, c’est la question la plus intéressante que vous aurez posé. Je n’ai pas demandé à mon portier de sortir Milouse de force. Je jouis d’ailleurs d’une réputation sur ce sujet qui n’est plus à faire. En effet il m’arrive d’avoir recours à ce genre de procédé quand ma patience arrive à terme. Mais Milouse est sorti comme un grand de mon bouge, mon portier ne l’a pas touché. Et je sais que Milouse prétend le contraire. C’est donc ma parole contre la sienne.

- Mais ce n’est pas parce que je lui ai demandé de quitter la taverne dans l’instant qu'il s'est exécuté comme un bon chien docile, bien au contraire. Il ne l’a pas fait parce que je le lui ai demandé assurément. Il aime bien me dire « non ». J’ai expliqué que je n’avais pas adressé la parole à Milouse ce soir là autrement que pour lui demander de bien vouloir sortir. C’est bien parce que je ne lui parlais pas et que je ne réagissais pas à ses attaque qu’il est parti, pas parce que je lui ai demandé. Je présume que c’est pour ça, comme je n’avais pas de réaction il a dû se lasser. Enfin se lasser, il est allé essuyer sa frustration sur la mairie.

[quote="Kurios"]Êtes vous Milouse sous cette perruque rousse ? Parce que vous n'avez de cesse de parler en son nom... je trouve ça très déplacé. Êtes-vous sûre que Milouse pensait tout ce que vous dites ? Avez-vous la preuve ?

- Et vous avez-vous la preuve du contraire ? Quand bien même Milouse n’était ni las, ni frustré. Il a prit une Mairie, toutes les spéculations sont possibles, trop lâche il n’a même pas osé affronter la propre justice de son pays. Il a préféré publier des lettres de menaces à la Bretagne. Oui quel homme ! La vaillance et l’honneur même ! C’est vrai qu’on aura d’autant plus tendance à croire mon discours que celui que vous tenez qui est profondément absurde.

-Mais tout à fait, voici l’état du mandat enregistré par Milouse juste avant sa disparition de Bretagne. Notez que la plupart des objets présents dans le mandat de ce dernier se retrouvent étrangement dans l’inventaire de la mairie de Vannes. Preuve qu’il y a en effet eu transaction. Comme je le dis souvent à défaut d’un cerveau, j’ai une excellente mémoire, je connaissais par cœur l’état de ma mairie avant la prise de Milouse. Il n’a pas été difficile d’estimer les pertes. Et comme je l’ai fais savoir, l’état du mandat de Milouse suffit amplement à prouver qu’il a pioché dans les caisses. Et puis vous savez si je ne fut pas un CAM très reluisant, je n’ai pas à rougir de mon action de mairesse. Dans ce domaine là je peux allègrement dire que je ne suis pas mauvaise… D’ailleurs la ville va beaucoup mieux, merci de vous en inquiéter.

- Il vous suffit de vous référer aux états de Mairie… je crois que ça parle tout seul. A moins d’être d’une mauvaise foi qui n’a pas de nom. Mais on ne saurait taxer un clerc…d’être de mauvaise foi…

Large sourire.

- Vous avez dit tourte ?
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Je toussotais , chacun parlais à sa guise, un regard vers le juge qui ne réagissait pas.

- Bien, Bien, Trugarez, je vous remercie tous d'avoir développer vos pensées, vos voyances, vos croyances et tout et tout, sauf que pour l'heure je voulais juste que Messire Lemerco répondent à mes questions choses faites, à présent j'aimerais bien continuer sans que chacun interviennent à tout bout de champ !

Je soupirais, être Procureur n'était vraiment pas de tout repos. Je me retournais, celle que j'attendais, Leyah venait d'arriver.

- Leyah , je vous prie, ne vous installez pas si loin, j'aimerais que vous approchiez à la barre afin de répondre à quelques unes de mes questions afin de combler mes interrogations sur mes enquêtes en annexe.

J'attendais qu'elle s'installe et je repris la parole

- Je vous demande de vous présentez, de me dire les liens qui vous lient à Milouse dans un premier temps, de me dire également au sien du conseil ducal quel était vos fonctions et concernant les armées quel ordre avaient vous donné? Pourquoi avez vous fait bouger les militaires avant l'attaque? Quel rôle a joué l'armée de Vannes la dedans?

Un moment d'arrêt et je me tournais vers le juge.

- Monsieur le juge, je tiens à dire que damoiselle Soaz la capitaine du navire,apparemment, ne veut pas témoigner, j'ai contacté également Lilith la chef de l'armée de Vannes afin d'avoir des renseignement sur cette fameuse nuit et n'a jamais répondu à mes deux courriers et donc ne viendra pas.

Je me tournais alors vers Leyah

- Je vous laisse la parole.
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A peine arrivée pourtant discrètement déja debout et s'avançant vers la barre, faisant fi de tout ce qui se racontait d'autre, car a vrai dire , elle n'avait rien a faire des extrapolations.

- Je vous demande de vous présentez, de me dire les liens qui vous lient à Milouse dans un premier temps, de me dire également au sien du conseil ducal quel était vos fonctions et concernant les armées quel ordre avaient vous donné? Pourquoi avez vous fait bouger les militaires avant l'attaque? Quel rôle a joué l'armée de Vannes la dedans?

Toussotement

Bien .. Leyah Bleizhmorgan de Brocéliande, Commissaire au commerce et régente lors de la prise de Vannes par l'ancien duc de Cholet, également Vicomtesse de Montfaucon-sous-Cholet ce qui suffit je pense a donner le lien qui me li...ait à Milouse. Milouse était mon suzerain et ami, également mon mentor en économie, cela suffit amplement à décrire l'amitié qui nous lie.

Pour couper court a toute extrapolation vaseuse, rien ne me laissait présager que Milouse agisse de la sorte. Mes discussions avec Milouse ne comportaient que des longs dialogues sur le commerce, les mines, et l'économie en général et un soutien permanent d'un Suzerain à sa vassale croulant littéralement sous le travail, enceinte jusqu'aux dents, et épuisée.

Reprise de souffle

Il fallait remplacer la lance présente a Rennes prévue pour la défense de la capitale. Et pour également couper court au n'importe quoi ambiant, une lance présente en défense de la capitale, n'integre pas forcément une armée, mais reste simplement en alerte. Rester en alerte veut dire, vivre en campement, aller au verger ou a la mine une fois une certaine heure passée, si aucun ordre d'intégration n'est donné. Autrement dit, les soldats qui sont présents en capitale pour défendre, n'ont parfois rien a faire, mais sont présent en cas de soucis pour plus de réactivité. Une présence permanente est nécessaire, parfois l'alerte est donnée, l'intégration a la défense active se fait, parfois non, et les soldats reviennent bredouilles de combat mais remplis de paquerettes. Ce sont les aléas de la vie de soldat, on prévoit, mais parfois il ne se passe rien. Voila des années que c'est ainsi que cela fonctionne, je ne vois pas pourquoi certains sont a présent choqués de cette méthode.

La lance présente devant être remplacée en urgence étant donné une vague de brigandage sur Nantes et un nettoyage nécessaire, je suis allée moi même a l'état major, le capitaine n'étant qu'au statut de fantôme errant dans les couloirs, afin de voir qui pouvait etre le plus rapidement sur rennes pour prendre la relève, en posant simplement la question a Vannes. Réactivité exemplaire, en deux jours le tout était en branle et en route pour la capitale.

Vannes était avec Rohan , la plus proche, donc la lance pouvant etre le plus rapidement sur place, et la plus réactive. La lance présente a Rennes a pu repartir d'ou elle venait et ainsi suivre les ordres de leur supérieur , afin de voir a ce nettoyage de routes.

Le rôle de l'armée de Vannes ? Elle a fait son travail, elle est allée a la défense de la capitale, sa présence en la ville de Vannes n'aurait absolument rien changé a ce qui s'est passé. Une lance présente dans la ville n'aurait pas réussi a empêcher Milouse d'enfoncer la porte avec son armée. Tout au plus elle aurait facilité la reprise et encore pas vraiment puisque la reprise a été faite directement, mais de manière tellement cahotique que forcément il y a eu des dégats.

A nouveau une reprise de souffle et un léger raclement de gorge afin de s'éclaircir la voix

Ensuite pour couper court à toute diffamation exemplaire, en aucun cas je n'étais au courant de ce qui allait se passer, en aucun cas tout ceci n'était prémédité ou encore une sorte de complot nauséabond. Le jour où Milouse a défoncé cette porte, j'ai reçu un message me disant que la maire en place l'avait mis a la porte de la taverne, il était furieux comme jamais je ne l'avais vu auparavant du " manque de respect d'une gueuse envers un duc" pour reprendre ses termes, ce message disait également qu'il allait la " virer de la mairie" qu'elle " comprendrait ce que cela faisait de se faire jeter comme un malpropre" . Le temps de répondre a ce message et en retour je recevais un " trop tard" désabusé.

Lorsque j'ai eu la confirmation de cet acte, j'ai demandé immédiatement a ce qu'il soit fiché dans la liste d'ennemis des armées en présences sur le sol breton, et l'ai limogé du conseil ducal et de son poste de bailli. Le sieur Fulgence Deguerlace-Brocéliande l'a remplacé de ce fait à ce poste. Et j'ai également demandé à ce que le procureur le mette en procès une fois que nous avons su son armée détruite. Mise en procès qui semblait impossible car le procureur n'a pu mettre la main sur lui, ou sur tout autre messager pouvant lui signifier sa mise en procès.

Et pour avoir une armée assez forte au point de dégager les forces défensives en présence, c'est qu'il fallait s'organiser un minimum... s'où la préméditation non?

Demi tour de caboche façon torticolis

En étant chef de l'armée siégeant dans la ville, nul besoin de s'organiser un minimum, un ordre a la milice et celle ci passe outre du maire. Avez vous la moindre information que Milouse n'était pas seul à entrer dans le bureau du maire ? Sans compter les miliciens vannetais bien sur ... jouer sur ce fait pour prétendre a la préméditation , c'est une base totalement fausse.

Retour sur la juge

D'un avis totalement personnel, mais que je tiens quand même a énoncer ici, j'ai toujours condamné le geste de mon suzerain, je ne me suis jamais cachée non plus mon soulagement de le savoir en vie , le fessard entre deux chaises n'étant jamais confortable, je pense avoir agi au mieux des intérêts bretons en mettant de coté le coté affectif .

Je n'ai pas autorisé le retour de la lance vannetaise sur la ville de vannes pour plusieurs raisons. Même si c'était compréhensible que tous veuillent rentrer rapidement afin d'aider au mieux à la reprise de la ville, d'une ils seraient de toute façon arrivés trop tard, la reprise de la mairie aurait déjà été faite. De deux je ne pouvais consciemment dégarnir la capitale d'une lance complète alors que nous avions une alerte sérieuse qui se profilait à tel point que la milice bourgeoise rennaise a été lancée plus tôt que prévu , et que j'ai fait demi tour sur ma route afin de mener ma lance complète sur Rennes. Forcément nous ne pouvions annoncer ouvertement cette alerte à cette époque pour éviter un vent de panique qui finalement n'aurait servi a rien, cette alerte ayant été levée au bout d'une semaine. . Etaient présents pour la gestion de cette alerte, le Grand Duc, le Maréchal, Coldtracker, le Prévôt, Taizo , le tacticien Albatrus, les chefs d'armées présentes sur Fougères, Rieux et Rennes, Lancéor, Pit et Killdragon, ainsi que le maire de Rennes pour l'activation de la milice et le duc de Retz. Ca fait un paquet de monde qui pourra bien confirmer que nous étions en alerte et que le retour de la lance de Vannes n'était absolument pas possible.

Leger soupir de fin de monologue

Voila .. j'pense avoir tout dit, mais si vous voulez des éclaircissements ..
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