Melyna.
Paffff
Le bruit mat d'un corps qui d'une couche moelleuse se retrouve sur le sol froid mais surtout bien dur au petit matin ! C'est le visage non plus sur l'oreiller de plume mais bien sur le bois qui recouvrait le sol que Mel tentait d'ouvrir un oeil hagard. Ben zut alors c'est quoi cette blague ?
Ouille.... Sa tête est lourde, pourtant elle n'a pas tant bu la veille... Quoique... Doucement les souvenirs reviennent plus vite qu'un cheval au galop. Houla non pas de galop ce matin... bobo tête...
Retour en arrière à grande vitesse... non pas grande on va éviter !
Son arrivée à La Trémouille, Han, Ally, Aude et Ducho... Une première soirée bien arrosée et la première invitation du policier à pousser la porte toujours ouverte de son logis. Une nuit en catimini puisque couchée après lui et levée aux aurores pour chercher du travail. Et cette nouvelle soirée et son lot de rire. La brunette commençait à vraiment bien aimer cette ville et les zozos qui la peuplaient !
Retour au présent, Mel pouvait désormais dire que si on dormait moins bien dans le canapé au moins on s'en faisait pas éjecter ! Et dire qu'elle avait trouver trop aimable l'invitation de ce grand gaillard à partager sa couche !
Certes l'homme avait d'abord demandé la permission à ses amies de crainte que ça jazz dans le village mais après tout l'un comme l'autre pouvaient sans problème envoyer valser les mauvaises langues et Mel avait donc accepter d'échanger le canapé de la veille contre la couche du jour. Sauf qu'après le virulent coups de postérieur qui venait de l'envoyer rejoindre le parquet sous les ronflements du dormeur, elle se demanda si elle s'était pas faite avoir pour le coup !
Les cheveux en bataille, pas en bataillon bien rangés et ordonnés non !!! Le champs de bataille, le vrai ! Quand tout est parti en quenouille et que c'est la débandade générale , la narine frémissante et l'oeil revanchard, c'est à quatre pattes que la jeune femme commence sa journée. Le visage apparaissant au dessus du matelas de laine, le regard d'azur va se poser sur l'homme qui inconscient de la furie féminine qu'il vient de réveiller continu à se laisser bercer par les bras de Morphée.
Pfff et dire qu'elle s'est fait jeter pour un homme en plus !
La brune après s'être remis debout vient tirer sur la chemise toute tirebouchonnée par la nuit cherche des yeux ses vêtements. Inutile de se recoucher, pas envie de goûter à nouveau à cet étrange petit déjeuner servi froid ! Tiens en parlant de petit déjeuner.... Elle fallait qu'elle s'y mettre... C'était les termes du marché d'ailleurs, un lit confortable contre une cuisine alléchante. Enfilant ses habits, la brune plisse légèrement son nez comme chaque fois qu'elle a un doute. N'aurait elle pas un peu exagérée ? Il y a bien longtemps qu'elle ne sait pas trouver dans une cuisine ni tenue la queue... la queue d'une quoi déjà ? .... Ha oui !!! La queue d'une poëlle !
ZZZZZZzzzzzzzzzzz
Ben ça a le sommeil lourd à cet âge ! Allez hop direction la cuisine, au boulot ma grande !
Aussitôt pensé, aussitôt fait.... La cuisine...Lieu mystérieux par excellence pour la voyageuse habituée au salle des tavernes ou aux repas pris sur le pouce au hasard des chemins. Une flopée de souvenirs lui reviennent en mémoire telle l'odeur suave d'un gros bouquet de fleurs ! Sa mère, uvrant à préparer de quoi remplir l'estomac... pardon, le puits sans fond de son affamé de père, à croire que c'était une caractéristique typiquement masculine l'appétit !
D'abord ouvrir en grand la fenêtre pour laisser entrer l'air frais et le beau soleil qui se lève... Lui ! Puis fouille minutieusement des placards et descente dans la réserve... Hummm mais c'est que la brune devrait arriver à s'en sortir honorablement avec tout ça !
Un instant de réflexion devant tout ses trésors déposaient sur la table....
De la fleur de farine, un cruchon de lait, des oeufs; du miel, trois pommes, de la cannelle.... Une tarte aux pommes. Bon certes ça restait basique mais faudrait faire des courses pour pouvoir être plus imaginative. Tant pis le dormeur devrait s'en satisfaire pour son petit déjeuner.
Un brin de toilette pendant que le bois se consumait dans le four puis après avoir relevé ses cheveux et attaché un grand torchon à sa taille Mel se mit à l'ouvrage. Une jatte, y verser la farine, y ajouter un jaune d'oeuf, mouiller avec le lait et bien malaxer du bout des doigts.
Debout devant la fenêtre, le récipient serré par son bras contre son ventre, la jeune femme prenait un plaisir évident à mélanger délicatement les ingrédients en sifflotant un air étrange...
Y'avait plus qu'à espérer que le policier aimait les tartes aux pommes ... Bah sinon il pourrait toujours se faire cuire un oeuf !
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