Umiko
Son époux avait préféré ne pas entendre les quelques mots murmurés par une partie de la conscience dUmiko pendant que lautre partie se laissait aller à la découverte de ce qui scellerait à jamais leur mariage
Le mariage consommé, gênée, elle était restée silencieuse, ne réussissant pas à faire le tri dans ses pensées et ses sentiments.
Nul doute que Phelipe avait su se montrer doux mais si le fait quil ait connu elle ne voulait pas savoir combien dautres femmes avant y était certainement pour quelque chose, bizarrement, cela la dérangeait un peu désormais. Pourquoi donc ? Elle avait accepté de lépouser en sachant cela pourtant.
Il y avait également ce sentiment de devoir accompli dans des circonstances autres que celles qui auraient dû être. Malgré livresse due au vin, aurait-elle due être plus ferme et repousser son époux ? Cela se faisait-il seulement de repousser son époux le jour des noces ? Sétait-elle montrée faible ? Lui, sétait-il montré trop pressant ?
A tout cela, un autre sentiment, quelle ne réussissait pas à nommer, venait sajouter. Il était lié au fait quelle avait irrémédiablement perdu son innocence, que cela narrivait quune fois dans une vie, et que pour elle, cela serait à jamais associé à un lieu sombre et froid, au goût du vin et des pommes, la dureté de caisses de vin contre son dos, à un éventail large de sensations allant du fort agréable à la douleur.
Alors quelle hésitait à parler, à se remettre à discuter avec son époux, à peut-être lui faire part de son état desprit du moment, assez instable il faut bien lavouer, lui entendit du bruit dans le couloir et se remit à tambouriner à la porte. Cette dernière finit par souvrir, Maurin accroché à la poignée. Sen suivit alors un échange de phrases entre Phelipe et le valet, un échange quUmiko écoutait à peine, jusquà la remarque, malheureusement vraie, de Maurin à propos de sa robe.
Elle dit alors dans un murmure :
-« Oh, merci Maurin
Passez moi un peu de lumière je vous prie. » Regardant alors Phelipe : « mon cher époux, voulez-vous bien mattendre dans le couloir le temps que jarrange ma toilette ? Je ne devrais pas être longue. »
Se retrouvant seule dans lalcôve désormais illuminée, la vision des caisses de vin la frappa et elle ne put sempêcher déprouver de la honte
Mais elle navait pas le temps de se laisser aller. Elle arrangea donc sa toilette, essaya de réarranger au mieux sa coiffure et sortir rejoindre son époux, sans se retourner, mais le regard fiévreux.