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[RP] La petite fille aux allumettes

Blanche_
Bien longue était la route jusqu'à Gwened la Rousse. Bien plus encore pour ceux qui la parcouraient, si à chaque bruit de galop approchant, ils fuyaient dans le bas-fossé, mimaient un arrête au bord de la route, ou se camouflaient derrière les feuillages.
On aurait pu dire que depuis la trahison de son grand-père, sa fuite Doué seul savait où, sa destitution par le Grand Duc et son absence dans la vie de Blanche, elle avait bien du mal à aligner deux idées cohérentes.

Il était une fois une petite fille, pas si petite que cela en vérité, mais c'est pour l'histoire ; il était donc une fois cette petite fille, deux chevaux et sa suivante qui arrivaient dans la grande cité bafouée par son aïeul.
La petite fille n'était pas idiote, sans doute trop précautionneuse. Elle s'était imaginée souillée par le crachat de la vile populace, lynchée en place publique, et peut être même pendue par les cheveux jusqu'à ce que mort ou scalpage s'en suive.
Blanche était Griet, Griet était une grosse noble en robe polonaise, avec trois paniers que les lourdes cuisses se plaisaient à faire bouger en tous sens. Le corps entoure le thorax d'une prison sombre, et sous les tissus rouge sang, la poitrine généreuse se soulève régulèrement ; toujours fière, presque provocatrice, tandis que tintent les perles du pendentif à chacune de ses respirations.
Blanche était simple, effacée, un costume de suivante qu'elle portait sans laisser le rôle l'atteindre ; comme une princesse dans des vêtements trop humbles pour être crue. En fin de compte, elle avait travaillé le discours de la pimpante noble avec tant de ferveur, que la voir ainsi camouflée sous un lin raboté et sec sous les doigts était criant de contradiction. Aucun maquillage, le trop peu de couleurs éveillait presque l'attention. Simple, et sans doute plus jolie ainsi, elle était pareille au jour de son mariage, lorsqu'elle avait gagné la main d'Attila au sortir de la rivière.

Les portes s'ouvrirent. Capuchon rabattu sur son minois charmant, Blanche laissa savourer sa suivante son unique jour de gloire. Et Griet redressa la tête, victorieuse et rutilante, aussi fière que l'avait été Hélène en pénétrant Troie.

_________________
margot_wolback
[Savoir errer sans se perdre.]

Sombre était la mélancolie. Noires les pensées qui s'agitaient sous la blondeur. Plus d'envie, plus de motivation.
Elle attendait, sans même savoir quoi.

Pour la majorité des habitants, elle était simplement malade, un peu plus pâle que d'ordinaire. Pour son entourage, elle avait perdu le fruit de sa passion pour une ombre. Et pour quelques intimes, qui ne la jugeaient heureusement pas, elle passait là l'un des pires moments de son existence!
L'ombre, déçue et blessée du manque de confiance, était partie, loin. Et la blonde errait sans fin, rien ne semblait plus l'atteindre.

Elle avait reçu une missive de sa mère, qui même loin, se préoccupait de son avenir, et de ses noires humeurs.
Une rencontre prévue, l'obligation de faire bonne impression. Une issue à son désespoir, peut être...




[Du haut des remparts.]

Margot faisait sa ronde, comme toujours. Les portes de Vannes qui s'ouvrent, elle se penche par dessus les créneaux, pour observer ceux qui se préparent à franchir les lourdes portes.

Une noble bêcheuse, qui snobe le peuple qui l'entoure. Au vu de la carrure, elle doit avoir plus que son compte de repas par jour! Elle fait plus du double de la suivante! Haussement d'épaules, elle saura bien comment elle se nomme en consultant le registre.
La suivante attire plus le regard de la jeune fille, aussi blême qu'elle. Le regard éteint. Un élan de sympathie l'étreint, en voilà une aussi heureuse qu'elle même!

La blonde observe le couple dépareillé lors de son entrée dans la ville, elle saura bien où elles seront hébergées. Margot se sent attirée par la peine, ayant besoin de partager ce sentiment.

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Blanche_
[La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette]

Do not disturb.
Bordel, ça n'existe même pas, cette signalisation basique aux portes des auberges ! Passablement énervée, dégoutée par cette tenue qu'elle s'impose pour paraître dans le village, Blanche attend. Assise sur son trône dégarni, cette chaise vidée de son âme de foin et de ressort, ce squelette de meuble. Siège à la hauteur de la Reyne.
On vient la déranger, donc. Mais à chaque pas dans le couloir, chaque intrusion brutale dans la chambre, la gamine répond par un cri à vous hérisser les poils sur le dos. La réponse fait mouche, bientôt le mot est donné : ne pas déranger la dame du 13. Très fatiguée, presque hystérique. Elle aurait mordu le valet qui venait lui faire couler un ba... Ah ? Son chien ? C'est pareil.
L'accueil est de moindre richesse. L'auberge est bien vide, morne, austère, un retour au couvent qui s'impose de lui même, mais Blanche est loin de vouloir prier.
A quoi bon ?
Sa mère l'a abandonnée, Aristote doit le faire aussi, il n'y a de ciel clément sous les nuages qui l'entourent.


- On sonne Vêpres, Madame.
- D'accord, d'accord. prions.


Elle n'y met pas trop de cœur, le minimum pour lui assurer une place au paradis, si paradis il y a. Au moment des doutes, elle perd de sa foi, et se confier à Dieu devient aussi difficile qu'avouer ses fautes à un inconnu.
Les mains serrées ? Ça c'est facile.
Fermer les yeux ? Elle aime plutôt ça.
Genoux pliés ? Pas impossible.
Se taire un peu... Pourquoi pas.
Mais sa prière... Ça c'est qu'à elle. Elle y met tout ce qu'elle aime, ce qu'elle espère, tout ce en quoi elle croit. Et prie la Terre, de toute sa voix.
Pas le ciel ? Il l'entend pas. Pas le ciel ? Trop haut pour elle...

Elle s'est agenouillée sur le tapis qui borde le lit, sous le rayon de lumière qui s'engage dans la chambre. Un crépuscule qui se reflète au sommet de son front, tandis qu'elle garde les yeux clos et se met à prier.
Quand elle se lève, elle loue le jour. La vie, les monts et merveilles. Elle prie les roses, les lois, l'hiver qui s'en va, l'été les étoiles et la mer, Tréguier qui est si loin.
Et puis le Dode, inespéré. Mais toi le Ciel ? Est ce que t'es là ?
C'est sa prière païenne, son credo, sa profession de foi, ses vœux, sa confession, la supplique terrienne, tout ce qu'elle espère, tout ce qu'elle croit.
Et toi le Ciel ! Ecoute la !


Griet la coupe, lui appose une main fragile sur ce chapelet, ces perles blanches qu'elle caresse du bout des doigts.
- Vous allez être baronne.
Il a entendu.

[Adaptation d'un texte de C. Dion]
_________________
margot_wolback
[Un plus un qui font trois]

Toujours dans les rues. Il n'y a que là qu'elle se sent bien. Pas trop de souvenirs, noyée dans l'anonymat.
Un parchemin à la main, elle ne sait pas ce qu'elle ressent.
De la joie, certes, mais un insidieux désespoir. Elle a eu un petit frère.
Heureuse pour sa mère et Marick, triste de devoir attendre pour le prendre dans ses bras.
Et en même temps!! En même temps, flash back dans cette maison du fond des bois. La fiole à boire... Douleur, désespoir, sang... Souffrance physique et psychique. Tout ça pour quoi? Pour rien...
Elle n'a plus rien, ni vie dans ce ventre plat, si plat, ni amant pour réchauffer ses nuits.

Elle se sent vide la blonde, inutile. Pourquoi faire semblant? Qui donc essaye-t-elle de leurrer?

Sur la place du marché, les commères s'interpellent. La bousculade s'accentue. Même les étalages regorgeant de tissus ou de ceintures ne l'attirent plus. A quoi bon rêver?
Lisse, elle est lisse.
Pâle, tous les jours un peu plus.
Margot est bousculée, tiraillée, et fini par échouer au pied d'une taverne, assise sur un tonneau.

_________________
Maeve
[Cheveu sur la soupe - Ou rayon de soleil ?]

Dos droit, buste en avant, j'avance fièrement entre les étalages du marché, collée de près par ma suivante. Un sourire un peu niais d'au moins un kilobiniou de long est plaqué sur mon visage.
Et oui, ça y est. Demain, j'ai onze ans, et (presque) toutes mes dents ! Donc forcément, pour l'occasion, y aura un trop bon dîner au château... Et il sera en mon honneur ! A moi, rien qu'à moi !
Alors pour marquer le coup, et bah je vais acheter moi-même les tissus pour une nouvelle robe. Sans mère ni Isolde. Rien que moi, qui va choisir tout toute seule... Une première !
Je nage en plein rêve, parmi les étals plus colorés les uns que les autres ; ça sent bon, le soleil brille, les oiseaux chan...


Bondiou, 'pouvez pas vous écartez, ma p'tite dame ? Y en a qui travaillent ici !
- Eurk !


Passablement dégoûtée, je m'écarte vivement pour laisser passer la grosse dame et sa charette de bouse.
Où en étions-nous ? ... Ah oui !
Je m'approche d'un des plus gros étals, dévore le tout des yeux et lève l'index droit (signe pour Anelha, signifiant que ce que je vais dire est important ET à retenir).


Alors il me faut de CE vert là en beaucoup, parce que ce sera la base. Dessus je veux de CE rose là, de CE bleu là, et pis aussi de CE orange, avec en plus de la dentelle blanche du fond. Pour le col, le rouge d'ici est tout pile bien. Quart de tour droite. C'est bon, t'as noté ?
- Euh... Tout à fait, oui.
- Parfait ! On prend tout alors !
- Oui, votre mère va être ravie, je crois.


Anelha glissa un regard inquiet à gauche, à droite. Pourquoi donc ?

Mademoiselle, allez donc vous acheter une friandise avec ça. Gling gling ! Je m'occupe de parlementer votre achètement !

Ravie, j'attrape les pièces et m'enfonce, vraiment seule cette fois-ci, dans le dédale des allées. Je repère bien vite un boulanger qui me cède pour une grosse pièce un joli croissant tout chaud. Il a l'air content, le monsieur, et fourre très vite la pièce dans sa poche. P'têt qu'il la trouve jolie.
Moi, je repars, j'arpente. Je quitte le marché pour me promener dans les rues alentoures... P'têt que j'vais croiser Père, ou Marraine ! Mais non. La première bouille connue que je croise, c'est celle de Margot.


Youhou, Ma'goooot !

Je me précipite à la rencontre de la grande blonde, un sourire croissanteux aux lèvres. Un bisou sur sa joue, puis je bondis sur ses genoux. Non, je ne remarque rien. Pourquoi ?

Tu veux viendre à mon dîner d'anniversaire demain soir, diiiiis ?
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Blanche_
- Comment ça, descendre ?
Elle n'avait dit que ça, l'infâme. "J'ai envie de descendre". Et deux enjambées plus tard elle était là, dans ce couloir, ce ridicule petit couloir d'étage de l'auberge, où nul autre qu'elle ne pouvait passer tellement la place était petite... Et elle grosse.
- GRIET ! Je te parle ! Descendre, je ne veux pas descendre !

La grosse se retourne, sourire figée, éventail qu'elle pointe en avant comme un fléau vers sa proie. Elle est en colère, agacée simplement peut être, mais tout de même bien décidée à ne pas se laisser faire. Marre de ces manies, ces lubies de princesse, ces dépressions chroniques suite aux actes puériles de la Brignac.
Oui, Maewenn était une méchante fille.
Oui, c'était très vilain ce qu'elle avait fait.
Mais c'était LOGIQUE ! On ne fait pas un caprice parce que les méchantes sont méchantes, les idiotes idiotes, et les gamines puériles... Si ?


- GRIET ! Je ne veux pas descendre !
La môme suit tant bien que mal sa domestique, à lui tourner autour comme une abeille à sa ruche ; c'est l'instinct, la présence de la matrone et nourrice, celle qui petite lui donna le sein. Et la gamine aimant le sucre, elle ne se lasse pas de voleter en petits cercles pour retenir sa suivante, et l'empêcher de s'avancer plus encore.
Game Over.


- Madame, j'en ai plus que marre ! On se cache dans cette chambre depuis trois jours ! Trois JOURS ! On fait tout monter par valets, on ouvre à peine les fenêtres... Faut vivre un peu ! Alors je vis !
- Tu sors sans mon autorisation ? C'est pas vivre, c'est enfreindre les règles ! Et pis je veux pas, j'ai pas envie.
Viens, on retourne demain.

Les yeux marrons s'assombrissent. Et l'éventail sans prévenir s'abat au sommet de l'écervelée tignasse.
- AÏE !
- C'est pour votre mensonge. Vous l'avez dit hier : "On ira demain..." et avant hier ! Maintenant ça suffit !
Dans un cri, elle la pousse hors de l'auberge, tête boudeuse en avant, à peine préparée à affronter le soleil.

- Et tenez vous droite ! On vous regarde.
Sans la prévenir, elle lui agrippe le bras, et se dirige à grandes enjambées vers la taverne la plus proche.
Princesse et Margot qui trônent à l'entrée.

_________________
margot_wolback
Citation:
Youhou, Ma'goooot !


Une voix qui l'interpelle, la blonde relève la tête. Un feu follet, ravissant feu follet, rien de tel pour oublier les sombres pensées.
Un sourire arraché à la mélancolie, la partie semble gagnée.

Citation:
Tu veux viendre à mon dîner d'anniversaire demain soir, diiiiis ?


Une mini révérence, pas simple lorsqu'on a les fesses juchées sur un tonneau, mais la mini demoiselle n'y fera que peu attention, pas suffisamment attachée à la bienséance pour l'instant...


Demat Maeve.
Je suis contente de te voir ici. Mais dis moi, tu as grandi?? Une vraie demoiselle...


Venir à une fête d'enfant... Hmmm, au moins pas de risque de se faire briser le coeur. Enfants, enfants... Est ce vraiment le moment? Mais si ça ne l'est maintenant, ça ne le sera jamais. Elle est entourée d'enfants, celui de Lastree, son petit frère, l'Aurore de Cam... Et une grande petite demoiselle, qui la regarde avec des yeux brillants.
Une invitation? Un ordre déguisé oui. La miss n'imagine même pas une seconde qu'on lui refuse quoi que ce soit. La beauté de sa mère, et aussi tête de mule que son rouquin de père!!

Le sourire atteint les yeux, bien malgré elle.


J'en serais enchantée Maeve. Je mettrai une belle robe, pour ne pas te faire honte.
...


La voix qui s'étrangle au fond de la gorge devant le couple de femmes qui arrive dans le champ de vision. Si elle avait su...
Si elle avait su que la blancheur si terreuse appartenait à Blanche elle même. Mais comment? Pourquoi??
Elle était si brillante, attirant tous les regards. Envie ou jalousie des femmes, désir pour les hommes. Qu'a-t-il pu lui arriver, à celle que Margot admirait en secret?
Le cœur qui se serre. Il n'y a pas de malheur que chez soi...

Elle se relève, priant pour que ses yeux ne reflètent pas son désarroi. Se fond dans une révérence, plus vraie que pour Maeve.


Damoiselle Blanche.
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Maeve
Bah pourquoi que tu me ferais hon...

Hoquet. Mon regard a suivi celui de Margot.
Je reste bouche bée devant le duo qui nous dépasse.


B... Bele...

Tout s'effondre.
Comment est-ce possible ? Blanche, Princesse Blanche, LA Blanche. Sans bijoux, sans riches vêtements, trainée par sa propre servante.
Elle qui était toujours au-dessus de tous, qui connaissait la vie mieux que personne. La voilà réduite à la condition d'une vulgaire pauvresse.
C'est le monde à l'envers. Comment c'est possible ?
Ma lèvre tremble... Non, je n'y tiens plus. C'est trop.
Je fonds en larmes.


Mais pou'quoi Blanche elle est comme ça ?, parviens-je à hoquetter.
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Blanche_
- Arrête toi.
Quatre syllabes, et la suivante stoppe net ; muette de stupeur en constatant les deux vannetaises qui siègent devant la taverne. Mauvaise pioche... Dans la ruelle animée, il aurait bien fallu que son choix s'arrête sur une autre arène de folie, car sa petite princesse va se trouver fort mortifiée de devoir paraitre aux yeux des autres vêtue de cette façon. A moins que...

- Margot ! Je suis fort aise de vous voir !

L'herminée sourit doucement, clôt ses yeux fatigués pour se redresser ensuite de toute sa hauteur. Bien sûr elle n'est pas aussi jolie que de coutume, elle est pâle, semble plus fragile que jamais. Mais une once de fierté a regagné ce corps meurtri, et c'est un soulagement qui se dessine sur ses joues tandis qu'elle glisse ses mains dans celles de la Wolback.

- C'est joie que de croiser visage ami icelieu... J'aurais cru, considérant les circonstances...

Mais le bonheur des retrouvailles n'est pas unique. A ses pieds, l'adorée rouquine, qui semble bien malheureuse.
Outrée d'abord, Blanche croit à punition infligée par la blonde ; puis, réalisant que les yeux tristes se dressent vers elle, que c'est à sa vision que la mini-Duchesse pleure...
Le cœur se serre.
Elle ploie pour se mettre à sa hauteur, pupilles face à celles de son homologue roux, et lui caresse doucement la joue. C'est comme si elle sentait les tâches de rousseur sous son gant, et elle se rit d'ailleurs des similitudes qu'elle voit entre elle, et la jeune Maeve.
Blonde et rousse, mais tristes toutes deux. Pour des querelles et chagrins d'enfants, alors du bout des doigts elle efface les larmes, et embrasse la frimousse d'ange.


- Voyons, petite Maeve. Que vous ai-je dit à propos des Altesses ? Nous ne pleurons pas, souvenez vous.
Séchez vos larmes, ma Chérie. Cela gâche votre minois joli, et vous allez attrister vos amoureux.
Je crois avoir sucette dans mes bagages, seriez vous d'humeur à gagner la modeste chambre que je loue ? L'auberge est à deux rues d'ici.

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Maeve
Elle s'arrête, vient et parle avec Margot.
De ma hauteur, je vois que trop l'habit de Blanche... Pouah. Où sont passés les houppelandes hors de prix ? Les bijoux qui font "gling gling" ? Le parfum qui est tellement délicat masi qui se sent des lieux à la ronde.
Ca y est. C'est le début de la fin. Blanche... est devenue pauvre !
Horreur. Mes pleurs redoublent. Mais voilà que mon Adorée vient à ma rencontre, en ployant des genoux.


Voyons, petite Maeve. Que vous ai-je dit à propos des Altesses ? Nous ne pleurons pas, souvenez vous.
Séchez vos larmes, ma Chérie. Cela gâche votre minois joli, et vous allez attrister vos amoureux.


Aussitôt, je m'exécute, frottant fort des mes menottes mes jolies joues.
Blanche est toujours là, c'est la même, même si on dirait pas. Oui, elle parle pareil !


Je crois avoir sucette dans mes bagages, seriez vous d'humeur à gagner la modeste chambre que je loue ? L'auberge est à deux rues d'ici.
- Oh oui !


Ca fait trop longtemps que j'en ai pas mangé, tiens. Et puis... Peut-être que je pourrai comprendre pourquoi qu'elle a changé, Blanche.
Sans plus hésiter, j'efface définitivement les ultimes traces d'eau de mon visage. Un sourire, léger mais présent, est même apparu. Comme quoi, un traumatisme peut être vite oublié. Je m'apprête à suivre la suivante de mon Idole quand je m'arrête.


Et Margot ?
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margot_wolback
Citation:
Margot ! Je suis fort aise de vous voir !


Un sourire qui éclaire la pâleur. Au moins elle l'a reconnu.
Elle se relève de sa révérence, hésitant à fixer la demoiselle, remarquant que celle-ci semble se grandir imperceptiblement. Se pourrait il qu'elle retrouve sa majesté...


Citation:
C'est joie que de croiser visage ami icelieu... J'aurais cru, considérant les circonstances...


Les mains entre les siennes, Margot tremble de ce privilège. Est-elle aussi lisible que Blanche? Les expressions à fleur de peau. Une joie timide, visage qui se ferme en voyant Maeve pleurer. Il ne fait pas bon être son ennemie. Puis la peine de nouveau, et l'envie de réparer.

Margot laisse les deux princesses se retrouver, si semblables. Se reculant légèrement, adossée au tonneau qui lui servait de trône il y a peu.

Citation:
Et Margot ?


Joie profonde de ne pas se voir oublier par le feu follet, elle compte un peu pour quelqu'un. Ces deux mots mettent du baume au cœur, et elle en a bien besoin, pour vivre normalement.

Margot ne vous laissera pas demoiselle Maeve. Enfin, si demoiselle Blanche l'accepte.

Ce n'est pas que les sucettes soient irrésistibles, mais la blonde n'a pas envie d'être seule, de les laisser s'éloigner pour se retrouver face à son désarroi. Et puis, marcher dans les traces, respirer le même air que Blanche, pour en capter toutes les saveurs, donner du gout à la vie, un gout nouveau.

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Blanche_
Margot ?
Les yeux de lynx se resserrent, comme un étau autour de sa proie. Elle est là, fixe et immobile prête à bondir sur elle le moment venu. Tâtant du bout du pied la terre meuble sous ses chausses. Elle hume l'air, cette odeur douceâtre de viande en sauce qui jaillit hors de la taverne lorsque les battants sont rabattus.
L'instant est propice, et merveilleux. L'hermine bondit, griffes rétractées, répondant à l'audace par l'audace.


Nous ne laisserons pas Margot, demoiselle Maeve. Enfin, si demoiselle Margot l'accepte.

En contrat d'embauche implicite, la blonde tend son bras libre à sa nouvelle dame de compagnie. C'est comme vous voulez, demoiselle Wolback, semblent dire les gants fins.
Contraste criant entre cette tenue simple et le port altier qui s'en dégage. C'est comme si la poupée allumait une allumette, et que dans ses yeux rieurs un feu s'embrasait. Alors, mademoiselle Wolback ? Avez vous fait votre choix ?
Elle pince la bouche, mordille son entourage rouge, un peu. L'audace au bord des lèvres.

J'ai grande hâte de rentrer me reposer, voyez vous. Et la damoiselle Wolback m'est devenue... indispensable, d'une certaine façon.

Elle saisit la petite main docile de Maeve, la tient serrée un instant entre ses deux paumes, puis lui offre une liberté conditionnelle contre son flanc. Toujours cette amitié discrète, cette proximité d'avec sa protégée. Les gants glissent, la joie est presque palpable.
Dans le cœur de la petite blonde, un feu d'artifice.

_________________
Maeve
Margot ne vous laissera pas demoiselle Maeve. Enfin, si demoiselle Blanche l'accepte.
- Margot ?


Je me tourne donc vers Princesse, les yeux suppliants.
Alleeeeeeeeeeeeeez ! On s'amusera bien à trois aussi ! ... Je mijote sur place quelques secondes, quand vient la réponse.


Nous ne laisserons pas Margot, demoiselle Maeve. Enfin, si demoiselle Margot l'accepte.

Je souris, aux anges. Et tandis que Blanche offre son bras, moi, j'attrape volontiers ses mains. Enfin, ses gants. Je sens bien ses paumes à travers, mais c'est... frustrant. Alors pouf, je m'y aggripe ; et hop, je les lui enlève. Je les fourre... nan, en fait je les garde dans une main, l'autre tenant son homologue blanchesque.
Ah ! Comment c'est trop bien d'être de nouveau là, simplement, avec elle ! Combien envient ma place, à cet instant ? Beaucoup beaucoup, c'est certain.
Je souris et, impatiente, me tourne vers les filles.


Bon alors ! On y va ?

C'est pas tout ça, mais y a ma sucette qui m'attend !
_________________
margot_wolback
Citation:
Nous ne laisserons pas Margot, demoiselle Maeve. Enfin, si demoiselle Margot l'accepte.


Tiens, il y a de l'écho...
La blonde soutient les azurs qui cherchent les siens. Duel invisible, test d'embauche. Par dessus la tête de Maeve, qui ignore à quel point elle va être le lien, celui qui facilite l'approche.
Car malgré l'envie, malgré l'objectif clairement établi, il faut trouver l'occasion. Laquelle se présente. Ne pas la louper.


Citation:
J'ai grande hâte de rentrer me reposer, voyez vous. Et la damoiselle Wolback m'est devenue... indispensable, d'une certaine façon.


Prendre ou ne pas prendre...
Oser ou non. Mais elle a dit ce qu'il fallait, avec le ton nécessaire, qui fouette l'égo.
Le bras gracile se lie à celui qui se tend. Un petit hochement de tête, signe de soumission volontaire. Mais on ne sait vraiment qui se servira de l'autre pour revivre.
L'une a un port de reine, noblesse innée. L'autre a besoin d'être rassurée, de prendre confiance.
Margot s'accroche, légèrement, mais l'envie est bien là. Besoin d'une bouée de secours. Vivre autre chose, devenir une autre, plus sûre d'elle même... Indispensable...


Un sourire à Maeve, qui l'ignore, mais vient de rendre un service inoubliable à Margot. Quelle drole de groupe doivent elles faire les trois demoiselles, suivies de près par... Griet, Margot l'apprendra plus tard.
Blanche s'est redressée, son regard plein d'étoiles, qui trace un sillon au milieu de la foule. Personne ne lui résiste.
Et surtout pas les deux demoiselles qui l'accompagnent.

_________________
Blanche_
[Une rousse, deux blondes, et une grosse sucette]

Les gants ont volés dans les mains de la petite rousse, et Blanche n'a pu s'empêcher de lancer un regard interloqué à sa protégée. Qu...Quoi ? Qu'a t'elle fait ?
Elle a ôté les lambeaux qui maintenaient sa coquille en place ; et le corps, libéré de l'entrave de soie, semble sur le point d'exploser. Comme les joues qui se teintent de rougir sans plus se contenir, et le flot du sang à son visage qui bat un tambour guerrier. Une déferlante de sensations brimées vainquent ses dernières résistances, et la voila qui ploie sous l'ennemi, et se met à trembloter légèrement.
L'ennemi, dans sa candeur douceâtre, lui tend un regard honnête et simple. Maeve a l'air de l'aimer, l'ultime sourire devient un drapeau qu'on plante dans le cœur princier sans plus d'hésitation.
Blanche est une gamine sans affection, qui n'aime qu'elle-même, et son chien.
Blanche ne voue aux autres qu'un dédain indifférent.
Blanche écrase les inconnus sans aucun remord.
Blanche est une garce finie.
Blanche...
...Capitule.

Il n'y a plus de soleil, elle ne sait pas si ses yeux sont ouverts, ou si c'est parce qu'elle les a clos, qu'elle ne peut plus voir.
Mais de paupière fermée il n'y a aucune, elle est simplement exclue du monde quand les globes se gorgent de larmes.
La main de Maeve est serrée plus fort, puis la forteresse s'écroule, et elle glisse à genoux pour prendre sans plus de cérémonie la petite silhouette dans ses bras.
Griet a poussé un cri, de stupeur et d'étonnement, comme quand un enfant découvre une fleur qui la veille encore, n'était que bouton. Blanche s'est ouverte, et pour la première fois, pour la toute première fois, Blanche s'est laissée aller à pleurer en public.
La joue trempée se colle à celle de la Princesse. Et muées par le gré du vent, les tignasses rousses et blondes se rencontrent, et fusent dans une flamme unique.

Blanche a pleuré, et c'était la première fois.
Lorsqu'elle se redresse, certaine d'avoir choqué par son attitude les deux jeunes femmes, elle essuie à peine ses yeux, et se tient debout, plus fière que jamais.
Pas orgueilleuse, non. Mais l'éclat lui plus, et elle darde son déshonneur sous les yeux des autres, le prône presque au bout de ses bras. Histoire que tout le monde sache qu'elle n'en a rien à foutre, des rumeurs, des complots, des salaces commérages qui ont couru sur son dos.


Je suis désolée, j'avais une poussière dans l'œil.

Elle ne teste pas l'intelligence de Maeve et Margot ; elle sait que les deux ont compris, et puis, il sera bientôt temps d'expliquer à sa demoiselle de compagnie toutes ses erreurs.
Elle baisse les yeux vers sa robe, simple et laide.


Je me sens grosse et moche dans cette robe. Remontons dans ma chambre, s'il vous plait. J'ai besoin de me changer, et de redevenir princesse.

A Margot, d'une voix basse. Tenez moi, je vous en prie. Mes jambes ne m'obéissent plus.
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