Dimanche 13 décembre 1457
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la foret de broceliande (partie 2)
LA FORET DE BROCELIANDE ( partie 2)
Viviane promit à l'Enchanteur, une amitié qui saurait toujours demeurer forte et pure. Alors, il fit surgir, devant elle, un château somptueux, précédé d'une vaste pelouse qu'entourait un verger aux arbres chargés de fruits sûrs et sur laquelle des couples nombreux de dames et de seigneurs s'avancèrent aux accords d'une musique exquisément mélodieuse. Leur danse terminée, les couples s'évanouirent dans la forêt. Le château disparut
ensuite. Seul, à la demande de Viviane, le verger demeura.
Viviane était curieuse comme toutes les jeunes filles. Elle pria Merlin de lui apprendre le secret de ses jeux. Merlin y consentit, à condition qu'elle se donnerait elle-même à son plaisir.
- Je le ferai si vous m'enseignez tout ce que veux savoir.
Il lui apprit ainsi à faire couler un ruisseau en tous lieux qu'il lui plairait, à marcher sur un étang sans se mouiller les pieds.
Quand il l'eut satisfaite, il prit congé d'elle, après lui avoir promis de revenir bientôt.
A son retour, Merlin fut accueilli avec joie à la cour de Léodagan où l'attendaient Arthur et ses compagnons. Le roi de Carmélide ne savait toujours pas quels étaient les chevaliers qui, si courageusement et si gentiment, étaient venus se mettre à son service, bien qu'il les eût, à maintes reprises, invités à décliner leurs noms et qualités.
Il renouvela ses questions devant Merlin. Celui-ci lui répondit, en désignant Arthur :
- Si grand que vous soyez, il est encore plus grand. Nous courons tout le monde dans l'espoir de lui trouver une femme qui soit digne de ses mérites.
- N'ai-je pas ici, en ma fille Guenièvre, la femme la plus belle et la plus sage qui soit ?
- Elle ne sera pas refusée, s'il plaît à Dieu.
Léodagan prit la main de Guenièvre et, bien qu'il ignorât toujours ses titres, la plaça dans la main d'Arthur.
Merlin, reprenant la parole, déclara au roi que le gendre qu'il venait librement de choisir n'était autre qu'Arthur, roi des Bretons.
On fit les fiançailles. Dès qu'elles furent terminées, Arthur annonça qu'il se voyait dans l'obligation de s'éloigner pour quelque temps, car il lui restait encore des ennemis à vaincre.
Léodagan et Guenièvre s'inclinèrent.
Arthur et ses compagnons gagnèrent le Val Périlleux. Le roi de Bretagne y découvrit, toujours par l'entremise de Merlin, quinze épées merveilleuses. Il vit également venir à lui, le soir même, quatorze chevaliers, que conduisait Gauvain, fils du roi d'Orcanie.
Alors, devant le roi, les seigneurs, les chevaliers assemblés, Merlin conta l'histoire du saint Graal, le vase précieux dans lequel Joseph d'Arimathie avait recueilli le sang de Jésus-Christ au moment où, après sa mort, on le détachait de sa croix. Il exposa comment, de Judée, Joseph d'Arimathie avait transporté le Graal chez les Bretons du pays de Galles et de l'Ecosse pour, finalement, le déposer au château de Corbanie, sous la garde du plus jeune de ses frères, fondateur de la dynastie des Rois Pêcheurs, dont le dernier descendant, Pellehan-Pellès, donnerait le jour à une fille qui, elle-même engendrerait celui qui connaîtrait la vérité du saint Graal et achèverait les temps aventureux.
Ce récit avait été écouté avec autant d'attention que de respect. Merlin, finalement, s'adressa plus particulièrement à Arthur : il lui dit qu'il lui appartenait, maintenant, de dresser la table du Graal en mémoire de la Sainte Trinité et que, de cette table, il aurait grand honneur, car il en adviendrait moult merveilles.
- La table sera dressée au château de Carduel, en Galles, répondit Arthur, et, le jour de Noël, j'élirai les chevaliers qui auront le droit d'y siéger.
Fort de cette assurance, Merlin retourna en Brocéliande, auprès de Viviane. Ils eurent l'un l'autre grande joie de se revoir, mais elle, tout de suite, lui demanda de lui enseigner quelques nouveaux jeux : par exemple, de pouvoir endormir un homme à son gré !
- Et pourquoi voulez-vous savoir pareille chose ? questionna Merlin.
- Pour pouvoir endormir mon père, et ma mère quand vous viendrez me voir.
Merlin n'était aucunement dupe de la ruse de Viviane. Il se refusa tout d'abord à lui livrer son secret. Elle n'en parut pas chagrine cependant. Elle savait qu'elle arriverait à ses fins. Le dernier jour, il céda. Il lui donna trois mots qu'elle prit par écrit coeur qui avaient cette vertu que nul homme ne la pouvait posséder charnellement lorsqu'elle les portait sur elle .
Arthur obtint à quelque temps de là l'hommage de tous ses vassaux. N'ayant plus rien à redouter d'eux, il leur rendit leurs fiefs et il épousa Guenièvre.
Quand, le jour de ses noces, la future reine parut, ce fut un éblouissement. Elle était merveilleusement belle. Les plus somptueux vêtements que l'on eût jamais vus drapaient son corps. Sa robe tissée d'or traînait à plus d'une demi toise. Les fêtes durèrent toute une semaine. On y entendit les meilleurs ménestrels du pays. Les chevaliers coururent la quintaine. Les dames et les jouvenceaux dansèrent dans les salles du palais, décorées de fleurs rares et de tentures de soie.
Le neuvième jour, Arthur prévint ses barons de se préparer au départ, car, en compagnie de la reine, il désirait regagner son château.
Les rois Ban de Benoic et Bahor, qui n'avaient pas quitté leur suzerain depuis qu'il guerroyait contre les infidèles, obtinrent de rejoindre leurs domaines. Ils partirent, accompagnés de Merlin.
Ce fut grande joie chez eux quand ils arrivèrent. La nuit même, la reine Hélène conçut du roi Ban un enfant qui, plus tard, eût nom Lancelot, et la femme du roi Bahor, elle aussi, conçut, cette nuit-là, un fils lorsqu'il naquit, portait sur la poitrine l'image d'un lion couronné, ce qui fit qu'on le baptisa Lionel.
En quittant les rois Ban et Bahor, Merlin se rendit, pour la troisième fois, dans la forêt de Brocéliande. Viviane fit à son ami un accueil si chaleureux qu'il sentit grandir encore pour elle son amour. Elle connaissait déjà la plupart de ses secrets. Elle savait surtout qu'il était incapable de ne pas lui accorder ce qu'elle réclamerait.
Il fit surgir, pour lui complaire, à la place du lac, au bord duquel ils cheminaient, un, château plus merveilleux encore que le premier qu'il avait évoqué pour elle.
- C'est votre manoir, lui dit Merlin. Jamais personne ne le verra qui ne soit de votre maison, car il est invisible pour t out autre ; aux yeux de tous il n'y a que de l'eau. Et si, par envie ou traîtrise, quelqu'un de vos gens en révélait le secret, aussitôt le château disparaîtrait pour lui, et il se noierait en y croyant entrer.
Viviane ne cacha pas sa joie. Elle était vraiment femme et elle savait pouvoir se montrer impunément exigeante. Elle demanda à son ami de lui apprendre quelques autres de ces enchantements.
- Beau sire, murmura-t-elle, il y a encore une chose que je voudrais savoir : c'est comment je pourrais enserrer un homme sans tour, sans murs, et sans fers, de manière qu'il ne pût jamais s'échapper sans mon consentement.
Merlin qui devinait toute sa pensée lui répondit :
- Je vois bien ce que vous voulez. Votre but est de me retenir ici, mais je vous aime tellement qu'il me faudra bien vous obéir.
- Puisque je vous aime autant que vous m'aimez, ne devez-vous pas faire mes volontés et moi les vôtres ?
- La prochaine fois que je vous viendrai voir, je vous enseignerai ce que vous désirez...
Et Merlin fut obligé de se faire violence à lui-même pour retourner auprès d'Arthur et de ses compagnons.
Le jour de Noël qui suivit ces événements, il y eut grand festin au château de Carduel. Comme le repas se terminait, Merlin, avec la permission du Roi, prit la parole en ces termes :
- Seigneurs, je vous rappelle que le très saint Graal, où Joseph d'Arimathie recueillit le sang divin, a été transporté dans la Bretagne bleue. Il sera retrouvé par le meilleur chevalier de ce monde. Il est écrit aussi que notre roi Arthur doit établir ici même la table qui sera la troisième après celle de la Cène et celle du Graal. Cette table sera ronde, pour signifier que tous ceux qui s'y devront asseoir n'y jouiront d'aucune préséance. A la droite du roi demeurera toujours un siège vide en mémoire de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Qui se risquerait à le prendre, sans être l'élu, serait englouti en terre puisqu'il est réservé au Chevalier qui ayant conquis le saint Graal en connaîtra le sens et la vérité.
- Qu'il en soit ainsi, déclara Arthur.
Ces mots étaient à peine achevés qu'apparut, au milieu de la salle, une immense table ronde, autour de laquelle se trouvaient cent cinquante sièges de bois. Sur beaucoup d'entre eux était écrit en lettres d'or : " Ici doit seoir un tel ". Sur le fauteuil à droite du roi, aucun nom ne se lisait.
Arthur fit alors apporter et placer sur le milieu de la table les meilleures reliques que l'on put trouver. Gauvain prononça, au nom de tous, le serment solennel : que jamais dame, demoiselle ou homme ne viendrait demander aide à la cour sans l'obtenir et que si l'un des compagnons présents disparaissait, les autres, tour à tour, se mettraient sans arrêt à sa recherche, pendant un an et un jour.
Tous les chevaliers, d'une même voix, jurèrent alors sur les saints de tenir le serment exprimé pour eux par Gauvain. La reine, à son tour, demanda que les quatre clercs se tinssent toujours céans et consignassent par écrit les aventures des chevaliers. Et il en fut ainsi décidé.
Pour la quatrième fois, Merlin quitta la cour du roi Arthur. De longtemps on n'y entendit plus parler de lui.
Il était retourné à Brocéliande auprès de Viviane, et, cédant à sa prière, il lui avait donné les moyens de le faire prisonnier d'amour pour toujours désormais.
Merlin avait été ordonné chevalier par Arthur avant son départ de Carduel. Gauvain résolut donc, conformément à son serment, de se mettre à la recherche de l'Enchanteur, puisqu'il ne revenait pas. Il partit bien décidé à courir le monde et à le retrouver.
Un jour qu'il traversait une forêt, il rencontra une demoiselle qui chevauchait montée sur un magnifique palefroi. Perdu dans sa rêverie, il passa auprès d'elle sans la saluer. Pour un chevalier c'était une faute grave. La demoiselle lui reprocha son manque de courtoisie et lui dit que, par représailles, elle lui souhaitait de ressembler au premier homme qu'il croiserait.
Gauvain continua sa route, sans trop prêter d'attention à ce souhait. Tout à coup, il se trouva face avec un nain. Il le salua et poursuivit son chemin. A mesure qu'il avançait, il sentit ses bras et ses jambes diminuer de longueur et son corps se rapetisser à la taille de celui d'un enfant. Il comprit alors que, suivant le désir de la demoiselle, il était à son tour devenu nain. Il ne voulut pas, malgré son chagrin d'une pareille mésaventure, abandonner sa mission et il s'enfonça dans la forêt de Brocéliande.
Comme il arrivait auprès de la fontaine de Baranton, il s'entendit appeler par son nom et reconnut la voix de Merlin.
- Où êtes-vous - demanda Gauvain à l'Enchanteur. Ne pouvez-vous vous montrer, vous le plus sage des hommes -
- Dites le plus fol, car je savais ce qu'il m'adviendrait si je revenais ici, et je suis revenu.
Et il raconta comment, pendant son sommeil, Viviane l'avait enserré pour le retenir à tout jamais, et l'empêcher, à moins qu'elle le lui permit quelque jour, de retourner chez le roi.
Gauvain, désolé, se remit en route pour Carduel, de façon à y être de retour un an, jour pour jour, après son départ. En retraversant la forêt, il rencontra de nouveau la demoiselle qui l'avait enchanté. Elle était aux prises avec des chevaliers félons qui lui voulaient du mal. Gauvain fondit sur eux et, malgré la petitesse de sa taille, comparée à celle de ses adversaires qui étaient grands et forts, il les mit en déroute. La demoiselle se montra reconnaissante de son dévouement, et, sur la promesse qu'il lui fit d'être toujours courtois, elle lui permit de redevenir ce qu'il était avant leur première rencontre.
Gauvain arriva à la cour au jour prévu. Il fit à Arthur et à Guenièvre un long récit de son voyage, récit que les clercs couchèrent immédiatement par écrit.
La puissance et la gloire d'Arthur avaient atteint leur apogée. Cependant, pour les garder, le roi de Bretagne se voyait obligé de lutter continuellement contre ses irascibles ennemis, les Saxons, les Pictes et les Scots. Il en triomphait facilement, car de nouveaux chevaliers, vaillants autant que dévoués, étaient venus prendre place autour de la Table Ronde, où le siège réservé à celui qui aurait l'honneur et la joie de reconquérir le saint Graal demeurait pourtant toujours inoccupé.
C'est ainsi qu'Arthur combattit tour à tour dans 1'lle de Bretagne et en Armorique. Il débarrassa Tombelaine et le Mont Saint-Michel d'un géant qui les terrorisait. Il mit à mort, avec l'appui de saint Efflam, le dragon de la Lieue de Grève qui était bien le monstre le plus redoutable qui se fût vu en Armorique.
Au cours de ces chevauchées, il résida successivement dans son camp, auprès du Huelgoat, dans son château de Kerdhuel, bâti sur les plans de celui de Carduel, dont les murailles se reflétaient dans l'eau de l'étang que l'on voit toujours en Pleumeur-Bodou sur le chemin de l'Ile Grande et de l'Ile d'Aval. Arthur séjourna également dans le château de Joyeuse Garde, devenu le domaine de Lancelot, lequel, après avoir chassé les quarante géants qui l'habitaient, en avait fait un lieu de délice.
Lancelot, fils du roi Ban de Bénoie et de la reine Hélène, avait été, au moment de sa naissance, baptisé du nom de Galahad. Ses parents avaient dû prendre la fuite, parce que Claudas, roi de la Terre-Déserte, s'était emparé de leur château, par suite de la trahison du sénéchal Banin. Viviane avait recueilli Galahad. Elle l'avait élevé dans une retraite au fond du lac de Diane et avait exigé qu'il prit le nom de Lancelot.
Lancelot, par sa mère, descendait directement de Pallès, frère de Joseph d'Arimathie et dernier des riches Rois Pêcheurs. La gloire de reconquérir le saint Graal, suivant la tradition, devait donc lui revenir. Il en fut autrement.
Compagnon de Gauvain, frère d'armes de ses cousins Lionel et Bohor, et aussi de Perceval, Lancelot était, comme ce dernier, jeune, ardent et fort, d'une grande beauté et d'un caractère généreux et noble.
A l'âge de seize ans, il quitta, malgré ses supplications, la " Dame du Lac à qui il devait tout Et se présenta à la cour. Arthur et la reine l'accueillirent avec amitié et Guenièvre ne tarda pas à lui témoigner une tendre affection qu'il lui rendit.
Arthur avait vieilli. Certains, dans son entourage, désiraient qu'il disparût. Ils espéraient, en leur for intérieur, lui succéder. Cependant les événements ne tournaient ni assez vite, ni selon leur gré. Les serviteurs félons n'hésitèrent donc pas à sceller une alliance avec les pires ennemis de leur suzerain et tout particulièrement avec le roi c du pays d'où l'on ne revient pas ". Supposant que les difficultés extérieures ne suffiraient pas à abattre Arthur, ils essayèrent encore de jeter le trouble dans son esprit et dans son coeur. Ils lui firent entendre que l'affection de Guenièvre pour Lancelot était un amour coupable. Arthur refusa d'écouter la calomnie. Ce que voyant, les ambitieux déçus attirèrent la reine dans un guet-apens. Le roi " du Pays d'où l'on ne revient pas> la surprit et l'emmena en captivité.
Le vieux roi, désespéré, appela à son recours les chevaliers qui lui étaient demeurés fidèles. Gauvain, Perceval et Lancelot partirent à la recherche de la reine, décidés à mourir ou à la ramener. Les félons les attaquèrent et les séparèrent, si bien que chacun d'eux, après s'être défait de ses adversaires, se retrouva seul sur la route. Lancelot mena de rudes combats. Jamais son courage et sa patience ne furent à bout. Mais à l'issue d'une rencontre avec les partisans du ravisseur de Guenièvre, il découvrit enfin le château où elle était retenue prisonnière et la délivra.
Le retour de la reine et le triomphe de Lancelot constituaient un échec pour les coalisés. Ils n'en devinrent que plus audacieux. Ils n'eurent plus d'autre pensée que de provoquer un scandale qui rejaillirait sur Guenièvre, chagrinerait le roi et perdrait le " chevalier blanc -
L'amour entre Guenièvre et Lancelot avait grandi. S'il demeurait pur, il pouvait, aux yeux du monde, paraître coupable. Le roi lui-même, cédant aux instances de ceux qui ne cessaient d'attirer son attention sur la prétendue trahison de la reine et du chevalier, se résolut un jour à les chasser. La cour était assemblée et Arthur allait prononcer la sentence, quand il vit arriver Merlin accompagné de Viviane. L'Enchanteur démasqua les délateurs et convainquit le roi de l'innocence des accusés.
Les noirs projets des chevaliers félons échouaient donc une fois de plus. Ceux-ci, pourtant, ne se considéraient pas encore comme battus. Ils reprirent la lutte sur un terrain plus vaste. lis mirent à leur tête Medraud, le propre neveu du roi, et déclarèrent une guerre ouverte. L'ennemi se montra partout dès son entrée en campagne. La haine et la jalousie s'entr'appuyèrent. Les Saxons, les Pictes et les Scots donnèrent la main aux Norvégiens, aux Normands et aux Danois. Leurs nefs croisèrent en vue des côtes. Les soldats r épandirent la terreur dans les villes et dans les villages.
Arthur, malgré son grand âge, releva le dé passa en Armorique.
Un grand combat eut lieu dans l'île d'Aval, en avant de l'Ile-Grande, dont les falaises de granit blanc dominent la côte entre Trébeurden et Trégastel, à quelque distance de Kerdhuel. Arthur, grièvement blessé, aurait été fait prisonnier si les siens ne l'eussent emporté. Et il serait mort sans aucun doute, si la fée Morgane n'avait elle-même pansé ses blessures.
Quand les forces lui revinrent, Arthur manifesta l'intention de quitter l'île d'Aval et de prendre sa place à la tête de ses chevaliers. Mais il dut demeurer prisonnier de celle qui l'avait soigné et qui le faisait étroitement garder par neuf de ses fées. Il souffrit d'abord beaucoup de cette situation, contre laquelle son caractère se révoltait. Il pria Merlin de lui indiquer les moyens de réduire à néant les effets de l'enchantement qu'il subissait. L'ami de Viviane se rendit aussitôt à l'île d'Aval et, au lieu d'entrer dans les vues d'Arthur, à sa grande surprise, il lui recommanda la patience et la résignation.
- Rends-moi ma jeunesse et rends-moi mon royaume, supplia le roi de Bretagne.
- Je n'en ai plus le pouvoir, lui répondit Merlin.
- N'es-tu plus l'Enchanteur
- Je ne suis plus qu'un homme. J'ai abdiqué toute ma science dans le coeur de mon amie. En échange elle m'a donné toute sa tendresse. Fais comme moi. Détache-toi de la grandeur et de l'amour humain. Ton trône était éphémère. Conquiers, tu le peux, un trône éternel et en outre tu demeureras immortel dans l'esprit des hommes.
Le roi comprit toute la sagesse des paroles de Merlin. Il renonça à sa couronne pour qu'en fût ceint le front de Gauvain à la conquête du saint Graal, qui fut l'oeuvre du fils de Lancelot, lequel s'appelait du premier nom de son père Galahad à Guenièvre, l'épouse qu'il avait injustement soupçonnée.
Et c'est ainsi que, depuis quinze siècles, Arthur repose dans l'île d'Aval, en attendant que sonne l'heure où la Bretagne, ayant besoin de lui, le rappellera à la lumière.
Je vous souhaite une bonne semaine a vous chers lecteurs ....
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«¨`.¤ FLEURE ¤.´¨»
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L'éditorial vous informe que Laceter de Bellefort et Petite_Fleure seront absents pendant une semaine et vous souhaite une bonne continuation à vous tous et toutes!
[ De retour Samedi prochain normalement ]_________________
Moi j'ai besoin de ta tendresse, de tes baisers, de tes caresses.....