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[RP] D'Azur et d'Argent : cérémonie d'intronisation

Appolline




[ Lyonnais Dauphiné - Baronnie de Grignan ]


Faut il vraiment que j'emporte toutes ces robes?

Mais oui Damoiselle Appolline, je vous assure que votre plaisir était de collectionner les toilettes. Pour cette raison que vous en avez un bon nombre.
Bien Garance mais, d'après ce que mère m'a écrit, cette cérémonie sera en clairière et je doute quant à la facilité de ces tenues.

Appolline, jeune fille dotée d'un fort tempéramment avait du mal avec sa mémoire depuis la forte maladie qui l'avait tenue en la couche durant des semaines.
A son réveil, elle avait perdu énormémement: tragiquement son passé ne lui revenait pas et même le nom d'Azayes ne tira aucun frisson.
Alors quant elle reçut les missives de l'enlèvement de sa mère dont elle n'avait souvenir, de sa réapparition, des tortures qu'on lui avait infligées , elle sauta sur l'invitation de sa mère à une de ces cérémonies. Elle allait faire sa rencontre !


Malgré la perte de mémoire, il semblait que la toile familiale se refaisait autour d'elle : Aldraien sa marraine, Antlia sa mère, Samarel son grand père...
D'ailleurs, elle n'avait pu resister à cette demande : l'accompagner dans le Maine à la cérémonie d'intronisation.
Sur le chemin, elle en était sûre, elle pourrait refaire connaissance avec le père de sa mère. Elle en était secrètement ravie et un sentiment étrange logeait en son ventre en pensant à cette rencontre. Sa main caressait nonchalament un chien qui semblait lui être fidèle.
Que de choses, de visages à se réapproprier....


[ Lyonnais Dauphiné - Baronnie de Bourdeaux ]


Un noeud dans le ventre, elle fit le chemin en voiture à cheval vers le Château de son grand père. Il lui avait donné rendez vous chez lui, acceptant sa demande, ayant lui aussi reçu une missive de sa mère.
C'est impressionnée que la Blondinette passa le pont levis, les gardes, la cour intérieure puis le perron afin de rejoindre les appartements de son grand père.
Ce qui s'y dit alors n'interessera qu'eux, mais c'est bien après qu'ils resortirent, chevaux fin prets pour l'expédition, direction le Maine!.


[ Le Maine- Le Mans ]

Fière aux côtés de ce grand père si charismatique sans oser le lui avouer, elle menait sa monture d'une main sure à son grand étonnement. Comme si en vérité elle avait fait cela depuis toute petite. Elle découvrait des facettes de sa personnalité au fur et à mesure des jours écoulés.
Le Mans, la clairière se dressait devant eux. L'endroit où se déroulait la cérémonie était indiqué par des torches devant une palissade de piquets qui délimitait le tout.
Alors elle s'avança, fébrilement dans ses pantalons et chemise impeccables vers cet endroit qui renfermait sa mère. Elle avait espoir de la reconnaitre et de commencer a nouer ces liens qui avaient disparu de sa mémoire.
Appolline se fit une place, fébrilement dans la foule se trouvant autour de la scène centrale, cherchant du regard une masse de cheveux identiques aux siens.


[ Edit : correction de lieu ]
Semnos
Le camp proche de Laval

Le vif avait été relevé de la lance qui devait monter la garde le soir même, il avait donc vaqué pendant la journée, profitant d’un peu de temps libre pour refaire un point sur ses récentes blessures. Il semblait que malgré la peau claire et les quelques rigidités dans les muscles qu’il ressentait encore, tout commençait à rentrer dans l’ordre. Ironique de se dire qu’il n’aurait pas forcément tenté d’allumer une forge mais qu’il n’aurait pas hésité à dégainer en cas de besoin. Cette pensé lui arraché un rictus désabusé. Il n’avait même pas réussi à se défendre seul contre une troupe de vauriens, en venant d’Artois…

Enfin le passé devais rester là où il était, pour l’heure, il avait mieux à faire. Pendant que les autres préparaient leur ronde du soir, il avait commencé par prendre un peu de repos afin d’être au mieux pour la chevauché, puis il avait entrepris de rassembler des affaires pour chacun, s’occupant autant de prendre un peu de fourrage que de remplir une ou deux gourdes de plus. Qui sait si la fatigue n’aurait pas son mot à dire à leur place au moment du départ.

La nuit se passa et lorsque ceux qui étaient de garde revinrent comme des ombres dans les premières lueurs du jour il se redressa, sortant des ombres.
Le départ se feraient bientôt, mais pour l’heure, certains avaient besoin de dormir un peu, le Vif attendit donc de les voir se diriger vers leurs tentes pour prendre la direction de l’écurie de fortune. Là il pris soin de chaque monture, après tout ils en auraient besoin car ils allaient leur demander beaucoup dans la journée à venir.
Cela fait, il rassembla quelques provisions, dont un peu de fromage blanc, du pain et quelques rares fruits qu’il apporta aux autres, en commençant par Bess. Il trouva celle-ci éveillée, comme il l’avait vu revenir mais s’abstint de commentaire avant de continuer sa ronde. Qu’il approuve ou non, ce n’était pas son rôle de le dire.

Une heure plus tard, peu avant midi, tout le monde s’était rassemblé pour le départ. Le loup dont Bess était accompagné tournant à ses côté. Semnos le regarda un instant, soupirant avant de chasser un passé trop lointain de ses préoccupations, puis il s’était mis en selle, la cape azur tissé de la Licorne d’argent jouant sur son épaule gauche. Il n’avait pratiquement jamais pu la porter comme les autres pour ne pas qu’elle se prenne dans la garde de la claymore qui pendait dans son dos.
Puis enfin ils avaient quitté le camp, laissant pour une nuit le soin aux habitants et à leurs hommes le soin de protéger leurs murs. Peu savaient que la majorité des licornes devaient prendre la route, cela devrait aider aussi.


[Sur la route]

Sans précipitation mais en maintenant un rythme soutenu, c’est ainsi qu’il avancèrent. Quelques discutions de temps à autre mais chacun gardait une part de son attention sur ce qui les entouraient. Ils avaient volontairement évité de passer par les grands axes fréquentés, mais rien n’empêcher de tomber sur des ennuis en route.
Sans se refuser à une conversation, le Vif s’était peu à peu perdu dans ses pensées, profitant d’une des premières chevauché digne de se noms avec d’autres licornes.


[Dans la clairière]

L’arrivée du groupe ne pouvait passer inaperçu dans le soir. Le bruit des sabots martelant le sol puis les chevaux et leurs cavaliers sortant d’entre les arbres, leurs capes laissant la licorne d’argent jouer librement dans leur dos.
Ils furent accueillit, et Semnos leur en fut grès, par deux hommes d’arme sur la défensive. Ils tenaient leur rôle, mais cela n’empêcha pas le cavalier de laisser son cheval piailler un instant à l’écart en balayant les parages du regard. Précaution sans doute inutile mais en d’autres circonstances il aurait laissé les autres mettre pied à terre pour faire un tour d’inspection. Il n’en fit rien et alla attacher brouillard avec les autres, le dessellant pour lui accorder un peu de repos. Il laissa un peu de fourrage à chaque monture puis entrepris de suivre les autres qui avaient pénétré dans l’enceinte.
Au passage il inclina le buste, une main sur le cœur devant MarieAlice, avec un léger sourire. Il était parfois plaisant de revoir certains visages.


Si vous voulez bien m’excuser, j’espère pouvoir discuter un peu une fois la cérémonie terminée, mais je vais tenter pour une fois d’être à ma place à temps…

Un dernier sourire et il s’effaça, continuant vers l’intérieur de la clairière. Comme beaucoup il fut saisi par la scène. Ils n’étaient pas les premiers mais la mise en place avait du demandé des efforts considérables. Le lieu n’imposerait pas la même ambiance que la salle du chapitre, mais il laisserait une trace indélébile dans les esprits, ca il n’y avait aucun doute. Une majesté et une note mystérieuse que les murs de pierre n’auraient pas rendu en d’autres lieux.

Promenant son regard autour de l’estrade et des bancs, il vit la seule personne qui semblait attendre en ces lieux que les autres arrivent. Inutile de chercher qui se cachait sous la capuche dont les ombres masquant le visage. S’il n’y avait eut qu’une chose à voir, le Vif aurait volontiers occulté la silhouette révélant une erreur au niveau du bras et de l’épaule… une blessure… pour ne se concentrer que sur la canne. Celle-ci il aurait pu la reconnaître sur un champ de bataille à force.
Il s’avança entre les rangées de bancs, saluant et échangeant un bonjour avec les quelques personnes auprès de qui il passait. Arrivé devant les bancs où s’étaient placés les premiers errants, il ne lui restait que deux rangées de bancs. En toute logiques cavaliers et chevaliers de l’ordre, vu leur nombre pourraient aisément s’y disposer…

Avant de s’engager entre les rangées, il mit un genou à terre en direction de l’estrade. Le conseil n’était pas présent mais elle était là et il lui adressa donc ce salut, le poing droit refermé sur le cœur comme a son habitude. Cela fait, il s’assit sur les bancs, attendant l’arrivée des autres frères et sœurs.

Le temps passa, les nouveaux arrivants se plaçant rapidement. Le grand maistre aussi qui patienta, regardant lui aussi les gens arriver et se placer.
Puis la clairière commença à se calmer, le flux des arrivants s’étant tari… la cérémonie commença.

Les paroles du grand maistre étaient adaptées au lieu mais virent bien vite les noms qui faisaient flétrir un peu de joie dans le cœur du Vif. Ceux qui avaient quitté les rangs, abandonnant leurs serments. Il avait été trop prêt de les briser, ne s’en estimant plus digne dans un passé lointain aujourd’hui, pour ressentir de la colère. Il ne restait souvent que tristesse lorsque ces noms étaient énoncés. Aujourd’hui même un chevalier faisait parti de ces noms…
Cela annonçait généralement le début des intronisations, mais aujourd’hui, le Perplexe laissa la parole à la capitaine qui se tenait non loin. Pour les regards extérieurs, cela pouvait paraitre normal, pour le cavalier, cela sortait de l’ordinaire peu commun des cérémonies. Son regard clair se posa sur la capitaine et il attendit.
Samarel
les jours filaient à une vitesse croissante, sable s'écoulant entre les doigts, impossible à retenir, ne laissant qu'un gout d'inachevé. l'écossais avait l'impression que tout passait de plus en plus vite. les conseils ducaux, les affaires de cours et de politique. il arrivait à un moment ou il se disait qu'il était pris dans un engrenage qui risquait de lui faire oublier ou étaient les vrais priorités ; quelles étaient elles ? lui qui avait dévoué son existence pendant près de trente ans à combattre l'anglois pour le compte de la couronne de france avait fini par se détourner du pouvoir royal et avait atterri en dauphiné. las ! les vieux démons l'avaient rattrapé et il s'était investi corps et âme dans la vie de la société, tant et si bien qu'il faisait partie du folklore local désormais et que tout le monde pensait qu'il avait toujours vécu là. mais vivait il parfois pour lui ? le devoir, toujours et encore le devoir...

le vieux baron se regardait dans un miroir d'argent poli en ce matin de printemps. et lui ? quand pensait il à lui ? depuis quand n'avait il pas jouté ? chassé ? ou tout simplement flané en compagnie de celle qu'il aimait sans autre but que d'etre vivant pour elle ? et sa fille ? et sa petite fille ? lady était en voyage depuis des lustres et il ne l'avait pas vue depuis des mois. pire, il était sans nouvelles. Quand à appolline, elle avait beau être à quelques lieues de bourdeaux, à grignan, il ne l'avait pas vu depuis qu'il lui avait proposé de l'anoblir.


messire ! messire !

qu'y a t'il jehan ?

un pli pour vous. le cavalier est déjà reparti. il avait l'air très pressé.


samarel décacheta la missive. il ne connaissait pas le cachet de l'expéditeur. sa mine s'assombrit alors qu'il lisait le courrier. lady était blessée. en vie mais gravement blessée.

faites mander dame fridhilde. que l'on prépare mes bagages. je pars immediatement pour le maine.

l'écossais prit une collation sur une tablée dressée dans la cour du castel avant de partir lorsqu'un cavalier arriva à nouveau. décidément, c'était le jour des nouvelles. après les présentations, celui ci lui remit une missive de lady l'invitant à le rejoindre à un chapitre de la licorne. rassuré, l'écossais différa son départ et prit le temps d'organiser son voyage. il partirait à la fin de la semaine.

le lendemain, à nouveau, un coursier vint en bourdeaux afin d'apporter un courrier cette fois ci de sa petite fille. celle ci lui annonçait etre devenue totalement amnésique et ne plus avoir de souvenir mais avoir reçu la meme invitation que lui et lui proposait de faire route en commun. profondément troublé, le vieil écossais invita sa petite fille à venir le rejoindre afin de traverser la france de concert. les retrouvailles furent étranges, et douloureuses d'une certaines manière. sam était heureux de partager des moments avec appolline mais celle ci ne semblait avoir gardé aucun souvenir. c'était la meme, sans etre la meme. il avait beau lui rappeler certains moments, certaines conversations, anecdotes, ou lui conter à nouveau l'histoire de la famille, rien n'y faisait. le voyage fut une redécouverte. comme si d'un coup, tout le passé était effacé de l'ardoise et que les deux êtres redessinaient leur relation. sam espérait trouver à nouveau sa petite fillotte.

après plusieurs semaines sans encombre, l'équipage du baron arriva en vue de la bonne ville de laval. ils prirent pour point de chute une auberge situé non loin de la cathédrale de la sainte trinité. il étaient arrivé 2 jours avant la date du chapitre, ce qui leur permi de se renseigner sur la localisation exacte ou il allait se dérouler. sam était curieux de découvrir celà. il ne connaissait des licornes que lady, sa fille, qui était un stratége militaire émérite qui avait été formé sous sa tendre férule, et julios, l'ancien général du languedoc qui avait porté l'ost de cette province avec talent et clairvision jusqu'à ce qu'il se fasse remercier. depuis, les problèmes étaient apparus. la licorne avait là deux etres exceptionnels.

le grand père et sa petite fille arrivèrent en fin d'après midi dans la clairière. sam regardait un peu partout, cherchant sa fille, ou une connaissance.

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[
Cerridween
[Du Haut de l'estrade]

Prête pour le grand bain?


Elle a sourit…. Simplement.

Prête… peut être plus que jamais.
Tout semble si naturel maintenant. Tout. Même sa charge ne lui pèse plus sur les épaules. Elle est pleinement Maître. Elle est pleinement Capitaine ce soir. Elle est pleinement Licorne. Il est loin le temps où elle avait reçu son écu et qu’il lui semblait si lourd à porter. Il semble un souvenir, presque doux, lorsqu’elle se revoit agenouillée recevant son collier. Aujourd’hui son poids est infime sur ses épaules. Sa canne est une extension de son bras. Sa cape noire une deuxième peau. Loin sont les orages de l’hiver qui se sont déversés, les querelles, le doute. Elle ne ressent plus de colère ni de déception.
Non.
Ce soir elle respire… la plénitude.

Le regard qu’elle lance à l’assemblée qui arrive petit à petit, personne ne le verra. Il est presque tendre celui qu’elle jette aux bancs qui se peuplent d’une foule de mantels arborant le même signe de reconnaissance. Les ressentiments ne sont plus. Tous là ou presque. Soudés. Entre deux villes. Pour un comté.

Elle fait quelques pas en arrière pour laisser la place et la lumière au Grand Maître, ami Perplexe de longue date. Toujours aussi prolixe et orateur, ce cher duc… elle sourit encore pour elle et en écho à leurs vieilles chamailleries qui étaient l’expression personnelle de leur affection mutuelle. Si les écuyers les voyaient parfois…


Je laisse désormais la parole à celle qui a organisé cette campagne, le Capitaine Cerridween de Vergy.

Petit regard en coin vers le Grand Maitre, le fusillant au passage même si le sourire est toujours présent. « Va donc t’asseoir vieux croulant de cour, comme d’habitude » semblent dire les émeraudes lorsqu’il passe à sa hauteur. La Pivoine noire prend une seconde pour mettre son masque de circonstance, celui de capitaine avant de faire quelques pas pour se placer au centre de l’estrade à quelques pas des escaliers. Sa main valide enlève la capuche noire pour laisser son visage apparaître.

Frères et sœurs, mainois, amis…

Je ne pourrai redire avec la même emphase ce qu’a déjà si bien exposé le Grand Maître... la plupart d’entres vous savent que je suis avare de compliments et généreuse en corvées.

Elle sourit en coin en parcourant du regard les bancs qui s’offrent à elle.

Je n’aurai qu’un mot. Fierté. La fierté d’avoir été ici et d’avoir eu ce soutien de chacun à sa mesure et selon ses moyens dans un but commun en défendant des valeurs que nous arborons par loyauté. Car vous savez plus que quiconque, Licornes, ce que cela veut dire. Vous ne venez pas ici en quête de titres ou de solde ou de grâces. Vous ne venez chercher que la sueur et le sang. A tous ici, le devoir nous tient lieu d’épouse et l’honneur de maîtresse ! Vous n’avez cherché ici en récompense qu’un insigne qui n’offre rien de plus que la fierté de le porter. Vous êtes en cela les plus fidèles du Royaume car vous n’avez rien à gagner et tout à perdre. Rappelez vous en, Licornes, toujours. Vous êtes les biens les plus précieux de la Couronne car ce que vous faites n’est pas soumis au profit. Rien ne fut éclatant ici. Pas de prise de villes. Pas de grands discours. Pas de conquêtes. Juste le silence d’un travail difficile. En étant les boucliers et non les lames, vous avez construit. Des cendres et par votre abnégation de tous les jours, vous avez permis la renaissance. Et pour cela, vous méritez le respect.

La maître d’arme alors s’incline.

Au conseil du Maine, je voudrai aussi dire ma gratitude. Nous n’avons pas été tendres nous ne vous avons pas ménagé. Nous avons même parfois– un sourire pointe sur le coin des lèvres de la Pivoine – élevé un peu la voix. Mais vous avez mit votre ego de côté, vous avez écouté et surtout entendu les conseils, pour le bien de chacun dans le même but que le notre. Puissiez vous continuer dans la voie de la sagesse et vous rappeler ce qui a été dit… sachez que la Licorne se souviendra avoir été respectée. Une fois n’est pas coutume…

Elle reste là dans sa cape licorne qui vole légèrement sous le vent du soir avant de prendre une voix forte qui peut s’entendre de l’entrée.

A ceux qui ne savent pas, sachez que l’ordre de la Licorne demande abnégation et patience. Peu sont ceux qui prennent la route de la chevalerie et arrivent à gagner tortil, collier et écu. Il en va de l’excellence de nos rangs. Ceux qui décident de venir entre les murs de Ryes et de porter notre emblème s’engagent par serment et dans une vie faite de chemin, de sacrifices, de remise en question et de service. Ils sont cinq aujourd’hui a avoir le courage, la chance ou la folie de vouloir s’engager sur cette route ardue et sans fin.

Que ce présentent devant moi Phil, Boucanier, Rheanne, Shiska et Adrian !


Les émeraudes scrutent l’ombre de l’entrée sud et l’arrivée des impétrants. Ils vont remonter l’allée entre les bancs, venir gravir les marches jusqu’à elle et s’agenouiller.
Avant de prêter le serment qui va les lier à la Licorne.
Un serment lourd qui se veut indéfectible.
Pour devenir écuyer et apprendre à servir avant tout la justice avec honneur et bravoure.

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Boucanier
Il était la a attendre, aussi décidât il de mener son cheval a l’écart et de l attacher solidement a un arbre
Retournant devant l’entrée il scruta la foule immense qui continuait a arriver, auparavant il avait vu
Et répondu au sourire de Ciaram sa sœur toujours avec lui pour le travail; même Eragon l’avait salué
Dans la foule il reconnu aussi Phil avec qui il avait fait un bout route ensemble pour rejoindre la Licorne a Blois,Phil attendait lui aussi hors de la clairière

Le Grand Maistre achevait son discourt et la tout devenait limpide pour Boucanier quelques choses
Les concernant aller ce passer ici dans cette clairière, il avait sa petite idée mais n osait l espérer
La nuit été maintenant bien la et ces torches qui éclairaient cette foule avait quelque chose de surnaturel de magique ; mais grâce a sa foie envers Aristote, il savait qu’il pouvait aller en paix et que tout cela n’en pas une œuvre du malin.il en avait pour preuve tout ces bancs ou été assis habilles des couleurs de la Licorne ses frères et soeurs de Ryes, il avait sa chef Alethea qu’il avait vue un peut avant tout était normal rien juste une beauté étrange et peut commune.

Le discours du Grand Maistre était termine mais l’avait profondément touche et toute sa vie il se rappellera que rien n’est acquis même pour un chevalier, la route sera longue et il lui faudra s’armer de beaucoup de courage et de patiente, pour l’heure il était la, écoutant cette fois la Capitaine parler de la grandeur de la Licorne
La Capitaine, il l’avait déjà croise a la forteresse mais jamais n’avait parle avec elle juste une commande clouée sur la porte de la tannerie il continua a écouter quand soudain son nom fut prononce, a l énonce de son nom son cœur s’arreta de battre un instant, il regarda autours de lui, non! C’était bien lui Boucanier

oui c est pour toi

Il se ressaisit vite et enfin entra dans la clairière le pas rapide, bien droit la stature imposante, mais au fond de lui il était aussi petit qu un enfant de dix ans regardant devant lui il grimpa l’estrade et une fois ces compagnons près de lui il se mit a genoux.
Dans sa tête les souvenirs se bousculaient une image, celle du chevalier Silec s’imposa devant ses yeux il été absent mais dans son cœur il était la, car c est grâce a lui, lui le chevalier qui l’avait conseille et guide pour faire sa demande pour entrer dans l’Ordre il aurait aime que physiquement il soit la
Mais cette triste image fut vite chassée par la joie et la fierté mais aussi l anxiété d’être l’a genoux attendant de prêter serment à tout jamais pour servir la Licorne

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vice prevot
Philipe_de_massilia
Ses frères et soeurs prenaient place au fil du temps.
En fait, il ne connaissait pas grand monde, pour ainsi dire personne.
Bien installé sur son banc, il avait cru apercevoir une silhouette connue, mais qui semblait mal en point. Il y avait beaucoup de monde debout encore et il n'eut pas la certitude que c'était bien le cas.
Lorsque tout le monde fut à sa place, il écouta attentivement le premier discours de Grand maistre.
N'ayant pas la teneur de cette réunion, il comprit donc ce qu'il en était.
A quelques lieues de la ville du Mans, cela lui sembla parfaitement logique.
C'est ensuite le capitaine qui fit un discours empreint de fierté, gorgé de motivation et d'assurance.
Il faillit même avoir une attaque lorsqu'il entendit le prénom " Phil" être prononcé.
Phil, son surnom, comment le Capitaine pouvait-il être informé?
Un moment de panique parcouru tout le corps du vétéran.
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'était pas préparé à çà.
Un large sourire illumina son visage, lorsqu'il vit un de ses frères se lever et qu'il entendit le nom de Phil.
Son coeur se remit donc à battre normalement enfin presque.
Machinalement, il passa sa main droite sur son front.
Sa main sentit deux petites gouttes humides.
Faisait-il si chaud que cela?

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Phil1
Pour faire passer le temps, Phil1 vida à petites gorgées sa petite gourde de rosé d’Anjou.
Il commençait à peine à se sentir un peu euphorique, sans plus, juste ce qu’il faut pour se mettre à philosopher sur l’existence en général.
Refaire rapidement un point sur ce qu’il avait vécu à Ryes depuis son entrée dans la forteresse.
Les images de bons et de moins bons souvenirs se succédèrent.
Une pensée émue pour son mentor, le feu Capitaine Deny. Pourrait’ il un jour, ne serait-ce lui arriver à la cheville ?

Il se concentra sur le discours du Grand-Maistre Nith et celui du Capitaine Cerridwen qu’il avait pu entendre même en dehors de l’enceinte où se trouvaient déjà les autres Licorneux.
Un peu étonné, d’entendre son nom de prononcé par le dit Capitaine, il laissa son heaume près de son destrier et se présenta à l’entrée où il salua Marie-Alice, Rems et Alfgard qui le laissèrent passer.

Une majorité des membres de l’Ordre était assise sur des bancs délimitant un chemin menant à l’estrade.
La beauté de cette vision s’estompa de son esprit pour laisser place à la pensée de sa tâche à accomplir, mais il pensa que cette scène serait gravée à jamais dans sa mémoire.
Evitant de paraitre trop gauche, il s’avança d’un pas qu’il espérait résolu et digne vers cette estrade.
Faire honneur à l’Ordre était un des objectifs de sa vie. Avoir du sang bleu coulant dans ses veines était une chose, mériter de l’avoir en était une autre. Ne point faillir, lui semblait une bonne devise.

Que ce chemin lui sembla long à parcourir. Il lui sembla reconnaitre de dos quelques personnes au fur et à mesure de sa progression. Que ce chemin lui sembla long à parcourir. Il lui sembla reconnaitre de dos quelques personnes au fur et à mesure de sa progression. Il s’arrêta auprès de sœur Ewaelle à qui il remit son épée avec un signe de tête, nul besoin de paroles, ils s’étaient compris tous les deux et il repris son parcours en se concentrant sur sa marche.

La sueur commença à perler sur son visage et son cœur se mis à battre plus rapidement.
Il aurait préféré mener un assaut les armes à la main plutôt que subir ce chemin de croix, mais courage se dit’il, l’Ordre ne forme pas des mauviettes.
Il gravit les marches de bois de l’estrade qui grincèrent sous le poids de son armure et s’agenouilla à coté de frère Boucanier.

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Phil1 de Valois
Seigneur de L'Agord
Le plus vieil homme d'armes de la forteresse
Ex Escuyer de feu Deny du lavoir de Murat (pour info...)
Mariealice
[Entrée sud, la principale, celle qu'on évite pas...]

La cérémonie commençait, les arrivées allaient désormais se faire au compte goutte et l'attention pouvait se relâcher un brin. Surtout que les hommes de Léard mis à leur disposition s'acquittaient parfaitement de leurs charges. Discrètement, Marie fit signe aux deux écuyers de s'approcher d'elle et leur indiqua de donner la liste à ces derniers.

Une fois cela fait, elle se rassit sur son rocher, sortit de sa besace des dés, trois exactement et les invita à s'asseoir près d'elle. A voix basse et d'un air de conspirateur, elle murmura.


Vous connaissez le cul de chouette?*

Deux têtes se secouèrent en mesure, lui tirant un sourire amusé. Quel rythme ils avaient ces deux-là.

Alors c'est un jeu de dés. Vous allez voir, c'est très simple. Je vais vous expliquer rapidement comment l'on fait.

Rapidement qu'elle avait dit. Si les deux écuyers avaient su à quoi s'attendre, nul doute qu'ils auraient alors trouvé une excuse valable pour repartir au turbin sans la mettre en colère. Et oui, la brune enceinte n'était pas chose aisée à manier et pas plus à contenir si énervée.

Faut arriver à faire 343 points. La règle est simple. Chaque joueur lance deux dès (les chouettes) puis après, le dernier dès (le cul), chacun son tour. Une fois les trois dès joués, il faut compter les points faits par le joueur.

Jusque là vous me suivez?


Hochement de tête, en mesure, etc...

Après il y a différentes figures. Je m'explique.

Il y a la chouette. C'est-à-dire que si, sur les trois dès, il y a une paire de dès, alors on appelle cela, une Chouette. Par exemple : une paire de trois -chouette de 3 -, de quatre - chouette de 4 -, etc... Pour compter, il faut savoir qu'une Chouette vaut le carré de la Chouette, c'est-à-dire qu'une chouette de 1égal 1 point, de 2 égal 4 points, de 3 égal 9 points, de 4 égal 16 points, de 5 égal 25 points, de 6 égal 36 points.

Il y a aussi la velute. L’addition de deux dès est égale au troisième dès. Par exemple il y a un 2, un 3 et un 5. C’est une velute de 5 puisque 3 plus 2 égal 5. Une velute vaut le double du carré de son carré, c'est-à-dire que velute de 2 vaut 8 points, de 3 18 points, de 4 32 points, de 5 50 points, de 6 72 points.

Vous me suivez toujours?

En attente des réactions, vu que c'était trèèèèèèèèès loin d'être fini... Les pauvres je vous dis....

[*Kaamelot for ever]
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Shiska
Le monde avait défilé à l'intérieur de l'arène pour rejoindre son sein et prendre place avant la cérémonie. Des personnes connues, d'autres moins, à dire vrai le loup n'avait pas vraiment fait attention aux divers venues des invités du soir. La tête était basse sous le capuchon, le visage devenu invisible sous le tissus noir et quelque peu usé du vêtements. Seules les mains de l'homme, que l'on pouvait sentir quelque peu crispées, bougeaient encore à allure régulières. Frottant l'une contre l'autre comme pour un rituel.

Dans sa tête c'était le déluge, les souvenir qui repassent en masse, les phrases ou les mots qui avaient marqués sa déjà relativement longue vie raisonnaient dans sa tête. Les êtres chers qu'il avait rencontré au cours de ses pérégrinations, d'autres beaucoup moins chers mais qui hantaient d'autant plus ses souvenirs.

L'amour des femmes passées dans sa vie. La haine des hommes et de leurs travers...
La mort comme une ombre qui a tout engloutis. La vie qui surgit dans les pas du mot « père ».
Les joies et les peines qui forment un tout unis. Les pertes déclenchant la traversée du désert.
La renaissance connue dans les pas d'une amie, d'une sœur devenue louve malgré son caractère.
Cette voix qui s'élève lorsque tombe la nuit... l'empêchant de dormir, bousculant ses repères.
Cette présence qui repousse comme un phare le maudit, apaisant le vieux loup au creux de leur tanière.
Ô toi qui pénètre les pensées du grand loup, touche du bout des mots les frasque du passé
D'une vie harassée par de nombreux à-coup qui encore parfois reviennent le hanter.
Lorsque seul dans son cœur prendra place le dégout, laissant l'esprit fragile à une occasion franche,
Alors soudain viendra frapper l'ombre d'un coup profitant du chaos pour assoir sa revanche...
Aujourd'hui pourtant l'esprit du grand guerrier est en passe de s'inscrire dans un nouveau départ.
Celui d'une nouvelle famille à dompter avec foie et dévotion envers ses devoirs.


le devoir nous tient lieu d’épouse et l’honneur de maîtresse !

D'épouse et de... hein..? Attendez y'a un truc qui va pas... il va se marier bientôt il peut pas avoir une autre épouse... quand à parler de maîtresse alors là ce n'est même pas la peine ne serais ce que de concevoir la possibilité matérielle et immatérielle éventuelle de penser à une maîtresse.


En étant les boucliers et non les lames, vous avez construit...

Ahhh oui d'accord on est plus dans les pensées... L'esprit du loup revient à l'instant présent, captant des bribes du discours qui est en train de se prononcer à l'intérieur de l'enceinte. Bien sur on entend pas très bien de là où il est. Assez bien pour pouvoir comprendre le sens du discours mais pas assez pour pouvoir faire un résumé complet. De plus la visibilité est assez réduite, les gardes et les murailles de bois empêchant une réelle approche visuelle de l'estrade. Shiska se relève néanmoins, venant bomber le torse et croiser les bras sur celui ci tout en faisant face à l'entrée. Non loin de là un petit groupe semblait prendre part à une activité d'entrainement intensif de gardes: le jeu du cul de chouette où encore « la marche de l'enfer des cerveaux lents ». Un cruel et frustrant exercice de mémorisation camouflé derrière un banal jeu de dé.

Que ce présentent devant moi Phil, Boucanier, Rheanne, Shiska et Adrian !

Il se mit en marche presque machinalement, empruntant les pas plus ou moins excités d'autres personnes appelés en même temps que lui. Toute trace d'anxiété avait disparu en lui, comme par magie. La longue cape noire le suivait comme une ombre, accentuant l'impression de puissance qui se dégageait de sa démarche. Son visage caché sous sa capuche ne déviait pas de son but, l'estrade. L'homme droit à l'allure imposante marchait au milieu de l'allée de sièges comme dans un tunnel qui l'amènerait au centre de l'arène. L'arrivé jusqu'à l'estrade lui parut d'une longueur interminable, comme si le temps avait suspendu son cours l'espace d'un instant, chacun de ses pas raisonnant sourdement dans sa tête. L'ombre encapuchonnée s'affaissa alors, venant mettre genoux à terre alors qu'une main ferme vint retirer la capuche de sa tête.
--Loryane_
[ Oser ? Ou repartir ? ]

Dans les clairières du Mans, une jeune fille vêtue d’un mantel sombre, capuche sur la tête, marchait d’un pas affairé. Des rumeurs parvenaient de la ville voisine comme quoi une cérémonie allait se dérouler, une cérémonie dite « d’intronisation » de l’ordre royal de la licorne. Elle se devait de voir cela avec ses yeux, curieuse comme elle l’était.
Elle avait laissé derrière elle son frère et son père, elle se sentait différente d’eux. La mort d’une personne n’avait pas affecté son double, son jumeau, tandis que pour la demoiselle, il en fut tout autre. Point eu l’occasion de rencontrer cet être issu du même sang qu’elle, et surtout, elle pensait à sa mère. Oui, il lui fallait un subterfuge pour lui parler, un simple vélin n’est pas assez grand pour exprimer parfois un ressenti, et l'occasion était trop belle. Une invitation envoyée de par sa mère trainait dans une de ses poches mais elle ne pensait pas qu'elle servirait au final.

Plus elle se rapprochait, plus elle vit de la lumière qui provenait de torches. Cela devait certainement se dérouler içi lieu.
D’un pas discret, elle avança et remarqua une femme enceinte qui devait certainement garder l’entrée, affairée à expliquer les règles d’un jeu.

La jeune fille sentait son cœur battre fortement dans la poitrine, depuis combien ne l’avait elle plus vu ? Certainement depuis un mariage. Et là le doute s’installe… Etait-ce une bonne idée que d’être venue ? N’es ce pas une lamentable erreur qui pourrait chagriner la personne concernée plus qu’autre chose ? Allons donc, là voilà qui s’immobilise l’espace d’un instant.

Puis finalement, elle prit son courage à deux mains, enleva sa capuche, dévoilant ainsi sa chevelure brune ondulée, et ses yeux bleus puis se présenta rapidement à la femme enceinte étant de garde sans donner son prénom ni son appartenance,en indiquant juste que deux membres de sa famille se trouvaient en cette cérémonie, et en présentant l'invitation.

Une fois cette formalité accomplie, elle retient son souffle, remet en place sa capuche sur sa tête, et se dirige dans l’allée et prend place à côté d’une autre jeune fille à la chevelure blonde qui semble avoir le même âge qu’elle. Elle la salue d’un « bonsoir », elle et le sire qu’il l’accompagnait.

Non loin se tenait assise la personne recherchée, elle la reconnu parfaitement de dos avec sa chevelure aussi brune que la sienne, et plus loin encore, un autre visage qui lui paraissait familier. Déjà trois hommes se trouvaient agenouillés attendant certainement d’être intronisés. Elle pouvait qu’imaginer ce qu’ils devaient ressentir précisément, pourtant l’instant lui paraissait solennel.

Sagement, elle assisterait à la cérémonie, ne pouvant pourtant pas s’empêcher de jeter quelques brefs regards à sa mère. Elle avait déjà travaillé son argumentaire quand elle se retrouverait face à elle, se doutant que cette dernière serait des plus surprises de la voir voyager seule sans son frère
Erwelyn
Ses yeux fixent le plafond. Les vêpres ont sonnées il y a peu, et depuis lors ses iris se sont ancrées sur cette poutre en bois qui traverse le plafond de sa chambrée. Voilà quelques jours qu’elle a quitté la tente de la brune, dans le camp des Licornes. Retrouvée sa chambre d’auberge, retrouvée sa vieille cape, retrouvée sa fiole de liqueur offerte par son parrain des lustres auparavant, retrouvés sa plume, son encrier. De ces derniers, elle ne s’est encore servi. Les parchemins sont restés vierges, à personne encore elle n’a osé écrire un mot sur son état de santé. L’étrange torpeur qui l’envahit depuis son éveil ne l’a plus quittée. Sa chambrée est devenue son refuge. Ces quatre murs, son cocon. Elle ne les quitte quasiment jamais. L’aubergiste lui apporte de quoi se nourrir, et les journées défilent, regard amarré à la fenêtre, qui donne sur une triste ruelle. Des envies d’ailleurs, mais de cet ailleurs qu’elle a goûté lors de sa léthargie. Une fois seulement elle a quitté cette pièce, pour se rendre en forêt. Cette forêt qu’elle a si longtemps délaissée ces derniers années, alors qu’elle s’était jetée à corps perdue dans la diplomatie ou la défense de son Comté. Aujourd’hui, après ce long coma passé sous cette toile de tente, tout ceci lui paraissait si loin, et surtout si dérisoire. Cape sur les épaules, claudiquant comme elle avait pu jusqu’à l’orée du bois, toutes les vieilles sensations lui étaient revenues. L’odeur des plantes lui avaient chatouillé le nez, l’écoulement des ruisseaux, les bruits de la forêt, des animaux, du vent faisant craquer les branches étaient venus siffler à ses oreilles. La sortie avait été de courte durée, sa jambe la faisant encore souffrir. Au retour, elle s’était étalée de tout son long sur le lit, reprenant son souffle, essayant d’apaiser les battements de son cœur, de faire fuir la douleur sournoise qui s’était emparée de sa jambe, de sa main. Mais elle avait trouvé ce qu’elle cherchait. De quoi soulager ces maux qui lui vrillaient la tête chaque nuit. Et depuis lors, l’infusion qu’elle se préparait chaque soir la faisait glisser dans une douce torpeur jusqu’à potron-minet.

Ce jour-là n’est cependant pas comme tous les autres. Il lui faut sortir, elle doit sortir. Elle ne peut laisser Rheanne, celle qui a veillé sur elle jours et nuits, dès ses gardes terminées, dès ses tâches à la chancellerie achevées. Aujourd’hui est un grand jour pour la brune. Des mois maintenant s’étaient écoulés depuis qu’elle lui avait confié son désir de rejoindre la Licorne. Lynette l’y avait fortement encouragé, et avait fait son possible pour que sa peur panique des canassons ne soit plus qu’un mauvais souvenir. Et puis, ne faut-il pas toujours faire en sorte que les rêves deviennent réalité ?
Difficilement, sa main droite encore valide s’appuie sur le rebord du lit, et sa jambe glisse au sol. Le plus facile est fait, il lui faut maintenant poser à terre la jambe qui a été brisée lors de sa chute des escaliers menant aux remparts. Étrange chute d’ailleurs… elle n’en a plus aucun souvenir, ou seulement de courts flash qui lui reviennent au cours de la journée. Une grimace accompagne son deuxième geste, réfrénant une envie de crier lorsque son pied gauche touche enfin le sol. Combien de temps faudrait-il encore vivre avec cette douleur…
Assise, elle tend le bras pour attraper le foulard déposé sur la table de nuit la veille au soir. Celui là serait un bon compagnon lors des semaines qui vont suivre. D’un geste lent, elle recouvre son crâne, où les cheveux ont à peine repoussé. Mâchoires serrées, Lynette se lève ensuite doucement et attrape sa cane.

Ce n’est qu’un long moment plus tard qu’elle arrive enfin dans la salle de l’auberge, évitant tout regard qu’elle pourrait croiser. Rendez-vous a été donné au vieux Yvon pour la conduire en cette clairière dont la brune lui a parlé la veille. Erwelyn est à peu près sûre que son amie ne se doute en aucun cas qu’elle va venir la rejoindre. Appuyée au mur de l’auberge, elle voit arriver la charrette de l’ancien, repensant à cette journée où elle lui avait collé une claque magistrale pour avoir osé lui mettre une main aux fesses. Malgré ses idées cochonnes, le paysan avait toujours été d’une aide précieuse, et aujourd’hui encore il avait répondu favorablement à sa demande sans râler. Aidée de ses mains encore plus calleuses que quinze ans auparavant, son corps malmené par sa chute se retrouve enfin assis à ses côtés. Lynette n’essaie pas de rompre le silence qui s’est installé, comme elle l’aurait fait auparavant.
Son regard se perd au loin, elle se replonge dans ces songes étranges qui sont venus la visiter alors qu’elle est restée inconsciente, des semaines durant. Certaines visions l’avaient apaisée, d’autres l’avaient profondément troublée. De toutes, elle n’arrivait à se détacher depuis son réveil. Réveil où elle avait eu envie de hurler. Hurler son dégoût d’être encore en vie, persuadée qu’enfin son âme s’était détachée de son corps. Mais celui-ci n’avait plus été que douleur alors que son esprit reprenait enfin vie. Lèvres pincées, chaque cahot lui rappelle ses blessures.

Enfin, la route s’achève. Le vieux Yvon l’aide à descendre et la regarde s’éloigner. Claudiquant, l’ancienne chambellan s’approche peu à peu de la clairière, apercevant la Mirandole aux côtés de la brune. Marquant un temps d’arrêt, elle laisse Marylune près de son amie. De loin, elle observe la scène, intentionnellement éloignée du duo brune/rousse. Le courage lui manque encore d’affronter le regard de ses amis, à part celui de Rheanne. Le sien ne l’a quasiment pas quitté depuis sa chute, elle ne peut donc rien lui cacher. Les gardes l’observent un instant, avant de détourner les yeux, se doutant bien que dans son état, elle ne pourrait pas faire grand dégât au milieu d’hommes et de femmes entraînés à se battre depuis des années.
La jeune mère prend ensuite le chemin de la clairière, et c’est une Erwelyn au teint blême qui s’avance près de Rheanne, essayant d’afficher un sourire sur un visage qui n’en a pas vu depuis des lustres. Mais seul un coin de lèvre vient caresser sa joue. Une main gantée de noir se pose sur l’épaule de son amie. Les prunelles de la brune sont sondées, en silence. Depuis son réveil, Erwelyn n’a cessé d’entrapercevoir dans les yeux de Rheanne une ombre furtive. Longtemps le visage de son amie avait été observé, sans jamais déceler le pourquoi de celle-ci. Ma chère Rheanne, quelle est cette chose qui te ronge et pourquoi ne m’en fais-tu pas part ?


Félicitations Rheanne, ton chemin se trace comme tu l’as souhaité. Sois digne de la confiance qu’ils ont porté en toi. Mais je n’ai aucun doute, tu sauras affronter ce nouveau défi aussi admirablement que tous les autres.

Tout au long de la tirade, ses iris n’ont quitté les siens.

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Fauconnier
Bande sonore

- " Que ce présentent devant moi Phil, Boucanier, Rheanne, Shiska et Adrian ! "

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De l'angoisse, la peur se crée. Plus qu'un poids sur les côtes qui empêche de respirer, c'est une vis, qui se crée. Une vis dans laquelle il serait placé, et qui viendrait enfoncer lentement, progressivement, avec application et doigté sa gorge. Il ne peut plus rien dire. Il ne peut plus penser. Il est au-delà de ce temps. Il est hors de cette terre.

Il vole un temps, le petit Faucon. Il vole au-dessus des gens, au-dessus des villes, au-dessus des montagnes, des océans, des plaines, des nuages, jusqu'à l'éther étoilé d'une voie lactée poussiéreuse et encrassée. Il s'envole jusqu'à une terre qui n'est pas de ce monde, et où sont les souvenirs et les nostalgies d'antan. Il revoit une discussion dans un couloir d'une longueur invraisemblable, un soir, au sortir d'un entrainement. Il revoit le cadavre ; il ressent l'odeur ; il revoit la face décrépite et morte de celui qui avait été son père, et qui l'avait dominé de toute sa grandeur et de sa puissance, avant que de lui asséner sur la tête les coups rituels de qui maudit son fils, lui promettant un destin de renié de son père. Il revoit la tête du Chevalier de Vergy le surprenant à la fin de l'affrontement entre les époques, les faces, et les légendes. Il revoit le flamboiement des torches, la tension de ses muscles, et le peu de contrôle qu'il avait eu de sa vessie. Adrian se souvient, revit ; il revit sa vie jusqu'à ce temps, jusqu'à cet instant. Une vie construite pour servir, pour exister pour autrui ; pas pour soi ; un seigneur de la terre ne peut vivre pour soi. Il revoyait ce cadavre marchant, qui avait réduit à néant sa vie future, le poussant à réagir par lui-même, pour lui-même, à devenir qui il était vraiment.

- " Je te demande ce qui te définit en tant qu'être, ce que tu es, ce que l'on perçoit de toi. Et tu ne fais que me répondre en me donnant une succession de sons sans aucune valeur réelle. Un nom n'est que bruit et fumée (1). Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons rose, par n'importe quel autre nom sentirait aussi bon (2). Et il en est de même pour la fiente.
Quand bien même ce nom déterminerait qui tu es, il ne déterminerait pas pour autant ce que tu es.
Le nom de Bralic Fauconnier est lourd, chargé d'actes et de paroles, de décorations et d'honneurs, de haine et de fraternité. Tu dis porter mon nom, mais de quel droit t'en revêts-tu ainsi ? Un nom ne vaut que pour l'ancêtre qui l'a mérité en son temps (3) et tout autre s'en servant n'est qu'usurpateur.

Alors... Qu'es tu ?

- Je... ben... Enfin... Votre... fils, quoi. Non... ?

- Mon fils. Mon fils ! *éclat de rire* Comment oses-tu te proclamer MON fils, et faire tiens MON nom alors que seule une vague ressemblance physique nous lie tous les deux ? Je ne t'ai pas élevé, et tu ne sais rien d'autre de moi que le peu de traces qu'ont laissés mes actes, ce que tes tuteurs ont cru bon de t'enseigner et ce que tu as pu apprendre de ceux qui m'ont autrefois côtoyé et ne m'ont pas encore rejoint dans la tombe.

Et pourtant, nombre de choses t'ont été, te sont, et te seront encore cachées. Mais toi.... Je sais qui TU es, Adrian Fauconnier de RIDDERMARK.

Tu es un gamin sans père, dont la mère à sombré dans la folie.
Tu es un gamin élevé par des politiciens dans le culte du lignage, dans le culte du nom, dans le culte des apparences et des biens matériels.
Tu te glorifie de ta propre existence alors que jamais tu n'as accomplit la moindre chose. L'humilité est pour toi une chose inconnue et l'idée même de te remettre en question t'es étrangère tant tu considère qu'être dans l'erreur t'es impossible
Tu as été élevé dans le luxe et l'opulence comme si tout t'était du, entouré de serviteurs que tu traitaient moins bien encore que des bêtes et d'adultes mielleux et serviles pour qui tu étais tant un outil qu'un faire-valoir.
Tu penses que le respect t'es du et jamais tu ne te montre respectueux.
Tu ne sais pas combattre car jamais tu n'as eu à affronter l'adversité.
Tu penses que tu es au dessus des autres et pourtant tu n'es pas capable d'accomplir ne serait-ce qu'une once de ce qu'ils font pour toi.

C'est à peine si tu as assez de volonté, de force et de coordination pour te torcher le tas de graisse bloblotante que te sert de cul avec tes gros doigts boudinés sans avoir à demander l'aide d'une demi-douzaine de larbins !

Tu as été élevé en parasite, par des parasites, pour des parasites, et tu as toujours vécu en parasite ! "


Et le souvenir de s'achever sur les mots terribles, sur le summum de l'horreur, sur le désaveu complet de tout ce qu'il avait jamais pu être :

- " Tu n'as rien à faire dans cet ordre ! Tu es ici dans le saint des saints de la chevalerie, dans l'antre des parangons de la force et de la bravoure, les hérauts de l'honneur, et il n'y est point de place pour les créatures telles que toi, à la foi chétive, profiteuse et imbues d'elles mêmes.

Tu n'es, ici, rien d'autre qu'un vers dans une pomme ! Tu es l'enfant de ce que j'ai toujours détesté. Tu n'es pas plus digne de te draper de mon nom et de mes titres que ne le sont tous les autres bâtards que j'ai enfanté... Et parmi tous ceux-ci, il s'en trouve probablement pour être plus méritants que toi. "(4)


Et ainsi était devant son destin Adrian Fauconnier, fils de Bralic Fauconnier, enfant d'une légende, qui avait ployé la tête pour parvenir à se mesurer à l'aune de son père. Un être d'une noirceur abyssale, aussi monstrueux que son père l'avait été, mais aussi d'une humanité saisissante, ceci grâce à son mentor. Il avait pris en main son destin, et avait changé ; il avait basculé de l'enfant à l'adulte ; il avait passé du nobliaud pète-sec au futur chevalier, conscient de son devoir ; il avait passé de la haute idée qu'il se faisait de lui-même à un statut plus humain, et plus adapté à ce monde qui ne vous faisait jamais aucun cadeau pour vos erreurs. Il avait transpiré des larmes de sang, et avait pleuré des traits de bile acides, qui lui avaient permis, aujourd'hui, maintenant, Hic et Nunc, de se poser en plein Comté du Maine, en pleine assemblée Licorne... Comme l'un des futurs leurs.

Sa vie défilait devant ses yeux. Ces derniers mois à s'investir pour Léard ; le temps où il avait remonté Isle ; les corrections ; les entrainements ; les brimades ; les périodes de mal-être, et de dépassement de soi. Elle l'avait forgé. Elle avait fait de lui un peut-être Chevalier ; et il lui ferait désormais toujours honneur, à ce Chevalier de Vergy à qui il devait tout.

Et les portes s'ouvrirent dans la clairière pour laisser place aux impétrants du jour, et Adrian s'avança alors, les autres à ses côtés, tête haute et port altier, avec une seule phrase aux oreilles, ouie de la bouche-même de son Chevalier ; une de celles qui font avancer au jour, et qui font vivre. L'une de celles qui lui défit le poids qu'il avait sur le coeur, et lui permit d'avancer.

- " Quel était le cri de ton père ? "(5)

Nunquam renuntia(6). Bordel. Et il n'avait pas renoncé. Et il était là. Et le monde tournait toujours autour de lui. Et des villes mourraient chaque jour, ployant sous le joug de tyrans odieux, traversées d'armées effroyables et monstrueuses. Des vies étaient brisées à cet instant-même, et des orphelins, des veuves, se créaient. Le monde était perclus du chaos et du mal ambiant, et dans la noirceur démoniaque des ténèbres dont il était ceint, parfois, oui, parfois, une flamme naissait.

La Licorne l'avait été en Maine. Et putain, ça continuerait.

Adrian avança, ne jettant pas un coup d'oeil aux personnes présentes ; peur de faillir ; peur de s'arrêter ; peur de vraiment prendre conscience de ce qui allait se passer, et de reculer. Les bottes de monte claquent gaillardement sur le sol meuble de la clairière paisible du Maine, et cinq hommes s'avancent. Ils ne sont pas des héros. Ils n'ont même rien de chevaliers. Ils ne sont rien de plus que des poussières d'étoiles, au milieu d'autres poussières d'étoiles sans importance, dans la grande marche solennelle d'un monde millénaire, avançant au son des vivats, des hurlements, des cris de joies, des chansons paillardes, des cris de plaisir et de douleur. Ils sont des frères d'armes. Des épées qui ont cherché longtemps le chemin d'un fourreau ; des hommes parmi d'autres, que l'on allait bientôt faire devenir des êtres humains. D'un simple statut d'homme... Ils deviendraient écuyers ; en route pour la chevalerie. Alors ils avancent, comme un homme ; les suivent leurs passés ; ce qu'a été leur vie avant cet instant, avant ce lieu, avant cette heure. Les suivent leurs fantômes, leurs peurs, leurs démons. Et les regards se tournent. Et les torches brillent ; et le soleil lui-même, lentement, pare le ciel du soir d'un océan de lumière chaude et soyeuse, d'un orange magmatique au jaune doré, en passant par les violets électriques et les roses pastels.

Il n'y a plus rien dans les esprits ; plus rien que les êtres à naitre, ce lieu... Et la Licorne.

Et le champ s'emplit...

Pas de vivants ; pas de ces créatures que tous peuvent voir, à la Blanche-neige, assemblées autour d'un corps étendu. Les ombres naissent avec le soir approchant, et s'approchent du lieu. Les esprits des anciens paraissent, vagues, éthérés, et imprécis ; quelqu'un les verra-t-il jamais, ces morts et ces disparus dont les fils de l'animal cabré continuent de vénérer le souvenir ? Quelqu'un prendra-t-il jamais confiance de tous ceux qui assistent à ces naissances ? Ainsi sont-ils, les honnis de ce royaume, les dégradés de ce temps ; ainsi approchent des chevaliers.

Et Adrian regarda son chevalier. Et, s'approchant de l'estrade, quitta-t-il un instant, un simple instant, un court instant la détermination froide et pleine qui est la sienne à ce moment, alors qu'approche l'instant de vérité et qu'il capte le regard de son Maitre. Y lit-il la fierté ? Y lit-il la joie ? Y lit-il la peine, ou le mécontentement ? Cela, lecteurs, seuls ces deux êtres peuvent le savoir. Dans les obsidiennes rigides du jeune Faucon peuvent se lire l'appréhension, le doute, la peur, la faiblesse. On peut aussi y croiser la fierté, la gratitude, le bonheur.

Ambivalence des hommes et des êtres, qui ne sont jamais contents et ne peuvent jamais être d'un seul pied face à une situation.

Elle est désormais face à lui. Il la regarde, avant que de s'affaisser au sol et de regarder le bout de ses bottes. Un doute. Mais ? Nom de D... Se serait-il trompé ?

Dans les cinq, un seul releva la tête brièvement, un court instant, pour regarder l'estrade et les puissants assemblés face à lui ; qui l'étaient d'autant plus, au-delà de leurs possessions, par la noblesse de coeur qu'ils s'étaient acquis. Regard qui se perd sur le Grand-Maitre, sur les sièges vides, sur tous ces morts qui ne reviendraient pas. Et une seule phrase qui lui ait jamais appartenue revient à son esprit. Lentement. Insidieusement. Comme un coup de clairon de son moi maléfique, qui viendrait à ses oreilles lui rappeler qu'il n'avait rien d'un jeune homme empli de sainteté. Une phrase qui disait à son père, au Grand Destructeur :

- " J'utiliserais cette famille pour devenir plus Grand que tu ne l'étais. J'utiliserais cet Ordre pour arriver à mes fins, comme tu l'as toujours fais ! Je ferais respecter mon nom en tout point de l'Europe, et cela mieux que tu ne l'as jamais fais ! Je chierais sur ton cadavre, et couperais les burnes de tous tes lardons. Je brûlerais ta dépouille, et donnerais tes cendres à bouffer aux porcs. Et tu sais le meilleur... ?

Tu seras glorifié pour avoir été mon père.

ET TU N'AURAS JAMAIS RIEN GLANDE POUR CA, HORMIS TE VIDER LES BURNES !

Je serais ce que tu n'as jamais été. Et tu iras crever la gueule ouverte pour que je te ressemble ! JAMAIS ! JA-MAIS !

JAMAIS ETRE COMME TOI ! "


Et le futur écuyer de finir son regard de l'estrade, écarquillant les yeux, se rendant compte que Non, il ne s'était pas trompé :

Gaspard faisait bel et bien l'abruti en tentant de regarder la cérémonie. Et chier... Pour la concentration de l'instant, du coup, c'était... Loupé.


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(1) : Goethe, 1808. Faust. - Je sais que c'est anachronique, mais je vous emmerde.

(2) : Shakespear, 1590. Roméo et Juliette. - cf (1)

(3) : Pierre-Jakez Hélias – cf (1)

(4) : Evènements décrits en long, en large, et en travers dans le RP L'armure de Bralic.

(5) : Cf la rencontre entre Adrian et Cerridween, RP Sangre y furia.

(6) : Jamais ne renonce, comme on s'en doute : devise de Bralic.
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Rems
[L'entrée sud, là où c'est devenu tout calme depuis que tout le monde, ou presque, est arrivé]

Une fois les questions de sécurité sous-traitées aux valeureux Hommes d'Armes présents, Soeur Marie entâma l'explication des règles du Cul de chouette.
Rems chercha un arc des yeux, au cas où le jeu serait d'adresse.

Or, il n'en était rien, il était question de dés. Le nîmois coula un regard amusé à sa Louve alors que Marie égrennait les chiffres plus vite qu'une bigote les perles de son chapelet. Alfie était joueuse, mais fort peu férue de chiffres. Le dernier boulier passé entre Ses adroites mains avait effectué un vol plané digne de Saint Frisebie.

Comme promis, l'Errante - de moins en moins au vu de son anatomie rebondie - expliqua le jeu rapidement, à peine interrompue par une jeune retardataire, sobrement discrète et pressée.


Heureusement que les règles sont rapidement énoncées, pensa Rems, car elles sont presque aussi longues que le Coutûmier du Languedoc... En plus amusant, par Saint Quatvintéhun, convint-il in petto, mais en plus silencieux.

Les premières figures paraissaient aisées, et les Nîmois hochaient la tête en mesure non sans une harmonie innée. Parvenue à la velute, Marie consentit une pause et s'enquit de la présence mentale de son public d'Escurie.

Vous me suivez toujours ?

Rems en profita pour se faire confirmer qu'il n'avait point perdu son chemin dans ce dédale algébrique :

Soeur, je crains ne pas comprendre le calcul des points obtenus par l'heureux qui joueur qui produit une velute... Je me permets de vous citer : "la velute vaut le double du carré de son carré". Mon esprit, bien que n'étant pas céans secondé par un boulier, m'indique que le double du carré du carré de 2 donne 32, et non 8... Aurais-je mal compris ?
Il se tourna vers Alfie : Qu'en dites-vous, ma Douce ?

Sa Douce lui lança un regard noir, ce qui était un exploit fort peu commun, eu égard à la renversante verdeur de ses yeux.
Chambriere_Sarah, incarné par Aldraien
Domaine de Chamaret, quinze jours plus tôt.

Kylian, jeune homme, voulez vous venir ici ?! Et vous aussi jeune Arthan, nous devons nous hâter ! Croyez vous donc que la garde nous attendra toute la journée ? Nous avons de la route !

Et la pauvre chambrière de s’égosiller après les marmots qui prenaient un malin plaisir à la faire courir à travers les jardins, même si faut bien avouer qu’à cette époque c’est très agréable les jardins fleuris, mais tout de même ! Ils pourraient avoir pitié d’elle tout de même, elle n’était plus toute jeune ! Courir après eux c’était comme…comme courir après des lapins aux abords d’une forteresse en plein hiver ! C’est qu’ils étaient agiles les mômes, et particulièrement doués pour faire que la chambrière devienne complètement chèvre ! Cependant, elle, c’était super-chambrière ! Oui, oui, super-chambrière ! Et en tant que telle, elle avait THE argument qui tue ! Attention…tada !

Si vous ne venez pas, vous ne pourrez pas voir votre mère !

Ahah ! Dans tes dents ! Hmm…enfin, restons correct. Les gamins, cessant aussitôt leurs bêtises incessantes d’enfants insoumis (Oh, la belle allitération en s !), vinrent se mettre au presque-garde-à-vous devant une pauvre chambrière toute essoufflée d’avoir tenté de les attraper. La grande question du jour : comment pouvait on avoir autant d’énergie en étant si jeune ? Car oui, ils étaient jeunes. Le plus grand, Kylian, allait à présent sur ses cinq ans, tandis que le petit dernier venait d’avoir trois ans. S’il n’y avait pas eu la taille, on aurait pu les croire jumeaux tant la ressemblance entre eux est frappante, et ils ne pouvaient pas renier leur mère : ils n’avaient certes pas ses cheveux, mais en revanche ils possédaient tous deux les émeraudes tranchantes qui caractérisaient la Dame de Chamaret.

L’invitation était arrivée quelques jours auparavant.
D’ordinaire, la correspondance entre Chamaret et l’Ecuyère ne contenait que des demandes de nouvelles, ou des nouvelles de la situation en Maine. Bien peu, mais cela maintenait un lien entre la mère et ses enfants car la chambrière, à chaque fois qu’elle recevait une lettre, s’empressait d’aller la lire aux deux garçons. Mais cette fois, c’était différent : Aldraien les avait invité à se rendre en Maine pour une cérémonie qui, avait-elle dit, représentait beaucoup à ses yeux et que, exceptionnellement, le public était autorisé à y assister.
Tout avait été préparé pour que le voyage se passe au mieux. Quelques hommes avaient été triés sur le volet parmi les meilleurs gardes de Chamaret pour assurer la protection des deux bambins et de la chambrière durant le voyage, et éviter ainsi qu’ils ne se fassent égorger en route, ce qui serait bien dommage n’est-ce pas ?

Une charrette tirée par un canasson pour transporter les gamins, parce qu’il était évidemment pas question de les faire voyager en canasson vu leur âge, et des vivres préparés en assez grand nombre parce que les marmots, ça a toujours des grosses fringales et à n’importe quelle heure avec ça !
Donc, on embarque la marmaille, deux trois indications aux gardes et on se met en position, bah ouais, ça se conduit pas tout seul une charrette…c’est donc la chambrière qui tiendrait les rênes ! …bien assistée par un garde pas loin, juste au cas où, hein…
Et zou, en route ! Direction…euh…
Garde ! Direction où, déjà ?
Et bien, le Mans, bien sûr !
Ah…oui oui ! Bien sûr voyons ! Je le savais !
Voilà, direction le Mans, donc ! Mais elle le savait, hein, juste qu’elle a le cerveau qui a du mal à se rappeler de certaines informations. Le petit convoi démarre donc, à vitesse raisonnable, pour sa longue traversée jusqu’au Mans.

Quinze jours plus tard, clairière de la cérémonie.

Après moult « quand est-ce qu’on arrive ? » de la part des enfants, la chariote était enfin arrivée en vue de la dite clairière avec plein de gens partout. Ils avaient vu les choses en grand, les Licorneux ! Avec des vrais gardes devant et tout et tout !
Quoi de mieux qu’un tel spectacle pour émerveiller un enfant ? Rien ! Les petits, à l’approche de l’endroit, avaient ouvert en grand leurs yeux et semblaient sous le charme. Y a de quoi tomber sous le charme là en même temps !
Et voilà que le moment galère commençait. A peine arrêtés que déjà les gamins étaient descendus de la charrette, surexcités. Main dans la main, les petits avaient détalé direction le groupe de garde. Grimace de la chambrière, rattraper les enfants avant qu’ils ne se fassent embrocher par des gardes de mauvais poil !
Et zut…trop tard ! Voilà que Kylian était déjà entrain de pointer du doigt une femme assise sur un rocher, qui était visiblement très enceinte, et de s’exclamer :


Ah la dame elle a un grooos ventre !

Et de détaler, comme un lapin (oui encore)…enfin, c’est ce qu’il aurait fait si la chambrière ne l’avait pas attraper au vol par le col, et n’avait pas choppé Arthan dans le même temps et avec l’autre main.
Bon…rattraper les conneries du plus âgé maintenant, elle s’incline en direction de la dame à qui le petit a mal parlé, et se confond en excuses.
Veuillez l’excuser…il n’a pas l’habitude de voir d’autres gens, et puis c’est un grand jour pour ces deux là, ils vont revoir leur mère…peut-être vous la connaissez, elle s’appelle Aldraien, c’est la Dame de Chamaret, Chamaret c’est…euh, c’est chez nous…Voilà, j’vous dérange pas plus longtemps, encore navrée pour ce qu’à dit le petit…ce gros ventre vous va très bien rassurez vous !
Comment ça maladroite ? Mais non, pas du tout d’abord. Juste qu’elle non plus elle a pas l’habitude de voir tant de gens, ça déstabilise.

Nouvelle courbette, elle se tourne vers les gardes, un marmot dans chaque main, et fait un joli sourire avant de s’avancer vers l’intérieur de la zone délimitée pour cette cérémonie.
Discrétion, discrétion, ça avait déjà commencé de toute évidence. On se fait tout petit…pour les marmots ce serait pas dur, oui, et on s’avance vers l’endroit réservé aux invités. La chambrière se met alors à genoux pour pouvoir parler à voix plus basse aux petits.

Il ne faut pas faire de bruit, c’est très important. Vous verrez votre mère une fois que ce sera fini.
Bizarrement, les petits obéissent du premier coup, et ils sont déjà entrain d’observer les choses avec de grands yeux curieux…ou peut-être qu’ils ont déjà remarqué cette silhouette assise sur le banc des Ecuyers et qui n’a pas encore remarqué la présence de ses enfants. En tout cas…bouche bée les gamins.
Rheanne
Quelques sourires entendus échangés avec son amie Marylune. Nouvelle preuve de soutien sans faille de la part de la Mirandole. Amitié débutée en trio de couleur mais qui se conjugue désormais en duo, la blonde ne quittant plus son monastère. L’attitude sereine et souriante de Marylune semble avoir des effets bénéfiques sur Rheanne. Celle-ci se détend et accompagne du regard son amie vers l’entrée puisqu’elle n’a pas encore le droit de la passer. Alors qu’un nœud d’entrailles stressées se desserre, Rheanne se retourne ayant l’étrange impression de se sentir observée.

D’un coup, d’un seul, ses entrailles répondent violemment au cerveau qui a découvert le propriétaire de la paire d’yeux qui l’observait. Pourtant, la Rheanne reste droite et sourit. Sourire légèrement crispé alors qu’elle ne le voudrait pas. Mais son esprit est en perpétuelle ébullition quand les deux femmes sont en présence l’une de l’autre.

Si l’une ne comprend pas ce qui a pu lui arriver lors de cette fameuse nuit de ronde, l’autre pressent une certaine angoisse à ce qu’elle a pu faire. Mais elle n’en est elle-même pas certaine. Et alors que c’est le dernier endroit où de telles révélations peuvent éclater, la Lynette est là devant elle. Une boule déjà formé en son ventre, elle sent sa gorge s’assécher et la brûler. Est-elle venue lui annoncer les réminiscences de souvenirs de cette nuit ? Son esprit a-t-il soudainement été éclairé ? Même si Rheanne le redoute plus que tout, elle sait qu’elle en serait soulagée. Soulagée de savoir si cette main a pu… Se disant, instinctivement, elle cache sa main gauche derrière son dos, ce membre devenant douloureux chaque fois qu’elle se remémore cette nuit. La main picote, démange, se rappelant à elle et elle finit toujours par vouloir arracher cette main peut-être coupable de meurtre. Enfin tentative de meurtre. Parce que si la Lynette n’est pas très vaillante, elle tient encore debout. Enfin presque…

Et la blessée de venir au devant d’elle. Pas de chance pour la future Ecuyère Licorneuse maintenant incapable de gérer son angoisse. Depuis le jour où Erwelyn avait émergé de sa léthargie, la brune avait redoublé dans sa servitude envers son ex cheffe, tantôt rapportant une couverture quand les frissons agitaient la frêle carcasse de l’ex chambellan, tantôt courant hors du campement pour sustenter la pauvre chose. C’est fou ce que la culpabilité peut vous faire faire… Mais ne vous trompez pas, la servitude de la Rheanne n’était pas qu’une tentative pour soulager son esprit repentant. Elle apprécie beaucoup cette femme qui lui a ouvert la porte de la Chancellerie. De sa chancellerie. Et elle ? Qu’avait-elle fait ? Elle avait peut-être trahie…

Et même si elle continuait à prendre soin d’elle depuis le réveil, ses visites étaient plus distantes. Elle supportait difficilement les souffrances qui torturaient son ex cheffe. Souffrances dont elle est peut-être à l’origine elle-même… Et quand Lynette avait décidé de quitter le campement, Rheanne en avait été soulagée. Veiller une quasi morte de tous ses moments de liberté n’est rien comparé au spectacle quotidien des souffrances d’un être aimé.

Lynette s’avance difficilement vers elle avec un léger sourire. Elle pose la main gauche sur l’épaule de Rheanne qui réussit in extremis à retenir un frisson. Alors que ce moment se doit d’être un des plus heureux et solennels de sa vie, la brune n’en retire que douleur et doute.


Félicitations Rheanne, ton chemin se trace comme tu l’as souhaité. Sois digne de la confiance qu’ils ont porté en toi. Mais je n’ai aucun doute, tu sauras affronter ce nouveau défi aussi admirablement que tous les autres.

Les mots semblent sincères et amicaux mais ils renvoient Rheanne à son éventuelle trahison. Les félicitations sonnent comme des lames piquant son cœur déjà à vif de culpabilité. Elle craint de ne pouvoir tenir le choc, de fondre en larmes et tout confesser devant Lynette et devant l’assemblée. Et même pire, devant sa nouvelle famille. Ceux qui ce jour l’acceptent devant tous. Mais s’ils savaient…

Rheanne regarde Erwelyn, pâle comme un fantôme et amaigrie par un système ingénueux mais barbare qui ressemblait étrangement au gavage des oies. Les prunelles noires de la calife à la place du calife sont suppliants, elles implorent silencieusement un pardon. Si la Lynette se trouve ainsi diminuée, Rheanne en est la seule responsable. Soit d’avoir voulu précipiter la carrière de l’ancienne chambellan, soit de n’avoir pas su accepter l’offre du douteux médicastre Ballard.

Mais quand finira sa propre torture ?


Que se présentent devant moi Phil, Boucanier, Rheanne, Shiska et Adrian !

Signe du destin ou pur hasard ? Au moment même où la cuillère allait s’effondrer, la Capitaine des Licorneux appelle les impétrants à rejoindre l’intérieur de l’enceinte. Un avenir qu’elle attend depuis des mois s’ouvre enfin à elle. Mais son passé lui pèse. Elle doit s’en débarrasser. Euh petite précision : se débarrasser de son passé !! pas de Lynette. N’allez pas voir le mal partout !

Rapide coup d’œil vers l’entrée et vers les trois autres Ecuyers appelés à comparaître. Non !! A pénétrer.
Sans mot dire, elle tend le bras droit à Lynette pour lui proposer son aide. Le droit, pas le gauche, elle ne fait plus confiance à ce traitre depuis plusieurs semaines…

Ce n’est donc pas à quatre mais à cinq que l’entrée avec ses gardes est passée. Trois écuyers en pleine vigueur et une brune toujours dépeignée mais maintenant claudicante soutenue par une quatrième écuyère, le visage sombre et fermé.

Dès le passage de l’entrée, Rheanne décide d’abandonner son fardeau sur un des bancs. Mais la convalescente ne l‘entend pas de cette oreille et refuse de s‘asseoir. L’air désolé et contrit, elle souffle péniblement quelques mots à l’oreille d’Erwelyn.


Je suis désolée... Excuse-moi... Je te jure que je ne voulais pas…

Sentant des trémolos lui chatouiller la gorge, elle quitte promptement et sans un regard son amie, elle adopte un pas pressé pour rattraper ses compagnons d’intronisation. L’esprit embué, elle agit tel un automate imitant à la perfection les autres écuyers.

Un pas devant l’autre. L’allée des bancs occupés graduellement par des membres de la Licorne de plus en plus importants est remontée. Elle garde la tête droite et reste concentrée sur les autres écuyers. Si on lui adresse un salut, elle ne le voit pas. Si elle n’y prend garde, culpabilité et désespoir finiront de l’anéantir. Mais elle doit être plus forte que ça. Elle doit faire face à ce qu’elle a fait. Ou pas…

L’estrade. Un pas suivant l’autre. Jusqu’à devoir se plier à terre, poser les genoux pour assurer le Haut conseil de leur volonté d’intégrer l’Ordre, de servir le Roy et défendre de son sang toute cause juste.

Rapide coup d’œil aux membres du Haut conseil qui leur font face. Elle doit garder à l’esprit sa volonté première de servir cet ordre, ne pas penser à Lynette devant souffrir mille tortures de s’être ainsi déplacée.

Rheanne baisse la tête et prie Aristote de veiller sur elle et de prendre soin de la suite des opérations. Elle sait qu’elle doit vivre avec ce fardeau mais elle n’acceptera pas que son engagement soit remis en cause pour un accident. Ainsi soumise à la volonté du Très Haut, elle attend.
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