Tigre vit approcher Günther à cheval. si il avait quitté les murs de Pontarlier, et à cheval, c'est qu'il y avait quelque chose d'urgent à communiquer.
Günther descendit de cheval et se précipita pour narrer l'épisode du mur et ce qu'il avait entendu.
Tigre regarda Günther, les yeux brillants, puis se retourna vers Saluz et Petit. Vous entendez ? elle est vivante !
Günther souffla et regarda Tigre avec des reproches évidents dans les yeux. Il le prit par le bras et lui souffla quelques mots à l'oreille.
Tigre regarda Günther, d'abord surpris, puis un peu énervé.
Mon père ? Mon père n'a jamais été confronté à ce genre de situation ! Mon père n'aurait pas admis qu'on le menace ! Et mon père est mort Günther ! Nous sommes en face de gens qui ne reculent devant aucune infamie ! Je ne veux pas qu'ils puissent imaginer une seule seconde que je vais hésiter Günther ! Tu m'entends ? Et si je dois bruler cette forêt pour trouver leur repaire, je le ferai ! Ils ont voulu me tuer Günther ! Je ne leur ai rien fait ! et je répondrai à leur cruauté par la mienne ! Pendant des années j'ai essayé d'oublier ce pour quoi toi et d'autres m'avez formé ! J'ai essayé d'oublier ces crimes dictés par l'intérêt et les alliances ! A t'il été question de justice ? d'équité ? A t'il été question d'autre chose que de défendre des positions, justes ou non ? J'ai vu des hommes bons et justes, honnêtes et courageux, disparaître parce que sur je ne sais quel échiquier invisible, ils étaient dans le chemin ! Crois tu que je vais m'embarasser de questions face à des bandits sans scrupules qui ont enlevé ma compagne et qui tentent de me tuer simplement parce que je la cherche ?? Non Günther ! Je sais ce que tu penses... Ils croient me faire peur et me faire douter ? Eh bien qu'ils voient que je ne les crains pas et que je n'hésiterai pas ! Tigre regardait Günther avec détermination, mais aussi avec compréhension et respect. Günther posa la main sur son épaule et lui répondit de ne pas se laisser égarer.
Une trentaine d'homme avaient convergé vers la cabane, puis s'étaient mis a fouiller consciencieusement en cercles concentriques. Le chien s'était soudain précipité vers un amoncellement rocheux.
Tigre regardait s'approcher un autre groupe. les hommes en noir étaient sous bonne garde, les mains liées dans le dos, tous blessés. Un des sergents approcha pour dire qu'ils n'en avaient pas trouvé d'autres, et qu'ils prétendaient que leur "maître" était parti seul dans cette direction (il montra la direction qu'avait prise le chien).
L'un des hommes en noir regarda Tigre avec un rictus moqueur. Günther lui assena une giffle d'une force incroyable avant de lui prendre les cheveux et de le regarder droit dans les yeux. L'homme lui cracha au visage.
Un des soldats lui décocha un coup de masse dans le dos, ce qui fit tomber l'homme avec un cri de douleur, face en avant.
Tigre regarda Günther et lui essuya le visage :
Tu vois qui ils sont ? Je dois les respecter ? Moi ?? J'ai dit que je veux voir toutes leurs têtes sur des piques ! Günther baissa la tête, et dans un murmure lacha :
fais comme tu veux... nous ne pouvons plus reculer à présent. Tigre regarda les hommes en noir, cherchant à deviner si ils avaient un chef... Ils ne portaient aucun signe distinctif, rien qui puisse les distinguer les uns des autres... sauf peut être...
Tigre approcha de l'un des hommes. Un éclat métallique avait attiré son attention sous le tissu déchiré de sa tunique. Il arracha une médaille suspendue à une chainette d'argent.
Il la regarda et blémit un court instant, puis se retourna vers Günther et lui tendit la médaille.
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