Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, ..., 98, 99, 100   >   >>

Info:
Les 100 premières pages de la Rose Pourpre.

La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (1ère partie)

Lyhra
** Edit après l"ouverture de la Rose Pourpre **

La porte d'entrée est close, Thorvald est le gardien des lieux, merci d'en tenir compte dans votre rp.





Il ne lui fallu pas moins de trente minutes bien comptées pour atteindre les limites du quartier visé. Elle en franchit le seuil, invisible à l’oeil nu, mais bien connu de tous, affichant un magnifique sourire.

Personne ne l’arrêtait ni ne l’arrêterait et pour cause. Il n’appartenait plus à personne depuis que Raven en avait fait décimer la bande qui l’occupait et portait désormais un sceau d’opprobre.
En chemin elle se remémora les faits. Ils étaient une bonne cinquantaine à l’époque, tous mendiants, les plus habiles à dire vrai, trop pour leur propre bien, la Sentinelle avait mis bon ordre à leur montée en puissance car cette partie de la cour jouxtait la Petite Truanderie et il ne faisait pas bon faire de l’ombre aux Gibiers de Potence si près de leurs portes.

Officiellement l’endroit était désormais sous leur coupe, mais ils ne l’occupaient pas et elle escomptait négocier pour se l’approprier.
Le négoce allait décidément devenir un art majeur chez cette femme que sa beauté ne destinait au départ qu’aux couches tissées d’or et d’écus.

Le Quartier Pourpre serait sien.

De la plus petite pierre jusqu’au caniveau le plus nauséabond. Chaque bâtisse, chaque souterrain, entrée secrète ne lui seront inconnues ; chaque âme qui choisirait d’y vivre lui devrait allégeance. Personne n’y respirerait sans qu’elle n’en donne l’autorisation et ni tirerait le fer sans en répondre.

S’épanouir à l’ombre des puissants est une chose, en devenir une en est une autre, et de loin plus grisante.

Le Pourpre était SA couleur, depuis toujours. Le Liquoré avait abrité une unique chambre pourpre, la sienne. Ce quartier lui était destiné et plus elle avançait, embrassant l’ombre fraîche des ruelles, plus il lui semblait être absorbée par elle. La sensation était exaltante et chaque pore de sa peau exsudait un plaisir fou.
Tout ceci ne devait rien au hasard. Le Pourpre était SA couleur.

Elle était là, de guingois, légèrement.
Immédiatement elle l’habilla d’une porte de bon bois munie d’un marteau de bronze figurant une main de femme admirablement sculptée.

Ce ne pouvait être qu’ici.

Ce serait ici. A n’importe quel prix.
---fromFRL'Mendiant
La main toujours baladeuse, il voguait de poche en poche sans se douter de la direction. Après avoir quitté cette ville où le destin lui avait fait perdre connaissance. Cela faisait un bon moment qu'il n'avait pas pris telle secousse. Ca remettait les idées en ordre. Il ferait plus attention la prochaine fois.

Et pour le moment, il s'y tenait. Aucune mauvaise rencontre avec un vif d'esprit. Les bourses passaient d'une main à l'autre pour finir sous son vieil habit usé qui, malgré les trous de termites, cachait convenablement une quantité respectable de piècettes.

D'ailleurs, tout cela commençait à l'encombrer quelque peu. Alors il s'arrêta dans une taverne et prit un petit congé au frais de ses bons citoyens bien malappris de se promener si riche. L'accueil fut dur. Les pieds essayaient de lui toucher le corps, des couteaux s'animaient dans les mains des propriétaires puis se fut le calme. Le bruit sourd que fit une bourse sur la table mis tout le monde d'accord. Ce soir, c'était lui le patron. Il mangeât abondamment. Cuisses de poulardes et un peu de veau qui restait de l'avant veille. Presque frais. Deux godets passèrent si vite que le tavernier se demanda si ce voyageur n'allait pas s'endormir directement sur la table. L'mendiant partit ensuite faire sa petite sieste du mois. D'un oeil, toujours. Rien n'était sûr.

Le lendemain, il reprit son chemin. De bourse en bourse. Ses "économies" partaient à chaque arrêt dans les auberges miteuses. Mais bon, il était seul maintenant. Depuis longtemps. Mais de temps en temps, un peu de réconfort. C'était son petit plaisir à lui.

Il arriva devant les portes de Paris. Il n'avait pas pensé arriver là. Mais maintenant qu'il y était, il fallait aviser. Ses yeux se levèrent et il estima approximativement le moment où la nuit tomberait. Cela ne semblait plus trop tarder. Le seul endroit qu'il connaissait pour rester tapis et attendre le début de la journée paisiblement, il y alla, espérant ne croiser que certaines têtes et pas d'autres.

J'pensais pas me r'trouver là se dit-il en son for intérieur. J'l'aime pas c'quartier.

Et pourtant, au lieu de faire demi-tour, il resta stupéfait au milieu du caniveau, où l'eau des taudis avoisinants se mélait à la boue de son torchon de pantalon. Qu'est ce qu'elle faisait ici celle-là ? Les choses avaient bien changé...

Il prit la direction face à lui, se dirigeant vers la Succube mais sans aucune intention de lui parler. Chacun sa classe. Mais au passage, peut être quelques pièces... Sous le capuchon, quelques chicots firent leur apparition.
Lyhra
C’est son odorat qui la prévint, bien plus que le bruit qu’il fit.
Habitués qu’ils étaient, ceux de son espèce, à une extraordinaire agilité doublée de cette aptitude à se mouvoir aussi silencieusement qu’une carpe entre deux eaux, il n’y avait guère que l’aura olfactif qui pouvait le trahir.

La capuche rabattue ne laissait entrevoir que la partie basse du visage. L’édenté était un sobriquet approprié...
Il était visiblement seul, ce qu’elle vérifia d’un coup d’oeil rapide. Plutôt étonnant. Les mendiants allaient par groupe, pas moins de deux en tous cas, qui pouvaient ainsi se répartir le butin en cas d’embrouille et faire tourner bourrique leurs poursuivants.

Elle aurait pu imaginer bien des choses à la simple faveur de cette bizarrerie, qu’elle ait été suivie depuis le Chat Rouge, qu’il s’en prenne à elle maintenant isolée, pour ses bijoux trop brillants, ou pour exécuter un contrat, après tout il y en avait pour ne pas souhaiter son retour, par vice ou tout simplement sous le coup d’une folie soudaine.
Mais il n’en fut rien.

L’ancienne tenancière se détourna vers lui le plus calmement du monde, un traîne misère dans ce quartier déchu, il n’y avait pas la matière à fantasmer. Elle aurait volontiers fait l’aumône mais aucune pièce ne tintait dans ses poches, sa richesse résidait désormais dans ses seuls bijoux. Elle commanditerait en son temps, la recherche de son trésor d’écus. Les caisses étaient pleines !


Viens par ici toi.
Un message à transmettre contre un repas de grand duc à mes frais, qu’en dis tu ?

Il connaissait sûrement Raven, pas même besoin d’indiquer un lieu.

Fais savoir à Raven que la Succube demande à le rencontrer pour affaire.

Tu sauras ? Il fallait s’assurer que le piteux n’était pas muet...
_________________
---fromFRL'Mendiant
A peine le temps de penser à avancer la main pour fouiller de manière discrète le corps de cette dame que cette dernière se retournait pour le regarder. Oui, c'était bien lui, il était seul avec elle dans la rue. Un coup d'œil en arrière le confirma. Et que voulait-elle ? Un message. Il avait donc l'air d'un messager, avec ses bottes ailées ? Que nenni. A la limite, protecteur des voleurs, ce ne serait que le seul point commun avec ce vieux dieu. Bref.

Un r'pas dis tu ? Avec poularde, fumé, cochon et veau ? Rillette, salade et pain. D'grosses tranches de pain ? ... Faut qu'j'réfléchisse...

Tout s'arrêta quand elle continua de prononcer ce qu'elle désirait. Un bond d'une dizaine d'année se fit vers l'arrière. Même endroit, peut être également la même heure. Une coïncidence sûrement.

Les nuages passent dans le ciel bleu clair afin de l'assombrir. Au loin, on peut ouïr les jeunes se presser pour rentrer chez leurs vieux. Le couvre-feu approche. Les derniers retardataires reviennent de Paris. Vaut mieux pour eux qu'ils aient de bonnes raisons. Il ne va pas apprécier. Une claque sur l'glaviot au passage. Il fait le coup chaque soir. Pas très intelligent ce gamin mais au moins, il en ramène pour son pain. Dans le quartier, ça commence à se remplir. Ils sont maintenant chez eux, tous. Plus besoin de se cacher derrière de faux problèmes. Les jambes fébriles reprennent de la vigueur, les bras se dénouent derrière les dos courbés, les visages se reforment comme par miracle dans l'obscurité qui nait. Une ville s'étend alors qu'au plus profond d'elle-même une autre écarquille les yeux. Chaque soir de chaque jour, il aime les regarder divulguer leur plaisir, ce qu'ils ont réussi à prendre et pas d'autres. Chacun bombe le torse pour une trouvaille, un met subtilisé. Et lui, il veille à ce que tous rentrent.

Le repas va être sonné. Etant le bras droit de Trois-Doigts, il connaît le moindre de ses mouvements. Et délicatement, il l'a vu passer à travers la foule, sans que personne ne sente sa présence. Le petit gong qu'il a incrusté dans un mur résonne. Tous vont devoir venir se nourrir maintenant. Trois-Doigts récolte les fonds de chacun durant ce repas. Sans force. Et chacun lui donne parce qu'il a réussi à amener dans ce quartier un bien être.

Des excursions partent, cependant de la nuit. Paris est une bonne ville pour récupérer de l'argent mais voler les voleurs rapporte toujours plus. Et c'est ce qu'ils font. Lui et son groupe. Ils en tuent plus d'un et récupèrent une bonne partie de leur bien. Peu du quartier savent exactement ce qu'il se passe. Tout ce qu'ils veulent c'est pouvoir manger le soir. Lui, se fait un trésor d'enfer. Bien planqué.

Mais c'est le dernier repas. Un nouveau groupe vient de se former et par traitrise, durant le repas, ils entrent violemment. Ils savent beaucoup de choses. Le lieu, l'heure. Le moment où il est debout. Cela passe vite. En quelques instants, la moitié prend des flèches empoisonnées. L'mendiant part avec son chef par une porte dérobée. Mais hélas, une flèche heurte la hanche du boss. Cachés dans les catacombes, ils attendent que tout se calme. Après un temps, on entend CE chef prononcer son nom. Un nom qu'il ne pourra oublier. Ce nom qui a, par une flèche hasardeuse, fait mourir son meilleur ami dans ses bras...

RAVEN. La tête du mendiant se redressa. Pour une des première fois depuis longtemps, le blanc de ses yeux pouvait se distinguer nettement. Son sourire avait disparu.

Si t'veux que j'parle à c'fourbe, va falloir m'payer plus qu'un r'pas. T'es chez lui là. Il t'trouvera bien assez tôt. Fais attention de n'pas te retrouver clouer à une porte. C'est tout c'que j'peux dire.

Il regardait dans tous les sens, cherchant à savoir si personne n'était présent, si personne ne l'avait entendu. Il se dirigea vers une ruelle et dans son agitation et sa précipitation, ses vêtements se dénouèrent et une ceinture de la couleur du quartier flotta violemment à sa hanche.
Lyhra
Soit.
Je comprends.
J’irai donc moi même sans invitation voir le … fourbe comme tu le nommes. Vous n’êtes visiblement pas dans les meilleurs termes.

Elle n’eut pas le temps de lui proposer tout de même poularde rôtie et tout ce qui allait avec qu’il s’enfuyait, dévoilant par mégarde son appartenance, leur signe, la ceinture que tous les pourpres portaient en guise de reconnaissance, comme les Gibiers de Potence portaient un lacet de cuir noué telle une corde de gibet autour du cou qui proclamait leur sursis car c’était tous des condamnés à mort échappés.

La découverte était de taille. Elle comprenait maintenant son refus de servir de messager.

Ainsi il restait un pourpre. Le dernier très probablement, faisant figure de «Miraculé» et seul garant de son clan, à même d’un jour témoigner contre la Sentinelle et à travers elle contre les Gibiers.
Témoigner ? Que oui.
Une vieille coutume permettait que les chefs de Guildes puissent tenir une sorte d’assemblée, mandée par n’importe lequel d’entre eux pour y présenter une doléance ou simple requête pour autant qu’elle soit d’importance à requérir l’avis de tous, à fortiori l’accord.

A cette occasion, tout ce qui n’avait pas trait au motif précis de cette réunion des confréries était laissé de coté, surtout les querelles de territoires, fréquentes. Et quand l’urgence l’exigeait, une rumeur de rafle par les gens d’armes, l’espérance d’un « gros coup », elle pouvait se tenir et agir en deux toutes petites heures. Il en allait de leur survie à tous, et unis ils étaient plus efficaces.
Cela avait généralement lieu dans un espace « neutre » des Miracles, proche du Quartier Azur.
Ensuite ? et bien ils reprenaient leurs incessantes chamailleries pour l’exclusivité d’une portion de rue ou même d’une femme, un partage des gains jugé injuste, n’importe quoi... même le petit bois fait du feu.

L’équilibre des Miracles paraissait fragile mais la trame en était d’acier, comme ces hommes.

Comme lui qu’elle avait suivi des yeux avec une certaine admiration tandis qu’il disparaissait. Revenir en paria dans ce quartier prohibé était bien dangereux, narguer ainsi Raven et ses sbires … un coup à finir au fond de la Seyne, un joli sourire frais dessiné, sous le menton, elle lui souhaita bonne chance intérieurement et espéra qu’il reste dans les parages. Elle ne lui chercherait pas noises une fois en possession des lieux. Les Pourpres avaient été de grande valeur, lui n’avait peut être pas fini de le prouver.

Il était temps de se rendre à la Petite Truanderie, la nuit tombait plus vite qu’ailleurs ici…

_________________
---fromFRL'Mendiant
Il l'avait regardée partir. Sans un bruit, dans cette ruelle sombre où il avait fait mine de s'engouffrer en entendant ce nom dont beaucoup de jurons venaient se méler. La rousse le cherchait. Sans doute pour une affaire. Elle ne savait pas où cela la mènerait. Cela va de soi. Comment faire affaire avec ce truand. Une offre d'un côté et un couteau de l'autre.

Il reprenait son souffle. Filer à en perdre haleine n'était plus vraiment de son ressort. Il vieillissait et les mets qui trouvaient ne suffisaient pas à le contenter. Une chasse à l'homme contre lui serait vite fini dans un pays plat. Heureusement, ici, il connaissait tous les recoins.

Intérieurement, il souhaita bonne chance à la succube. Marchander serait difficile ou alors, Il avait bien changé. Depuis le temps. Il devait se faire vieux aussi, ce gars là.

Il décida de rester caché, un moment, surveillant les allées et venues de tous. Et peut être qu'il retrouverait de sa dignité dans le futur. Peut être même qu'il se vengerait...
Lyhra
Une lumière de bougies, par dizaines, certaines très hautes plantées sur les piques de lourds chandeliers encadrant un comptoir de bois ciré, d’autres de simples rondelles de cire à petite mèche disposées sur des trépieds portant petit plateau sculpté qui permettent de poser coupes et carafes.

Une scène, centrale, délimitée par un cercle noir, d’autres endroits permettent quelques improvisations ludiques mais celle ci est réservée à la maîtresse des lieux. Elle y organise quelques attractions lascives, saynètes impudiques, afin que les esprits s’échauffent au diapason des corps.

Ce soir c’est elle.

Les seins serrés dans un tissu entièrement cousu et frangé de minuscules perles de verre rouge, une jupe de plusieurs voiles transparents ourlés de ces mêmes perles recouvrait ses jambes jusqu’aux pieds et ornait également une large et lourde ceinture cerclant ses hanches. Nul autres bijoux que des bracelets d’argent à clochettes aux chevilles.
Un grand voile noir bordé de sequins dorés complétait cette tenue venue d’un orient de légendes…

Il y a longtemps... se souvient comme elle avait ainsi allumé les sens d’Alcibiade à l’Annexe désormais close.

Citation:
Elle observait de derrière une tenture le jeune homme assis à la table juste devant la scène, il avait sollicité sa présence et elle s’apprêtait à danser pour lui un raqs sharqi, une danse sensuelle qui enflammait les sens aussi sûrement qu’un brasier le ferait d’un morceau de parchemin…

La musique prit possession de l’espace, elle ferma les yeux, avança d’un pas, d’un autre, lentement … faisant onduler son ventre en rythme, la tête rejetée en arrière, les mains esquissant des arabesques légères, ses gestes étaient précis et contenus, c’était une danse ancestrale qui aliénait les hommes… et celui qui avait le privilège de la contempler en cet instant avait les yeux grands ouverts sur la magie qui en irradiait…


Mais le jour se couchant filtre par les ouvertures sans volets et sans pitié fait la lumière... tentures de velours sont tissages d’araignées, coussins caisses de bois et couche de poussière font de moelleux tapis.

Mais elle a vu.
Ce qui sera en se souvenant de ce qui fut.

La cour allume ses premiers feux...

Au loin des éclats de voix... ici le silence et la sensation d'être observée.

_________________









---fromFR**~La Sentinelle~**
J’ai failli attendre.

Je savais que vous seriez justement là. Vous connaissez l’endroit n’est-ce pas ?

C’est, c’était, le repaire de l’infortuné Trois Doigts et de sa maudite clique.
J’imagine que vous connaissez aussi leur histoire, du moins ce que la rumeur a chanté à défaut de la vérité.

Mais vous n’en savez pas la moitié.

Les Pourpres...
Belle engeance, montée en graine, voulait plus, voulait trop, pas le choix, j’ai du agir, nous menaçait tous, vous comme moi, mais vous n’en croirez pas un mot, c’est égal, je fais ce que je dois, je l’ai toujours fais.


Echarpe tendue en direction de la succube. Celle ci avance sa main, le tissu est alors lâché par la Sentinelle et tombe à terre entre elles deux.
Geste de dédain.
Ou de défi.

Elle doit se baisser, pour la ramasser. S’agenouiller aux pieds de la Sentinelle.

La réponse. De Raven.
Le quartier est à toi.
Tutoiement familier, méprisant, craché.

Puis elle tourne le dos, serrant les poings, résistant terriblement au désir de lui enfoncer en plein ventre le long stylet qu’elle a fixé à l’avant bras, sous le tissu. Un geste facile, rapide, sur.
Mais ce serait trop compliqué à dissimuler ou a expliquer. Trop de traces, trop de soupçons sur elle.
Mais son heure viendra tôt ou tard.

La Sentinelle quitte le quartier où règne désormais sa meilleure ennemie.
_________________
Lyhra
Intense soulagement.

A elle, le quartier est pour elle, et pas seulement une bâtisse, non… bien plus que cela. Un quartier entier, un quartier tout entier à elle seule. Elle y rebâtira le Liquoré. Enfin non, ce ne sera pas le Liquoré bien sûr, mais c'est difficile d'y penser sans lui donner ce nom.

Allégresse. Griserie de la victoire, d'avoir su les convaincre et que la Sentinelle aille au diable ou ailleurs, peu lui importe. Rien ne viendra lui gâcher la joie de ce moment attendu.

La Succube ramasse l'écharpe sans état d'âme.
Dans sa prime jeunesse elle s'est agenouillée pour bien pire et sans gagner autant.

La couleur a été belle et vive, symbole d'une guilde prospère et honorablement connue, un temps du moins mais aujourd'hui le tissu est prisonnier du sang séché de Trois Doigts. Elle sait que ce symbole aura une belle place en sa demeure. Elle n'a rien contre eux, ils sont tous morts…
Sauf un. C'est vrai… Il fera ce qu'il voudra, elle n'a rien contre lui.

La Sentinelle passe le coin de la ruelle et la Rousse se promit de surveiller toujours ses arrières en sa présence et même hors de sa vue. Cette affaire lui offrait aussi une adversaire de taille à ne pas sous estimer…
Il faudrait s'entourer de gens surs et avoir ses propres sources.
Il est bon de savoir devancer les ennuis…

Bric à Brac de bois rongé à cœur, solives noircies de suie, moitié de barriques décerclées, tirées… poussées… jetées au dehors pour y être brûlées.
De longues heures défilèrent mais la bâtisse fut définitivement nettoyée d'anciens vestiges.
Les flammes de ce brasier là montèrent diablement haut, comme un signe, tel un feu purificateur et lui chauffèrent la peau plus que le corps d'un homme n'aurait pu le faire.

Sa main caressa fiévreusement la gemme dissimulée, gardée soigneusement pour payer ce marchand dont elle avait entendu parler.

A l'étage, une pièce salubre disposait encore d'un lit nu mais dont le matelas semblait propre. Elle s'y allongea et s'endormit aussitôt.

_________________
---fromFRShadahar
Une canne de chêne blanc claquant sur les pavés sales da Cour, et une lourde robe de brocard émeraude vieilli mais riche entrainant dans son sillage boue et débris du quartier pourpre, deux yeux brillants et la barbe des sages, Shadahar pénétrait en cette Cour pour la première fois depuis de longues décennies...

Il n'avait jamais perdu le contact avec Corinthe et les puissants qui y manaient l'or ou les âmes et ses pérégrinations le conduisaient finalement ici, en cette Cour, lieu de tous les Prodiges, et il devait oeuvrer pour servir en apparence le dieu de la Marchandise...

Les lèvres pincées en un sourire figé mais prédateur, ses yeux fouillaient les coins et recoins... non qu'il craignît les voleurs à la tires qui auraient pu convoiter les bagues serties de joyaux ornant la plupart de ses doigts - les envouteurs et autres alchimistes inspiraient surtout la crainte et le respect là où les prêtres ne régnaient point - mais un de ses ....."disciple", il le savait, s'était rendu il y a de cela de longs mois en cette cour, sous son apparence à lui, déguisé en vieillard, pour épier les gens de la Cour et y faire d'obscures affaires.... l'hommes était désormais mort, éviscéré près d'un autel, mais Shadahar ne savait si son apparence de vieillard vert avait pu laisser ici un souvenir quelconque, et en ce cas s'il avait des alliés inconnus ou pire, des assassins embusqués....

Ce quartier paraissait quasiment désert..., mais il savait où se rendre comme toujours... une vieille bâtisse....plusieurs étages... un extérieur délabré et agressé par la violence et le temps... l'extémité de sa canne frappa une seule fois contre la porte, produisant une sonorité sèche et dérangeante

_________________
Lyhra
Un bruit sec.
Désagréablement proche et s'immisçant dans ses rêves, la tire d'un sommeil hanté de souvenirs entremêlés à de nouvelles images, promesses d'avenir lucratif et charnel.


Qui est-ce ?
Sa voix haute et claire, à peine altérée par la surprise résonne entre les murs nus formant la pièce basse et longue, vide d'autre meuble que ce lit duquel la Rousse se lève en hâte, remettant un semblant d'ordre dans sa tenue. Lissant et défroissant, tressant l'or de sa chevelure rapidement.

Qui est là ? Répète t'elle plus fort, un ton affermit, impérieux presque.

C'est idiot car la porte n'est pas close. Elle n'y a seulement pas pensé et avec quoi la bloquer ? Mais personne ne fit mine de l'ouvrir et c'est elle qui repoussa les battants, découvrant au seuil un homme bien étrange portant un caillou énorme à chaque doigt, du genre … vrai, à ce qu'il semble et ça brille…

Un pouilleux en quête de quelque chose à récupérer pour en tirer quelques sous, un gamin curieux oui, même le retour de la Sentinelle elle s'y serait attendu, ils n'auraient pas frappé ! Mais lui… un peu stupéfaite, désarçonnée par l'accoutrement singulier du personnage elle le scrute un instant mais rien ne l'instruit du pourquoi de sa présence.


Je .. vous .. cherchez quelqu'un ? Quelque chose ?
C'est une bâtisse vide vous savez. Comme le quartier…

Deux pas en arrière par prudence. Quelle idée d'avoir dit que l'endroit était déserté. Sa main agrippe fermement l'ourlet qui dissimule sa dernière grosse gemme.

Puis-je quelque chose pour vous ? Le ton est aimable, avec une légère réserve toutefois.
_________________
---fromFRShadahar
Une voix qui demande depuis les profondeurs de la bâtisses, un zeste d'inquiétude tout au fond... il ne répond pas.

Quelques pas, la porte s'ouvre sans bruit ni de clef ni de verrou... et apparaît une femme de pourpre vêtue et au maquillage expérimenté... ses yeux la dardent et l'analysent, assoiffés... beaucoup de vécu... sa voix maintenant


Puis-je quelque chose pour vous ?

Shadahar sourit doucement, se redresse, et de sa voix rauque mais ferme répond


Pour moi ? Rien absolument rien... ou peut être m'inviter à aller reposer ma vieille carcasse dans un confortable fauteuil dont le prolongement de l'accoudoir sera une coupe de nectar... demandez vous plutôt ce que je peux faire pour vous, puisque vous m'avez invité...
_________________
Lyhra
Invité ? Je vous aurais invité ? Ici… Moi…

Intense réflexion mais de courte durée, la Rousse ne bouge plus, ni n'avance ni ne recule, perplexe.

Ah… seriez vous donc ce.. négociant dont j'ai mandé la visite ?
Parce que personne ne sait qu'elle est ici à part la fillette qu'elle a envoyée dans les ruines et le Mulot à qui elle a confié mission de trouver ce marchand parisien…

Le Seigneur des Campagnols a rempli sa mission pense t'elle, le gamin a mérité le repas de roi promit, et plus encore si de bonnes affaires se concluent ici.


Un fauteuil ? Une coupe de vin vieux ? Quelques gourmandises ?
Elle retrouve ce rire bas et rauque… légèrement ironique, si vous êtes celui que je suppose c'est justement pour acquérir tout ceci que j'ai souhaité vous rencontrer.
L'invitant à entrer tout de même elle poursuivit, voyez la nudité des lieux, il n'y a rien ici, juste de bons murs et beaucoup d'espace, puis moi ajoute t'elle dans une petite courbette.

Toujours en supposant que vous soyez celui que j'attendais, alors vous connaissez mon nom et savez qui je suis, le reste vous le devinez aisément… J'ai tout perdu quand le Liquoré s'est effondré et c'est ici que je veux reprendre mes activités. J'ai besoin de meubles, de tissus, de chandelles, de quoi emplir la cave, j'ai besoin de toutes ces choses que vous devez pouvoir me trouver. Au meilleur prix bien sur.

Elle regarde fixement ses mains. Un commerce lucratif que le sien à en croire le nombre et la taille des joyaux. Il lui reste cette gemme dont elle vérifie sans cesse la présence en touchant l'ourlet de son corsage. Et quelques autres bijoux. Elle devra faire avec ces dernières richesses, à moins que la fillette ne retrouve vite son trésor… et puis elle peut promettre…

Si nous pouvons nous entendre, croyez qu'un fauteuil vous sera offert lors d'une prochaine visite et tout ce que vous pourriez souhaiter en matière d'ivresse…

Les choses étant clarifiées de son coté, elle prit appui sur un bord de fenêtre et attendit qu'il confirme son identité.
Une belle journée pour négocier …

_________________
---fromFRShadahar
Le vieillard entre et déambule aux côtés de La Succube, jaugeant du regard l'état des lieux... du bout de son bâton, il appuie sur le pied d'une veille table mystérieusement épargnée, et celle-ci s'éffondre dans un craquement sinistre... le vieil homme ne peut s'empêcher de laisser paraître un petit sourire de satisfaction, puis pince à nouveau les lèvres et se tourne vers la femmes...

Un Bordel... ici... les murs vous apprtiennent ils ou les louez vous à un prince de la Cour ?


Regardant alors le plafond, il demande alors

Une précision préalable supplémentaire est nécessaire.... vous désirez un ameublement complet... mais ne souhaitez vous que des marchandises inertes ou alors souhaitez vous également acheter celles vivantes qui font toute l'âme d'un tel établissement ?


Regard égrillard sans être complice, il laisse toujours planer le doute sur son identité.... envoyé du Marchand attendu ou obscur charalatan ou sicaire....
_________________
Lyhra
Elle apprécia la concision crue de ses propos et ne sursauta pas quand le bois vermoulu rendit l'âme en un dernier soupir poussiéreux.

Elle répondit sur le même ton.

Cette bâtisse est à moi, le quartier qui l'entoure également. Depuis peu il est vrai. Vous n'êtes pas sans savoir que les Pourpres occupaient les lieux il y a quelques années. Raven et moi nous sommes entendus sur cette affaire.

Le Quartier pourpre est à moi désormais.
Jusqu'au dernier de ses rats, précisa t'elle en souriant.

Un marchand oui, peut être même aussi esclavagiste à ses heures. Penser à ce mot la fit involontairement frémir et toucher son coude. Un souvenir du cruel Basil.
Elle ne serait jamais celle qui achète car elle avait été celle qu'on vend.


L'ameublement suffira, mais je le souhaite de qualité.

La Rousse ne tenait à s'étendre sur ce délicat sujet pourtant elle ajouta.

Une fois l'écrin tapissé de velours et prêt à recevoir quelques joyaux choisis pour le plaisir de celui qui se les voudra offrir, j'espère ne pas avoir moi-même à les acheter, je les préfère librement consentis.

Bien sur, il faudra qu'elle trouve quelques filles pour débuter son affaire mais chaque chose en son temps. Le bouche à oreille ferait les choses, c'est ce sur quoi elle comptait. Faire commerce de son corps assurait des jours fastes et la Succube n'était pas réputée avare. Elle payait bien si la fille en valait la peine. Il faudrait aussi quelques servantes, cuisinière, médicaste, et aussi… elle avait certaines idées en tête pour attirer une clientèle variée et … féminine.

A l'annexe du Liquoré, il y avait un masseur. C'était un homme doux et suave, aux doigts de fée, c'était justement le nom qu'il portait et elle remuerait ciel et terre s'il le fallait pour trouver une perle rare à son image. Les femmes aimerait cela et raclerait le fond de leurs tiroirs pour s'offrir cette gourmandise.

Oui, les idées ne manquaient pas… restait à bâtir ce lieu et cet homme qui la dévisageait avec malice allait l'y aider, quoi qu'il lui en coûte…


Des meubles, des tentures, des chandeliers et tout ce qui va avec, des serviettes de toile fine, des lits de bois sculptés, des carreaux de céramique pour les bains, des huiles de fleurs, ses joues s'enflammaient de plaisir, d'excitation son regard s'éclairait, et puis des alcools interdits, du tabac venus d'orient, du marbre de carrare,

Que sais-je encore !

Je veux faire de ce lieu un temple du plaisir, de tous les plaisirs. On y viendra de loin et on y dépensera sans compter.

Voilà ce que je veux.

Elle darda un regard brillant sur l'homme, certaine qu'il ne refuserait pareille aubaine.
_________________
See the RP information <<   1, 2, 3, ..., 98, 99, 100   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)