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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (1ère partie)

{chloe_la_douce}
La halte au Palazzo avait été une véritable bénédiction.
Rassasiée, réchauffée et réconfortée, elle avait pu réfléchir à la suite des évènements.
Des différentes personnes qu'elle avait croisées, elle avait retenu un nom.
La Succube.
Après quelques renseignements pris auprès des mendiants des rues, elle avait finalement trouvé également un endroit à associer à ce nom.
Quartier pourpre.

La collecte d'informations n'avait pas été sans lui faire courir certains risques.
Visiblement, l'activité principale de la Succube était le commerce de la chair, et certains se seraient bien chargés de son initiation contre les renseignements, mais elle avait réussi à échapper à leurs griffes.

Le froid avait pris possession des lieux et les rues étaient relativement vides.
De fausses pistes en mauvaises directions, elle était finalement arrivée dans ce quartier étonnant, et curieusement vide.
Ses pieds nus martelaient le sol dur , ruelle après ruelle, à la recherche du moindre indice.
Tout semblait si branlant !
Etait ce vraiment là le lieu indiqué pour une future maison de plaisirs ?

Soudain, des bruits et des voix la firent sursauter. Cela venait d'une ruelle perpendiculaire à celle qu'elle empruntait.
Se cachant dans l'angle d'une bâtisse délabrée, elle jeta un oeil dans la ruelle bruyante.
Un charriot au milieu, des hommes à la peau sombre qui charriaient des matériaux et qui trimaient.
Intriguée, elle resta longtemps à les observer.
Jamais elle n'avait vu d'hommes de cette couleur.
Même la Sarrasine était moins foncée.

Avec prudence, elle s'avança dans la rue, et finit par atteindre le seuil.

Arrêtant un ouvrier, elle demanda.


- Bonjour.
Je cherche la Succube..
On m'a dit qu'elle avait de l'ouvrage.
Savez vous où je peux la trouver ?


[/i]
_________________
pnj
T'sais qu'y m'ont bien soigné ?
Un p'tit onguent là ou un t'uc du gen'e. Y t'en passe plein pa'tout où tu as les bobos. C'est pas comme l'aut'e ab'uti avec son fouet. Ses femmes, j'en fe'ai bien mon ha'em. Elles étaient douces. A pa't une. La g'osse. Elle, elle me pét'issait le co'ps violemment. Je l'au'ai envoyé aux lions celle-là. L'au'aient bouffé et Baba, y au'ait été content.

Il raconte ses péripéties à ses collègues de travail.

Et puis, la b'une. Une petite me'rveille. Des jambes dévoilées, légè'ement b'onzées. J'avais le totem qui se d'essait, c'est pou' te di'e.

Tout en déplaçant un gros meuble, un meuble pour se coucher semble-t-il, il continue.

Faud'ais que tu te fasses mal pour qu'elle s'occupe de toi.
Ah, fais pas ton timide, avec lui, c'est vite a''ivé. Le pat'on est méchant, suffit de pa'ler pou' en p'end'e plein les dents.

Il écarte en grand ses grosses lèvres pour montrer à son compagnon sa dentition.

Ca se'ait dommage hein.

Et tous deux explosent de rire simultanément. Petit intermède, ils reprennent les cordes et continuent.
Mais hélas, avant d'avoir pu avancer d'un mètre, Baba est arreté.


Non pas tapé, Baba, y 'ecommence'a plus à pa'ler. Ju'é, c'aché.

Il accompagne la parole d'un bon glaviot qui s'écrase sur le sol.
Mais non, une jeune femme est là pour ...


La Succube ? L'était dans le g'os bâtiment là. Mais c'était avant que je pe'de conscience. Je sais pas combien de temps je me suis fait soigné. Alo's peut êt'e, elle n'y est plus. Baba, y ne sait pas.
T'ouve le pat'on, il te di'a. Tu peux pas le louper, il a la couleu' diffé'ente de toi et de moi. Che'che le.
{chloe_la_douce}
L'homme semblait avoir peur d'elle, alors que sa couleur effrayait la jeune femme.
Il avait un accent curieux, et des gestes craintifs.
Réprimant sa méfiance, elle se concentra pour comprendre ce qu'il lui disait.

Grand bâtiment, évanouissement...
Voilà des choses qui ne semblaient pas vraiment rassurantes.
Pourtant, on lui avait dit du bien de la Succube, et voilà qu'elle découvrait des hommes sombres, terrorisés et portant des marques de coups.
Encore une fois, elle se demanda si elle avait fait le bon choix.
Elle examina la maison désignée, une grand bâtisse, visiblement en pleine réfection.

Hésitante, elle fit un sourire à son informateur.


- Je ne vous taperai pas, vous êtes plus grand que moi !
Je viens juste chercher du travail.... J'espère que c'est le bon endroit.
Merci et ... bon courage...

Un petit signe de la tête, et elle franchit le seuil de la maison.
A l'intérieur, règne un grand fatras de poutres, plâtres, outils divers.
Ca va, ca vient, et personne ne semble faire attention à elle.
Personne non plus ne ressemble à l'idée qu'elle se fait d'une tenancière de ce genre d'établissement.
Timidement, elle appelle.


- Bonjour !
Je cherche Dame Succube...
Quelqu'un peut me conduire jusqu'à elle ?

_________________
Lyhra
La porte restée ouverte avait permis qu’elle entende une voix demandant après elle et, délaissant plume et parchemin largement raturé, la Succube se rendit en haut de l’escalier ayant depuis la rambarde vue sur la majeure partie de la grande salle et notamment sur l’entrée qui n’était pas encore dissimulée par les tentures prévues, un lourd satin floqué de velours.

Une jeune fille se tenait là.
Son oeil exercé en fit la mesure. C’était ainsi, elle ne pouvait s’empêcher de chercher les attraits ou imperfections et d’imaginer ce qu’elle pourrait tirer d’un physique jugé disgracieux ou de transformer encore une demoiselle possédant déjà quelque joliesse à exploiter.

Celle ci, bien que frêle ou le paraissant, n’était pas sans charme. Bien sur il faudrait lui trouver des toilettes plus seyantes et arranger ses cheveux, rosirent ses lèvres, parfumer le creux de ses poignets sans doute ... et ...


C’est moi que vous cherchez jeune demoiselle.

Elle revint à la réalité et cessa d’improviser sur les raisons de cette visite.

Mon bureau est à l’étage, encore en travaux mais montez donc me rejoindre, vous me conterez ce qui vous amène en ce lieu dissolu.
Enfin, pas encore, pas encore, mais cela viendra. Ajouta t’elle plus doucement en se dirigeant vers le fond du couloir.

Elle referma ensuite la porte derrière elles et lui montrant l’un des fauteuils, s’installa confortablement dans un autre tout proche.


J’ai beau chercher, votre visage ne me dit rien. Votre nom peut être ?
_________________
{chloe_la_douce}
Une voix féminine venue d'en haut la tire de son embarras.
Une personne la toise du haut des marches.
Elle devine un regard perçant et inquisiteur qui la jauge et la juge.
D'instinct, elle croise ses bras serrés sur sa poitrine trop plate et monte les quelques marches pour la rejoindre, en silence.

La femme qui se tient devant elle est intimidante.
Elle ressent l'autorité et la fermeté sous des dehors charmeurs et agréables.
Elle est élégante, propre et épanouie.
Tout ce que Chloé n'est pas...
Mal à l'aise, elle la suit dans un bureau déjà bien meublé et s'installe sur le bord d'un fauteuil à son invitation.
Elle examine les lieux discrètement quand une question la ramène à la réalité.


- Mon nom... oh pardon...
Je suis Chloé.
Non, vous ne me connaissez pas, mais j'ai entendu dire que vous embauchiez. Alors, je me suis dit...
Enfin, je sais faire pas mal de choses et je suis prête à en apprendre d'autres, je crois...


Nerveuse, elle avale sa salive.
C'est la première fois qu'elle essaye d'avoir un emploi... si on peut appeler ça comme ça.


- Je ... Enfin...


Elle jette un regard inquiet sur les yeux froids qui l'observent, recherchant un encouragement ou un signe quelconque, puis, finalement, se lance :


- Ecoutez, je vais être franche.
Je ne sais pas où aller, j'ai faim et j'ai froid.
Le Rouquin, du Palazzo, Nicolas, il m'a dit le plus grand bien de vous...
Et une femme aussi... Mara je crois...
Ils disent que vous pourriez me donner de l'ouvrage.
J'ai bien compris quel type d'établissement vous allez ouvrir et...

Elle se mord brièvement la lèvre, hésitant une dernière fois.

- Et bien... Je ne suis pas certaine d'avoir l'expérience nécessaire ou le physique adéquat mais je suis prête à tenter le coup, si vous voulez bien de moi bien sûr... Je sais aussi coudre, entretenir le linge ou tenir une maison. Je sais lire et écrire aussi...


Voilà, c'est dit.
Les yeux baissés, elle triture le tissu de son jupon en lambeaux, consciente que tout joue contre elle.
Sa tenue est miséreuse, elle est crasseuse au possible, maigre à faire peur. Elle a débité son discours à toute vitesse, pour être certaine de ne pas changer d'avis au dernier moment.
Maintenant,les dés sont lancés.
Le rouge aux joues, elle relève la tête et fixe la Succube dans les yeux, attendant un verdict.
La rue et la faim, ou le début d'autre chose...

_________________
Lyhra
Silencieuse et attentive, la Succube écoute la jeune fille.
Ainsi c’est bien du travail que Chloé, c’est le nom qu’elle avait donné, était venue chercher chez elle.

Un court instant, sa mémoire fait un bond en arrière, se souvenant du jour où, sans un sou vaillant en poche et fraîchement débarquée aux Miracles, avait elle aussi demandé du travail dans un établissement comme celui qu’elle s’apprêtait à ouvrir. Et elle avait été embauchée, après avoir été « testée » par Ylaibo le beau recruteur amant en titre de la tenancière. C’était quelques années en arrière, il c’était passé bien des événements depuis.


Nicolas a bien fait de vous envoyer ici. J’embauche il est vrai. Comme vous l’avez constaté, nous sommes en plein travaux et je compte ouvrir dès qu’ils seront terminés et si, bien sur, je trouve le personnel nécessaire entre temps. D’ailleurs je m’attachais à rédiger une annonce quand vous êtes arrivée.

Elle montre la plume abandonnée, des filles ... une servante, quelqu’un au comptoir, un masseur, ... tout est à faire.

Lire, écrire et compter ? … ce n’est pas si commun parmi les jeunes femmes. Vous pourriez être l’intendante de mon établissement, vous occuper de mon secrétariat, des comptes de la maison et du personnel, d’abord sous mon contrôle puis seule ensuite, calculer leurs gages et effectuer les paiements, vous assurer des commandes de provisions de bouche, de linge, de vêtements, de produits de toilettes, savon, poudre, parfum... Que sais-je encore !
Ce n’est pas un travail de tous repos, j’en suis consciente mais vous serez logée et nourrie.

Et ce ne sera pas du luxe pense t’elle, il faudrait la remplumer un peu cette petite. Il n’y en a pas assez pour emplir la main d’un homme.

Plus cinquante écus par semaine. Pour commencer. Nous verrons par la suite.

Qu’en dites vous ?
Sans lui laisser un temps de réponse, elle ajoute,

Vous gagneriez plus d’une autre façon mais ... c’est à vous de voir.
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{chloe_la_douce}
Elle écoute attentivement, profitant de la chaleur de la pièce pour réchauffer ses doigts gelés.
Tenir une maison, ça, elle devrait pouvoir faire assez facilement. Elle n'a jamais fréquenté de maison de ce type, mais elle imagine assez bien de quoi les pensionnaires pourraient avoir besoin, du moins, pour les choses courantes.
Faire autre chose... Elle fronce les sourcils et examine ses mains sales et maigres quelques instants.
Des souvenirs violents et douloureux la font frissonner quand elle essaye d'imaginer ce que la tenancière veut dire.
Les dernières paroles lui font redresser la tête.


- 50 écus ? Toutes les semaines ?
La nourriture et le toit en plus ? Vous êtes sure ?


Elle se mord les lèvres. Comme souvent quand elle est nerveuse, elle parle trop.
Elle essaye d'imaginer ce qu'elle pourra faire avec une telle fortune si elle n'a pas à se soucier de manger.
Porter une tourte monstrueuse à Nicolas, s'offrir des chaussures et peut être même un mantel, qui sait ...


- Plus si je fais autre chose... hum...
J'avoue que je ne suis pas contre l'idée de gagner des écus, mais je ... enfin...
Mes expériences dans le domaine des hommes sont très limitées et je ne suis pas certaine de pouvoir... enfin, d'avoir un talent quelconque pour ce genre de choses. Je n'y connais rien. J'ai subi les assauts d'une brute un soir, et c'est tout. Mais, tout s'apprend parait il... on verra ?


En souriant, elle désigne sa tenue :


- De toutes façons, pour le moment, je risque fort de faire fuir tous les clients potentiels non ?
Mais pour l'intendance, si vous pensez que je peux faire l'affaire, je suis partante.

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Lyhra
Elle a envie de lui faire confiance. C’est vrai que la mise n’est pas des plus reluisantes mais son sourire est très doux et elle semble honnête. Un regard franc en dit bien long et pour lancer son affaire il faut des gens sur qui compter, qui n’en profiteront pas pour vider les coffres.
Elle sourit.


Oui je suis sure.
50 écus, une chambre et les repas.

Quand à vos nippes Chloé, sachez que ces messieurs s’intéressent surtout à ce qu’elles recouvrent mais je comprends votre réticence.
Nous en reparlerons peut être un jour ...

Vous trouverez des vêtements dans l’un des coffres, en bas, servez vous. Organisez tout cela à votre guise.

Mais d’abord venez, je vous montre les lieux.

Après lui avoir fait découvrir ses bains privés, la Rousse l’entraîne dans le couloir. A l’étage ce sont les chambres uniquement, vous pourrez y choisir la votre et l’arranger selon votre goût.
Il y a également des combles, indiquant une trappe au plafond, rien n’est encore prévu à ce sujet, comme vous le voyez tout est en train de se faire.

Elles descendent ensuite l’escalier, la grande salle ... il y aura fauteuils et sofas disposés autour de petites tables, voyez ces endroits elle montre plusieurs cercles délimités au sol à plusieurs mètres de distance dont un, plus grand que les deux autres et légèrement surélevé, ce sera pour les danses et spectacles.
Le grand comptoir ici ... chaque fois sa main indique, montre, accompagne sa voix pour expliquer à Chloé comment elle envisage cette salle, intime et propice aux jeux de séduction. Elle lui raconte la salle des bains, de massage, les cuisines, celliers... son enthousiasme transparaît vite. Ce projet est devenu toute sa vie.

Vous risquez de croiser un homme dont le visage est peint en ... bleu, il s’appelle Daimones, disons qu’il supervise toute cette agitation, je préfère vous prévenir il est un peu ... étrange, méfiez vous en. Je ne sais où il est exactement en ce moment, il devait vérifier les sous sol. Il est possible qu’il surgisse dans votre dos sans prévenir...

Avez vous des questions ?
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{chloe_la_douce}
Les yeux se croisent, les paroles s'échangent.
Chloé est à la fois surprise et heureuse.
Curieux endroit que les miracles.
Dans ce lieu de misères où la combine est reine, la confiance semble le lien principal entre les êtres.
Elle sourit, soulagée d'avoir trouvé un havre et heureuse d'avoir enfin quelqu'un qui croit en elle.
Accompagnant sa nouvelle employeuse, elle parcourt la maison, s'imprégnant de ce qui va devenir son petit domaine.

La vue du grand baquet de la Succube fait briller ses yeux.
Un bain... depuis combien de temps n'a-t-elle pas connu ce luxe ?
Ca attendra encore un peu. Pour le moment, il faut qu'elle se mette à l'oeuvre.
Attentive, elle écoute la description des futures pièces, essayant d'imaginer l'apparence de l'ensemble à la fin des travaux.
Elle enregistre et consigne dans sa mémoire les moindres détails.

Grande salle, petites tables, meubles, bar, verres, tentures ...
Chambres, lits, psychés, cuvettes, linge de toilette, brosses, rideaux ...
Cuisines, nourriture, ustensiles, boissons, marmitons...
Caves, bouteilles

La liste des choses à faire venir s'allonge de pièce en pièce.
Par quoi commencer ?

Recruter sera peut être le plus difficile et le plus long.
Les objets, on peut les acheter, les gens, il faut les trouver.

Petit à petit, les choses s'organisent dans son esprit.


- Des questions ?
Quelques centaines je pense.
En premier lieu, où trouver les personnes nécessaires ?
Avez vous déjà pris contact avec des fournisseurs pour le nécessaire, une fois que les travaux seront finis ?
Allez vous faire meubler toutes les chambres d'un coup ou laisserez vous chaque arrivante choisir son décor ?
Quand les travaux seront-ils achevés ?
Quand la maison sera-t-elle prête à tourner ? Y a-t-il un objectif ? Comme une ouverture pour la Noël par exemple ?
Je sais que ça dépend de beaucoup de choses, mais ça me sera utile pour savoir quand faire rentrer des victuailles par exemple.
Il faudra prévoir de quoi régaler les estomacs également non ? Ou juste de quoi adoucir les palais par des vins capiteux ?


Elle s'arrête un instant pour observer les ouvriers qui triment dur dans la grande salle.
Une odeur curieuse flotte dans l'air.
Peut être prévoir de l'encens ou des pots pourris bien disposés pour l'atténuer.
Les hommes sombres travaillent dur, sans jamais relever la tête.
Ils semblent craintifs et s'écartent vivement au passage des 2 femmes.
Ils la renvoient à sa propre captivité dans les mines.
Ils ne portent pas de chaines, mais visiblement la crainte les enchaine.


- Daimones... Bien, je m'en méfierai.
Je suppose que ces "personnes" sont à lui ?
Ils ont l'air si effrayés...


Les marques de coups sont visibles sur le noir de la peau.
Les os saillent sous la sueur et les muscles nerveux.
Elle éprouve un curieux mélange de curiosité et de pitié.
Mais l'heure n'est pas à l'apitoiement.


- Avez vous une liste de tout ce qui reste à faire ?
Un bureau où on puisse s'organiser loin de toute cette agitation ?
Et puis... de quel budget disposez vous pour le moment ?


Un peu gênée par la rudesse de sa question, elle croit utile de se justifier.


- Ca n'est pas que je doute que vous puissiez faire tout ça, mais si je dois gérer, j'ai besoin de le savoir ?


Un peu étourdie par la danse incessante des ouvriers, les odeurs, la poussière et les émotions des dernières heures, elle prend maladroitement appui sur le montant d'une porte fraichement repeint.
Se reprenant, elle retire sa main, marquée de pourpre.
Curieuse, elle examine ses doigts puis retourne sa main pour la montrer à la Succube.


- Je ne sais pas trop avec quoi cette substance est faite, mais me voilà marquée par votre couleur à présent !
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Lyhra
Elle posa sa main sur celle de Chloé dans un geste spontané, doigts et paume parfaitement adaptés, puis la montre à son tour en riant.

La Compagnie des Pourpres renaît.
A ce propos rappelez moi de vous conter un jour l’histoire de ce quartier, les Pourpres étaient une guilde connue, avant … avant leur mort à tous.

Elle avait failli ajouter que l’mendiant raconterait mieux qu’elle, s’en était empêchée au tout dernier moment. Il faudrait faire attention à ne pas divulguer son identité.
Une carte secrète en quelque sorte.

Elle s’attendait à quelques timides questions mais pas à cette avalanche d’interrogations. Etourdie par cette longue liste détaillée d’une voix hardie, la Succube passe derrière le long comptoir de bois, il n’est pas encore parfaitement installé ni ciré mais déjà on en devine la beauté simple, en tous cas il est imposant, farfouille un instant, et réapparait munie d’un flacon de vin doux mêlé de miel et de deux coupes ébréchées.


Asseyons nous, vous devez avoir la gorge sèche...
Des coupes, il faudra des coupes, son doigt s’attarde sur la fêlure, neuves.

Voilà comment je vois les choses... ramenant ses jambes sous elle, lovée au fond d’un large fauteuil confortable, la rousse prend une gorgée et l’avale avec un soupir d’aise puis repose le verre sur la seule table déjà installée.
Tous les gens que vous voyez appartiennent à ce Daimones dont je vous ai parlé.
Effrayés ? Le mot est faible, ce détraqué use du fouet et terrorise tout le monde mais il n’est pas sans compétences. J’ai besoin de ses services, il faut juste le tenir à l’oeil.
Je n’aime pas ses manières croyez le et si il passe les bornes je saurai lui rappeler qui commande, ici. Quoi qu’il en soit les travaux avancent mais je ne sais quand tout sera terminé, avant la Noël je l’espère.

Un autre soupir, il y a tant de choses à penser ... à organiser ... l’ampleur de la tâche, maintenant qu’elle est en route, lui semble démesurée. Mais l’instant d’abattement s’évapore rapidement.
Reste la question de l’or... Celle ci une fois réglée, dès le retour de la Miette et du Mulot, -que font ils ?- signera sa vraie liberté. Quel soulagement en perspective...


Pour le personnel, c’est un vrai problème je le reconnais. J’avais espoir que la rumeur des travaux amènerait du monde ; l’opportunité de gagner quelques écus n’est jamais ignorée mais vous êtes la première qui s’y risque. Cela m’intrigue à vrai dire.
J’irai placarder une offre sur la grand place, à la vue de tous, nous verrons bien ...

Que faire d’autre ? Ecumer les tavernes et débaucher les laiderons au tablier graisseux ? ! Certes pas.

Nous avons un large crédit auprès de Daimones pour la fourniture de tout ce que nous pourrions avoir besoin, mais je vous laisse juge de prendre tous les contacts que vous voulez pour la suite, négociez bien et tout le monde sera content. Les hommes et les femmes qui viendront passer un moment ici devront êtres sollicités de maintes façons, les mets et les vins devront s’ajouter à d’autres plaisirs. Oui, il faut prévoir tout cela.

Quoi d’autre ? ah ! oui, les chambres. Et bien ... une fille qui se sent bien travaillera d’autant mieux, elles choisiront leur décor pour peu qu’elles n’aient pas de goûts trop dispendieux. N’acceptez pas de demande par trop coûteuse, pour le reste ... faites au mieux !

Pas trop accablée par la besogne ?

Plus elle répond à ses questions, plus il lui semble que la liste augmente ... Justement ! je n’ai pas fais de liste non, les choses viennent et s’ajoutent, je tente de faire face...
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{chloe_la_douce}
Un fauteuil confortable, une coupe à la main.
Chloé trouve déjà la maison accueillante, même dans l'état actuel des travaux.
A n'en pas douter, elle sera un jour pleine de rires et de voluptés.
Elle a encore un regard gêné vers les ouvriers.
Elle sait bien que les travaux rudes sont nécessaires, mais une maison de plaisirs doit elle être bâtie sur la souffrance des autres ?
Enfin, après tout, elle profite de l'aubaine elle aussi, elle n'a pas de leçons à donner et peut être pourra-t-elle alléger un peu la rudesse de la tâche.

La voix de la Succube la ramène à la réalité présente.
La liste s'allonge encore alors.
Trouver de la vaisselle,
Attendre les pensionnaires et les clients potentiels...

Sirotant son verre, elle réfléchit à tout ce qui reste à faire.


- Visiblement, trouver du personnel est difficile...
Pourquoi ne pas prendre le problème différemment dans ce cas ?
Cet endroit doit devenir un lieu de plaisirs, certes.
Ne peut-on pas imaginer de commencer par aménager la grande salle, et quelques petits salons plus discrets autour, quelques chambres neutres également.
Il y a dans Paris des couples qui préfèrent la discrétion mais ont besoin d'un lieu agréable pour se retrouver.
Ils pourraient se retrouver ici discrètement déjà pour occuper les chambres.
Ca serait une sorte de service annexe , en attendant d'avoir les compétences nécessaires pour démarrer l'activité principale. Une sorte de "complément"...
Enfin, c'est peut être une mauvaise idée...


Elle reprend une gorgée de vin capiteux.
C'est bon, mais ça monte à la tête assez vite.
Elle se renverse contre le dossier du fauteuil, se détendant enfin.
L'envie d'un bain et de tissus soyeux sur sa peau se fait plus précise, et un mince sourire illumine son visage à cette idée.
Mais elle a encore une question.


- Au fait... Comment va se nommer cet endroit ?
La maison Pourpre ?
La compagnie Pourpre ?
Le Pourpre ?
Douceur Pourpre ?
Ca serait déjà un début de l'annoncer non ?

_________________
---fromFRP'tite Miette
Les revoilà, les deux chercheurs de tresor, Miette a remonté les rues, venelles et ruelles. Nez en emissaire, flairant le consistant de l'air, les silhouettes, attentive à son instinct. Cheminant adoptant l'attitude des momes en goguette, tres affairés, evitant toute confrontation avec les grands.
Regardant parfois vers les toits.
Dans la cour devant la ruine encore ce defilé qui lui fait froncer le nez, meme si les choses avancent. Miette Mulot sur les talons, avance, et sûre de bon droit entre.
Quelques marches grimpées en sautillant, accompagnées d'un cliquetis sonore.
Elle se fige alors dans l'entrée, sur la frimousse cette expression satisfaite des gamins fiers d'avoir mené à bien une mission.


On a reussi, et c'est comment ti t'appelle toi d'abord ? Regarde elle est là...Avec...

Et de s'interrompre alors que le menton rond finit de designer la rousse.
Un eclat dans l'oeil, transperce la fille qui est a ses cotés a boire.
Pourquoi ça lui plait pas ?
Parceque c'est comme cela.
Les yeux se retrecissent un bref instant, balayant la demoiselle, puis finalement un sourire eclatant fleurit sur la bouille.
Elle reste là, pas de sacs en vue, forcement ils sont bien planqués.
Il y a des gens bizarres encore ici, des tout noirs.Miette se demande si c'est Nestrecha qui les a brulé pour les punir peut etre.
Mais le decor lui plait. La gamine pose enfin ses yeux sur le marmot qui l'accompagne laissant tomber une petite question d'un ton au mielleux coupant.


Tu l'as connais l'autre ?

Parlant de la blondinette qui semble pas bien vieille et qui a l'air de tres bien s'entendre avec la rousse.
Miette attend là, se dandinant d'un pied sur l'autre, jetant parfois un regard vers le duo, l'air de pas y regarder. Bouclettes tressautent sur les epaules, moue plantée cachant le vide de quenottes tombées.
Mais qu'est ce qu'elle attend pour venir la belle dame ?
---fromFRNestor & Gaël
Arrive alors derrière le môme et la mômette un personnage déjà entraperçu aux catacombes. C'était simple, il les avait suivit en les voyant passer devant lui, de son pas d'équilibriste. Pied devant l'autre, toujours. Et tantôt les bras levés et gigotant. Bras dont un -je le rappelle- s'achevait avec des ongles énormes et l'autre... sans presque ongles du tout.
L'homme maigre arrive alors à hauteur de ceux qu'il a suivit, et pose ses deux énormes yeux aux petits points bleus sur eux, pour finir par retourner la tête vers sa droite.


Vas-y!

La voix, tel un ordre, est suivie d'un tournant de tête vers la gauche, des yeux qui ne deviennent que des petits points, d'une courbe au dos timide, apeurée, et d'une vois aigüe et murmurée.

Je... euh... tu...n'est sur, hein?
-OUI!
La tête s'étant de nouveau tournée, le corps redressé, la voix prit son ton grave, le mot était un petit cri d'énervement.
Reprise de position du petit timide, mais à présent il parle vite, et vers les deux enfants.


Vous êtes morts?

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N'était dans le ciel, dans la lune, dans l'soleil, et pis y'a eu du bruit de pas, et Gaël m'avait tiré contre lui pour me plaquer contre un mur, pacequ'il fallait que se cacher. Pis y'a deux ombres qui sont apparues, et pis moi j'avais très peur, hein, même si Gaël nan, mais parce que Gaël il a jamais jamais peur.
Quand ils sont partit, et ben j'ai demandé a Gaël si c'était des morts, et il s'est moqué de moi, parce qu'ils avaient l'air vivant. Mais on était au ciel, alors na! Ils devaient sans doute être morts... sauf s'ils étaient rentrés comme nous. Mais moi j'pense qu'ils sont morts, parce qu'ils sont tout petits.
Alors voilà, Gaël m'a dit de le suivre, le frérot, alors je l'ai suivit, mais pour arriver dans la terre qu'on avait quitté, et ben c'était très dur car il y avait un fil en cheveu de lune et si on tombait et ben on mourrait pour toujours, mais nous, on est deux frères très intelligents et on est pas tombés. Parce qu'on a suivit les deux morts qui eux non plus ne tombaient pas, mais après quand on est arrivés à côté d'eux, ben je voulait pas leur demander car je pensait que ben qu'ils allaient me tuer, mais Gaël s'est fâché quand il a vu que je demandait pas, parce que lui il aime pas que moi j'ai peur.


Vas-y!

Alors voilà, il m'a crié dessus de sa grosse voix, mais moi je voulait toujours pas, et j'essayai de me défendre un tout petit peu, mais Gaël il est grand et il est fort, alors j'avais peur.

Je... euh... tu...n'est sur, hein?
Car s'il était pas sur ça aurait été plus facile, là ça m0importait pas vraiment s'ils étaient morts, parce que je voulait partir moi.
Mais mon frère il aime pas quand je suis pas sur de moi parce qu'alors il s'énerve.

-OUI!

Alors ben j'ai douté un petit peu mais Gaël il me regardait de ses énormes yeux de méchant car il aime pas que je sois lent, et alors ben j'ai regardé les deux morts et ben j'ai vite fait bien fait ce que me disait Gaël de faire, comme ça après on pourrait partir vite vite.

Vous êtes morts?

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---fromFRP'tite Miette
Un glissement derriere eux Miette execute un demi tour.
La minuscule leve le nez vers celui vient d'entrer.
L'air serieuse, elle le regarde, stoique et limite intriguée?.
Le bonhomme l'est tout zarbi,ouais, vraiment vraiment.
Il se comporte comme si ça le demangeait.
L'à l'air de cuaser tout seul.
La gamine jette un regard lourd de sens à son compagnon Mulot, oui son opinion est faite. Celui là elle sait c'est quoi, ou plutot qui.
De toute façon y a pas deux options...

Pas à Miette qu'on va la faire, pas née de la derniere pluie, enfin de l'avant derniere mais ça change tout.
Puis de fixer le machin, le detailler de la tête au pied; histoire de vrifier un truc, quand ce dernier lui pose une question.
Si elle est morte ? Enfin le Mulot c 'est possible. De trouille peut etre.
Un petit sourcil qui fait un angle, alors qu'elle se renfrogne, car de là à penser qu'il se fout de sa poire y a pas long dans une caboche de Miette. Susceptible ces tites choses là.
Il voit pas qu'elle est pas morte ? En meme temps les ongles lui rappellent un truc...
E de le fixer avec encore plus d'insistance...
Puis finalement de consentir un sourire quiu veut dire allez arrete ton cirque...


Ze t'ai reconnu Drile le Dingue!!
Ti enleves ton chapeau à cheveux et ton masque, allez !!
Tres drôle! Mais dis Ou c'est que ti a mis ton grelot ???
Toi non plus ti es pas mort alors ?


Bah oui forcement elle a son idée. Pis le Drile en question c'etait un habitué de ce genre de clowneries. Sûre de son fait la mome, mais qu'est ce qu'il attend pour enlever ses faux cheveux et le reste ???

Allez vite ti sais suis tres tres occupée, moa, ze travaille! Pis c'est pas la peine de repeter suis pas sourde moi!!


Et de souffler en croiant les bras et tapant du pied. Se demonte pas la mioche.
Pis au pire si c 'est pas le Drile le Dingue, elle a d'autres idées...
Peut durer longtemps...
D'ailleurs il la regarde d'un drole d'air soudain, comme inquiet...Sourire inquietant sur la bouille...Puis brusquement, elle bondit avec une grosse voix.


Bouh!!! Messan ti voulais preter la souris!! Ti retires ta fausse tête!! Allez!!

N'empeche ca serait bien que la Rousse vienne manu militari...Drile c'est vraiment un barge...Meme pour un IT.
{chloe_la_douce}
Deux enfants font irruption dans la pièce en babillant tranquillement.
Visiblement, la petite blonde haute comme 3 pommes est une habituée du lieu, et semble surprise de la présence de Chloé.
Seulement un troisième larron arrive, inquiétant, marmonnant des mots sans suite comme s'il se parlait à lui même.

Surprise la jeune femme lâche son verre et se lève.
La petite plus rapide semble reconnaitre l'intrus et se jette sur lui en lui ordonnant de retirer son déguisement.
Petite et mignonne la blondinette, mais surement pas commode malgré son jeune age.
Mais pas commode ou pas, ça n'est qu'une enfant et l'autre avec ses ongles à n'en plus finir, il parait inquiétant.
Qu'est ce que c'est que ces questions bizarres d'abord ?

Elle s'avance vers le trio curieux, prête à intervenir.
Les enfants auront peut être besoin d'un coup de main.


- Hé vous !
Qu'est ce que vous faites ici ?
Et puis, c'est quoi ces questions ? Bien sûr qu'on est vivant.
Vous aussi, semble-t-il d'ailleurs.
Vous avez pris un coup sur le crâne ou quelque chose dans le genre ?


Elle tente maladroitement de se placer entre les momes et le curieux personnage, seulement la poupée est remuante et ne lui facilite pas la tâche.

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