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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (1ère partie)

Lyhra
Faites donc ! Aller quérir tout ce dont il vous conviendra de disposer !

Elle répondit en maîtrisant quelques impatiences dans sa voix, ce bougre d'animal ne devait pas être vu plus que de raison. La nouvelle venue ne pouvait encore être considérée de confiance pour être mise dans ce genre de confidences au devenir hasardeux...

A la parfin, ils se trouvèrent à nouveau seul avec l'encombrant corps qui pesait le poids d'un âne mort.


Je vais t'aider Rexane, tu vas t'y casser les reins et il ne vaut pas ça.
Le mal pèse voyez vous !
Souffla la Rousse le tenant par les pieds tandis qu'elle attendait que Rexane le reprenne aux épaules.

Chloé part devant avec... ton ... ami...
Assures toi qu'aucune rencontre n'aille nous compromettre.
Termina t'elle mi figue mi raisin devant les chuchotements que ce dernier s'entêtait à lui faire, comme tout bonnement ignorant la présence de Rexane et d'elle-même.
N'a t'il aucune éducation celui ci qui nous bat froid et cause en douce à sa mie ?!
Son attitude pourtant n'était aucunement hautaine ou gonflée d'importance comme un coq de basse cour mais il avait en somme plutôt l'air de se liquéfier le pauvret.

La voie étant donc libre, la troupe de conjurés pourrait on dire s'aventura tant bien que mal jusqu'aux escaliers de service qui menaient aux cuisines d'abord et de celles ci l'on pouvait descendre aussitôt à la cave et ils y arrivèrent par bonheur sans encombres mais avec les bras sciés et l'injure aux lèvres devant cette carcasse si harassante.

Le moine était assis dans un coin à hausser la tête et marmonner tout seul.
Une gamelle vide gisait à ses pieds, preuve au moins qu'on l'avait nourrit !


Moine ! On vous amène de la compagnie, quelqu'un de chez vous, vous aurez tout loisir de causer boutique.
Elle n'en dit pas plus et posa son paquet, se frottant les mains et massant ses poignets.

Quand il reviendra du pays des songes, apprenez lui qu'il n'y a qu'une sortie, cette porte ci par laquelle on entre et sort, point d'autres.
Adonc, qu'il n'aille pas retourner mes étagères de confitures et pousser mes tonneaux.

Restait le problème des liens. A eux deux ils pouvaient songer à se délivrer mutuellement en frère d'infortune et compagnon de religion. Il faudrait avoir grande attention la prochaine fois qu'on descendrait icelieu.

Avisez vous de le mettre en garde moine ! Comme je le fais pour vous à ce moment.
Détachez vous si vous le pouvez, peu me chaut, mais sachez que nous viendrons rendre visite en arme alors pas de mauvais coups où il vous en cuira à tous deux, et sévèrement encore !

La Succube se détourna et commença de remonter les escaliers, il fallait qu'elle prenne sa potion et, jetant un regard vers l'étranger, connaître le fin mot de cela.
Rexane, j'aurais besoin d'un verre de vin pour ce que tu sais...
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---fromFRCarinya
Carinya restait aux côtés de l'homme, Barthélémy. Ce dernier semblait ne pas lâcher des yeux Rexane, il n'y avait aucun doute qu'il voulait la mettre dans son lit. Mais malheureusement pour lui, Rexane n'était que tavernière dans ce charmant lieu, sauf si elle acceptait de faire une exception, il ne réchaufferait pas son lit. Ainsi allait le monde emplit de fleurs.
Cependant, lorsqu'elle lui adressa la parole, il ne détourna pas un instant son regard sur elle. Carinya avait l'impression d'être une statue de cire. Il fixait l'endroit où Rexane avait disparu avec la patronne flamboyante.

Elle n'arriverait à rien donc avec lui, il ne voulait rien, ou ne l'entendait simplement pas. Il devait s'imaginer dans ses bras. Etait-il amoureux de cette femme pour rester aussi concentré ? Elle n'aurait su le dire ne connaissant pas ce sentiment.
Sans crier gare, l'homme tourna les talons sans un mot ni un regard sur sa personne. Il semblait déçu...
Carinya restait donc seule au comptoir ne sachant que faire puisque tous les hommes en ces heures tardives étaient déjà pris... Elle se servit légèrement un verre de ce vin rouge et le sirota tranquillement attendant que la porte non loin de là s'ouvre laissant l'air refroidit pénétrer brièvement ce lieu réchauffé par les entreintes fugaces.

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Rexanne
Rapidement la nouvelle venue déguerpit, prétextant d’aller faire des courses pour les bains, mais à une heure si tardive ou si matinale plutôt, la brunette doutait qu’elle réussisse à trouver quoique ce soit d’autre que des ivrognes trimant à regagner leurs couches. M’enfin, l’important était qu’elle ait vider les lieux, sans avoir aperçut le corps certainement vu la rapidité du geste de la Succube pour le recouvrir.

Sitôt la jeunette partie que la tenancière s’approche pour charger le corps inerte de leur « victime » sur son épaule, geste que la patronne interromps, se saisissant des pieds et lui laissant les épaules…

- Je vais t'aider Rexane, tu vas t'y casser les reins et il ne vaut pas ça.
Le mal pèse voyez vous !


Elle empoigna donc les épaules de cette poupée de chiffon, et les souleva a son tour. C’est vrai qu’il pesait son poids l’animal, un corps gisant paraissant toujours plus lourd que celui d’une personne consciente. La belle raffermit sa prise et s’avança avec la Succube dans les escaliers, la voie ouverte par le jeune couple devant elles. La tête de l’Evêque bringuebalait au rythme de leur pas saccadés et Rexane ne se donna pas la peine de lui éviter de heurter quelques marches au passage. Un ou deux ecchymoses, une ou deux bosses, sûrement un beau mal de crâne à son réveil, cela ne lui ferait pas de mal !

Leur paquet rejoignit donc finalement la cave et son occupant déjà installé dans les lieux. Descendre leur rendre visite armée ? Pas de problème… Faudrait bien les nourrir de toute façon ces vermines…

La porte de la cave fut refermée et soigneusement verrouillée avant que la petite troupe prenne le chemin du retour à la Grande salle...

- Rexane, j'aurais besoin d'un verre de vin pour ce que tu sais...

Oui elle savait, ce poison qui oeuvrait à l’initiative de ce débris d’Empoisonneur, comment l’oublier ? Nouvelle bouffée de haine pour ce Maistre qui reposait maintenant dans la cave, à leur merci… Elle aurait bien ajouté l’Empoisonneur et Daimones à leur collection sous-terraine également…


- Bien sur, je vous sers cela tout de suite. Toujours avec un grand cru rouge je suppose, après ces émotions c’est mérité…

Sur un sourire malicieux elles émergèrent des escaliers et pénétrèrent dans la Grande Salle après avoir frotter leurs robes de la poussière grisâtre de la cave. La tenancière reprit le chemin du bar, sereine, sourire aux lèvres, où elle fut déçue de constater que le séduisant Barthélémy avait déserté les lieux. Haussement d’épaules en se glissant derrière son comptoir, tant pis pour lui, ce n’était pas les hommes bien faits qui manquaient à la Cour ! Choisissant une nouvelle bouteille de Grand Cru derrière elle, la dernière ouverte ayant finit en morceaux sur le sol, elle la déboucha pour en servir un verre plein à la Succube afin qu’elle puisse prendre son antidote. Sourire taquin à Dem’ et Carinya qui se trouvaient là, désoeuvrées et s’ennuyant visiblement.

- Eh bien les filles on fatigue ? On attends avec impatience cette aurore salvatrice ?

Voyant qu’elles avaient déjà toute deux un verre et que ce ne serait ce qui suffirait à leur redonner un peu d’entrain elle songea soudainement à Baba et au festin qu’il avait sans aucun doute achevé cette fois, mais pour rien puisque le commanditeur avait eut l’audace de se désister. Elle n’allait certes pas laisser perdre une si bonne nourriture… et puis d’ailleurs à cette pensée son propre ventre émit un gargouillement sans équivoque : le festin il lui voyait une finalité autre que la poubelle ! Une lueur joyeuse à l’idée du repas qui les attendait s’alluma dans son regard…

- Humm, je crois que je sais ce qui pourrait vous faire agréablement patienter les filles…

Un clin d’œil complice et elle détale en direction des offices. Derrière la porte se trouvait la caverne de (Ali ) Baba, où le cuisinier avait réalisé des miracles dans les quelques heures qui lui furent accordées pour cela. Sur la table se trouvait un pâté de lièvre au gingembre doré à point et des harengs de Fécamp cuisinés au laurier, thym et clous de girofle. Un cygne rôti recouvert de safran et entouré d’une crétonnée de pois nouveaux trônait dans un plat d’argent, une assiette présentait un fromage de brie fait à point et pour finir une coupe à fruits présentait de grosses poires tandis qu’à leur coté se trouvait un saladier de crème bouillie. Les épices issus de pays orientaux étant très en vogue le brave Baba semblait s’être évertué à en parsemer chacun de ses plats en plus du sempiternel verjus à coté duquel on ne pouvait passer. Le cuisinier avait bel et bien fait des miracles, si bien que la jeune femme ne savait que choisir … Le cygne, dans l’immédiat elle avait la flemme de le découper, aussi opta t-elle finalement pour le pâté et le saladier de crème dont elle s’empara avant de prendre encore un gros pain fariné qui accompagnerait à merveille le pâté.

Sortant chargée mais triomphante de la cuisine elle déposa son fardeau sur le bar avec un sourire éblouissant…


– J’avais une petite fringale, pas vous les filles ?

Elle se saisit du pain et commença a en découper quelques grosses tranches..
pnj
Las de son excursion dans les ruelles sinueuses du bel Paris, Aemiliana ne revint pour autant bredouille. Elle avait réussit a trouvé de par elle même un (des seuls) artisan parfumeur de la capitale. Non seulement ces échoppes se faisaient rares, mais étant donné l’heure a laquelle la jeune fille s’y prenais, s’en était de plus fastidieux. Seulement une chose était importante a retenir : Aemiliana n’était pas n’importe qui a l’inverse de ce qu’elle avait voulu faire croire a la Rose.

Sourires narquois. Haussement de sourcils distingué. Esclaffement.

Lorsque que la belle tomba face à l’étal - évidemment fermé – du parfumeur, elle esquissa une mine réjouie, leva la tête vers l’étage aux volets piqué et mit ses mains en porte-voix.


Parfumeur ! Ohé ! Parfumeur ! Ta clientèle est là ! Descend donc !


Ces appels ne faisant que peu d’effets, la jeune rouquine gueula quelques jurons et annonça son réel patronyme.

La réaction ne se fit attendre, l’homme encore ensommeillé, ouvrit ses volets –peut être voulait il vérifier ses propos – posa quelques questions puis ne voulant faire affront, compris que tel réveil par une telle personne ne pouvait être que bénéfique. Aemiliana n’allait pas lui laisser seulement trois sous.

L’artisan ouvrit la porte de sa boutique et encore dépoitraillé, laissa entrer la jeune femme.


Ainsi dans la ruelle revenant à la Rose pourpre, Aemiliana revenait les bras encombré de deux paniers d’osiers remplis. Elle avait quéri des flocons d’huile d’aloès, de camphre, de basilic, de menthe, et de romarin ainsi que des éponges qui serviraient aussi bien au bain qu’à les imprégner d’alcool aromatisé. De part ailleurs, elle avait fait découverte de petit bocaux de pâte parfumé moulé et de graisse embaumé à brûler à l’aide d’une lampe a huile. La jeunette avait aussi trouvé de grands sachets de toile remplie de pétales de fleurs.

Triomphante, Aemiliana passa la porte illuminé, déposa ses denrées devant les marches des thermes et resta figée dans le grand Hall, une nouvelle fois, en attendant qu’un hôte, qu’un problème ou qu’un ordre tombe.
{chloe_la_douce}
Finalement, la viande était au frais, enveloppée comme il se doit dans un torchon.
Le périple vers la cave s'était déroulé sans encombre, et le prêtre était au frais avec son condisciple.
La nuit avait été longue à la Rose, et l'aube serait bientôt là.
Les clients semblaient avoir déserté pour le moment et Rexane avait apporté d'alléchantes provisions.
Il était temps pour tout le monde de se détendre un peu et de se restaurer.
Ca n'est qu'en voyant les plats arriver sous son nez qu'elle prit conscience d'avoir terriblement faim.

Anma semblait méditer sur ses explications. Il semblait perdu dans un monde de silence où elle ne pouvait le rejoindre. Elle en était inquiète. Comment allait-il réagir à présent qu'il connaissait le fin mot de tout son périple.
Il était temps de faire les présentations avec La Succube d'ailleurs. Elle voyait bien les regards appuyés que sa patronne lançait en direction de son futur masseur.

Aussi, quand ils furent tous installés dans la grande salle, elle prit la parole.

- Bien... je crois que la nuit touche à sa fin non ?


C'était plus une affirmation qu'une question en fait.
Il faudrait penser à fermer la porte.


- Dame Succube... laissez moi vous présenter Anma.
C'est son arrivée qui a fracassé la fenêtre.
Daimones l'a envoyé au travers, pieds et mains liés, avec un mot cousu sur sa poitrine.
Il est envoyé par le gros grec. Il a des talents de masseur, seulement...


Aller... il était temps d'avouer à sa patronne qu'elle avait pris quelques initiatives. Les yeux rivés sur sa main, toujours entremêlée à celle d'Anma, elle continua.


- ... seulement, je lui ai offert sa liberté. A vous de voir si vous voulez l'embaucher ou pas.


Finalement, levant les yeux et les plantant résolument dans ceux de sa patronne, elle poursuivit, plus hardiment :


- Je sais qu'il n'y a pas d'esclaves ici... Je ne me suis pas trompée n'est-ce pas ?


Une silhouette dans l'entrée attira son attention.
Elle lui fit signe d'approcher pour partager leur repas.

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Lyhra
Pour que je puisse avaler ce qu'il faut de cette mixture concoctée par un suppôt du sans nom, un de ces bons vins dont tu disposes me convient fort !
Elle remercia Rexane et entreprit de mélanger la poudre au vin. Une fois par jour ce remède devait être avalé sans faillir, il en allait de sa vie.

Les filles désoeuvrées au bar accusaient des signes de fatigue.
La nuit avait été mauvaise, réservant son lot de vilaines surprises. Point de belles bourses pleines n'étaient venue rejoindre la cache de la Succube. Les clients n'avaient pas tapés à l'huis tant les soldats à la recherche de l'enfant égaré avaient du patrouiller dans les ruelles. Il fallait espérer que la nuit prochaine serait fructueuse et compenserait le manque à gagner.


Asseyons nous mangeons.
Rexane venait d'apporter de quoi se sustenter très honorablement.
Le pâté fleurait bon une épice qu'elle ne reconnu point et le pain était à son goût, craquant pour la croute avec une mie épaisse et serrée à l'intérieur.

La première bouchée fut un vrai délice. Elles avaient toutes les joues gonflées comme des écureuils économes.

C'est ce moment que choisit Chloé pour présenter enfin cet étranger qui la suivait partout comme une ombre fidèle.

Et le silence se fit.

Daimones... le gros grec... elle n'en finirait donc jamais avec leurs ignominies ?
Pas un instant de paix sans avoir à entendre parler d'eux et des horreurs qu'ils s'entendaient à commettre.
Il avait néanmoins tenu parole pour le masseur...
Un mot « cousu » sur sa poitrine ?
Que diable Chloé avait-elle voulu dire par là ?!

Elle se taisait toujours, observant tour à tour son intendante et ... Anma, puisque c'était son nom.

Il semblait terriblement effrayé et toute sa posture le montrait.

Ainsi Chloé lui avait offert sa liberté...
Elle avait grand respect et affection pour la jeune intendante mais ne put s'empêcher de penser qu'elle avait prit une décision qui ne lui revenait pas. Ce sentiment pourtant disparut aussi vite que venu car elle avait raison : la Rose n'abriterait jamais d'esclaves et il semblait que Chloé s'était prit de grande amitié pour ce jeune homme tombé du ciel, par la fenêtre.
Elle en toucherait deux mots au marchand à la prochaine visite qu'il ne manquerait de faire, à son grand déplaisir.
Ce n'était pas des façons, elle aurait peut être du préciser alors, un masseur « consentant »...


Tu dis vrai, pas d'esclaves dans ma maison.
Tu as bien fait.
Chloé échappa donc à tous reproches.

La bienvenue Anma lui dit elle gracieusement.
Cette maison t'accueillera si tu souhaites y demeurer.
Cela ne faisait à son sens aucun doute vu comme il s'accrochait à Chloé.

Si le Grec ne s'est point trompé, tu connais l'art du massage et je souhaite offrir ce service à la Rose. Tu seras rétribué bien sur, en sus tu recevras une chambre ainsi que les repas.
La salle de massage se trouve au sous sol.
Si tu acceptes il te restera à l'aménager selon tes besoins. Chloé achètera ce qu'il te faudra.

Justement ! Moi aussi j'ai quelqu'un à vous présenter.
Venez donc ! Elle interpella la jeune fille qui venait d'entrer.

Voici Aemiliana qui s'occupera des bains.
Faites lui bon accueil.
Sachez aussi qu'une servante a été embauchée, elle s'appelle Obscure. N'hésitez pas à la solliciter, j'ai du lui rabattre son caquet mais elle a montré ensuite quelque bonne volonté.

Elle mordit avec appétit dans une deuxième tranche en observant tout son petit monde avec intérêt. Que de chemin parcourut depuis son réveil, ligotée sur le sol des cuisines de la Pochée...

Son regard se fixa sur Anma, interrogateur... attendant alors sa réponse... ensuite il faudrait bien sur mettre à l'épreuve ses capacités, qui choisirait elle pour cela ? ...

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pnj
Obscure qui était toujours dans son coin morte de faim et de fatigue vit La succube et ses filles remontaient de la cave. La servante ne se posa même pas de question tellement elle était épuisée.

Elle vit Rexane partir au cuisine et revenir avec les délicieux plats qu'elle avait vu quelques heures avant. Obscure en salivait, mais se rendit bien vite compte qu'il faudrait qu'elle se débrouille.

Elle vit la nouvelle revenir les bras chargés. Et sous l'étonnement , La Succube l'invita a venir mangé avec eux. Quelle chance qu'elle avait. Son ventre gargouillé.

Tout à coup, elle se souvint qu'Elle avait dans son sac de quoi manger. Pas aussi grandiose ce que les autres mangait, mais ca ferait l'affaire. Elle partit chercher son sac et hésita un moment. Fallait t'elle qu'elle reste dans la salle ou il fallait mieux aller dans les cuisines?

Obscure décida d'aller dans la cuisine au moins elle pourrait manger sans regretter le repas dans la salle. Elle jeta un dernier coup d'oeil à la table pleine,puis alla dans les cuisines discrètements. Elle se dit que l'homme inconnu avait lui aussi bien de la chance, car il ne travaillait pas ici. Du moins, c'est ce qu'elle croyait.

Elle arriva dans les cuisines vides et s'installa sur la petite table qui s'y trouvait. Elle sortit de son sac un morceau de pain avec du fromage.

Au moins, ici elle serait tranquille et ne se fairait pas rouspéter pour un rien comme depuis le début. LA servante commença à manger. Quand elle eut fini, la fatigue avait pris le dessus. Elle s'endormit ainsi sur la table d'un sommeil troublé...
pnj
On l’appela.

Aemiliana releva la tête, le visage dissimulé sous quelques mèches. D’un revers de la main les dégagea sur le coté et s’avança vers le comptoir ou la famille de la Rose se concentrait, autour de biens appétissantes victuailles.
Si elle n’avait pas déjà mangé, elle en aurait eu l’eau à la bouche. Le cuisinier de la maison était sûrement un fin connaisseur des secrets des papilles.

La jeunette prit place près de la Succube. Elle observa les deux jeunes gens à qui elle était présentée et se courba pour amorcer une révérence.
Il ne fallait pas qu’elle en face de trop. Ces manières et sa prévenance n’auraient tôt fait de lui jouer de mauvais tours. Elle était à la Cour des Miracles et pas à la Cour du Roy.

Aemiliana s’arrêta en chemin, la tête basse, les épaules tombée et le dos a peine penché. De sa fine main blanche elle dessina une boucle dans les airs et se releva, droite, digne.
Elle s’en était habilement tirée. D’une courbette exagérée, elle avait fait un salut distingué. Il semblait que pour cette fois, elle n’avait pas dépassé la limite, mais dorénavant il faudrait qu’elle prenne de nouvelles coutumes.

Auparavant, aux grès de la conversation lointaine, elle avait cru comprendre que l’homme à la peau hâlé qui se tenait devant elle allait être son voisin puisqu’il allait diriger la chambre de massage à coté de ses bains.
Aemiliana lui fit un discret sourire en signe de bonne entente. Elle avait hâte qu’enfin la salle souterraine soit fonctionnelle
---fromFRAnma
L'arbre du silence porte les fruits de la paix... De la paix intérieure, surtout, en cette saison de troubles dans l’esprit du jeune homme, ce même équilibre des idées qui était de mise à cet instant.

Le silence l’avait enveloppé brusquement, tel un cocon hâtivement tissé par les paroles de Chloé... Comme s’il était entré dans une transe, l’homme d’Orient vit à peine les images se brouillées devant lui alors qu’il glissait dans une méditation ardue. Plus rien à cet instant n’avait plus d’importance que ces informations qui lui avaient été nouvellement annoncées, à un moment où il ne s’y attendait plus.

Derrière lui, Rexane et la Succube se saisissaient du corps alors qu’à ses côté son amante s’en retournait vers les autres, leur main toujours nouées dans une liaison dont il ne prenait plus conscience, pris d’assaut par ses pensés...

Ces gens qui l’avaient capturé, ces hommes blancs, ceux-là même qui l’avait enlevé à causes de la lâcheté des siens... C’était donc par la faute de ce vieil homme qu’il avait été traîné de force, humilié et torturé à travers tous ces royaumes dont il avait toujours ignoré l’existence ? Pour devenir un masseur dans un bordel ?

Anma songea avec dédain que ses « proches » avaient dû ne pas manquer de signaler à ces brutes ses quelques talents particuliers...

Les quelques paroles froidement lancées et le regard plutôt glacial que lui adressa la patronne ne manquèrent cependant pas de le faire tressaillir dans son étude de la situation... Peut-être aurait-il dû se porter volontaire pour les aider car, maintenant qu’il y songeait, il était le seul homme présent dans la pièce... mis à part ce vers putride et inconscient qui finirait bientôt enfermé à la cave. Il l’aurait fait s’il ne s’était pas ainsi exilé dans un autre monde, celui des pensés... Mais, de toute façon, son aide ne leur aurait pas été de grand secours : Il n’avait jamais réellement entretenue sa force et sa musculature, contrairement à la majorité des hommes dans cet univers injuste où l’on juge les gens selon leur apparence.

S’excusant à mi-voix, le jeune se laissa entraîner par sa douce hors de la pièce. Ensemble, et silencieusement, ils dévalèrent à nouveau une volée de marches, celles de l’escalier de service cette fois, retournant à la cuisine pour la première fois depuis leur rencontre dont s’était suivie tant de péripéties... Un sourire éteint étira ses lèvres alors que Chloé introduisait une clé dans la serrure d’une autre de ces nombreuses portes qui tapissaient les murs de l’établissement qu’elle ouvrit alors que le petit cortège les rattrapaient, laissant les porteuses du corps inerte passer devant et s’engouffrer sur un escalier étroit qui menait, visiblement, à la cave de la Rose. Les autres suivirent, mais Anma retint l’Intendante, lui murmurant précipitamment à l’oreille qu’il préférait rester en retrait... Ainsi attendirent-ils ensemble sur le seuil de la porte, observant l’obscurité du sous-sol, écoutant les paroles clairement lancées de la Succube...

Qui était ce moine et comment s’était-il retrouvé là, enfermé et ligoté dans la cave d’un bordel ? Était-il donc devenu monnaie courante, dans ce pays sordide, que les hommes de l’église fréquentent des maisons de Plaisir ? À première vue, oui...

Ses pensées furent à nouveau interrompues par le retour de la dame rousse qui lui jeta un bref regard en biais. Suivant le groupe sitôt que la porte fût soigneusement verrouillée, le jeune couple composé d’Anma et Chloé retourna à la grande salle presque vide à cette heure matinale où des teintes lumineuses de couleur plus claire se mêlaient à l’obscurité nocturne, au dehors. Seuls deux ou trois hommes s’attardaient encore non loin du bar, visiblement prêts à s’éclipser avec la nuit d’un instant à l’autre.

Le jeune étranger suivit son amante vers la Succube qui, alors que Chloé s’était attardée un instant en sa compagnie près des autres filles, avait vite fait de se mettre à l’aise, buvant quelques gorgées de vin et savourant un repas bien mérité après toute cette agitation, le visage impassible. Incitant son amant à l’imiter, l’Intendante pris place aux côtés de la femme et fit immédiatement les présentations, expliquant sans tarder qui l’avait envoyé et pourquoi, informant qu’il avait été mis en esclavagisme... Pris au dépourvut, Anma salua la patronne d’un hochement de tête alors que Chloé prenait une lente inspiration, hésitant visiblement à poursuivre, fixant sa main nouée à celle du jeune homme... Il savait qu’elle lui avait offert sa liberté sans demandé l’opinion de la patronne et comprenait donc qu’elle hésite à le lui annoncer... Après tout, c’était une femme plutôt intimidante, du moins, pour lui.

Finalement, le morceau fut lâché avec détermination, l’Intendante prenant d’assaut le regard de la Succube du sien avec presque une lueur de défi dans les yeux... Réfléchissant un instant sans paraître surprise, la dame rousse approuva finalement sa décision, l’en félicitant même. C’était une libération autant pour Chloé que pour lui, songea le jeune homme alors que la Succube le saluait et l’accueillait gracieusement... restait maintenant à lui annoncer leur liaison, cependant. Mais comment... ?

La dame rousse ne manqua pas de lui expliquer que, s’il avait réellement des talents de masseur, il pourrait assurer ce service à la Rose et recevrait par surcroît des repas et... une chambre. Surpris un instant, le jeune homme releva la tête et fixa la Succube... Il s’était imaginé qu’il partagerait la chambre de Chloé, si elle était d’accord, mais bien sûr, ce fait ne saurait lui être accordé tant que la patronne ne serait pas mise au courant de leur liaison. Saisissant l’occasion comme si elle était unique, capturant un instant le regard de Chloé pour avoir son approbation silencieuse, Anma attendit que la Succube ait finit de parler pour prendre la parole. La jeune femme qui avait accompagnée la dame rousse à l’entrée et qui les avait presque surpris à assommer un homme leur fût présenter, esquissant un mouvement comme pour faire une révérence puis se ravisant aussitôt... D’où venait-elle cette femme qui lui adressait un discret sourire comme salutation ? S’empressant de lui répondre d’un signe de tête, ayant pour l’instant une priorité plus majeure que les bonnes ententes, le jeune homme prit la parole, hésitant.


Merci dame Succube... Moi rester, oui, mais... Moi et Chloé devoir vous avouer que...

Le jeune homme lança un regard hésitant à sa douce. Mais il ne pouvait plus faire demi tour maintenant qu’il s’était engagé sur le chemin des paroles. Seulement, il était difficile, très difficile à cet instant de choisir les bons mots...

Que nous avoir une liaison plus forte que amitié, acheva-t-il précipitamment. Mais ça ne pas m’empêcher de travailler ici, moi et Chloé s’être compris et être prêt à faire beaucoup compromis...

Il voulait que les choses soient claires. Ce n’était pas à cause de son amour pour Chloé qu’il en serait incapable de travailler dans ce genre de conditions. Il avait connut bien pire jusqu’ici, surtout dans son pays natal alors qu’il y exerçait sa profession... Regard déterminé à la Succube.

Proverbe : Proverbe Arabe.
{chloe_la_douce}
La nuit s'achevait enfin, autour d'une collation bien méritée pour tous.
Nuit étrange à la Rose. Sans doute que les affaires n'avaient que moyennement marché en fin de compte, mais pour Chloé, cette curieuse nuit avait scellé son destin, lui offrant un improbable compagnon de route.
La Succube avait compris son propos à demi mot, comme elle l'espèrait. Elle négocierait le prix à payer avec le grec, à n'en pas douter, et l'intendante assumerait son geste. Pas besoin d'en dire plus, le marché était passé tacitement et ne concernait qu'elles.
Avec un soupir de soulagement, elle s'appuya un court instant sur l'épaule d'Anma.
Il était libre à présent, comme n'importe quel habitant de la cour.
Un monde nouveau s'ouvrait à lui, à eux.
En quelques heures, mêlant le pénible et l'agréable, il était arrivé à un havre sûr.

Une nouvelle arrivante se joignit à eux.
Visiblement habituée aux bonnes manières, elle salua avant de prendre place.
Chloé lui sourit, tout en écoutant le discours de son compagnon.
C'était un long et difficile discours pour lui, elle en était consciente.
Attendrie par ses efforts, elle sourit en l'écoutant expliquer quelle serait leur vie plus tard.
Non, leur relation forte ne poserait pas de problèmes, elle en était sûre. Elle n'était guère du genre à faire confiance, mais une petite voix lui murmurait à l'oreille d'être tranquille malgré tout.
Elle se redressa finalement, et repris la parole doucement.


- Ce qu'Anma veut dire, c'est que je pense que nous occuperons la même chambre, si ça ne dérange pas. Je pense qu'il fera des merveilles en tant que masseur. Il a des mains...


Rougissant, elle laissa sa phrase en suspens, engloutissant un morceau de pâté pour cacher sa gêne soudaine.
L'avenir promettait d'être incertain, probablement riche de sentiments contradictoires, mais une étape était franchie à présent.

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Lyhra
Des mains...

La Succube loucha sur son intendante d'un air de comique surprise, avait elle déjà eu l'occasion de s'assurer que ses mains étaient ... efficaces ? Il semblait bien que oui.
Fichtre ! Chloé n'y allait pas de main morte. Ces deux là s'étaient ils prit de cette affection soudaine et qui ne souffre aucun refus ?
Il semblait encore que oui.

Songeuse, elle se souvint que ce sentiment là était aussi exaltant que doux, aussi violent qu'insensé, il était pétrit de sensations qui ne s'accordaient pas et qui pourtant se fondaient dans un tout que l'on chérissait comme sa vie même.
C'était il y a bien longtemps... et le souvenir s'affadissait, songea t'elle à regret.
Pour ces deux là, ce n'était que le début.

Un couple à la Rose... voilà qui n'avait pas été prémédité et semblait à bien des égards, peu pratique.
Elle n'ignorait pas qu'Anma serait volontiers sollicité par de belles clientes qui ne sauraient se suffire d'un massage apaisant. Elles voudraient plus, bien plus.
Ou il refuserait et cela mécontenterait ces femmes dans leur fierté et dans leur chair ou bien, la chair étant faible, il userait de ses talents pour les satisfaire pleinement et c'est Chloé qui risquerait d'en être bien malheureuse.
Il se pourrait qu'elle finisse par perdre et son intendante si précieuse, et son nouveau masseur.
Il faudrait bien que ces deux là s'arrangent au mieux.


Occupez la chambre qu'il vous plaira répondit elle simplement.
Elle n'ajouta rien mais son regard à Chloé lui disait son affection inquiète.
Elle souhaita également qu'ils ne s'affichent pas trop, ce qui pourrait gêner la clientèle.


Bien, tout est donc conclu.
Buvons un verre à notre réussite.

Ayant aimablement trinqué avec tout le monde, elle reprit, à l'attention de Démétria.
Notre affaire prend du temps je le sais bien. Des ennuis à la cour... un jeunot de la haute qui s'y est égaré, des compagnies entières de soldats sillonnent les environs à sa recherche... ce n'est pas un moment propice. Nous attendrons que tout soit rentré dans l'ordre. Sois patiente...

Elle réfléchit quelques secondes en la regardant et prit sa décision.

Ma jolie, c'est toi qui auras le plaisir de goûter aux massages d'Anma.
aussitôt que possible.
Tu viendras ensuite me conter cela.
Il lui restait une fiole d'une certaine huile propre à troubler un corps autant qu'un esprit. Elle l'avait expérimentée elle même avec l'ancien masseur de l'annexe et le résultat avait été bien au delà de ses espérances... Elle demanderait à Anma de l'utiliser.

Ce serait un supplice pour Démétria autant que pour le masseur.
Les sens de la jeune femme seraient exacerbés en prévision d'une nuit prochaine où sa virginité serait vendue au plus offrant et ceux du masseur seraient mis à rude épreuve.
Elle ne dit rien mais tous comprirent.
Ce serait un bon exercice également pour Chloé tout en ne la malmenant pas trop car Démétria devait garder intact son précieux hymen, cela excluait donc toute exploration trop intime.
Sa dernière pensée à ce sujet fut qu'on pouvait aussi éprouver bien grand plaisir d'attouchements adroitement distribués sans écarter les cuisses plus qu'il ne fallait...


Est-ce tout ?
Je suis bien lasse,
son visage était pâle et la fatigue enfin y creusait quelques ombres violettes.
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---fromFRDemetria.
Le temps s'étire, infiniment bref... Pourtant si long... Des évènements encore. L'air un peu ahuri, la gamine observe d'un oeil fatigué tout ce petit monde s'agiter. Juchée sur un fauteuil depuis ce qu'il lui semble être une éternité, elle sent des fourmis se promener dans les mollets.
Ca titille les nerfs, ça réveille l'esprit, et surtout ça entraine un bond des plus gracieux jusqu'à rejoindre le sol. Quelques allers retours, voit les filles monter, descendre, sortir... Comme si le monde tournait autour d'elle. Du mal décidément à trouver une place au milieu de l'agitation...

Quelques pas, quelques moues entre sourire et grimace. Les fourmis... Une sensation que tous connaissent, chacun le vit à sa manière. Dem, elle, agite les guibolles, active la circulation, sautille, remue. Récupérant par la même occasion un peu de vie, un peu d'énergie.
Puis un délicat fumet lui effleure les narines. Un éclat gourmand s'illumine dans l'oeil. La jeune vierge sent l'estomac à son tour s'éveiller... Une langue passe sur les lèvres pleines tandis qu'elle rejoint le petit groupe qui s'est formé autour de Rexane.

L'homme au langage étrange est toujours aux cotés de l'intendante. Demetria trouve le couple touchant, même si elle se doute que par la suite leur relation risque de pâtir de leur condition... Vivre au présent... Seule solution envisageable à son humble avis.
La Maquerelle est redescendue. Les traits sont toujours tirés, et la mixture qu'elle avale ne lui semble pas d'un gout si fin que les bouchées apportées par la jolie serveuse. La Rousse flamboyante se tourne vers elle.
Le regard plongé dans le sien, la jeune fille écoute attentivement les mots prononcés. Hoche la tête de temps à autres. Ce qui est convenu se fera.


Notre affaire prend du temps je le sais bien. Des ennuis à la cour... un jeunot de la haute qui s'y est égaré, des compagnies entières de soldats sillonnent les environs à sa recherche... ce n'est pas un moment propice. Nous attendrons que tout soit rentré dans l'ordre. Sois patiente...

Je suis patiente, ne vous en faites pas...
La vie est douce ici... Après tout, cela doit vous ennuyer autant que moi voire plus.
Vous êtes celle qui me nourrit en attendant, vous êtes celle qui me loge.
Et celle qui ne touche pas l'argent.


Un sourire fleurit sur la bouche mutine de la vierge. Certes elle est heureuse ici, la Maquerelle est bonne avec ses filles, mais Demetria sait aussi que la réciprocité des services prévaut à la Cour, et au Bordel.

Ma jolie, c'est toi qui auras le plaisir de goûter aux massages d'Anma. Aussitôt que possible.
Tu viendras ensuite me conter cela.


Sourcil haussé en point d'interrogation incontrolé. Un masseur ? Anma ? C'était donc son poste ? Et elle serait la première heureuse victime des mains de l'homme d'Orient ? Et bien... Son corps frêle que nulle main n'a encore frôlé sera donc d'abord caressé par les mains d'un masseur...
Un frisson court le long de l'échine tandis que sous les cheveux bouclés l'idée fait son chemin... Une bonne première étape pour se préparer à sa première nuit de femme qui se fait attendre.
D'un sourire elle répond à la Succube.


Avec plaisir ma Reyne pourpre.
Je viendrai donc vous dire ensuite comment il se débrouille.


Clin d'oeil taquin à Anma et sa belle intendante. Ce n'est pas comme si elle avait un quelconque élément de comparaison. Mais avant de profiter du délassement d'un massage, un charmant bâillement s'esquisse sur les lèvres de la belle. Un petit coup d'oeil vers les quelques rares rayons qui se faufilent à l'intérieur par le carreau cassé, un regard à Rexane.
Il sera bientot l'heure d'aller rejoindre la couche de la serveuse pour reposer les pupilles fatiguées d'avoir suivi les activités de la Rose.

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---fromFRAnma
Tel un chien, la fatigue suivait le jour de près sans ciller. Ainsi, alors que le ciel obscur n’était plus qu’une toile de fond devant laquelle dansaient les premières lueurs du soleil matinal après tant de péripéties nocturnes, les yeux n’étaient plus que masses injectées de sang et des bâillements réprimés étiraient les lèvres. Sous l’attrait du sommeil à ce moment, les discours devenaient plus courts, plus lentement formulés et hachés de silences réflexionnels. Pourtant, les méninges travaillaient avec détermination et les discussions se poursuivaient.

Chloé continua donc sa procession sur le chemin des explications, veillant à ce que les paroles de son amant soient plus compréhensibles. Et elles le furent, apparemment, pour la Succube qui déclara simplement que le couple pourrait partager la chambre qui leur plairait... Toutefois, «Simplement» ne s’appliquait qu’au terrain des paroles. En effet, la patronne semblait songeuse, jetant un regard teinté d’une explicite mais tendre inquiétude à son Intendante, ce qui n’échappa point à l’homme d’Orient qui se mordit la lèvre inférieure en détournant les yeux vers la fenêtre qui semblait soudain captiver son intérêt... Mais ce dernier fût bien vite repris d’assaut par la Succube lorsque cette dernière s’adressa à tout ce beau monde agglutiné à ses côtés, proposant de « Boire à leur réussite », ce qu’Anma n’osa pas refuser bien que toujours tourmenter par les regards sous-intendants de la dame rousse.

Levant son verre sous le tintement du verre des coupes qui se rencontrèrent dans une trinquerie plus ou moins joyeuse. Et tandis que l’homme d’Orient laissait distraitement le liquide alcoolisé contenu par son verre glisser dans sa gorge et enflammer ses entrailles au passage qu’il remarqua, assise avec eux, cette jeune femme qu’il avait déjà eu l’occasion de rencontrer plus tôt. Et, maintenant qu’il y songeait, elle semblait bien plus pauvre en âge que les autres filles de l’établissement, même Chloé...

Et c’est sur cette pensée et sur les paroles de la Succube que le jeune homme avala discrètement son vin de travers... Il avait eut à l’esprit l’idée futile que Chloé aurait été celle qui aurait témoigné ses talents de masseur auprès de la Succube... Mais il semblait à présent que ce serait plutôt elle, Demetria, qui testerait l’efficacité de ses mains. D’ailleurs, elle en semblait plutôt ravie selon le clin d’œil taquin qu’elle lui adressa.

L’homme d’Orient restait songeur... Cette jeune fille, loin d’être laide, était plutôt désirable dans ses manières, mais elle semblait si... jeune.

Anma, toutefois, n’était pas saut. Il se doutait bien que la Reyne Pourpre désirait s’assurer que ses belles promesses sur sa fidélité et sa capacité à travailler, même étant ainsi accouplé, n’étaient pas que foutaises. Et il était déterminé à ce que la Succube se rende bien compte qu’il ne comptait pas ternir l’image de ses paroles.

Mais tout de même, un certain trouble, une certaine crainte lui restait... Et si la patronne avait certaines idées plus sordides en tête concernant le trio composé par Anma, Demetria et Chloé ?

Un frisson parcouru l’échine du jeune étranger tandis qu’il répondait à cette jeune femme qu’il devinait vierge d’un sourire absent... Oui, absent tandis que la fatigue se faisait toujours plus présente.

Apparemment hâtive de se glisser sous ses draps débarrassés du gros vers puant qui, après s’être approprié le bordel, venait de finir bâillonné et attaché à la cave, la Succube, sans manquer de signaler son épuisement, s’informa sur si elle était maintenant libre de cette discussion. Refaisant surface de ses pensés à ces paroles, le jeune homme se releva, écartant sa chaise du bar et lâchant, à regret et pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité, la main de son amante. Abandonnant son verre sur le comptoir, il s’étira le dos et ferma un instant les yeux...


Oui, ce sera tout pour moi... Chloé, je monter dormir. Toi pouvoir rester si tu veux, je savoir où est la chambre...

Il avait besoin de réfléchir tout en étant bercé par les bras de Morphée. Le sommeil, dit-on, est le meilleur moment pour penser. Il verrait bien si c’était vrai.

Cependant, passant une main dans ses cheveux devenu gras par si peu de soins dernièrement, le jeune homme songea qu’il dormirait bien mieux une fois propre.


Mais... Finalement, je pouvoir prendre un bain avant ? Je... je pas avoir lavé depuis longtemps, comprenez...

Fixant son regard gêné sur Chloé, Anma se mordit à nouveau la lèvre, la suppliant mentalement de se proposer à l'y accompagner avant que la femme qui s'occupait nouvellement des bains ne prenne ce poste, désireuse d'accomplir au mieux sa tâche... Il n'avait rien contre cette Aemiliana qu'il trouvait d'ailleurs charmante, mais il préférait rester le plus longtemps possible avec Chloé pour l'instant...
{chloe_la_douce}
Finalement, la nuit se terminait mieux.
Même si les regards que lui lançaient sa patronne étaient lourds de sens, l'intendante se sentait réconfortée.
Anma resterait, et leur couple était accepté.
Elle sourit, juste heureuse, comme elle ne l'avait plus été depuis longtemps.
Spontanément, sa main libre attrapa celle de la Succube, et la serra un bref instant.


- Merci pour tout, et ne vous inquiétez pas. S'il est des choses qui peuvent fragiliser une équipe, il est des accords qui renforcent la loyauté.


Un bâillement de son amant rompit rapidement le charme.
C'est vrai que tous étaient épuisés.
Cela commençait à se lire sur les visages.
Il était temps de fermer et de penser au repos des corps mis à mal par la longue nuit pleine d'émotions.

Elle sourit à Démetria. Quelle meilleure préparation à l'éveil des sens que les mains fines et délicates de son amant ?
La jeune vierge avait de la chance, à n'en pas douter. La Succube lui faisait cadeau d'une initiation de reine.


- Dem... je pense que tu apprécieras cette séance de massage. Toute jeune fille devrait connaitre ça au moins une fois dans sa vie.


Après tout, la jeune femme était destinée à supporter des hommes plus ou moins doués par la suite. Qu'elle profite au moins une fois des délices des corps, ça l'aiderait à supporter son futur travail. Le pain blanc avant le pain noir, en quelque sorte.


Mais déjà Anma se levait et demandait à prendre un bain.
Elle comprit son invitation tacite sans hésitation.
Avant que la nouvelle maitresse des bains ait pu répondre, elle se leva et fit quelques pas en direction des escaliers menant aux thermes.


- Bonne idée un bain. J'en ai grand besoin aussi je pense.
Puis, je te montrerai aussi la salle de massages. Tu m'indiqueras de quoi tu as besoin pour commencer.


Elle se tourna vers l'assistance, pour souhaiter à toutes une bonne "nuit" qui les emporterait toutes au pays des songes.


- Je fermerai en remontant.
Dormez bien !


Invitant Anma à la suivre d'un sourire, elle se dirigea vers les sous sols.
La fatigue se faisait sentir, mais la perspective de l'eau chaude caressant la peau brune de son amant valait bien la peine de retarder un peu le sommeil.

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Lyhra
Tout était bien ainsi.
Démétria prendrait conscience du pouvoir de son corps et de ses faiblesses aussi.

Anma et Chloé venaient de disparaître vers les bains et elle soupira d'aise en terminant son verre de vin.
Quelques heures de repos... C'était tout ce dont elle avait besoin.
Saluant Rexane et Aemiliana, - Allez donc vous coucher !- la Rousse se leva en chancelant quelque peu et gagna les cuisines, morte de fatigue, pour y trouver Obscure assoupie sur une table.
Elle avait bien gagné son repos et la Succube décida de ne pas la réveiller.
Tout à l'heure il faudrait nettoyer la grande salle et tout préparer pour la nuit prochaine, elle aurait alors fort à faire.

Elle eut une pensée vers Odoacre qui croupissait dans la cave auprès de celui qu'il avait envoyé ici pour l'espionner. Que ces deux fols se tiennent donc compagnie !

L'escalier de service gravit, la Rousse longea le couloir en appuyant plusieurs fois sa main sur le mur. Arrivée dans sa chambre, elle ramassa la clé qui gisait près de la porte et la rangea dans un coffret de bois.
De cela aussi, il faudrait qu'il s'explique !

Lolite s'était endormie dans le cabinet de toilette, l'eau du bain était totalement froide et allait friper sa peau délicieuse... Elle sourit en replaçant derrière son oreille une mèche de cheveux sombres qui bouclait. Sa belle amante ...

C'est totalement nue qu'elle se glissa sous un édredon de plumes. Ses cheveux libérés cascadaient sur la blancheur du drap, elle glissa aussitôt dans un profond sommeil.

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