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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (1ère partie)

Odoacre
[A la cave]


Douleur et confusion : réveil.

Le vieil homme grimace, il perçoit sa peau fendue, le sang qui a séché dans ses cheveux.

L'obscurité.

Ses yeux s'y adaptent, un rais de lumière sous une porte le permet.

Une autre silhouette, inquiétante et murmurante... du grec... des intonations connues, une voix connue... mais des propos incohérents...

Il en a trop demandé à ce vieil ami, et la raison l'a quitté.

Il se contorsionne alors, rampe jusqu'à l'autre vieux Grec assis en tailleur... parvient à s'assoir lui même et lui parle à l'oreille longuement.

L'autre ne réagit pas.


Odoacre soupire et se concentre... tate le sol... sent l'air.... puis se dirige vers les parois chargées de victuailles, de ballots, de... tout un tas de choses.

Au bout de longues minutes infructueuses, c'est debout, sautillant maladroitement, manquant à chaque déplacement de se rompre les os qu'il trouve ce qu'il cherchait... des bouteilles.... tournant alors le dos au porte bouteille, il les retire de leur logement de ses doigts gourds et les laisse tomber.


Elles se farcasssent parfois, pas toute.

Trois sont brisées, une intacte.

Il tache alors de s'accroupir non loin des débris, tachant sa robe de nuit de vin.

Et il s'efforce alors de trancher ses liens avec le verre cassé....

Difficile, il se blesse souvent... mais parfois, il parvient à mordre un peu le chanvre.



Espoir.

Vengeance.

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Archevêque de Rouen
---fromFRAnma
Aux bains...

En amour, rien ne remplace l’insouciance... En effet, s’éclaboussant comme des enfants sans se soucier de tout ce qui peut bien se dérouler de l’autre côté de cette porte qui protège leur intimité, le jeune couple rit, se découvre une face heureuse sous cette étouffante crainte perpétuelle, les deux jeunes gens partagent un bonheur tranquille.

Mais pourtant, tant de questions restent dans l’esprit de l’un d’eux, plus précisément dans l’esprit du jeune étranger... On lui a expliqué qu’il était libre tant de fois que c’en était presque à l’endoctrinement, on lui a montré qu’il pourrait à présent bénéficier d’un emploi et d’un toit sous lequel il serait hébergé et nourrit... On lui a même expliqué en partie qui étaient ces gens à cause desquels ils étaient ici. Mais justement, où était-ce, qu’était-ce ici ?

Cette question prend un peu plus de place dans son esprit pourtant à présent si détendu, atteignant la même superficie que l’envie d’en apprendre encore plus sur le vieux prêtre, prisonnier à présent, en interrogations...

De l’autre côté des murs de ce Bordel qu’il voit maintenant comme une minuscule ville, avec toute une société bien définie, dans les rues humides qu’il a traversées sans les voire au court de la nuit, que se plane-t-il sous le soleil à présent haut dans le ciel ? À quel genre de société appartiennent ces gens, dehors ? Quel genre de vie mènent-ils ? Il sait uniquement que le danger sillonne les ruelles sombres de cet endroit qu’on lui a nommé comme étant «La cour des miracles»... À Paris ? Où est-ce Paris ?

Un dessin se dessine dans les pensés d’Anma, représentant deux mondes bien distinct et séparés par de hautes murailles : L’intérieur du bordel et l’extérieur... Il peut à présent facilement dessiner l’intérieur du Bordel, mais pour ce qui est de l’extérieur, non...

D’ailleurs, il veut en apprendre plus sur lui, sur le nouveau lui-même... À présent, il n’est plus la même personne qu’auparavant. Aujourd’hui, il vit différemment, il parle une autre langue, il mange d’autre mets que ceux dont il avait l’habitude, mais surtout, il est libre... Oh oui, bien sûr, il exerce passablement le même métier qu’auparavant, mais d’une manière différente... Il ne saurait même pas se l’expliquer, mais pourtant, il le sait.

Il sait tout cela, mais pas à quel monde il appartient maintenant... Et il veut le savoir.

Dans un éclat de rire qui ne reflète pas ce à quoi il pense, le jeune homme attrape enfin sa douce, posant une main sur sa taille et l’invitant à se retourner.


Je t’avoir eue, dit-il dans un sourire qui vient mourir sur les lèvres de la jeune femme dans un baiser tendre.

Se reculant, le jeune homme se saisit d’une fiole posée sur le rebord du bassin et s’enduit les cheveux de son contenu, moussant sa longue chevelure sombre.

Qu’il est bon, songe-t-il, de se laver enfin...

Prenant entre ses mains mousseuses les cheveux de sa douce, il l’invite à partager se champoing... C’est avec la participation de Chloé qu’il redécouvre le plaisir de se sentir propre.

Après quelques baisers offerts à sa douce, le jeune homme glisse hors de l’eau et se saisit d’un drap de soie posé sur un banc, à la disposition des baigneurs désireux de se couvrir en se séchant un peu.

Tendant la main à Chloé qui la saisit, le jeune homme l’invite à sortir de l’eau à son tour, ce qu’elle fait finalement. Ainsi, le jeune homme entoure ses épaules du drap et la rejoint vite sous la soie tissée.

C’est vêtus de cette façon que les jeunes gens s’assoient sur le carrelage humide, glissant leurs pieds dans l’eau, la soie caressant leur peau.

Désireux de profiter encore du confort, il se serre un peu plus contre son amante, toujours pensif... Puis la question se pose d’elle-même, puisqu’il ne lui semble pas l’avoir formulée mentalement.


Chloé, nous pouvoir aller... euh... Dehors ? Pl... Plus tard, oui, mais nous pouvoir ?

Il parlait sur le ton d’un enfant demandant une faveur à ses parents... Et il en était conscient.

Citations : Jean Lemieux, la Lune rouge...
{chloe_la_douce}
Insouciance, échange de caresses, d'attention et de tendresse.
La complicité s'installe petit à petit, lentement.
Chloé profite pleinement du moment présent, sachant par expérience que les bons moments sont souvent courts, et toujours rares.
Les mains d'Anma soulagent, apaisent et détendent.
Elle sourit en songeant que Dem ne pouvait souhaiter meilleure initiation.
Encore une fois, la Succube a fait preuve de sagesse.

Finalement propre, et à regret, elle quitte le bassin pour retrouver l'abri tendre d'un linge et des bras de son amant.
Il a l'air curieusement songeur.
Elle se laisse aller tranquilement entre ses bras, posant sa tête sur sa poitrine.
Le poids du manque de sommeil commence à se faire sentir.
Dans l'obscurité des bains, ils sont hors du temps, mais dehors, le soleil doit être assez haut dans le ciel à présent.
La question d'Anma la tire un peu de sa torpeur.
Sortir ?
Elle sourit, songeant qu'après tout, il est normal qu'il ait envie de voir un peu son nouveau cadre de vie, même si la cour est sans doute encore moins reluisante sous le soleil d'été que sous les voiles de la nuit.
Elle se redresse un peu.


- Sortir ? Oui, on peut bien entendu... Quand tu veux, tu peux sortir d'ici Anma.
C'est juste un quartier assez peu sûr, toutefois.Il est plus prudent de sortir à plusieurs, surtout pour quelqu'un qui ne connait pas le coin puis...


Un peu gênée, elle se mordille les lèvres, avant de reprendre.

- Puis... ne le prends pas mal Anma, mais ton apparence risque de t'attirer des ennuis si tu sors seul. Je pense qu'ici, les gens de ton pays sont sans doute peu nombreux. Je dois bien dire que personnellement, je n'avais jamais vu quelqu'un te ressemblant, alors il y possible que tu attires un peu l'attention, du moins au début.
D'un coup de langue habile, elle gobe une goutte d'eau parfumée qui coulait lentement le long du cou de son amant.
- Mais si ça te tente, on peut essayer d'aller dormir quelques heures, puis on sortira en fin d'après midi pour prendre un peu l'air ? Ca te tente d'aller prendre un verre dans une taverne, ou de faire quelques emplettes ? Tu as sans doute besoin de choses pour Dem, alors autant que tu viennes avec moi les choisir ?


D'un doigt curieux, elle s'amuse à suivre le cheminement des gouttes sur la peau brune, tout en profitant de la chaleur de l'eau sur ses chevilles et ses pieds.
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Odoacre
[A la Cave]

Patiemment, douloureusement, le verre venait à bout du chanvre sans épargner les chairs.

Le sang gouttait... le vieil homme gardait les yeux fermés et respirait lentement pour conserver sa concentration... il commençait à prendre le coup.

Combien de minutes s'écoulèrent ? Impossible à dire. Mais d'un coup... il sentit que l'étreinte de ses liens se relâchait et il put se libérer les membres supérieurs.

Il entreprit alors de masser ses poignets martyrisés afin de rétablir la circulation du sang dans ses mains....

Puis il ramassa à nouveau le verre et se débarrassa des entraves inférieures.

Il se leva alors, fit quelques pas hésitants et s'approcha du vieux scribe.


Il posa doucement ses mains sur la tête de son vieil ami et récita une prière silencieuse...


Crispation.

Mouvement sec.

Le cou du petit homme se brisa en un craquement sec : Scribos s'affaissa doucement sur le côté... et Odoacre murmura


Puisses-tu trouver le repos mon ami...

Enfin.

Il brisa alors un autre goulot et se désaltéra.... farfouilla ensuite pour trouver de quoi manger... ce qui fut relativement facile.... une meule de fromage subit ses assauts dentaires.... et l'estomac se remplit peu à peu.....


Déterminé, vêtu d'une simple robe blanche de nuit, tachée de sang et de vin, le vieil homme empoigna une ultime bouteille patr le goulot cette fois ci, brisa ladite bouteille contre un mur, et armé d'un tesson garni de pointes et bords acérés, se tint tout près de la porte, près à fendre ou égorger la première personne qui aurait le malheur d'entrer.

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Archevêque de Rouen
pnj
Qui donc est ta maîtresse ? Réside-t-elle à la Cour ? Puis-je m’attendre à être remercié, disons… généreusement ?

Enfin, tu m’intéresses petite. J’aurai quelques questions à te poser, mais puisque tu le souhaites, sortons ! Allons payer ma note, et je te suis. Et pour ce qui est de la nuit… Il soupira J’en ai l’habitude maintenant, je me trouverai bien un coin tranquille pour la passer ! D’autant plus que la pluie a cessé sa danse, me semble-t-il.

Juste une question : pourquoi t’être adressée à moi ? Je ne sais pas même de quoi tu veux m’entretenir !



Lina sourit intérieurement. Il avait mordu à l'hameçon, et le fait qu'elle ait parlé d'une "maîtresse" n'était sans doutes pas anodin. Elle suivit le jeune homme jusqu'au comptoir. Elle devait faire trois pas lorsqu'il en faisait un, mais cela ne la gênait plus; elle en avait pris l'habitude lorsqu'elle filait autrefois les bonnes gens dans l'espoir de trouver un quelconque butin.

Vous me paraissez bien pressé, Messire! Attendez donc d'être au dehors! Suffisait-il de vous parler de richesse pour vous convaincre? Vous saurez tout, bientôt.


Lorsque la fillette plongea la main dans sa bourse, les pièces tintèrent légèrement. Elle en sortit une bonne poignée, et, souriant au vagabond d'un air malicieux tout en les déposant sur le comptoir, déclara:

Je pense que cela devrait être suffisant. Sortons, maintenant.

Cette fois, ce fut elle qui ouvrit la marche, l'homme sur ses pas. Evitant de croiser les regards, ils se dirigèrent vers la porte, et se retrouvèrent à l'air libre. Enfin.
Lyhra
Au goutte à goutte, un demi jour paresseux vient s'écouler sous ses paupières.

Le verre coloré de la fenestre s'amuse d'un rayon de soleil, il flamboie et termine sa course en flaque au pied du lit.

Il est encore trop tôt. La Rousse s'étire longuement, songe à se rendormir et garde les yeux clos sur un monde de silence.

Une heure entière passe encore sans qu'elle daigne bouger un cil. L'une de ses mèches s'est enfuie dans le ruisselet qui entoure le lit coquille, son corps repose encore en creusant dans le matelas une empreinte légère.

Puis le soleil ardent la pousse enfin de l'autre coté et elle décide de se lever car il y a tant à faire. D'abord prendre sa potion avant de périr dans d'atroces souffrances.


Très peu pour moi.
Voyons voir ceci...

Elle sort du lit et ce faisant déplace les oreillers, entends alors le bruit métallique du stylet d'Odoacre rebondissant sur le bord du lit pour échouer sur un tapis.

Vieux dégoûtant, tu n'auras pas eu le temps de l'utiliser !
Saisit l'objet avec prudence s'aidant d'un linge en fronçant le nez de dégoût et le garde enveloppé de tissu avant de le laisser choir dans le seau à bois.
Et se dirige vers les vêtements oubliés là.

Qu'il reste en chemise au fond de la cave, il n'en sera que moins faraud au réveil. Un homme dépouillé des artifices dont il se pare volontiers se trouve bien diminué si d'aventure on les lui retire. C'est un fait et pas une vue de l'esprit.

Une bûche, même une deuxième, une belle flambée se prépare.
Ses vêtements puent !


Au bûcher !

Elle, nue à l'orée des flammes, tenant la vêture d'Odoacre du bout des doigts, l'offrant en patûre à la cheminée, quel spectacle...

Bientôt tout n'est que cendres bien méritées ! On ne s'introduit pas impunément chez elle.

Reste la coiffe, lourde et ... distillant une légère odeur de ... ces morceaux de viande séchées que l'on emporte en voyage et de poussière. Peu ragoûtant pour dire le vrai.
Elle la secoue, tente de la déchirer, reprend le stylet toujours enveloppé de tissu et entreprend de découper le couvre chef étonnant du religieux.
Quelque chose en tombe soudain par l'ouverture pratiquée, elle pense « quelque chose » car ça ne ressemble à rien, c'est plutôt rond et le bruit mat que cette chose à fait en tombant est mou et écoeurant. C'est chiffonné et ratatiné, pourvu de longs ... fils ... cheveux ? ...

Son poing s'abat sur sa bouche étouffant un hoquet, bloquant la nausée à mi chemin.


Saint foutre ! Mais quelle est cette abomination ?
De pâle elle devient livide, retranchée deux pas en arrière de la « chose « qui, maintenant, ressemble fort à une tête tranchée qui aurait cuit dans un fourneau.

Peut être qu'elle va se mettre à rire en ouvrant grand sa bouche aux lèvres parcheminées, les dents vont s'entrechoquer en une grimace dépravée et les orbites vides vont s'allumer d'un regard malsain.
Mais non, rien ne se passe.
La Succube reprend souffle mais n'ose encore s'approcher. Les choses mortes effraient.

Le même linge qui sert pour le stylet lui permet de saisir la « chose » et sa main tremble. Le tout emballé est déposé à nouveau dans le seau à bois. Où peut être devrait elle jeter ça également au feu ?
La toucher à nouveau est au dessus de ses forces. Ça attendra.
Un frisson de répugnance lui glace le sang, elle s'habille rapidement d'une robe très échancrée mais si longue qu'elle cache ses pieds chaussés de bottines en cuir. Une étole vient compléter la tenue, ses cheveux laissés à l'état sauvage.

Quelques minutes suffisent pour inscrire quelques mots sur deux parchemins qu'elle serre ensuite dans son corsage et la voilà quittant la pièce, le regard évitant de se poser à nouveau sur le seau. La porte est soigneusement fermée à clé.

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---fromFRAnma
Aux bains, atmosphère endormie...

C’est serein à présent que le jeune homme laissât la fatigue le regagner doucement...

Oui, dormir quelques heures, dit-il dans un bâillement réprimé, les yeux clos quelques secondes.

Il se serait bien endormit maintenant, allongé sur le carrelage froid, cherchant la chaleur au creux des courbes de sa douce, sous ce drap de soie léger... Mais que diraient les autres d’une porte barricadée derrière laquelle seuls quelques grognements ensommeillés leur parviendraient ? Tout de même, la paresse l’enlaçait, doucement... Il n’avait plus envie de bouger... Ses muscles s’étiraient puis se détendaient doucement, son corps devenait flasque contre celui de Chloé... Peu à peu, le sommeil le prenait ainsi, mais il résistait encore un peu, futilement, désireux de prolonger ses pensées, envoyant ces dernières au front dans un combat furieux mais épuisant contre l’attrait du repos.

Oui, il était différent d’eux, de tous ces gens. Oui, il savait qu’on le persécuterait probablement quelques temps pour son apparence inhabituelle en ces lieux, au dehors... Après tout, l’église n’accentuait-elle pas le côté paranoïaque de ses fidèles en leur bourrant le crâne de doctrines diverses et farfelues ?

Malgré tout, son envie de découvrir cet endroit, de s’en faire un dessin mental plus réel que ce schéma grossièrement brouillonné dans son esprit représentant un semblant de marché auquel il ajoutait quelques synonymes du danger au fur et à mesure que son amante lui en parlait... Même si on lui disait bien que la cour n’était pas un endroit des plus fréquentables, même si lui-même savait qu’il était mieux dans le petit monde confiné du bordel, il restait têtu comme un âne sur cette idée qui, à présent qu’on lui avait accordé une visite des quelques ruelles sombres du quartier, le tracassait un peu moins que quelques minutes plus tôt.

Cependant, il restait craintif à la perspective de s’aventurer, même en groupe, dans un tel endroit... Le prendrait-on dans un piège quelconque au détour d’une petite rue étroite ? Le capturerait-on à nouveau pour l’envoyer vers de nouveau horizons ?

Le... le persécu... persécuterait... persécuterait-on... comme... ?

Cette dernière question mentalement formulée et inachevée fut balayée par un bâillement épuisé que le jeune homme poussât à contrecœur. La fatigue avait à présent embrouillé son esprit penseur et il devint difficile, presque impossible même, de songer à des choses aussi complexes que celles-ci à cet instant.

Un petit instant éradiqué de toutes pensées ne saurait lui faire du mal...

Sous sa tête appuyée sur la poitrine de Chloé, le corps de cette dernière était devenu un peu plus flasque, sa respiration plus lente et profonde suivant un rythme monotonement bien définit... S’était-elle endormie ? Il aurait voulut observer son visage pour trouver sa réponse, mais relever la tête lui apparut soudain comme un exercice périlleux... Difficile, du moins...

Sur la musique morne d’un nouveau bâillement, Anma laissât ses paupières se clore sur ses yeux couleur noisette... Pour les rouvrir quelques secondes plus tard, du moins, c’est ce qui lui semblait même si son corps était soudain engourdit comme celui de quelqu’un qui se réveille et que l’eau enlaçant ses chevilles était à présent beaucoup moins chaude... Froide, même ?

Il s’était assoupit... Mais combien de temps au juste ?

L’homme d’Orient poussât un soupir et releva sa tête qui avait glissée de la poitrine de Chloé vers son ventre. Tendant une oreille attentive, il n’entendit rien au dessus d’eau, de l’autre côté du plafond, dans le salon et la salle principale... Il faisait encore jour, et à en juger par le silence, le soir n'était pas prêt d'arriver.

Il faudrait qu’ils montent, mais il répugnait à s'habiller et à escalader toutes ces marches qui les séparaient de leur chambre... Il baignait encore dans la fatigue.


Chloé, dit-il sans l’observer, passant une main sur son visage tiré...
pnj
La lumière vermillonne des vitraux commençait a picoter les paupières de la douce enfant. Un sommeil feutré avait saisit Aemiliana à peine s’était elle allongée. Un premier essai. Ses yeux se refermèrent de sitôt. Le soleil devait déjà être au Zénith et espiègle, jouait avec les mirettes de la rousse.
Aemiliana fit papillonner ses paupières et fit tanguer son corps de bords en bords de la couche réveillant ainsi ses sens.

La nuit avait été brève et la fatigue se faisait ressentir. Aemiliana quitta son lit, se mit difficilement debout et se rendit vers le baquet de bain de sa chambre. Elle glissa son pied dans l’eau froide qui éveillait chaque fragment de sa peau et finit par s’y plonger toute entière. La fraîcheur revigorante lui fit abandonner pour de bon la terre des songes. Une bouffée d’air succincte accompagna l’ouverture irrévocable de ses yeux.
Les vitraux pourpres diffusaient dans la chambre une lumière colorée qui bariolait ce qui y était. La peau couramment blanche de la jeune femme était a présent violacé, ce qui semblait beaucoup l’amuser. Une éponge et un pain de savon trouvés sur la coiffeuse donna une nouvelle peau à la jeune femme qui souhaitait à présent se sécher et enfiler rapidement une robe propre.
Aemiliana aperçu la robe bleu nuit de la servante, a terre. Même si cadeau était admirable, la jeune rousse voulait absolument trouver sa robe verte qui devait à présent être propre et raccommodée. Il fallait qu’elle traverse la moitié du salon jusqu'à la cuisine pour retrouver cet habit.

Aemiliana se sécha rapidement avec ses draps blancs et s’en improvisa une jupe de fortune. Sur la route vers la porte de sa chambre, elle ramassa son corset, mit quelques temps avant de le serrer convenablement et sorti enfin.
Dévalant les marches et traversant le hall du salon, elle finit par arriver aux cuisines et aperçut sur un meuble sa belle robe pliée. Le sourire aux lèvres, elle enfila délicatement son beau vêtement de soie, l’épousseta de quelques revers de main, prit une longue inspiration, se cambra dignement et réapparu dans le hall.
Rexanne
Un œil d’abord, une paupière lourde qui se hausse doucement, encore gonflée par le sommeil, hésitante sous l’insistance des rayons de l’astre du jour qui arrivait pour ainsi dire déjà à la moitié de sa course. Il fallait dire qu’à la Rose l’heure du coucher ne sonnait que rarement avant que le Soleil ne montre le bout de ses rayons et les nuits étaient de celles que l’ont pouvait aisément qualifier d’éreintantes.

Après cet instant de bravoure la paupière téméraire retomba mollement sur le globe oculaire encore troublé par le voile du sommeil. Doucement l’esprit de la belle émergeait des limbes, sans se presser car il n’y avait pas d’urgence, les neurones se reconnectaient un à un, chaque chose en son temps…

Se tournant finalement sur le dos elle savoura durant quelques instants la caresse des rayons chauds sur sa joue puis contempla les reflets de ceux-ci sur l’auréole de cheveux roux qui encadrait le visage clair de sa jeune compagne qui reposait encore à ses cotés. Elle sourit du tableau, appréciant au passage les matins calmes qui naissaient petit à petit, sans bousculement, lui laissant le temps de s’éveiller en paix. La brunette avait une franche aversion pour les réveils brutaux qui l’arrachaient sauvagement aux bras du seul amant auquel elle était fidèle, le fils ailé et zélé de ce brave Hypnos.

Effleurant du doigt la joue de cette petite qui pourrait être sa jeune sœur, elle finit par se lever, sans la moindre gène d’émerger nue des draps soyeux de sa couche pour aller se préparer un bain aussi silencieusement que possible. Tandis que l’eau chauffait avant de gagner le baquet prévu pour les ablutions, elle se plongea corps et âme dans son coffre de vêtements, s’interrogeant sur ses envies vestimentaires du moment. Le choix n’était plus très grand, parmi ses robes, toutes provocantes dans leur genre, deux déjà avaient été prêtées, l’une à Carinya et l’autre à la jeune Dem’. Restait celle qu’elle avait quitté quelques heures plus tôt, d’un rouge écarlate, mais elle souhaitait la laver avant de la revêtir de nouveau. Ainsi le choix se restreignait, si l’on peut dire, à son nombre vertigineux de braies plus que courtes et de bustiers on ne peut plus ajustés. C’était là ces différentes tenues qu’elle avait accumulées sur les chemins de l’errance, d’un village à l’autre, d’un marché à l’autre. Elles étaient provocatrices, à l’image de leur propriétaire, mais surtout confortables et pratiques en toutes circonstances. Un sourire flou avait naquit sur ses lèvres fines en réveillant ainsi les souvenirs de son ancienne vie nomade et elle secoua finalement la tête en se décidant subitement. Oui, ces tenues semblaient toutes indiquées pour cet après midi dont elle ne savait pas de quoi il serait fait. D’un geste sur, sans hésitation aucune, elle dégagea de la malle l’ensemble qu’elle avait choisi.

L’eau bouillonnait doucement maintenant, il semblait tant de préparer ce bain prometteur. Après avoir ajusté la température du bain à son gré elle y ajouta machinalement quelques huiles essentielles qui eurent tôt fait de remplir l’atmosphère de la chambre de leurs odeurs florales.

Une fois glissée dans le cocon de cette eau agréablement chaude, elle entreprit paresseusement de se laver, jouant au passage avec la mousse ou encore avec les longues mèches noires de sa chevelure flottant à la surface de l’eau parfumée comme de longues tentacules d’un monstre marin quelconque.

Propre comme un sous neuf, les lignes fines et harmonieuses de son corps musclé lustrées à souhait, elle émerge de l’eau, se saisit non sans mal de son morceau de tissu éponge, et finit par poser un orteil encore humide sur le parquet sombre.

Le bain l'a revigorée, les yeux pétillants et d’un naturel dans les meilleures dispositions, elle sourit seule, s’amusant de deviner ce qui peut bien l’attendre encore durant cette nouvelle journée. Advienne que pourra, toujours est-il que bien éveillée cette fois il n’est plus question de musarder !
Ni une ni deux elle revêt l’ensemble préparé au préalable, les braies d’un brun tirant sur le noir lui arrivant tout juste à la mi-cuisse et ajustant le corset violine de façon à donner à sa gorge un galbe parfait et à son dos une cambrure élégante. Elle acheva de se préparer selon ses habitudes, un trait de khôl de ci et de là pour souligner son regard noisette, une fragrance musquée au creux de son cou, les cheveux jetés à la sauvage derrière ses épaules dénudées, ses éternelles bottes noires d’où dépassaient les manches et les gardes de ses deux fidèles compagnes aux canines d’acier.

Parée pour une nouvelle journée elle sortit silencieusement de la chambre en en repoussant la porte derrière elle, pour tomber nez à nez, ou presque, avec la patronne qui bouclait la porte de la sienne. Un sourire guilleret aux lèvres elle lui souhaita le bonjour…


- Eh bien le bonjour Dame Succube ! Je suis pas en retard à ce que je vois, j’ai échappé au réveil avec tambours et trompettes ! Le ton jovial, une lueur amusé dans le regard, elle songeait aux nombreux « matins » où la Reyne Pourpre avait toqué à toutes les portes pour les lever une à une. Avez-vous bénéficié d’une bonne nuitée au moins ? Après tous les événements de la nuit dernière se serait mérité !

Toutes deux attaquaient la descente des escaliers vers la grand salle, la tenancière du bar n’avait manqué de voir les rouleaux de parchemins avec lesquels sa patronne descendait mais ne posa toutefois pas de question, c’était bien le moindre de ses soucis, elle pensait déjà à comment elle allait employer l’après midi qui s’offrait à elle. Baguenauder dans les rues qu’elle avait finalement bien peu parcourues ? Remettre à niveaux la réserve de boissons qui avait été mise à mal par les nombreux clients de ces dernières nuits et la casse accidentelle provoquée par le timide Anma ? Rendre visite aux prisonniers de la cave ? Ma foi, pour commencer elle allait surtout prendre un bon petit déjeuner !
Lyhra
Le bonjour Rexane !

Tâchons de faire bonne figure se dit elle en souriant, il ne s'agirait pas de mettre sous le nez de sa tenancière une tête rabougrie au réveil, après la nuit passée comme elle le disait si bien ... autant faire comme si la journée débutait sous de meilleurs auspices.

Comme tu vois, je suis reposée et fraîche comme une Rose,
hasarda t'elle franchement optimiste car son teint resterait pâle jusqu'à complète prise de la potion fournie par l'Obscène. En fin de compte ce dernier n'avait toujours pas prit possession des sous sols et si ça pouvait durer... elle n'en demandait pas plus, le cas échéant elle avait en tête une idée qui causerait bien des soucis à ce locataire indésirable.

Je ne te demande pas la pareille, tu sembles d'humeur enjouée ...
Cela faisait plaisir à voir et la patronne arbora de même un sourire fringant en arrivant au bas des escaliers.

Je déjeunerai plus tard, ou bien j'irai à Paris m'offrir quelques biscuits aux noix de chez ce pâtissier qui fait merveille,

ça !
Brandissant les parchemins,
Ne doit pas attendre.
Souhaitons que ces annonces que je vais tâcher de clouer en bonne place nous amènent enfin un portier digne de ce nom !
Quelqu'un d'imposant qui sache faire régner l'ordre et s'occuper des entrées comme des sorties.
Du muscle, du muscle, rien que du muscle !
Avec un peu de cervelle au milieu pour faire bonne mesure.

L'idée d'un colosse aussi benêt qu'un mouton la fit rire et se contredire aussitôt,
NON !
Un juste mélange des deux fera l'affaire.
Avec une belle gueule de surcroît pour ne rien gâcher. Mais pas trop.

Enfin... nous verrons bien.
Je file. Profites bien de ta liberté, elle ne durera que quelques heures !

La Succube emprunta l'entrée de service par les cuisines en ne manquant pas de lorgner vers la cave en grimaçant.
Mijotes ! Mijotes !
Le temps de la réflexion t'est donné, profites en !


La porte principale était CLOSE, il faisait doux, elle louvoya parmi les détritus d'un pas sûr et gagna la grand place.
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pnj
Elle se figea avant d’être sortie. Aemiliana tourna sa tête vers sa gauche et découvrit sur un meuble de bois, un plat où se trouvaient une dizaine de petits pains encore fumant, deux pommes rouges, deux poires et un pichet de vin doux.

Personne n’était présent pour confirmer que cela était pour elles mais il en était certain, vu le nombre des aliments que ce plat était destiné aux filles du salon pourpre.

Enveloppant le fond du plan de son bras, elle reparti vers le hall. La Succube ainsi que Rexane, fraîchement réveillées étaient descendu. La Reyne pourpre semblait déjà sur le seuil, prête à affronter la journée.

Aemiliana lui fit un salut distingué, lui souhaitant par la même occasion une plaisante journée et se rendit vers le comptoir. Elle y déposa ses victuailles et alléchée s’assit à coté.

D’un signe amusé à Rexane, elle l’invita à partager ses mets qui dégageaient un fumet des plus tentant. Aemiliana saisit un petit pain, le fit rouler entre ces mains profitant de sa tiédeur puis fit craquer sa croûte ambré et fit percevoir une mie blonde des plus fondante qui libéra une volute de fumée laiteuse. La jeune femme inspira profondément afin de profiter des moindres saveurs de l’aliment.

Elle sourit, séduite
Rexanne
Fraîche comme une Rose dit-elle ? Admettons, les Roses peuvent arborer des robes de différentes nuances, celle-ci serait plutôt dans le blanc laiteux… On ne se remettait pas d’un empoisonnement comme ça, c’était ma foi bien vrai, alors la Reyne Pourpre se sentait peut être effectivement fraîche bien que son teint paraisse un tantinet palot… pourtant la jeune maîtresse des boissons lui avait connu des sourires plus francs. Peut-être encore dans le gaz la patronne ? Des choses qui arrivent après tout, si tôt après le réveil…

– Enjouée ? Eh bien c'est-à-dire qu’autant croquer la vie pendant qu’on a encore des dents ! Et puis rien de tel qu’un réveil en douceur pour attaquer une journée du bon pied !

Au geste presque victorieux de la Succube qui brandissait ses parchemins comme un trophée elle sourit un peu plus. Comment améliorer un peu plus la journée naissante d’une jeune femme aux mœurs légères sinon en lui annonçant la venue prochaine d’un nouvel homme à la Rose ? Elle éclata de rire avec la Maquerelle à l’idée d’une toute petite cervelle agonisante coincée au milieu d’une masse de muscles filandreux et surtout en imaginant la bouchée simple que ferait son humeur moqueuse de ce simple d’esprit !

- Je vous fais confiance pour trouver la bonne mesure patronne ! Je souhaite que votre quête soit fructueuse, c’est vrai que le besoin d’un portier se fait de plus en plus cruellement sentir !
Et au passage, si le pâtissier en question fait toujours des biscuits aussi bons, vous voudrez bien m’en confier l’adresse ? Il se peut que j’aille faire quelque commissions pour me dégourdir les jambes cet après midi ! J’en profiterais, ne vous faites donc pas de soucis !


Dévalant les dernières marches avec un sourire plein de facéties, elle salua avec entrain Aemiliana qui émergeait de la cuisine avec un plateau chargé sous le bras en direction du bar.

– Bien le bonjour ! Je vois que t’es déjà bien chargée, ce fumet de pain chaud me met l’eau à la bouche et le ventre en grogne ! Mais je ne vois pas de marmelade pour garnir ces petits pains prometteurs… qu’à cela ne tienne !

Elle fila aussi sec dans les offices, la faim et la perspective du petit-déjeuner pressant un peu plus ses pas, et en parfaite connaissance des lieux ouvrit la porte de l’un des lourds buffets en bois qui meublaient la pièce pour en sortir un petit pot de confiture de mure et un autre de gelée de coin.

– Voilà qui fera l’affaire… marmonna-t-elle pour elle-même.

Ramenant ses trouvailles vers le bar où s’était déjà installée Aemiliana, elle les déposa sur le plateau avant de se hisser à son tour sur l’un des tabourets et de se saisir de l’un des petits pains dorés, se régalant de leur parfum.


– Je sens que Baba nous a encore gâtées, je ne comprendrait jamais comment il a le temps de tout faire et de façon si parfaite ! Que soit béni le jour où la Succube l’a embauché !

Elle éclata aussitôt d’un rire joyeux, se moquant elle-même de l’ineptie qu’elle venait de dire, ne croyant pas pour un sous à la bénédiction et autres bondieuseries qui étaient monnaie courante.
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En effet, le pain mettait l’eau à la bouche. Aemiliana en engouffra goulûment un morceau en sa bouche. Le pain continuait à croustiller tout en se ramollissant et libérant son goût des plus exquis.

Hum ? De la marmelade ! Bien volontiers !

A Paris aussi, apparemment on connaissait les mets de son pays. Elle goûterait volontiers à la gelée que pouvait cuisiner les parisiens. Peut être que le résultat en serait tout aussi goûtu.

Rexane revint avec deux récipients de verre couverts d’un tissu. Le premier était violacé alors que le second était orangé. Aemiliana laissa la jeune brune se servir et en fit de même avec le pot mauve. Elle porta une bouché a sa langue et fut légèrement déçue. Les français ne savaient pas aussi bien garder le goût du fruit. Ce n’est pas grave, la saveur suave et sucrée de la confiture ravit la rousse.


Je sens que Baba nous a encore gâtées, je ne comprendrais jamais comment il a le temps de tout faire et de façon si parfaite ! Que soit béni le jour où la Succube l’a embauché !

Il était vrai que depuis qu’elle était arrivée à la Rose Pourpre, Aemiliana avait mangé comme une princesse. Elle s’était régalée à chaque fois. Belle revanche sur la pauvre nourriture de son voyage jusqu'à la Cour des Miracles. Aemiliana riait de bon cœur avec sa camarade.

Puis elle repensa à son voyage. Au long labeur de la route. A son arrivée. A Dame Succube qui l’avait accueillit. Au bain.


Rexane, depuis combien de temps est tu là ? Il me semble que tu connais bien tout ça. Aemiliana désigna l’ensemble de la pièce. Je pense que tu peux me comprendre mais je suis un petit peu perdue. Tout c’est produit si vite.

En effet, elle ne s’était pas attendu a trouvé aussi vite ça place au sein de la Cour. Si tout ce passait aussi vite, elle aurait vite de trouver, … de trouver … celui qu’elle cherchait et de régler pour de bon cette affaire. Elle irait faire un tour de reconnaissance une fois le repas terminé.

De toute manière, je pense me plaire ici. Je n’ai pas de quoi me payer autant de luxe et ici tout m’est offert. C’est une chance incroyable.
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Obscure qui dormait sursauta lorsqu'elle entendit des pas. En premier, ce fut la nouvelle, ensuite la Succube et pour finir Rexane. Au moins, personne n'avait eu l'air de s"appercevoir de sa présence.

Elle secoua la tête pour se réveiller à nouveau et réussit à se remettre debout. Même si l'envit d'un bon lit la rongeait. Elle devait être debout et aller proposer son service auprès de celles qui étaient levées.

Elle replaça sa coiffure et lissa sa robe de servante. Elle afficha un léger sourire pour ne pas déplaire et entra dans le hall ou il y avait déjà Rexane et Aemiliana qui mangeaient et bavardaient joyeusement. Obscure avança et salua les deux dames et dit:


Bonjour mesdames. J'espère que vous avez bien dormit et que tout vous conviennent. Si vous avez besoin de quoi que ce soit je suis là pour ça.

La servante resta debout à les observer. Elle se demandait si elle devait parler à Rexane des visiteurs ou il fallait mieux attendre qu'elle lui pose la question. Qu'est-ce que ça changerait si Obscure lui disait qu'il y avait eu 3 hommes pendant qu'elles dormaient? elle décida donc d'attendre.
Rexanne
Le petit pain sur lequel elle avait jeté son dévolu fut rapidement garni d’une couche de marmelade orangée et elle croquait dedans à pleine dent, le regard pétillant d’un plaisir certain.

-Rexane, depuis combien de temps est tu là ? Il me semble que tu connais bien tout ça. Aemiliana désigna l’ensemble de la pièce. Je pense que tu peux me comprendre mais je suis un petit peu perdue. Tout c’est produit si vite.


– Depuis combien de temps ? Eh bien je suis arrivée quelques jours avant l’ouverture, il y a une bonne semaine en fait mais ça me parait être une éternité ! Même si je me plait ici et qu’on ne s’y ennuie pas bien sur, ce n’est pas ce que je voulais dire !

Un sourire et elle reprend une bouchée de sa tartine parfumée, avant de poursuivre.

– Si tu es nouvellement arrivée à la Cour oui je peux comprendre que tu te sentes un peu perdue, c’est un environnement particulier les Miracles et on s’y sent encore moins en sécurité que dans le restant du Royaume, si cela est possible ! Mais ça doit être en cela qu’il est intéressant de vivre ici, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas !

Un clin d’œil espiègle et elle termine avec gourmandise le petit pain dont la gelée avait tendance à venir lui couler sur les doigts. En se léchant le bout de ceux-ci pour les débarrasser de la confiture elle aperçoit la servante qui arrive vers elles, émergeant à son tour, un sourire pas vraiment franc au bout des lèvres. Qu’est ce qui clochait donc chez elle ? Des allures hautaines et fières tout d’abord, puis une colère boudeuse et la voilà effacée et mièvre à s’adresser à elles en leur faisant presque des courbettes. La brunette n’arrivait décidément pas à cerner le personnage pourtant elle répondit, sur le ton de la conversation.

- Le bonjour Obscure ! « Mesdames » tss tss ce que tu peux être protocolaire ! T’es servante d’accord mais pas à la Cour du Roi tu sais, juste celle des Miracles alors on est loin d’être princesses! Un rictus malicieux qui se dessine soudain alors qu’elle poursuit. Et j’aime autant d’ailleurs, ça doit être ennuyeux à souhait !
Allez, détends toi, oublies les ronds de jambes et déjeunes donc, ces petits pains sont un délice ! Et si on a besoin de quoi que ce soit ne te biles pas, Aristote a eut la bonne idée de nous faire avec des jambes !


Reportant son attention sur les petits pains elle loucha dessus un instant avant de céder à la gourmandise et d’en prendre un second, l’enduisant à son tour de confiture mais de mure celle là. Au diable la ligne, elle était très bien comme ça ! Et puis il fallait bien goûter les deux confitures, l’autre allait être jalouse sinon…
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