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[RP] Du vent dans les roses - Castel de Dampierre / Boutonne

--Urbain
Castel de Dampierre, à l'étage.

Urbain restais immobile, caché derrière une colonne de pierre blanche de l'étage. Hors de question de bouger. Il comptait le temps que mettait la nouvelle soubrette à faire la chambre de Datan. Soubrette n'était pas le mot exact, car le femme avait une allure pour le moins en inadéquation avec l'image qu'en avait l'intendant. Il en avait connu - ailleurs - des jeunes à la poitrine généreuse, d'autres aux lèvres béantes et pulpeuses, toujours ouvertes, d'autres enfin, s'habillant uniquement de dessous à longueur de journée et de saison. Il en avait connu - ailleurs - ridées et poilues, austères à souhait, faisant fuir le moindre jouvenceau vers les bois. Il en avait même connue une qui s'était amourachée d'un jeune soldat, qui dut s'en aller se faire moine pour l'éviter.

Mes des comme celle-là, jamais. Un corps sans prétention, simple et droit. Des yeux souriants, d'un brun profond, du genre à vous sonder sans sourciller. Des pommettes rougissantes au moindre ordre donné. Des mains douces et fines, pourtant capables d'une belle poigne. Ne rechignant pas pour les durs labeurs, toujours prompt à aider, jamais en retard, et surtout - pire que tout - présente à l'instant où vous en avez besoin. Une énigme à elle seule, un mélange du pire et du meilleur. Trop bonne pour être honnête.

Le seigneur des lieux l'avait sortit d'on ne sait où.

Comme l'intendant n'était pas homme à se laisser avoir par autant de qualité, il s'évertuait ainsi à lui trouver des défauts. S'il ne pouvait la congédier pour bonne conduite, c'est qu'il devait y avoir anguille sous roche. Lorsqu'elle sortit de la chambre, il la suivit et pénétra à son tour.

Rien.

Rien à redire. Le lit était fait, le linge rangé, le broc propre et rempli d'eau fraiche. Tout était en ordre, laissant Urbain dubitatif, lorsqu'un oiseau entra dans la pièce et se posa sur une chaise.

Lorsque l'animal fut soulagé de sa lettre, l'intendant en reconnut aussitôt l'écriture. Sans attendre, il alla l'apporter à Datan qui travaillait dans le bureau avec Cali.

Un pli de cette importance ne pouvait souffrir d'une once d'attente...


____________________________________________________________
Intendant du Castel de Dampierre sur Boutonne
Azarelle..
Aza passa les tourelles qui délimitaient les limites de l'entrée du domaine.
Les roses commençaient à éclore et certains parfums nuançaient les odeurs de l'air. Le soleil brillait dans le ciel, la journée était vraiment belle.

Aza s'approcha du perron du castel, castel un peu trapu de prime abord mais chaleureux à qui s'en approchait.
Aza regarda Joanyth qui marchait auprès d'elle.Elle lui prit la main et la serra un peu
.

J'ai un peu le trac.
Et si le seigneur n'était pas comme on me l'a vanté?
Et si je m'étais trompée?
Et si je perdais mes moyens?


Pour la première fois ,Aza perdait un peu ses moyens.
Datan
Datan observa le travail accompli par Cali, au travers des maintes documents qu'elle avait étalés sur la table. Il se rendit alors compte qu'elle s'impliquait davantage que lui à cet instant précis. Ses derniers temps passés au conseil comtal lui avait quelque peu fait mettre ce chantier de côté, mais heureusement, il n'était plus seul. Il se redressa et commença à faire des remarques allant souvent dans le sens de Cali. Comme souvent, leurs idées se rejoignaient.

Il n'y a qu'une chose qui m'inquiète, intervint Datan, c'est le flan Est de la bâtisse. Les maçons m'ont indiqué que cette façade était très fragilisée et qu'ils avaient peur qu'elle ne s'écroule sous les coups des travaux. Il va falloir certainement la consolider avant de commencer.

C'est alors qu'Urbain entra et tendit un pli à Datan. Une lettre dont il reconnut immédiatement l'écriture, provoquant un rayon de soleil sur son visage.

Dune.

Il lut la lettre doucement, comme pour en retenir chaque mot. Elle lui manquait terriblement, mais il la savait heureuse et le principal était là. Un jour il irait la voir, il le lui avait promis. Il se tourna vers Cali, le regard trouble, et lui tendit la lettre.

_________________

Porte-Parole du Poitou - Champion du Poitou - Médaillé du Mérite militaire - Épervier dans l'âme...
Azarelle..
Azarelle monta le perron et tapa deux fois avec le marteau de porte.

Elle se retourna pour voir les jardins, le bois dnas lequel Dune avait été accidentée, la fenêtre par où Sganapin venait la voir.

Elle remarqua un batiment en réfection un peu plus loin.


Voilà quelque chose dont Dune ne m'avait pas parlé.

Son regard se posa sur Joanyth qui attendait , assis, imperturbable, sur une marche du perron.
Azarelle..
N'ayant jamais eu de réponse Aza repartit avec Joan vers la Bretagne, laissant derrière elle le beau chateau de Dampierre.

Elle ne rapporterait pas de nouvelles de Datan à Dune.
Cali
Cali et Datan épluchèrent les parchemins sur lesquels la Thouarsaise avait esquissé quelques idées et son tendre ami sembla approuver dans l'ensemble ce dont ils avaient déjà parlé auparavant entre eux .

Datan se redressa en ajoutant :
Il n'y a qu'une chose qui m'inquiète, c'est le flan Est de la bâtisse. Les maçons m'ont indiqué que cette façade était très fragilisée et qu'ils avaient peur qu'elle ne s'écroule sous les coups des travaux. Il va falloir certainement la consolider avant de commencer.

Urbain entra à ce moment là, remettant un pli à Datan.
Pendant que celui ci en prenait connaissance, Cali marqua sur le plan l'emplacement de la façade Est fragilisée .
Le jeune femme leva les yeux en remarquant la main tendue vers elle.
Datan lui montrait sa lettre, le regard ému.

Cali prit délicatement le pli après avoir observé un court instant l'émotion qui se lisait sur son visage et s'assit pour en lire le contenu.

Citation:


Mon cher père,

Voici un moment que je n'ai pas donné de nouvelles.
La vie coule doucement aux côtés de mon époux. Il est toujours aussi charmant. Pour ma part, une chute de cheval rend difficile tout déplacement et cela restera difficile à jamais.
Nous avons une fille maintenant. Elle grandit.
Elle a mes cheveux mais tes yeux.
Je lui raconte notre vie. Elle souhaite voir son grand-père.
Nous l'y autoriserons dès qu'elle sera assez grande.

Datan, mon père, chaque jour, je pense à toi. Tu me manques.
Comment te débrouilles-tu?
Calli est-elle toujours auprès de toi? Te soigne-t-elle toujours avec autant d'amour?

Je t'aime mon père chéri.

Ta fille Dune


En parcourant les premières lignes, son sourire s'agrandit et elle se tourna vers lui.

Datan ! Tu as une petite fille ? !! Félicitations !


Cali lui sourit heureuse de cette bonne nouvelle, sachant combien sa fille compte pour lui... une petite fille....
Elle continua la lecture de la lettre qu'il lui avait confié , contente de partager avec lui cette nouvelle puis relut deux fois de suite une question que Dune posait à son père.


Datan ? Dune ne sait donc pas pour nous deux ?..uhm... Peut être que tu pourrais lui répondre en lui disant que je suis toujours à tes côtés , ce qui a l'air de la rassurer , mais en tant qu'amie fidèle ?

En tout cas je suis heureuse pour toi .. une nouvelle vie.. et ta petite fille a tes yeux !
Mais , je ne vois pas son prénom . L'émotion sans doute lui aura fait oublier de l'écrire.

_________________
--Datan.
Datan se trouvant IG en terre Angevine , je poste pour le Ljd les Rp qu'il m'envoie.
" Ljd Cali "


Datan regarde Cali il lui sourit. Je n'ai rien du lui dire à ce sujet je crois.
Un oubli certainement. Crois-tu qu'elle aimerait me savoir seul alors que je ne le suis point. Je suis entouré de tant d'amis. Allons, ne lui disons rien, veux-tu ?


Tandis qu'il relit encore la lettre de Dune, Urbain lui apporte un pli urgent. A peine le temps de le lire.
Je dois aller à Poitiers, j'y suis attendu de toute urgence. Prends soin de toi et fais avancer le refuge. S'il te plait.

La lettre est chiffonnée dans sa main, cachant à tout jamais la demande de départ pour Saumur, juste après Poitiers. Pourquoi inquiéter Cali pour si peu. Il lui écrira plus tard.

Après avoir aidé à Poitiers, le voilà sur la route de Saumur où il rejoint les Aigles de Thouars. Son ami Cyphus s'amuse de l'y trouver, mais Datan le prend de haut.
Je suis Vassal du Poitou, et mon épée est à son service. Si nous ne participons pas à faire reculer les brigands, ils s'attaqueront au Poitou, c'est certain.


Après Saumur, c'est Angers la fière. Le camp au pied des remparts. Un premier assaut, une nuit de combat, sans encombre. Datan écrit à Alizielle et Cali, afin qu'elles ne s'inquiètent pas.

Le lendemain, un nouveau départ est prévu...


Sur le champ de bataille



Le brouillard.
Une infime lueur floue, des ombres qui bougent parfois. Puis le noir.

Quelques instants plus tôt, Datan est encore sur son cheval, suivant ses compagnons et devant, la bannière du Poitou. Les cris résonnent et il sort l'épée. Les flèches fusent, l'une lui traverse le bras gauche. Il ne lâche pas. Malgré sa blessure, son bouclier vient le protéger des projectiles meurtriers. Il est traversé de part en part, et les roses qu'il porte sont transpercées pétale par pétale. L'Epervier s'approche des tireurs et les assène de coup franc d'épée. Sa main tient bon la garde et son bras fort ne fléchit pas.

Les images sont comme ralenties sous le regard de Datan. Il revoit Dampierre, sa bâtisse si chère à son coeur, il rigole avec Alizielle sa filleule, puis son amie Cali. Florelanne tient bon la garde sur le perron. Et derrière, un groupe d'amis si chers, de bons vivants, des hommes et des femmes engagés pour le Poitou, tout comme lui.

Les coups qu'il assène sont justes et font mal ; il lui semble trancher l'épaule d'une femme qui s'attaque à lui, l'épée en avant. L'a-t-il tuée ? Combien a-t-il fait de victimes ? Lui, le diplomate, le mesuré... lui qui préfère les mots à tous les maux.

Et le coup arrive, la lame pénètre son corps. Dans un dernier effort il se recule, tirant sur les rênes, et son cheval se cabre. La chute est inévitable. Tandis qu'il tient encore son épée, il la voit se briser sous son cheval, qui vient lui couvrir une partie du corps.

Le brouillard.
Une infime lueur de vie, des ombres moribondes qui bougent parfois. Puis le noir.

Il se voit courir dans ses parterres de roses, dansant au rythme du vent. Il fait beau, le soleil donne à point, mais une saute de frais l'enveloppe. Son corps se raidit, perd de sa chaleur...

Au dessus de lui, l'épervier a tout vu. Le rapace lance de grands cris rauques et finalement fond sur les assaillants qui marchent près du corps de son ami. S'il reste encore un peu d'espoir, autant le saisir. Mais à son tour, une flèche vient s'abattre sur lui. L'oiseau virevolte dans un dernier battement d'ailes. La mort est rapide. Son dernier regard se pose sur celui de Datan, dont les yeux marqués le fixent.

Le brouillard.
Une infime odeur de mort, des ombres bienveillantes qui bougent parfois. Puis le mouvement.

On porte Datan, il entend des voix. Son souffle est court...
Sandino
...Arrivé en début d'après-midi devant la porte de la demeure de Datan, transpirant et soupirant, Sandino avait frappé longuement puis attendu tout autant avant de donner de la voix.

- HOLA DU CASTEL !! io sono Sandino !! le bohémien !! le beau-frère di Cali!! ...Ouvrez !! c'est moi le romano yé connais bien Don Datan !! HéHOOOOOO...DU CASTEL !!
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Cali
La première lettre qu'elle reçut de Datan lui expliquant qu'il était en Anjou la surprit . Elle savait pour avoir vu des troupes de Thouars partir là bas qu'il y serait mené bataille .
L'Epervier lui disait qu'il ne courait aucun risque..

Lorsque la nouvelle arriva, Cali s'était attaqué à l'aile Est de la bâtisse endommagée et qui devait abriter le refuge. Les artisans allaient bon train et auraient sans doute fini au retour du Seigneur de Dampierre.
La Thouarsaise lut la missive qu'on lui porta et s'adossa au mur de pierres effritées , se sentant vaciller sur ses jambes. Elle la lut et la relu plusieurs fois.
Elle se refusait à croire une telle annonce . D'abord désarçonnée , le coeur soudain vide , elle n'eut aucune réaction, sinon une sorte d'hébétude puis eut le courage d'annoncer aux artisans :


Arrêtez les travaux.. on arrête tout.. fini...


Elle les congédia en leur réglant le travail déjà fait puis lut encore et encore cette maudite lettre où on lui annonçait la mort de Datan sur le champ de bataille. soudain une rage folle s'empara de Cali . Elle prit la missive et la déchira en envoyant voler les fragments de papiers.

Elle plia aussitôt bagage et fonça vers Poitiers, puis Thouars, glanant des renseignements à droite et à gauche et recevant des réponses plus qu'évasives. Elle refusait de croire à sa disparition soudaine. Malgré la confirmation de son décès par une annonce comtale, La Thouarsaise continua à poser des questions . A Sire Xedar d'abord qui se renseigna en lui apportant son soutien puis au Comte Davor lui même. Enfin une lettre lui parvint de Datan. Il avait été grièvement blessé mais se remettait doucement en Anjou.

Cali rapporta la bonne nouvelle aussi vite que possible à Dampierre et fit reprendre les travaux avec encore plus de persévérance afin qu'à son retour le refuge soit presque achevé. Le flan Est de la bâtisse fut soutenu et les pièces divisées comme sur le plan qu'ils avaient vu ensemble.
Régulièrement, des nouvelles de Datan lui parvenaient, montrant son proche retour.
La liesse était de mise à Dampierre lorsque Cali retrouvait en cuisine Urbain et Charibert qui leur confectionnait de délicieuses tourtes et autres repas qu'ils prenaient ensemble en toute simplicité , chacun ayant retrouvé de l'appétit en sachant le seigneur de Dampierre tiré d'affaire.

Parfois dans le bureau de Datan à revoir les plans pour y apporter des améliorations ou
à donner un coup de main pour dépoussiérer , posant là des fleurs dans un vase ou ailleurs vacant à d'autres occupations, comme une petite abeille Cali s'activait plus pour s'occuper l'esprit que pour apporter une aide qui n'était pas forcément nécessaire.

Cet après- midi là , un fichu sur la tête, grimpée sur une chaise , la jeune femme s'attaquait à la présence non souhaitée de quelques araignées qui avaient élu domicile dans les endroits les plus retirés quand lui parvint de la fenêtre entrouverte une voix qu'elle n'aurait pu confondre avec nulle autre.

- HOLA DU CASTEL !! io sono Sandino !! le bohémien !! le beau-frère di Cali!! ...Ouvrez !! c'est moi le romano yé connais bien Don Datan !! HéHOOOOOO...DU CASTEL !!

- Hein ?...sandino ? SANDINO !!!

Cali sauta de la chaise balançant chiffon et plumeau et dévala les marches jusqu'à l'entrée où elle devança Urbain pour ouvrir à la porte à la volée et sauter en riant dans les bras de Sandino sans lui laisser le temps de dire un mot.


- Aaaaaaaaah !! Sandino miooooo !! Quale sorpresa *!!


L'embrassant comme du bon pain elle tourna son regard de tous côtés autour de lui en cherchant partout Zézé .


- Ma o è la mia sorella* ?



Quale sorpresa * ! = quelle surprise !
Ma o è la mia sorella* ? = Mais où est ma soeur ?
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Sandino
...Surpris de voir Cali apparaître et lui sauter au cou Sandino n'avait pas émis le moindre son, vacillant sur ses jambes sous les poids confondus de la fatigue et de celui de sa belle-soeur il déposa cette dernière devant lui avant de répondre à sa question.

- Doucement ragazza tu oublies que je me fais vieux on va finir ensemble par rouler dans le fossé...Zézé est chez les moniales à Saintes, la disparition de Nevin nous a peiné et ta soeur plus que moi, elle avait besoin de se retirer un peu, io vado anche chez les moines à la fin de la semaine...Tua sorella te transmet toute son affection et te souhaite le meilleur, el señor SONS que j'ai rencontré à Saintes m'a dit qu'il rentrait de Thouars où il t'avait vu en bonne forme, entretemps j'ai appris que Datan dont on m'avait rapporté la mort n' est en fait que blessé, j'imagine que tu dois être soulagée.
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Cali
- Doucement ragazza tu oublies que je me fais vieux on va finir ensemble par rouler dans le fossé

Cali sourit tendrement à Sandino .


Rha ! Pardon cognato , c'est la joie de te revoir. Rhooo pis arrête de dire que tu te fais vieux , je vais finir par le croire.


Zézé est chez les moniales à Saintes, la disparition de Nevin nous a peiné et ta soeur plus que moi, elle avait besoin de se retirer un peu, io vado anche chez les moines à la fin de la semaine...


Un voile de tristesse passa dans le regard bleuté de Cali à l'évocation de la disparition de Nevin .


Oui.. j'ai su pour Nevin.. j'ai beaucoup pensé à vous. Je l'aimais bien et je sais combien vous l'aimiez aussi tout les deux.
Zézé n'est donc pas avec toi.. ça m'attriste. Et toi aussi tu vas te retirer chez les moines? Nous avons encore quelque jours devant nous alors.


Tua sorella te transmet toute son affection et te souhaite le meilleur, el señor SONS que j'ai rencontré à Saintes m'a dit qu'il rentrait de Thouars où il t'avait vu en bonne forme, entretemps j'ai appris que Datan dont on m'avait rapporté la mort n' est en fait que blessé, j'imagine que tu dois être soulagée.


He ben dis donc, on peut dire que tu transmets bien les commissions ! Attends, on va s'installer tranquillement pour en discuter. Tu pourras te reposer un peu de ton voyage.


Cali le guida jusqu'au pignon de la demeure , à l'ombre d'un grand pin parasol où était disposé un banc contre le mur. Ce petit coin qu'affectionnait la jeune femme était le seul endroit qui apportait un peu de fraîcheur avec le passage continuel d'une petite brise.
La vue surplombant les champs remplis de diverses variétés de roses chères à Datan était magnifique.


Je vais nous chercher à boire !

Cali s'absenta cinq minutes et revint avec une bouteille à la couleur de miel, tendit un verre à Sandino , le remplit au trois quart puis se servit ensuite et s'assit sur le banc à côté de lui.

C'est un vin blanc qui ne se fait qu'au mois de Mai. Il est frais et légèrement sucré.


La Thourasaise avala une gorgée de vin de Mai en regardant l'étendue des champs de roses puis reporta son attention sur Sandino.


J'écrirais à Zézé pour lui donner des nouvelles. C'est vrai que j'écrie peu...
Alors tu as croisé ce cher Sons et son inséparable cochon? Ces deux là ! On va finir par les marier si ça continue.


A l'évocation de la disparition de Datan, Cali réprima un frisson.


L'annonce de la mort de Datan était un peu prématurée. Il a quand même frôlé la mort de très près et même de trop près à mon goût. Il s'en sort bien si ce n'est une claudication suite à une grave blessure et qui risque de rester. Sinon.. oui je suis soulagée. J'ai beaucoup d'affection pour lui, même si nos chemins de coeurs se sont séparés, il occupe quand même une place importante dans ma vie et je pense qu'il en est de même pour lui.



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Sandino
...Assis à l'ombre, timbale en main, le bohémien écoutait Cali lui donner les dernières nouvelles de l'épervier, émettant de temps à autres des sons modulés pour exprimer surprise ou consternation. La route en solitaire lui avait semblé sans fin, privé de sa compagne il s'était trompé maintes fois quant à la croisée des chemins sans même réfléchir il avait laissé le cheval décider. La présence de Cali le réconfortait, le refuge de Datan était un vrai hâvre de paix, le vin blanc lui glissait des mots à l'oreille en épousant son sang.

- Quand deux coeurs se sont trouvés jamais ils ne se séparent quand bien même le destin ait décidé de les faire exister indépendants l'un de l'autre...Loro sono come li ruoti d'il vago*, le lien entre vous c'est comme l'essieu qui les entraine, cultiver ces liens c'est là l'unique raison de l'existence io credo.

Son propos terminé Sandino avait bu le reste de vin puis avait regardé le fond de la timbale, un moment captivé par le vide il avait repris la parole.

- Buonissimo questo vino !! tu dis que Datan va tirer la patte, on va le surnommer " l'épervier qui boite..." comme il y a un chat qui pète et un poulpe qui fume, du moment qu'il a pas reçu un coup sopre la testa et qué non ritourno crétino tuti va bene ragaza !! siamo tranquilo.

* ils sont comme les roues de la roulotte
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Cali
Adossée au mur, goûtant par petite gorgée le fruit de la terre et du soleil dans son verre ,Cali écoutait attentivement Sandino. A de nombreuses reprises, elle avait écouté ses conseils et ceux de Zézé. Le temps que ses idées fassent leurs chemins , elle avait pris conscience que la plupart du temps leurs conseils étaient avisés.

- Quand deux coeurs se sont trouvés jamais ils ne se séparent quand bien même le destin ait décidé de les faire exister indépendants l'un de l'autre...Loro sono come li ruoti d'il vago*, le lien entre vous c'est comme l'essieu qui les entraine, cultiver ces liens c'est là l'unique raison de l'existence io credo.


La jeune femme sourit et se tourna vers lui.


Nous avons souvent parlé de ce lien que tu viens d'évoquer avec Datan . Indicible lien que nous ne pouvons expliquer et qui nous a toujours liés. Mais l'amour s'en est allé Sandino... Subsiste malgré tout quelque chose de fort qui nous liera toujours fait de tendresse et d' un profond respect l'un envers l'autre.


Cali regarda Sandino qui semblait pensif, les yeux baissé vers son verre.

- Buonissimo questo vino !! tu dis que Datan va tirer la patte, on va le surnommer " l'épervier qui boite..." comme il y a un chat qui pète et un poulpe qui fume, du moment qu'il a pas reçu un coup sopre la testa et qué non ritourno crétino tuti va bene ragaza !! siamo tranquilo.

Elle éclata de rire à ses mots et lui remplit à nouveau son verre du vin resté bien frais. Ca c'était du Sandino tout craché .

Ah pour ça non, sa tête n'a pas été touchée et c'est pas pour cette fois ci qu'il deviendra crétin. Moi aussi je suis tranquille la dessus.


Cali secoua la tête en souriant .
C'est bon de te revoir Sandino. Tu sais, Datan devrait revenir dans les prochains jours. Je m'occupe un peu de Dampierre en attendant. Ah! Les travaux pour le refuge sont pratiquement finis. Bientôt son rêve de pouvoir y accueillir des indigents verra le jours. Ca fait longtemps qu'il y pensait.


Cali regarda rêveusement un point imaginaire les yeux dans le vague, un doux sourire aux lèvres, une pensée, un visage venait de l'effleurer.


Sandino... l'amour, je sais ce que c'est à présent. Il est doux et enveloppant, troublant.. et si passionnant. Il est intemporel... l'amour porte tant d'émotions!
J'ai rencontré quelqu'un Sandino... non. en fait il a toujours été là, à mes côtés, tendre et complice . Tu sais, je crois bien n'avoir jamais autant rit qu'avec lui . C'est un esprit libre et il est attentionné.. .attentif et... aaaaaaah.. je pourrais en parler des heures je crois.
J'attendais le bon moment pour vous en parler. j'aimerais vous le présenter, ça me tient vraiment à coeur... enfin quand Zézé et toi vous serez revenu de retraite .

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Sandino
...Un peu grisé par le petit blanc Sandino rosissait dans la nuit diurne de l'ombre portée, par séquences le vent transportait les échanges des travailleurs qui finissaient de construire le caravanséraïl de Datan le tout rythmé par les baisers du burin à la pierre que débitait le carrier.

Cali se confiait au bohémien comme elle le faisait avec Zézé laquelle connaissait les arcanes du destin comme le fond de sa roulotte. Toujours de bon conseil elle aidait qui le demandait, Sandino quant à lui n'intervenait que pour des raisons connues de lui seul, une formulation, des manières, un état d'esprit, personne ne pouvait dire ce qui le poussait ou l'empêchait de donner conseil ou avis.

Cependant un principe le dirirgeait, plus la personne était proche moins il tenait à intervenir considérant que le lien qui les unissait lui interdisait de juger. A Cali qui avait dit connaitre l'amour et son plaisir de présenter prochainement son galant, le bohémien n'avait pas répondu sur l'instant. Le chant du burin et les mots de sa belle-soeur le firent rire un instant.


- Una volta abbiamo rencontrato una dona en españa qué se llamava Carmen, una zingaré qui chantait toujours " L'amour est enfant de
bohême..." Elle a raison je pense, l'amour est comme un vent qui t'emporte dans un pays où seules ses lois font sentences, celui qui n'est pas prêt à se jeter dans le vide ne peut connaitre il amore véro...Je vais te réciter quelques rimes tu va mieux comprendre ce que je veux dire...

Il y a…

Il y a tant de batailles à livrer et nous sommes nus, désarmés comme au premier matin

Il y a tant à défaire pour briser la malédiction des ancêtres

Il y a si peu à garder du passé

Et tant à perdre à ne pas vraiment exister

Il suffit de mourir en partie à soi-même, découdre ce corps trop étroit, mailles après mailles et tout réinventer

Il y a sur l’amour tant à dire et si peu de mots pour le décrire

Il y a pourtant si peu à faire pour aimer, juste à l’autre s’abandonner et pour un temps s’oublier...


Le poème terminé le bohémien s'était allongé sur un banc en face de Cali en chantonant " l'amour est enfant de bohême qui n'a jamais connu sa loi..."
_________________
Cali
Tandis que Sandino récitait ses quelques rimes, Cali l'écoutait en dégustant son verre. Les mots étaient justes et harmonieux mais lui firent mal quelque part. Elle s'était toujours sentie proche de lui mais se dit que pour une fois il se trompait. L'amour tel qu'il le décrivait n'était qu'une partie de ce qu'elle ressentait. Il doutait...
Elle , la funambule qui n'avait jamais su se stabiliser, doutant... le coeur entre deux vagues et le vague à l'âme bien trop souvent...
Elle resta songeuse un instant puis posa doucement son verre sur le banc en se levant.

Pendant que Sandino chantonnait allongé face à elle , Cali respira les douces senteurs qui lui parvenaient, soulevées par la petite brise qui balayait doucement les quelques mèches échappées de sa coiffure , ses pensées tournées vers celui qui lui avait appris ce qu'était l'amour... son tendre Yohan. Cette découverte qui l'avait à jamais changée... ça serait lui et nul autre que lui.


C'est vrai , tu as raison.. trop peu de mots pour le décrire, juste assez pour le ressentir.
On peut à peine essayer de le protéger... des autres, jalousement.
L'amour ne se partage qu'à deux et seul l'autre peut entendre son doux chant et ses mots caressants.
C'est un don de soi qui n'a aucune limite, aucune barrière...


Cali se tourna vers Sandino.


Nous allons partager le repas si tu le veux bien ... j'aimerais beaucoup avoir des nouvelles de Zézé et de votre voyage depuis que nous nous sommes quittés.

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