" Où est passée la 7ième kumpania"
Installés prés de la plage les deux vagos de la " Kumpania siete*" se font face, devant eux, un feu brûle, ses flammes lèchent la peau blanche de quatre volatiles embrochés, sous le regard brillant d'un bohémien qui tourne la broche régulièrement tout en chantonnant.
Paco :
Coucouroucoucou la paloma !! coucouROUCOUcou la PAAAALomaaaa !!!*
Réveillée par la voix du gitan qui chante aussi faux qu'une mouette, une bohémienne passe la tête par la fenêtre d'une des carrioles.
Maria-José :
- PACO !! per favore* cesse de brailler dés l'aube,
Sinon les autorités vont débarquer et me trouver sans ma robe.
En plus j'attends l'arrivée de messages,
Tu risques de faire peur aux pigeons avec pareil ramage!!
Le bohémien, la bouche ouverte prêt à répondre, regarde la broche en entendant sa compagne parler de pigeons
cette dernière soudainement, se rend compte que devant le camp la mer occupe tout l'espace.
Maria-José :
PACO !! dové siamo*
où
où est le hameau ?
Le gitan la bouche toujours béante hésite, ce qui ne fait que rendre plus nerveuse sa compagne.
Maria-José :
- Ma !!! tu vas répondre ou quoi,
Tu sembles une carpe à rester de la sorte coît.
Paco :
- Dové siamo
dové siamo !! tienes ojos* ou pas,
Au paradis avec des palomas rôties et la mer à deux pas !!
Alertée par la réponse du gitan la bohémienne disparaît de lencadrement de la fenêtre puis saute du vago finissant daccrocher sa robe avec des gestes nerveux, les cheveux en bataille, les pieds nus elle se plante devant lautre vago et interpelle ses occupants.
Maria-José :
Joaquim !! Estrella !! Debout !! venez là !!
De lintérieur de la carriole des plus jeunes, deux voix répondent en cur.
- OUI CHEF !!
CHEF !! OUI CHEF !!
Sortis aussi vite que possible le jeune couple se présente devant la Mère.
Joaquim :
- Un problème Madre* ?
On a perdu Padre* ?
Les poings sur les hanches sa Mère lui répond.
Maria-José :
- Hijo * moi, hier durant la nuit,
Ne tai-je pas dis de me réveiller en cas dennui ?
Joaquim :
- Si é vero Madre*,
Mais cest Padre*
A la croisée des chemins,
Il ma fait signe de la main
Puis a dit « Je connais bien la route,
Cest à louest sans aucun doute !! »
Une légère hésitation et jai cru bien faire
En te laissant dormir une nuit entière.
Sa jeune épouse à ses cotés lui pince le bras en fronçant les sourcils.
Estrella :
- Mi amor* tu le sais pourtant très bien,
Avec Padre* pour aller de Aurillac à Amiens
Il passe par l'Italie via lEspagne
Et longe la côte jusquen Bretagne !!
Madre* nous la dit et répété cent fois,
NE JAMAIS LE LAISSER MENER IL SUFFIT DUNE FOIS !!
Maria-José :
- Et voilà où nous sommes rendus,
A coup sûr il nous a perdu.
Le silence qui sinstalle entre les trois bohémiens témoigne de leur certitude, perdus ils le sont.
Paco :
De lail !! DE LAIL !! donnez moi de lail !!
Crie du Padre* les yeux rivés sur les oiseaux qui colorent doucement au contact de la flamme, affligés les trois autres se regardent un moment avant que la Mère réagisse.
Maria-José :
- Il veut de l'ail maintenant !! allez daï* venez !!
Essayons de savoir dans quel délire il nous a ramené.
Parvenue la première prés du feu, la Madre* écarquille les yeux en montrant de lindex la broche, incapable de parler durant un bref instant.
Maria-José :
- Cosa é questi* déplumés ?
Paco :
- Palomas quérida mia* !! ... MIAM !!
Bien rôties sur le feu ... MAMamiaaaaamm !!
On va se régaler un vrai festin,
En plus, signe révélateur du destin
Elles avaient accroché aux pattes un bout de parchemin
Sans doute accroché en chemin
Lesquels mont bien aidé à démarrer le feu sous elles
La nature est bien faite quand même, elle nous protège sous son aile.
Maria-José :
- Porca miséria !! sei tonto* !! ces pigeons étaient les messagers attendus !!
Nous voilà beaux et cette fois bel et bien perdus !!
As-tu au moins une vague idée de lendroit où tu nous as rendu
Ne répond que si tu sais vraiment ... bien entendu.
Paco :
- Quo lanta*.
Joaquim :
- Quo lanta* !! cest où ça Padre* ?
Tu le sais toi Madre* ?
Paco :
- Estrella que cest un coin sauvage, cest du latin ignorant !!
Tsss !!! tu confondrais un lapin avec un hareng
Joaquim :
- Surement pas Padre*, quand le hareng saur, le lapin rentre
Il suffit tout simplement de se mettre entre.
Les deux hommes rient de bon cur pendant que leurs compagnes désabusées, soupirent.
Maria-josé :
- Ma pauvre Estrella avec ces deux là je ne sais ce que nous allons devenir
Estrella :
- Je ne sais Madre* ce que nous réserve lavenir.
Joaquim :
- Lavenir immédiat cest ces pigeons,
Profitons de lair marin et mangeons
Dopo* nous ferons demi-tour de la route en cour
Jai remarqué un écriteau indiquant Tours
Paco :
- Jai même ajouté dessous au charbon « de garde »
Puis me suis blessé par mégarde
En changeant lécriteau de place pour ainsi tromper
La prévôté et jouer un tour aux voyageurs du Comté.
Si nous ne savons pas où nous sommes
Soyez certains quà légal de la pomme
Cest toujours prés du pommier quelle va tomber,
Revenu sur le chemin nous allons découvrir où nous étions allés !!
Car comme le dit le proverbe « seul celui qui sait où il va, a une chance de ne pas y arriver, quant aux autres sils ne savent pas où ils sont, ils y sont quand même arrivés !!
»
FIN
Traduction, mélange d'Italien, d'Espagnol et de Sandiniste
* Kumpania siete ... compagnie 7
*Coucouroucoucou la paloma !! coucouROUCOUcou la PAAAALomaaaa !!! ... Coucouroucoucou la paloma !! coucouROUCOUcou la PAAAALombeee !!! ou PIIIIgeonn
*per favore ... s'il te plais
*dové siamo ... où nous sommes
*Dové siamo
dové siamo !! tienes ojos ... où nous sommes tu as des yeux
*Madre ... Mère
* Padre ... Père
* Hijo ... Fils
*Si é vero Madre ... Oui c'est vrai mère
* Mi amor ... Mon amour
*Daï ... intraductible
*Cosa é questi ... Qu'est-ce que c'est
*Palomas quérida mia !! ... Palombe ou pigeon ma chérie !!
*Porca miséria !! sei tonto !! ... cochonne de misère !! tu es fou !!
*Quo lanta ... intraductible
*Vol dire ... ça veut dire
*Dopo ... après
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