Sganapin
Urbain l'avait fait patienter encore un peu. Il n'avait su quoi répondre, alors qu'il avait à l'esprit pleins de questions dont, la plus importante : Qu' était-il arrivé à Dune ?
Il était resté bêtement debout, les bras ballants... Pour se rasseoir, une fois l'intendant hors de vue, et suivre son conseil. Attendre. Toujours attendre... La vie n'est qu'une interminable attente de la mort. On s'occupe en espérant donner un sens à ce cycle dont personne n'échappe.
Il ne sut combien de temps il avait observé la fenêtre, au bout du couloir, les yeux hagards. Il la fixait tout aussi bêtement quand une voix l'obligea à détourner la tête :
DATAN : "Tu peux aller la voir, mais elle a besoin de repos. Je... reviens."
Sganapin sursauta légèrement, en même temps qu'il détourna le regard de la fenêtre. La voix du père de Dune brisait un silence auquel il s'était habitué. Il plissa les yeux pour chercher à distinguer les traits de l'homme qui s'adressait à lui. Une lucarne blanche et lumineuse clignotait encore sur sa rétine. Elle mit quelques secondes pour s'estomper complètement.
Pas besoin d'y voir clair : Il savait bien que c'était Datan. Mais il aurait aimé pouvoir scruter son visage plus attentivement. Trop tard... Le maître des lieux avait déjà disparu. Seule une autre voix, probablement masculine, se manifesta faiblement, plus lointaine, dans les couloirs, sans qu'il put comprendre ce qu'elle disait.
Quand il ouvrit la porte, ses pensées étaient refoulées au loin pour ne laisser place qu'à ce qu'il allait découvrir. Dans quel état serait sa Dune ?
Intérieurement, la situation prêtait à sourire : Avec sa chemise déchirées, collée à sa peau par la sueur, un peu de sang séchée sur la manche et les mains, il n'était pas beau à voir non plus ! Ses cheveux en bataille et sa peau plus pâle que d'habitude ne faisaient que rajouter quelques touches sombres au portrait d'un homme las.
Il chercha en premier le lit ; il s'avança ; scruta l'état dans lequel se trouvait sa brune aux yeux gris argents, comme il se plaisait à les voir. Ses yeux... Les portes de son esprit encore closes. En silence, il se mit à la recherche d'une chaise, pour s'asseoir face à elle. Elle semblait presque moins effrayante à regarder que lui. Ses vêtements paraissaient encore intactes à côté des siens. Non... Le plus inquiétant, c'était cette plaie, là ! Sur le crâne...
*Ma Dune, qu'est-ce que tu as fabriquée encore... ?*
Ce n'était pas un reproche. Une sorte de bourrade amicale en pensée, avec juste des mots, mêlée de tendresse. Une manière comme une autre de rendre le contexte plus rassurant.
Il préféra ne pas la toucher, même si l'envie était présente. Il se contenta de s'asseoir sur la chaise. Il l'observait, penché en avant, les coudes sur ses genoux, le menton posé sur ses mains jointes.
"Si tu me voyais, tu ne serais pas contente : Je fais presque aussi peur à voir que toi..." Sans toutefois murmurer, il parlait d'une voix basse, sur un ton grave.
"Je me suis perdu dans les sous-sols du château et tu ne devineras jamais ce que j'ai découvert !" (Un bref silence) "Ah ! Tu sais déjà... J'oubliais que c'était aussi chez toi, ici ! Oui, tu as vu juste : J'ai découvert la cave à vin de ton père !"
Les mots sortaient tout seuls de sa bouche. Il n'avait pas besoin de réfléchir.
"J'ai trouvé un petit tableau aussi... La représentation d'une..." Il entendit la lourde porte s'ouvrir derrière lui et Sganapin se tut net.
C'était Datan qui revenait s'occuper de sa fille. Sganapin perçut les coups d'il de l'homme que l'on appelait l'Epervier, tandis qu'il restait fixé sur Dune, le menton sur ses mains jointes.
De cette même voix grave, il parla à nouveau :
"Elle va s'en sortir ?"
Il était resté bêtement debout, les bras ballants... Pour se rasseoir, une fois l'intendant hors de vue, et suivre son conseil. Attendre. Toujours attendre... La vie n'est qu'une interminable attente de la mort. On s'occupe en espérant donner un sens à ce cycle dont personne n'échappe.
Il ne sut combien de temps il avait observé la fenêtre, au bout du couloir, les yeux hagards. Il la fixait tout aussi bêtement quand une voix l'obligea à détourner la tête :
DATAN : "Tu peux aller la voir, mais elle a besoin de repos. Je... reviens."
Sganapin sursauta légèrement, en même temps qu'il détourna le regard de la fenêtre. La voix du père de Dune brisait un silence auquel il s'était habitué. Il plissa les yeux pour chercher à distinguer les traits de l'homme qui s'adressait à lui. Une lucarne blanche et lumineuse clignotait encore sur sa rétine. Elle mit quelques secondes pour s'estomper complètement.
Pas besoin d'y voir clair : Il savait bien que c'était Datan. Mais il aurait aimé pouvoir scruter son visage plus attentivement. Trop tard... Le maître des lieux avait déjà disparu. Seule une autre voix, probablement masculine, se manifesta faiblement, plus lointaine, dans les couloirs, sans qu'il put comprendre ce qu'elle disait.
Quand il ouvrit la porte, ses pensées étaient refoulées au loin pour ne laisser place qu'à ce qu'il allait découvrir. Dans quel état serait sa Dune ?
Intérieurement, la situation prêtait à sourire : Avec sa chemise déchirées, collée à sa peau par la sueur, un peu de sang séchée sur la manche et les mains, il n'était pas beau à voir non plus ! Ses cheveux en bataille et sa peau plus pâle que d'habitude ne faisaient que rajouter quelques touches sombres au portrait d'un homme las.
Il chercha en premier le lit ; il s'avança ; scruta l'état dans lequel se trouvait sa brune aux yeux gris argents, comme il se plaisait à les voir. Ses yeux... Les portes de son esprit encore closes. En silence, il se mit à la recherche d'une chaise, pour s'asseoir face à elle. Elle semblait presque moins effrayante à regarder que lui. Ses vêtements paraissaient encore intactes à côté des siens. Non... Le plus inquiétant, c'était cette plaie, là ! Sur le crâne...
*Ma Dune, qu'est-ce que tu as fabriquée encore... ?*
Ce n'était pas un reproche. Une sorte de bourrade amicale en pensée, avec juste des mots, mêlée de tendresse. Une manière comme une autre de rendre le contexte plus rassurant.
Il préféra ne pas la toucher, même si l'envie était présente. Il se contenta de s'asseoir sur la chaise. Il l'observait, penché en avant, les coudes sur ses genoux, le menton posé sur ses mains jointes.
"Si tu me voyais, tu ne serais pas contente : Je fais presque aussi peur à voir que toi..." Sans toutefois murmurer, il parlait d'une voix basse, sur un ton grave.
"Je me suis perdu dans les sous-sols du château et tu ne devineras jamais ce que j'ai découvert !" (Un bref silence) "Ah ! Tu sais déjà... J'oubliais que c'était aussi chez toi, ici ! Oui, tu as vu juste : J'ai découvert la cave à vin de ton père !"
Les mots sortaient tout seuls de sa bouche. Il n'avait pas besoin de réfléchir.
"J'ai trouvé un petit tableau aussi... La représentation d'une..." Il entendit la lourde porte s'ouvrir derrière lui et Sganapin se tut net.
C'était Datan qui revenait s'occuper de sa fille. Sganapin perçut les coups d'il de l'homme que l'on appelait l'Epervier, tandis qu'il restait fixé sur Dune, le menton sur ses mains jointes.
De cette même voix grave, il parla à nouveau :
"Elle va s'en sortir ?"