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[RP] Sacre mortuaire d'un Brassac et d'une Malemort

Louisdemalemort
Silence, depuis ces jours tragiques, c'est la seule compagne du jeune Malemort. Depuis ces tragédies, le jeune Malemort était muré dans son silence. Beaucoup l'avait cru muet jusqu'à que d'une voix monocorde et traitante répondit au différentes sollicitations. Le jeune adolescent était éteint, toujours abasourdit par la nouvelle qu'il avait appris il y a quelques jours.

Il se trouvait là dans Notre Dame, agrippant avec force le banc sur lequel il était assis. Sa vision se réduisait au dos de sa mère assise a quelques pas devant lui. Il ne voyait rien d'autre n'entendais rien d'autre. Seul dans son chagrin emmuré dans son silence d'incompréhension.
Mariealice
[Le Mans]

Si loin et si proche pourtant, silhouette encapuchonnée et ronde au sommet d'une tour de guet, sur les remparts manceaux, tournée vers la capitale comme si par la seule force de sa volonté elle pouvait se retrouver en la cathédrale. Seulement cela nul ne le pouvait à part le Très Haut et elle avait eu l'interdiction formelle d'entreprendre ce voyage.

Elle avait vu Ewaele sortir du campement et ne l'avait ni arrêtée ni ralentie, ne devinant que trop bien ce qu'elle allait faire. Son amie savait que la brune ne pouvait la suivre et que cela l'attristait au plus haut point. Ne pouvoir dire adieu à Nico, son ami, celui qui l'autorisait à lui coller un poutou sur la joue ou à lui donner un coup de chausse quand il montrait à tant de gens un visage froid. Combien savait qu'il était en fait un homme ouvert, curieux, aimable et fidèle, que ce soit aux gens qu'il aimait ou à ses idées? Jamais elle n'avait ressenti de distance entre eux à part celle que sa retraite avait imposé à tout son entourage. Seulement voilà, une autre, fort différente et désormais impossible à réduire, s'était imposée à tous. Il était là-bas, quelque part, pâle et à jamais éteint. Elle ne l'appellerait jamais mon vassal pour le taquiner, ne pourrait plus lui faire des remontrances sur sa façon de se conduire avec la rousse, ni venir simplement boire un verre de vin pour discuter entre vieux compagnons... Et Lune... Petite Lune qu'elle avait connu toute petite, puis aveugle et renfermée et pourtant si vivante quand elle laissait la douleur se disperser.

Alors à défaut de sa présence à leurs côtés, elle était là, sur ces remparts battus par le vent, vent dont elle espérait qu'il portait à leurs oreilles et à leurs coeurs les prières qu'elle égrenait comme autant d'au-revoir.

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Fauconnier
C'est un bruit de pas.

Des pas clairs et bruts, qui résonnent dans l'allée de Nostre-Dame. Un martèlement du marbre. Un claquement des bottes de monte, et des éperons sur la pierre. Une poussière qui se soulève, lente, évanescente, du sol aux teintes de blanc, de gris et de noir. Un sol pareil au coeur de l'homme. Tout particulièrement l'homme qui, spectre sombre et glissant, s'avance pas à pas dans l'allée centrale de la cathédrale. Le regard des gargouilles semble posé sur lui ; l'ombre sur les piliers croit à son passage, avant de se résorber derrière lui. C'est un homme chez qui l'Ange et le Démon se mêlent ; sans jamais, pour autant, se vaincre l'un l'autre.

Ils sont quatre. Derrière l'homme de tête s'avance Rufus. Rufus est grand. Rufus est maigre. Rufus a un visage chevalin ; des cheveux clairsemés et épars ; un regard un peu vide ; et surtout, il se tait ; ce qui en fait un bras droit très précieux. Il est habillé d'habits de route, sobres, mais de bonne coupe. Il est sans armes ; mais comme son maitre, il n'est pas désarmé ; ses armes sont simplement bien dissimulées. Une dague dans la manche, et quelques poisons à la ceinture ; Rufus, là encore, est un bon bras droit.
A côté de Rufus s'avance Frère Tuck. Rien n'est meilleur que lui(1). Il est le clerc attitré de l'homme de tête, et il s'avance derrière lui, un nécessaire à écrire en bandoulière. Il n'est pas habillé en moine, n'exagérons rien. Disons seulement qu'il a un physique peu gratifiant, et qu'il a des habits permettant de ne pas passer pour un pouilleux dans le sillage du jeune homme vêtu de sombre qui s'avance dans l'allée, provoquant les oeillades et les commentaires à voix basse. Tuck permet à Adrian de ne pas avoir à constamment se souvenir des armoiries des uns et des autres, des noms et qualités. Il est un magnifique pense-bête vivant pour le jeune Comte. Roux, les cheveux en pétard, maigrelet, une peau de bébé constellée de tâches de rousseur, il s'avance, perclus d'acné, des lentilles en double-foyer sur le nez.
Derrière Frère Tuck, c'est juste un glandu, qui porte sur lui les armoiries du Comte pour les alentours. Il est un mix entre un valet, un homme d'arme, et un paillasson, un palefrenier quoi. Son but ultime, en voyage, est de servir de marche-pied pour que le Comte monte en selle sans efforts.

Et ainsi les trois hommes avancèrent.

L'homme de tête n'était autre qu'Adrian Fauconnier, le tout jeune Comte de Scye. Petit, son visage était celui d'un rapace ; anguleux, presque coupant, l'oeil aussi noir que le cheveu, il avançait en jetant sur le monde un regard d'une neutralité pure, celle qui, inflexible et froide, déstabilisait beaucoup de ceux qui le croisaient. Il avait un regard à peu près aussi expressif que celui d'une statue. Vêtu de noir, il arborait un costume de deuil brodé d'argent ; le seul élément dépareillant le costume étant des bracelets de force de couleur brun-beige, qui lui rendaient les avants-bras plus larges qu'ils n'étaient.
L'impression générale qui se dégageait de ce petit maigre était celle d'un jeune homme anguleux, sec, sans grand amour de la vie et du monde.

En droite ligne de son père, le terrible Destructeur.

Car cet homme n'était autre que le Comte de Scye, fils de Bralic Fauconnier.

Tuc avance avec lui, et l'on peut entendre, dans le silence qui se crée, un faible murmure :


- " Oh ! Au premier rang, la Princesse d'Etampes ! C'est la Grande Maitresse de France. Armoria de Mortain...

A gauche ! Nennya Desbois, épouse Blackney ; la femme de l'Amiral de France ; Rectrice de l'Hostel Dieu et du Collège Saint-Louis.

A droite ! ... "


" A droite, ça va être ma main dans ta gueule, si tu continues à l'ouvrir aussi fort... " Et ainsi pensa Adrian, impitoyable pour le zèle excessif des hommes, et leur fichue habitude de toujours faire n'importe quoi.

Il avança ainsi, récitant à mi-voix la formule rituelle du début de cérémonie :


Citation:
Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.


Puis alla finalement s'installer, avec les trois personnes qui le suivaient, à proximité des nobles limousins qui étaient présents.

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(1) : Oui, c'est faible... Je sais.
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Elisa.
Dur de nouveau d’avoir cette angoisse permanente… Dur de se dire que plus jamais elle ne la reverrait... La jeune Lahaye avait déjà perdue une pointe de joie de vivre lors du départ de son frère et de son père… désormais c’était sa sœur…. Puis qui encore ? Un nouveau frère ? Ou bien l’une de ses sœurs ?... Où qui sait peut-être elle ? Voir pire sa mère… Dans tous les cas, la Malemort ne supporterait pas une nouvelle perte, cela lui était beaucoup trop douloureux… Elle n’était pas assez forte, encore… toujours la même rengaine.

Ainsi, la jeune Malemort c’était préparée, revêtant sa tenue de « combat »… Une longue robe, cachant - pour une fois – épaule, poitrine, et toutes parties de son corps… Ses mains étaient aussi cachées par des gants de soie noire…. La seule partie de son corps encore visible était ses joues… et encore, parfois cachées par son mouchoir… afin d’essuyer ses perles salées qui coulaient le long de ses joues…

Elle avait prit la route depuis Limoges pour rejoindre Paris… Quel intérêt d’aller veiller des morts ? Quel intérêt puisque de toute manière ils étaient morts !? Mais persuadée que cela pouvait être encore une mauvaise plaisanterie, la demoiselle s’était engouffrée dans une voiture aux armes Malemort.

Arrivée enfin à Paris… Nostre Dame… La voiture qui s’arrête. Un soupire… ou peut-être deux même, et elle ouvre la porte. D’un pas pressé, elle se dirige jusqu'à l’intérieur, les portes encore ouvertes... Elle s’avance, visage qui se relève afin d’observer où se trouvait sa famille.
Elle continue d’avancer, dérangeant sûrement la cérémonie, mais pour une fois elle n’en avait que faire.

Directement assise à côté d’Arnaut, elle attrapa la main de jeune frère et la serra dans la sienne. Tête qui se tourne, elle voit sa mère, Blanche, Foulque, Louis et enfin Alié… La famille se rétrécie… Sanglot refoulé, elle baisse à nouveau la tête.

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Alienaure
Une main venant prendre la sienne. Paupières se fermant un bref instant. Kimi... Lui seul pouvait se contenter de serrer ses doigts dans les siens. La très digne attitude d'un fiancé...
Regard vers lui pour le remercier de sa présence. Pupilles vertes se perdant un instant derrière lui, là où d'autres arrivent encore. Une Princesse, des dignitaires diverses et variés, des limousins, des François. Mais pas de lorrain à l'horizon. Son Lion viendrait-il? Son absence au repas du soir l'aurait-il marqué? Aurait-il malmené son personnel pour leur soutirer où elle était partie? Sans doute. Peut-être...

Mais voilà qu'ils devaient entrer et prendre place sur les bancs réservés aux Malemort.
Et l'homme d'eglise qui commençait déjà la cérémonie... Priez? Elle avait presque achevé sa pastorale mais elle s'interrogeait maintenant sur les bienfaits d'une croyance en un Dieu qui vous arrachait les êtres chers. Pourquoi se rendre tous les dimanches à la messe?

Elle en était là de ses réflexions quand elle vit une personne venir prendre place à leurs côtés. Ewaële! Regard vers sa mère. Pourquoi ne disait-elle rien? Pourquoi cette trainée venait-elle prendre une place qui n'était plus la sienne? Une place qu'elle avait perdu en offrant une fabuleuse paire de cornes à son cousin.
Mais la Malemort ne réagissait pas. Se mordant la lèvre, Alienaure détourna les yeux vers l'entrée de la cathédrale. Il serait toujours temps après de dire le fond de ses pensées.

Nouvelle fouille des personnes présentes. Et toujours pas de duc lorrain. Mordillement de lèvres.

Bon sang, Chlo... J'étais là quand tu as perdu ta mère... Je suis toujours là quand tu as besoin... Ne me fais pas ça...

Voilà... Elle venait de faire sa seule et unique prière du jour. Pas adressée à un Dieu. Juste à l'homme qui avait pris son cœur sans qu'elle le veuille, sans qu'elle s'en rende compte, en débit de toute prudence, de tout bon sens, de tout engagement. Le seul pour qui ses yeux pouvaient encore verser des larmes. Le seul qui savait qu'elle n'était pas aussi froide et dénuée de sentiments comme la majorité le disait et le pensait...

Froideur... Qualificatif qui revenait souvent dans le descriptif des femmes Malemort. Regard vers sa mère, droite, digne, plus clinquante que jamais. La noblesse à l'état pur, pour certains... Une femme brisée pour les seuls membres de leur famille qui s'amenuisait peu à peu.

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Aurelien87
En l'absence de Grand Aumonier de France, il était revenu à Mgr Aurélien, en qualité de Primat, de prononcer les prières pour les défunts. Il alla jusqu'au devant des cercueils, et fit le signe d'Aristote.

Après tous nos regards qui ont croisé le leur, qu’ils puissent enfin voir le tien Seigneur.

Seigneur ne détourne pas ton regard de nos amis.

Après l’amitié qu’ils ont reçu et qui a guidé leur vie, accorde leur l’amitié ultime qu’est la tienne Seigneur.

Seigneur ne détourne pas ton regard de nos amis.

Après les peines et les larmes qui ont obscurci leur vie, illumine leur route pour l’éternité.

Seigneur ne détourne pas ton regard de nos amis.

Seigneur, nous tournons vers toi nos espoirs à l’heure où disparaît le corps de ces amis qui nous sont chers.
Accorde-nous l’espérance de les revoir auprès de Toi pour les siècles des siècles.


Amen

Aurélien retourna devant l'autel puis prit quelques instants de méditation avant d'enchainer la suite de la cérémonie

Nous allons maintenant accomplir le rituel des quatre signes. Sa Grâce Nebisa de Malemort va venir porter auprès de sa fille et de son cousin, la lumière d'Aristote. C'est le signe de la Lumière du Très haut.

Aurélien tendit une bougie à Nebisa.



Code:
[img]http://img44.xooimage.com/files/5/6/9/bougie-67d6cb.gif[/img]

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Nebisa
Aprés s'être levée et avoir abandonné sur le ban son chapelet, la Malemort s'avance en retenant son souffle, se saisi de la premiére bougie pour la déposer prés de Nico.

Pour toi, mon cousin, mon ami, mon modéle en toute chose, cette lumiére qui brillera à jamais.

Aprés avoir reçu la seconde bougie et avoir rejoint Lunedor.

Pour toi, ma fille, mon enfant, petite part de moi même qui s'en va à jamais, cette lumiére qui te fut si longtemps refusée et qui pourtant brillait en toi... Tu n'auras plus jamais peur du noir, ma chérie...

Réfrénant un sanglot, elle caresse encore une fois, peut être la derniére, la tempe de son enfant, s'arrachant avec les derniéres de ses forces à la proximité de ces cerceuils, de peur de ne plus avoir la volonté de les lacher.
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Aurelien87
L’Amitié est la lumière du monde c’est la flamme qui réchauffe notre cœur.
Quelle éclaire maintenant la route de Nico de Brassac et Lundedor de Malemort, qu'elle les conduisent maintenant au Royaume du Très Haut !"


le deuxième signe est celui de la foi. Je vais donc demander à Nebisa de Malemort de poser sur les cercueils leur médaille d'aristote qu'ils ont toujours porté fièrement.


Aurélien tendit la médaille à Nebisa.

Cette médaille est celle des fidèles, celle qu'ils ont reçu à leur baptême.


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Nebisa
Solennellement, elle dépose la médaille entre les mains froides de sa fille puis de son cousin, s'efforçant de garder l'esprit vide pour ne pas faillir.
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Aurelien87
Aurélien regarda Nebisa poser la médaille.

Nous déposons cette croix aristotélicienne sur vos cercueils.
Cette croix est le signe qui relie Aristote et le Christ, qu'elle soit pour vous signe de salut et de vie éternelle".



Nous allons passer au troisième signe: celui de l'amitié. Nous allons poser auprès d'eux la corbeille de l'amitié.Ces fleurs en sont le symbole.




Aurélien prit la gerbe, et fit un signe à Nebisa.


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Zya62
Le fond d'une cathédrale prestigieuse, l'endroit qu'elle préféra en ce lieu, pour ce jour? Impossible quand on a son rang, le fond étant réservée à la populace.
Non pas qu'elle passerait inaperçue en plus, alors qu'elle avait revêtue cape et épée de deuil à la mesure de son rang, dans son Ordre. D'ailleurs, elle s'était préparée en entrant, en reconnaissant l'officiant, après qu'on lui eut narré la fin d'un mariage qu'elle avait quitté avant son terme... Qu'on vienne lui sortir que les épées sont bannies en lieu saint... qu'aussitôt viendrait la question de la bénédiction des croisés, entre autre, ou celle de ces chevaliers adoubés devant l'autel, celle de la garde épiscopale et tant d'autres...
Non pas qu'elle passerait inaperçue avec ce bras gauche en écharpe et cette main molasse, avec cette injure lui parcourant le cou et partant se cacher vers son épaule gauche, avec cette claudication imposée par quelques coups d'épées reçus. Décoration rougeâtre involontaire qui vient s'ajouter à tant d'autres blancheurs du temps.
Ou simplement par son port de tête ou cette froideur qui la caractérise au quotidien et qui laisse à croire qu'elle méprise les gens, qu'ils lui sont sans intérêt, de n'importe quelle souche qu'ils soient issus.

Alors, au tout début de la cérémonie, elle s'était avancée dans les rangs nobles, pour prendre place, la Comtesse.
Pièce rapportée d'une famille en voie d'extinction, il était parfois dur pour la solitaire qu'elle était d'aller contre sa nature et de se mêler aux gens. Même pour pleurer les morts.
Cependant, elle ne pouvait pas ne pas se tenir non loin de cette autre partie de famille, en ces moments là, elle qui, à cause de son devoir envers le Roy ou envers Dieu, avait raté le précédent deuil familial...

C'est ainsi qu'elle prit place dans les rangs de la noblesse limousine, sans prêter attention à ses voisins qui sauraient bien se manifester si quelque chose les chagrinait en sa présence. Et elle observa la scène. Près de l'autel, près des deux corps, la silhouette de Nebisa se détachait. Femme forte, femme de poigne, elle semblait pourtant si frêle par moment qu'il lui semblait qu'elle ne tenait que grace à un fil qu'un marionnettiste s'évertuait à actionner comme il pouvait pour qu'elle ne chute pas. Etrange impression que celle-ci alors qu'elle donnait sûrement à tous l'image d'une femme que rien ne terrasse.
Aussi, pour tâcher de garder en mémoire l'image de la femme que rien ne fait fléchir, elle détourne les émeraudes et les laisse se poser sur les deux corps exposés. Et cette famille autour d'eux, pour les aider à franchir les derniers pas vers un au-delà inconnu.
Qui sera là, pour elle, quand son heure sonnera? Qui aurait été là, pour elle, si les coups reçus n'avaient été soignés aussi promptement?
Vague pensée vite effacée. Ce n'était point le cas, et surtout, elle ne sera pas là pour le voir, lorsqu'elle passera de vie à trépas. A quoi bon s'attarder sur la question, de ce fait.

Le tour est fait des présents. Elle notera la présence d'Ewa au devant, une place qui lui revenait et qu'elle approuvait, souriant un instant en passant que feu son époux, lui, n'aurait pas été de son avis.
Elle notera la présence de la nouvelle lignée Malemort qu'elle n'avait jusqu'alors qu'aperçue ou peu cotoyée.
Elle notera la présence d'Alié au devant, semblant impassible, contrairement à ce qu'elle connaissait de la sanguine. Que lui arrivait-il donc pour que son caractère changea tant dernièrement? Elle se faisait forte de l'apprendre, sous peu, en tout cas.

Mais pour l'heure, elle se concentra sur les deux reposants. Sur cette cousine qu'elle ne connaîtrait au final jamais. Sur cet oncle que Gaïlen n'aurait jamais en parrain, comme Rehaël l'aurait voulu... Sur cette cérémonie qui se déroulait sans qu'aucun des présents hormis une ne semble y portait d'intérêt.

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De retour de retraite, peut-être... mais mollo quand même!
Arnaut_de_malemort
Tête baissée, laissant ses cheveux de jais obscurcir son visage déjà blafard de douleur, il sécha ses joues, et assécha son regard rubescent. Le jeune Arnaut demeura ainsi, impassible, jusqu'à ce que le primat invite Nebisa à porter la lumière d'Aristote sur les corps endormis. Les prières prononcées par des inconnus avaient pour Arnaut peu de valeur, et il lui semblait que seules celles énoncées au plus profond de son coeur sauraient trouver le chemin du Très-Haut. Il releva la tête comme pour accompagner sa mère du regard, la soutenir de ses prunelles. Lui-même tirait sa force de la main d’Elisa, qu’il comprimait avec poigne. Affronter ainsi la vue des défunts, et contenir le chagrin se devait d’être un exercice relativement ardu pour sa mère.

De mémoire de Malemort, jamais Nebisa n’avait pleuré. Sa mère était l’incarnation même de la force d’âme, de la quiétude, et de toutes les qualités qui manqueront sans doute à Arnaut, mais qu’il s’efforcera toujours de viser. La voir pleurer était pour lui le signe que l’affliction était effectivement de taille ; et qu’il était permis de ne plus réfréner son chagrin. Le primat lança un deuxième appel, pour déposer, cette fois, le médaillon de leur baptême. Une nouvelle épreuve. Pourquoi lui faire endurer ça ? N’y avait-il qu’elle ? A cet instant, il voulu se lever, quitter sa statique lâche pour bondir vers sa mère, et la soutenir avec plus qu’un regard. Mais rien ne fit.

Puis, pour la troisième fois, on invita la malemort à déposer une gerbe de fleur. Arnaut n’aimait pas la peur, elle n’est qu’un obstacle à la réalisation de ses désirs. Après avoir déceler puis balayer la moindre parcelle de peur en lui, il se dégagea de la main de sa sœur, puis s’avança au coté de sa mère dont il empoigna discrètement la main. L’insouciance de l’enfance était à son paroxysme. Qu’importe que le murmure s’élève, qu’importe que les coutumes soient bafouées, jamais Arnaut ne délaissera sa mère. Posté à ses cotés, conforté par l’assurance soudaine de faire le bon choix, il adressa un regard à sa mère. Malgré la perte de deux être chers, maman, tu n’es pas seule.

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Armoria
Elle avait beau savoir que chaque élément d'une cérémonie mortuaire servait aux vivants à endormir leur peine, elle ne pouvait s'empêcher de voir dans chaque demande du primat une nouvelle étape du chemin de croix que Nebisa subissait. Elle en était presque à se lever, à crier que cela cesse, qu'on la laisse en paix. Elle avait tellement, elle aussi, payé le prix fort ce dernier refuge qu'est l'orgueil, cette fierté comme un rempart qui interdit à la moindre larme de couler qu'elle n'était que trop consciente du calvaire auquel elle assistait. Et que pouvait-elle faire, hormis serrer les poings si fort qu'en quittant la cathédrale, ses ongles y auraient imprimé de sanglants croissants ?

Rien. Elle ne pouvait rien faire. La mort de ceux qu'on aime est un gouffre au bord duquel on est toujours seul.

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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Alienaure
Divine impression d'étouffer.
Pourquoi rester là? Pourquoi continuer à regarder ce sordide spectacle? Pourquoi fallait-il qu'elle se voit sa famille endeuillé? Pourquoi ce Dieu mettait-il encore sa mère à l'épreuve?
Et Arnaut... Il n'avait pas à être encore ici. Il n'avait pas à devoir subir encore la perte d'un frère ou d'un sœur.
Et qui serait le prochain? Qui serait celui qui rejoindraient les deux derniers cercueils?Sa mère, que les blessures successives et irrémédiables affectaient cruellement? Elle, cueillie par une femme jalouse ou un fou furieux? Hannibal, Louise ou Elisa, qui étaient toujours par monts et par vaux?

Sa main relâcha celle de Kimi.
Sortir... Il fallait qu'elle sorte. Qu'elle sorte sinon elle étoufferait.

Faisant fi des bonnes manières, se contrefichant des qu'en-dira-t-on, la Mini Malemort se leva et traversa l'allee centrale presque au pas de course.
Une fois dehors, elle inspira profondement plusieurs fois. Les goulées d'air s'engouffrant dans sa gorge brulèrent ses poumons et lui tirèrent les premières larmes.

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Fauconnier
Adrian n'avait jamais été quelqu'un de très émotif. Et alors que se déroulait la cérémonie, il se contentait tout bêtement de flaner mentalement, de laisser son esprit errer pour trouver une occupation. Ce à quoi il pensait ? C'était à la fois trop multiple et trop insignifiant pour mériter une attention. Il y avait de la gestion de terres pour Isle, des questionnements sur la vie et la mort ; il y avait aussi, probablement, des questions mentales sur les personnes présentes.
Au final, quelle importance ?

Voyant Aliénaure se lever et sortir de la cathédrale, le jeune Comte se leva à son tour, intimant de la main à ses deux suivants de rester en place. Et, tentant de demeurer le plus discret possible, il se faufila hors de la cathédrale, revenant sur le parvis, où il la vit lui tournant le dos.
Elle tournait le dos au froid, se tournant vers le chaud ; elle fermait les yeux sur la mort, pour ouvrir son coeur à la vie, et à la douleur. Sans bruits, il la laissa un instant sortir les premières larmes, alors qu'il goûtait lui aussi l'extérieur.
L'air était un peu frais dehors, et le vent permettait à la chaleur de l'été de ne pas rester stagnante. Elle était en tout cas toujours préférable à la froideur de la cathédrale, qui rappelait par trop la mort, et le tombeau. Adrian n'avait d'ailleurs jamais bien compris cet attrait de l'être humain pour les églises, qu'il trouvait froides et mornes. Ca invitait plus à la mort qu'à la vie, ce genre de lieux là. Même si c'était la maison du seigneur... Il ne comprenait pas pourquoi une taverne, par exemple, ne pourrait pas paraitre plus vivante au Seigneur.

Le fils de Bralic, une fois qu'elle eut pris son temps, s'avança derrière elle, s'annonçant d'un léger toussotement.
Et alors qu'elle se retournait, cherchant quelque chose de spirituel à dire, il ne trouva que :


- " Ce qui est effrayant dans la mort de l'être cher, ce n'est pas sa mort, c'est comment on en est consolé. "(1)

Et, se rapprochant, il lui tendit le bras.

- " Aliénaure. " Comme un bonjour, qui aurait été autant un simple constat. Presque le ton d'un aveugle, lorsqu'il reconnaissait une personne qui se retrouvait face à lui. Il inclina se faisant la tête, la saluant. Le visage était, quant à lui, parfaitement neutre.
Le suzerain de la mini-Malemort se rapprocha alors, déclarant paisiblement :


- " Toutes mes... condoléances. "

Et, alors que le monde continuait à s'activer au-dehors de la cathédrale, que les oiseaux chantaient et que les gargouilles de Nostre-Dame paraissaient rire aux nuages, et que l'univers se teintait d'anthracite, de turquoise et blanc, le vent s'engouffra alors dans la cathédrale brièvement, relevant le bas des habits.

" La mort, c'est un peu comme une connerie. Le mort, lui, il ne sait pas qu'il est mort. Ce sont les autres qui sont tristes. Le con, c'est pareil. "(2)


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(1) : Henry de Monterlant, "La reyne morte".

(2) : Philippe Geluck, "Le succulent du chat".
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