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[RP] Main promise ...... sera donnée !

Eudeline
Les yeux fermés, elle revivait les dernières heures passées.

Elle avait souvent eu à déjouer les pièges de cet oiseau de malheur que son père avait engagé pour la ramener à la raison et à l'homme qu'elle devait épouser.
Petit à petit, ces mauvaises rencontres s'étaient espacées, et depuis la sombre histoire de Lyon, elle avait enfin réussit à le semer et à effacer ses traces.
Enfin, c'est ce qu'elle avait pensé jusqu'à ces derniers jours.
Cette fois, il avait bien failli réussir. Réussir ?
Ce que le scélérat ignorait c'est, qu'en fait, qu'il ne réussirait jamais.
Jamais elle ne retournerai là bas. Jamais elle n' appartiendrai corps et âme à ce vieux bouc de marquis. Jamais !
Elle avait choisit de mourir plutôt que de finir croupissante dans un castel de Champagne.

La voix du jeune homme la sort de ses pensées.
Williamss ... il s'appelle Williamss et a un sourire charmant et charmeur. Mais elle n'en a cure pour le moment, et il le comprend bien tentant de se justifier.
Quelques explications dont elle se doutait et puis un aveu murmuré.
Mots dans un souffle où se mêlent humiliation de les prononcer, humilité d'oser s'en libérer, pudeur retenue et scrupules tardifs.
Assise à même le sol, à ses cotés, les jupons sales de poussière, les cheveux emmêlés, elle se sent étrangement proche du jeune homme. Sa mise de traîne-misère qu'il est impossible d'ignorer ne peut cependant cacher la bonté de son visage et la sensibilité qu'il dégage.
Il y a dans le regard qu'il pose alors sur elle, un sillon d'aménité (civilité), presque comme une trace de noblesse.
Elle s'apprête à répondre mais n'en a pas le temps. Zezva revient avec les breuvages chauds.
Zezva l'amie, Zezva la délicate, Zezva la raisonnable, Zezva toujours plus sage qu'elle, Zezva toujours plus prudente, Zezva toujours plus frileuse de tout, Zezva l' ange qui peut être dragon ... Zezva désapprouve et sermonne sans retenue le pauvre bougre. Zezva l'impulsive le menace !


Ehhhh Zezva ! Ne crois tu pas que tu y vas un peu fort ? Si messire ... si Williamss est ici et dans cet état ce n'est pas je le crois pour penser plus à mal ou faire autre erreur de jugement.
Crois tu qu'il aurait tenté de m'avertir ?
Et moi pauvre sotte que je suis je n'ai rien saisit de ses muettes mises en garde.
Crois tu qu'il aurait fait barrière de son corps pour me protéger et qu'il aurait pensé à fuir en m'entrainant, s'il voulait à présent commettre autre forfait ?


Agacée par la réaction de son amie, elle prend les tisanes qu'elle vient de leur déposer et en tend une au jeune homme. Les dernières paroles de Zezva l'ont sans aucun doute perturbé et blessé.

Ne vous en faites pas ! Elle semble méchante comme ça mais c'est un agneau quand on la connait un peu plus.
A son regard, elle comprend que le jeune homme a envie de partir.

Williamss, vous n'êtes pas en état de partir d'ici, et pour aller où ?
Phocas doit nous chercher à cette heure. Nous allons passer le reste de la soirée et la nuit ici, demain nous verrons. Zezva va nous préparer de quoi nous sustenter.

Buvez votre bolée de tisane ! Cela soulagera les douleurs de vos contusions.

La sienne en main elle le regarde fixement.
Williamss ... Zezva est un peu radicale dans ses propos ..... et si je l'approuve sur votre peu de scrupule à chercher le fin mot de l'histoire avant de livrer à un brigand le destin de quelqu'un, je peux comprendre la nécessitè qui vous a poussé à accepter cette alliance.
La faim est souvent mauvaise conseillère.


D'une voix plus douce qu'accompagne un regard rassurant elle confie ....

Il me faudra un peu de temps pour oublier cette mésaventure, mais vos explications et votre franchise me poussent à l'indulgence et au pardon.

Zezva toujours sur ses gardes s'est assise non loin.
L'élancement brûlant qui lui barre le haut du dos, légère égratignure sans doute, la fait grigner ( grimacer ). Son regard effleure son amie, elle lui sourit comme pour la rassurer. Puis de nouveau elle fixe Williamss.
Besoin de se confier, de peut être ainsi faire taire ces démon qui empoisonnent sa vie.


Williamss, ce père inquiet dont Phocas vous a parlé, n'est en fait que le géniteur de la bâtarde que je suis.
La seule personne qu'il a su aimer à part lui, est ma mère. Mais un Duc, aussi petit soit-il n' épouse pas la gouvernante de son domaine. Enfant niée et reniée, on m' a confiée à une nourrice.
Ce n'est que plus tard, par remord peut être je ne le sais ou par intérêt, que mon père m' a fait revenir vers lui, sous couvert que je ne sois qu'une lointaine cousine dont il avait la tutelle.


Mots toujours aussi blessants et pénibles à prononcer, elle continue cependant, seule sa voix moins haute traduit son émotion et son amertume.

Mais mon caractère a eu vite raison de l'entente qu'il souhaitait entre nous et pour me faire rentrer dans le droit chemin, il a décidé de me marier. Mariage qui surtout devait lui amener écus et reconnaissance.

A ce moment de son récit ses mains se serrent compulsivement sur ses cuisses froissant le tissu de sa cotardie. Un bref instant dans son corps déferle une vague de douleur et de honte.
Elle ne peut tout avouer.
Dire qu'avant de la marier ce père avide, avait vendu sa prétendue cousine à un autre. Autre seigneur, s'ennuyant en sa couche et dont il espérait être le vassal.
Une nuit, une jolie pucelle et sa fraiche jeunesse contre terres et titres. Non ... elle ne peut raconter cette débrisure (viol ), cette blessure aussi bien physique que morale.
Seule Zezva sait. Zezva qui a séché tant de larmes.
Passant ses mains sur son visage pour en chasser le reflet de ses émotions, elle continue en grattant nerveusement d'un doigt une aspérité du sol
.

Refusant ce mariage, refusant cet époux, espèce de vieux bouc portant Marquisat mais n' ayant jamais su prendre femme devant le Très Haut, j'ai, le jour de mes épousailles ,pris la fuite.
Je me refusais à rester nièce et à être épouse d'apparat.
Il ne me reste de mon pè... de cet homme, que le nom qu'il fut obligé de me donner pour mes épousailles.
Depuis, messire Gaumont, Vicomte de Saint Geoirs, Duc de Combe Aures, futur Marquis me fait chercher pour payer ses terres et ses titres.
Voilà, vous savez tout !


Se relevant lasse et souffrant de son dos elle murmure ... Quelques écus pour cela ....
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Zezva
Que lui avait il prit de s’emporter de la sorte ?
Les mots avaient dépassés sa pensée…

Oh, pardonnez moi Williamss…c’est bien votre nom n’est ce pas ?
Je suis désolée de réagir de la sorte. La peur me fait dire n’importe quoi…

La peur…

Elle pensait que cette peur resterait en Champagne et que plus jamais elles ne devraient y penser. Pourtant en venant rejoindre son amie, elle avait apporté le danger, la mort peut être. Ecoutant le récit qu’Eudeline lui fait de son passé, les moments au combien douloureux refont surface…comment oublier de tels malheurs.
Elle ne les a vécus qu’au travers de son amie, mais elle ressent la douleur au plus profond de son cœur.
Tout le désespoir d’une période qu’elle croyait bien loin revient tout d’un coup.


Vous pouvez rester ici aussi longtemps que vous en aurez envie…Eudeline a raison, il vous faut vous soigner, recouvrer des forces et surtout réfléchir à ce quoi faire. Ici vous serrez en sécurité et vous ne serrez pas dérangés.

Elle se rapproche de son amie, lui embrasse le front et fait un sourire sincère à Will, se lève et prend quelques galettes et du miel…de quoi attendre un bon repas.



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Williamss
Williamss écouta attentivement la mignonne lui livrer secret de sa vie.
Son cœur se serra quand il comprit réellement de quel plan macabre, il avait faillit être l’aboutissant, Phocas n‘ayant parlé que de mariage arrangé, chose de coutume à cette époque.
Le jeune homme était un filou, grappillant quand il le pouvait pour son quotidien. Mais jamais une once de méchanceté ne l’avait habité.

Il sourit tendrement à la belle terminant son histoire, émue par ses révélations.

La douleur de sa cote fêlée, restait supportable, assis immobile contre le mur.
Voyant les traits de Zezva se radoucir, sûrement honteuse, au vu de la réaction de son amie, Will commença à se détendre.
La tisane bien chaude lui faisait du bien, faut dire que ça faisait longtemps aussi que le goinfre n’avait rien avalé.


Merci m’dame, j’veux juste rester ici pour c’te nuit, après je partirais, j’veux pas vous déranger.

Will regarda Eudeline, l’envie de lui demander de fuir avec lui, lui brûlant les lèvres. Sûrement qu’il ne s’en fallut que de la présence de l’autre femme pour l’en dissuader, craignant encore farouche réaction.

Dehors déjà, le soleil déclinait et la nuit fut bientôt là. Discussions qui se prolongent autour de la table. Doucement, les trois sympathisent quand deux se découvrent.
Lentement Morphée finit par les prendre.

Belle matinée ensoleillé, propice à la marche.
Le froid vif fit frissonner le jeune homme debout devant la porte, scrutant l‘horizon.
Sommeil récupérateur avait fait s’envoler meurtrissures des coups, et seul une légère gêne persistait à son flanc. Il la traînerait un moment, le temps que l’os se ressoude, mais rien de bien handicapant.
De toute manière, ses bagages étaient vite vu, ayant abandonné le peu qu’il possédait dans sa planque où il ne pouvait risquer de retourner, ignorant ce qu’il était advenu du brigand.

Plus qu’à dire au revoir à ces deux femmes qui avaient si brutalement croisé son chemin. Adieu serait peut être plus de mise ne sachant ce que le destin lui réservait…
Pour l’une chose semblait facile, pour l’autre, d’y penser le désole.

Devant lui, l’Est… Berry à traverser, espérant trouver refuge en Bourgogne, duché où parait il on était bon avec les marauds de son espèce…
Derrière lui, un poids qui retient ses pas, image qu'il ne veut perdre, son visage...
Eudeline
Elle s' était éloignée, bouleversée.
Ces souvenirs douloureux qui grondaient en elle tels des cerbères, avaient, jusqu'à présent, empêché réels quiétude et bonheur de l' atteindre. Et maintenant, elle prenait cruellement conscience que la vie ne peut tenir qu'au lacet d'une bourse de cuir pleine d'écus.

Devinant pourquoi Zezva avait sorti une chemise propre, elle s' en était emparée et avait trouvé refuge dans l'alcôve qui servait de souillarde.
Toilette rapide faite elle avait tenté de soigner tant bien que mal la plaie qu'elle sentait sous ses doigt à la base de son cou.
Un pansement fait d'un morceau propre déchiré de sa chemise n' avait pas été aisé à mettre en place. Mais elle n' avait point voulu demander de l'aide. Gênée de leur intrusion chez son amie, elle ne voulait pas lui créer plus de soucis. Enfiler la chemise de lin propre et douce avait été un plaisir et avait chassé les traces des dernières heures.
Aux lèvres un sourire ébauché mais point feint, elle avait rejoint la salle en jetant chemise et corset souillés et déchirés dans le foyer de la cheminée.
Elle avait alors invité Williamss à faire lui aussi un brin de toilette. Il était couvert de poussière et de traces de boue.

Elle avait profité de son absence pour demander à son amie si elle n' avait pas un corset à lui prêter et quelques vêtements qu'il pouvait lui rester d' Yvain à donner au jeune homme.
Yvain le promis de Zezva, cruellement arraché à la vie et à l' amour de sa belle par un mauvais froid sur les poumons.
Ces vêtements , Will en ferait certainement bon usage.
Zezva qui petit à petit reprenait goût à la vie, se libéra avec un petit pincement au cœur mais sans regret des effets d'Yvain qu'elle posa non loin de la souillarde en informant le jeune homme de leur présence.
Les heures s' étaient ensuite égrenées. Paisibles. Presque sereines.
Phocas et ses turpitudes s' étaient éloignés pour quelques moments.
Ils avaient tous trois parlé de tout et de rien, partageant la soupe de Zezva.

La soirée avançait doucement. Halbrenée ( fatiguée) par sa journée et les évènements, Zezva avait regagné sa couche les laissant seuls à la chaleur des flammes.
Will allongé sur le sol, elle sur un vieux fauteuil, ils avaient passé la nuit à discuter. Souvent Phocas était au sujet.
Souffrances, joies, espoirs, confidences de chacun d'eux les avaient petit à petit rapprochés. Ils se découvraient.
Williams s'endormit bien avant elle.
Le sommeil ne la prenait pas. Comment pouvait-elle s'endormir avec la tempête qui secouait ses idées ?
Tempête que les dernières heures avaient nourrie.
Phocas était toujours là, à saint-Aignan. Était-il vivant ? Certainement !
Rester au village s' était prendre le risque de croiser à nouveau son chemin. Il fallait donc lui échapper et à nouveau fuir.
Regardant l' homme dormir non loin , elle savait que pour eux deux là était la seule issue du moment. Seule issue et peut être seule envie.
Disparaître un temps de Saint-Aignan pour en faire partir Phocas, brouiller encore une fois les pistes
Fuir, s'éloigner ... ne pas savoir où, comment, mais savoir que cela doit être ainsi. Tout simplement.

Elle avait quitté le fauteuil, pris chandelle parchemin, encre et plume. Elle ne pouvait partir ainsi.
Les yeux brûlant de fatigue, elle avait rédigé plusieurs lettres. Sur certaines les mots parlaient de fuite, de peur et de retour.
Sur d'autres plus officielles, ils évoquaient les mêmes choses mais avec plus de pudeur et de retenue et informaient de son désir d'en profiter pour aller faire visite dans les provinces où son devoir d'ambassadeur l' attachait.
Les missives cachetées, elle avait enfin trouvé le sommeil, la tête au creux de ses bras, sur la table.

Le petit matin est là.
Tous trois partagent fugace repas du matin.
Williamss s'éloigne. Frissonnant le jeune homme debout devant la porte, scrute l‘horizon.
Il semble hésitant. L'au revoir est -il si dur à envisager ?
Un regard, un sourire reconnaissant pour Zezva.
Un sourire navré, désolé mais priant et invitant .... il pose un dernier regard sur elle. Il s' éloigne sans mot dire.


Fuir, s'éloigner ... ne pas savoir où, comment, mais savoir que cela doit être ainsi. Tout simplement.
Lentement elle prend les lettres posées sur la table, s' approche de Zezva la serre un moment contre elle et dans un souffle en l'embrassant lui murmure ...


Je ne peux rester ici Zezva.... je suis désolée.... je ne sais plus, je ne sais pas pourquoi .... je reviendrai ...
Elle lui glisse dans les mains les missives
Pourras tu remettre à qui de droit ces lettres ?
Tu as le nom des destinataires dessus. Je t'emprunte ta cape ..... je reviendrai mon amie ....


Sans se retourner, de peur de laisser les larmes couler, elle quitte la chaumière.
Le rejoindre et fuir ....


Williamsss ....... attendez ....
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Zezva
Habits d’Yvain…elle a tout gardé bien sur, ouvrir cette malle fermée depuis si longtemps…que de doux souvenirs. Elle pose sa joue sur la laine du gilet, y cherche l’odeur de l’être tant aimé. Juste la lavande odore encore….

Le repas est simple, bonne soupe agrémentée d’un bout de lard. Un autre jour, on aurait pu dire belle soirée, chacun gardant en son cœur le poids de son fardeau. Il se fait tard, il est l’heure de se retirer et de laisser Eudeline et Will discuter. Sans doute ont-ils encore bien des choses à se dire.

Dès son lever, elle sait.

Elle connaît si bien son amie…Nul besoin de mots pour se comprendre et ce regard, elle le connaît. Will, elle doit le reconnaître est d’agréable compagnie même si l’œil est triste…mais pourquoi ?

Sur le seuil de la porte, il la regarde….

Eudeline le regarde….la regarde…et lui tend quelques lettres… elle la prend dans ses bras, les mots bourdonnent dans ses oreilles mais déjà elle ne peut retenir ses larmes. Se dire à bientôt comme si demain était jour chantant…mais qui peut dire de quoi demain est fait ?

La porte se referme…

A très vite, ma belle…à très vite lui murmure t'elle

Déjà, elle est partie.
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Williamss
Dix mètres lui avaient déjà paru une éternité.
Une envie, celle de se retourner, un désir, qu’elle le rejoigne…
Sa voix se fait entendre toute proche, impossible un rêve éveillé.

L’Œil pétillant d‘espoir, sourire joyeux aux lèvres, ne pouvant s’empêcher d’y croire, Williamss se retourna.

Elle était là, à deux mètres tout au plus.
Leurs regards se croisèrent et sans un mot de plus, il n’y en eut point besoin, sa main invita la sienne à venir la retrouver.

Regards complices naissants sur leur doigts qui se referment.
Début d’une nouvelle route, nouvelle histoire qui débute, elle s’écrira à deux…
Un mois, un an, une vie… qui pourrait dire encore ce quoi demain sera fait?
Une seule chose de sure pour lui, il sera à ses côtés.

Tournant le dos à Saint Aignan sur un ciel encore rouge des premières lueurs de l‘aube, le jeune couple s’engagea sur le chemin qui devait leur permettre de fuir loin de Phocas ou d’un autre, allez dont savoir combien de sbires pouvait obéir au passé.

Pour la première fois de sa vie, Will avait presque des allures de sieur, les habits offerts généreusement changeant de ses haillons et la belle à son bras.

Mauvais tour, ou coup de pouce du destin, la fuite lui semblait si douce à présent...
--Themodius


Filles de joie sous le bras et mains malheureuses au ramponeau eurent tôt fait de faire fondre comme neige au soleil la grasse bourse dérobée.
Enfin, le p’tit père Phocas écarté (du moins il pensait), savait comment s’en refaire des écus le lyonnais.

Si l’autre bon à rien avait réussi à la retrouver jusqu’ici, c’est qu’elle ne devait pas être bien discrète et difficile à suivre la rouquine, surtout pour un bon de son espèce.

Traîner et tendre l’oreille il savait faire ça le maraud.
Ça lui prendrait le temps qu’il faudrait, mais il trouverait bien quelqu'un ou quelque chose pouvant l’aiguiller.

Dans les endroits où règnent en maître vermines et cafards, les murs avaient des oreilles et tout avait un prix…

Thémodius savait jouer du mendiant, qui bien souvent passant inaperçu, savait délier sa langue une fois estomac contenté ou main réchauffée de quelques piécettes.

Ainsi en avait il était le cas pour ce cul-de-jatte que bon nombre de passants rejetaient du pieds quand pour l’aumône il se pendait à leur taille suppliant.
A peine de quoi payer quelques chopes que ça lui avait coûté au scélérat pour connaître le nom des amis de la ribaude.

Un certain Masacio, gentil homme du coin, prétendant à ses heures et une jeune paysanne nommé Zezva.
Courageux mais pas téméraire, des deux, le brigand jugea qu’il serait plus simple de faire parler une pauvre femme qu’un galant protecteur et opta donc pour l’amie de longue date.

Se frottant les mains, Thémodius prit d’un pas rapide le chemin indiqué.
Si à cet instant, un passant hasardeux s’était risqué à lire dans son regard, dans ses yeux fous, il n’aurait trouvé que cruauté et méchanceté.

Tapis dans un fourré, tel un prédateur guettant sa proie, le lyonnais attendait son heure, observant la chaumière.
Les journées de fin d’hiver souvent ensoleillées comme aujourd’hui, la donzelle ne tarderait sûrement pas à mettre le nez dehors pour s’occuper des bêtes ou étendre lessive.
Zezva
Elle les avait regardé prendre la route jusqu’aussi loin il lui était possible. Les larmes, il fallait les contenir, une fois encore, laisser penser qu’elle ne savait rien si quelqu’un cherchait réponse.

Ici, espérait elle, moins de danger qu’en Champagne où tout le village l’avait cherchée…elle devait faire attention à un homme, qui s’en doute, était blessé et portait bijou à l’oreille. Pour sur, il serait aisé de le reconnaître.

Elle aurait voulu retourner sur sa couche, pour ne pas penser, pour oublier…pour ne pas s’inquiéter. Mais le travail ne manquait pas et se terrer n’était pas une bonne idée. Elle devait garder ses habitudes, travailler, aller à la messe et sourire.

Il fallait aussi porter les lettres qu’Eudeline lui a confiées. Sans doute, certaines sont urgentes à remettre et ne peuvent souffrir d’aucun retard.

Toilette vite faite, elle enfile des braies qui seront plus pratiques, bien que moins élégantes, pour faire le tour du village et porter les missives à qui de droit. Elle natte ses cheveux et cache les courriers dans son corsage.

Elle va à la cheminée, anime le feu. Bien…plus de trace des habits de ses amis dans les cendres. Elle avive la flamme et remet deux bûches dans l’âtre. Il fait encore froid. Bien moins que dans son cœur pourtant.
Elle enfile son col, et se met en route.


Prudence!

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Eudeline
( Sur les chemins ...)

Il avait glissé ses doigts entre les siens. Ce geste, il en rêvait. Elle l'espérait.
Il lui tendait encore une fois la main.
Dans la peur, dans la fuite, ils se retrouvaient.
Au creux de ses tortures mentales, de ses doutes, de ses angoisses et de son envie parfois d'en finir ... elle le trouvait.
Il lui tendait encore une fois la main.
Ils avaient mêlé leurs doigts.

A son logis il firent rapide, méfiante et prudente visite. Elle possédait épée et bouclier qui pourraient leur être utiles.

Tous deux avaient en tête trop de chose à dire, trop de question à poser. Le silence était leur bâton de marche sur ces premières lieues.
Fuite en abandonnant tout pour un temps. Elle partait ainsi.
La liste de ce qu'elle laissait était courte. Celle de ceux qu'elle quittait ... un peu plus longue.
Elle refit le point des lettres qu'elle avait laissées aux bons soins de Zezva.
Elle en avait volontairement oubliées deux. Celles qu'elle aurait pu adresser à deux hommes : L'un qui n' avait su l'aimer et l'autre qui n'avait voulu se mésestimer en l'aimant.

Les autres ...
Une pour celle que son cœur chérissait, la duchesse de Chantôme dont elle est la damoiselle de compagnie et la filleule.
Une pour Astérie et pour le conseil qu'en cette fin de mandat elle laissait.
Une pour Yulhor et Kristel, ses amis de la taverne. Yul allait la maudire sans aucun doute ... il n'aurait plus de légumes pendant un certain temps.
Une enfin pour son Excellence Thomas de Clérel, le chancelier, à qui, sans donner les vraies raisons, elle faisait part de son voyage et de son souhait d' en profiter pour aller visiter ses homologues d'ambassade.

Quelques pas les yeux fermés, elle enferme noms, visages ...... et souvenirs.

Les heures passent, les lieux défilent. L' allure est vive. Saint Aignan est loin.
Elle a un peu du mal à suivre le rythme de son compagnon. Si Williamss est grand, ses pas le sont tout autant et elle peine à y ajuster les siens.
Chacun d'eux a fait le point. Le silence n'est plus forcément de mise.


Williamss .... voilà déjà plusieurs heures que nous marchons.
Pensez vous vous arrêter ? Avez vous idée d'où nous allons ?


Elle avait si peu dormi la nuit précédente qu'elle songe avec envie à se laisser choir pour prendre repos et sommeil.
Mais cette envie , elle le sait n' est point raisonnable, Phocas peut ne pas être loin.
Lâchant la main de Williamss pour resserrer un peu plus les pans de sa cape elle espère juste qu'il a réponse à lui faire.

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Williamss
(sur les chemins)

Elle pourtant si douce avait insisté pour détourner leur pas, récupérer épée et bouclier, qu’il fut surpris de la savoir garder chez elle.
Risques inconscients avait il pensé, mais pendu aux lèvres de la belle tel un croyant écoutant la sainte vierge, il avait suivi.

Rarement il s’était retrouvé avec pareil accoutrement, préférant à choisir une lame plus courte comme la dague.

Enfin, espérant ne pas avoir à s’en servir, Williamss glissa l’arme à sa taille, l’effet produit avait au moins de la classe même si ce n’était qu’apparat entre ses mains.
Le bouclier, lui irait sur l’épaule, façon la plus simple de le transporter sans se fatiguer quand on ne possédait pas de monture.

Heureusement, l’escapade n’avait pas eut d’incidence sur leur départ, l’affreux ruminant encore sûrement sur son cuisant échec.

Longue marche longeant les chemins. La campagne était magnifique sous ce ciel bleu annonçant un printemps prochain.
L’hiver aurait pu paraître bien loin, s’il n’y avait eu ce léger vent froid qui régulièrement venait s’engouffrer dans leurs vêtements, leur rappeler qu’il n’était pas encore venu le temps de faire ce qu’il te plait.

Depuis combien de temps marchaient ils ainsi? Il n’aurait pu le dire.
Avec le soleil descendant vers l’horizon, les dernières gênes, dernières retenues, le « tu » s’échappait de plus en plus souvent, témoin de leur complicité grandissante.

Son pas devient plus lent au coté du sien, serrant son col sur son cou elle l’interpelle.
Pas besoin qu’elle n’en dise plus, son regard lui suffit.
Froid, fatigue, la mignonne ne se plaignait pas, mais n’en pouvait plus.


Oui nous avons d’jà bien avancé Eudeline.
Depuis c’matin, nous avançons ver l’Est et j’pense nous d’vons a présent approcher des frontières bourguignonnes.
Y parait qu’c’est un grand duché, nous trouverons bien à nous y cacher quelques temps.


Will la regarda l’air compréhensif.
Ils n’iraient d’ailleurs guère loin s’ils ne pensaient pas à se reposer un peu avant de tous deux tomber de fatigue à la portée de n’importe quel danger.


Veux tu que je te porte tes affaires?
Le temps que nous trouvions un endroit où passer la nuit, car j’crois ça s’rait stupide de vouloir continuer plus aujourd’hui.


Il ne fallut point longtemps pour que le destin guide leur pas vers la première demeure du voisinage…
Sans perdre un instant, Williamss toqua à la porte de la chaumière plutôt cossue.


Toc… Toc… Toc
Eudeline
Porter ses affaires ?
Il veut porter ses affaires !

Elle a l'habitude, elle en avait arpenté des chemins, plus ou moins chargée selon les jours. Selon les écus à dépenser et les marchandises achetées.
Déjà qu'il lui portait épée et bouclier ... le reste, peu de chose en fait, quelques victuailles prises en passant au logis, ne pèsent guère.
S'il la croyait jeune bachelette fragile et faible, il faisait erreur. Il apprendrait à la connaître.
Celui qui se voulait son père ne disait-il pas d'elle : Eudeline ... pas de demi teinte, mais jamais de plainte !


Non ça ira Williamss, merci ! Vous avez déjà assez comme ça sur le dos et .... et sache que je ne suis pas du genre à me plaindre.
Vous avez raison, nous devrions songer à nous arrêter.


Quelques lieux de plus , une chaumière se profile à l'horizon.
Derniers pas lourds mais pressés et Williamss cogne à la porte.

_________________
--Themodius.



Et voilà !
Dommage qu'il ne soit pas aussi beau qu'il est intelligent. Il le savait .... elle était sortie comme prévue.
Tout comme la donzelle à ramener , la pucelle qui sort de chez elle est mignonne et ferait bandeler le plus vieux des hommes.
Mais bon, l' a autre chose à penser pour le moment que d'espérer donoyer ( flirter) avec une telle joliette.

Il est bien caché, mais pourtant la jouvencelle semble sur ses gardes. Étrange non ?
Si elle est inquiète et prudente ... c'est qu'elle a quelque chose à craindre ou à cacher.


Ben mon vieux Thémo ... t'es en plein là où il faut. Siffle t-il à voix basse tout en arrangeant tant bien que mal sa mise et en sortant de son guet.

Sourire bienveillant collé sur ses grosses lèvres il approche la jeunette.
Il a décidé de ne pas chercher des trucs tordus à imaginer pour avoir des informations. Les lignes droites sont souvent plus dangereuses mais plus rapides.
Et puis elle le connait pas, alors pas de soucis.


Le b'jour M'demoiselle, vous tombez à pic, comme l'eau sur les fleurs du jardin en été !

C'est pas son fort les fredaines. Pas besoin de tourner belles phrases pour obtenir les faveurs des coureuses de remparts qu'il fréquente habituellement. Mais avec ce poisson là, faut la jouer finaud et galant.

J'voudrais pas vous causer retard, mais je cherche une amie à vous. Vous sauriez pas où que je pourrais la trouver ? Elle devait me retrouver ce matin pour m' acheter du ruban.
Eh oui ma M'demoiselle je suis marchand ambulant de mon état, je vends des soies et des rubans pour les belles comme vous.
Elle a dû oublier votre amie. J' peux la trouver où ?
Zezva
La matinée était fraîche, mais un timide soleil perçait le bleu du ciel.

Sorti de nulle part, un homme lui fit face. L’effet de surprise ne dura que le temps d’un instant, sur ses gardes elle était ! Ne laissant rien paraître elle écoute le bougre et le détaille.

Il se dit marchand ambulant, présentant de jolis tissus… mais sa tenue n’a rien d’un tant soit peu présentable, l’œil jaunâtre la perce d’un regard hargneux et les mots qui se voudraient beaux sortent accompagnés de l’odeur d’un tabac trop longtemps chiqué. Des tissus, des rubans dit il…mais point de ballot.

Prudence !

…votre amie…j’peux la trouver où ?...

Un pas en arrière, trouver réponse et vite ! Ne pas laisser deviner la terreur qui lui noue les entrailles. Elle sent le vide en elle, les battements de son cœur qui s’emballe, une suée froide descend le long de son dos.

Mon amie ? Mais qui voulez vous voir ? J’ai quelques amies savez vous.
A cette heure, toutes sont au travail des champs où dans leur boutique…Je leur ferai part de notre rencontre, soyez en certain, et fin d’après midi, si une de mes connaissances à besoin de vos rubans, vous la trouverez en taverne sur la place.


Un pas de côté, un sourire et l’envie de fuir….elle le salue, l’angoisse lui oppresse la poitrine.
Elle presse le pas.

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--Themodius.



" T'es aussi rusée que mignonne la belle, mais t'as trop l'air apeurée pour être sincère .... " pense t-il tout en lui emboitant le pas.
S'il la laisse filer, il peut dire adieu à la donzelle rebelle qu'il faut ramener à son père, et donc aux écus que celui ci ne manquera pas de lui donner en récompense.
Cette idée même lui fait serrer les poings, son regard s'allume d'une lueur bestiale et implacable.

Il soulève le pan droit de son mantel miteux, s'empare de sa traquenarde ( dague) et de quelques enjambées rapides rejoint la jeune paysanne.
Il la saisit alors par les cheveux la stoppant brutalement.


Belle tresse que la tienne mignonne ! T'es bien trop pressée pour être honnête toi. Tu serais pas une janceresse ( menteuse ) par hasard ?

La plaquant contre lui il pointe la lame de sa dague sur son cou.
Sa peau grasse frôle le visage de la belle, son souffle court est emplit de son haleine fétide . Il passe son bras libre autour de sa taille
.

Tu sais quoi p'tite ... on va aller faire un p'ti tour dans un coin tranquille, rien que toi et moi ... ses doigts enserrent un peu plus la taille de Zezva ... T'es joliette tu sais, ça m'dérangerait pas de t' escambiller un peu ..... mais si tu me dis où est ta garce d'amie je t' laisserai partir .... enfin peut être

les derniers mots murmurés, il la tire violemment vers un sentier détourné.
Zezva
A peine eut elle tourné le dos qu’elle entendit les pas la suivre. Une violente douleur au crâne…il la tient !

Il empoigne sa tresse et la tire contre lui.
Elle trébuche et se trouve tout contre ce gros porc repoussant autant par sa laideur que son odeur. Ses yeux exorbités, injectés de sang la regardent vicieusement.


Elle grimace.

Elle voudrait crier mais nul son ne peut sortir de sa gorge. Il sort d’elle ne sait où une lame qu’il lui met sur le cou.

Elle voudrait détourner juste un peu son visage de cette face tout contre la sienne, mais il la tient si fermement qu’elle ne peut pas bouger la tête. Elle sent la pointe de l’arme sur la peau fine de sa nuque. Elle sent la grosse main répugnante lui serrer la taille.

Il veut l’éloigner du chemin, vers les bois sans doute…elle tente de frapper la grosse panse de l’homme mais chaque mouvement lui fait sentir la peau de son crâne se distendre. Ses pieds touchent à peine le sol. Elle ne peut rien…

Il l’entraine…

Vieux fou, je ne sais rien !

Se sentant perdue, n’ayant aucune chance contre la brute, elle lui crache au visage démonstration de toute sa haine et son dégoût.
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