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Info:
Evenements ayant eu lieu en décembre 1455, pour archivage.

[RP] La nuit , tous les chats ne sont pas gris...

Ylalang


Le clocher sonnait minuit lorsque l'homme masqué sortit de l'ombre et s'approcha de la demeure des Melani. C'était là qu'habitait celle qu'il avait entraperçue ce matin sur la grand'place et dont il ne pouvait oublier les traits: bien qu'il la sache mariée , il ne pouvait se résigner à réprimer ce désir si violent qui consumait son âme.S'assurant que la rue fut déserte , il s'approcha du mur , grimpa jusqu'à la fenêtre du première étage et y déposa un pli soigneusement cacheté.Puis il retomba agilement sur ses pattes et s'empressa de disparaitre de nouveau dans les ténèbres de cette froide nuit de novembre.

Citation:
Il est des beautés rares et de jolis minois ,
De suaves parfums , de blondes chevelures,
Pourtant plus rien , Madame , ne me semble aussi pur,
Que vos yeux qui tantôt m'ont transporté d'émois.

Quel feu , quelle tempête en mon coeur ont levés
Ces deux joyaux brillants se posant sur mon âme
Souffrez que je confesse mes sentiments , Madame,
A celle que je ne puis dés lors oublier.

Lynx Rouge


Ylalang

Il était minuit. Une heure bien tardive pour le commun des mortels, mais un horaire des plus productifs pour la jeune femme. A la lueur de quelques bougies, elle terminait ses travaux de ce jour, quand soudain...

Une intuition... Un mouvement furtif capté du coin de l'oeil... Une ombre qui se fondait dans l'obscurité de la nuit. Quelques secondes pour réagir, se demandant si elle n'avait point rêvé.

Puis le doute.

Elle se leva, prenant une bougie à la main pour s'éclairer, et s'approcha de la fenêtre. Personne. Seul détail singulier, la lumière de la lune frappait une enveloppe cachetée, déposée là.

Curiosité attisée.

Elle ouvrit la fenêtre, laissant un instant rentrer le froid automnal dans la pièce, pour saisir le vélin qui, langoureusement l'attendait.

Revenant à son bureau, elle regarda en tout sens le parchemin, semblant chercher quelque indice sur l'expediteur. Rien. Etrange. D'une dague damasquinée elle fit sauter le cachet, et commença à lire la lettre déposée.

Un sourcil haussé, preuve de son étonnement à la lecture des vers. Etait-ce là une mauvaise plaisanterie ? Le paraphe ne lui disait rien. Quelle conduite tenir ? Elle le savait déjà, mais il fallait à la réponse reflechir. Elle aurait toute la journée du lendemain pour préparer cela...

[Le lendemain soir]

Sur une fenêtre d'un hotel particulier de Reims, une lettre attendait.


Citation:
Bien jolis vers que voilà, et fort flatteurs.

A défaut de me séduire par quelques vers, vous avez eveillé mon intêret.

Qui donc se cache sous un pseudonyme aussi sauvage ?


Ylalang


Le soir suivant ,le Lynx était de nouveau tapi dans l'obscurité d'une ruelle avoisinant la coquette demeure des Melani.Il avait aperçu la maitresse des lieux par la fenêtre de ce qu'il supposait être sa chambre.Sa lettre de la veille n'était plus sur le rebord : l'avait elle bien reçue ? l'avait elle appréciée ? et si l'une de ses suivantes l'avait ramassée ? si la lettre était tombée entre les mains de son mari ?

De longues minutes durant , il patienta immobile , aux aguets, dans l'espoir qu'elle lui fasse quelque signe.L'attente devenait insupportable.

Enfin , alors qu'il perdait espoir , voila qu'elle s'approcha de sa fenêtre et l'ouvrit en grand. Puis , silencieusement , elle déposa une missive à l'endroit même où il avait placé la sienne le jour précédent.

Dés qu'elle eut refermé la fenêtre , le singulier félin sortit de sa cachette , s'avança vers l'hôtel et grimpa lestement au mur du logis pour atteindre le rebord de la fenêtre où l'attendait la précieuse lettre. Puis , une fois celle ci en sa possession , il s'en retourna à grand pas vers l'auberge dans laquelle il avait élu domicile pour quelque temps.

Débordant d'impatience et d'excitation , il monta quatre a quatre les marches de la taverne et se précipita dans sa chambre dont il claqua la porte d'un revers de main. Il s'assit en hâte à son bureau , ôta son masque et ses gants , et alluma le peu de bougie qu'il lui restait .

Il ouvrit alors la lettre et la parcourut plusieurs fois . Ylalang...Il connaissait enfin le nom de celle qui l'avait tant ému.Il fallait qu'il lui parle , oui , il le fallait quand bien même cela eut été insensé.

Il relut la lettre une dernière fois puis la posa sur son bureau.

Il faisait un froid glacial.

"Pourvu que l'encre n'ait pas gelée "pensa-t-il en soufflant sur ses doigts transis. Alors , de sa longue plume il écrivit sur un parchemin humide ces quelques mots :


Citation:

Madame ,

Si je n'ai su vous séduire par mes vers pourtant sincères , je me félicite cependant d'avoir éveillé votre intérêt.

Je connais désormais votre nom que j'ignorais jusqu'alors : pour ce qui est du mien , il sera bien temps de vous l'apprendre . Pour lors , je préfère ne point briser ces liens si précieux et fragiles que sont mon mystère et votre curiosité.

Je n'attends qu'un signe de votre part pour m'entretenir avec vous et me révéler enfin.

Un mot , rien qu'un seul mot , Madame , et vos désirs sont miens.

Votre humble serviteur

Lynx Rouge


Ayant terminé , le Lynx se masqua de nouveau et s'en fut déposer la lettre.

Ylalang


Une nouvelle lettre... A vrai dire elle était surprise de la trouver sur le rebord de sa fenetre.
Elle s'était dit que cette subite passion devait être bien ephèmere, et qu'il n'aurait surement pas le cran de réiterer son premier assaut.

Elle la lut avec un petit sourire aux lèvres, un jeu de chat et de souris se mettait en place, mais il n'était pas certain que ce soit elle la proie.

Le lendemain, la lettre attendait son destinataire.


Citation:
Messire,

Votre souhait est-il de compromettre une femme respectable ? Je ne puis le croire !

Qu'aurais-je à gagner à vous rencontrer ? Après le désir est vôtre, et non mien.

Certes la curiosité m'a guidé quand j'ai répondu à votre missive, mais ne voyez point en cela le soupir d'un coeur.


Ylalang


Le soir suivant , un nouveau message attendait sur le rebord de la fenêtre...

Citation:
Madame ,

Loin de moi l'idée de vous compromettre , je ne souhaite en aucun cas que l'opprobre et le malheur ne vous atteigne.Je vous sais mariée et grande Dame de ce monde , pourtant , aussi troublant que cela puisse paraitre , le seul regard que vous m'accordâtes l'autre jour suffit à embraser mon coeur d'une flamme plus vive et dévorante que toutes celles qui ont allumé mon âme jusqu'alors.

J'ai maints fois tenté de réprimer cette passion coupable , car je vous sais une femme noble et honnête : rien n'y fait et un amour borné , aveugle et virulent s'obstine à dicter sa loi à ma volonté que je croyais pourtant si ferme et à contredire les raisons que me dicte l'honneur et les valeurs les plus respectables.

Je vous prie de croire , Madame , ma sincérité et mon tourment : moi qui n'avais jamais douté de ma ferme et virile assurance , me voila bouleversé par l'adorable vision que vous me laissâtes entrevoir.

Ainsi , je vous conjure d'accepter de me voir , ne serait ce que pour apaiser mon âme en proie à un feu qui ne veut s'éteindre.Je vous promet de garder mon masque et de vous traiter avec tous les égards qui vous sont dus.

Votre humble serviteur

Lynx Rouge


Ylalang


Hésitation, doute...

Quoi penser de cela ?


Citation:
Messire,

Quel coeur pourrait résister à un appel aussi déchirant que celui que vous lancez ?

J'accepte de vous rencontrer, espérant que vous êtes aussi honorable que vous l'écrivez.

Vous comprendrez que je n'accepterai qu'une rencontre dans un lieu public, afin d'assurer ma sauvegarde.


Ylalang


Onze heures sonnèrent au clocher de la cathédrale. Seuls quelques ivrognes et quelques chats hirsutes rôdaient en silence dans la capitale endormie.A pas feutrés , un curieux félin se hâta vers l'hôtel cossu des Melani.

La demeure apparut bientôt à l'angle d'une vaste rue . Une lumière éclairait encore la chambre au premier étage : tout le monde n'était pas encore assoupi. Prestement , le Lynx se hissa jusqu'à la fenêtre . Saisissant la lettre , il la décacheta sans bruit et la lut.

Son coeur battait la chamade : elle acceptait enfin de le rencontrer. Assis sur l'étroit rebord de la fenêtre , le Lynx ressentait un profond désarrois mêlé d'excitation. Quand ? où cela se ferait-il ? Avait elle accepté par pitié ? son honneur et son amour-propre en serait blessé. Quels mots fallaient ils employer pour ne point l'effrayer ? comme il aurait aimé pouvoir lui ouvrir son coeur sans passer par tant de détours...Mais il se devait d'être sage et prudent , la nuit lui porterait sans nul doute conseil.

Or voila qu'au moment même où il s'apprêtait à redescendre , un détail attira son attention. La fenêtre était entrouverte.

Doux vertige de la tentation...

Sa main approcha inéluctablement de la fenêtre entrebâillée et l'ouvrit sans un bruit. La chambre était coquette et son mobilier fort richement ciselé. Là, entre le lit aux baldaquins pourpres et la cheminée dont le feu se mourait , assise dans un fauteuil orné d' armoiries finement ouvragées , se trouvait la dame de ses pensées.

Bien qu'il soit conscient de l'imprudence de son geste, le Lynx , après s'être assuré que personne d'autre n'était dans la pièce , ne put s'empêcher d'y pénétrer.

La maitresse des lieux , plongée dans quelque ouvrage , n'avait pas perçu son entrée discrète.

Le téméraire intrus s'approcha à pas de lynx derrière le fauteuil.

Une ultime hésitation le retint un instant encore .

Puis , pressé par un inexpugnable désir , il mit un genou à terre , rejeta son mantel vermeil et ôta son chapeau tout en déclarant :


"Mes hommages , Madame."

Ylalang


Tout était calme. Qu'avait-elle à craindre dans son propre logis après tout ? Un ouvrage d'héraldique ouvert sur les genoux, elle ne se rendit compte de rien.

Puis une voix se fit entendre près d'elle, et là le coeur de la jeune femme manqua un battement.

Elle se leva prestement, son livre tombant à terre. Un homme se trouvait là. Comment était-il entré ?
Le coeur affolé, ses yeux cherchaient du regard une arme à utiliser pour se protéger. Une intuition lui disait qu'il était probablement l'auteur des lettres qu'elle recevait depuis quelques jours mais autant vérifier.

Elle afficha un air résolu. Elle pourrait toujours appeler à l'aide ou se défendre par elle-même si il se montrait agressif. Elle était loin d'être sans ressources.


Qui êtes-vous ?

Ylalang


Le Lynx se releva et regarda la jeune femme surprise de ses yeux perçants.C'était ce même regard qui l'avait bouleversé quelques jours auparavant.

"On piège rarement d'aussi ravissante proie en ces temps de misère.La fortune semble pourtant me sourir ce soir"dit il sur un ton à la fois amusé et inquiétant.

"Ne craignez rien , je suis l'auteur de ces missives courtoises qui vous sont parvenues tantôt.Je vous prie de m'excuser pour cette intrusion impromptue : ma curiosité n'a d'égale que votre beauté , Madame , ainsi lorsque j'ai vu cette fenêtre ouverte..."


Il se tut et jetta un rapide coup d'oeil vers la porte pour s'assurer que celle-ci fût fermée puis il reprit:

"Je ne sais de quel charme ou de quel sort vous fîtes usage le jour dernier , mais je ne parviens depuis à vous chasser de mes pensées.C'est...c'est incomprehensible...vous...vous..."

Le Lynx ne savait comment exprimer son émerveillement et sentit qu'il avait bien du mal à cacher son trouble.Il se maudissait intérieurement de ne trouver autre chose que ces grossières platitudes pour lui ouvrir son coeur.
Mu par un désir soudain , il tendit sa main gantée comme pour caresser la joue de la jeune femme.


Ylalang


Toujours méfiante, la jeune femme écoutait son interlocuteur, se demandant ce qu'il avait compté trouver en s'introduisant chez elle de la sorte.

Et elle fit un pas de recul lorsqu'il tenta de la toucher, se mettant hors de sa portée. Son regard de violette froissée n'avait rien d'amène, et ce fut d'un ton froid qu'elle lui répondit.


Vous vous trompez en pensant que je ne suis qu'une proie à piéger. Car cela aurait signifié que j'aurai pu, ou voulu, répondre à votre ferveur.

Or ce n'est pas le cas.

Je voulais vous rencontrer pour vous dire de ne pas poursuivre dans une voie sans issue.

Trouvez vous une jeune femme agréable et sans histoire, qui vous fera de beaux enfants.

Maintenant sortez d'ici !


Ylalang


Le jeune homme , s'il s'attendait à une telle fin de non recevoir, n'en fut pas moins blessé par les dures paroles qui venaient de briser ses folles espérances. Il se sentait désormais stupide de s'être ainsi laissé bercer par sa passion aveugle. La beauté terrible de la jeune femme et sa fermeté hautaine ne faisait qu'accroitre son humiliation. Rage et dépit faisait battre violemment ses tempes.Elle venait de l'éconduire comme on aurait chassé un enfant....

Les poings serrés et tremblants , le Lynx s'efforça de ne pas s'emporter et de parler calmement


"Votre fierté me blesse et votre vertu vous honore , Madame . Puisque tel est votre désir , je vais m'en aller céans. Puis je vous demander deux dernières faveurs avant que de disparaitre ?"

Ylalang


La colère le tourmentait. C'était comme une aura sombre autour de son être, et il en faudrait peu avant qu'il ne perde le contrôle. Or elle devait éviter cela, elle pourrait difficilement lutter contre un enragé. Elle tenta de mettre un peu de douceur dans sa voix, même si elle n'en restait pas moins sur ses gardes.

Je vous écoute, même si je ne vous promet pas d'y répondre favorablement.

Ylalang


Le Lynx se rasséréna.Il fallait se résigner. Après un court silence , il reprit d'une voix plus posée et énonça sans détour sa requête :

"Daignez seulement m'accorder un de ses rubans de soie qui parent votre chevelure , qu'ainsi m'accompagne toujours le parfum troublant et doux du regret"

Ylalang


Un silence. Temps nécessaire à la reflexion pour la jeune femme.

Puis ses mains se portèrent à ses cheveux, défaisant une faveur parme. Quelques boucles auparavant disciplinées reprirent leur liberté. Elle ne quittait pas l'intrus du regard, et finit par lui tendre le ruban, ne prononçant pas un mot.

Maintenant restait à voir la seconde requête...


Ylalang


Le Lynx hocha de la tête en signe de remerciement , prit le précieux ruban et le fit disparaitre dans son gant.

Son coeur chavirait . Oserait-il lui faire sa dernière requête ? N'allait il encore commettre une témérité ? Il s'approcha d'un pas.Il lui avait pourtant promis de garder son masque...Qu'importe : qu'avait il à perdre désormais?

En un soudain élan , il prit ses mains dans les siennes.


"M'accorderez vous un baiser?"


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