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[RP] "Au fil des Moires"

Matalena
Les premières heures du matin sont toujours les plus actives dans un quartier comme celui des docks. Au milieu des allées et venues des matelots, marchands de gros et bien entendu des marchandises, cette journée ne dérogeait pas à la règle... Du moins jusqu'à ce que ne s'ouvre une imposante bâtisse, demeurée immobile et dans l'ombre depuis un certain temps déjà. La frimousse d'une petite brune toute en os pointa entre les chambranles des hautes portes avant que celles-ci ne s'écartent en grand comme le stand d'une poissonnerie. Clous et marteau en bouche, elle s'appliqua à placarder une affichette sur le revers du bois.







"Au fil des Moires" Confection de vêtements et boucliers
Nous vous proposons un service de qualité au travers d'une réponse systématique, la confection de votre produit dès obtention d'un accord, et l'adaptation de la production à vos moindres désirs ! Le tout en garantissant des prix raisonnables et concurrentiels.
Tabliers ou tapisseries, dentelles ou boucliers, toute demande sera honorée dans la discrétion la plus absolue, et avec la rapidité qui se doit.
Contactez Matalena Ladivèze, humble tisserande à votre service.


La large ouverture de l'endroit permettait aisément d'en distinguer l'intérieur. Un petit comptoir était disposé à l'entrée, constitué d'une table de bois mal dégrossie où reposaient un encrier, des liasses de parchemins, quelques patrons ainsi que des croquis disposés en évidence pour laisser au clients impatients le loisir de choisir leurs modèles.
Par delà, le sol et les murs parfaitement dénués de toute décoration étaient cependant d'une propreté plutôt notable compte tenu du lieu lui même. La propriétaire semblait avoir virtuellement divisé le hangar en deux secteurs distincts.

Sur la droite, quelques mannequins de bois supportaient des vêtements en cours de réalisation. Différentes matières textiles et soieries en gros rouleaux étaient rangées dans des casiers empilés les uns sur les autres, laissant le loisir de choisir son tissu tout en les préservant de la poussière. Une cabine constituée d'un rideau occultant permettrait à ces messieurs dames d'essayer leur future acquisition tout en préservant leur intimité des regards indiscrets. On ne sait jamais avec ces marins... Un antique rouet et un métier à tisser étaient entreposés sur le côté, juste à côté de la table qui supportait son petit matériel : ciseaux, aiguilles, et toutes sorte d'instruments de mesure.
Sur la gauche, occupant par ailleurs un espace plus conséquent, se trouvait un véritable atelier qui aurait d'avantage pu passer pour celui d'un forgeron que d'une douce couturière : lames de bois et plaques de métal y côtoyaient en toute quiétude pinces, tréteaux, sangles, maillets, bacs de rinçage dans ce qui semblait être le chaos le plus absolu, mais qui répondait sans aucun doute à des critères de rangement qui n'appartenaient qu'à elle. Plusieurs carcasses inachevées de boucliers (De formes différentes et plus ou moins extravagantes) témoignaient par ailleurs des tentatives qu'avaient du effectuer la petite pour varier les plaisirs.

Dans le fond, dissimulés le plus clair du temps par un système de cordages supportant le poids de lourdes tentures noires, se trouvaient ce qui devait être ses appartements privés, pour les nuits trop longues ou le trajet jusqu'à sa véritable demeure lui semblait un insurmontable défis. Si vos pas trop curieux venaient à s'y perdre, vous pourriez y trouver de nombreuses étagères et armoires de stockage fermées par tout un jeu de serrures massives, un broc d'eau et une cuvette en métal pour une toilette rapide, et quelques planches disposées à même le sol sur lesquels repose un drap.


Bon. Ba voilà.

Se dit-elle en aparté en contemplant son œuvre, le visage neutre. Puis, sans perdre plus de temps, elle passa par dessus sa chemise un tablier crasseux et s'attela à sa commande d'inauguration. Une commande importante, tant en terme de qualité que de quantité. Premier client se doit d'être servit comme un roi, c'est qu'elle avait tout un marché déjà plein comme un œuf à conquérir !



OFFRE SPÉCIALE
A l'occasion de l'ouverture de notre échoppe ce jour, les TROIS PREMIERS CLIENTS se verront offrir des TARIFS PROMOTIONNELS d'exception : seulement 15 ÉCUS DE SALAIRE pour votre tisserande !*


*Offre limitée à un produit par personne
Istanga
J'ai bien observé quelques mouvements de l'autre côté du Tarn, au niveau des docks, et confirmation m'est venue par un courrier qui a fait aussitôt danser une lueur d'intérêt dans mes pupilles d'un vert sombre.

Une boutique de fringues! Personne n'y résiste et certainement pas moi. Je décide aussitôt d'y aller, non pas que j'aie un besoin impérieux de remplacer ma garde-robe mais plutôt pour jeter un oeil intéressé sur les créations montalbanaises.

Je revêts pour la circonstance l'ensemble bleu "Nuit d'Orient", griffé Cianfarano. Non pas cousu pour moi par le célèbre couturier provençal mais par sa nièce, d'un naturel beaucoup plus aimable, ayant le sens du commerce et faisant sien l'adage "l'argent n'a pas d'odeur", Prunille de Cianfarano. D'ailleurs, je me demande si j'ai réglé cet achat...

Je sors de la maison, prends à gauche devant l'auberge du Coq Hardi, marche jusqu'au pont qui rejoint l'autre berge et le traverse, tourne à droite et arrive devant la boutique qui me paraît bien imposante.

En y entrant, mon regard est tout de suite attiré par un tissu de velours grenat dans lequel je ferai tailler un corset, puis cette gaze aérienne, idéale pour la danse.

Je cherche la maîtresse des lieux du regard, une certaine Matalena Ladivèze, mais il n'y a là qu'une femme mal fagotée, occupée à... mais à quoi donc d'ailleurs? Je m'avance vers elle :

Hola, Demoiselle! Sauriez-vous me dire où se trouve votre maîtresse? J'aimerais lui passer commande.
_________________
Matalena
... Occupée à confectionner des boucliers à la chaîne comme une petite ouvrière issue de la fange du peuple qu'elle était. Il y en avait d'ailleurs déjà plusieurs encore tout chauds empilés sur son plan de travail. La damoiselle tourna son visage maculé de poussière noirâtre collée sur la sueur fraîche de son dur labeur vers la belle... Noble ?
Enfer et damnation !
Un instant de panique vint faire pétiller ses grands yeux noirs de la sourde lueur du doute. Enfin, quel faciès lamentable présentait-elle à sa première cliente ! Une dame de qualité en plus ! Manquerait plus que ça pour se forger en 5/7 une réputation de drôlesse incapable, quand bien même son apparence n'aurait rien à voir avec la qualité de son travail. Mais elle était la créatrice, et en tant que telle elle se devait de montrer l'exemple !
Solution solution solution solution solution solution solution solution...
Ding !
La donzelle se redressa, ses cheveux sombres venant encore d'avantage masquer les traits de son visage, et marmonna d'une voix de fausset :


Bien le bonjour gente dame. Veuillez pardonnez la saleté que j'ose imposer à vos yeux, je m'en vais de ce pas quérir ma maîtresse.

En s'inclinant aussi bas que l'exigeait la plus exquise des politesses. Puis elle fila au trot dans l'arrière boutique se planquer derrière les rideaux. Ont pu entendre des bruits d'eau qui éclaboussait le sol, ainsi qu'un certain remue ménage d'étoffe, et enfin une conversation :

Voix de fausset : "Aheum... Dame Ladivèze ? Pardon de vous importuner en pleine création, mais une gente dame demande à vous voir."
Voix normale : "Et bien ne faisons pas attendre d'avantage cette dame enfin !"


*Traaaansfooormaaattiiiioooon*
Et c'est ainsi que, visage lavé de frais, aisselles saupoudrées de parfum, cheveux érigés à la hâte en un chignon qui menaçait à chaque seconde de s'écrouler, la tant attendue Matalena Ladivèze apparue ! Elle portait pour l'occasion une houppelande émeraude d'une coupe harmonieuse, très ajustée à la taille afin de mettre en valeur de galbe avantageux de ses hanches. La simplicité apparente de la robe était détrompée par la rivière de perles fines qu'on avait patiemment brodées en arabesques autour du corsage et de la ceinture : un vrai travail d'orfèvre.
Bref, elle aurait sans doute eut grave la classe si sa posture maladroite ne donnait pas un tantinet le sentiment que c'était la première fois de sa vie qu'elle entrait dans pareil vêtement, chose que n'arrangeait guère son sourire crispé de celle qui craint à chaque instant de déchirer quelque chose.


Bien le bonjour à vous, soyez la bienvenue dans mon échoppe en tant que ma première cliente !

Elle s'inclina respectueusement pour la saluer, et ne manqua pas, au passage, de s'émerveiller devant ce ravissant petit ensemble bleu nuit qui lui seyait si bien :

O mais quel ravissant petit ensemble bleu nuit, et il vous sied si bien !

Puisqu'on vous l'avait dit...

Je vois que j'ai à faire à une personne dont le goût égale les attraits du visage, ce qui est ma foi une chose bien naturelle. Est-il une étoffe dans mon humble et modeste boutique qui aurait su retenir votre attention ?
Istanga
Un minois recouvert d'une couche grisâtre se lève vers moi, la demoiselle se redresse et son visage disparaît sous une masse de cheveux noirs.
Je trouve qu'elle a une drôle de voix, mais me dis que c'est sans doute à cause de la poussière et je la regarde s'éloigner vers le fond du dépôt, observant sa démarche rapide.

Je profite de son absence pour m'approcher du plan de travail abandonné et examine avec attention les boucliers. Bonne facture...

Un dialogue me parvient, suivi de bruits divers puis apparaît la maîtresse des lieux, du moins est-ce ainsi qu'elle se présente. Sa très jolie tenue ne fait pas oublier l'allure empruntée de celle plus habituée à porter braies et chemise que robe de princesse. De plus, ses traits présentent singulères similitudes avec ceux de la demoiselle qui m'a accueillie.

Je réfléchis à la vitesse de la lumière, comme à mon habitude, et en déduis qu'il s'agit de la même personne. S'ensuit un questionnement sur la conduite à tenir. Dois-je ou ne dois-je pas montrer que j'ai compris le stratagème?

J'opte pour la voie diplomatique, fais mine de la voir pour la première fois et lui adresse le plus lumineux de mes sourires, de ceux que je réserve aux personnes susceptibles de cerner ma personnalité et d'en rendre compte dans leur art.


Enchantée, Dame Ladivèze. Je suis Istanga Lendelin. Votre courrier a fait mouche, car me voici de nouveau en quête de nouvelles toilettes. J'ai repéré un velours grenat, que j'aimerais vous voir transformer en un corset dont je vous laisse juge de la forme.

Je l'entraîne derrière moi vers le rouleau de gaze vaporeuse que je lui désigne du doigt :

Et une dizaine de grands foulards taillés dans cette gaze.

Me tournant vers Matalena, l'oeil rivé sur le chignon qui menace de s'écrouler d'un instant à autre :

Et j'aurais besoin d'un trèèèès joli chapeau. En avez-vous à me proposer?
_________________
Matalena
En observant les boucliers, vous eussiez pu en noter un en particulier, d'une finition plus soignée que les autres bien qu'encore inachevé. Les dimensions en étaient bien plus importantes que celles d'une rondache, et la forme tout à fait différente. Par ailleurs, elle était gravée d'un relief de cuivre en forme... De lion. Mais pas le temps de s'attarder là dessus, les jupons n'attendent pas !

Toute à la jubilation de voir fonctionner son stratagème on ne peut plus puérile, la damoiselle ne sembla même pas s'apercevoir du fait qu'elle était démasquée et que, comme on aurait pu s'y attendre, personne ici n'était dupe de ses petites manigances. Comme pour confirmer le sens de l'observation de son interlocutrice, la main qu'elle ôta de sa hanche, où elle l'avait précédemment placée pour se donner une pose un plus féminine, laissa la marque noire de ses cinq doigts sans qu'elle s'en aperçu.
Elle suivit la belle brune qui lui désignait tour à tour des étoffes d'une démarche incertaine, un peu chancelante, et dont le doux bruit qui martelait le sol laissait à penser que, sous ses jupons, elle avait conservé sa lourde paire de bottes !
Mais trêve de billevesées, la dame avait des attentes précises, et elle devait s'y coller sans tarder. Oubliant en l'espace d'une seconde le rôle qu'elle s'était donné (Et donc toute politesse obséquieuse qui selon toutes apparences ne lui était pas naturelle), Matalena se saisit d'une lanière de cuir griffée en graduations minuscules et précises et, bien que sans toucher la dame de ses mains sales, s'appliqua à en mesurer les épaules, le buste, la taille.


Mm.Vous êtes vraiment extrêmement fine. M'est d'avis que pour vous, le plus adapté serait un corset très serré au niveau du ventre pour souligner votre minceur, avec une finition en piqué vers le bas sans doute... Plutôt droit, une forme trop échancrée ou en colombage vous donnerait un air vulgaire qui ne vous serrai guère. Pour compenser le côté collé monté, on pourrait le faire assez court dans le dos afin que le laçage en rubans occupe un peu plus de surface, ça donnerait un rendu sensuel en restant classieux.

Et à l'entendre marmonner, sourcils froncés, en observant la dame sous toutes les coutures, si je puis dire, on voyait tout de suite qu'elle visualisait déjà les pièces de tissu en train de se poser sur elle selon les formes qu'elle décrivait, prenant ses décisions au fur et à mesure de ses observations. Mais d'autres moutons attendaient la vaillante tisserande ! Foulards, chapeau, que de choses à faire ! C'était le moment de mobiliser son cerveau.
Alors ?


En couvre chef dans l'immédiat je n'ai que des modèles très classiques : chaperon, cucullus, toque... Mais j'expérimente quelque chose de nouveau, je vais vous montrer.

Elle farfouilla un moment dans une malle pour sortir une forme construite en parchemin rigidifié à la colle. De forme ronde, il comportait un large bord très évasé qui s'écartait en corole puis remontait nettement sur l'avant pour dégager le visage. A coup sur vous teniez là quelque chose de révolutionnaire, abominable ou génial restait à définir.

Qu'est-ce que vous en pensez ?

Demanda-t-elle avec l'angoisse dans la voix de la petite bouseuse s'étant essayée, bien cachée dans son atelier, à des essais de mode.



Istanga
Je n'ose regarder les pieds de la créatrice, le bruit qu'elle fait en marchant me laissant présumer qu'elle porte des bottes sous sa robe élégante, et je serais désolée de la mettre mal à l'aise, d'autant qu'elle m'amuse à s'essayer à l'obséquiosité, qu'elle assume très mal.

Mais bientôt son ton change et devient plus précis et naturel, ce qui me soulage. Je ne suis pas moi-même d'une exquise politesse et j'ai déjà fait montre à plusieurs reprises de culot. Elle ne semble pas en manquer, ni d'ailleurs d'un grand sens de l'adaptation. Je décide que je l'aime bien. et la laisse prendre mes mesures sans craindre qu'elle ne tache ma tenue de ses mains lavées à la va-vite.

Je l'écoute qui évoque la finesse de ma taille. Oui, je suis très mince, trop mince. Quand Mirza m'a épousée en troisième noce, il a provoqué l'ébahissement de sa cour, plus encline à apprécier les rondeurs des seins et des hanches qu'un grand sac d'os, comme on me nommait alors en catimini. Mais le jour où ils m'ont vue danser, les courtisans et courtisanes se sont calmés. Et j'assume depuis ma haute taille et mon extrême minceur. Je me sais solide. Mais mes souvenirs s'effacent à l'évocation du bustier que va me concocter Matalena, je lui souris gentiment, posant une main légère sur son épaule :


Je pense que nous allons nous entendre. Je vous laisse faire ainsi que vous l'entendez, cela me conviendra tout à fait, à n'en pas douter.

Tandis qu'elle farfouille dans sa malle, je lui fais part de mes désirs en matière de capeo.

Je sais que ce n'est guère la saison, mais j'aimerais une toque en fourrure. Vous savez bien, celle que l'on obtient avec des agneaux noirs morts nés : une peau toute bouclée, j'en suis folle! Mais si vous ne pouvez en trouver, je me contenterai d'une toque noire, toute simple, de la matière qu'il vous plaira de me montrer. Et si....

Ma bouche reste ouverte, je ne finirai pas la phrase. Je ne sais d'ailleurs plus ce que je voulais dire. Là, elle a fait mouche, la brunette. Je kiffe grave le doulos. Grave de grave. J'en perds mon langage.

Là il me parle, c'est sûr. Ré-vo-lu-tio-nnaire!!! La dialectique du galurin! Je le veux.

Je me place devant Matalena, j'ai une demi-tête de plus et je m'incline vers elle, la regarde droit dans les yeux, pose les mains sur ses épaules.

En exclusivité. Que ce soit une pièce unique. Je presse mes mains sur ses épaules. Matalena! Quel est ton prix?
_________________
Matalena
Et encore, consolez-vous en vous disant que l'image de la femme parfaite au Moyen-Age était grande plate et maigre comme vous, les poitrines généreuses n'étant devenues à la mode que biiiiien plus tard, historiquement parlant (Parce qu'à la Renaissance n'est-ce pas, il y avait beaucoup de fesses molles en peinture, mais point tellement de seins géants, voyez plus loin encore). Nul doute que les nobles comme les vilains anticipaient de beaucoup sur les goûts et les couleurs, mais votre triste sort ne serait jamais pire que celui que subirait les générations à suivre sous le règle absolu du 95C...
Mais je m'égare.
Ce n'était certes pas du haut de son corsage d'enfant mal nourrie qu'elle allait vous faire un commentaire désobligeant, vous voilà rassurée. Les agneaux noirs morts nés en revanche, c'était de suite moins appétissant que de causer soie et taffetas. Elle eut une moue dubitative mais fit néanmoins l'effort :


Mon employeur a un élevage de moutons, je pourrais essayer de voir avec lui s'il peut me trouver quelque chose de la sorte, mais ça risque d'être plus long le temps d'obtenir suffisamment de... Euh... Matière !

Mais elle aussi fut coupée par l'exclamation soudaine de la brune, ouvrant des yeux ronds comme des soucoupes devant cette perte de contrôle totale et absolue. A noter d'ailleurs que la demoiselle l'appela part son prénom mais, toute occupée qu'elle était de cette nouvelle affaire, Matalena ne remarqua même pas tout ce que cela impliquait.
Ravie comme une gosse à laquelle la maîtresse fait compliment de ses résultats scolaires, elle rosie de plaisir, le sourire en tranche de courge.


Oh ba... Vraiment ? Vous me prenez de court... Et bé ! Je suis bien contente qu'il vous plaise autant, j'avais quelques doutes mais... Et bien... Je peux vous le fabriquer pour vrai pour demain. Le prix euh...

A combien chiffre-t-on un modèle unique exactement ? La donzelle n'en avait pas la plus foutue idée. A combien était le chapeau le plus cher du marché en ce moment ? 54 écus ? Mmm...

Soixante écus ça vous irait ? Et puis on pourrait l'appeler le chapeau euh... C'est quoi votre prénom ?

C'est vrai quoi, y'en a marre de ces gens qui ne se présentent pas ou qui se déguisent pour se faire passer pour quelqu'un d'autre, on ne s'y retrouve plus...
Natale
~ diling dling ~

Quoi comment ça ! y'a pas encore de clochette pour annoncer la venue d'un nouveau client dans la boutique !
Bon on la refait !

Le vicomte tira la chevillette et la bobinette avant de pénétrer à pas de loup dans la boutique.... comment ça, ça vous rappel quelque chose !
Il y surpris alors les deux dames, la réformé, encore elle décidément et.... ô mais que vois-je une cousine !

-Addissiatz mesdames.
Il aurait bien abaisser le couvre chef devant la gente féminine mais il n'en avait encore point.
-Mais c'est bien toi ma cousine qui fait des emplettes, parbleu tu es de passage sur Montauban ?

L'on parlerai certainement d'un pays perdu où chantent les cigales et avant de ressasser les souvenir de la dernière guerre, qui n'était pas la der' des der', le vicomte jetât un bref regard à la boutiquière.
-Nous cherchons un couvre chef, si possible sobre....
Il inspecta l'officine.
-Comme celui-là !
Il montra du doigt, encore une fois, mais cette fois-ci un chapeau de feutre noir, suffisamment haut de forme pour montrer son statut.
_________________
Istanga
J'en suis à faire tourner les rouages de ma calculatrice interne, surprise du prix modeste accordé par la créatrice à sa création. Cela est, certes, d'un prix légèrement supérieur à la moyenne constatée sur les marchés, mais largement inférieur à celui que je serais prête à payer pour cette merveille.

Un soupçon commence à m'envahir, ce genre de suspicion qui vous fait penser que bonne affaire cache mauvaise, quand l'arrivée d'un représentant du sexe dit fort pénètre avec vigueur la brillante officine.

Je me retourne sur le champ pour évaluer l'arrivage mais suis stoppée dans mon élan par la vision gracieuse de l'un de mes cousins, le Natale en personne. Dire le Natale avec la même intonation qu'en acclamant le Che prédispose l'auditeur à penser qu'un illustre personnage vient d'entrer dans la boutique.


Le Natale!

Et de me précipiter les bras tendus vers lui, comme s'il allait pouvoir me sauver des griffes de la tisserande qui ourdit mauvaise affaire à mon encontre.

Mais il est aveuglé, très visiblement, par l'étal de chapeaux et m'oublie vite dans mon coin, où je soupire, m'interrogeant sur la conduite à tenir. Il est tellement difficile de nos jours d'appréhender la manière dont l'on doit se comporter avec certaines catégories sociochoses.

Pour ne pas passer définitivement pour une oie à la cervelle creuse, j'opte pour le grandiose.


Occupez vous de lui d'abord! Je réfléchis.

_________________
Matalena
Telle un homme politique estimant le prix d'un baguette à 20 euros au sortir de l'Élisée, la nobliaute ne semblait pas s'apercevoir du fait que, pour une gamine élevée dans un tel dénuement qu'elle en dormait encore sur des planches quand bien même elle aurait eu les moyens de se payer trois lits, 60 écus pour un chapeau représentait une somme faramineuse ! Sans doute de la même façon que Matalena ne su comment interpréter la rétractation soudaine de celle-ci vis à vis du produit proposé. La lutte des classes n'est pas née de la dernière pluie héhé.
Elle resta donc plantée là comme une conne à se demander ce qu'elle avait bien pu dire comme boulette.


Allons, vous trouvez ça si cher que ça ?

Vraiment complètement à côté de la plaque. Note pour plus tard : si tu veux avoir l'air crédible devant plus haute naissance que toi, sors directe des prix faramineux à grand revers de zéro : tu vendra p't'être que d'al, mais t'aura l'air crédible.
Heureusement, le blondinet vint la tirer de ce mauvais pas de deux en réclamant -O coïncidence- lui aussi un couvre-chef ! C'est qu'avec tout ce soleil qui cogne, on ne voudrait pas se griller les neurones, surtout après avoir encaissé un discours de réformé d'une longueur à vous en étouffer un Chrétien. Hum... Pardon.
Obéissante face à la hiérarchie comme à son ordinaire, la damoiselle servit donc en premier le jeune homme qui lui, en revanche, ne dédaigna pas un instant les réductions exceptionnelles proposées. Petit grippe sous va ! Enfin, on ne voudrait pas que sa noble blancheur se ternisse de quelque bronzage durant son voyage. La gueuse lui fournit donc son produit avec un sourire déférent.


Messire Natale... Au plaisir de vous revoir.
Istanga
Tandis qu'elle s'occupe de la tête de mon cousin, je m'abîme en réflexions intenses quant à la raison de sa question. Pourquoi diable a-t-elle cru que je trouvais le galurin trop cher? Est-ce que j'ai l'air radin? Alors que mon intendant s'arrache les cheveux de désespoir quand, toute fière d'avoir bien noté mes dépenses, je brandis sous son nez le petit carnet de comptes qu'il m'oblige à tenir?

Peut-être parce que je ne porte pas de bijoux? Peut-être que, dans ce pays, on juge des libéralités d'une femme à la mesure du harnachement brillant et parfois pittoresque des pierreries en tous genres, qui font se pâmer la presque totalité des donzelles, sauf moi. Pas de bijoux d'apparat qui me font ostensiblement penser à la l'écoeurante façon qu'ont les cardinales d'exhiber leurs cailloux.

Mais ma pensée s'égare. Revenons au chapeau. La transaction entre Natale et Matalena a été rapide. Je me rapproche.


Topons là pour 60 écus, je fais une bonne affaire!

Je la regarde, sourire aux lèvres.

Je vous en aurais payé le double mais soit, j'accepte votre sacrifice. Vous pouvez dès à présent me compter dans votre clientèle. D'ailleurs....

Je m'arrête un instant, prends une pose songeuse du plus bel effet, puis :

J'ai une maisonnée à rhabiller. Une visite en ma demeure afin de prendre les mesures de chacun, assortie d'un repas et de quelques bons vins, la commande assurée à son terme d'une garde robe pour cinq personnes... Qu'en pensez-vous?


Tu peux me mettre le chapeau sur le marché, et à 60 écus

_________________
Natale
Ah ! Ce qu'il est plaisant d'entrer, d'ordonner et de se faire servir. La noblesse ça a du bon ! Très satisfait de lui-même le vicomte l'était tout autant de Malatena, de son ouvrage et de l'affaire qu'elle lui permettait de réaliser.
Il puisa dans sa bourse une poignée de pièces, point trop, un sou est un sou, regardant rapidement si la somme y était et la remis dans les mains de l'artisan.

-Je te remercie pour ton obligeance et compte bien repassé tantôt pour voir ma belle cousine, sa maisonnée... et le reste de la famille
Dernière allusion faite à la communauté des bons croyants de Montauban.

Le vicomte vissa le couvre chef tout en écoutant les nouvelles de sa cousine et en admirant ces dames faire leurs affaires.

_________________
Matalena
J'entends, et j'obéis ! Comme dirait l'autre. C'est que la petite Matalena, à défaut d'avoir reçu une éducation sans tâche, avait néanmoins un sens des convenances et de la hiérarchie extrêmement marqués qui, s'ils pouvaient agacer les proches du peuple et autres chattemites, comblaient d'aise ceux qui, tel le sir Natale, savaient jouir comme il se doit des privilèges de leur naissance.
La brunette ouvrit tout grand ses yeux sombres pour en fixer la dame, avant qu'une esquisse de sourire ne vienne décrisper ses traits.


Ce serait un grand honneur pour moi que de vêtir votre maisonnée selon vos souhaits noble dame.

Elle exécuta une brève courbette, suffisante pour la politesse mais point trop basse pour que son interlocutrice ne s'en trouve mal à l'aise. L'affaire étant entendue, la tisserande s'empressa d'apprêter l'achat de sa cliente, l'époussetant méticuleusement et replaçant le ruban avec soin avec de renfermer le produit dans une boîte légère pour permettre son transport sans heurt... Avant de se dire que là, vraiment, elle en faisait peut être un peu trop.
Mais enfin, sa première création originale venait de rencontrer un succès tel qu'elle en était encore toute secouée ! Laissons lui donc le plaisir de se la péter un peu.


Voilà dame Istanga, s'il m'est permit de vous appeler ainsi. Je suis très flattée de pouvoir dors et déjà vous compter dans ma clientèle. Je viendrai avec joie vous faire une visite en jour et heure que vous estimerez les meilleures.


Chapeau déposé à 60 écus sur le marché. :p
Scath_la_grande
[En juillet... les abeilles butinent]



« Au Fil des Moires », jolie échoppe en perspective se dit une rouquine le nez quasi collé à la vitrine, essayant de distinguer s’il y avait âme qui vive à l’intérieur. Les mains en visière, les yeux plissés à l’extrême, elle ne pouvait distinguer que quelques étoffes en rouleaux depuis sa place.
Finalement, Scath se décida, de toutes les manières, elle n’avait guère le choix, enfin plus maintenant…

Les formes de la belette, d’habitude ténues, se trouvaient dernièrement un peu épaissies, à la grande contrariété de celle-ci.
Loin d’être comme les bourgeoises fières de leurs atours de femelles girondes, la donzelle se préférait le flan sec, le ventre de limande, et la courbe douce, sans gras !

La ribote garnie de viandes et de bons vins, ainsi que les fruits qu’elle dévorait goulûment devaient certainement la prendre en traître. Et pour son corps défendant, le fait de manier un peu l’épée, lui évitait les exercices d’avant, lorsqu’elle maraudait à la petite semelle et devait courir fort vite et sur un long temps si le bourgeois boursu était point pansu et plutôt habile à la course.

Sans ambages, la rouquine poussa la porte avec sa douceur coutumière qui vint frapper violemment le mur dans un bruit de fracas.


Ahem…

Une petite vérification d’usage pour voir si la porte tenait encore dans ses gonds et la rouquine rassurée, s’assura la présence d’une brunette dans les lieux d’une manière discrète.

Mataaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa t’es là ?

Un léger bruissement dans une pièce attenante fut sa seule réponse, la rousse plissa le museau, se questionnant si c’était la résultante de sa languedocienne où une troupe de rats sauvages s’empiffrant de futaine.
_________________

"Ce n'est pas de ma faute si je suis SI parfaite ! C'est Deos qui m'a faite ainsi !"
Matalena
Que de cris délicats pour venir flatter son oreille au petit matin. Le front brumeux, les cils papillonnants, la damoiselle passa la tête par l'entrebâillement de ses rideaux, les sourcils haussés en une interrogation muette. N'était-il pas un peu tôt pour les trompettes du jugement dernier ? Dire qu'elle n'avait pas encore fait sa prière du matin... On est jamais prêt pour ce genre d'évènements.
Mais alors que le visage de la rousse se précisait, c'est un grognement désapprobateur qui l'accueilli. Une haleine fétide de relents d'alcool macéré s'échappa de la bouche de la tisserande alors qu'elle marmonnait :


Qu'est-ce que tu fou là, la grosse ?

Ah oui, c'est vrai, les fringues c'était son métier.
Se tirant de sa couche de planches, la brune enfila des braies sur ses jambes minces comme la décence l'imposait avant d'effectuer quelques pas chancelants dans la pièce. Le monde tournait de bien étrange manière ce matin là. Enfin qu'importe. S'envoyant une bonne giclée d'eau glacée de sa bassine en pleine poire, l'Occitane s'ébroua comme un chiot pour retrouver ses esprits et passa sa chemise en lui tournant le dos.


Ca y est c'est le grand jour où on empêche tes seins raplaplas de s'échapper de ton misérable corsage ?

Aaaah l'amitié entre femmes, la seule, la vraie, la belle ! Matalena tourna sa rangée de dents face à son acolyte, et se saisi de son instrument de torture personnel : un ruban gradué.

Allez hop. Tient toi droite et ne bouge plus bella. On te fait quoi mm ? Un truc aguicheur pour se faire offrir des verres en taverne ?

Un esprit néophyte eut pu songer qu'elle n'était pas encore en état d'exercer. C'était compté sans la vaillance renommée de notre petite kamikaze. Après tout, les plus grands artistes ne s'aidaient-ils point parfois des affres de paradis artificiels pour stimuler leur créativité ?
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