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[RP] "Au fil des Moires"

Matalena
Nan mais se prennent pour qui ces mioches nobliaux de mes fesses, lever les honnêtes gens à des heures pareilles, et pis...

Gageons que l'essentiel de son baragouinage se perdit sur le chemin qui séparait ses lèvres de la porte d'entrée et l'oreille délicate de la jeune fille qui faisait le piquet devant celle-ci, fort heureusement pour le maintient futur et à venir de la tête de la Ladivèze sur son cou.
Lorsque les battants de bois s'entrouvrirent en grinçant, arrachant la petite couche de glace qui s'était formée sur les gonds, un nuage de vapeur tiède se dissipa dans l'air dur comme pierre du matin. La jeune femme, qui ne portait guère sur elle qu'une chemise et ses braies, fit signe à la gamine d'entrer vite fait et referma derrière elle.


Et bien gente damoiselle... Que me vaut l'honneur de votre visite ?

Pas de chaise ou s'asseoir dans les parages, tout juste des tables impeccablement rangées pour accueillir un royal céans, bien que ça manquait certainement de classe. Les yeux noirs et cernés de la tisserande évaluèrent rapidement et de la tête au pied la mise de la donzelle, avant d'ajouter :

Votre géniteur serait, j'en suis sure, bien fâché de vous voir si légèrement couverte. Vous allez attraper la mort.
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« Le sang s'hérite et la vertu s'acquiert, et la vertu vaut par elle seule ce que le sang ne peut valoir. »  
Miguel de Cervantès

Griotte
Alors qu'elle pénétrait dans l'échoppe, une odeur de renfermé titilla les narines de la jeune fille. Par ce temps froid, l'aération de la pièce ne devait pas figurer dans les bonnes grâces de la maîtresse des lieux. Et ça se sentait ! Griotte plissa les narines et retint de justesse une réflexion désobligeante. Mieux valait ne pas se mettre à dos la tisserande. Ou du moins, pas avant qu'elle ne lui ait refait sa garde-robe. Question d'intérêts.

Vous avez raison. Je vais attraper la mort si je ne trouve pas à me vêtir un peu plus chaudement. D'où ma présence en ce lieu...

Le regard émeraude observait avec curiosité les moindres recoins de la pièce. C'était la première fois que la Blanc-Combaz mettait les pieds dans ce genre d'échoppe. L'endroit était bien tenu. Elle était presque déçue de ne pas trouver des étoffes étalées un peu partout, mêlées aux bobines de fils, aux aiguilles et autres outils de coutures.

J'aimerais que vous me confectionniez un col et une toque, ou une coiffe. J'avoue que je confonds toujours les deux. Je vais avoir besoin de vos conseils. Je veux quelque chose de simple et sans fioritures, qui ne me fasse pas ressembler à une poupée en dentelles.

Ce qui s'accorderait très bien à sa présente garde-robe. D'ordinaire, quand la gamine manquait de vêtements, elle se servait dans les coffres de son frère, sans plus de cérémonies. Ainsi, son allure était plutôt masculine, bien qu'à sa mort la Dame aux Framboises lui ait légué quelques robes et bijoux, que Griotte avait partagé avec sa soeur, Alycianne.
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Matalena
Soit qu'elle ne porta strictement aucune attention aux mimiques dégoutées de la jeune fille, soit qu'elle eut sciemment décidé de les ignorer, la propriétaire des lieux laissa celle-ci examiner son antre de labeur de ses grands yeux verdoyants sans interrompre ses explications techniques. Installée les jambes croisées contre une des tables de confection, elle hocha finalement la tête avant d'entrouvrir une volée de tiroirs, laissant enfin apparaitre les trésors d'outillage comme autant de minis cavernes d'Ali Baba. Oooohhhhh alors c'est avec ça qu'on "travaille" ? Tout à fait tout à fait, et d'ailleurs voilà que celle-ci s'arme de son instrument favori : le lacet gradué, et vous en coiffe le tour de tête d'un air méditatif.

Une toque vous ira bien mieux. Les coiffes sont lourdes, encombrantes. J'aurais bien dit vert sombre avec des motifs noirs pour s'accorder avec vos cheveux et votre regard mais aux vues des couleurs que vous avez choisies...

Regard sceptique lancé à l'ensemble jaune et rouge de la petiote.

C'est comme vous le souhaitez.

Et d'un pas leste, elle s'approcha des grands cadrages qui sillonnaient les murs du bâtiment pour en tirer les précieux, les fameux, les tant attendus rouleaux de textile... Bien qu'on puisse sans doute éliminer d'office les soieries et autres bling bling trop facilement associé au genre féminin dont sa cliente ne souhaitait apparemment pas se revendiquer. Doutiez-vous sincèrement d'avoir frappé à la bonne porte ? Il n'y avait qu'à consulter du regard l'allure résolument garçonne et pratique de la tisserande pour se rassurer. Non ? Vraiment ? Tout de même, s'agirait pas de passer pour une bouseuse non plus.

Je vous propose une base de futaine pour les épaisseurs, recouverte de velours. C'est une très belle matière, agréable à porter et chaude, et cela brille nettement moins que le cendal ou le camocas.

Incomparables plaisirs du jargon technique... Dans tous les cas, elle finit par lui lâcher la tête et prendre une petite série de notes mentales avant de faire subir le même sort à son tour d'épaules.
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« Le sang s'hérite et la vertu s'acquiert, et la vertu vaut par elle seule ce que le sang ne peut valoir. »  
Miguel de Cervantès

Griotte
Le tiroir est à peine entrouvert, que la jeune fille y jeta une oeillade curieuse en espérant y déceler les trésors qu'il contenait, mais elle n'y vit rien d'exceptionnel. Il semblait contenir des bobines de fils, des aiguilles et tout un attirail de torture pour passer de longues journées ennuyeuses, à coudre et tricoter. A quoi pouvait-elle s'attendre d'autre ?

Se désintéressant totalement du tiroir, elle reporta son attention sur la tisserande, tenant à la main un lacet gradué, dont elle lui ceignit le front pour mesurer son tour de tête. La gamine se sentit soudain l'air idiote, avec cette cordelette lui entourant le ciboulot. Ca lui donnait l'impression d'être un rôti qu'on ficelle, avant de le cuire dans une vieille marmite ! Et en plus, il fallait qu'elle parvienne à faire abstraction du regard jaugeur de Matalena, pour se concentrer sur les explications qu'elle lui donnait. C'est dur la vie !


Va pour une toque ! Rouge de préférence. Je vous fais confiance pour le choix des tissus...

De toute façon, elle n'avait pas saisi un traître mot du charabia, qui avait franchi les lèvres de la Ladivèze. La couture était une chose qui ne l'intéressait décidément pas. L'essentiel était que son futur couvre-chef lui tienne chaud. Le reste, elle s'en tamponnait le noyau !

Mon père souhaite que je me fasse baptiser et que je rejoigne le rang des fidèles aristotéliciens. A vous, je peux vous avouer que cela me fait peur, sans craindre d'être mal jugée... J'ai appris que vous êtes Pasteur au sein du culte réformé. Les gens ne sont pas toujours tendres dans les propos qu'ils tiennent envers votre religion...

Passer du coq à l'âne, c'est tout un Art ! Un peu surprenant au début, il faut l'avouer, mais ça permet de causer de choses plus intéressantes que de chiffons ! Et puis, c'était l'occasion rêvée de s'ouvrir à une personne pratiquant un autre culte, pour lui confier ses doutes.

Je pense qu'il y a un certain nombre d'injustices au sein de l'Église aristotélicienne. Elle est peut-être trop autoritaire et rigoureuse, ce qui à mon sens, lui vaut bien des erreurs... Comment faire confiance à leurs représentants, quand ils excommunient sans scrupule, la femme la plus pieuse qu'il m'a été donné de rencontrer ? Je ne comprends pas...

Confidance pour confidance, la Griotte se sent aussi mal à l'aise avec un lacet autour des épaules, qu'autour de la tête. Pourtant, il en faudrait plus pour l'empêcher de s'épancher dans une oreille qu'elle espérait compréhensive.

J'avoue être un peu perdue. J'ai besoin de trouver des personnes avec qui je pourrais exprimer ma foi, sans craindre d'être rejetée du jour au lendemain, sans raison aucune. La communauté des Réformés est-elle plus proche de ses fidèles que l'Église aristotélicienne ne l'est des siens ? Faites-vous part de plus de compréhension et d'indulgence que leur clergé ?
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Matalena
Décidément, la jeune fille semblait bien décidée à prouver à quiconque susceptible de s'y intéresser qu'elle n'avait rien d'une poupée frivole, et que dans sa tête de gamine tourbillonnaient de grandes questions sur le pourquoi du comment du quoi de l'existence et de tout le reste. Bref, l'adolescence n'était plus très loin, et avec elle le début des emmerdes et des conversations à deux balles cinquante histoire de refaire le monde un oinj' au coin du bec. Une petite étincelle d'amusement s'alluma dans le regard de charbon de son interlocutrice, avant qu'elle ne se concentre sur les propos de la damoiselle. Propos qui dénotaient par ailleurs un bon sens et une réflexion qui donnaient au choix de la Saint Just de la prendre comme dame de compagnie toute sa dimension.

Les pères ont toujours le soucis d'assurer un certain avenir pour leur progéniture... Du moins ceux qui peuvent se le permettre. Votre tranquillité de noblesse passe essentiellement par les dehors que vous présentez, en matière de religion comme du reste, je ne vous apprends rien.

Elle se détourna pour saisir le coin d'une étoffe d'un rouge de sang avant de le plaquer sur la chemise de la brune, estimant les teintes d'un œil critique.

Pour moi la vrai question n'est pas de savoir quel culte propose les prieurs les moins cons : vous trouverez des aristotéliciens dignes d'éloges, des réformés dignes de baffes, comme le contraire.

Et son langage châtié, exprimé sur un ton qui faisait montre d'un calme olympien, se doublait de gestes techniques qui, eux non plus, n'avaient rien à voir avec le sujet. Ayant enfin sélectionné l'étoffe qui lui semblait la plus appropriée, elle en entailla un pan pour découper le reste d'un geste sec et précis, un long craquement déchirant l'étoffe sur la longueur souhaitée.

A mon sens damoiselle, vous devriez rechercher quelle manière de croire vous correspond le plus. Quand vous le saurez, trouver la personne la plus indiquée pour en discourir ne sera plus un problème... Et vous saurez quoi faire concernant votre baptême.

Et elle cessa enfin son petit manège pour fixer ses pupilles abyssales sur le charmant minois de sa cliente.
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Miguel de Cervantès

Griotte
Parler des craintes et des doutes qui la hantaient depuis l'excommunication d'Aleanore avait quelque chose de réconfortant pour la jeune Blanc-Combaz. Les paroles de la réformée agissaient sur elle comme un baume apaisant. Elle sentait ses épaules se soulager d'un poids qui lui pesait sans même qu'elle s'en soit réellement rendu compte.

Quelle manière de croire nous correspond le plus ?

Le discours de Matalena suscitait plus de nouveaux questionnements qu'il n'apportait de réponses, ce qui laissa Griotte un peu perplexe. Sa mine se fit songeuse alors qu'elle observait la tisserande s'affairer à découper un morceau d'étoffe à gestes précis.

Je ne m'étais jamais penchée sur l'idée que les gens puissent avoir une manière de croire qui diffère de l'un à l'autre. Je ne me suis toujours attachée qu'à la façon que nous avons d'exprimer notre foi, mais c'est une erreur de ma part. La catin à laquelle on refuse le droit d'entrer dans une église n'est pas pour autant athée...

L'exemple était criant de sens pour la gamine qui avait passé son enfance dans un bordel miteux des Miracles. La Cerise n'avait pas l'occasion ni le droit de se rendre dans un lieu de culte et pourtant, elle était ô combien croyante et avait insufflé son amour de Dieu à sa fille, Griotte.
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Matalena
La jeune femme marqua un temps pour ne pas déranger le fil des pensées de son interlocutrice qui se dévidait à haute voix comme une pelote de laine. Penchée sur son ouvrage, elle ne prit pas la peine de détourner la tête lorsque celle-ci se tu... La domesticité de leur activité permettait à elle seule une proximité douce, des silences apaisés, alors que les idées s'échangeaient avec un plaisant naturel malgré leur différence de caste.

Je ne sépare pas pour autant la croyance des actes dont elle doit s'accompagner. Croire est une bonne chose, mais pas une fin en soi. Il est trop facile, voire hypocrite, de se réclamer d'une religion dont on ne respecte pas les règles, et l'effacement des pêchés par une simple confession me pose un problème majeur. Bien que nous soyons tous faillibles, et donc pêcheurs, il me parait indispensable de tâcher de s'améliorer chaque jours d'avantage, et tendre vers une excellence que pourtant nous n'atteindrons jamais... C'est ainsi que l'on devient meilleur.

La coupe terminée, elle se saisit de quelques fines épingles de métal pour en piquer l'étoffe, et commença de former sur une tête de bois les prémices des formes qu'adopterait la coiffe. Sous ses doigts agiles, le chapeau prenait vie, ne resterait qu'à en fixer les lignes par quelques points invisibles.

Le dogme réformé prône une foi qui soit dépouillée d'artifices et d'intermédiaires, aussi m'y suis-je reconnue. Ce choix, pourtant, ne s'est pas fait en un jour, et a été le fruit d'une longue construction personnelle. Votre maturité intellectuelle est admirable, mais laissez-vous du temps. Pour savoir ce que l'on aimerait devenir, il faut déjà savoir qui l'on est.

Et sur ses paroles qui, peut-être, pouvaient paraitre mystérieuses, la réformée désigna la coiffe du plat de la main avec un léger sourire, attendant l'approbation de sa cliente quant à sa disposition finale. Une fois le choix de l'oiselle arrêté, elle s'attacherait à terminer le travail au cœur de la nuit, occupant ses insomnies chroniques à un ouvrage serein.
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Miguel de Cervantès

Matalena
Un nuage de poussière s'était tranquillement déposé le long des meubles. La réformée le constata sans ressentir le besoin qu'elle avait toujours de toucher ses possessions matérielles pour se rassurer, cernée d'une atmosphère connue et maitrisée qui tranquillisait ses angoisses de gamine. Connaître la misère et la lutte pour la survie dans les cités sordides c'est aussi, lorsqu'on en est revenu, savoir apprécier à leur juste valeur l'assurance d'un toit dont on est propriétaire, de ses outils de travail, et d'une miche de pain accompagnée d'un verre de rouge.

Rompue de fatigue, ses jambes aux muscles secs ne la soutenant plus qu'en tremblant sous les impulsions de l'adrénaline, la tisserande vacilla un instant avant de se laisser choir sur son lit de planches. La tranquillité des docks, les doux clapotis de l'eau sur les coques des bateaux, n'opéraient pas sur son humeur l'effet escompté de baume apaisant. Remontant la couverture sur ses épaules, la jeune femme se tourna sur le côté pour fixer la chandelle qu'elle laissait brûler non loin, plus soucieuse de ne pas demeurer dans l'obscurité que d'économie de cire.

Il devait être apaisant pour son entourage de savoir que certains, certaines tout du moins, ne changent pas, et sont comme ces monuments granitiques qui constellent le paysage breton : immuables, statiques, cubiques. Elle se faisait l'effet d'un bloc qui, éclaté de part en part, ne sait plus comment protéger les cristaux en son milieu. En se recroquevillant sur elle-même, comme lorsqu'elle dormait avec son compagnon de galère étant enfant, genoux contre genoux, elle se sentit mieux, et pu fermer les yeux. Le courage et la droiture revendiqués dans sa foi et sur le champ de bataille n'avaient bien que ces deux terrains pour s'exprimer...
Pourquoi fallait-il que lorsqu'un désir immisce en elle le doute sur la conduite à tenir, elle choisisse toujours l'impulsion contraire à ses envies, voyant en chaque élan incontrôlé l'expression du démon tentateur ? Une barrière givrée d'attitudes et de mots plus certainement rebutants que le plus ingrat des physiques et dont le résultat demeurait le même : la plus parfaite des solitudes dans un univers sans surprises.

Au loin, les acclamations des tavernes s'estompèrent.

Le chant des bêtes nocturnes s'éleva, comme pour les remplacer.

La tête dans les mains, la brune s'endormit.

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Matalena
La jeune femme poussa les portes de son atelier, envahie du sentiment de pénétrer en terre étrangère, comme on ouvrirait le gouffre de souvenirs désuets. L'odeur de renfermé lui prit la gorge, haleine fétide qu'elle évacua en ouvrant largement les écoutilles de sa demeure. Aérer, ranger, voilà qui suffirait peut être à lui vider la tête... Cagette dans une main, chiffon et seau d'eau dans l'autre, la jeune femme entreprit de s'attaquer aux nombreuses étagères qui minaient le parcours, ainsi qu'au plus plus gros morceau : son atelier. Lambeaux textiles, pièces métalliques éparses, fanions de cuir et poussière : elle liquida tout d'un coup de main furieux et efficace. Le sol subit les mêmes outrages, décollant des nuages grisâtres évacués dare-dare vers l'extérieur.
La donzelle poussa le perfectionnisme jusqu'à changer les épais rideaux qui séparaient le lieu de travail de sa "chambre", donnant à l'atmosphère une touche plus fraiche par la propreté et la clarté de lin du tissu choisit. Elle jeta un coup d’œil circonspect aux planches jointes sur le sol qui lui servait de couche. N'était-ce pas trop spartiate pour un enfant ? Certes, elle-même n'avait pas connu mieux dans sa vie, et ne s'en portait pas plus mal, mais... L'espace d'une minute, l'esprit de la brune s'égara en de douloureuses pensées, essayant d'imaginer celle qu'elle serait aujourd'hui si son existence avait été plus douce. Puis elle écarta ses sottises en secouant la tête, rajouta un oreiller et une couverture sur le tas de planches.
De l'eau fraîche dans la jatte pour la toilette. Un tas de bois sec prêt du poêle. Le petit placard à provision remplit. Même en période de fêtes la baraque n'avait pas connu une telle opulence. Un pli amère aux coins des lèvres, elle se fit la réflexion que l'âge avançant la rendait sentimentale.
En posant ses accessoires ménagers, ses doigts se refermèrent sur une bouteille de vin, seule denrée qui ne souffrait jamais de disette en cette demeure. Les mesures des pieds du petit étaient encore soigneusement gravés dans sa mémoire. Étrange cette facilité à se souvenir des chiffres. S'installant sur son tabouret, la tisserande entreprit de confectionner de petites chausses.

Cité des Saules, quatre heure du matin.

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Miguel de Cervantès

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