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[RP] Nid de vipères (bis)

Luciedeclairvaux
[Angers – campement de la Zoko – nuit du 25 juin 1458]

Les armées angevines partiraient demain pour La Flèche, l'Ange de la Zoko le savait. Et on la laisserait là toute seule, ça aussi elle le savait. Elle avait eu beau supplier qu'on l'emmène, en charrette ou à dos d'âne ou même à dos d'Arnulf tiens. Rien n'y fit. Les déplacements de l'armée devaient être discrets et rapides. Ils ne pouvaient pas s'encombrer des blessés.

"Bientôt je serai sur pattes, je pourrai vous aider !"
"Non, on peut pas Blondie."
"Je ferai à manger tiens."
"Noooon !!! surtout pas."

Légèrement contrariée, la balafrée claqua des doigts pour faire venir Arnülf, le géant scandinave, portier de la forteresse de la Zoko, qui servait aussi bien à pousser les armes de siège, façonner les boulets ou cueillir des marguerites pour son secret amour. Il la prit délicatement dans ses gros bras et ils sortirent de la taverne.

Il la déposa sur son matelas de paille recouvert de peaux moelleuses, et elle étira ses jambes en grimaçant. Sa cheville surtout, écrasée par un cheval dans le feu de la bataille, était douloureuse et laisser penser qu'elle ne remarcherait peut-être jamais normalement. Le reste n'était qu'écorchures et éraflures, rien d'extraordinaire pour la mercenaire aguerrie. Arnülf retourna devant la tente, assis sur son trépied et voûté sur ses réflexions.

Le soir était encore clair en ce mois de juin. Le parfum de l'herbe chauffée au soleil tout le jour, embaumait. L'odeur des feux aussi, et du fer que l'on forge. Quelques effluves de soupe. Peut-être la fumée d'une pipe.
Les odeurs particulières et rassurantes de la vie du campement.
Où irait-elle demain, quand ils seraient partis ?... Même Arnülf partirait, pour protéger le Borgne : elle l'avait ordonné. Elle se tourna pour fouiller dans sa besace et en retirer sa flasque de l'ost gascon, souvenir d'une Barrique dont la gnôle avait été bue depuis belle lurette, et qu'elle remplissait consciencieusement avec les breuvages locaux. En l'occurrence le whisky de l'Écossais. Rien de tel pour remettre les os en place.

Le regard perdu bien au-delà de la toile, elle repensa aux derniers jours, à la mobilisation, aux combats, aux soirées avec l'Écossais, à leur révélation qui devait sembler insolite, à sa venue discrète, la veille, au campement. Si le Borgne l'avait coincé ici, il l'aurait tué, au moins pour faire plaisir à la Jarretière, et sûrement pour se faire plaisir à lui-même.
Elle repensa à leurs sourires face à Aurile qui les faisait tous deux parrain et marraine sans cérémonie, maîtres de la Zoko à égalité pour un temps, devant les yeux pétillants de la jeune fille.
Elle pensa à la Zoko, à cette scission qui s'était créée.
A ceux qui s'étaient évaporés en même temps que la disparition du Colosse, à la lettre de la Féline à qui elle devait répondre, à la réaction de son impitoyable chef qu'elle vénérait au point de faire une croix sur une compagne d'arme de la première heure.
A ceux qui étaient présents, au retour de la Prunette, protectrice et fine ; aux blessures de Bouchon qui était entre la vie et la mort et qu'on ne pouvait même pas recoudre parce qu'elle était au campement des Hospitaliers ; au retour du Moustachu qui l'attendrissait autant qu'il l'énervait, à ses frasques et son insolence. Incorrigible, celui-ci, pensa-t-elle en laissant un sourire s'étirer sur sa joue.

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--Arnulf



Un combat, encore un … Contre qui ? Pour quoi ? Peu importe pour le Géant du Nord qui comme à son habitude ne cherche pas plus loin que le bout de sa masse d’arme. On lui dit de suivre il suit, on lui dit de cogner , il cogne, et surtout il suit sa blonde, chien de garde fidèle jusqu’à la mort. Il pourrait voir pourtant que rien n’est pareil que d’ordinaire, qu’il manque un chef dans ce combat, qu’une panthère manque à l’appel et que les rangs de la Zoko n’ont jamais été aussi peu peuplés … Mais non, il ne voit ni n’entend qu’elle, qui de son côté suit aveuglément les ordres d’un borgne revenu d’on ne sait où pour diriger la troupe. Le colosse n’est pas là, mais le Borgne assure l’intérim, et Arnülf ne s’en formalise pas. Pas de question, rien, il fait la seule chose qu’il sait faire : se battre.



Combien en a-t-il blessé, en a même t-il tué quelques uns ? Peut être, ou pas … Mais alors que sa blonde, une nouvelle fois tombe au combat, il la perd de vue un instant, juste le temps de la voir s’échapper des combats sanglants sur sa monture. Alors il remonte lui aussi sur son cheval, abandonnant là bombardes et autres armes massives, toutes ses pensées simplistes tournées vers elle. Le nordique est un piètre cavalier, aussi ne la rattrape t-il que bien loin des combats, ne pouvant alors que constater qu’elle est inconsciente. Alors il la ramène au campement d’Angers, au petit pas, ne la quittant plus d’une semelle alors que les soigneurs angevins se chargent d’elle. Et il la suit partout pendant sa convalescence, la portant dans ses larges bras à chacun de ses déplacement. C’est qu’il faut noter que la Blonde ne sait pas rester en place, aussi reste il docilement près d’elle. Un grognement lorsqu’elle lui ordonne de retourner au combat quand la troupe repartira, il hoche la tête, mais il sait qu’il ne le fera pas. Son combat à lui, c’est elle et seulement elle, et il ça il faudra bien qu’elle se le mette en tête un jour ou l’autre.

Ce soir là, il vient de la déposer dans sa tente, comme le plus précieux des présents, aussi délicat qu’il puisse l’être, ce qui n’est pas chose aisée pour le géant. Depuis il est assis devant l’entrée, autant pour la veiller que pour l’empêcher d’en sortir.


Pense t-il ? Pas vraiment, il n’en est pas capable. Alors s’il ne sait s’occuper l’esprit, au moins s’occupe t-il les mains en taillant de la pointe de son poignard une canne légère et solide pour son Ange blond. Ainsi pourra t-elle retrouver un peu d’indépendance et peut être même lui adressera-t-elle un sourire lorsqu’il la lui remettra. Elle lui semble plus sombre que d’ordinaire ce soir là, et il ne comprend pas pourquoi notre benêt. Un homme sûrement … et pas lui comme d'ordinaire, lui si transparent pour sa blonde et pourtant toujours présent, jusqu'à la fin.


Qu’allait il advenir de la Zoko à l’issue de cette énième guerre ? Les absents reviendraient ils ? Continueraient ils à s’entretuer comme ces derniers mois ? Arnülf soupire, pour la première fois mélancolique d’une époque qui lui semble pour la première fois révolue.



[posté par LJD Lucie pour LJD Arnulf qui n'a pas accès]
Chaos
Le Moustachu était de retour. Il n'avait pas changé : il ne prenait pas souvent de bain, puisque le lendemain, il serait de nouveau sale. Il laissait la crasse s'accumuler sous ses ongles, sur sa peau, dans ses cheveux. Il était toujours aussi attentionné envers les autres, subtile dans ses remarques et intelligent dans son rire. En clair, il emmerdait tout le monde, son humour ne fait rire que lui, et en plus il rit comme un idiot. Son affection pour Lucie n'avait pas changé non plus. Il l'aimait bien, cette blonde connue en Bourgogne. Il avait même failli tromper sa compagne d'alors avec elle, mais finalement, cela ne s'était pas fais. Ils étaient simplement restés amis, et s'étaient perdus de vu une fois arrivés en Anjou. Elle était sûrement retourné chez son père, tandis que lui s'était trouvé une cachette dans le Poitou à partir de laquelle il attaquait les voyageurs.

Ils s'étaient revus à Angers, une fois, rapidement. Il semblait gêner les autres personnes présentes, ce qui ne semblait pas plaire à l'Ange. Il était donc sorti, de mauvaise humeur, en lui disant qu'ils se reverraient. Et il y comptait bien.

Le ténébreux brigand était plongé tête la première dans le port. L'eau était froide, les pêcheurs grognons, et Chaos était décrassé en rejoignant la rive. Ses vêtements étaient trempés, tout comme ses cheveux, mais cela ne le gêna pas pour aller voir Lucie. Elle était sûrement au campement de la Zoko, entrain de se reposer. Il allait lui faire la surprise de la visite d'un Chaos propre comme un sous neuf, quoi que ressemblant à un chien mouillé.

Il ne lui fallut pas longtemps pour repérer le géant nordique qu'il avait déjà croisé dans la forteresse. Il savait aussi que c'était le chien-chien à sa Lucie, et qu'avant d'aller la voir, il fallait lui demander d'ouvrir la porte. Il approcha donc du Penseur, à grands pas, ses bottes remplies d'eau faisant un bruit bizarre.


Yop l'Scandinave ! Il lui fit un bref geste de la main pour le saluer. J'viens voir Lucie. Pas b'soin d'm'annoncer, dit-il en posant la main sur le pan de la tente.
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Luciedeclairvaux
Le sommeil n'allait pas tarder à la gagner. Peut-être un peu trop tôt, mais ainsi elle assisterait à leur départ au petit matin, au spectacle des tentes qu'on défait, des paquetages que l'on charge, et des traces laissées dans la poussière par les roues des armes de siège ... ils essaieraient de reprendre La Flèche, mais ça, elle ne le savait pas encore.
Elle, elle se préparait à rentrer en ville, trouver une auberge dans Angers, redormir entre des murs de pierre, ne plus entendre les petits bruits de la nuit et le chant des oiseaux au réveil, prendre des bains pour être présentable, se rendre au palais de justice pour remplir son office de procureur d'Anjou ... quitter la vie de mercenaire pour un temps. Le temps de se rétablir.
Que de réjouissances ...

Dans un léger grognement, elle se tourna sur le côté pour soulager en vain la douleur lancinante qui montait de son pied et faisait résonner dans tout son corps bien d'autres douleurs plus anciennes. Mais des voix, puis du mouvement à l'extérieur, l'empêchèrent de s'apitoyer davantage sur son sort. Une visite du chef ? L'envie lui prenait peut-être de rassurer son bras droit sur la suite des évènements ? Elle dompta sa tignasse claire d'un geste de la main et se redressa sur un coude pour faire mine d'étudier ses cartes.


Ah c'est toi ...

Comme un air de déception dans la voix tandis qu'elle identifia le visiteur. D'un autre côté, le Borgne était avare en attentions, fallait pas rêver. Le nez de la blonde se fronça. Elle avisa l'accoutrement du Moustachu.

T'es tombé dans l'abreuvoir ? Ou tu t'fais beau avant la tournée des tavernes ?

Que venait-il faire ici ? Dire au revoir peut-être. Leur dernière entrevue, loin de ressembler au début d'amitié qu'ils avaient entamé autrefois, n'avait pas été longue et s'était soldée par une joute verbale avec les convives. Rien d'extraordinaire pour Chaos, elle le savait, mais il avait passé les bornes en dénigrant son image d'Ange de la Zoko. Dommage qu'il la trouvât là si amoindrie physiquement, elle se serait bien battue pour lui donner une leçon à sa manière. Elle allait devoir jouer sur d'autres cordes, plus fines, pour lui montrer de quel bois elle se chauffait.
Et en matière de finesse, la blonde mercenaire n'était pas très douée.

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Chaos
Le gardien de la tente le laissa passer, Chaos put donc pénétrer à quatres pattes dans l'antre de l'Ange de la Zoko, tout souriant à l'idée de lire la joie sur son visage. Il porta son regard bleu d'encre sur le minois de la blonde qui le gratifia d'un "Ah c'est toi...", l'air de dire "J'attendais quelqu'un d'autre, de bien plus important". Le brigand plisse son nez de travers à force d'avoir été cassé. Son sourire disparait pour laisser place à une grimace de mécontentement. Décidément, ils n'arriveraient pas à se retrouver dans la joie et la bonne humeur.

Ouais, c'est qu'moi.

Un instant, il hésite à ressortir. Il a un caractère de chieur, mais sur ce coup-ci, c'était lui qui était gêné. Puis finalement, il vient poser ses braies trempées sur les cartes qu'elle étudiait.

J'suis tombé dans l'port à cause d'une algue sur mon ch'min.

Il n'allait pas avouer qu'il s'était fais beau pour elle après l'accueil qu'il a reçu. Il a sa fierté, même si elle est malmenée à chacune de ses apparitions. Mais qu'est ce qu'il allait dire, alors ? Il avait prévu qu'elle soit heureuse de le revoir, qu'elle lui raconte ce qu'il lui est arrivé depuis leur dernière rencontre -il a déjà eu écho du bain avec un kilté-. Mais apparemment, là, plus vite il sera parti, plus vite elle pourra se reposer. A moins qu'elle l'attende, justement ? Et dans ce cas là, il va s'éterniser un peu.

J'venais prendre d'tes nouvelles. Et venir lui faire une bise mouillée sur la joue, tandis que ses mèches brunes viennent se coller au visage d'Ange qui n'allait peut-être pas apprécié cette douche froide. Et puis, tant qu'il y est, de venir sécher sa chemise collante contre elle. C'est peut-être parce que son vêtement est transparent que Arnulf le regardait bizarrement en arrivant ?
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Luciedeclairvaux
Elle remarqua la mine vexée de son visiteur et jubila intérieurement. On n'assassinait pas la réputation de Blondie impunément et les sous-entendus graveleux du Moustachu avaient, la veille, profondément offensé l'Ange de la Zoko dans tout son orgueil. Dans les 7 je voudrais ... la superbia. La fierté des Montmorency transpirait par tous les pores de sa peau et se jouait de son âme pure et angélique. Un instant d'ailleurs, l'azur de ses yeux se mua en douceur avant de reprendre des teintes bleu glacier.

Bordel, fous ton cul ailleurs, là. T'aurais pu passer par ta tente pour te changer, t'fais chier quoi.

L'idée que le zokoïste s'était fait beau pour se présenter à elle ne l'avait même pas effleurée. Il dégoulinait sur ses cartes et c'était tout ce qu'elle voyait. Il faillit se prendre une beigne en venant la coller de trop près, mais elle se contenta de s'essuyer la joue en grognant. Il avait le mérite d'être frais tandis que l'atmosphère de la tente devenait moite et lourde en cette soirée d'été.


Bah ça va ... même pas mal. J'vais aller m'occuper au palais d'justice pendant que vous êtes pas là. J'accuse et j'requiers, ça m'fait marrer. Tu vois, tout baigne. C'est l'cas de l'dire ...

La balafrée se redressa sur ses coussins en pinçant les lèvres pour réprimer une grimace de douleur, et réajusta sa fine chemise de lin sur son épaule. Puis elle lui adressa un regard sombre, le défiant d'oser dire le contraire.

Bon et toi, qu'est-ce t'as foutu tout c'temps ? T'essayais d'éviter le bizutage de la Zoko ?

Un petit sourire en coin, elle ressortit sa flasque, s'en abreuva et la lui proposa silencieusement. Un petit remontant pour forcer à la confidence ... Dehors, on entendait les bruits du campement, les armes que l'on nettoie, les conversations assourdies, plus loin les chevaux au pré qui se répondent. Le jour baissait ... mais elle attendait encore un peu pour allumer sa lanterne.
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Chaos
Le balafré dû s'asseoir ailleurs pour ne pas salir les cartes de môdame. S'il avait eu le choix, il serait venu sur ses cuisses, comme elle en Bourgogne lorsqu'elle montait sur ses genoux. Ah, la belle époque où il pouvait respirer l'odeur de ses cheveux, lui pincer les fesses, mater dans sa chemise le peu de formes qu'elle possède. Ah, la belle époque. S'il essayait maintenant, elle crierait de douleur avant de lui fracasser un objet contondant sur le crâne. Autant dire que cela freinait les ardeurs.

Toi, dans l'rôle d'proc' ? Ses lèvres s'étirent un sourire moqueur tandis que ses yeux relèvent le défi. Ah ouais, ça t'plait d'être en robe noire, sûrement un d'tes fantasmes. Il agite ses sourcils de haut en bas avec un grand sourire qui laissait présager les images obscènes qui défilaient devant ses yeux. Rha et pis tous ces brigands tatoués sur leurs gros muscles brillants de sueur, hein ? J'suis sûr qu'tu leur d'mandes d'être torse nu pour s'présenter à l'barre ! Tout en narrant ce qu'il imaginait être un procès, il se redressa et déboutonna à moitié sa chemise humide, avant de se laisser tomber sur les coussins, la bousculant même pour avoir un peu de place. Ç'doit t'changer du kilté, là... C'lui qu'a un nom qui r'semble à Wouaf, comme l'couinement d'un chiot ! Jaloux, lui ? Si peu.

Sans hésitation, il prit la flasque qu'elle lui tendait pour se rincer le gosier après avoir tant parler, et surtout pour le décrasser de toute la poussière des chemins. Comme à son habitude, il chercha à faire son malin en buvant cul sec une grosse gorgée ; mais sitôt que le liquide coula, il sentit un brasier s'allumer dans sa bouche, et grimaça. C'était pas de la piquette ! Le visage rouge et la langue en feu, le brigand n'eut d'autre choix que de tout recracher au visage de Lucie -comme par hasard. Les mèches blondes collées à son visage, et ce regard furibond lui donnait un air charmant. Sauf que là, c'est elle qui devenait rouge. Et pas d'ivresse. Pour lui faire oublier sa colère, le moustachu changea vite de sujet.


Personne m'bizute ! J'étais parti m'refaire une sacoche pleine pour mes voyages, en m'servant dans celles des voyageurs. Pis faut qu'jbouffe comme les bourgeois pour d'venir forgeron, pis plus tard étudiant et organiser des armées. Voyant qu'elle serait les poings, il ajouta : L'était bonne c'te binouze. Ah, ce qu'elle est belle lorsqu'elle est en colère.
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Luciedeclairvaux
Ah ... la belle époque où le Moustachu était encore aimable et à peu près propre ! La belle époque où môssieur était encore sage (à la connaissance de Lucie), dompté par l'ancienne Herboriste de la Zoko ... Dont il ne faisait d'ailleurs pas encore partie à cette ... belle époque.

Ouais, des terribles, des gars qui bravent les décrets. Même toi, t'aurais peur, j'suis sûre. Mais que veux-tu, je viens mettre un brin d'insolence et de gaieté dans cette triste cour. Tu m'connais, j'suis un ange.

La lueur d'amusement s'estompa bien vite dans ses yeux clairs, et le sourcil se fronça tandis qu'il montrait sa poitrine et ses muscles. Des baraqués, Blondie en avait son lot dans la Zoko, et celui-ci ne l'impressionnait pas plus que les autres. Elle se dit qu'il devait avoir chaud, puis elle le laissa vider son sac sans relever ses propos sur l'Écossais. Il n'était pas le premier à lui en faire reproche et elle n'avait pas à se justifier. Au contraire, elle aimait ça : lire l'incompréhension et l'étonnement dans les yeux des autres. Eh oui, l'Ange avait un homme dans sa vie, le plus puant et le plus rustre de tout Saumur ... en apparence.

Elle se contenta donc de lui jeter un regard mauvais alors qu'il s'affalait auprès d'elle, avec ses odeurs de chien mouillé. Mais quand il lui recracha le whisky dessus, du whisky écossais gâché ! Sur elle, qui avait pris un bain trois jours avant !! Et il continuait à papoter comme si de rien n'était !!! D'un geste vif, elle lui colla un taquet sur le haut du crâne. Dommage, elle s'était promis de ne pas le frapper ce soir. On sait jamais. Mais bon, c'était juste une petite taloche habituelle, et puis Arnulf n'était pas loin. Et puis il l'avait bien cherché quoi !
Elle récupéra sa flasque :


Du whisky bordel, t'y connais rien. Espèce de lourdeau puant.
Elle tenta vainement de s'essuyer le visage avec sa chemise. Et j'ai pris un bain avant les combats, pour porter chance, tu pourrais respecter ça ! Tu m'cherches ou quoi !! Le ton montait, l'Ange se muait peu à peu en Lionne. Elle crispa sa main sur le pommeau de sa dague, à sa ceinture, et hésita à la sortir. Il avait vraiment le don pour énerver, et elle savait pertinemment qu'elle était en train de tomber dans son piège, mais elle saurait se défendre, même sur ce terrain-là. Elle reprit un peu de maîtrise et ajouta : Je sais c'qui t'manque, mercenaire gâté que tu es : ton combat d'entrée dans la Compagnie. Là, tu feras moins le malin. C'est pas vrai ça !
Et tiens toi, on n'est pas au bordel ici.


Ses cheveux étaient tout collés par l'alcool et la moiteur, ses yeux lançaient des éclairs glacés, et elle fulminait intérieurement. Sans cette maudite blessure, elle lui aurait donné cette leçon sur le champ, puisque personne ne s'en était encore chargé à la forteresse.
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Chaos
Il ne dit rien pendant qu'elle lui gueulait dessus. Il était silencieux, réprimant un sourire amusé qui l'aurait mis d'avantage en rogne : fallait faire durer le plaisir, et apprécier sa frimousse d'ange qui se muait sous la colère. Par contre, lorsqu'il surprit sa main venir serrer le pommeau de sa dague, il ne quittait plus sa dextre des yeux, il n'avait même plus envie de sourire, mais il restait silencieux, les sourcils légèrement froncés. Il appréciait beaucoup Lucie, mais si elle se montrait menaçante, l'instinct de survie prenait le pas sur le sens de l'amitié, et le rendait capable de la blesser gravement, même en sachant qu'un nordique dehors le tuerait pour ça. Mais les doigts efféminés se relâchent, ce n'est qu'alors que Chaos releva lentement les yeux vers elle.

Bri' m'avait parlé d'ce fameux duel pour entrer dans l'Zoko. Parait qu'c'est L'Colosse qui l'fait passer. Une lueur de malice brille dans son regard. Mais puisque t'as l'air d'vouloir m'corriger, pourquoi on rattrap'rait pas l'temps perdu ? Un sourire moqueur étire ses lèvres pour lui faire comprendre qu'il ne croyait pas un seul instant à la victoire de la convalescente.

Comme si la fierté des Montmorency n'avait pas été assez mise à mal, le moustachu se blottit d'avantage contre elle, sans la quitter du regard. Il passa son bras par dessus elle pour venir lui caresser la cuisse tandis que de sa main libre, il cherchait la dague dans sa botte. Il savait que la réponse à son geste déplacé n'allait pas se faire attendre. Tant pis si ce n'était que pure gaminerie de la provoquer ainsi, mais Chaos restera toujours ce qu'il est : un enfant joueur et bagarreur qui a grandi trop vite.

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Luciedeclairvaux
Lucie avait remarqué le regard de Chaos sur sa main presque armée, elle savait qu'il dégainerait aussi vite qu'elle, que ce serait alors l'escalade qui les mènerait dieu sait où. Elle savait qu'il fallait qu'elle se calme ... aussi, évitant de trop gueuler pour ne pas inquiéter Arnulf inutilement, elle répondit d'une voix sourde :

L'Colosse ou n'importe quel ancien. Personne n'en est mort, juste quelques égratignures. Aurais-tu peur ?

En fait de peur, c'était la sienne qui commençait à poindre. Incapable de se mettre sur pieds, trop fière pour appeler le Scandinave, et passablement énervée par les provocations du Moustachu, elle se força cependant à reprendre le contrôle de ses nerfs. C'était idiot de marcher dans son jeu. Elle faisait preuve d'un peu plus de légèreté d'habitude ...

Attends la fin de cette guerre et j'te promets un duel grandiose, t'inq...

Le mercenaire se rapprochait dangereusement. Il ne fallait pas sortir la dague, non. Ç'aurait été le signal pour bien plus grave encore et elle était loin d'être en position de supériorité. Et ce taré en profitait à son aise, la poussant dans ses retranchements quand elle ne savait d'ordinaire répondre que par la lame ou l'esquive. Mais l'un ou l'autre lui étaient interdits ce soir. Elle se poussa, mais l'emprise sur sa cuisse fut de trop et la glaça.

L'espace d'un cillement, Chaos avait déjà la dague de Lucie pointée sur le creux de sa taille ...

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Chaos
Il s'attendait à sa réaction. Il l'espérait, même. Le geste était vif et expérimenté, tout comme lui. Ils avaient l'habitude de dégainer vite pour surprendre. Aussi, lorsque le brigand sentit la pointe au creux de ses reins, Lucie pouvait en sentir une autre sur le bas de son ventre. Inutile de baisser les yeux pour savoir que c'est lui, son sourire joueur en dit long.

En attendant l'fin d'la guerre, on va faire quoi ?

Ses doigts se resserrent sur la cuisse tendue. Aussitôt, il sent le fer coupant exercer une pression sur sa vieille cicatrice. Si elle le plante, la lame ne pourra pas faire plus de dégâts que l'épée qui est passée avant elle. C'est déjà un avantage. Mais il déteste être menacé, et pourtant, lui garde simplement la lame posée sur la chemise de Lucie. Pour une fois, ce n'est pas lui qui s'énerve. Il veut énerver la Montmorency, et pour cela, il connait son point faible. Doucement, il coupe un à un les boutons de sa chemise, en commençant par le bas. Il fait attention à laisser le fil de la lame entailler légèrement la fine peau de son ventre sans lui faire mal. Il l'aura son combat.
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Luciedeclairvaux
- La guerre.

Un vif coup d'œil vers le pan de l'entrée, toujours baissé. Appeler Arnulf ? Ne pas l'appeler ?
Dans tous les cas ne pas montrer la peur qui commençait à se frayer un passage jusqu'à son esprit. Ses yeux clairs se posèrent à nouveau sur le mercenaire, déterminés et menaçants, tandis qu'il s'appuyait sur sa dague jusqu'à presque s'y planter pour pouvoir s'approcher et couper ses boutons. Lucie sentit une sueur froide lui parcourir le front. Était-ce la douleur de la fine coupure sur son ventre, ou la fureur de le voir ainsi la déshabiller ? ...

Par réflexe, elle remonta vivement la pointe de son arme pour ne pas le planter plus avant. Ou au contraire pour lui imprimer une similaire coupure ? elle-même ne savait plus très bien. Le tranchant vint se placer sur son cou, pour le retenir plus que pour le blesser à nouveau. Quand on joue avec des armes, il faut s'attendre à voir du sang ... et c'était elle qui avait sonné le glas des hostilités. Mais que faire d'autre ? Le laisser la prendre comme un vulgaire soldat le ferait d'une compagne d'armes, à la faveur d'une nuit d'abandon. Certainement pas.

De sa main libre, elle faucha celle qui s'était posée sur sa cuisse, inquisitrice et ... mâle. Trop mâle pour l'Ange. De toutes ses forces et malgré sa blessure, elle repoussa le mercenaire en tachant de ne pas être entraînée dans sa chute sur le sol. Un éclair douloureux remonta le long de sa jambe depuis sa cheville brisée. Elle réprima un grognement, il lui fallait profiter de la surprise de cette chute pour reprendre le dessus ... se reprendre ! Elle chassa d'un geste de la main les étoiles qui dansaient devant ses yeux, et se laissa choir lourdement sur lui, à califourchon, pour lui asséner une gauche magistrale, la droite n'ayant pas lâché sa dague.

Dans la lutte silencieuse, la chemise entaillée s'était ouverte, dévoilant sa frêle poitrine fièrement dressée et, au milieu, deux cicatrices jumelles, anciennes mauvaises blessures qu'elle dissimulait toujours en veillant à lacer ses chemises convenablement. Mais à cet instant, la fureur avait pris le pas sur le convenable, elle ne les cacha même pas.

Tandis qu'il se remettait de son coup de poing, elle essuya le sang sur son ventre à elle, d'une main tremblante de rage et de stupeur, puis elle tenta de se relever, craignant de s'appuyer sur son pied douloureux ...
Comment en étaient-ils arrivés là ...
Son instinct lui dictait de se relever, mais son corps meurtri tardait à répondre.
Son esprit lui disait que peut-être Chaos aurait-il compris la leçon, mais sa raison lui rappelait qu'il était une brute.
Alors la panique s'empara d'elle, une fraction de seconde ...

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Chaos
Humpf !

Ce furent les seuls mots qu'il prononça dans les minutes qui suivirent. On a beau avoir une moustache et des poils au menton, avoir fait ses preuves sur un champs de bataille, être mercenaire dans une compagnie renommée, on a pas forcément compris le proverbe : jeux de mains, jeux de vilain. Ces deux adultes encore moins que le reste du monde. Chacun surenchérit les coups de l'autre, jusqu'à ce que les lames glissent sur la gorge, jusqu'à ce qu'ils ignorent la douleur et la peur pour avoir le dessus, jusqu'à penser à faire du mal à la personne qui leur est pourtant chère, pour ne pas avoir à avouer qu'ils abandonnent cette bagarre futile, le fruit de taquineries bon enfant.

Le regard du brigand se durcit lorsque le froid de la lame vient lui caresser la gorge. Les poings se resserrent et tremblent, les envies de sang se font de plus en plus pressantes. Il en oublie qui est en face de lui, cet Ange rencontré en Bourgogne, pour ne laisser place qu'à cette voix qui lui crie : "Plante la ! Fais lui mal ! C'est elle ou toi !". Et lui l'écoute, sans contester. Pourtant, il n'arrive pas à la poignarder, alors que ce serait si facile. Le cœur a ses raisons que cette mauvaise conseillère ignore, et qu'elle ne comprendra jamais. Mais il sent le tranchant du métal prêt à lui ôter la vie, alors il ressert sa poigne sur le manche de sa dague et appuie avec fermeté dans le creux de ses reins, car œil pour œil, dent pour dent, coup pour coup. Tout doit être rendu.

Repoussé, allongé sur le dos, le brigand essaya de se lever, mais elle sauta sur lui pour l'immobiliser. Son poids se fit sentir sur le ventre du mercenaire qui eut le souffle coupé un instant, avant de regarder le poing levé qui clôtura de nouveau ses yeux. Son nez, encore. Toujours la première partie de son corps à craquer sous les coups. Cette fois-ci ne fit pas exception. Le liquide rouge se répandait lentement sur le bas de son visage. Le jeune homme, sonné, reprit contenance pour la regarder dans les yeux. Le sang lui donnait un air sauvage, cannibale. C'était l'ivresse de la colère. Il ne porta même pas son attention sur la chemise entrouverte qui, s'il était dans son état normal, l'aurait mit dans tous ses états. Mais pas là. Il ne la quittait pas du regard, lisait la peur et l'hésitation dans ses yeux. Et il s'en délecta.

Ses doigts se décrispèrent pour lâcher sa dague qu'il laissa là, près d'eux. Il voulait sentir son pouls dans la paume de sa main lorsqu'il l'étranglerait. Il voulait que la pulpe de ses doigts viennent caresser la sueur qui coulait sur son front. Il posa d'un geste brusque ses deux mains sur ses épaules et la repoussa légèrement en arrière avant de la rapprocher brusquement pour lui mettre un coup de tête. Il la sent se détendre, assommée durant un instant, et en profita pour la repousser au loin de toutes ses forces décuplées par la colère. Il se redressa ensuite, pour la finir. L'adversaire à sa merci ne méritait que d'être achevé pour avoir perdu. Son regard sévère se posa sur elle, faible, inoffensive, essoufflée et en partie nue. Alors sa colère s'évapora, car il se souvenait que ce n'était pas un ennemi qui voulait sa mort. C'était Lucie, blessée. Celle avec qui il a partagé ces moments de complicité en Bourgogne.

Debout, immobile, les bras ballants, leur sang sur le visage, se rendant compte de son emportement, il ne sut que dire :
Hey merde ! Et se taire, mal à l'aise. Il aurait voulu être ailleurs, ne pas penser à ce qu'il serait arrivé s'il avait été jusqu'au bout.
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Luciedeclairvaux
L'action, bien qu'escomptée, fut si rapide que Lucie n'eut même pas le temps de réagir. Elle voulut s'extirper de son emprise, mais la poigne trop puissante de son adversaire l'en empêcha, propulsant sa tête contre la sienne, puis jetant avec dédain son corps tout entier.
Sur le sol couvert de peaux et de fourrures, certes.
Mais ce ne fut pas la chute la plus douloureuse. Ce fut l'offense, la sensation d'être à sa merci, d'avoir réveillé en lui des instincts primaires auxquels elle ne savait pas faire face, soumise à sa haine meurtrière.

Un mince espoir subsistait de reprendre le dessus. Elle attrapa la première chose venue, le coffre d'armes, pour tenter de se relever. Les étoiles dansaient de plus belle devant ses yeux, mais lentement la fureur reprenait le dessus et l'aidait à dépasser sa douleur. Il lui avait éclaté l'arcade qui saignait lamentablement sur son visage angélique, et retentissait dans son crâne en un mal fulgurant. Elle se redressa, évitant de trop s'appuyer sur son pied et se rendit compte qu'elle avait toujours sa dague à la main.

Alors son regard d'azur, victorieux, vint croiser celui de Chaos. Ils étaient en sang, dépenaillés tous deux, ébouriffés et essoufflés ... mais seul lui était repentant.
Ne jamais regretter ...
Elle profita de sa faiblesse momentanée pour mettre un terme à ses souffrances. En un geste expert et souple, la dague partit avant même qu'il n'ait eu le temps de réaliser, et vint se ficher exactement au-dessus du nœud qui retenait les cordes au mât central, ... autour duquel la toile glissa lentement et lourdement, les entraînant tous deux dans une marée d'écumes blanches.

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Arnülf, incarné par Chaos


Même pas moyen d’être tranquille cinq minutes avec ses pensées, pour une fois qu’il prend presque le temps de le faire, que déjà s’amène le nouveau de la Zoko, le moustachu dont le nom a totalement échappé au géant nordique et à sa mémoire de truite. Pas une seconde il ne s’étonne de le voir trempé des pieds à la tête, et il y a même fort à parier qu’il ne s’en est même pas rendu compte d’ailleurs. Un grognement pour toute réponse, lorsque Chaos s’annonce, Arnülf sait qu’il n’a d’autre choix que de le laisser entrer auprès de sa blonde, mais il reste là, tout son corps massif tourné désormais vers la tente, les sens aux aguets. Malheureusement, de son poste il ne peut pas comprendre le sens de l’échange d’amabilités entre les deux mercenaires, et comment alors une longue attente pendant laquelle la course du temps semble s’être arrêtée pour notre scandinave. Mais après tout n’est il pas portier, et n’est il pas à sa place, là, devant cette « porte » d’un autre genre que celle qu’il garde d’ordinaire ?

Il les écoute donc, sans les entendre vraiment, se contentant d’espèrer que l’homme sortira au plus vite de l’antre de son Ange blessée. Mais soudain le silence lui fait dresser l’échine, et le colosse se lève d’un mouvement brusque, collant son oreille contre la toile de la tente. Des bruits étouffées lui parviennent alors, froissement d’étoffes qui le font bouillir intérieurement alors que déjà il s’imagine sa blonde dans une partie de jambes en l’air avec celui qui peu à peu lui apparaît comme un rival des plus dangereux.

Mais alors qu’il se concentre un peu plus encore sur les sons provenant de l’intérieur de la tente, son sang se glace ... Ils se battent !!! Il la frappe !!
Aussitôt le géant va pour entrer dans la tente, mais le tissu se dérobe sous ses larges pognes. La toile s’effondre devant lui, le faisant grogner de colère. D’un geste rageur il se baisse alors pour la soulever, dévoilant alors les deux mercenaires noyés sous le tissu. Ses yeux s’étrécissent tout à coup devant la scène qui se découvre sous son regard. Sa Lucie, la chemise entrouverte et couverte de sang, sous la menace d’une lameLe pire des scénarios se déroulent alors dans la caboche creuse du portier Zokoïste. . Non ! Pas ça ! Tu as osé, sale chien !

L’instinct bestial prenant le pas sur tout le reste, et dans un hurlement Arnülf se rue tel un fauve sorti de sa cage sur le malheureux Chaos, le percutant de toute la force de sa haine de plein fout pour venir l’entraîner au sol.


Jävlar ! Quoi toi lui avoir fait ???!!! Toi mourir !! Pas toucher Lucie !!!
JAMAIS !!!!


Et le géant de frapper l’homme à terre, ses poings alternant les coups sur son torse et son visage, ses larges cuisses l’entravant et lui empêchant tout mouvement. Ses yeux lancent des éclairs alors que chaque coup est ponctué d’insultes incompréhensibles, Arnülf ne contrôlant plus ni sa force, ni sa colère, totalement aveuglé.

Il veut le tuer ... il va le tuer ...
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