Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >>

[RP] Cérémonie d'investiture de la duchesse Anastriana

Lastree
[En bas des marches de la primatiale ... ]


"Ma dame, ma daammeeeuuuuu!"

On la tirait par la manche ... elle était en train de voir les derniers détails avec Nolwenn qui devait s'occuper d'Elouen le temps de la cérémonie, lorsqu'un des enfants qui devait la seconder arriva l'air totalement affolé tentant désespérément d'attirer l'attention d'une jeune mère complètement gâteuse devant les progrès, les prouesses, que dis-je ... les minis miracles effectués par sa progéniture.

Elle détourna les yeux de ce qui devait être LE plus bel enfant de Breizh pour les poser sur le jeune garçon qui la tirait par la manche:


"Hum?"

Il la regarda, roulant de grands yeux noisettes et enchaîna:

"La cérémonie est terminée ma Dame"

Le sourcil parfaitement dessiné s'arqua de surprise:

"Hum ... Oui il est temps en effet, mais pourquoi venir me voir? Avez-vous oublié ce que vous deviez faire?"

L'enfant rougit, impressionné par le regard gris de l'ovate qu'il servait en ce jour si particulier:

"Oh non ma Dame, nous le savons très bien ... seulement ... ils attendent qu'un barde lui récite une ode ... et c'est qu'il ne semble pas trouver ses mots!"

Le sourcil, comme doté d'une vie propre, se fronça:

"Un barde dis-tu? Tu en es sûr?"

Voilà qui n'était absolument pas prévu ... d'où venait ce soit disant barde dont nul n'avait entendu parler, pas même à l'assemblée des Darouiz de Breizh? Il faudrait qu'elle tire cela au clair, et pourquoi pas, qu'elle l'invite à Etel afin qu'ils puissent échanger sur le rôle qu'il souhaitait avoir au sein de leur communauté.
Son regard se porta vers les lourdes portes puis à nouveau vers l'enfant auquel elle sourit:


"Et bien ... la mère nous enseigne la patience mon enfant, dès qu'il en aura terminé, ce sera à vous d'intervenir, je compte sur vous pour m'amener tout ce beau monde."

L'enfant lui rendit son sourire, rassuré sur ce qu'il avait à faire, et repartit en courant vers ses camarades.
_________________
Kirn_horn
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Kirn n'eût finalement point à intervenir pour sauvegarder la premiere dame de Bretagne. Il n'eût qu'à attendre , que l'alcool que ce pauvre hère avait ingurgité finisse par avoir raison de lui et lui fit perdre conscience et non point la raison ,car cela faisait déjà un moment qu'elle avait dû le quitter .

Le jeune barde patienta près de la Duchesse et du cardinal et profita de ce moment de flottement pour saluer convenablement Anastriana et se présenter à elle.
Mes hommages Dame anastriana Duchesse de bretagne

il fit une révérence en inclinant la tête
je suis Kirn Horn ,barde de votre pays et suis votre obligé.


Des gardes débarrassèrent le manant suffoquant du parterre de la primatiale ainsi que son corbeau afin de redonner sa dignité à cet endroit sacré pour tout les Bretons.Une fois la besogne faite il put commencer le discoure que lui avait mandé son éminence Clodweck de Montfort .

Kirn attendit encore que tout le monde reprennent place.


Oyez Oyez ...Gentes dames ,damoiselles et damoiseaux

Avant de commencer son ode, il laissa encore s'éteindre la rumeur qu'avait causé la venu de ce trouble-fête de Thoros .

Chère Duchesse Anastriana, le peuple breihzad vous salut et vous accorde sa confiance pour le guider vers la voie de la prospérité. Votre courage et votre force remplit nos cœurs d'hardiesse ,pour ensemble porter notre belle et grande Breihz vers la place qu'elle mérite au sein des royaumes.


Nous commençons ici de murmurer au sujet du Royaume François, de ce qu’ils nous retiennent si longtemps et sache que nous existons. Je suis d’avis qu’ils vous cède la France, avant la fin de l’automne, et qu’en échange nous leur donnions deux ou trois tonnelets de cidre. S’il ne s'agissait que de ma satisfaction, je ne leur en céderais qu'une goute; mais peut-être avons-nous plus de sujet de nous plaindre de dame Armoria . On ne quitte pas Mme la duchesse Anastriana comme l’on voudrait. Vous êtes environnée de ce qui fait oublier le reste du monde, c’est-à-dire d’enchantements, et de grâces de toutes sortes.

Moins d’amour, de ris et de jeux,
Cortège de Vénus, sollicitaient pour elle,
Dans ce différend si fameux,
Où l’on déclara la plus belle
La déesse des agréments.
Celle aux yeux d'embruns, celle aux bras blancs,
Fut a la table par Mercure conduites:
Elle étala ses talents.
Si le même débat renaissait en nos temps,
Le procès aurait d’autres suites,
Et vous, et votre Breihz, emporteriez le prix
Sur les clientes de Pâris.
Tous les citoyens d’Amathonte
Auraient beau parler pour Cypris ;
Car vous avez, selon mon compte,
Plus d’amour, de jeux et de ris.
Vous excellez en mille choses,
Vous portez en tous lieux la joie et les plaisirs:
Allez en des climats inconnus aux zéphyrs,
Les champs se vêtiront de roses.
Mais comme aucun bonheur n’est constant dans son cours,
Quelques noirs aquilons troublent de si beaux jours.
C’est-là que vous témoignerez de courage,
Vous envoyez au vent ce fâcheux souvenir:
Vous avez cent secrets pour combattre l’orage;
Que n’en aviez-vous un qui le sût prévenir!
On m’a mandé que Votre Altesse était admirée de tous le Ponant, et pour l’esprit et pour les manières, et pour mille qualités qui se sont trouvées de leur goût. Cela vous est d’autant plus glorieux. Ceux qui ne seront pas suffisamment informés de ce que vous savez Duchesse, et de ce que vous voudrez savoir, sans se donner d’autre peine que d’en entendre parler à table, me croiront peu judicieux de vous entretenir ainsi .
Ce n’est pas un vain fantôme
Que la gloire et la grandeur;
Et Anastriana, en son royaume,
Y court avec plus d’ardeur
Qu’une maîtresse à son amant.
Ennemi de la mollesse,
Elle gouverne son État
En habile potentat;
De cette haute science
L’original est en Breihz.
Jamais on n’a vu de Duc
Que sût mieux se rendre maître,
Fort souvent jusqu’à l’être
Encore ailleurs que chez soi.
L’art est beau, mais toutes têtes
N’ont pas droit de l’exercer:
Gomoz a su s’y tracer
Un chemin, par ses conquêtes.
On trouvera ses leçons
Chez ceux qui feront l’histoire:
J’en laisse à d’autres la gloire,
L’or se peut partager, mais non pas la louange.
Le plus grand orateur, quand ce serait un ange,
Ne contenterait pas en semblables desseins
Deux belles, deux héroïnes, deux auteurs, ni deux saints.
Vous et votre Breihz.


Kirn mit un genou à terre et conclut en inclinant la tête

Je suis avec un profond respect votre obligé

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
Anastriana
Ana écoute avec attention, mais rougit rapidement. Elle qui aime la discrétion, entre Thoros ivre reconduit, et l'ode magnifique du barde, elle ne sait plus trop où se mettre.

Elle se baisse et prend les mains du poète pour le relever.


"Soyez remercié messire, pour cette ode admirable, dont les vers délicieux nous ont plu. Toutefois, je crains que ma personne ait plus de mesure, et je ne suis sans doute pas aussi parfaite que vos mots le laissent croire. Je prends cela comme l'objectif vers lequel je dois tendre, comme une ligne de conduite à tenir pour satisfaire au mieux le bien de Breizh."

Elle lui lâche la main et regarde au loin vers la porte, elle doit rejoindre désormais Lastree qui l'attend.
Elle s'agenouille devant Clode et embrasse la bague du cardinale avant d'attendre la suite.


[Pensez à citer les auteurs dont vous vous inspirez, je reconnais bien là la lettre que Jean de La Fontaine à écrit à la duchesse de Bouillon!]
_________________
Lastree
[Primatiale de Breizh]


Ils étaient au nombre de quatre et les dernières paroles de la Duchesse étaient celles qu’ils attendaient pour entrer en scène ...

Un grand garçon d’une dizaine d’années et à l’allure dégingandée, dont la chevelure blond filasse formait une sorte de halo lumineux autour de sa tête, donna le signal en faisant résonner son instrument en rythme.
Deux fillettes et un garçonnet, munis d’instruments du folklore breton s’avancèrent alors dans la primatiale, tentant de cacher leurs appréhensions, se concentrant sur la tache qui leur incombait, celle de guider tout ce beau monde vers la sortie et ce jusqu’au grand chêne qui prenait racine dans la cour du Château de Rennes.

Cheveux blonds, bruns, châtains et roux se mélangeaient dans une joyeuse farandole rythmée par les trilles de leurs instruments. L’ambiance était à la fête, et la dame qui les avait engagés avait été formelle :


« Je veux voir des sourires sur leurs visages, les temps sont durs, faits de tensions, de trahison parfois, mais c’est l’espoir que j’aimerais qu’ils gardent au cœur. »

Chacun à leur tour, ils glissaient leurs mains fines ou potelées dans celles des adultes, les tirant joyeusement vers la sortie, leur souriant, lorsque leur instrument le leur permettait.

L’aîné d’entre eux, celui-là même qui venait de faire son rapport à l’officiante druidique, s’avança devant le primat et s’inclina respectueusement devant lui, tendant la main vers la Duchesse et soufflant dans un sourire :


« Permettez monseigneur que je vous l’emprunte … j’espère que vous vous joindrez à nous ... Dame Lastree en serait enchantée … »


Se tournant vers la grande dame brune qui venait d’être couronnée devant le peuple de Breizh, il plissa les yeux, mettant en marche son esprit vif et désigna le barde qui venait de déclamer avec talent, ainsi qu’un jeune noble de l’assemblée qui semblait un peu oisif.

« Si vous le voulez bien, ces hommes vous porteront en chaise Ma Dame, pour vous soulager un peu jusqu’à la cour du grand chêne »


[ Sous le grand chêne]


Elle entendit les premières notes, amplifiées par la formidable résonnance de la primatiale et sourit … il était temps.
Elle déposa un dernier baiser sur le front de son fils et le confia à une Nolwenn qui ne pu s’empêcher d’ajouter :


« Ca se passera bien Ma Dame, ne vous inquiétez pas. »

La pauvresse venait de cristalliser en l’espace de quelques mots seulement toute l’angoisse qui l’envahissait depuis plusieurs heures déjà et qu’elle tentait de repousser au loin. Elle lui offrit un lamentable sourire puis se détourna pour vérifier que toutes les choses étaient bien à leur place.

Ils approchaient …

_________________
Anastriana
Allons bon elle se fait porter, ou comment passer pour une handicapée.
Elle refuse poliment la chaise dans un sourire qui n'exprime clairement pas la douleur qui rend sa jambe comme un brasier intense, mais peu importe, elle a connu pire.
Soutenue tout de même par les preux servants envoyée par Lastree elle remonte la nef centrale et la rejoint dans la coure du chêne, suivie par ceux qui souhaitent suivre la suite de la cérémonie.

Les jeunes bretons musiciens font résonner dans la primatiale un air de fête, un air entrainant et gai, souriant, qui ravit Ana. Cahin caha, tant bien que mal, elle suit le cortège joyeux, et glisse une main sur son front alors qu'elle rejoint la grande porte. Le soleil lumineux et intense brule un instant les yeux. Le chemin jusqu'au chêne suffit pour s'accomoder de cette clarté soudaine, et découvrir Lastree en saie de cérémonie, qui l'attend, pour cet ultime instant solennel.
_________________
Lastree
Elle avait patiemment attendu, peut-être trop longtemps ... mais que sommes nous pour juger la course de ce géant, quand seule sa qualité compte?

Le temps qu'elle avait passé à attendre la Duchesse arrivée la première, et le peuple de Bretagne qui se sentait concerné par un tel évènement avait été riche, riche en émotions de son coté, riche en enseignements surtout ...

Ceux qui comptaient étaient là, les autres restaient fidèles à eux-mêmes, ni plus, ni moins.


Une des deux jeunes flutistes issue de la haute bourgeoisie rennaise, avait abandonné la main de celui qui l'avait suivie pour s'emparer avec délicatesse du plateau sur lequel étaient disposées des coupelles contenant les différentes terres des duchés de Bretagne, elle les nomma à voix basse :


"Cholet ... Brocéliande ... Penthièvre ... Retz ... Guérande ... Léon ... Vannetais ... Ouessant ... Rohannais ..."

Tous étaient représentés par ce simple élément qui était leur origine même. Tantôt grasse, tantôt sablonneuse ou calcaire, elle était par les différences qu’elle présentait, représentative de la diversité de Breizh, cette même diversité qui, selon elle, faisait sa force.

Dans les bras de son voisin, un jeune fils de berger dont les troupeaux paissaient dans les grasses vallées nantaises, une gerbe … composée de neuf branches de neuf arbres symboliques des forêts de Bretagne. Son coeur se serra en pensant à la forêt de Brocéliande et à cette promenade qu'elle n'y ferait jamais, mais elle se reprit bien vite et durcit son regard qui resterait froid, comme il lui était de plus en plus coutumier.

Une autre demoiselle portait un plateau sur lequel reposaient trois cruches contenant les eaux de Nature ... eau de pluie, eau de source, et eau de mer. Les eaux de la vie, riches et tumultueuses comme l'était cette terre.

Dans les bras tremblants d'un autre garçonnet, jeune fils de la noblesse bretonne, un plateau où étaient placées des petites coupes contenant chacune quelques mets de Bretagne, produits du dur labeur, et de la collaboration entre la terre et les hommes.
Le plateau était lourd, et ils avaient longuement hésité à le lui confier, mais sa détermination avait eut raison de leurs derniers doutes et c'était avec fierté qu'il le tenait à présent devant lui.

Une dernière enfant se tenait là, prêt d’elle … Elle ne l’avait pas quitté pendant toute leur longue attente et cette enfant là était si précieuse à son cœur qu’elle ressentait une grande fierté à la savoir auprès d’elle. Elle attendait, prête à faire les gestes traditionnels, guidée par les paroles du druide.

Après un silence pour s'assurer de l'attention générale, elle inspira profondément et prit la parole:


« Que les terres des différents duchés de Bretagne soient à jamais unies. »

L’enfant prit une pincée de chaque terre pour les mettre dans une vasque disposée là auparavant et les y mélanger.

« De l’eau de pluie qui nous vient du ciel, de l’eau des sources qui nous vient de la terre, de l’eau de mer qui nourrissent et protègent notre Bretagne.

Elle versa un peu de chaque eau sur le mélange des terres.

« Car de la terre naît notre nourriture.
Car de l’eau naît la vie.
Car de la mer nous vient le sel.

Bénédiction de la terre, bénédiction de la vie. Que ces éléments qui nous nourrissent soient notre force et nous unissent comme ils sont unis dans cette vasque.

_________________
Anastriana
Rien que de l'eau, de l'eau de pluie, de l'eau de là haut...

Et le soleil blanc sur sa peau. Ana écoute et observe les gestes lents et mesurés de Lastree, elle s'imprègne du calme et de la sérénité du lieu, elle mesure toute la portée solennelle de la bénédiction des eaux et de la terre.
Les terres bretonnes unies...


"Puisse Mère t'entendre Lastree..."

Elle lui sourit, et attend toujours la suite. Le silence de l'assemblée, devient presque comme... Pesant.
_________________
Maeve
[Retour en arrière]

Père me laissa, comme prévu, à l'entrée. Un bisou, un sourire, et le voilà qui rentre dans la Primatiale. Il se tient bien droit, et il est encore plus mieux habillé que d'habitude. Parce que aujourd'hui, et bah c'est un GRAND jour, il parait.
Une investiture, c'est ça ? Connais pas. Oui, je suis déjà allée à des cérémonies pareilles, mais j'étais plus petite. Je m'en souviens plus trop. Et pis là, c'est que c'est pas pareil. J'ai un rôle à jouer ! Ce pourquoi je suis si excitée, mais surtout si anxieuse. Ca m'arrive rarement, je sais. Mais là, si je fais une bêtise, et bah ça fera beaucoup de mal à Anastriana. "La discipline est de rigueur !". Pour une fois que je suis d'accord avec Isolde...
Les autres enfants sont déjà là, abandonnés eux aussi par leurs parents. Je les observe. Y en a, comme moi, qui sont de haute naissance. J'les ai déjà aperçus. Mais ils sont nuls, pas intéressants... A tous les coups, ce seront de futurs méchants. Par contre, il y a un garçon qui semble plus humble. Il tenait une flûte, qu'il regardait sans cesse, vérifiant certainement qu'elle s'était pas cassée. Je m'approchai de lui.


Demat ! Moi, c'est Maeve Dénéré Busard de Dongenan. Et toi ?
- Gaël.
- Gaël comment ?
- Bah... Gaël.


C'est bizarre. Il a pas de nom. On a le droit de pas avoir de nom ? C'est nul ! Mais plus pratique pour se présenter, c'est sûr.
Lastree arrive. Lastree est là. A côté d'elle, Nolwenn et Elouen. Ils ont l'air occupés. Je les laisse donc, et me reconcentre vers mon nouvel ami.


Et tu habites où, Gaël ?
- Près de Nantes.
- Oh c'est loin.
- Ca va. Et toi, Maeve Dénésard Bugen...
- Maeve.
- Oui voilà. Tu habites où ?
- Beh ! Au Château du Vannetais, bien sûr.


Il hoche la tête, n'insistant pas. Je hausse les épaules. Si ça s'trouve, il connait même pas Vannes. Quel inculte !
Mais voilà que c'est à nous. Je laisse Gaël à sa flûte, et je retourne près de Lastree. Et c'est partiiiiiii ! Mes petits compagnons se mettent à jouer un air entrainant -mais pas trop-, et traversent l'allée centrale, pour ensuite se diriger vers le Grand Chêne. Ils font signe à tous de les suivre ; certains -les pas flûtistes- parviennent à attraper les mains de monsieurs et madames, qu'ils emmènent avec eux -les monsieurs, hein, pas que les mains. Je cherche Père dans la foule. Où est-il ? Sans doute plus devant, sans doute déjà dans la Cour. J'avance un peu plus vite, et aperçois GS. Ravie, j'attrape sa main et l'entraine. Ce contact me rassure, et me motive pour la suite de la cérémonie, qui est beaucoup moins rigolote.

Tout le monde se place, tout le monde attend. C'est à nous.
Je me place tout contre Lastree, tandis que mes 4 camarades posent leurs instruments et prennent ce qu'ils doivent prendre. De la terre, des végétaux, de l'eau et pis à manger. Le temps est comme suspendu, un instant ; puis, Lastree se mit à parler.


« Que les terres des différents duchés de Bretagne soient à jamais unies. »

C'est à mooooooi ! Je ferme les yeux un mini-instant, prend une grande inspiration, et tends le bras. J'attrape une poignée des chacune des neufs terres et les mélange dans la vasque au milieu. Malgré mon anxiété et mon envie que ça finisse très vite, je fais des gestes lents et amples. Il faut que tout le monde, il voit ce que je fais.
Tout le monde ? Tout le monde, oui ! Tout le monde me regarde moi ! Pas la Duchesse, pas Lastree, moi. Gloups.
Je tressaille imperceptiblement, et me reprends. C'est pas fini. Si je fais pas bien, on se moquera de moi, et pis je serais punie, et pis je verrai plus Papy et je sortirai jamais du Château et j'aurai jamais de prince char... STOOOOOOOP ! Je renfloue vite les larmes qui me montent aux yeux, et enchaine.


« De l’eau de pluie qui nous vient du ciel, de l’eau des sources qui nous vient de la terre, de l’eau de mer qui nourrissent et protègent notre Bretagne.

Je saisis la première cruche. Par la Mère, c'est lourd ! Je me mords la lèvre inférieure et me concentre pour pas renverser d'eau à côté. C'eût été dérangeant. Je verse de la même façon l'eau des deux dernières cruches. Ensuite, je m'écarte, et ferme les yeux. J'ai fini. J'ai fais ce que je devais faire, et bien. Mère sera fière de moi.
Un grand sourire illumine mon visage, tandis que Lastree enchaîne. Je l'écoute à peine. Elle m'a expliqué tout ce que signifiait ce protocole auquel je venais de participer. J'ai pas vraiment compris, à vrai dire. Enfin, j'ai saisi que c'était important. Mais maintenant que c'est fait, j'aimerai bien savoir qu'est-ce que ça veut dire, à quoi ça rime.
Il faudrait peut-être que je commence à suivre un enseignement druidique, après tout.

_________________
Lastree
Elle entendit la voix d’Ana qui se faisait l’écho de ses propres pensées, ses propres aspirations.

Leurs regards se croisèrent, gris du ciel nuageux contre vert des forêts majestueuses … oui elles se comprenaient … Elle, simple fille de lissier ayant renoncé à un pouvoir somme toute assez modeste par amour de la liberté … Ana, grande Dame de Breizh, aujourd’hui couronnée duchesse, ayant sacrifié les joies d’une vie simple pour le lourd fardeau du pouvoir … Elle poursuivit :


« Qu’aux quatre points cardinaux de notre terre sacrée tu sois notre guide. Veille sur cette terre qui te fait vivre. Veille sur cette nature qui t’a fait naître et où tu retourneras. »

Pendant qu’elle parlait, Maeve avait déposé un peu de terre au sol, à chaque point cardinal. L’envie de lui sourire était si grande qu’elle ne pu se retenir, pensées tendres allant vers cette filleule tant aimée qui aujourd’hui devenait une jeune fille capable d’avoir de plus grandes responsabilités.

Le regard bleu luisant d’une fierté justifiée, le jeune garçon à la chevelure d’or présenta alors fièrement son plateau. Lui souriant avec confiance, l’Ovate se saisit d’un échantillon de chaque mets avec délicatesse et tendit les quelques aliments à la duchesse tout en continuant :


« Du pain fait de nos blés, du jambon fait des cochons nourris de notre maïs, du lait trait de nos si rares vaches, du poisson et des fruits de la mer péchés par nos marins, des fruits cueillis dans nos vergers, et des légumes cultivés dans nos potagers … »

Elle ne se connaissaient pas encore beaucoup et à leur dernière rencontre, Lastree se refusait à boire de l’alcool, eut égard à la vie qu’elle portait en elle, mais elle se doutait que la Dame de Coëtlogon, comme nombre de ses concitoyens, devaient apprécier le breuvage traditionnel de leur peuple. Aussi lui présenta t-elle une coupe en annonçant à mi chemin entre solennité et amusement:

« Notre grand chouchen, pour étancher ta soif, pour t'éclaircir l'esprit, fruits de nos fûts, symbole de nos tavernes.
Nourris toi des fruits de nos campagnes et veille ainsi à ce que chacun de tes sujets en soit nourri à son tour. »


Se penchant vers l’enfant qui tenait dans ses bras la présence sylvestre qui représentait tant pour la fille des bois qu’elle avait été, elle préleva deux branchettes ... l’une de gui, l’autre de chêne, avant d’en placer une dans chaque main de la duchesse.

« Reçois le gui, symbole du renouveau.
Reçois le chêne, symbole de la force et de la longévité de notre pays.
O Ghel an Heu, que germe le blé. »


Elle inspira profondément, laissant ses paroles, celles qu'avaient prononcés bien des beleans avant elle, faire leur chemin dans les esprits de ceux qui écoutaient ...
_________________
Lastree
Elle hocha la tête en direction de l’adolescent qui avait accompagné la Duchesse, lui donnant ainsi le signal qu’il attendait fébrilement.
Sur ses bras, tendus droits devant lui, siégeait l’épée traditionnelle que ceignaient tour à tour les ducs de Breizh depuis plusieurs générations déjà. Son métal froid luisait sourdement … épée aujourd’hui de simple apparat, elle avait connu jadis les tempêtes guerrières et le goût métallique du sang de l’ennemi.

Le jeune homme lui présentant un coussin sur lequel elle reposait …


« Duchesse ... Tu viens d’être consacrée par la religion de notre peuple, laisse-moi te bénir à mon tour, au nom de nos ancêtres ».

Lastree souleva doucement la lourde épée et se tourna à nouveau vers Anastriana, haussant la voix pour que tous puissent l’entendre.

« Voici l'épée des ducs de Bretagne … Elle est le symbole de la force de nos ancêtres, de ceux qui ont lutté avant toi pour que notre pays reste libre, fier et indépendant. Elle représente la justice que tu devras faire régner.

En ces jours ou Breizh se déchire en guerres intestines, tu devras te dresser droite et intègre tel le menhir. La responsabilité de cette épée est une charge et un honneur qui résonne autrement, mais de façon non moins significative, que pour tes prédécesseurs.

Aussi je te la remets, au nom de nos ancêtres, au nom de nos traditions ainsi qu’au nom du peuple qui t'a élue. Puisses-tu t'en montrer digne, avec notre soutien, et le leur ... »


Elle posa la pointe de l’épée sur l'épaule gauche d’Ana, puis sur son épaule droite … l’instant était solennel et elle se demandait si elle était la seule à ressentir cette onde de chaleur qui semblait émaner de l’arme. Souriante, elle la retourna et lui présenta la garde.
_________________
Anastriana
Elle ne peut s'empêcher de penser aux mots qu'elle prononça elle-même lorsque, il y a quatre mois, a la place de Lastree, elle présentait l'épée des ducs à Azilliz.

La lame est portée avec légereté sur ses épaules mais tout le poids des traditions, de la mémoire des ancêtres, de la justice équitable, de la fierté et de l'indépendance de tout un pays semble pourtant bel et bien alourdir le geste.

Un peu fébrile, mais le geste sûr, émue quoiqu'il en soit, elle enroule ses doigts autour de la fusée de l'épée, et la regarde un court instant pensivement, repensant au sang déja versé, repensant aux ancêtres justement, mais qu'en est-il des descendants? Quel pays leur laisser? Quel avenir leur offrir?

Elle sourit à Lastree, tout en plaçant d'un geste vif et d'expérience l'épée à son propre fourreau, remplaçant pour un temps symboliquement, l'épée de feu son père, Humbwolt de Walsh. La pointe vient frapper la bouterolle du fourreau dans un bruit clinquant de métal.

Elle vient caresser les jeunes têtes blondes... Ou brunes, voir rousses comme la petite Maeve, la fille de ses amis Chimera et Mumia, si la mère est absente faute de pouvoir être là, la fille la représente bien.


"De la graine de druide! Merci à vous tous les enfants, vous avez été parfaits!"

Elle leur adresse un clin d'oeil puis remercie Lastree d'un hochement de tête, avant de se tourne vers l'assemblée. Encore une dernière chose, pour clore cette journée. Elle cherche quelqu'un des yeux, où est-il donc...
_________________
La_renarde
Un goéland avait rejoint l'attroupement dans la cour du Grand Chêne avant de foncer sur sa destinataire, la duchesse elle-même.


Citation:
Chère Ana,

Je prends la plume pour te faire parvenir toutes mes félicitations, je gage que la tâche qui t'incombe désormais n'est pas des plus aisées, mais que tu sauras faire du mieux que tu peux.

Pardonne mon absence mais nos récentes altercations avec SE Clodeweck m'ont atteintes plus que je ne l'aurais cru. Ajoutons à cela la fatigue de l'enfantement qui a achevé de m'aliter.

Tu féliciteras également Lastree pour sa performance. Je ne doute pas de la qualité et de l'émotion qu'il devait y avoir dans ses paroles. Même si un empire nous sépare, j'arrive à être fière de ce qu'elle vient d'accomplir bien qu'elle ne me le doive pas.

En attendant nous passerons très probablement à Rohan d'ici peu avec GS, je te présenterai à l'occasion une nouvelle amie qui je n'en doute pas deviendra très bientôt la tienne. Macha, c'est son nom si tu cherches bien tu auras deviné à quoi je fais allusion, en attendant je n'en dis pas plus et je te laisse profiter de cette journée.

Amicalement,


PS : Prends garde à Gouelan, il mord.

_________________
Bioul
La couronne fut remise par Clode, l'épée venait juste d'atterrir entre les mains d'Ana. Il ne manquait plus que le fameux blason, symbole qui réunissait tout les bretons, la belle hermine était cachée dans sa grosse besace.

Il la sort tranquillement à la vue de tout le monde, prend un bout de chiffon et frotte. ha ! c'est mieux, ça manquait de brillant.

D'un pas léger il s'avance vers la vedette de la journée et lui tend le blason.




J'ai l'honneur de vous remettre comme à vos prédécesseurs, vos attributs de duchesse.

Chose faite, il recule de deux pas, s'incline respectueusement et va reprendre sa place.
Anastriana
Son héraut!
Oui Ana aurait pu lancer une telle exclamation, mais voila que Bioul la vouvoie et respecte l'instant solennel, comme quoi, il sait aussi être sérieux, et respectueux, quoi que certains en pensent.

Elle le remercie d'un regard complice, prend le blason de sa main libre. Tous les attributs sont là, elle est Duchesse de Bretagne, et sa gorge se sert. Car derrière la fonction, ce ne sont pas ses propres ambitions qui sont prêtes à être contentées, mais celles d'un pays, et de tout son peuple.

Elle offre son bras à Bioul, se séparant un instant de sa fidèle suivante Catherine, et s'accrochant à lui, afin qu'il la soutienne, qu'il soit la jambe qui aujourd'hui lui manque, elle s'adresse à tous.


"Merci à tous, d'être venus, d'êtres restés jusqu'au bout. Je sais comme cette cérémonie est devenue rébarbative pour certains. Enfin c'est pas tous les deux mois qu'on vous ramène un corbeau mort en plein milieu de la primatiale tout de même..."

Elle sourit en coin, avant de continuer.

"J'espère ne pas vous décevoir. Une voix forte, claire, et massive s'est élevée en Bretagne, et nous a attribué, à tous mes colistiers et moi-même, une confiance qui requiert de notre part le sens des responsabilité, de la dignité. Mais aussi le sens de la justice, de l'égalité. Du bien de tous, et du partage. Notre héritage culturel et traditionnel est vaste, nous ferons en sorte de continuer à le développer."

Elle leur lance un franc sourire.

"Et maintenant, en attendant, respectons au moins une des traditions les plus festives et emblêmatiques de notre pays, en partageant ensemble un bon verre de prune!"

Elle se dirige vers les tables déjà recouvertes de quelques mets, ne peut s'empêcher d'attraper coquinement et avec gourmandise un kouign amann qui fondait au soleil. Elle prend un verre, et le lève vers l'assemblée, avant de boire avec délectation le divin breuvage tant attendu par son gosier.

Au moment même où le godet touche ses lèvres, un goéland de bonne taille fonce droit sur elle, et s'installe l'air de rien, ailes repliées calmement, sur son épaule. Rien d'inhabituel dans ce pays loufoque.
Elle toise l'animal du regard, elle s'est toujours méfié des becs pointus des volatiles porteurs de missives. Elle sacrifie une part de son kouign amann et lui en donne un bout, profitant de la diversion pour lui détacher la missve qu'il porte.

Ha, Lallie! Hmmm félicitations... Pas des plus aisées... Mieux que tu peux... Absence... Clode... Enfantement... Lastree... Qualité et émotion... Empire nous sépare... Fière... Rohan avec GS... Nouvelle amie... Macha... Amicalement... Il mord.

Elle regarde l'animal qui grimpe avec la maladresse habituelle qu'ont les gros oiseaux sur terre sur sa tête, et donne un coup de bec vigoureux contre son crâne.


"Aïe bordel de..."

Elle retient les mille jurons qui s'étouffent entre eux au fond de sa gorge, et après trois coups de becs, la torture s'arrête. Catherine a eu l'idée saugrenue d'attacher dans sa chevelure avec quelques rubans, des cerises... Trouvant l'idée fruitière très fraiche et jolie! Ana trouve l'idée douloureuse...

Le Goéland sur la tête, elle fait signe à un page qui lui apporte de quoi écrire.


Citation:
Ma chère Lallie,

J'ai déjà transmis à GS mes félicitations pour le petit ducaillon d'Ouessant qui a vu le jour. J'espère qu'il t'a confié mon petit présent.
Toutefois je puis te les renouveler, et j'espère que la fatigue de l'accouchement n'aura pas altéré ton énergie linguale habituelle. Haha!

A propos d'énergie, buccale celle là, Gouelan mord, en effet. On l'apprend trop tard à ses dépens, pense à mettre un petit écriteau autour de son cou, "attention je mords".

Ton absence est bien entendue toute excusée, tu me devras juste trois cerises. Et peut-être un doigt, je n'ai pas encore attachée autour de ton habile volatile ma petite missive...

Je ne vous verrai sans doute pas à votre retour de Brest, je serais quant à moi à Rennes. Et oui, tu sais comme j'aime bouger sans arrêt si je ne suis pas attachée à une mairie. Celle de Rohan... Ou celle de Vannes!

Remet toi bien, prend beaucoup de fraxinelle, et embrasse le petit Maël sur le front, et GS sur la joue, pour moi.

Avec mes amitiés,

Ana.


Elle lève les yeux au ciel tout en posant sa plume. La bête aux yeux malicieux la toise, la dévisage... Ana envisage quant à elle une patte... Etre rapide, agile, plus habile que l'animal... Elle jette un coup d'oeil à Bioul qui comprend aussitôt et vient dans son dos, surprendre l'animal en lui maintenant les ailes contre le corps, maintenant son cou.

Ana en profite et attache la missive. Le goéland est relâché, posé au sol. Il se détourne, se dandine la tête altière, l'air hautain, l'air de dire, "la prochaine fois duduche, tu ne m'auras pas si aisément", avant de s'envoler gracieusement dans le ciel azur.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)