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Info:
Ou comment un mariage arrangé peut déboucher sur des événements bien moins prévisibles...

Fallait, vraiment, pas l'inviter

Cristòl
On cria par trois fois à travers les rues du village de Vinassan les bans, qui furent ensuite affichés à la porte de la chapelle, comme le dogme le voulait :


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Cristòl
La Comtesse du Gévaudan était arrivée la veille et avait logé au donjon, au premier, là où jadis se trouvaient les archives de Saint-Félix. Cristòl avait fait aménager là, à cet étage, à côté de la bibliothèque, une camera pour loger Paula Estèva et sa plus jeune fille, qui se trouvait être la fille de Cristòl : Aimelina.

Les autres enfants - c'était à savoir, au moins, les jumelles Alanha, leur gouvernante Eirwen de Vergèze, Jehanne Elissa de Volpilhat et Guillaume de Chauconin, fils bâtard de Cristòl, d'une douzaine d'années - avaient été envoyés au château de Marmorières, qui était plus spacieux que l'austère donjon.
Cristòl avait découvert avec une émotion sincère les traits de son fils, tout juste arrivé de Meaux, où il avait grandi, et où il retournerait vraisemblablement quelques années encore ; en fin de compte, quel que soit le nombre d'enfants qu'il aurait dans sa vie, celui-là serait toujours le premier.

Au jour du mariage, le marié se leva de bonne heure. Il prévint le maître queue du donjon qu'il jeûnerait jusqu'après la cérémonie, mais qu'il faudrait préparer de quoi nourrir les enfants et la Comtesse, quand ils se retrouveraient pour le premier repas de la journée.

Cristòl quitta alors le donjon. L'air frais de ce premier jour d'avril, alors que l'aube paraissait à peine, lui fouetta les joues. Épée au côté, il prit, à pied, la route de Vinassan. Là, il entra dans la chapelle Saint-Martin, ayant déposé son épée à l'entrée, dans une niche qu'il avait fait aménager à cet effet. Il était là, à prier, et devait le rester toute la matinée, et jusqu'au début de l'après-midi, où aurait lieu la cérémonie.

Il avait tant de personnes auxquelles adresser ses prières... Tant de saints, tant d'intermèdes, et tant de pardons à réclamer.

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Jehan de Proisy
[ Terres d'Olonne en pays d'Oil au bord de l'Océan ]

Ma mie êtes vous prête? Le voyage sera long et périlleux nous ne devons plus tarder. J'aimerai m'entretenir et prier avec mon parrain avant son union. j'ai toujours trouvé auprès de lui la paix de l'esprit quand la confusion y régnait et par ma foi en ce moment elle y revient un peu.

Tout en parlant le Fortunat vérifie que les documents qu'il doit emporter sont bien là. Puis il cadenasse les deux coffres qui seront chargés sur la lourde voiture à ses armes.


Pierre! Edward! chargez ces malles et fixez les solidement je ne veux pas les perdre en route.


Ces propos sont criés depuis la croisée...

Après un passage par l'armurerie pour s'équiper Leello et Jehan prennent enfin la route, en tenue de voyage Hospitalière. Deux tenues de rechange bourrent les malles dont celle qu'il porteront le jour des noces...


[Neuf jours plus tard en Narbonnais ]

Les Fortunat sont arrivés la veille et ont trouvé refuge dans une auberge de poste. Là la voiture a été abandonnée pour des montures, l'escorte gardera la voiture et les effets. La Vicomtesse et son époux ont pu faire toilette.

C'est donc deux Hospitaliers qui se présentent à la Chapelle. Jehan ouvre la marche veillant sur sa soeur/Grand Consul/épouse. La porte est ouverte et après avoir aidé Leello à démonter bien que celle ci n'ait en réalité aucun besoin de lui pour ce faire, Jehan vérifie sa mise.
Il a beau avoir vieilli avoir eu d'importantes fonctions le fait de revoir son parrain le trouble et il craint de décevoir ce dernier...

Cristòl l'a toujours impressionné tout comme Alde. Ces deux hommes ont profondément marqué sa vie ses quêtes et sa façon de voir les choses et les gens.
Son parrain vit ici retiré du monde et de son fracas futile et superficiel.

Jehan tend la main à Lee et y dépose un tendre baiser.

Aidant Lee a le rejoindre Jehan rejette sa cape sur son épaule et entre dans l'édifice religieux...

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Cristòl
Cela faisait déjà près de trois heures que Cristòl de Sìarr, chevalier des Pyrénées, était, en vêtement humble, allongé sur la pierre froide de la chapelle, face au maître autel et aux figures d'Aristote et de Christos, bras écartés. La pierre était dure et sœur : il l'aimait, car pour peu qu'il y restât suffisamment longtemps allongé - et c'était d'autant plus facile que la saison était clémente, et le sol tempéré - , sa chair, sa peau, ses os mêmes trouvaient l'exacte emboitement entre le corps et la pierre, sans laisser d'espace. Il était aspiré par la terre, et au plus près de la Création du Très Haut, auquel il espérait faire entendre ses prières et souffrances.

Le soleil avait commencé à monter dans le ciel et à se déverser par les vitraux dans la petite église. Le village de Vinassan s'éveillait également, et des pas, des cris, venaient du dehors. D'autres vinrent, et d'autres encore. Puis des pas plus proches, des pas que Cristòl sentit vibrer sur la pierre de la chapelle. Qui était-ce ? Ainsi allongé, il ne pouvait pas le savoir.
Lentement, il remua ses membres habitués à l'immobilité, d'une immobilité si différente du sommeil, et se redressa pour voir Jehan et sa charmante épouse.


-« Mon frère ! »

Et, peut-être un peu brusquement, il lui donna une accolade. Ce visage, ce simple ami, qui était étranger à toutes les intrigues du sud, c'était presque comme la pureté qui venait à lui - ou plutôt, l'amitié pure, la fraternité qui n'exige rien, si ce n'est l'estime et l'attachement de l'autre.

-« Ma dame... »

Il inclina la tête.

-« Je ne saurais dire à quel point mon plaisir est grand de vous revoir. »

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Aimelina
Linèta ne savait pas si elle devait être heureuse. Normalement, oui : ses parents, elle le savait depuis quelques semaines désormais, n'étaient pas morts. Ils étaient bien vivants, et se mariaient ce jour-là.
Son père était un homme bon et gentil, mais taciturne, ce qui satisfait rarement une enfant en mal de compréhension.

Elle avait désormais des frères et sœurs : Lop-Guilhem était son frère aîné, puis venaient les jumelles Magalona et Margarida ; puis Guillaume de Chauconin. Elle avait gagné deux frères et deux sœurs ! Mais elle serait toujours entre les deux. Leur lien, et à la fois, la fracture : ni d'une famille, ni de l'autre, tout juste un peu des deux. Et son père ne se mariait même pas pour elle, pour lui assurer un bon avenir, mais pour les autres, ses frères et sœurs du côté maternel.

Alors, que penser, quand on a huit ans, qu'on a vu son père tuer un homme, et désormais, se marier ? Doit-on être heureuse ou malheureuse ? Dans ses draps, la benjamine de la fratrie tordait son visage en mines boudeuses. On verrait bien.

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Aimelina, dite Lineta en òc, c'est-à-dire « lin à petites feuilles »

Polstephie
[Le 31 en fin de matinée, presque à la mi-journée]


Paula avait voyagé en coche depuis Montpellier, comme ces jours maudits et pourtant chéris qui l'avaient peu à peu menée sur ce chemin de vie.
Paula avait regardé le paysage défiler, comme elle l'avait fait à chacun de ses voyages qui avaient marqué sa vie.
Paula était vêtue de blanc, comme toutes ces années marquées par le deuil d'une femme trop exceptionnelle pour que l'on puisse l'oublier.
Finalement, à y bien regarder, elle n'avait pas changé et pourtant elle n'était plus la même. Les deuils successifs, les rejets, les rumeurs, la vie elle-même avaient eu raison de cette joie de vivre qui l'animait dans le passé. C'était une femme marquée par la vie et par le temps. Et pourtant toute en courbes, comme si la vie se raccrochait désespérément à elle.

Elle avait voulu épargner sa présence à ses enfants, leur offrant la possibilité de voyager dans un second coche. Elle comprenait que son geste leur apparaisse incompréhensible. Et pourtant... Aucune d'entre elle ne lui fit reproche de sa décision. Pas comme l'avait fait Jehanne_Elissa à qui elle aurait voulu apprendre elle-même la nouvelle...

Le Donjon se rapprochait, où elle savait que Cristòl avait fait préparer une chambre pour elle. Une fois arrivés, elle fit porter le peu d'affaires qu'elle avait amenées et se chargea elle-même de la seule chose qu'elle eut préparée pour cet évènement : sa robe. Étreinte sous plusieurs couches de voiles de lins, on n'en devinait pas encore la forme, ni même la couleur... Elle s'installa donc alors que les coches poursuivaient leur route et amenaient ses enfants vers le Château où ils logeraient confortablement. Et elle retrouva sa fille, sa petite Linèta, qu'elle avait si cruellement torturé en la voulant trop préserver...


Et le reste de la journée passa, de l'accomplissement de tâches habituelles en découvertes des lieux.




[Entre Ténèbres et Lumière, alors que, seule, la Dame Blanche erre...]


Comme toujours, comme bien souvent, la plus fidèle amante de Paula vint la trouver une fois la nuit tombée.

La Blanche Dame, en se levant, prit soin de ne pas éveiller sa fille qui demeurait près d'elle. Et c'est en chainse de lin malgré le froid, se couvrant simplement d'une cape légèrement doublée, les pieds nus parce qu'elle n'avait pas pensé à se chausser, et ses boucles cuivrées éparses dans son dos, qu'elle quitta le Donjon. Elle savait que l'on prendrait soin de sa petite fille pour elle si jamais elle s'éveillait.

Et ce fut à la lueur d'une bougie, manquant de trébucher sur le chemin qu'elle ne connaissait pas, que la Comtesse, la Veuve Blanche, se rendit en la Chapelle qui, le lendemain, accueillerait ses noces. Elle ouvrit l'une des portes discrètes des lieux et pénétra l'Antre Sacrée. La bougie fut déposée au sol après avoir été soufflée. La femme-fantôme se signa, puis elle s'avança vers l'Autel et s'agenouilla au sol, avec difficulté. Le visage penché en avant, les yeux fermés, la future épousée se mit à prier muettement, avec ferveur, laissant le Silence qui l'entourait épouser ses formes, laissant le Silence de l'air embrasser ses lèvres, laissant le Silence des lieux communier avec son Âme...

Et c'est ainsi, dans cette posture repentante, qu'elle passa une bonne partie de la nuit, presque la totalité en vérité...


Ce fut un courant d'air léger qui la sortit de cette sorte de transe dans laquelle elle était plongée. Un courant d'air frais et parfumé qui vient chatouiller ses narines après avoir caressé sa joue. Elle rouvrit ses yeux Ambre, se signa une nouvelle fois et se releva... ou plutôt essaya de se relever. Mais elle avait passé beaucoup de temps ainsi agenouillée et ses membres refusaient de l'écouter et restaient obstinément gourds, enfoncés dans le sol. La Comtesse soupira et posa sa main sur le sol puis se mut avec difficulté pour finalement, au bout d'un temps bien plus long qu'elle l'aurait cru, se relever, dévoilant la chainse de lin souillée de deux taches sombres... Là où se trouvaient ses genoux sur le sol de pierre...


Elle se signa une nouvelle fois et adressa encore une prière au Très Haut. Puis elle s'en retourna au Donjon, à la lueur de la bougie qu'elle avait rallumée à l'un des cierges-prières de la petite Chapelle, réfugiée sous sa cape blanche. Silhouette blafarde s'enfonçant dans les Ténèbres de la nuit qui, bientôt, ne seraient plus.


Une fois rentrée, elle admira un instant son enfant, cette fille bénie et chérie qu'elle avait eue par la grâce de Margot. Puis, elle s'allongea et put se reposer pendant deux ou trois heures...

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Jehanne Elissa
C'est sans faste ni joie quelle était arrivée avec le convoi des enfants, Eilinn toujours à ses côtés, la veille à Marmorières. Ils seraient logés ici? Peu lui importait. Mutisme. Elle a mangé la veille si on peut appeller manger avaler quelques bouchées d'un repas qui pourtant était beau et gourmand comme elle les aime. Et la mascarade a continué le matin ou elle avait à peine déjeuné sous les regards étranges du reste des enfants de la tribu d'Alanha. Pour la première fois elle ressentait son côté étranger à cette famille par l'absence de réactions en son sens de ceux quelle aimait surnommer ses "frères et sœurs". Ils ne pouvaient pas comprendre. Alors fâchée elle se leva de table plus tôt que prévu et fit signe à Eilinn d'aller se préparer. Elles allaient quitter Marmorières avant les autres.

Morne. Le voyage a été morne. Et elle en a été consciente la petite Volpilhat mais rien a pu y faire, rien, rien ne lui donnait le sourire. Elle regardait à un moment Eilinn avec un regard désolé avant de se plonger à nouveau dans la contemplation du paysage. Elle lui avait dit, en grande ligne les liens entre Polstephie, Cristol et sa mère, sans oublier le feu Comte du Gévaudan. Et elle espérait que ce simple exposé des liens les unissant suffirait à faire comprendre à sa dame de compagnie la raison de son mutisme et de son manque total d’allégresse a l’idée de ce mariage. De toute façon elle n’était pas en moyen de fournir plus d’explications tellement l’information avait encore du mal à passer aussi bien dans sa gorge que dans son cœur. Pauvre Eilinn… Etait-ce de bonnes circonstances pour entrer dans sa vie ? Certainement pas. Comme elle regrettait que la jeune Alençonnaise ne l’ai trouvée seulement quelques mois plus tôt ou sa seule préoccupation, son seul soucis était de ne pas rire trop fort pour réveiller Aimelina de sa sieste.


Devant la Chapelle elle s’arrête les mains nouées en bas de son ventre. Nouées. Entrelacées, serrées, jointures terriblement blanchies. Elle n’a pas envie, pas envie du tout d’entrer. Pas envie du tout de voir cette cérémonie quelle ne comprends pas. Pas envie du tout de pardonner non plus : la plaie est encore trop fraîche. Alors pourquoi est-elle là ? Ses yeux se lèvent vers la cloche du bâtiment puis en succession vers le ciel. Elle guette quelques instants le paysage, les bâtiment alentours et croit voir une femme aux cheveux roux a la fenêtre de la Tour. Elle se brosse les cheveux. Le regard fixe. Tante Pol.

Pour sa mère. C’est ce quelle s’est dit tout la nuit passée, elle irait pour sa mère. Pour être là, droite et fière comme le spectre de sa mère.Pour être là, fixant là scène et qu’ils voient bien en elle les traits de celle qu’ils ont tout deux aimé. Car a son sens, avec les minces détails qu’on avait voulu lui donner de l’histoire, en réfléchissant sur les liens des protagonistes tout ça ne semblait être qu’une offense à sa mère. Tante Pol, l’Ame-mie de sa mère n’avait pas à se marier si vite avec un homme, Cristol, qui avait apparemment été si attaché à elle. Et même sa mère n’aurait pas compris cette précipitation après tout n’était-ce pas le défunt Comte, si vite oublié pour son rôle d’époux qui l’avait anoblie ? Non, sa mère n’aurait pas cautionné. Alors là, lecteur, vous êtes tout à fait en droit de vous époumoner en disant qu’il est bien facile de faire parler les morts. Que de toute façon elle ne sait rien de l’histoire alors il est facile de brandir l’image d’une morte presque adorée comme excuse. Mais elle est jeune. Et ils ont fait tomber tous ses rêves de contes de fées, ils ont accrue sa méfiance contre l’adulte et surtout, ils ont brisé leur image parfaite. Alors par tous moyens, enfant un peu capricieuse -pour sur elle tient cette pugnacité et cette superbe hautaine des Appérault!-, elle leur mettra la faute sur le dos. Puisse l’esprit de sa mère la pardonner…

Finalement elles entrent et la petite Vicomtesse se fend d’un sourire à la fois gêné et contrit à Eilinn qui la suit. Cristol et des inconnus. Peu de monde encore et c’est tant mieux, on la verra mieux ainsi. Elle s’avance sans adresser de bonjour à quiconque vers le devant et s’assoit, un regard lourd décroché au marié. Et elle attend. Il n'est même pas midi et elle n'ira pas manger. Elle sera là, assise, pour attendre cette cérémonie et ne bougera pas d'un cil. Une expression implacable se dessine sur les traits fatigués de son visage.

Immobile. Sagement, impassiblement, pleine de colère. Et elle attend, sagement, serrant encore ses mains jusqu'à en souffrir. Et elle attend, sagement, serrant encore ses mains jusqu’à en souffrir sur sa robe. Et elle attend, sagement, vêtue d’une robe de deuil.
Guillaume de Chauconin
Nan, mais des fois. Est-ce que c’est une habitude, de v’nir chercher les gens dans leur chez soi tout confort pour aller se casser le derche sur des routes caillouteuses que même la barbe du vicomte de Meaux elle était plus douce ? D’accord, paraît qu’il a un truc à voir avec c’qui s’passe dans le sud, le gamin, mais c’est pas savoir ça qui va lui changer ses humeurs. Il tire la gueule, en clair. Parce que, promizoulin, si ça continue ça va cesser. Déjà que se manger les leçons de parler et d’écouter avec les plus pédants des villageois du coin, eh ouais, yen a encore qui croiVent que c’est ceux qui en parlent le plus qui en font le mieux, c’est pas jouasse, ça allait encore parce que bon, il savait quand ça finissait.

On f’sait semblant d’écouter, une heure, deux heures, pendant que la mère elle… Ouais, on, on va pas aborder ce sujet maintenant, yen a qui doivent encore manger… Puis c’était fini. Et on pouvait refaire l’abruti en s’moquant du Dédé, l’fils qu’avait pas tout les grains dans le même maïs, avec les autres affreux du village. On vous a jamais dit que les gosses c’étaient pire quand c’étaient en bande. Ben on aurait du. Et c’est peu dire que Chauconin en suaient des sévères avec eux. Chauconin – suer, drôle, blague…

Soit. Donc on en était au fait que Guillaume, qui v’nait de Chauconin, félicitations si vous aviez deviné que c’était de lui qu’on parlait, c’est que vous êtes pas trop blond que pour r’garder le nom du posteur, se berçait le fondement sur la carosseroute du soleil, direction plein sud. Logique, vu qu’son père, qu’il avait jamais vraiment vu, se mettait la corde au cou avec une qui en valait la peine. Oh, croyez pas que le Guillaume aime pas sa mère, non pas, mais bon, il avait vite compris, et cette dernière état pas étrangère à cette compréhension, que les vrais mariages ne se faisaient pas entre deux mondes différents. On lui aurait parlé d’un buveur d’eau bouillante blond et d’une chasseuse de raton-laveur qu’il leur aurait pas vu le moindre avenir commun. Donc, vu que son géniteur se r’trouvait à se marier avec une comtesse, c’était tout bon dans son échelle de valeur. Le reste, il s’en carait un peu.

Quoiqu’en fait, non, il s’en foutait pas du tout, bien au contraire. Ca l’intéressait. Déjà, parce qu’enfin il allait le voir, celui qui avait mis la Margaux dans sa bassine d’eau chaude (eh nan, c’est pas une métaphore douteuse que j’vous sers bande d’ignares, mais une subtile référence aux premiers échanges des deux chauds lapins (chauds lapins – Chauconin, drôle, blague…)), et que ça, ben quand on l’a pas vu d’puis sa naissance, c’qui r’monte à une paye (pour une estimation plus précise, voir le message de papaaaaaaaaaaaaaaaa au-dessus), c’t’un événement. Puis parce qu’enfin, il allait frayer avec la haute. Pas que l’vieux barbu du château, là, en Champagne, il soit pas de la haute. Deux fois vicomtes, chevalier d’un Ordre qui a pas fait que des enfants de cœur, d’une vraie famille noble, puis qui en imposait, quand on le voyait. Et même quand on le voyait pas, d’ailleurs, à se souvenir de comment c’était qu’on parlait de lui… Genre même le croque mitaine il a perdu sa place de « monstre pour enfants » dans les racontars du hameau.

Et ça, sa mère lui avait dit, comment qu’c’était important. Déjà parce qu’il y appartenait. Bah oui, son papaaaaaaaaaaaaaaa il est chevalier, et baron et vicomte. Et que bon, la mère, ben comme le dit le curé, qui est trop super balaise en bio, c’est jamais que la fournisseuse de matière. Donc c’est net, le Guillaume, il appartient à la haute. Et gare au premier qu’essayera de lui dire le contraire. Ca risquera de se payer cher.


- On est bientôt arrivé ?

Bah oui, il râle aussi. Vous croyez quoi ? Si je me casse à faire un môme, c’est pour pouvoir râler. Sinon, c’est quoi l’intérêt ?

- Nan, ici c’est Nevers.

- Magny ! Cours !

Et v’la t’y pas un cocher qui s’invite dans la conversation. Quel besoin il a aussi de causer à son bête canasson ? Genre l’autre va lui répondre. C’est pas les Animaux du Bois d’Quat’Sous ici, hein ! Tout ça pour dire qu’en clair, ça avançait pas. Et j’vous f’rais grâce du reste du trajet, parce que de un, j’ai pas envie de me creuser encore, de deux, je sens que ça va vite vous gaver.

Donc, d’un commun accord avec moi-même, je décide qu’on est quasi arrivé.

Le convoi avait ralenti. ‘Fin, convoi, fallait le dire vite. Genre une demi-demi-douzaine de gardes, un cocher, un gamin insupportable, un pseudo précepteur et un gars qu’on savait pas vraiment ce qu’il faisait, mais qui le faisait bien. Ils s’étaient approchés du château, et là, le Chauconin avait un peu plus pris conscience de sa situation. Ouais, d’accord, il était pas légitime. Par contre, son père, il savait ce que c’était, un castel. Bon, ptèt que le fait que ce soit le château de papaaaaaaaaaaa joue un peu beaucoup sur la vision du gosse, mais voila, il s’était fait sa religion, comme on dit. Son père, il assure, comme la Mat*** qui a aussi un chevalier à son service, drôle, blague…

Puis il y avait eu la rencontre. En sobriété, ce qui avait été le mieux pour Guillaume, au final. Pas de grandes effusions, auxquelles il n’entendait rien, juste ce qu’il fallait. Du digne sans être cérémonial, de l’affection sans crise de larmes, bref, tout ce qui allait à la circonstance, et qui avait rendu le gosse assez muet, ‘fin calme, pour ne pas que ça parte en vrille. Et la nuit avait passé, emmenant l’enfant dans un sommeil sans rêve, d’un calme olympien, mais olympien comme doux et reposant pas comme PAMPAMBOUMBOUM voila Le Clash des Titans…

Le matin, comme il l’avait appris tant et tant de fois, il avait fait sa toilette, aidé d’un valet, revêtu ses habits, bleu et jaune, aux couleurs de son père, idée de sa mère. Pas de luxe effréné, mais pas d’austérité de mauvais aloi. C’est son père qu’on mariait sacrebleu.

Enfin, on l’avait amené à la chapelle. Bon, déjà, là, ça assurait moins. Mais bon, on allait pas se plaindre. Déjà que son papaaaaaaaaaaa avait un beau château, le reste, on râlerait plus tard. Le temps de prendre une grande inspiration, de sourire au visage de sa maman qui s’inscrit devant ses yeux, et d’entrer.

Ou plutôt, de caler net. V’la ‘ty pas que son père se mettait à serrer les pinces. Super, et j’fais quoi moi maintenant ?

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leello
[ Terres d'Olonne en pays d'Oil au bord de l'Océan ]

Leello faisait au plus vite, mais chaque fois qu’il fallait se rendre à une cérémonie de mariage elle trouvait le moyen d’être en retard. Ceci dit son époux le savait il prenait les devants en activant les préparatifs.


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Citation:
Ma mie êtes vous prête? Le voyage sera long et périlleux nous ne devons plus tarder. J'aimerai m'entretenir et prier avec mon parrain avant son union. j'ai toujours trouvé auprès de lui la paix de l'esprit quand la confusion y régnait et par ma foi en ce moment elle y revient un peu.


Elle entendit Jehan l’appeler.

Ouiii je viens, laissez moi juste le temps d’attacher mes cheveux et nous pourrons prendre la route.

Elle s’activa alors un peu, nouant sa lourde chevelure en chignon tout en dévalant les escaliers pour atteindre la cours.


[Neuf jours plus tard en Narbonnais ]


Jehan connaissant Leello à merveille savait qu’elle avait un peu de mal à se rendre en un lieu qu’elle ne connaissait pas. Il avait à son égard de petites attentions qui la rassuraient et qui ne manquaient pas de la toucher.
Lorsqu’il lui prit la main, Leello la serra dans la sienne et le suivit à l’intérieur de la Chapelle.
Elle était émerveillée par la beauté des lieux, et attendait de revoir le parrain de son époux avec impatience. Jehan ne tarissait pas d’éloges le concernant et Leello savait qu’il n’avait pas pour habitude d’en rajouter.

C’est donc avec beaucoup d’émotion et assez impressionnée qu’elle attendait que le Vicomte vienne les saluer.

Lorsqu’il vint les accueillir il commença par donner l’accolade à Jehan. Leello laissa les deux hommes se retrouver.
Puis il s’adressa à elle.


Citation:

-« Ma dame... »
-« Je ne saurais dire à quel point mon plaisir est grand de vous revoir. »


Chevalier Cristòl, le plaisir est pour moi vraiment.

Un regard vers son époux.
Votre Filleul me dit tant de bien sur vous que j’avais hâte de vous rencontrer et de vous féliciter pour vos épousailles.

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Jehan de Proisy
Le contraste entre la lumière extérieure et la pénombre relative de la Chapelle fit que Jehan fut surpris de voir son parrain arriver et le reconnut plus à sa voix qu'à sa silhouette.

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Citation:
Mon frère...

Ces mots valent tous les discours pour ce qu'ils recèlent de sincérité et d'amitié pure. Aussi Jehan répond il avec force à la virile accolade du Chevalier de Siarr...

Mon Parrain...

Ce sont les seuls mots qu'il prononce avec tout ce qu'ils expriment d'égoïste possession et de ferveur.

Du monde arrive et passe près d'eux mais ils ne les voient pas tout à ces retrouvailles fraternelles...
L'endroit bien qu'un mariage y fut attendu est austère et simple à l'image du Chevalier de Siarr. Cela convient à la perfection à Jehan qui préfère cela aux fastes et hypocrite décorum de lieux qu'il fut en devoir de fréquenter.
Lorsqu'enfin les deux hommes se séparent Jehan recule d'un pas et Cristòl salue le Grand Consul avec simplicité. Celui-ci, sans doute ému, par l'ambiance lui répond avec douceur et simplicité.

Jehan se tourne vers on épouse en souriant...


Ma mie je souhaite prier avec le Chevalier avant son union, puis je un court instant vous abandonner...

Il éprouve l'impérieux besoin de prier avec cet homme qu'il n'a pas revu depuis des siècles pour partager la même ferveur vis à vis du Trés Haut.

Jehan attend la réaction de son frère/parrain espérant que celui ci ne trouvera pas incongru la demande. Il remet son épée à son épouse...

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Eilinn Melani
Dans l'ombre de Jehanne Elissa Raphaëlle de Volpilhat chacun avait pu voir une enfant du même age, aux cheveux de jais et aux grands yeux bleus pâles, au diapason de l'humeur de la vicomtesse. Car ainsi Eilinn s'était retrouvée un peu perdue dans cet entourage inconnu, son seul point d'ancrage étant résolument hors d'atteinte et plongé dans un mutisme inhabituel.
Alors elle s'était adaptée un peu à l'humeur de Jehanne Elissa, une façon comme une autre de l'assurer de sa présence, tout en tentant de garder une neutralité conforme à son statut.
Les deux jeunes filles n'en étaient point encore au stade des confidences, ainsi Eilinn n'avait pu que conjecturer sur les raisons de ce mariage, et des raisons de la vicomtesse de Cauvisson a y être opposée.
Ainsi, dans une robe bleue clair, à côté de Jehanne Elissa, Eilinn patientait également, observant les visages, les tenues. Elle aurait voulu poser une main affectueuse sur l'épaule de sa "maitresse", mais quelque chose la retint, une volonté de respecter la bienséance, le lieu, et les sentiments attristées de celle qu'elle accompagnait.

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Polstephie
[Alors que s'égrènent les minutes la rapprochant de sa Mort...]


Paula ouvrit les yeux lentement et s'étira longuement. Elle regarda le plafond de la pièce où elle avait dormi et se plongea dans cette contemplation le temps de s'éveiller totalement. Quand enfin elle sentit certaines douleurs s'estomper, elle entreprit de se redresser complètement dans son lit. Son regard se tourna vers les voiles de lin qui entouraient LA robe et elle se demanda seulement en cet instant ce qu'on pourrait bien en penser. Mais elle chassa rapidement cette idée pour faire mentalement la liste des choses qu'elle se devait d'accomplir afin d'être prête. La Cérémonie ne commencerait que plus tard, mais elle avait fort à faire pour se préparer. Et elle souhaitait s'entretenir avec ses enfants...

Elle se vêtit donc relativement rapidement de ses habits de tous les jours, endossant le carcan de ce deuil blanc et silencieux. Puis la main saisit la brosse posée sur une petite table et elle se mit à peigner ses cheveux redevenus longs depuis tout ce temps. Ce fut machinalement qu'elle se dirigea vers la fenêtre et l'ouvrit afin de laisser entrer un souffle d'air vivifiant. Son regard ne capta pas les deux petites silhouettes au loin, dont l'une arborait le cuivre Volpilhesque dans sa chevelure. A cheval entre Éternité et Instant présent, suspendue au bord d'un gouffre qu'elle était seule à percevoir, Paula continuait de brosser ses cheveux...

Et le temps passa ainsi.


Une fois qu'elle s'estima prête, Paula voulut se pencher sur Linèta afin de l'embrasser. Les bouleversements qui façonnaient actuellement sa vie la marqueraient sans doute à jamais, et ce fut la chose qui marqua le plus Paula alors qu'elle se rendait compte que le visage de son enfant avait perdu de sa sérénité. La douleur en son cœur fut intense au point que celui-ci manqua quelques battements. Le souffle court, la femme et mère embrassa le front de sa fille tout en tentant de calmer ce qui se déchaînait en elle. Mais le murmure de réveil et d'apaisement qu'elle voulait offrir à Aimelina resta bloqué dans sa gorge nouée.

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Cristòl
[Pardon, fêtes de Pâques, retour en famille, etc., j'ai peu eu d'occasions de me connecter depuis vendredi Je fais avancer l'histoire.]

Il était après parler à Jehan de Proisy et son épouse lorsque la Vicomtesse de Calvission - ô cruauté du cœur ! - et sa jeune suivante entrèrent. Silencieuses. Jehanne, hautaine, semblait-il. Mais dans une robe de deuil. Une robe de deuil qu'elle devait tenir de Margot - Margot, la fleur toujours en deuil... Comme elle lui ressemblait, en cet instant !

Mais la Vicomtesse d'Olonne parlait :


-"Chevalier Cristòl, le plaisir est pour moi vraiment. Votre Filleul me dit tant de bien sur vous que j’avais hâte de vous rencontrer et de vous féliciter pour vos épousailles."


Cristòl sourit, et répondit doucement :

-"Il est vrai que je n'ai pas été à Olonne après vos noces, ce qui vous a donné peu de loisir de m'être présentée. Néanmoins, nous nous sommes déjà rencontrés : j'étais le témoin de vos noces avec mon frère, et il me fait un honneur sincère, d'être aujourd'hui le mien."

Guillaume de Chauconin était entré alors qu'il parlait. Jehan de Proisy repartit :

-"Ma mie je souhaite prier avec le Chevalier avant son union, puis je un court instant vous abandonner..."

Cristòl fut reconnaissant à son ami d'ainsi le rappeler à sa pénitence. Il adressa un signe à son fils, et retourna, en compagnie de Jehan, devant l'autel. Ils s'inclinèrent, s'agenouillèrent à même le sol, tête baissée, épaule contre épaule, offrant le spectacle de leur nuque à l'assemblée qui grossissait : la Vicomtesse d'Olonne ; la Volpilhat et sa suivante Eilinn ; Guillaume de Chauconin, auquel son père avait indiqué, la veille, que Jehanne de Volpilhat était la petite fille du Vicomte de Meaux.

L'heure du mariage, minute après minute, s'approchait : plus qu'une heure et demie, et l'officiant arriverait. Alors viendrait la mariée.

Cette heure et demie, les présents dans la chapelle, s'ils ne sortaient vaquer à quelque affaire, la passèrent à méditer, chuchoter ou observer le crépi fatigué de la chapelle Saint-Martin. Constants dans leur pieux isolement, les deux Vicomtes, les deux amis, les deux frères. Les deux vertueux hospitaliers, pourrait-on dire.

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Lop_Guilhem
Quelques jours auparavant

Lop-Guilhem reçut une missive de sa tendre mère annonçant son remariage avec un certain Cristòl, qu'il ne connaissait point.

Au début cela le surprit que sa mère se remarie peu après le décès de son cher père, mort des suites de blessures reçues lors d'une Croisade en Provence. Mais réflexion faite, il se dit que se devait être un mariage de raison. Comment pourrait-il en être autrement ? Du souvenir qu'il en avait, sa mère aimait son père.

Bref, il répondit affirmativement à l'invitation aux nouvelles noces de sa mère. Il recruta une escorte et entreprit le voyage de Bergerac à Vinassan, ce qui prit une dizaine de jours de marche.


Arrivée à Vinassan

Lop-Guilhem laissa son escorte à Narbonne et fit le chemin seul jusqu'à Vinassan. Du haut de ses 14 ans, juché sur son cheval et vêtu de ses plus beaux atours, il ne ressemblait plus à cet enfant qu'avait connu sa mère jusqu'à l'âge de ses 7 ans, mais à un homme, à son père...

Il descendit de cheval aux portes de la chapelle et pénétra dans l'édifice religieux.

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Guillaume de Chauconin
Papaaaaaaaaaaaa l'avait remarqué. Ouf. Et il avait pas l'air d'avoir quoi que ce soit à lui r'procher. Re-ouf. Parce que bon, même s'il était content d'être là, Guillaume, il avait quand même un peu la tête en vrac. D'puis qu'il était ici, il avait rencontré plein des gens. Plein. Le rémouleur comme la vicomtesse, le queue comme l'intendant. Et il avait du faire bonne figure tout le temps, sans souffler un quart de seconde. Sa mère lui avait dit, d'façon "C'est ta famille, ce sont tes gens, mais il faudra pas les laisser te haïr. Sans ça, tu perdras ta place dans leur monde". Alors le gamin avait enregistré, assimilé et répété. Et caché sa peur derrière la récitation des leçons champenoises.

Visiblement, ça avait fonctionné, parce que personne lui avait retourné de mandale. Ouais, il était pas non plus au courant qu'en théorie, dans la haute, quand on voulait punir quelqu'un on lui imprimait pas une paume en travers de la tronche. Mais qu'est-ce que vous voulez, on peut pas tout savoir, du moins pas à douze ans, même si on est sur du contraire. Donc, à l'église, le salut de son père équivalait à toutes les médailles du monde. A ses yeux, ça voulait dire "Bonjour, fils, tu es ici à ta place".

Aussi, alors que son géniteur allait prier avec un grand blond, surement un ami de la famille, vu que les deux adultes ont l'air de s'apprécier, case "Découvrir qui c'est rapidos" cochée dans l'esprit du gamin, le bâtard avise l'intérieur de l'église, histoire de voir que faire. Bon, ya la madame du grand blond, sa chaussette noire peut-être?, mais il la connaît pas. Et il sent que c'est pas l'endroit pour faire connaissance. Puis autant réserver ça à la mission qu'il s'est attribué à l'instant. De deux, ya deux filles, dont une qu'il sait qui c'est. C'est renarde, 'fin celle que ses cheveux sont roux comme les peaux de renard que le vicomte briant (Meaux, brie, brillant, drôle, blague...) il rapporte quand il va chasser dans ses forêts. Et aussi la fille du fils dudit vicomte. Donc la fille de Louis-Raphaël d'Appérault et de Marguerite de Volpihat. Il avait pas eu facile à retenir, mais la généalogie de la plus prestigieuse lignée champenoise, logique de penser ça quand on a passé tout sa vie à l'ombre du blason aux lions et à l'épée, avait été une des leçons qu'il avait le plus appréciées. Par contre, il se souvenait plus de pourquoi elle était là, la renarde. Si son père lui avait dit, il avait oublié. Si son père lui avait pas dit, bah comment pourrait-il savoir.

Mais d'façon, c'était la seule personne qu'il connaissait. Et en plus elle était pas venue seule. Et en plus elle avait l'air de pas être causante. Donc s'il s'met avec elle, il pourra r'garder les autres à l'aise, puisqu'il devra pas causer avec elle, puisqu'elle tire une tronche d'enterrement. Faudrait voir à suivre, hein, que j'aie pas à tout expliquer vingt fois. Du coup, la décision est prise. De un il va avoir l'air courtois, de deux il aura une place pas isolée, donc il paraîtra pas perdu, de trois il va pouvoir profiter du pestacle à l'aise.

Alors, on y va. Pendant que le père est déjà plongé dans ses méditations, faudrait d'ailleurs qu'il pense à se faire mouiller le front par un curé rapidos, le Chauconin, le fils va d'un pas décidé, mais pas trop rapide, on est dans une église pas sur un terrain de soule, vers la vicomtesse.


- Damoiselle, je suis ravi de vous revoir, fit-il en inclinant légèrement le front, ainsi que de rencontrer votre... ah ouais, mais là ça va être de suite moins easy game, comment c'est qu'il peut savoir qui c'est, elle? Il se souvient plus d'elle, mais plus du tout. Pourtant, si elle était là, et près de la d'Appérault, c'est qu'elle devait être de sa mesnie, et donc qu'elle devait être présente quand on les avait présentés. Bon sang de bois. Là, la panique commençait. Il sentait les vêtements bien trop serrés, devinait la goute qui se formait, lentement mais surement, au sommet de son échine, ses mains qui le démangeaient à force de ne savoir que faire. Et le rouge qui lui montait aux joues. Du moins, il le sentait, et il était persuadé que tous pouvaient le voir. Après, qu'effectivement ils le voient ou non, ça, c'était un autre débat. Parce que là, il était temps de poursuivre sa phrase. Réflexion mode rapidos. Elle lui r'semble pas, c'est pas sa soeur. Elle doit pas être plus vieille, c'est pas sa gouvernante. Elle est pas pauvre, c'est pas sa soeur de lait. Logiquement, c'est soit une cousine soit une dame de compagnie. Vite, trouver un mot qui puisse désigner l'un et l'autre... amie. Arf, là, ça passe ou ça casse. Le mot est soit trop fort, soit trop familier. En tous les cas, c'est pas c'ui là qu'il aurait du dire. Mais bon, alea jacta est aurait dit le poète, alors qu'un autre visage s'avance dans le lieu saint, mais que le Chauconin n'a pas l'occasion d'apercevoir, trop inquiet de la réaction de Jehanne Elissa.

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