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Fallait, vraiment, pas l'inviter

Jehanne Elissa
Et encore, elle regardait droit devant elle. Bon droit devant elle en cet instant il y avait Cristol entrain de prier le Très-Haut après qu'il lui ai lancé un regard vaguement étrange. Mais elle s'en fiche, elle a tenu le coup. Et elle le regarde prier, toujours bien droite, toujours avec une expression des plus implacables. Quand elle a décidé qu'on ne l'embêterait pas on ne l'embêterait pas!

Bruits d'une entrée dans la Chapelle et elle ne peut se retenir de se retourner la Goupil; trop curieuse. Et là, what a surpriiiise [pardon]! En prime abord elle ne l'a pas reconnu. la seconde suivante il lui a dit quelque chose de vaguement familier, un visage déjà croisé. Et enfin un prénom est venu clignoter sous les cheveux roux comme une belle et stridente alarme incendie:Lop-Guilhem. Ça pour être une surprise... Depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas vus? Depuis... Depuis... Bon, longtemps. Depuis qu'il avait été envoyé en Périgord chez une quelconque noblesse locale pour son éducation d'homme. Depuis que le défunt Comte du Gévaudan avait décidé qu'il vivait dans un univers trop féminin pour devenir un Comte digne de ce nom. Lop avait été un des premiers compagnons de jeu de la petit Vicomtesse de Cauvisson et comme ils s'étaient amusés! Et pourtant, comme il avait changé... Il n'était plus l'enfant avec qui elle crapahutait dans les jardins les joues rouges de chaleur et la gorge nouée d'avoir crié, son corps prenant petit à petit l'enveloppe d'un Homme, son visage s'était un peu durcit et même s'ils avaient un âge à peu près égal il devait bien la dépasser de quelques têtes.

Elle lui sourit presque gentiment alors que ça avait semblé si difficile quelques instants plus tôt et une sorte de douceur enfantine vient de manière fugace lui éclairer le visage. Une réminiscence de ces instants précieux ou elle n'avait pas à affronter -rotation de la tête vers Cristol et l'autre Chevalier- des moments aigres comme celui quelle vivait à présent. Et hop, le visage qui se rembrunit. Elle irait saluer Lop plus tard, elle avait sa comédie a finir de jouer.

Damoiselle, je suis ravi de vous revoir... ainsi que de rencontrer votre... amie.


Ah!
Alors quelle s'était à nouveau plongée dans le mutisme qui l'aiderait à commencer l'Acte II voila qu'on vient la déranger. Hop, au sourcils de se froncer violemment et aux mirettes vertes parant un visage chiffonné de se lever vers celui qui lui parle. Qui est-ce? L'expression change pour passer à celle d'une enfant qui réfléchit -oui oui, vous voyez!- avant de se détendre à nouveau. Guillaume de... De... Et voila quelle ne se souvient plus. Oh en temps normal elle se serait sentie affreusement gênée et mal à l'aise de ne plus se souvenir du nom d'une personne présentée la veille car c'était mal poli et ça, elle n'aime pas. Mais ce jour son seul objectif reste d'assister à cette cérémonie comme spectre de sa mère. Donc la politesse... C'est sa petite voix aux accents chantants ternes en ce jour qui s'adresse au jeune homme.


- « Eilinn Melani. Mon amie et dame de compagnie s'appelle Eilinn Melani. Eilinn, je vous présente Guillaume... Guillaume. Et le plaisir serait partagé si nous n'étions pas en de telles circonstances pour ma part, n'en doutez pas.

Elle se fend d'un sourire entre tristesse et gêne, lui fait signe de s'assoir et fixe à nouveau l'autel. Sa masse de cheveux roux lâchés a été une idée géniale. Car là en fixant cet hôtel et si son visage était découvert pour sur qu'ils auraient vus ses yeux verts devenir humides. Ce n'est même pas le mariage. Ce n'est même pas le dos de Cristol. Ce n'est rien de tout ça. C'est juste qu'être là lui enlève sa joie, c'est juste qu'être là et avec son rôle bille en tête va donner à ce Guillaume une image taciturne d'elle alors que Ciel! Comme elle en est éloignée normalement! Et chaque autre jeune personne DOIT être son amie! L'héritière Volpilhat inspire alors un grand coup une fois puis expire de la même manière. Et encore deux fois. Finalement, après s'être une fois de plus redressée et malgré des mirettes encore quelque peu humides elle se tourne vers Guillaume, sourire aussi avenant quelle le peut en cet état aux lèvres et voix un peu cassée à la gorge.

- « J'espère que vous resterez en Languedoc quelques jours après... Ça. J'aimerais vraiment que nous puissions nous connaître. »

Autel. Regard rivé. Silence. Comme c'est dur...
Eilinn Melani
La situation n'était pas aisée à tenir pour une fillette de onze ans, dans un milieu que l'on pourrait presque qualifier d'hostile au vu des circonstances. Une vicomtesse murée dans son silence, des adultes semblant eux évoluer dans un ballet silencieux dont les tenants et aboutissants lui échappaient.
Et rester assise sur un banc dur à attendre que le temps passe n'était pas dans ses occupations favorites.
Un jeune garçon, sensiblement de leur âge, s'avança alors. Visiblement, il semblait connaitre Jehanne Elissa, qui fit rapidement les présentations, comme l'on se débarrassait d'une corvée. Elle ne put empêcher une rougeur de monter à ses joues, mélange de gêne et de timidité enfantine. Elle fit donc une rapide réverence, en saluant le jeune homme.


Enchantée, messire Guillaume.

Etait-ce le lieu pour entamer une conversation ? La dernière fois qu'un garçon lui avait adressé la parole dans une église, il s'était fait morigéner par la suite. Et le discours de Jehanne Elissa n'était pas une incitation à la discussion.

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Guillaume de Chauconin
Dans la catégorie « Je foire mes relations sociales », je demande Guillaume de Chauconin. Parce que là, pour le coup, c'était clair comme de l'eau de roche, il aurait mieux fait de se casser une jambe que de s'adresser à la jeune rousse. Pas qu'elle soit pas polie, non, du moins pas aux yeux du bâtard de Sìarr, mais plutôt qu'elle a pas l'air trop jouasse à l'idée d'être ici. Alors que lui, il aurait envie de blablatter sans cesse, même si pour ça fallait parler comme les grands avec de vraies belles phrases. Il avait envie de causer des châteaux, des églises, des montagnes, du soleil, de tout ce qui était nouveau pour lui. Et là, bah, on lui répondait juste pour pouvoir refixer les pierres de l'autel. Pierres de l'autel qui devait être à peine moins joyeuses que la vicomtesse.

Par contre, bon point pour lui, ou chance de cocu, ce qu'il aurait bien du mal à être, mais passons, la fille aux cheveux noirs semblaient bien être son amie. Du moins, c'est comme ça que Renarde, oui, le Chauconin aime à surnommer les gens qu'il croise, amicalement ou pas, d'ailleurs, la lui avait présentée. Melani, de son nom. Nom qui ne lui était pas inconnu, même s'il arrivait plus à savoir pourquoi. Certainement qu'son attention restait captée par la triste enfant. Mais pas trop que pour pas pouvoir répondre, juste avant de prendre place, aux côtés de la rousse qui l'y avait invité:
« Damoiselle, l'enchantement est mien, je vous en assure ».

Et ensuite? Que faire? Se taire ou parler? Parce qu'en effet, sa voisine de banc, si elle était pas au bord de la crise de nerfs, devait pas en être méga loin. Surtout qu'en plus, la v'la qui lui disait, ni une ni deux, qu'elle souffrait d'être ici. Ya quelques années, le gosse l'aurait prise par la main pour se barrer en courant et aller chaparder dans le pré du vieux René. Mais d'puis, il avait appris, et la pogne du dit René y était pas étrangère, que ça s'faisait pas. Ou plutôt que chaparder, ça s'faisait pas sans préparation. Donc y aller à l'impro était devenu actio non grata comme disait le curé.

Ainsi, sans échappatoire physique, et vu que la noiraude n'enchaînait pas, le cerveau du Champenois bouillonnait. Parce que demandez à un gosse, vous, de savoir se retenir quand il se pose des questions. C'est pas censé être un mariage réussi, ici? Un de ceux où les deux familles sont gagnantes et où les époux sont d'accord? Ca pouvait être que ça, d'façon, vu que c'est ce qu'on lui avait dit à Chauconin. Parce que, pour Guillaume, sa mère est définitivement partout. Ses leçons, inlassablement répétées, ont creusé de profonds sillons dans l'esprit du jeune homme. Et en sortir sera difficile, si tant est que cela soit possible, ou désiré.

Alors donc, ça carbure. Jehanne Elissa est pas contente de ce mariage, c'est net. Donc c'est qu'ça doit la contrarier. Ses parents sont morts, et y a jamais eu de rumeur sur sa bâtardise. Donc elle peut pas être la fille de Cristòl ou de Paula. Sìarr et Alanha sont pas des lignages champenois, donc ce mariage est pas un échec à consolider l'implantation Appérault dans le grand duché du Nord-Est. Ses parents sont morts, donc elle peut pas avoir souhaité qu'l'un d'eux épouse l'un d'ceux qui s'marient aujourd'hui. Bon dieu de bois, voila c'qui est pas facile. Pour un peu les leçons de grammaire seraient plus simples... Versant politique de la chose éliminé. C'est pas ça. Versant du cœur? Mouais, à voir. Elle peut pas vouloir marier la comtesse. Donc... ptèt... nan, ce serait dégueu, elle doit avoir la moitié d'son âge... Mais bon, en même temps, il voit pas d'autre solution, le gosse.

C'est clair, en fait. La vicomtesse veut épouser le vicomte. Elle veut empêcher le mariage de papaaaaaaaaa. Pour le coup, là, Guillaume serait prêt à l'enlever. Pour faire quoi ensuite, aucune idée. Mais pour l'empêcher d'faire du mal à sa famille, qui a pas mal à gagner à ce mariage. Un comté et une baronnie, et l'alliance de la hérauderie du Languedoc au surplus. Et elle, elle avait quoi à offrir? Une vicomté et une baronnie aussi, en fait. Et le nom d'Appérault. Ce qui est pas négligeable, sauf quand on vit de l'autre côté du royaume. Puis, d'façon, si yavait du yavoir mariage, le vicomte de Meaux aurait agi, pour sûr. Peste, elle est amoureuse.

Le corps de Guillaume se crispe. Il va d'voir intervenir. Il sait pas encore comment, mais ça va être à lui d'protéger son père. Et en plus, elle le provoque. Elle veut le connaître. Elle veut quand même pas dev'nir sa belle-mère. Il les avait toujours trouvées bizarres, les filles, mais là, celle-la battait des records. Faut gagner du temps. Parce que quand on a pas d'idée, faut temporiser jusqu'à en trouver une. C'est c'qu'il a appris pendant ses « études ». Répondre pour se donner le temps de réfléchir.


« Belle damoiselle, ce serait un honneur autant qu'un plaisir ».

Sauf que là, quand il croise son regard, elle est trop faible pour lui. Se battre contre quelqu'un qui a du répondant, d'accord. Il l'a déjà fait, et ça lui a jamais causé de nœuds au cerveau. Mais la vicomtesse, il a l'impression qu'elle va casser rien qu'si on lui souffle dessus. Les belles résolutions s'envolent. Il peut pas en vouloir à un bout d'être humain comme ça. Pas quand elle porte tout le malheur du monde sur les épaules.

Et c'est sans s'en rendre compte qu'il ajoute:
« Et si je puis quoi que ce soit pour vous, je le ferai ».

Et tentative de sourire engageant. Tant pis si elle veut foutre le mariage en l'air, il sera toujours temps de voir à ce moment-là. Pour le moment, pas question que la seule personne qu'il connaisse ici, en plus de papaaaaaaaaa, se retrouve à pleurer toutes les larmes de son corps.

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Polstephie
Une fois qu'elle l'eut éveillée, de façon silencieuse puisqu'elle n'arrivait pas à parler, la Comtesse aida sa petite Linèta à se vêtir et à se préparer. Puis elles rejoignirent les filles pour prendre une légère collation. Une fois encore, la Comtesse ne put parler. Alors elle se contenta de couver ses enfants du regard malgré les évènements... Enfin, elle laissa Linèta aux bons soins d'Eirwen et de ses sœurs pour aller se préparer.

Si elle ne redoutait pas la cérémonie, son cœur battait la chamade à l'idée de revoir enfin son fils. Tant d'années les avaient séparés qu'elle craignait de l'avoir perdu véritablement. Mais elle chassa ces idées et entreprit de dévoiler la robe qu'elle porterait et qui ne manquerait sans doute pas d'étonner. Elle n'en avait même pas toucher mot à Cristòl, se fiant simplement à son ressenti quand elle l'avait faite faire.


Les dernières minutes de la Veuve filèrent rapidement. Une fois la robe passée, elle ramena simplement une partie de ses cheveux en une torsade afin de dégager son visage, la fixa d'un peigne d'or très fin et orné d'une simple et unique émeraude. Puis elle fixa la ténébreuse dentelle espagnole sur ses cheveux de feu mais ne parvint pas à éteindre leur éclat. Une fois prête, elle pria en silence, convaincue qu'elle était qu'il n'était pas besoin d'être dans un lieu consacré pour le faire.


La Comtesse était entourée de ses filles et s'inquiétait de n'avoir pas eu de nouvelles de son Frère. Mais, sans plus attendre, le cortège se rendit à pied vers la Chapelle qui entendrait ses vœux, leurs vœux...

Eirwen aux cheveux d'or portait, comme dans toutes les grandes occasions, une cotte azurée. Mais elle y avait ajouté un surcot d'argent marquant son deuil.

Magalona Eufrasia, au teint diaphane rehaussé par les Ténèbres de ses cheveux, portait une robe à tassel taillée dans un brocard rouge sombre brodé d'or et bordée d'une fourrure sombre. Elle portait son deuil ainsi : avec les couleurs du Gévaudan que son père avait tant aimé.

Margalida Dulcia, aux cheveux enflammés, portait également une robe à tassel bordée de la même fourrure sombre que son Autre, mais la sienne était de l'Émeraude des forêts Gevaudanaise. C'est en son cœur qu'elle portait le deuil de son père, n'aimant pas les démonstrations publiques.

Et la petite Aimelina portait fièrement les couleurs de Sìarr : l'azur et l'argent. Ses cheveux avaient été laissés libres et la brise les soulevait parfois.

Mais le plus étrange dans ce petit groupe, c'était finalement la promise. Elle n'arborait point la robe rouge dévolue aux noces. Et la coupe n'était pas le moins du monde habituelle. Ainsi, Paula portait une robe* parfaitement taillée, aux tissus légers mais riches et qui dénudait légèrement ses épaules. Trois couleurs composaient l'ouvrage. La majeure partie de la robe était d'argent alors que les manches évasées et quelques pans de celle-ci étaient de sable. Mais le plus étonnant finalement, c'était cette ceinture plutôt large, ce ruban de tissu qui ceignait son buste juste sous sa poitrine et soulignait ainsi une partie de ses courbes plus que généreuses. Les rondeurs de ce corps que le temps n'épargnait pourtant pas étaient ainsi révélées mais également cachées. Et c'est ce corps de Vénus des Temps Antiques qui s'avançait doucement dans le froufrou soyeux des tissus choisis sur le chemin menant à la Chapelle.
Pour accompagner ce choix de toilette totalement délirant, Paula avait passé à son cou un collier étrange composé de joncs d'argent noirci et tordus, parsemés d'éclats de rubis. Des pendants d'oreilles du même accompagnaient la parure. Elle avait retiré son Alliance pour la coudre sur sa chainse, contre son coeur, auprès de la Croix Languedocienne qui y était toujours. Mais cela, personne d'autre qu'elle ou le Marié ne le sauraient...



C'est donc ainsi que Paula arriva devant les portes de la Chapelle, un peu avant l'heure dite, espérant que son Frère ne l'aurait pas oubliée et que son fils était arrivé. Elle inspira longuement une bouffée d'air puis la souffla doucement avant de rabattre sur son visage la dentelle espagnole de sable qu'elle avait choisie pour voile...




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*Cf l'actuel avatar

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Guilhem
Guilhem était arrivé la veille de Tolosa.
Il avait passé une courte nuit dans son 'entrepôt' Narbonnais.
Il avait voyagé seul, et seul il repartit aux premières lueurs de l'aube en direction de Vinassan.
Sur le chemin il s'arrêta un instant au haut d'une montée surplombant la campagne. Il admira le majestueux Canigou, l'Olympe Occitane, dont les formes commençaient à se deviner dans les lueurs blafardes matinales par delà les étangs de Bages.
Il respira profondément l'air frais du matin. C'était magnifique... C'était horrible...
Autrefois le calme de la campagne d'Oc, la majesté du Mont, les brumes qui peu à peu se dissipaient au dessus des étangs, tout cela aurait insufflé Force et Sérénité en Guilhem, mais aujourd'hui tout cela ne faisait qu'amplifier le Vide, Vide honni que seules des activités intellectuelles et répétitives comme l'apprentissage de la navigation ou ses différents projets, jamais vraiment arrivés à terme, pouvaient masquer... un instant. Il soupira, et tourna le regard.
Décidément non... ses projets arrivaient rarement à terme... comme d'autres parties de sa vie d'ailleurs... à croire que quand tout semblait être mis sur de bons rails il préférait tout laisser en plan, tout abandonner pour se consacrer à une nouvelle lubie chronophage, tout quitter avant que...

Il soupira, tourna la bride et se remit en route.

Pol... Voilà bien la seule personne qui soit restée attachée à lui. Pourquoi? Il ne le savait... Pourtant avec elle aussi Guilhem avait été un bien piètre ami, un bien piètre frère... Toujours absent, souvent éloigné, ne donnant pas de nouvelles... quelles nouvelles donner?... Il n'y avait rien...

Bien sûr en un sens il était impatient de la revoir, de prendre de ses nouvelles. Il était heureux qu'elle le considère toujours comme son... frère.
Mais un coin de son cœur ne pouvait s'empêcher de penser qu'il ne méritait pas sa considération et redoutait que lors de ces retrouvailles elle se rende finalement compte qu'il n'y avait rien d'intéressant en Guilhem.
Enfin si... l'homme était érudit, il savait parler, de sciences, de politique, d'économie, il s'était même mis à la théologie depuis peu, plus pour s'occuper l'esprit que dans l'espoir de trouver des 'réponses'. Mais pour ce qui était des qualités humaines... le Vide... il se sentait vide...

C'était donc ampli de ce sentiment ambivalent qu'il pénétra dans le village qui se réveillait à peine.
Il entra dans la chapelle encore vide et silencieuse. Guilhem eut l'impression que Pol avait été là très peu de temps avant, il ne su dire comment, il ne su dire pourquoi, il avait juste cette impression.
Il resta quelque temps là, immobile, à l'entrée de la chapelle, dans l'ombre d'une colonne.
La cérémonie ne débuterait pas avant quelques heures, aussi Guilhem décida d'aller faire un tour dans la campagne, et de revenir au moment dit. Là-bas il essaierait de refouler le vide qui l'envahissait, il ne voulait pas imposer ses humeurs moroses à Pol qui devait avoir déjà bien d'autres soucis en tête ce jour là. Mais le vide, qu'il est dur de s'en débarrasser...

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Aimelina
Aimelina avait du mal, parfois, à garder les secrets et poids dans son coeur. On ne parlait pas, ou si peu, de la mort du Comte du Gévaudan. On ne disait pas vraiment comment il était mort ; et quand on en parlait, c'était vaguement, c'était pour dire, parfois : "Son bras était mangé par la gangrène de la guerre en Provence ! Il n'aurait pas survécu." Ce n'était pas un mensonge ; mais on ne disait pas tout. Aimelina n'en parlait pas. Aimelina aurait aimé savoir, demander à sa mère... Mais les mots ne sortaient pas de ses lèvres. Elle n'arrivait pas à demander, simplement :

"Est-ce que tes enfants savent comment est mort ton mari ?"

Et bientôt, la question même n'aurait plus de sens, car un nouvel époux succéderait à l'ancien. Aimelina ne savait pas ce qu'on avait dit à Margarida, Magalona, Lop-Guilhem sur la mort de LeGueux.
Elle ne savait pas...

Elle savait comment il était mort. Elle l'avait vu. Elle avait vu Cristòl donner ce coup d'épée. Elle avait vu son père tuer son père - l'homme qui l'avait conçue tuer l'homme qui l'avait acceptée, qui l'avait élevée.
La mort avait commencé à signifier quelque chose, pour elle, à ce moment-là.
Pouvait-on parler de douleur ? Elle endurait tout vaillamment, la petite Linèta, en apparences. Et au fond, ce n'était qu'un traumatisme qui enflait peu à peu. Elle n'avait pas de repères. Aucune notion du bien et du mal, de la vie, de la parenté, en fin de compte. Car elle avait été orpheline, puis elle avait retrouvé son père et sa mère, et on lui demandait de croire qu'elle n'était plus orpheline. Car elle avait vu la mort, et c'était bien rapide, et si facile à donner ! Elle avait vu Paula et Cristòl pleurer sur ce qu'ils avaient fait. Pourquoi être triste de ce qu'on a fait ? Ne l'a-t-on pas choisi, provoqué ?

Le remords devenait étranger à Linèta. Elle était fière - son handicap augmentait encore sa fierté, car elle ne voulait pour rien au monde qu'on la considérât comme faible - et étrangère, désormais, au bien et au mal. Est-ce mal, d'épouser l'épouse de son parrain ? Est-ce mal, d'aimer son frère ? Est-ce mal, de mentir à ses enfants ?

C'est.
Aimelina ne cherchait plus à dire si c'était mal ou bien. C'était. Les choses étaient, naissaient, mourraient.


Dans une robe toute bleue passée sur une cotte blanche, et ornée de rubans blancs noués aux épaules, à son poignet droit, à son moignon gauche, à la ceinture, et flottant derrière elle comme les fils soyeux d'un marionnettiste invisible, la benjamine de la cérémonie arriva du Donjon à la chapelle à pied avec sa mère, ses sœurs et leur gouvernante, plus les quelques membres de la mesnie de Saint-Félix, en particulier le maître queue Felip Gaudenç, qui était ici, pour des raisons que la jeune fille n'avait pas encore cherché à élucider, tenu en très haute estime.

Mais tandis que les autres hésitaient sur le parvis, sous le regard de quelques Vinassanais qui venaient honorer le mariage de leur Seigneur de brassées de jonquilles, en tenue du dimanche, l'enfant se précipita à l'intérieur de la chapelle. Il y avait là Jehanne Elissa et Eilinn, son si beau frère Guillaume, dont elle était, dès le premier regard, la veille, tombée secrètement amoureuse, et un autre jeune homme, un peu plus grand, plus âgé sans doute, qui avait le cheveu plus sombre que Guillaume, et qui était bien beau aussi, en vérité ! Peut-être était-ce son frère Lop-Guilhem, dont on lui avait dit qu'il avait été convié et viendrait peut-être ?
Il y avait deux adultes aussi, qu'elle n'avait jamais vus. La petite fille commença par saluer l'autel, puis elle s'inclina devant la dame brune, Leello, quand bien même elle ne la connaissait pas. C'était un adorable salut d'enfant, d'une main, car la main atrophiée de Linèta ne pouvait atteindre sa jupe. Elle adressa le même au garçon inconnu, qu'elle supposait déjà, en son cœur, être son frère Lop-Guilhem.

Ensuite, les choses sérieuses : Aimelina sautilla derrière le banc sur lequel étaient assis Jehanne Elissa, Eilinn et Guillaume. Elle passa son bras valide autour du cou et des épaules de Jehanne, et la gratifia d'un baiser d'une candeur enfantine sur la joue - huit ans n'est pas encore trop tard pour faire l'enfant, surtout lorsque l'on jouit du privilège d'être la petite dernière, que l'on ne souhaite pas voir grandir trop vite.
Petit sourire à Eilinn et voix claire :


-"Bon jour !"

Et puis ses joues rosirent et elle mima une révérence comme le faisaient les grandes dames dans les histoires à son frère de Chauconin :

-"Monsieur mon frère !"

Large sourire, et ses yeux brillent. Elle pouvait bien avoir oublié quel événement important était sur le point de se jouer...

-"Je reviens, vais voir père !"

Et l'enfant sautilla de nouveau vers la travée, avança jusqu'aux deux hommes agenouillés en prière :

-"Père, père ! Mère est arrivée, et je suis là !"

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Aimelina, dite Lineta en òc, c'est-à-dire « lin à petites feuilles »

pierroleon
En cette belle journée d'avril, Monseigneur Pierroléon de Riddermark arriva de Narbonne en voiture à cheval, escorté par huit gardes épiscopaux.

Dans la chapelle, les cierges étaient déjà allumés, il y avait des fleurs partout, les bancs bien rangés, il n'y avait plus qu'à attendre. Monseigneur Pierroléon de Riddermark sortit finalement à l'arrêt du convoi, au milieu d'une haie d'honneur. Il salua rapidement et se réfugia dans la sacristie.





L'évêque sonna les cloches pour prévenir les gens que la cérémonie allait commencer.

Puis, revenu en tenu de prélat épiscopal, il alla aux portes de la chapelle.

Rentrez mes amis, bienvenue en notre maison du seigneur.
Quelle joie de vous voir tous en ce lieu.


Pierroléon regardait les fidèles s'installer.
Polstephie
L'officiant n'avait pas tardé à apparaître sur le parvis une fois que Linèta s'était faufilée à l'intérieur de la Chapelle. Paula avait souri en la voyant ainsi s'enfuir.

Puis, à l'invitation de Monseigneur Pierroléon de Riddermark, elle avait enjoint la rousse Margalida Dulcia, la brune Magalona Eufrasia et la blonde Eirwen à rentrer dans la Chapelle. Les jeunes filles s'éparpillèrent alors, tels de petits oiseaux colorés, et apportèrent un peu de couleur et de joie à la morosité ambiante. La Comtesse, quant à elle, resta sur le parvis : elle souhaitait attendre son frère et pensait bien qu'il n'était pas encore à l'intérieur. Aussi, elle s'approcha du prélat, s'inclina un peu devant lui pour le saluer et engagea la conversation, à la fois pour tromper l'attente et l'espèce d'angoisse qui la tenaillait.


Le Bonjour Monseigneur... J'espère que vous vous portez bien.

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Eilinn Melani
Guillaume s'était rangé du côté de Jehanne Elissa, et ainsi Eilinn était replongée dans ses pensées et conjectures diverses et variées. Pourquoi donc la Vicomtesse, qui avait manifesté beaucoup d'affection à sa tante à travers ses paroles, refusait cette union ? Certes, le corps du comte du Gévaudan était à peine froid, et Eilinn trouvait la période de deuil bien courte par rapport à ce que sa propre mère avait pratiqué après la mort de son père. A onze ans, difficile de réfléchir à tout cela convenablement, et elle avait bien peu d'éléments pour l'éclairer.

Deux options s'offraient alors à elle.
Soit le Vicomte de Fenouillèdes n'était qu'un intrigant profitant du deuil d'une femme ayant plus de titres que lui pour l'épouser et ainsi s'accaparer un comté, ce qui était selon Eilinn relativement plausible ;
soit la comtesse semblait vouloir dissimuler quelque vilenie comme une grossesse, ou bien un forfait plus noir encore en épousant ce noble. Fort heureusement, elle était encore bien ignorante des vicissitudes de la vie pour imaginer des raisons bien plus licensieuses à cette union.

Puis une petite fille s'accrocha au cou de Jehanne Elissa, semblant visiblement connaitre tout le monde dans la chapelle.
Elle fit un sourire à la petite fille, une petite révérence et lui répondit un "Bonjour" jovial.

Enfin, l'archevêque se présenta, invitant les fidèles à s'installer. La fin de la torture était pour bientôt. Enfin façon de parler.



edit pour oubli

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Lop_Guilhem
Lop_Guilhem rendit un sourire à Jehanne Elissa, salua comme il se devait Aimelina et prit place sans tarder parmi les présents. En fait, il ne connaissait que peu de personnes : ses sœurs & sa mère, guère plus.

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Jehan de Proisy
Combien de temps avaient ils prié, ensemble, côte à côte sans mot dire mais en une muette communion...Nul ne pourrait le dire mais guère plus d'une heure cependant.
Les deux hommes étaient hors du temps, l'esprit tourné vers celui en qui ils croyaient quels que furent leurs actes leurs gestes compréhensibles ou non.

Certes chacun des deux avait choisi une voie...mais ils partageaient un même idéal de justice, de pureté bien que se sachant si imparfaits. Imperfection dont ils n'étaient pas totalement fautifs loin s'en faut...Ils essayaient juste d'être honnêtes mais que cela était difficile et semblait parsemé d'embuches de toutes sortes.

Le Fortunat fut le premier à être distrait. Sans doute n'avait il point atteint le détachement et le degré de ferveur de son parrain Hospitalier. L'attendrait il un jour seulement? Il ne savait...

Ce qui l'avait distrait était le bruit d'une voiture et d'une escorte puis des pas vers eux mais qui s'étaient dirigés vers le fond de la chapelle, sans doute la sacristie.

Jehan se releva et se signa regardant le Chevalier qui poursuivait ses prières hermétique à son entourage.

Discrètement et veillant à faire le moins de bruit possible il sortit et rejoignit Leello, son épouse qui attendait dehors. Celle-ci pu se rendre compte que son visage était apaisé comme lavé des tourments de ce monde. Tourments dont il avait eu largement sa part confronté qu'il était à œuvrer pour la cohésion de sa famille.

Jehan sourit à Leello.


Ma Mie ce moment de recueillement m'a fait énormément de bien. Est ce le lieu, la présence du Chevalier je ne saurais dire mais je suis bien c'est certain.

Il l'enlace et dépose un tendre baiser sur les lèvres de son aimée.

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Cristòl
Les paroles alentour glissaient sur le pavillon de son oreille, sans atteindre les profondeurs de sa pensée. Il se sentait environné de bruit, sans tout à fait saisir leur sens. Il ne le cherchait pas : c'était en lui-même qu'il cherchait un sens - un sens à sa vie, un sens à tout cela.

Il sentit son frère se mouvoir, et quitter lentement la chapelle ; mais plus que tout, ce fut le cri joyeux de sa fille qui l'arracha à sa fixité méditative.

Il remua lentement, engourdi. Ses yeux redevinrent mobiles et attentifs. Il releva la tête, sourit. Il se leva tout à fait, et se tourna face aux présents : toute petite assemblée, de ceux qui lui étaient le plus cher. Quelques mètres plus loin, à l'entrée de la chapelle, il voyait l'officiant dans ses beaux vêtements. Devant avançaient les jumelles Alanha. Derrière, dehors, il devinait la silhouette tout de courbes et de généreuse chair de Paula.

Alors qu'il prenait sa fille dans ses bras de Chevalier, et l'appuyait sur sa taille, il commença à entrevoir, plus qu'il ne l'avait trouvé dans la méditation, le sens de son choix.


-« Alors, ma petite Linèta... Tout va bientôt commencer ! »

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Guilhem
Guilhem avait erré dans la campagne jusqu'à ce que la hauteur du Soleil lui indique qu'il était temps de retourner à la chapelle.
Il était dans une rue voisine lorsque les cloches se mirent à sonner. Il pressa le pas.

Arrivant sur le parvis, il reconnu Paula qui se tenait là.

Il s'approcha d'elle en souriant et dit sur le ton de la plaisanterie.


Je suis incorrigible, même en ce jour il faut que je me fasse désirer.
Comment vas-tu?

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Guillaume de Chauconin
Visiblement, elle voulait pas parler. Ni même répondre à son offre. Soit. En même temps, il comprenait le Chauconin. Ca devait pas être facile, facile de savoir que répondre à son beau langage d'adulte. Parce que, il en était persuadé, il avait bien parlé et tout et tout, et même que ses maîtres de Champagne, ils auraient été bien contents de lui, s'ils l'avaient vu, et entendu. C'est donc plein d'une fierté, déplacée mais qu'importe, que Guillaume se cala un peu plus dans son siège. « Ouais mon gars, toi, tu sais parler. Et aux femmes en plus ». C'est dans cet état de perfection morale peu commune, vous en conviendrez, que se trouvait le garçonnet quand une nouvelle fille d'Eve s'approcha. C'est un gynécée ou quoi l'Oc ?

Sa sœur, en fait. Sa sœur si mal formée qu'il osait pas la regarder ailleurs que dans les yeux. Impossible pour lui de voir ce morceau de bras, cette chose informe qui défigurait sa sœur, qu'il aurait aimée, qu'il aurait voulue, si parfaite. Hélas, le bon dieu, ou les dés, allez savoir, vu qu'il est pas impossible que le vieux barbu de tout là-haut soit en fait un sacré joueur de Yathzee, en décidèrent autrement. Et c'est avec un demi-sœur, à maints égards, que s'était retrouvé le Chauconin.

Demi-sœur qui, pourtant, ne cessait de l'émerveiller. Si joyeuse, si enfant encore, alors que lui avait quitté, contraint et forcé, même s'il trouvait pas trop à y redire, cet âge pour celui des adultes. En avance sur les usages héraldiques, certes, mais un bâtard n'est-il pas, par essence, hors normes ? Notez qu'en bon sartrien avant l'heure, Guillaume comptait sérieusement l'être aussi par existence. Mais ceci sera une autre histoire, encore bien loin d'être écrite. Pour revenir à sa sœur, nous en étions donc au fait qu'il était heureux de la voir, elle qui souriait si souvent.

Et qui souriait encore au moment de le saluer plus courtoisement qu'oncques il ne fut salué.
« Monsieur mon frère ». Délicate petite enfant. À ce moment, ce qui lui sert de remparts autour de son cœur, Guillaume les sent craquer, exploser, voler en éclat. Peste soit du demi-bras, peste soit des convenances, peste soit de ce que nombre d'ignobles ignares ignominieux et ignorants (j'crois que là j'ai vidé le stock des consonances en ign-..., parce qu'ignifuge, j'avoue, je vois pas comment le caser...) qui verront dans cette malformation la punition du Divin. Pour lui, qu'importe la voie qu'il suivra, qu'importe les rencontres qu'il fera, sa sœur restera toujours une intouchable. Oh, rassurez-vous, pas comme dans le genre de celles qu'on rencontre en Inde, non, mais du genre de celles que nul pêché, nulle insulte, nulle critique ne pourra diminuer à ses yeux.

Pas de famille légitime, une mère qui est devenue un professeur plus qu'une maman, un père qu'il ne voit que pour la deuxième fois, une future belle-mère dont il ne sait que peu, hors qu'elle soit comtesse, alors, c'est à la quasi-manchote qu'il risque de s'accrocher. Et si en plus celle-ci est pas contraire...

D'ailleurs, en parlant d'elle, la voila embarquée par le chevalier des Pyrénées, aux premières loges pour la suite des événements. La suite des événements, justement, c'était l'arrivée du prélat. Ca avait pas l'air d'aller trop mal pour lui, à voir sa mise. Intéressant, ça, comme info. Et aussitôt classé dans la partie « à retenir » du cerveau du Chauconin. Bon, il avait pas compris pourquoi le dit évêque avait filé droit vers les portes sans les saluer, un point en moins sur l'échelle de l'estime de Guillaume, ça pardonne rien les gosses, mais c'était pas le plus important. A la question « C'est une bonne situation, ça, évêque ? », sans s'embarquer dans un monstrueux monologue, Guillaume aurait répondu, sans hésiter :
« Oui ».

Et puisque Renarde a pas l'air de vouloir reprendre la conversation, c'est sans remord que le bâtard de Sìarr porte son regard vers l'entrée. Il y voit pas grand'chose, notez bien. Déjà parce que c'est pas top de tourner le cou à quasi 180°, puis aussi parce que ce cornard de soleil avait décidé de s'inviter à la noce. Du coup, bonjour les éblouissements. Pouvait à peine voir une adulte, visiblement, à la hauteur à laquelle s'promenait sa chevelure qu'on risquait pas de louper, et une flopée de gosses. Bah, dites donc, c'est qu'ça se reproduit vite les Languedociens. Presque pire que des lapins. Bon, la grande, ça devait être la future vicomtesse des Fenouillèdes. Ca, c'était compréhensible. Mais les autres... Boarf, bonne question. Ptèt qu'elle a eu d'autres gosses avant d'se marier à papaaaaaaaaaaa, notez bien. D'façon, au final, lui, ça le concerne que peu. Il est pas prévu dans la ligne de l'héritage, comme le rappellent tout en subtilité les trois paires de testicules, brisure de batârdise en forme d'hommage à la vigueur paternelle. Alors, si plus tard la marmaille devait se battre pour la division des possessions, il les laisserait faire. Grand bien leur fasse. Lui, ça le regardait pas. Donc qu'y en ait un, quatre ou quarante-deux, ça changerait rien à son affaire. Ils viendraient même tous à crever qu'ça le rendrait pas plus légitime. Et encore faudrait-il qu'ils réussissent à tous survivre jusqu'à l'âge adulte, c'qui était pas gagné non plus, comme le lui avait rappelé, à corps défendant, doux euphémisme, le Martin qui avait eu un coup de chaud en ramenant les vaches, l'printemps passé. Hop, cané le gosse. Et perdu l'troupeau, aussi, qu'y en avait pas d'mandé plus pour tailler la route.

C'est séparé entre indifférence, il ignorait encore beaucoup de chose de la situation précise de sa sœur dans tout c'foutoir, il est vrai, et curiosité, parce que quand même, de nouveaux arrivés et la tronche de la future belle-doche, ça titillait son intérêt, que Guillaume regardait, le corps maintenant tout à fait tordu, la cohorte qui commençait à remonter l'allée centrale.

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leello
Leello avait attendu le retour de son époux, elle savait qu'il aurait besoin de retrouver son parrain.
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Citation:
Ma Mie ce moment de recueillement m'a fait énormément de bien. Est ce le lieu, la présence du Chevalier je ne saurais dire mais je suis bien c'est certain.


Leello sourit à son époux, elle aurait pu prévoir mot pour mot ce qu'il venait de dire. Elle répondit à son baiser en lui prenant la main et en se serrant contre lui.


J'en suis certaine et heureuse mon coeur, vous devriez prendre le temps de vous visiter plus souvent.

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