Belgarath
[ Canton de Grandson, échoppe du charpentier Belgarath, une nuit sombre d'hiver 1457 ]
Elle se tient là, debout devant lui, soudainement apparue de nulle part.
Sa silhouette se détache, fantomatique, sur une aube bleutée.
Les mèches de sa chevelure blonde sont des rayons du soleil qui encadrent son visage aux traits fins.
Sa bouche esquisse un sourire angélique et sous son regard dun bleu céruléen, il se sent nu comme au premier jour, troublé par la sensation dêtre sondé jusquau plus profond de son âme
Son corps aux proportions parfaites se devine sous une tunique diaphane, nimbé dans le halo dune lumière reposante.
Il jurerai que la brume qui baigne ses pieds dissimule la surface argentée dune eau paisible.
Ses bras ouverts sont une invitation, lassurance de linvulnérabilité et la promesse du réconfort.
Alors, dune voix sybilline, elle sadresse à lui en ces mots :
« Viens, Belgarath
Trouves moi et rejoins moi
Alors je toffrirais la quiétude que seuls connaissent les Hommes accomplis »
Il voudrait la rejoindre, se blottir dans ses bras mais il est incapable de bouger.
Il voudrait lui répondre, lui demander son nom mais aucun son ne franchit ses lèvres.
Au prix dun effort surhumain, il parvient à tendre une main vers Elle
Mais sa main se referme sur le vide et Bel séveille au chant du coq !
Par tous les Saints !
Décontenancé par cette vision onirique, le charpentier peine à reprendre contact avec la dure réalité.
Même sa toilette à leau glacée ne parvient pas à lui faire quitter les nimbes.
Il prends un maigre petit déjeuner, nourrit distraitement Bubulle, loeil hagard, lair absent.
Cest en automate quil saisit sa pioche et sa besace pour se rendre à la mine
La matinée est claire, promesse dune de ces froides mais lumineuses journées dhiver.
Bel chemine lentement et il salut distraitement les quelques Bocans qui, comme lui, sapprêtent à une dure journée de labeur.
Durant de longues heures, il enchaine les coups de pioche, la manutention des blocs de minerai, les retours en surface pour livrer le fruit de ses efforts.
La faim, la soif, la fatigue ou la poussière ne parviennent pas à effacer de sa mémoire lInconnue de son rêve.
Et malgré la fatigue qui le gagne, il ne peut sempêcher de penser à Elle :
Qui est-Elle ?
Comment la trouver ?
Alors que le contre-maitre annonce la fermeture du chantier, un sourire illumine la face mâchurée de poussière et de sueur du blondinet.
La nuit va bientôt tomber et il Lespère
_________________
Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent lindifférence ou la résignation...
Elle se tient là, debout devant lui, soudainement apparue de nulle part.
Sa silhouette se détache, fantomatique, sur une aube bleutée.
Les mèches de sa chevelure blonde sont des rayons du soleil qui encadrent son visage aux traits fins.
Sa bouche esquisse un sourire angélique et sous son regard dun bleu céruléen, il se sent nu comme au premier jour, troublé par la sensation dêtre sondé jusquau plus profond de son âme
Son corps aux proportions parfaites se devine sous une tunique diaphane, nimbé dans le halo dune lumière reposante.
Il jurerai que la brume qui baigne ses pieds dissimule la surface argentée dune eau paisible.
Ses bras ouverts sont une invitation, lassurance de linvulnérabilité et la promesse du réconfort.
Alors, dune voix sybilline, elle sadresse à lui en ces mots :
« Viens, Belgarath
Trouves moi et rejoins moi
Alors je toffrirais la quiétude que seuls connaissent les Hommes accomplis »
Il voudrait la rejoindre, se blottir dans ses bras mais il est incapable de bouger.
Il voudrait lui répondre, lui demander son nom mais aucun son ne franchit ses lèvres.
Au prix dun effort surhumain, il parvient à tendre une main vers Elle
Mais sa main se referme sur le vide et Bel séveille au chant du coq !
Par tous les Saints !
Décontenancé par cette vision onirique, le charpentier peine à reprendre contact avec la dure réalité.
Même sa toilette à leau glacée ne parvient pas à lui faire quitter les nimbes.
Il prends un maigre petit déjeuner, nourrit distraitement Bubulle, loeil hagard, lair absent.
Cest en automate quil saisit sa pioche et sa besace pour se rendre à la mine
La matinée est claire, promesse dune de ces froides mais lumineuses journées dhiver.
Bel chemine lentement et il salut distraitement les quelques Bocans qui, comme lui, sapprêtent à une dure journée de labeur.
Durant de longues heures, il enchaine les coups de pioche, la manutention des blocs de minerai, les retours en surface pour livrer le fruit de ses efforts.
La faim, la soif, la fatigue ou la poussière ne parviennent pas à effacer de sa mémoire lInconnue de son rêve.
Et malgré la fatigue qui le gagne, il ne peut sempêcher de penser à Elle :
Qui est-Elle ?
Comment la trouver ?
Alors que le contre-maitre annonce la fermeture du chantier, un sourire illumine la face mâchurée de poussière et de sueur du blondinet.
La nuit va bientôt tomber et il Lespère
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Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent lindifférence ou la résignation...