eftropié

Thrandhuil

Il marchait avec des béquilles. Sa tête était presque complêtement recouverte de bandages, ne laissant voir que ses yeux tumefiés, son nez éclaté et sa bouche gonflée. Il était vétu d'une sorte de bure à moitié déchirée.

L'homme s'avança dans le hall du chateau et tenta d'interpeller un garde.

Bonfour!..

Holà, mon brafe, pouffez fous demander à fe que ve fois refu par quelque refponfable de fe comté? ve ferfe à afoir des efplicafions fur fe qui m'est arrifé, foire à mander réparafion. Ve me nomme Thrandhuil.

Essoufflé par ce long discours, l'homme s'adossa à un pilier.

Lotx

Le garde en question avait demandé un instant et de ne pas bouger le temps qu'il ramène le nabot qui leur servait de porte-parole et, sans plus d'explications, il avait pris congé. Pas très bavards les gardes du château mais, en même temps, s'ils avaient été dotés de quelconques facultés intellectuelles ils n'auraient certainement pas finis gardes n'es-ce pas? Quoi qu'il en soit, l'homme teint visiblement parole puisqu'un jeune garçonnet dont le physique concordait effectivement à ce que l'on attendait de la description d'un "nabot" arriva. Il avait une bouteille à la main et l'air agacé comme on l'avait interrompu pendant sa pause boisson... Cela étant dit, compte tenu de son emploi du temps, on avait peu de chances d'interrompre le porte-parole durant un autre moment qu'une pause...
Marchant d'un pas franc, ce dernier se dirigea et interpella la personne qui ressemblait le plus à la description de "loque qui va bientôt clamser" dont le garde lui avait gentiment fait grâce quelques minutes auparavant.
Deux moulinets des bras, il fit "coucou".

Bonjoureuh messire! Je m'présente, Lotx, porteur de parole du comté. Comme quoi le hasard fait bien les choses pasqu'y paraît qu'vous rocherchez justoment un responsable du comté, ça tombe bien hein?

Courte pause.

Aheum... Par contre vous ferez attention vous... euh... suintez sur le tapis là, j'suis pas sûr qu'la maire du palais apprécie énormément en fait...

Thrandhuil

Thrandhuil ne put retenir un franc sourire en voyant le nabot remuer les bras... il eu une inquiétude pour la précieuse chose que le porte parole tenait en main:
attenfion la bout...
... mais se reprit, voyant la dextérité du jeune homme et reconnaissant là immédiatement un confrère.
Il est vrai que je fuinte.
La foif, fans doute...

Lotx

La première impression est toujours déterminante lorsque l'on rencontre quelqu'un et l'homme en face de lui avec son visage de passé sous un troupeau de poney (oui, Lotx aimait beaucoup faire des métaphores avec des poneys) n'était sans doute pas forcément ce genre de personne qui faisait tout de suite une merveilleuse impression. Néanmoins, le garçonnet le connaissait suffisamment (en même pas deux minutes, oui) pour reconnaître un homme de valeur. Ben ouais, il lorgnait sur sa bouteille presque autant que Sifflard sur les grains de beauté de la procureur ce qui n'était pas peu dire. Un trucmachinchosiste ignoré sans doute, aussi comment avoir mauvaise opinion de lui?

Mon foie, messire, je n'saurais vous refuser une p'tite rasade hein?

Ben ouais, on ne refusait jamais la dernière volonté d'un type au bord de la mort.

Tiendez, c'est d'la liqueur de gland, une spécialité de Bergerac. Z'allez voir s'radical ça va vous faire cicatriser en moins de deux.

Évidemment, au temps de la narration, l'on ne connaissait pas les propriétés antiseptiques de l'alcool... néanmoins les propriétés de débouchage des latrines de cette liqueur étaient très bien connues et constituaient un bon indice quant à son action dans l'organisme.

Mahaut_bozier

[quelques centimètres sous leurs pieds]

- Ah ah ah ! Enfin ! Je suis à ça ! GNIN HIN HIIIIN !
- Ouais enfin "à ça"... Je creuse depuis le début et vous, vous passez votre temps à vous frotter les mains en ricanant.
- Evidemment ! Je suis issue d'une famille de comploteurs ! J'essaye d'intégrer ça dans mon comportement. Pis je vais quand même pas creuser moi même. Ça abîme les mains.
- Ben tiens.
- Si mes calculs sont bons, et croyez bien qu'ils le sont, nous sommes précisément au niveau de la cave. Elayne pourra continuer à m'interdire l'accès officiel... Je serai déjà dedans. GNIN HIN HIN HIN !
- Non mais je vous l'ai déjà dit, ne criez pas, dans les galeries, c'est un coup à tout faire s'effondrer.
- Peu importe, si on se retrouve coincés dans la cave, nous aurons de quoi survivre. J'ai un saucisson et un tire-bouchon. On peut tenir des jours !

Bon, évidemment, comme elle était en train de mâchonner le saucisson, il était peu probable qu'elle tienne longtemps en cas de siège. Mais peu lui importait, elle était à 2 doigts d'atteindre son rêve. Les caves du palais.
Laissant Anatole creuser, elle se voyait déjà ouvrir les tonneaux un à un, dans une grande débauche orgiaque où elle se baignerait nue dans des grands crus.

- Dites... J'entends des voix...
- AU BÛCHER !
- Non mais pas des voix comme ça... J'entends parler au dessus de nous. Il y a des gens dans la cave ? On dirait la voix de votre ami, là... Choubinet.
- HAN ! Le faquin ! Il a coulé mon porte-galions ! non, laissez tomber, c'est de l'humour maritime, pouvez pas comprendre. Il a trouvé les clés de la cave et il ne me l'a pas dit ! Vite ! Creusez vers le haut ! Il va comprendre son erreur. GNIN HIN HIN !
- Non mais c'est pénible en plus, ce rire, là...

Thrandhuil

Thrandhuil se laissa glisser le long du pilier qui peinait à le soutenir, vu les vibrations de celui-ci. Il se retrouva donc tout naturellement assis par terre, à bonne hauteur pour trinquer avec le nain.

Il sortit de sa robe de bure quelque peu loqueteuse deux petits gobelets en bois, souffla dedans, et les tendit au nabot.

Allez-vy, faites fotre offife, mon garfon.

Pendant que Lotx versait, il sortit d'une de ses poches intérieures une fiole sombre. L'homme en face de lui paraissait mériter l'honneur. Il posa le précieux récipiant, et récupéra le gobelet de bois, plein.

Au Tout Puiffant qui m'a prêté fie, malgré l'affarnement des Hommes à me trufider.

D'un geste sûr, il leva le coude.

Mouhahahaha!

Lotx

Diantre, l'homme avait un sacré lever de coude. Lotx détacha son regard quelques instants de l'étrange fiole qu'il avait sorti pour constater à quel point son interlocuteur était un expert dans l'art de faire basculer les choppes.

Oué, et comme on dit chez nous, qu'les attouchements du Grand Machin vous mènent au bikini!

Il communia alors à son tour cul-sec et offrit un grand sourire.

J'suis heureux d'vois quelqu'un vouloir rencontrer un responsable du comté pour boire 'vec lui hein? S'tellement rare d'nos jours... vous savez, habituellement les gens viendent plus pour faire des remontrances qu'pour goûter à ma liqueur de gland hein?

Il se tut quelques instants.

Mais dites-moua, quesqui vous est arrivé pour être dans un état pareil?

Thrandhuil

Oula, c'est toute une histoire. Permettez...

Et Thrandhuil de déploper sa fiole, et de remplir le gobelet du nabot, puis le sien.

Celui-là, c'est à la santé de Fragrance. Une Grande Dame de Marseille, qui est allée rejoindre le Très Haut. Ce que vous allez boire est sa Création. Partie en guerre à Gênes, ils manquaient de tout. Et cette Dame, spécialiste des mines et des caves... (la voix en suspend, il sembla écouter un bruit venant de sous son fondement... puis repris)... se trouva fort dépourvue, lorsque la guerre fut venue. Elle créa donc ceci: de l'alcool de Sardine.

Il observait son interlocuteur, en reprenant.

Mon état... oui, il semblerait qu'une armée se soit défoulée sur un curé, dans la nuit de samedi à dimanche.

Mahaut_bozier

- Mais allez-y, creusez ! Qu'est-ce que vous attendez ?
- Vous avez déjà essayé de "creuser" au dessus de vous ? Toute la terre me retombe dessus j'vous signale !
- Roooh la chochooootteuh ! Dépêchez-vous, je VEUX avoir Lotx en flagrant délit. Et c'est quoi cette autre voix avec lui ?
- C'est un homme on dirait.
- HAN ! Roudoudou est avec lui ? alors là, ils vont m'entendre. Allez-y, creusez ! Enfin... je sais pas quel est le terme mais activez-vous !

*SBLUNK*

- Aieuuu !
- C'était quoi, ça ?
- Du bois. On dirait du parquet.
- Ils ont mis du parquet dans les caves ? Tain les goûts de luxe !
- J'ai plutôt l'impression que vous vous êtes trompée dans vos plans.
- Ah mais non. L'expression "me tromper" ne fait pas partie de mon vocabulaire.
- Comme tant d'autres... AIEUUU !
- Bon, donc c'est du bois. Ben la pelle ne nous sera d'aucune utilité.
- Pertinent. Mais AIEUUUU !
- Bon, tenez.
- Une scie ? Vous vous baladez avec une mini-scie dans votre jarretelle ? Mais quel genre de femme êtes-vous donc ??
- Du genre pragmatique. Allez-y, sciez. Mais discrètement hein.

*ZIIIIPPP ZIIIIP*
- Dame de Marseille...
*ZIIIIPPP ZIIIIP*
- guerre à Gênes...fort dépourvue...
*ZIIIIPPP ZIIIIP*
- alcool de Sardine
*BLONK*
- Aieuuuuu.
- Tain, Anatole, non seulement vous ne savez pas lire les plans mais en plus vous n'êtes pas du tout discret. Comment on fait de l'alcool de sardine ?

Thrandhuil

Oh dites, c'est pas mal du tout, votre truc! z'entendez? je bafouille plus!

*BLONK*

Le curé voulu se lever rapidement...

Ouahouuu! Tudieu, mon dos!

ça marche pas pour les côtes, par contre...

Z'êtes sûr que c'est solide, ici?..

Lotx

C'est d'un air émerveillé que Lotx contempla la bouteille. De l'alcool de sardine, wouah, ce monde comprenait tant de beautés et de choses encore à découvrir... et des choses mieux, beaucoup mieux que la fiole de cigüe qui ne le quittait désormais plus.
Se laissant servir, il huma son godet et bascula cul-sec, laissant le curieux breuvage s'écouler.

Ah ouais c'est... euh... on sent bien le goût du fruit... enfin du "fruit"...

Il ne termina pas sa phrase, perdu dans la contemplation de son gobelet vide. Et puis il leva la tête.

Une armée se défouler sur un curé? Vous voulez dire des lions s'ça? J'présume que vous viendez de Guyenne alors ça pullule par là b...

Il s'interrompit, yeux ronds sur la contemplation de l'endroit où l'homme avait posé son séant quelques seconde auparavant.

Euh... je... vous ferez 'ttention... y a une scie juste entre vos pieds...

Mahaut_bozier

- Je fais quoi ?
- Essayez de donner un air naturel à la scie. Ils n'ont peut-être rien vu.
- Un air naturel ?
- Je sais pas, faites la onduler, séduction, toussa...
- Avec une scie ??
- Anatole, vous manquez cruellement d'imagination. Poussez vous. Je vais écouter ce qui se passe.

Poussant sans ménagement son écrivain particulier de côté, elle empoigna la scie et la fit bouger de façon à imiter un mouvement d'algue prise dans la marée. Oui, voilà, vous avez visualisé. Par précaution, elle tenta d'une petite voix :

- Une scie dans un parquet, c'est parfaitement naturel, ne faites pas attention à moi. Oh la la, je me suis cassée une dent, c'est affreux je ne suis pas présentable.

Elle regarda Anatole, victorieuse. ÇA, ça, c'était faire diversion de façon parfaitement naturelle. Bon, mais ça ne réglait pas le problème.

- Messires ? L'un de vous pourrait-il m'indiquer où nous sommes ? Hé c'est quoi, ça ? Hééé ! Y'en a un de vous qui saigne ! Je vais être toute tachéééééééée ! Mais c'est pas possible, qu'est-ce qui vous arrive ? Vous avez joué à "si, si, ça passe" avec notre armée ou quoi ?

Thrandhuil

Malgré ses blessures, Thrandhuil fit un rapide écart sur la gauche, d'un petit bond qu'il paya d'une flugurante douleur dans la hanche. Un filet de sang coula de sous un bandage à la cuisse.

Il s'accroupit alors, défit les bandes de tissu pour découvrir que la plaie s'était remise à saigner, plutôt abondamment. Une petite flaque de sang carmin se formait sur le parquet de chêne...

Aux grands maux...

Et hop, le contenu de son gobelet fut versé sur la plaie.

Mouhahahaaa(*)

Puis il refit prestement le pansement, serrant fort mais pas trop. Ce faisant, il entendit des voix au niveau du sol, et vit une lame de scie danser...

Houla, je vais pas bien, moi... C'est un effet secondaire de l'alcool de gland, ça?

(*) oui, encore. Vous avez déjà eu de l'alcool de sardine sur une plaie béante? Non? Bon.

Brunhilde

[A quelques dizaines de mètres de là, à vol de poule...]

Craaaaaaaaaaaak...
- m'ame Bryn... merdeuh... aaaaaaaaaaaaaah...
- Enfin Germain, retenez-vous. Je sais que ces pseudos-casiers sont effectivement de la fiante de pigeon trop gras... mais tout de même...
- AIIIIIIIIIIIIIIIIE........
- Oui, c'est douloureux de jeter, je sais... Tout ce vélin perdu... Tous ces petits veaux qu'il a fallu abattre pour autant de fadaises... Je sais, je sais.
- Mais non, M'ame Bryn, au secours... Le sol s'est effondré sous moi...

- Vous déc... Se rapprochant du sous-sous-greffier-en-charge-des-dossiers-de-A-à-I-pour-les-villes-allant-de-A-à-L. Ben, vous avez vu ce que vous avez fait au parquet ? Quand on parle de plainte au parquet, c'est pas à lui de porter plainte vous savez ?
- Il s'est effrondré sous moi... et le trou est énorme...
- Oui, enfin, en même temps, me dites pas que vous n'avez pas été chiper force petits fours en salle du trône avant le début de la cérémonie...
- Attendez... j'ai l'impression que je vois de la lumière la-bas au bout.
- Fichtre patatra, et petit bonhomme de bois... Nous venons de faire une découverte majeure, Germain ! Je cours prévenir Dame Elayne !
- Ben, et moi ?..

Arf... C'était déjà trop tard... La grande avait déjà dévalé le couloir en hurlant :

Dame Elayne, branle-bas de combat, loi martiale au Castel, les mineurs d'or creusent sous le chateau, d'où la baisse du rendement ces dernières semaines !!! Tout s'explique...

Elle s'arrêta néanmoins de hurler en approchant de la grande entrée... Mazette... Une scie venait de découper un môssieu...

Euh... Je peux vous aider ?

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Grande Commandeuse du Désordre des Aristochattes
Petit châton, petit chardon : Qui s'y frotte, s'y griffe.
Surtout ceux qui se prennent pour des queues de pâquerettes !

Lotx

Lotx avait toujours été un mystique... enfin... Lotx s'était toujours persuadé être un mystique tout au moins, aussi prit-il dans un premier temps le comportement plus qu'étrange de la scie pour une apparition éthylique.

Oooooooh, qu'elle est beeeeeeeelle!

Charmé par ses étranges mouvements ou hypnotisés par iceux comme ses connections synaptiques post liqueur de sardine égalaient celle d'un Angoumoisin de base, il s'approcha et s'agenouilla en face de l'outil.

Eh bien ma dameuh la scie, vous êtes actuellement sur le parquet du hall d'entrée en train de presque couper la jambe à un... bordel je parle à une scie moi?!

Il se releva en se massant les globes oculaires, cherchant une explication logique à tout ce qui venait de se passer. Mais l'explication devait venir plus tard comme l'homme en face de lui se vidait de son sang.

Raaaaah, spa possible! Y A T-IL UN MÉDICASTRE DANS LE CHÂTEAU? ON A UN HOMME QU'EST EN TRAIN DE TOUT NOUS SALOPER LE PARQUET!

eftropié

Thrandhuil

Lotx

Thrandhuil

Lotx

Mahaut_bozier

Thrandhuil

Lotx

Thrandhuil

Mahaut_bozier

Thrandhuil

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Thrandhuil

Brunhilde

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Lotx

ElainedeTroy

"Mais que se passe-t-il par ici ? Pourquoi tous ces cris ? RHAAAAA ! MON PARQUET ! MON BEAU PARQUET !"

Si vous n'avez jamais vu Elayne perdre son calme, c'est le moment de la contempler ... de loin.

Elle se mit à courir à travers le hall d'entrée, s'effondra à genoux devant une scie mouvante, regarda la flaque carmin qui s'infiltrait entre les lames de bois précieux, hurla en s'apercevant qu'un liquide brunâtre et empestant le poisson peu frais faisait de même un peu à côté.

"MON PARQUET ! MON BEAU PARQUET !"

Les cris autour d'elle lui importaient peu. Elle n'avait d'yeux que pour son parquet, yeux qui se portèrent à nouveau sur la scie à la voix mélodieuse.

... Je vais être toute tachéééééééée ! Mais c'est pas possible, qu'est-ce qui vous arrive ? Vous avez joué à "si, si, ça passe" avec notre armée ou quoi ?

Yeux qui se plissèrent. Yeux qui étincelèrent d'un vert émeraude menaçant.

"Vous ... Vous ... Vous !"

Elle avança ses deux mains vers le trou d'où on apercevait une tête brune, doigts écartés et crochus.

"JE VAIS LA TUER !!!!"

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Le vrai bonheur est dans le calme de l'esprit et du coeur / l'intolérance vient de l'ignorance

Thrandhuil

le curé avait rapidement ramassé sa fiole, et escamotté la bouteille d'AdG pendant que le nabot parlait à la scie. Non qu'il comptait la lui prendre, mais dans ce type d'incident, il fallait savoir sauvegarder l'essentiel.
/SPAN>

Brunhilde a écrit:

... Une scie venait de découper un môssieu...

Euh... Je peux vous aider ?

Il répondit à la petite voix, laissant les grandes se débrouiller entre-elles:

oui, auriez-vous un point d'eau, un puit, une fontaine? Non que j'aie soif, mais j'aurais besoin de me nettoyer un peu: j'ai mandé à être reçu par des responsables, mais je viens de m'apercevoir que je n'étais pas vraiment présentable...

Mahaut_bozier

- Oooooooh, qu'elle est beeeeeeeelle!
- Vous voyez Anatole, tout est dans le mouvement, il faut onduler...
- MON PARQUET ! MON BEAU PARQUET ! "Vous ... Vous ... Vous ! "JE VAIS LA TUER !!!!
- Repli stratégique ! Repli stratégique ! On rentre à la base, Rodgeure, viiite !
- Je ne peux pas, c'est effondré derrière !
- AU SECOUUUUUUUUUUURS !

Paniquée, elle tentait de creuser une seconde galerie du bout des doigts, pour ne pas casser ses ongles quand même.

- Oui non, mais vous allez comprendre, Elayne. Si, si. Laissez moi le temps de trouver une réponse adéquate, voilà tout. Donc, je me promenais tranquillement quand soudain... Voulez vous me tenir la scie, je vous prie, messire ? Je vais tenter de sortir du trou et de gagner du tem... de m'exprimer clairement.

Elle passa la bouteille et commença à s'extraire, en s'appuyant sur Anatole.

- Donc, je me promen... OH MON DIEU UN HOMME BLESSE ! Vite ! Un médicastre ! C'était vous qui me saigniez dessus ? Quelle idée bizarre ! D'habitude on arrive avec une bouteille et des fleurs pas des blessures. VIIITEUUUUH un médicastre !

Elle avisa le regard noir d'Elayne.

- Je vais me dévouer pour aller le chercher, non ? Si, si, je sens bien que je serai très utile à ça. Tenez le coup Messire-qui-suinte !

Thrandhuil

Tenir le coup...

tenir le coup...

le curé chancella

tenir teni

Braoum

Il chût.

Brunhilde

Euh...

Ouais, mais ça vous est déjà arrivé une fois dans votre vie d'entendre Elayne dire "Je vais la tuer". La grande, elle a fait la guerre avec Elayne, elles ont tapé dans le tas ensemble... Et même là, pourtant, ça a giclé, je peux vous le dire, elle a jamais jamais entendu la Comtesse dans cet état. Alors vous serez bien mignon et vous admettrez volontiers que son vocabulaire se limite pour l'instant à "euh".

Pis tout à coup, lui vient une idée :

Votre ex-excellente, vous pouvez hurler dans le trou que Germain nous rejoigne... Je pense qu'il pourra aider Anatole à transporter m'sieur le curé en un parquet plus propice.

Qu'on aille chercher la maréchaussée... Y'a une scie à inculper.

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Petit châton, petit chardon : Qui s'y frotte, s'y griffe.
Surtout ceux qui se prennent pour des queues de pâquerettes !

ElainedeTroy

Elayne avait fait la guerre avec la plupart des protagonistes de cette pièce. Ils avaient combattu ensemble ... Et même là-bas, pourtant le sang avait coulé, elle n'avait jamais, jamais, été dans cet état.

Des idées de meurtre, elle n'en avait jamais eu ... heu ... quoiqu'à bien y réfléchir, elle en avait eu quelquefois. Avec T..., avec E..., avec P..., avec H..., avec V..., avec ... Tout çà ? Finalement elle en avait eu mais seulement en silence, en grand secret.

Elle avait toujours su se maîtriser, même avec T et E et P et H et V, préférant les mots plutôt que les armes. Mais là, c'en était trop.
Elle avait tout accepté : les bâtardes, les poules, les poneys roses, Partouze, les bouteilles volées, la charge de vice-chancelière, les robes de chez Christian La Croix déchirées, les harcèlements pour les clés de la cave, les portes défoncées. Mais là, c'en était trop.

Et maintenant un moine ensanglanté qui s'effondrait inanimé, sur le parquet troué de son beau hall d'entrée. Elle se mit à hurler :

"A MOI, GARDES ! SUS SUR LA SCIE !"

Mais qu'est-ce que je raconte, moi ?

Lent regard circulaire sur toutes les personnes présentes. Puis sur le trou béant.

C'en était trop !

Elle se releva, courut se jeter dans les bras de Bryn et se mit à pleurer.

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Mahaut_bozier

- Anatole, on me dit de vous dire d'aller chercher quelqu'un.
- Mais je suis dans le trou !
- Non mais l'autre aussi apparemment.
- Ah non hein ! Chacun son trou !
- Voyez comme votre esprit limousin s'éveille... Quel sens de la propriété... Bon, dites, vous êtes doué en médecine ?
- Je sais vous soigner quand vous vous coupez à chaque fois que vous empoignez votre épée.
- Ah ben vous êtes l'homme de la situation. On a un sanguinolent et une crise de nerfs.

Elle fit sortir Anatole du trou.

- Bon, le Justin ou quel que soit son nom, il n'est pas pressé, il peut rester en bas ?
- Hé non !

Le genre de question qui est déjà une affirmation. Elle empoigna le morceau de parquet découpé et désigna le curé au sol.

- Voilà donc il saigne et je pense que ce serait bien qu'il arrête, pour son bien et le nôtre. Tenez, voilà de ma mirabelle perso, faites le boire ou versez-lui dessus, je ne sais pas, mais faites en sorte qu'il ne meure pas.
Elayne ! Ne pleurez plus ! Regardez !

Elle remit le morceau de parquet en place, priant pour qu'il ne s'effondre pas.

- Hop, réparé. Et gratos hein ! Pour le sang, ne vous en faites pas, je nettoierai. Enfin je trouverai quelqu'un pour le faire. Bon, Anatole, il est vivant ou pas ?
- Mais il a été massacré ! Il s'est pris une armée dessus ou quoi ?
- Il semblerait. Oh regardez, il a la marque d'un sabot sur le bras ! Oui donc ça se confirme. Encore quelqu'un qui n'a pas grillé la priorité à droite de l'armée. Ils ont fait un constat j'espère ? Youhouuu messire ! Lotx ? Comment il s'appelle ?

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