Jolan
Premier étage, deuxième chambre à droite
Le couloir se trouvait juste devant lui. De nombreuses portes sur les deux côtés du mur donnaient sur de petites chambres confortables. Une bonne auberge quoi. Il plissa légèrement les yeux en regardant la deuxième porte à droite, celle qui devait donner sur une merveilleuse soirée. Et alors qu'il allait effectuer son premier pas en direction de l'heureuse élue (du moins lui l'appelait ainsi), il sursauta en manquant de se prendre en pleine figure la porte à sa gauche. Il surprit presque autant que lui un homme d'une quarantaine d'année qui s'excusa de la frayeur qu'il venait de lui causer. Une fois la petite poussée d'adrénaline retombée aussi vite qu'elle était montée, le jeune homme souhaita une bonne soirée au messire, et se passa une main sur son front. Ce couillon lui avait fichu la trouille. A croire qu'il était stressé? Ou excité?
Il ne tergiversa pas plus longuement dans le couloir, et il poussa la porte de la deuxième chambre à droite, comme indiqué par le tavernier. La première chose qui sauta à ses yeux vu le peu de luminosité de la chambre. Et pour cause, les volets étaient seulement entre-ouverts. Il s'habitua cependant rapidement à la demi pénombre. Il voyait sur sa gauche le bout d'un lit, caché par une énorme armoire. A sa droite, un petit bureau muni d'un encrier et d'une plume. A côté un seau vide, servant sans doute à se nettoyer. Il approche d'un pas, d'un deuxième, petit sourire aux lèvres. Le lit se dévoile à ses yeux et dessus...
... un oreiller. Le sourire sur le visage du jeune homme glissa instantanément, ainsi que le petit nud d'excitation qu'il avait à l'estomac. La chambre était vide de présence féminine. Elle n'allait pas tarder à arriver, sans aucun doute. Son regard se fixa sur le petit bureau, vierge de tout parchemin. Il ne pensait qu'au mot qu'il avait vu, et essayait d'imaginer la jeune femme qui viendrait à lui. Grande? Mais pas trop, il n'était pas un géant. Pas trop petite non plus, il n'aimait pas trop se pencher. Grosse? Ah non, il ne l'était pas, et n'avait pas envie de mourir étouffé. Maigre? Faut pas exagérer non plus, il n'avait pas envie qu'elle se retrouve épuisée au bout de quelques instants d'ébats. Non, normal, ça serait très bien, si tout le monde avait la même définition que lui de la normalité. Si quelqu'un était entré à ce moment la, il aurait aisément pu croire que le jeune Rovel voyait quelque chose de très intéressant et de très attirant à travers le bois du bureau.
Et puis, si Izeliah avait raison après tout? Et si ceci n'était qu'un guet-apens, destiné à lui ôter la vie? De fourbes champenois et lorrains qui les avaient poursuivis, et avaient échafaudé un faste plan pour les tuer, lui, sa sur et son jeune frère Guilhem. Mais non, impossible, jamais le tavernier de la taverne serait dans le coup. Et vu son sourire énigmatique, c'était forcément qu'il se moquait de lui. Se moquait de la bonne soirée qu'il passerait en très agréable compagnie. Évidemment, c'était évident, plus qu'évident. D'une évidence simpliste.
Un bruit dans le couloir. Jolan se figea. Des pas, tout proche. Un peu trop lourd pour que cela soit ceux d'une jeune femme venant trouver son amant d'un soir. Et effectivement, les pas continuèrent plus loin, dépassant la chambre de Jolan. Déçu, le jeune homme remarqua alors qu'il avait cessé de respirer pour mieux écouter. Reprenant son souffle en se cognant la tête avec la paume de sa main, il se gratta le front avec l'autre. Pas besoin de stresser voyons, bien au contraire. Qu'est ce qu'il croyait? Qu'Izeliah ou Brune allait débarquer? Bon encore, sa p'tite sur, cela ne l'étonnerait qu'à moitié. Bizarre d'ailleurs qu'elle n'est pas insistée pour venir avec lui. Enfin, tant mieux en même temps.
Et puis... de nouveaux pas... Et... oui, ils s'arrêtaient devant sa porte! Le jeune homme passa rapidement une main dans ses cheveux pour les rabattre en désordre sur son crâne. De nouveau, un petit sourire se figea sur ses lèvres. Deux petits coups frappés avec soin contre le battant le firent sursauter. Tout à ses pensées, il avait logiquement cru qu'elle ouvrirait la porte sans frapper. D'une voix onctueuse et douce, il souffla.
Entrez.
La réponse fusa immédiatement à son injection, et la porte s'ouvrit doucement. Jolan ouvrit légèrement la bouche de surprise. Une jeune femme de l'âge de sa sur environ se tenait dans l'encadrement de la porte. Ses cheveux bruns descendaient en cascade le long de ses épaules. Il était un peu loin, mais il lui sembla que c'était des yeux noisettes qui le fixaient en souriant. Deux protubérances se pointaient fièrement sous la chemise de la jeune femme, au niveau de la poitrine. Le reste du corps dégageait une finesse qu'il avait jusqu'ici peu rencontré chez les femmes qu'il avait eu dans sa couche. Il n'aurait pu rêver mieux pour un retour de retraite.
C'est ici, je vous laisse messire.
Ah cette voix! Douce, tranquille! Il fallu un instant de réflexion de plus à Jolan avant de comprendre les mots qu'elle venait de prononcer. Et avant qu'il n'ait pu esquisser ne serait ce qu'un geste pour la retenir, la jeune femme disparaissait dans le couloir, engloutit par l'ombre d'un homme qu'il n'avait pas remarqué jusque la. La porte de la chambre se referma avec un bruit sec, que Jolan assembla au craquement d'un os.
Le couloir se trouvait juste devant lui. De nombreuses portes sur les deux côtés du mur donnaient sur de petites chambres confortables. Une bonne auberge quoi. Il plissa légèrement les yeux en regardant la deuxième porte à droite, celle qui devait donner sur une merveilleuse soirée. Et alors qu'il allait effectuer son premier pas en direction de l'heureuse élue (du moins lui l'appelait ainsi), il sursauta en manquant de se prendre en pleine figure la porte à sa gauche. Il surprit presque autant que lui un homme d'une quarantaine d'année qui s'excusa de la frayeur qu'il venait de lui causer. Une fois la petite poussée d'adrénaline retombée aussi vite qu'elle était montée, le jeune homme souhaita une bonne soirée au messire, et se passa une main sur son front. Ce couillon lui avait fichu la trouille. A croire qu'il était stressé? Ou excité?
Il ne tergiversa pas plus longuement dans le couloir, et il poussa la porte de la deuxième chambre à droite, comme indiqué par le tavernier. La première chose qui sauta à ses yeux vu le peu de luminosité de la chambre. Et pour cause, les volets étaient seulement entre-ouverts. Il s'habitua cependant rapidement à la demi pénombre. Il voyait sur sa gauche le bout d'un lit, caché par une énorme armoire. A sa droite, un petit bureau muni d'un encrier et d'une plume. A côté un seau vide, servant sans doute à se nettoyer. Il approche d'un pas, d'un deuxième, petit sourire aux lèvres. Le lit se dévoile à ses yeux et dessus...
... un oreiller. Le sourire sur le visage du jeune homme glissa instantanément, ainsi que le petit nud d'excitation qu'il avait à l'estomac. La chambre était vide de présence féminine. Elle n'allait pas tarder à arriver, sans aucun doute. Son regard se fixa sur le petit bureau, vierge de tout parchemin. Il ne pensait qu'au mot qu'il avait vu, et essayait d'imaginer la jeune femme qui viendrait à lui. Grande? Mais pas trop, il n'était pas un géant. Pas trop petite non plus, il n'aimait pas trop se pencher. Grosse? Ah non, il ne l'était pas, et n'avait pas envie de mourir étouffé. Maigre? Faut pas exagérer non plus, il n'avait pas envie qu'elle se retrouve épuisée au bout de quelques instants d'ébats. Non, normal, ça serait très bien, si tout le monde avait la même définition que lui de la normalité. Si quelqu'un était entré à ce moment la, il aurait aisément pu croire que le jeune Rovel voyait quelque chose de très intéressant et de très attirant à travers le bois du bureau.
Et puis, si Izeliah avait raison après tout? Et si ceci n'était qu'un guet-apens, destiné à lui ôter la vie? De fourbes champenois et lorrains qui les avaient poursuivis, et avaient échafaudé un faste plan pour les tuer, lui, sa sur et son jeune frère Guilhem. Mais non, impossible, jamais le tavernier de la taverne serait dans le coup. Et vu son sourire énigmatique, c'était forcément qu'il se moquait de lui. Se moquait de la bonne soirée qu'il passerait en très agréable compagnie. Évidemment, c'était évident, plus qu'évident. D'une évidence simpliste.
Un bruit dans le couloir. Jolan se figea. Des pas, tout proche. Un peu trop lourd pour que cela soit ceux d'une jeune femme venant trouver son amant d'un soir. Et effectivement, les pas continuèrent plus loin, dépassant la chambre de Jolan. Déçu, le jeune homme remarqua alors qu'il avait cessé de respirer pour mieux écouter. Reprenant son souffle en se cognant la tête avec la paume de sa main, il se gratta le front avec l'autre. Pas besoin de stresser voyons, bien au contraire. Qu'est ce qu'il croyait? Qu'Izeliah ou Brune allait débarquer? Bon encore, sa p'tite sur, cela ne l'étonnerait qu'à moitié. Bizarre d'ailleurs qu'elle n'est pas insistée pour venir avec lui. Enfin, tant mieux en même temps.
Et puis... de nouveaux pas... Et... oui, ils s'arrêtaient devant sa porte! Le jeune homme passa rapidement une main dans ses cheveux pour les rabattre en désordre sur son crâne. De nouveau, un petit sourire se figea sur ses lèvres. Deux petits coups frappés avec soin contre le battant le firent sursauter. Tout à ses pensées, il avait logiquement cru qu'elle ouvrirait la porte sans frapper. D'une voix onctueuse et douce, il souffla.
Entrez.
La réponse fusa immédiatement à son injection, et la porte s'ouvrit doucement. Jolan ouvrit légèrement la bouche de surprise. Une jeune femme de l'âge de sa sur environ se tenait dans l'encadrement de la porte. Ses cheveux bruns descendaient en cascade le long de ses épaules. Il était un peu loin, mais il lui sembla que c'était des yeux noisettes qui le fixaient en souriant. Deux protubérances se pointaient fièrement sous la chemise de la jeune femme, au niveau de la poitrine. Le reste du corps dégageait une finesse qu'il avait jusqu'ici peu rencontré chez les femmes qu'il avait eu dans sa couche. Il n'aurait pu rêver mieux pour un retour de retraite.
C'est ici, je vous laisse messire.
Ah cette voix! Douce, tranquille! Il fallu un instant de réflexion de plus à Jolan avant de comprendre les mots qu'elle venait de prononcer. Et avant qu'il n'ait pu esquisser ne serait ce qu'un geste pour la retenir, la jeune femme disparaissait dans le couloir, engloutit par l'ombre d'un homme qu'il n'avait pas remarqué jusque la. La porte de la chambre se referma avec un bruit sec, que Jolan assembla au craquement d'un os.