Rastero
Visiblement, elle n'avait pas l'air heureuse, et elle ne risquait apparement ni de s'enfuir, ni de m'attaquer.
Elle avait un air dépité.
Je suis rien, juste une fille de catin et d'un homme qu'à pas trouvé mieux que d'se payer une femme pour assouvir ses besoins.
Peut être grâce à l'intérêt que je lui avais porté, elle semblait m'accorder le sien.
Elle avait un regard qui semblait cacher un lourd passé.
On m'a donné cette arme... C'est tout.
On te l'a donnée... Hum...
Un moment d'hésitation encore...
Sache que c'est moi qui ai façonné cette dague, le blason en témoigne.
Seulement... Les noms des possesseurs sont Fiona, Jules, Zoé et Aubanne.
Tu n'es pas l'un d'eux d'après ce que j'ai entendu en venant ici...
Il y a donc deux possibilités : soit tu l'a dérobée et je te ramène à Clermont pour les geôles, soit elle t'appartient vraiment et tu viens à Aurillac avec moi pour te faire soigner.
Et tu n'auras rien à craindre de la justice dans ce duché.
J'espérais la meilleure des réponses naturellement, mais ce n'était encore pas évident.
De qui la tiens-tu ?
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Napoli, grande Napoli...
Auvergne, douce Auvergne...
Rastero
C'est la tête prise dans ses mains qu'elle répondit, fatiguée :
C'est une soeur d'un couvent qui m'l'a donné. Y's'peut très bien qu'un de tes amis ait perdu sa dague. Tu devrais leur demander!
Dur... Dur de deviner ce qui avait bien pu se passer, et visiblement les questions paraissaient aussi pénible à Shirine que ce qu'elle avait subi la nuit passée.
J'arrêtai mon interrogatoire ici, sur une réponse qui ne pouvait décemment pas me convenir.
Je ne dévoilerai pas non plus l'identité de ces gens là, pas tout de suite du moins.
Sans mot dire, je me relevai, et l'invitai a en faire autant par ma main tendue vers elle.
Chose faite, je me dirigeai ensuite vers Forza. La vieille jument risquai fort de ne pas apprécier le voyage en retour vers Murat, mais cela devenait urgent.
Entre fatigue, douleur et souvenirs sûrement pas très agréables, la jeune rousse apprécierait sûrement l'hospitalité d'une auberge ou même d'un paysan.
Je vais t'aider à monter, viens.
Je t'expliquerai sur le chemin, et tu profiteras d'un bon sommeil ensuite.
Il était impossible que les deux blasons identiques, les traits de son visage, et qu'elle ait fait un séjour au couvent ne soient que pures coïncidences.
Forza était sellée, prête, je m'approchai d'elle, près du bord du chemin.
Et si cette jeune femme se faisait appeler Shirine simplement parce qu'elle s'ignorait ?
Et si... elle était réellement de mon sang ? Je risquerai fort de...
Hé !! Un homme en bas !
Une cape retournée sur le corps d'un homme, laissait apparaître ses deux jambes... immobiles. La dégringolade avait du être vertigineuse !
Shirine !
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Napoli, grande Napoli...
Auvergne, douce Auvergne...
Glover
Combien de temps?
Celui ci a l'air de se jouer de lui. La lumière et la douleur.
Puis le noir et le néant.
Alternance de la vie et du désespoir. De la souffrance et du confort.
Finalement, pourquoi ne pas se laisser aller? Glisser vers les ténèbres et y trouver tout le réconfort qu'un homme puisse rêver. Gouter au baiser de la Mort, cette maitresse impérieuse qui donne la paix et éloigne le souci.
Mais il sera dit qu'il ne pourra pas. Au lieu de l'immobilité éternelle, il se sent secoué.
Cette voix...
Il entrouvre les yeux. C'est comme si du feu lui brulait les pupilles.
Peu à peu la silouette devient plus nette. Un ange semble penché sur lui. L'ange de la mort?
Non, bien plus redoutable.
Shirine?
Déos! C'est sa voix que ce coassement? Elle est vivante, et s'il le pouvait il sourirait.
Content de te voir petite, un temps, Heureusement que tu es en vie, sinon je crois que Sanctus m'étranglait
Elle est vivante. Mais juste avant de refermer les yeux il a le temps de remarquer qu'elle n'est pas seule.
Rastero
Je ne pouvais être qu'étonné de la fulgurance avec laquelle Shirine avait descendu la pente bien raide, alors que ses blessures n'étaient pas encore toutes refermées.
Une fulgurance un peu trop... fulgurante d'ailleurs.
Qui pouvait être son compagnon de route ? Un petit ami ?
On peut le mettre sur ton cheval? J'marcherais moi, c'pas grave.
Double étonnement de ma part, elle tenait à peine debout il y a une minute et la voilà qui veut marcher une demi-douzaine de lieues jusqu'à Murat avec le cagnard qui s'annonçait pourtant.
Le cheval est vieux, il ne portera pas deux hommes. On peut le mettre en selle, je resterai à terre aussi.
Pas né de la dernière pluie, et surtout pas le dernier des brigands, je connaissais bien des ruses et m'attendais à ce qui pouvait se passer.
Un vol de canasson ? Qu'importe, ce Glover semble tenir à Shirine davantage que moi à mon cheval.
Une tentative de racket ? Peu probable, mais la jeune rousse aurait bien vite fait de finir dans le fossé avant que l'homme ne tente quoique ce soit.
Bon allez, faut qu'on se bouge, j'ai pas envie de me faire passer dessus par un régiment, tout ça parce que je traîne en route avec vous !
Surtout que je connais du monde, ça ferait tâche de finir sur un registre de bavure...
Je tentai tant bien que mal de remonter le pauvre homme jusqu'à la route.
La prochaine ronde serait probablement ici dans peu de temps, ne chômons pas.
A la demande de Shirine, je mis donc l'homme en selle, bien arnaché pour ne pas qu'il bascule.
Je pris la bride et fit entamer le chemin au vaillant destrier (la blague !)
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Napoli, grande Napoli...
Auvergne, douce Auvergne...
Rastero
Je venais à peine d'atteindre le haut de la butte, essoufflé.
Shirine arriva enfin, traînant la patte, il fallait bien l'avouer.
La chaleur devenait de plus en plus forte au fur et à mesure de la journée.
J'avais hâte de rentrer.
Il fallait bien motiver les "troupes"
T'es pas obligé d'nous aider, j't'ai rien d'mandé!
Sois pas ingrate. Sans mon passage, tu servirais peut-être de casse-dalle à un loup ou quelques rats des champs.
Et ton compagnon aurait sûrement attiré les charognards du coin.
Tu connais cette vieille expression ? Marche ou crève ?
Moi oui, et trop bien d'ailleurs, alors marche.
Ma patience s'amenuisait à mesure que la chaleur montait.
Tout comme ce langage châtié devenait progressivement celui d'un charretier. Moment d'énervement qui n'allait sûrement pas être estompé durant la longue, chaude route.
Et je n'avais à boire qu'un reste d'Auriflamme, liqueur artisanale des souleurs d'Auri.
Sûrement pas un truc à boire par une chaleur pareille.
Je ne décrocherai plus un mot, tiens. Ca vaut sûrement mieux...
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Glover
Affalé sur le cheval, sans forces, la tête bringuebalant dans tous les sens au rythme des cahots de la route, Glover essayait de chasser les brumes de son esprit.
Il avait entr'aperçu l'homme qui cheminait à coté du cheval.
Sa main réussit, au prix d'un suprême effort à se porter sur son coté. peine perdue, l'épée n'y figurait pas.
De toutes manières il n'aurait pas eu la force de la manier.
Il tenta de réflechir. Il n'était pas entravé. Cela voulait il dire qu'il n'était pas captif ou alors qu'il avait été jugé trop faible pour pouvoir tenter quoi que ce soit?
Un mouvement du cheval lui permit d'avoir un nouveau champ de vision.
Shirine!
Elle cheminait en arrière. Ils n'étaient donc pas prisonniers.
Et cette nouvelle question : ou allaient ils?
Rastero
[Douane de Murat]
Ils avaient du nous voir arriver de loin...
Loin d'être aussi détendus qu'on peut l'être, mes compagnons de route n'allaient pas me faciliter la tâche.
Il faudra sûrement ruser, car vus nos états, les gardes allaient sûrement être... comment dire... pénibles.
Halte !
Gagné... Pénibles... Mais j'avais fait mon idée sur la manière dont il faudrait rentrer.
Foncer ? Risqué vu l'état des voyageurs qui m'accompagnaient.
Attaquer ? Faut pas déconner.
Parlementer... On prendra l'expérience de marchand pour embrouiller les bonshommes.
Bonjour collègue, je suis Rastero venant d'Aurillac, conseiller général à la mairie. Je...
Coup d'œil aux deux accompagnateurs. L'un encore dans les vapes, l'autre éreintée de la promenade...
Faudrait que je passe en catimini avec eux, on m'a commandé deux escl... euh... de la main d'œuvre pour un hôtel en construction.
Le garde ne semblait pas convaincu, mais comme chacun sait, il en faut peu pour être heureux : 8 écus. Non pas pour une miche de pain, mais pour le prix de la gourde d'Auri-flamme qu'il me restait.
Pas un alcool de fiotte ce truc la. Paraît même que ça déchausse les dents... Le premier douanier dormait littéralement sur le tabouret du poste.
Le second chantait joyeusement à qui veut l'entendre :
C'est à boireuuuuu, à boireuuuuu, à b*hips*... qu'il nous fauuuuuuuut !! *hips*
Allez, allez, allez, entrez vite, avant que les maréchaux en ronde se rende compte du foutoir !
[Murat, quartier commercial]
Difficile d'avancer dans cette ville. Enfin, aussi difficile que dans n'importe quelle autre ville dans la situation où nous nous trouvions.
Un homme à travers sur la selle, une jeune femme boitillante trop séduisante pour passer inaperçue, et moi qui passait pour un proxo-trafiquant d'hommes et de femmes.
Entre deux tavernes, et surtout sortant de ruelles nauséabondes, quelques pégus miséreux venaient chercher avec la recette de leur mendicité leur "coup du soir".
Pauvre Shirine, je la plaignais que de telles sales pattes se posent sur elle.
Il fallut même que l'un d'entre eux prenne un coup de latte entrejambé de la donzelle pour lâcher prise...
Au carrefour suivant, ce sont deux espèces de nobliaux "gras du bide" qui venaient chercher une femme de chambre... Bon sang, quelle déchéance dans ces terres...
Au moins à Polignac, les catins étaient dans des maisons closes et les perversités étaient bien gardées...
Tout ça m'énervait sérieusement, et, bon menteur (ben oui, marchand), je ne pus retenir le :
Attention ! Tirez-vous, laissez passer le pesteux !
Un coup de bride et la jument se lança rapidement au galop. Dans la précipitation, les gens se jetaient sur dans les caniveaux pour éviter à tout prix la monture et son passager...
L'avantage, c'est qu'on eut rapidement une route dégagée qui menait directement au dispensaire de l'autre coté de la ville.
Désolé pour la mascarade, mais au moins on arrive au bout.
Les apothicaires sont au fond et les herboristes dans la rue à gauche.
J'aurai moi aussi bien besoin d'un petit remontant et le passage au dispensaire ne serait pas de trop pour ça. Voire une couche, aussi rudimentaire soit elle.
Soupir...
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Napoli, grande Napoli...
Auvergne, douce Auvergne...
Ma marionette sera malheureusement hors du BA d'ici demain mais si le rp se retrouve sur rp-partage il me fera plaisir de suivre son évolution et d'y participer via un pnj si cela s'y prête. 
