Rix
Rodez, le 3 juillet au matin :
Rix arriva au galop à Rodez, tellement au galop dailleurs quil franchit dans un nuage de poussière les portes de la ville et ne put ralentir quand il tira sur les rennes de son canasson exténué. Finalement, cest le comptoir de la taverne municipale qui arrêta sa course folle, enfin, celle du cheval, pas la sienne, quoiquil finit en vol plané et atterrit dans un tonneau de bière de larrière salle.
Tant mieux, il avait soif.
Cest quil était pressé, le Rix. Depuis deux jours, il était sans nouvelle de son rouleau de printemps, je veux dire Nem, sa fidèle complice qui navait pas son pareil pour cacheter dautres rouleaux, de parchemin cette fois-ci, et choisir les meilleurs pigeons pour assurer leurs livraisons ailées. Il avait largué ses compagnons de route. Drôle de lance, du genre extensible. Ca lui laissait du temps devant lui. Il en profita pour restaurer sa monture, lui présentant le tonneau quil avait presque vidé de moitié, et se mit en quête de renseignements.
La ville était déserte. Rodez, la mortelle. Bien entendu, Jargor, Hydre et consorts ne se montraient pas, on préparait discrètement lattaque du jour. Quant aux Rhodésiens Ah si, en voilà un, rasant les murs, pressé sans doute daller senfermer dans le monastère le plus proche. Spécialité locale. Rix lui barra la route avec son bâton et le questionna, vaguement menaçant :
-Tas pas entendu parler dune donzelle au doux prénom de Nemesis, toi ?
Evidemment, cétait le genre de question à laquelle on nattendait pas de réponse. Comment pouvait-il la connaître ? Mais ça ne mangeait pas de pain.
-Nemesis ? Cest un nom étranger, ça .
Le gars était de bonne composition puisquil fronça les sourcils, signe quil réfléchissait intensément. Et contre toute attente, il trouva à lui répondre, prouvant que le Rhodésien, sil était rare, pouvait être fort perspicace.
-Tout ce que je sais, cest que deux étrangers se sont égarés dans la mine. La rumeur court dans le village depuis hier
Rix se demanda comment une rumeur pouvait bien arriver à courir dans Rodez, mais bon, cétait une piste qui en valait une autre et il se dirigea donc vers la mine que lui indiquait le serviable autochtone. Arrivé sur le site, il neut même pas besoin de chercher plus, il vit débouler de tout en haut Nemesis et Drunk, essoufflés et hilares, tellement pressés de regagner le village quil dût encore jouer du bâton pour manifester sa présence et les arrêter.
-Eh, du calme, ya pas encore le feu au château ! Cest pour ce soir ! Alors, on fait la mine buissonnière ?
Il séclata de rire puis écouta leurs mésaventures de ces deux derniers jours, enfin, ce quils voulurent bien lui raconter .
Rodez, le soir .
Ils étaient tous dans le château, à arpenter les couloirs, à ouvrir les portes, à zieuter dans les pièces, soulevant les étoffes, retournant les coffres, fouillant dans les meubles, les tiroirs, regardant même sous les matelas.
Déjà à lintérieur ? Ben oui, quoi, ils avaient soigneusement préparé lattaque pour finalement se retrouver face à une poignée de gardes tremblotants, placés là, devant les portes, sans doute pour la forme, pour ne pas sombrer tout à fait dans le ridicule. Quelques baffes, quelques coups de bâton et terminé, à nous le trésor du Rouergue, à nous les écus, à nous les jambons !
Il ny avait rien, que dalle, niet, zéro, et encore, cétait très largement surévalué. Lancienne comtesse avait dû tout perdre au casino, ou tout dépenser en robes et bijoux, nimporte quoi, elle aurait mieux fait de payer les meilleurs professeurs pour lui donner des cours dorthographe ! Finalement, Rix se lassa de chercher en vain de quoi payer le voyage et les frais de bouche, il venait de trouver mieux encore, un rêve à portée de main, un lit à baldaquin. Dommage que Garance soit aussi occupée, elle, la nouvelle comtesse, ou duchesse, ou peu importe, cétait son jour de gloire, en quelque sorte, et il ne voulait surtout pas la déranger en ce moment si particulier. Il se contenta davertir Nem qui était en train de lacérer de rage les tapisseries sur les murs.
-Ma belle, jsuis crevé, jvais faire un ptit dodo, réveillez-moi si vous trouvez le gros lot.
Voilà, cétait dit, il allait pouvoir dormir sur ses deux oreilles, et dans un lit de noblesse sil vous plaît, il ne risquait pas dêtre dérangé.
Rix arriva au galop à Rodez, tellement au galop dailleurs quil franchit dans un nuage de poussière les portes de la ville et ne put ralentir quand il tira sur les rennes de son canasson exténué. Finalement, cest le comptoir de la taverne municipale qui arrêta sa course folle, enfin, celle du cheval, pas la sienne, quoiquil finit en vol plané et atterrit dans un tonneau de bière de larrière salle.
Tant mieux, il avait soif.
Cest quil était pressé, le Rix. Depuis deux jours, il était sans nouvelle de son rouleau de printemps, je veux dire Nem, sa fidèle complice qui navait pas son pareil pour cacheter dautres rouleaux, de parchemin cette fois-ci, et choisir les meilleurs pigeons pour assurer leurs livraisons ailées. Il avait largué ses compagnons de route. Drôle de lance, du genre extensible. Ca lui laissait du temps devant lui. Il en profita pour restaurer sa monture, lui présentant le tonneau quil avait presque vidé de moitié, et se mit en quête de renseignements.
La ville était déserte. Rodez, la mortelle. Bien entendu, Jargor, Hydre et consorts ne se montraient pas, on préparait discrètement lattaque du jour. Quant aux Rhodésiens Ah si, en voilà un, rasant les murs, pressé sans doute daller senfermer dans le monastère le plus proche. Spécialité locale. Rix lui barra la route avec son bâton et le questionna, vaguement menaçant :
-Tas pas entendu parler dune donzelle au doux prénom de Nemesis, toi ?
Evidemment, cétait le genre de question à laquelle on nattendait pas de réponse. Comment pouvait-il la connaître ? Mais ça ne mangeait pas de pain.
-Nemesis ? Cest un nom étranger, ça .
Le gars était de bonne composition puisquil fronça les sourcils, signe quil réfléchissait intensément. Et contre toute attente, il trouva à lui répondre, prouvant que le Rhodésien, sil était rare, pouvait être fort perspicace.
-Tout ce que je sais, cest que deux étrangers se sont égarés dans la mine. La rumeur court dans le village depuis hier
Rix se demanda comment une rumeur pouvait bien arriver à courir dans Rodez, mais bon, cétait une piste qui en valait une autre et il se dirigea donc vers la mine que lui indiquait le serviable autochtone. Arrivé sur le site, il neut même pas besoin de chercher plus, il vit débouler de tout en haut Nemesis et Drunk, essoufflés et hilares, tellement pressés de regagner le village quil dût encore jouer du bâton pour manifester sa présence et les arrêter.
-Eh, du calme, ya pas encore le feu au château ! Cest pour ce soir ! Alors, on fait la mine buissonnière ?
Il séclata de rire puis écouta leurs mésaventures de ces deux derniers jours, enfin, ce quils voulurent bien lui raconter .
Rodez, le soir .
Ils étaient tous dans le château, à arpenter les couloirs, à ouvrir les portes, à zieuter dans les pièces, soulevant les étoffes, retournant les coffres, fouillant dans les meubles, les tiroirs, regardant même sous les matelas.
Déjà à lintérieur ? Ben oui, quoi, ils avaient soigneusement préparé lattaque pour finalement se retrouver face à une poignée de gardes tremblotants, placés là, devant les portes, sans doute pour la forme, pour ne pas sombrer tout à fait dans le ridicule. Quelques baffes, quelques coups de bâton et terminé, à nous le trésor du Rouergue, à nous les écus, à nous les jambons !
Il ny avait rien, que dalle, niet, zéro, et encore, cétait très largement surévalué. Lancienne comtesse avait dû tout perdre au casino, ou tout dépenser en robes et bijoux, nimporte quoi, elle aurait mieux fait de payer les meilleurs professeurs pour lui donner des cours dorthographe ! Finalement, Rix se lassa de chercher en vain de quoi payer le voyage et les frais de bouche, il venait de trouver mieux encore, un rêve à portée de main, un lit à baldaquin. Dommage que Garance soit aussi occupée, elle, la nouvelle comtesse, ou duchesse, ou peu importe, cétait son jour de gloire, en quelque sorte, et il ne voulait surtout pas la déranger en ce moment si particulier. Il se contenta davertir Nem qui était en train de lacérer de rage les tapisseries sur les murs.
-Ma belle, jsuis crevé, jvais faire un ptit dodo, réveillez-moi si vous trouvez le gros lot.
Voilà, cétait dit, il allait pouvoir dormir sur ses deux oreilles, et dans un lit de noblesse sil vous plaît, il ne risquait pas dêtre dérangé.