Uriel
[Aachen, le troisième de Juillet de l'an de Grâce 1458]
Majestueuse, n'est-ce pas ?
Telle était la pensée du premier Archidiacre de Trèves face à cette vision qui s'offrait
à lui.
Tenant dans sa main celle de la belle Duchesse d'Herbéviller, Sybille von Frayner, Uriel se plaisait à déambuler autour de la Cathédrale d'Aix-la-Chapelle, ce lieu leur rappelait les souvenirs de leur propre mariage.
Ils étaient arrivés de bon matin, voyageant en carrosse depuis la Lorraine ; satané véhicule qui lui donnait la nausée, l'on y était cahoté dans tous les sens et chaque bosse faisait l'effet d'une montagne et chaque nid de poule celui d'un précipice ; il se disait que rien ne vallait un bon voyage à cheval ...
Ainsi, il fallait préparer le lieu pour un mariage important, celui de sa nièce, la belle et discrète Bambou, avec le loyal et prévoyant Colonel Promether.
Deux êtres, deux âmes, qui s'aimaient d'un profond amour et qui souhaitaient le concrétiser, face à Dieu et face aux humains.
Arrivé devant l'entrée, les lourdes portes de chêne étaient ouvertes, Uriel pénétra alors dans le bâtiment et comntempla le transept, le choeur et les magnifiques vitraux.
Les colonnes semblaient s'élever vers un plafond qui faisait presque office de ciel tant il était haut. Tels des arbres tenant le toit du monde, leur solidité semblait à toute épreuve, travail de titan, qui serait encore debout dans plus de 500 ans ... du moins l'espérait-il, car les ravages du temps n'étaient rien en comparaison de ce que pouvait faire l'homme.
Il chassa ces
pensées négatives de son esprit pour se concentrer sur le moment.
Se rendant dans la sacristie, il déposa sur une table sa besace, qui contenait toutes les autorisations nécessaires, pour officier dans le lieu sacré.
Il prépara ainsi le linge d'autel : les nappes, le corporal, le pale et le purificatoire. Enfin, il prit un manuterge, mais dès lors que ce n'était pas un baptême, il n'en aurait sans doute aucun usage.
Sa tenue, elle aussi avait été posée par un bedeau sur un portant et il n'aurait plus qu'à la passer le lendemain matin, à l'aube.
Il quitta la sacristie et vérifia que l'endroit était parfait - comment en aurait-il pu être autrement ? - car à mariage exceptionnel, lieu exceptionnel ...
Arrivé devant l'autel il s'agenouilla, inspira profondément et leva les yeux vers les vitraux multicolores en face desquels trônait, presque irréelle, la Croix de Christos.
Uriel récita un silencieux Credo et fit un instant le vide dans son esprit, pour profiter du calme de l'endroit sacré ...
_________________
Majestueuse, n'est-ce pas ?
Telle était la pensée du premier Archidiacre de Trèves face à cette vision qui s'offrait
à lui.
Tenant dans sa main celle de la belle Duchesse d'Herbéviller, Sybille von Frayner, Uriel se plaisait à déambuler autour de la Cathédrale d'Aix-la-Chapelle, ce lieu leur rappelait les souvenirs de leur propre mariage.
Ils étaient arrivés de bon matin, voyageant en carrosse depuis la Lorraine ; satané véhicule qui lui donnait la nausée, l'on y était cahoté dans tous les sens et chaque bosse faisait l'effet d'une montagne et chaque nid de poule celui d'un précipice ; il se disait que rien ne vallait un bon voyage à cheval ...
Ainsi, il fallait préparer le lieu pour un mariage important, celui de sa nièce, la belle et discrète Bambou, avec le loyal et prévoyant Colonel Promether.
Deux êtres, deux âmes, qui s'aimaient d'un profond amour et qui souhaitaient le concrétiser, face à Dieu et face aux humains.
Arrivé devant l'entrée, les lourdes portes de chêne étaient ouvertes, Uriel pénétra alors dans le bâtiment et comntempla le transept, le choeur et les magnifiques vitraux.
Les colonnes semblaient s'élever vers un plafond qui faisait presque office de ciel tant il était haut. Tels des arbres tenant le toit du monde, leur solidité semblait à toute épreuve, travail de titan, qui serait encore debout dans plus de 500 ans ... du moins l'espérait-il, car les ravages du temps n'étaient rien en comparaison de ce que pouvait faire l'homme.
Il chassa ces
pensées négatives de son esprit pour se concentrer sur le moment.
Se rendant dans la sacristie, il déposa sur une table sa besace, qui contenait toutes les autorisations nécessaires, pour officier dans le lieu sacré.
Il prépara ainsi le linge d'autel : les nappes, le corporal, le pale et le purificatoire. Enfin, il prit un manuterge, mais dès lors que ce n'était pas un baptême, il n'en aurait sans doute aucun usage.
Sa tenue, elle aussi avait été posée par un bedeau sur un portant et il n'aurait plus qu'à la passer le lendemain matin, à l'aube.
Il quitta la sacristie et vérifia que l'endroit était parfait - comment en aurait-il pu être autrement ? - car à mariage exceptionnel, lieu exceptionnel ...
Arrivé devant l'autel il s'agenouilla, inspira profondément et leva les yeux vers les vitraux multicolores en face desquels trônait, presque irréelle, la Croix de Christos.
Uriel récita un silencieux Credo et fit un instant le vide dans son esprit, pour profiter du calme de l'endroit sacré ...
_________________