Il l'avait amené également dans l'eau, près de lui. Debout l'un et l'autre, l'eau à mi-taille, elle le laissa lui donner un léger baiser à la commissure des lèvres. Il avait passé ses mains dans son dos, pour descendre plus bas.
Nerwendile porta sa main à sa ceinture qui ceignait sa houppelande pour....hum..non, ce n'est pas ce que vous croyez....pour enlever son aumônière qui y était attachée et le déposa en dehors du baquet.
Je n'aimerais pas que vous me délestez de mes humbles écus. Je les mets en sûreté, pour qu'ils ne rouillent point.
La porte été fermée. Personne ne pouvait entrer. Seuls dans cette bâtisse. Et de surcroît, seuls dans ce baquet rempli d'eau encore tiède. Comment ferait-elle pour s'en aller...Elle n'avait même pas de vêtement de rechange.
Halala...l'amour quand tu nous tiens...
Elle pensa à celles qui l'attendaient à l'auberge. Mais seulement un bref instant. Toujours, elle avait vu ses amis en couple, ou du moins, quand c'était l'heureux temps où Dieppe n'était pas qu'un village de femmes... Et elle n'avait jamais pris la peine d'accoster un homme quand il passait, et encore moins de l'encourager quand celui-ci lui faisait des avances. Elle était tellement prise dans ses fonctions qu'elle aimait par dessus tout. Ce qu'elle voulait, c'était d'être indépendante, libre dans ses mouvements. Mais sa rencontre avec Fil l'avait changée.
Quoi ? Une simple lettre pour demander l'inauguration des festivités de la St-Jean avait déclenché ces sentiments ? Ou plutôt les rencontres lors du commencement des festivités. Enfin...et c'en était là maintenant...
Que cherchait-elle ? Une simple aventure, ou l'une de ces histoires que toutes les jeunes femmes rêvaient, et qui normalement se terminent bien...sauf que pour la plupart, cela ne se terminaient que par des règlements de compte et par la mort d'un des deux amants...
Dans sa tête, un Carpe Diem résonnait.Vis le moment présent, sans penser aux conséquences. De toute façon, l'avenir est incertain, on ne peut le prédire, alors, autant en profiter. Mais ce dont elle était sûre, c'était ses sentiments à l'instant même : Elle l'aimait.
Avez vous confiance en moi ?
La question à laquelle la réponse était difficile à dire. Elle ne le connaissait que par ses fonctions, certaines rumeurs, et autres commérages. Cependant, il ne pouvait la tromper...en tout cas, elle n'en voyait pas l'intérêt...Elle, une simple bergère d'un simple village normand.
Une seule question trottait dans la tête de la donzelle, à part celle que lui posait Fil :
Raison ou sentiments ?
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