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[RP] Château ducal de Guyenne : Visite du Grec à la duchesse

Odoacre
Le vieux Grec avait ajourné le procès du clergé cadurcien... en attendant, les nouvelles de Rome indiquaient des démissions en cascade dans l'épiscopat français, si bien que les évêques In Partibus semblaient plus nombreux que les évêques en exercice dans le royaume...

D'Anjou, il avait appris la mort du cardinal-inquisiteur Clodeweck, assassiné par des soldats angevins… ce cardinal qui l’avait commissionné inquisiteur lui… si bien qu’Odoacre se retrouvait … soit sans aucun appui à la Curie dans la sphère inquisitoriale, puisqu’il tirait sa puissance du commissionnement de Clodeweck…. soit avec un pouvoir illimité et complètement démesuré puisqu’il pouvait également s’estimer libre de s’autocommissionner en usant des sceaux cardinalices, et en les antidatant, plus personne ne pouvant alors contestant son pouvoir et sa liberté à instruire des procès extraordinaire partout dans le monde aristotélicien…

Et il y avait la Guyenne dans laquelle il restait, sans réellement savoir s’il allait y rester ou non… l’heure pouvait clairement être à l’attentisme… mais ce n’était pas dans le caractère du Vieux Grec que de rester là sans rien faire… il buvait et mangeait, enfermé dans l’auberge de Maître Latrique, mais commençait à se lasser…

Nuitamment, il convolait en quelque rendez-vous secret ici et là… évaluait tel allié potentiel, dressait un pacte avec tel autre… tout en se méfiant d’eux comme de la peste…

Mais la patience n’était pas exactement sa qualité première… aussi se rendit-il au château ducal…

Aux gardes ou aux huissiers ou à toute personne qui se présenta à lui, il exigea une audience privée auprès de la duchesse Asophie de Guyenne, pour une affaire de la plus haute importance, qui ne souffrait d’aucune attente.

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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
Asophie
Le plus difficile pour le pauvre garde interpellé de la sorte par le vieux grec autoritaire fut de trouver ladite duchesse, laquelle ne tenait pas en place. Ce fut donc un petit ouragan de gardes et de valetaille qui parcourut le château et jusqu'au Fort du Hâ comme s'ils avaient le diable au fesses !
Enfin, elle fut trouvée... aux cuisines du château en train de préparer une tarte au citrons tout en s'entretenant avec son Prévôt, Emi, qui mettait elle aussi la main à la pâte... Un "Monseigneur en colère" voulait voir Sa Grâce tout de suite" !. Sophie hésita un instant à faire descendre l'évêque et lui faire couper les agrumes, le sourire au lèvres rien qu'à cette pensée mais bien que la tentation eut été fort grande, elle préféra s'essuyer les mains et remonter sagement, mais quatre à quatre, jusqu'à son bureau. Avant que de tourner le coin, elle vérifia sa mise, s'épousseta la robe, récupéra de la langue un peu de miel sur le coin de sa bouche et, affichant un sourire courtois et une posture respectueuse, elle prit un pas plus lent et majestueux, laissant aux gardes qui la suivaient le temps de retrouver leur souffle et leur allure, pour tourner le coin...


"Monseigneur... C'est un honneur que de vous recevoir en ces lieux..."


Imaginant bien le grave motif de sa visite, Sophie engagea le prélat à la suivre dans son bureau ombragé et frais, s'étonnant un instant de ne pas voir la silhouette de Constant Corteis sortir de l'ombre, puis ferma la porte.

Puis-je vous proposer un peu de vin pour vous rafraichir? un peu de liqueur de prune...?

En même temps qu'elle disait cela, elle se rendit compte que c'était peut-être une erreur...

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Sophie, Duchesse de Guyenne.
Odoacre
Compte tenu de sa visite improvisée, le vieux Grec n’eut pas à attendre si longtemps… la duchesse en personne acceptait de le recevoir, ce qui était plutôt bon signe… et le menait en un endroit discret plutôt qu’en présence de courtisans ou autres éminences aussi grises qu’hérétiques aux yeux de Rome… bref, tout semblait se dérouler comme l’évêque l’espérait… et avec une hospitalité tout à fait courtoise…

Mais avec grand plaisir ma fille… même si je ne crains pas d’assécher ma gorge en vaines paroles tant ce que j’ai à vous demander est simple.

Odoacre regarda autour de lui…oui, l’ambiance était plus propice à la gaudriole qu’aux conciliabules politiques mais qu’importe !

Dame Duchesse ma fille… cela fait bien des jours que Sancte a pris la mairie de Montauban, ville placée sous votre responsabilité… et je viens d’apprendre que l’Eglise prétendument réformée dont le Lion de Judas est le bras armé s’est réjouie publiquement de l’assassinat de Son Eminence Clodeweck, le seul cardinal-inquisiteur que comptait jusqu’à présent la Sainte Eglise… aussi est-il temps que vous preniez clairement position. Allez-vous laisser le Lion de Judas administré une parcelle du territoire du duché de Guyenne ou allez-vous y mettre fin ?

La question était posée dans le calme, mais avec une fermeté tranquille… trop tranquille… celle du calme qui pouvait précéder une tempête... l’inquisiteur regardait la jeune duchesse sans rien laisser transparaître de ses émotions, sans colère, sans joie… peut-être seulement avec une légère curiosité… car il n’avait pas réellement d’avis sur ce qu’elle répondrait…
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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
Asophie
Bha voyons ! On ne peut pas dire qu'elle était surprise... Quoique, elle espérait sans doute qu'un autre sujet fût abordé. D'ailleurs... Cet "autre sujet"...
Sophie regarda le respectable et terrible évêque et cacha le pétillement un peu sournois de son regard dans un merveilleux sourire angélique. C'est que la politique et les échecs, elle commençait à y prendre goût... Son interlocuteur avait avancé son pion : prêt pour le "grand roc"?


"Et bien Monseigneur... Et vous, allez-vous laisser un évêque appeler au meurtre d'un bourgmestre de Guyenne?"

Tout en douceur... Attaque, parade, riposte...
D'un geste gracieux, elle servit à l'évêque un nectar du plus profond rubis prélevé dans les caves du château pour les hôtes de marque avant de lui renvoyer un visage aimable dont un peintre italien aurait pu s'inspirer pour figurer l'Innocence.

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Sophie, Duchesse de Guyenne.
Odoacre
Le vieux Grec laissa la jeune femme servir le verre... qu'il prit et leva à la lumière, observant sa robe... puis le porta à son nez pour inspirer l'arôme qui s'en dégageait... écartant alors le breuvage de son visage, il dit

Ma fille... vous êtes aristotélicienne... et vous êtes Duchesse nommée par un Roy sacré... aussi toutes vos actions, toutes vos décisions, s'inscrivent forcément dans la stricte obéissance à Dieu... le dogme peut être considéré comme une sorte de corpus des Lois divines, et il nous faut donc les suivre, les appliquer, sans aucune hésitation... sinon, vous seriez rebelle à Dieu et félonne à votre Roy...

Odoacre but alors une gorgée du vin et ferma les yeux avec affectation, laissant le nectar couler au fond de sa gorge... il continua

Le Dogme ne contient pas que le Livre des Vertus mais également d'autres textes saints dont l'Autorité vaut donc aussi Loi divine... vous qui êtes confrontée en permanence à l'hérésie dans votre duché, je ne saurais que trop vous conseiller la lecture du Petit Traité d'Hérésiologie Pratique, qui appartient au corpus des textes sacrés...

Posant son verre et ouvrant les yeux, il darda un regard intense en direction de la duchesse...

Je vais d'ailleurs vous en citer un extrait de mémoire car nul autre que moi ne connaît aussi bien ce traité... le troisième titre de celui-ci posa la question suivante : "Lorsque le Comté dans lequel je vis autorise la liberté de Culte et protège les hérétiques, comment puis-je servir Dieu sans être banni de la société civile ? "


Souriant

Nous voici exactement dans ce cas de figure.... une puissance civile... un duché en l'occurence... qui offre sa protection à un hérésiarque sous le prétexte qu'il détient une parcelle de cette autorité publique...

Sur un ton déclamatoire alors il récita

"Cette situation malheureusement existe, ce qui est une aberration puisque l'Etat n'a qu'une seule raison d'être, qui est de conduire les sujets qu'il contient vers le Salut, en tout cas d'organiser matériellement au mieux la vie de ses sujets afin qu'ils puissent réaliser leur Salut dans les meilleures conditions possibles.

Une opinion sage serait alors de ne plus considérer que le Comte est Comte, que le duc est duc ou que le maire est maire : allez prendre conseil auprès de votre Evêque, demandez lui conseil, et considérez que ses décisions et ses ordres valent plus que ceux des Ducs, Comtes et Maires, même en ce qui concerne des questions temporelles.

Cependant ne vous laissez point aller à fomenter des complots ou des révoltes contre les Autorités Civiles lorsque celles-ci sont corrompues, tolèrent l’hérésie ou sont elles-mêmes hérétiques ; même si cela vous parait légitime, n’agissez jamais de cette manière, suivez toujours le conseil de votre évêque, et sachez que lorsqu’un Duc, Comte ou Maire sombre dans l’hérésie, un procès devants les Officialités (Tribunaux de l’Inquisition) est possible, et d’ailleurs même vivement recommandé."


Se renfonçant dans son fauteuil

L'Inquisition est totalement incapable devant cette situation comme nous l'avons vu à maintes reprises puisque cette même puissance civile se voit incapable de lui offrir les conditions suffisantes à son fonctionnement... Dieu ordonne donc de suivre la recommandation de l'évêque.

Ces dernières paroles furent énoncées froidement

Duchesse, Félonie ou Fidélité, Hérésie ou Vérité, Mort ou Vie... le sort de votre peuple est entre vos mains.
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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
Asophie
Esquive!
A la limite de la politesse le "monseigneur"... Sophie se dit qu'elle pourrait elle aussi reprendre là où elle avait laissé son propre sujet et ignorer la longue diatribe de l'évêque, ce qui clairement, promettait un joli dialogue de sourds... Mais la jeune duchesse n'était pas lâche au point d'esquiver à son tour. Et peut-être aussi qu'elle avait une réponse à fournir, pas l'Inquisiteur.


"Ah? L'Inquisition est incapable... Vous m'en voyez fort marrie, Monseigneur."

Sophie laissa s'écouler quelques délicieuse secondes, prenant le temps de tremper ses lèvres à son tour dans le vin.

"Mais voyez-vous, je suis une fervente défenseuse de la séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel. Je suis naturellement prête à aider l'Eglise autant que je le peux mais... Si mon titre de Duchesse m'a été confiée par le Roy, mon poste de Régnante m'a été octroyé par le Peuple. Qui serai-je si je refusais au peuple le droit souverain donné par Sa Majesté le Roy, de choisir son représentant? Je remettrai moi-même en cause ma propre légitimité.
Aussi, Monseigneur... Chacun ses responsabilités et je ne prendrai pas les vôtres."


Tout ça avec douceur et sourire. Néanmoins, sophie avait déjà assisté à une colère tonitruante d'Odoacre... Aussi se tenait-elle sur ses gardes.
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Sophie, Duchesse de Guyenne.
Odoacre
Cette fois-ci, le vieux Grec ne put retenir un rictus de mépris aux paroles de la jeune femme et il rétorqua

Vous portez une couronne dont vous ne comprenez manifestement même pas la nature.

Le peuple élit un conseil qui se réunit pour proposer un candidat au Roy.... et ce dernier, par coutume, nomme ce candidat Duc ou Comte... uniquement car tel est son bon plaisir.

Tout pouvoir vient de Dieu. Le Roy porte sa couronne car l'Eglise, par le sacre, réitère le prêt du Glaive Temporel au Dynaste Levan... et ce Roy délègue un partie de son pouvoir en nommant comtes et ducs.... qu'un tri parmi les sujets du roy s'effectue par des élections démocratiques n'est qu'un détail technique et ne relève en rien d'une source de légitimité quelconque.

Quant aux bourgmestre, leur nature est encore différente... il ne sont que des administrateurs choisis par la population d'une ville pour les représenter... et si cette population choisit un hérétique, alors il est du devoir des Autorités publiques, comtales, ducales et royales, que de réprimer cette rébellion caractérisée...

Vous êtes déjà coupable du fait d'avoir laisser dégénérer une situation dont vous aviez la responsabilité, il s'agit maintenant de réparer. Si vous ne réprimez pas cette rébellion, alors vous serez félonne au Roy et rebelle à Dieu, ces choses allant ensemble...


Plissant enfin les yeux

Vous ne comprenez clairement pas la nature de votre propre pouvoir en distinguant le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel.... ce dernier... n'existe pas vraiment... il n'est qu'une parcelle de matérialité que prend le Spirituel, une manière que celui a de s'incarner sur le plan si limité de la matière... tout est d'essence spirituel, tout est soumis au spirituel... tout pouvoir vient de Dieu par l'intermédiation de l'Eglise... si un Roy refuse cela, si un duc refuse cela, il se rebelle contre Dieu et devient un tyran... et dans ce cas, l'Église lui reprend le Glaive Temporel.

Extrêmement sérieux

Ma question reste donc la même Duchesse... allez vous enfin servir selon la mission qui est la votre, ou allez-vous vous condamner à l'hybris... à la rébellion contre Dieu, et contre votre roy... allez-vous forcer la Cour Céleste à reprendre ce qu'elle a confié ?
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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
Asophie
Les choses commençaient à prendre une tournure fort déplaisante pour le coup et Sophie eut du mal à dissimuler son agacement. Les sermons, elle allait les entendre à l'église le dimanche ou le mercredi.
Elle fit donc disparaitre le sourire mielleux qu'elle arborait depuis le début de l'entretien et reprit d'un ton sec.


"Monseigneur, vous l'avez bien dit : JE porte une couronne. Seul le Roy peut me la reprendre. Je comprends décidément mieux comment un évêque peut se permettre de bafouer les Lois Temporelles de sa Provinces quand votre Hybris vous permet de croire, vous, que vous incarnez un pouvoir supérieur à celui du Roy et de la Guyenne. J'ai beaucoup de respect pour le Prélat de l'Eglise que vous êtes. Mais JE suis la Duchesse de Guyenne. JE n'ai de compte à rendre qu'au Roy et, en tant que croyante, à Dieu par l'oreille de mon confesseur. Vous n'êtes ni l'un ni l'autre. Alors commencez donc par faire le ménage chez vous, avant de vouloir venir me donner des conseils sur ma façon de tenir le mien.
Je n'irai pas à l'encontre de la volonté du Peuple de Guyenne que je sers. Si Montauban a choisi son maire, ce n'est ni à vous, ni à moi, ni à quiconque de le contester.
Le Roy décidera de me déclarer Félonne. Pour le reste..."


Laisse une main en suspend, dans un geste qui n'est ni provocant, ni fataliste mais plus une invitation au dialogue.

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Sophie, Duchesse de Guyenne.
Odoacre
Le vieux Grec encaissa la riposte et en retira une certaine colère... il faillit se lever et soumettre la duchesse à sa manière mais se retint... il n'apercevait pas de soldats mais se doutait qu'au moins un garde fidèle devait se trouver à proximité, muet comme une tombe mais prêt à intervenir en toutes circonstances... ou pas, mais c'était un risque extrêmement probable.

Et la duchesse semblait continuer le dialogue... pourquoi alors qu'elle dressait un non catégorique...

Il resta assis, ne se déplaça pas et répondit


Vous n'écoutez pas. Cette couronne vous est confiée par le Roy qui tient la sienne de l'Eglise... Eglise qui peut et doit faire et défaire les princes, qu'ils soient Empereur, Roi, duc ou simple seigneur s'ils s'écartent de la Loi divine...

Vous péchez gravement en accusant la Sainte Eglise du péché d'hybris... vous osez assener que Dieu tout puissant devrait s'incliner devant.... devant quoi exactement ? Le fait du prince ? L'avis du peuple ?

Vous n'avez pas de comptes à rendre qu'au Roy de France, car bien au dessus et tout autour de vous, le Divin règne sans partage et vous devez vous conformez aux lois divines, qui sont les seules selon lesquelles le salut peut s'exercer...

Oui vous servez le peuple de Guyenne, mais vous le servez en participant à l'organisation de son Salut, de sa purification et de son accession au Paradis Solaire, c'est cela le service et l'amour qui est requis envers votre peuple... servir le peuple de Guyenne ne signifie pas d'accepter ses caprices, de tolérer ses erreurs, de le laisser se détourner de la Vraie Foy en suivant un hérésiarque... mais naturellement, cela demande beaucoup de courage et d'abnégation que d'oser faire le bien d'un peuple contre son gré, alors qu'il est séduit par des sirènes perverses qui le corrompent et lui plaisent.... il serait criminel de vous cacher derrière ce que vous appelez une légitimité démocratique et de vous faire complice de la damnation de centaines, voire de milliers de personnes... oui il ne faut pas être faible pour corriger son enfants capricieux, et oui il faut beaucoup d'humilité pour réellement servir plutôt que de se prendre pour Dieu.

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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
Asophie
Sophie respira profondément, refusant de se laisser aller à ce vice qu'elle avait a priori en commun avec le Grec, la Colère... Puisqu'il parvenait visiblement à surmonter la sienne, elle devait se contrôler, elle aussi. C'est donc d'une voix calme qu'elle répondit, avec un peu de cynisme :

"Monseigneur, j'ai entendu vos arguments et vos conseils. Soyez en certain. Mais je trouve qu'il fait bien trop chaud durant cet été aquitain pour allumer des bûchers voyez-vous... Je suis élue, Sancte est élu. Ce sont les Lois de Guyenne et elles sont conformes au Concordat signé avec l'Eglise.
Je ne suis ni évêque, ni cardinale. Je suis Duchesse. Je ne saurais empiéter sur vos plates-bandes comme le fait à l'heure actuelle le Duc d'Anjou. Alors n'empiétez pas sur les miennes. A vous le spirituel, à moi le temporel. Et les Guyennois seront bien gardés..."


Elle se demanda un instant si Odoacre allait accepter que cette réponse serait définitive et attrapa une cruche d'eau pour allonger son vin, au moins au sens propre, à défaut de le faire au figuré.
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Sophie, Duchesse de Guyenne.
Odoacre
Haussant un sourcil... il répondit...

Savez-vous ce que déclara le pape Boniface VIII lorsqu'un ambassadeur impérial vint un jour lui tenir un langage proche du votre ?

Le vieux Grec se leva et fit quelques pas... mimant la scène...

L'ambassadeur représentait un maître qui était un prince temporel qui avait des prétentions absurdes.... l'Empereur prétendait être supérieur au Pape, au spirituel comme au temporel.... vous... vous n'usurpez qu'une parcelle infime du pouvoir divin, à savoir le temporel qui n'est qu'une forme particulière du pouvoir spirituel, qui est englobé dans le spirituel, car TOUT est spirituel.... je reprends donc....

Sa Sainteté Boniface VIII accueillit l'ambassadeur, revêtu des attribits impériaux, l'épée au côté et s'exclama

"L'Empereur c'est moi !"


Fixant la duchesse...

Vous portez un glaive qui n'est pas tout à fait vôtre.... il ne vous est que confié... cette couronne ne vous appartient pas, elle appartient à l'Église...

S'étant approché suffisamment près l'air de rien de la duchesse avec ses pas ici et là... il fit voler une mèche de la jeune femme d'une pichenette

Vous voulez voir choir votre couronne Duchesse ?

Sa main retirée il continua

Je le peux si vous vous rebellez contre Dieu... faites sonner le Cor Dame Duchesse, ma fille, et que l'Ost de Guyenne marche sur Montauban écraser le séditieux...

Avec un petit sourire

Ce n'est pas comme si vous aviez le choix si vous êtes fidèle à Dieu et au Roy.
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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
Asophie
Sophie n'avait pas bronché, pas même d'un millimètre. D'une voix calme, presque soumise, répondit :

"Vous savez Monseigneur... En tant que femme, je suis de nature calme, douce et surtout très humble...

Mais sa voix se fit soudain tranchante et glaciale comme une lame d'obsidienne dont venait de se parer son regard :

"En revanche, vous oser encore une fois porter la main sur la Duchesse de Guyenne, et je vous fais jeter dehors."
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Sophie, Duchesse de Guyenne.
Odoacre
Odoacre n'était pas ganté non... à sa main droite, il portait trois anneaux épiscopaux qui rendaient ses revers redoutables...

Il toisa alors la jeune duchesse... et son regard s'assombrit... se glaça.

Le colérique quotidien était parti pour laisser place à la part la plus sombre du Vieux Grec... intégriste il ne l'était pas... Odoacre était complètement possédé par l'Hybris, et ne pouvait supporter l'idée même qu'on puisse résister à son Verbe, surtout lorsqu'il l'assenait selon une rhétorique théologique en laquelle il croyait profondément, même si ses actes à lui se contredisaient parfois....

Sans la quitter du regard, il glissa une main dans une des fentes de robe de bure...

Ses doigts effleurèrent en passant la poignée du poignard courbe et vicieux, enduit de piment... puis saisir autre chose...

La main sortit lentement... pour extirper un gant de lin blanc et pur... que l'évêque portait en de rarissimes occasions avec toute sa panoplie liturgique... il avait plus ou moins prévu l'issue de cette rencontre, aussi s'en était-il muni...

Et, d'un geste désinvolte, il jeta le gant au visage de la duchesse.


Votre jour et votre heure seront les miens... si je vous soumets, alors vous renverserez Sancte... si vous résistez au Verbe de Fer dans la lice... alors je quitterai la Guyenne.

L'évêque inquisiteur empoigna alors son bâton de pèlerin et commença à s'orienter vers la sortie des jardins.
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Evêque de Périgueux et Inquisiteur de la Foi
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