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[RP] Le prix du sang

Vonafred
L'Aubergiste ayant fait diligence, le Baron ôta ses gants et entra.
Un salon convenable, une Comtesse au regard tranchant et deux Damoiselles.


Le Dublith s'inclina légèrement.
-Mes hommages Comtesse, Dames, je suis Louis Vonafred de Dublith, Chancelier de ce Comté.
Se redressant.
-Nous vous sommes grés d'avoir donné suite à notre requête.
Les présentations faites, le Chancelier éxposa le motif premier de sa visite, sans ambages ni fioritures.
-Ma démarche est officielle et je représente ici Sa Grandeur Plantajeunet de Marton, Comte du Périgord et de l'Angoumois.
Sa Grandeur souhaite faire lumière sur cette déplorable affaire et trouver une issue honorable pour toutes les parties concernées.


Un ange inspiré passa à tire d'aile.
Ainsi c'était elle cette Comtesse ensanglantée qu'l avait vu arriver à la Casa.
Les Poitevins de Ventreachoux avaient eu la main lourde et le fer acéré.
Que faisait elle donc en compagnie des lions, consentante, maitresse de Sancte...
Rumeurs nauséabondes, prisonnière cela va se soit...Une Dublith ne pouvait frayer de la sorte.
Un léger sourire à peine contenu ponctua ses pensés.

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Gnia
Ainsi le baron de Segonzac était l'un de ceux qu'Agnès avait aperçu lorsque Flex était rentré en Périgord et qu'elle et sa Dame s'étaient placée sous sa protection. A l'époque, elle ne s'était point présentée sous son meilleur jour, affaiblie, crasseuse, ayant passé plusieurs jours à tenter de survivre dans une grange étouffante.
Ce fut cette fois-ci une comtesse richement habillée quoique avec simplicité et au visage toujours aussi sévère et hautain qui accueillit le chancelier du Périgord Angoumois.


Salutations à vous, Excellence.
Je suis fort aise d'apprendre que le dirigeant de votre comté s'intéresse au sort des nobles qui, une première fois forcés de rester en son comté, sont encore contraints de prolonger leur séjour alors qu'ils essaient de le quitter.


Il était dommage que la première rencontre entre la Saint Just et son potentiel parent se fassent à la lumière d'une situation qui les mettaient de fait en opposition, elle défendant ses intérêt et lui ceux de son comté. Toutefois la Comtesse songeait qu'il fallait un temps à tout et que celui de continuer à découvrir une famille que sa mère avait préféré de toute façon tenir éloignée d'elle des années durant viendrait une fois cette fâcheuse affaire résolue. Ou pas.


Que puis-je vous apprendre de plus que la missive que j'ai fait parvenir au conseil ne dit pas ?
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Vonafred
Le port altier, le regard supérieur, une belle maitrise de l'ironie...
Du sang Dublith sans aucuns doutes.
La partie promettait d'être pour le moins agitée...


Sur un ton froid et courtois.
-Comtesse, votre missive est claire, tranchée et sans fioritures.
Votre nom figurait en effet dans un certain nombre de listes de provenances variées, ce qui a pu induire en erreur nos forces armées sommées dans l'urgence de faire place nette.

La loy martiale a été proclamé cette fameuse nuit, je crains qu'il ne s'agisse là Comtesse, d'un regrettable et funeste concours de circonstances.


Un regard sans équivoques, un ton nettement plus chaleureux.

-Pourquoi ne point avoir redoublé de précautions dans un Comté aux abois qui de surcroit à la réputation de ne pas faire quartier en matière de sécurité ?
Un bref instant avant de poursuivre.
-Pourquoi figuriez vous sur ces listes Comtesse...N'avez vous point été retenue contre votre gré par le Sieur Sancte ?
Pourquoi ne point l'avoir fait savoir aux autorités Comtales alors que vous abordez cette appartenance infondée et calomnieuse dans votre missive au Comte ?
Notre Cousin le Fleix en vous octroyant sa protection à t'il omit de vous affranchir des usages en vigueur sur notre terre Périgourdine ?



Ne point avertir sa protégée des risques encourus était pour le moins cavalier et assurément un manquement aux conséquences dramatiques de la part d’un des hommes les mieux renseigné du Comté…
Le Chancelier avait été Capitaine durant six mandats, jamais il n'aurait laissé une Comtesse dans l'ignorance des méthodes expéditives des armées, jamais il n'aurait abandonné une parente dans un Comté en état d’alerte maximale.

-J'étais à la Casa lors de votre arrivée, je m'en veux encore de ne point avoir pris parole à votre endroit...Mais vous n'étiez point en état et il n'était pas convenable de venir vous troubler au moment ou vous passiez entre les mains expertes de nos barbiers. De plus le Mussidan et moi étions en...délicatesses...
Se frappant la poitrine d’un geste théâtral à souhait.
-Votre Grandeur, je suis n’en doutez point fort contrit de la funeste tournure de ces événements et votre obligé.
Que pouvons-nous faire pour vous être agréable et vous soutenir en cette dure épreuve qui vous frappe ?

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Gnia
Beaucoup de questions et peu de réponses. Visage impassible ne trahissant aucune émotion, la Comtesse avait écouté le Chancelier. Seul l'azur de ses iris avait pris une teinte sombre et pour qui la connaissait cela ne présageait rien de bon.
La Saint Just observa quelques instants de silence après la dernière tirade mélodramatique du Dublith puis la voix rauque teintée de l'accent typique des natifs de Picardie s'éleva dans la pièce, calme, précise, le verbe acéré.


Excellence, puisqu'il semble que nous soyons parents en sus d'avoir à traiter délicate affaire, apprenez que je suis à l'image de ma missive. Claire, tranchée et sans fioriture. Si vous en doutez, demandez donc aux Béarnais ce qu'ils ont pensé de mes mandats de régnante, vous ne serez pas déçu de la lecture.

Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire mauvais à cette évocation, vite réprimé pour retourner à ce qui les intéressait. Le Baron avait subtilement sous-entendu que le Comté comptait bien faire rejaillir la faute du piètre commandement de leur armée sur les voyageurs et il convenait de lui démontrer à quel point une artésienne mâtinée de sang Dublith pouvait s'avérer pugnace et retorse, si la cicatrice qui courait sur sa mâchoire et son cou ne suffisait pas à en donner une idée précise. A l'adresse du Chancelier, un sourire affable de façade que vient trahir le ton sévère.

Tsss. Tsss. Excellence, voyons... Vous donnerai-je donc l'impression d'être une oie blanche ou une sotte petite dinde qui se lance dans une affaire sans en avoir soigneusement réfléchi les tenants et aboutissants pour que vous cherchiez si maladroitement à prêcher pour votre paroisse ? A l'avenir, je vous déconseille très sincèrement de me sous-estimer, nous gagnerons un temps précieux.

Et de hocher légèrement le chef pour exprimer la négation et de laisser fleurir un sourire faussement contrit sur ses lèvres pleines.

La loy martiale a été promulguée le vingt-sixième jour du mois de juin, avec effet le lendemain. Nous avons voyagé alors que l'aube se levait sur le quatrième du mois de juillet. La loy martiale n'était donc pas une nouveauté, quoique vos autorités n'aient pas crû bon d'efficacement communiquer sur ce point, nous-même l'ayant appris par le plus pur des hasards.

Quant à vos listes sans fondement, je sais par une vieille connaissance que j'ai en votre conseil que le mien ne figurait pas sur celle du Périgord Angoumois et que celui de ma Dame de compagnie en a été retiré la nuit même où nous avons voyagé.

Il me semble dès lors que les causes de ce funeste et regrettable concours de circonstances soient entièrement du fait du Périgord Angoumois et non du nôtre comme vous cherchez si bien à l'induire.


Le regard toujours plongé dans celui de son vis-à-vis s'anime d'une lueur trouble.

Un Comté aux abois ? A la réputation sanglante ? Pardonnez-moi de ne pas être au fait de vos affaires. La réputation du Périgord Angoumois n'est pas parvenue jusqu'à moi et la rumeur des troubles en Périgord, je l'ai déjà dit, ne m'est parvenue que par des bruits de couloir en provenance de l'AAP, de ceux qui disent que votre armée n'en était pas à ses premières bavures lorsqu'elle nous a attaqué.

Une demande de laisser passer n'est-elle donc pas suffisante pour espérer un jour quitter votre comté et si possible pas les pieds en avant ? Quelle précaution supplémentaire fait-il donc prendre ? Dois-je songer à lever une armée privée pour assurer ma sécurité et celle de mes gens ?

Les listes ? Parce qu'il y en a plusieurs ? J'ai appris l'existence d'une liste sur laquelle figurait ma Dame de compagnie le lendemain de notre rencontre avec votre armée. Les raisons de notre présence dans la lance composée des membres du Lion de Juda ne nous a jamais été demandée si ce n'est par le Béarn et a fait l'objet d'une entrevue publiée à l'AAP. Je gage qu'il est suffisamment saugrenu de trouver une noble plusieurs fois titrée et justement ancienne régnante du Béarn dans une lance à la réputation douteuse pour que l'on se pose des questions. Jusqu'à preuve du contraire, il me semble qu'en ce Royaume la présomption d'innocence a toujours cours.

Quant aux usages en vigueur en votre province, ne cherchez pas en rejeter la faute sur notre parent. Il ne s'agit point là d'usage ou de coutume mais simplement de l'incapacité du commandement militaire, infoutu de donner à ses hommes un signalement précis des groupes de voyageurs autorisés à circuler et d'une pauvreté évidente de communication sur l'état d'alerte de votre province.

J'ai été amenée à vivre durant mes mandats de conseiller comtal de nombreux états d'alerte, de lois martiale, d'état d'urgence ou et pas moins de deux guerres et non des moindres. J'ai moi-même promulgué un état d'alerte et vécu en tant que régnante une loi martiale. Je gage dès lors que ma jeunesse ne vous permet pas de sous-entendre que je sois une écervelée qui met en danger ses gens par son inconséquence. J'en serai fâchée.


L'argumentaire avait été long et la Saint Just souffrait encore de sa blessure réouverte. La plaie s'était rappelée à son bon souvenir au cours du discours, la respiration s'était faite sifflante, le souffle plus court. Il convenait dès lors d'observer une pause pour éviter l'une des ses crises de quintes de toux sanglante qui la laissait épuisée des jours durant et surtout de discipliner cette respiration fuyante.
L'alerte passée, le regard se fait enfin plus accueillant, un sourire franc et discret accompagne ses derniers mots


Lorsque je suis arrivée à la Casa, j'avais grand besoin de soins rapides et importants, ne vous fustigez donc de ne pas m'avoir connue à ce moment-là.
Toutefois j'ose espérer que je pourrai compter sur votre soutien lorsque je pourrai enfin quitter l'Angoumois.
Quant à m'être agréable et me soutenir, de vous en particulier et en tant que parent, je ne vous demanderai que de vous enquérir de temps à autre de moi et s'il vous sied de parfois nous accorder une conversation. Les longues convalescences loin de chez soi sont dures pour qui ne prise guère l'inaction.

De vous Chancelier du Périgord Angoumois, je vous demanderai de communiquer à qui de droit nos demandes de réparations sur lesquelles je ne compte absolument pas revenir.
A minima, nous fournir armes et écus pour remplacer ceux perdus durant l'échauffourée, l'autorisation pour les érudits parmi nous d'enseigner et de postuler pour les embauches de fonctionnaires, la garantie qu'aucun de mes gens ne sera inquiété lors de ses déplacements tout le temps que durera notre convalescence sur les terres du Périgord Angoumois et enfin lorsque nous pourrons repartir, une escorte composée de soldats périgourdins pour quitter votre province. Ainsi, nous pouvons espérer ne point avoir de mauvaises surprises.


Le front se plisse, le nez se fronce et d'ajouter une moue goguenarde éclairant d'une lueur mauvaise le minois de la Comtesse

Ah, j'oubliais. Faites savoir à votre Capitaine que nous ne prisons guère ses manoeuvres douteuses et prévenez-la qu'elle s'adonne à un jeu dangereux. La Curia ne nous a sur aucune liste, le prévôt du Béarn a beau faire partie du même ordre qu'elle, elle peut fouiller tant qu'elle veut, tenter de fabriquer de toutes pièces des failles là où il n'y en a pas, je doute qu'elle parvienne là où une poignée de féroces opposants en Béarn a échoué. Ma réputation et celle de mes gens n'est entachée de rien dont nous ayons à rougir, je peux me targuer d'alliances puissantes et je ne crois pas que la Dame ait véritablement envie de m'avoir pour ennemie...
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Vonafred
La réponse ne tarda point et fut à la mesure de ce qu'il escomptait.
Le Baron l'écouta de bonne grâce sans l'interrompre.

La Comtesse maitrisait parfaitement son sujet et le mena avec tranchant et vigueur sans les habituelles digressions affectives ou diplomatiquement correctes d'usage chez les bavards.

Il déplaisait au Dublith d'avoir à argumenter encore, mais on ne choisit ni ses Comtes ni leurs Conseillers et il fallait en sortir...

-Comtesse, je reçois fort bien vos arguments, votre chaire meurtrie tout comme mon honneur m'interdisent de songer un instant à vous tromper ou falsifier mon intervention.

Un regard ferme ponctua sa dernière phrase.

-A la décharge de notre Armée, vous et votre suivante êtes bien sur une liste officielle et c'est l'Intendant des Services de Renseignement de ce Comté qui vous l'affirme. Vous n'y êtes plus, j'ai fais le nécessaire.

Je ne cherche point à fustiger nostre éstimé cousin, je dis simplement que les gens qui se placent sous la garde d'un des leurs méritent attention et protection renforcée.
C’est en tout cas ce que je fais pour les miens.


Reprenant haleine après cette longue tirade.

-Votre requête sera transmise en bonne et due forme à nostre Conseil et je m’acharnerais à ce que réponse et justice soit rendue, je vous en donne ma parole.
Quand à nostre Capitaine, je ne vois qu'une franche et loyale discussion entre vos deux personnes pour tenter de régler vos interprétations respectives.


Le Chancelier laissa la place au...Dublith.
-Quand à mon soutient, il vous est acquis.
Escuyers, Gens d'armes de ma maisonnée, ma Franche armée, assureront votre protection en nostre Comté si vous en manifestez la volonté.


L'homme était fort craint à défaut d'être aymé, avait compères, langues et soudards aux quatre coins du Royaume.
Le Kreis venait de lui conférer la distinction suprême de Bruder de l'Ordre Teutonique, sa parole était ferme et sa volonté en l'instant...de fer.


-Comtesse, avec votre permission...
Le Baron s'inclina courtoisement
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