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[RP] Le parfum du jasmin

Etsuko
Pli à la main, Etsuko se promène dans son jardin.
La longue silhouette se promène distraitement dans les allées, regardant sans les voir les floraisons luxuriantes de l'été. D'un jardin à l'abandon pendant de longues années, en moins de 6 mois, le jardinier a su en refaire un petit paradis. En temps normal, elle le contemplerait longuement, profitant de la moindre touche de couleur, du moindre parfum. Là, elle flotte prise d'une sorte de crainte à ouvrir l'enveloppe qui pèse au bout de ses doigts. Elle a dépassé sans s'y arrêter le petit banc sous le saule d'où souvent elle contemple les évolutions des carpes. Dépassé aussi, le tronc du cerisier où elle aime s'adosser et prendre des décisions.
Le chant des oiseaux a beau remplacer avantageusement les cris des enfants, ça lui manque.
Et comme un écho oublié que réveille le nom de l'expéditeur, résonne dans sa mémoire, les rires de deux fillettes jouant à cache-cache dans un autre jardin, il y a longtemps, il y a dix ans, il y a une autre vie.
L'odeur du jasmin flotte dans l'air comme il flottait à cette époque,transportant la Hashamachi au pays de son enfance. Une autre île, d'autres paysages et pourtant, ce soir les deux se confondent sous yeux, les différences gommées par le parfum des souvenirs.
Elle se laisse glisser souplement dans l'herbe, repliant ses longues jambes sous elle.
Une profonde inspiration et un ongle nacré déchire précautionneusement l'enveloppe.

Citation:
A Etsuko, mon amie d'enfance, de déboires et de bonheurs.

Kon'nichi wa,
Trop de temps s'est écoulé sans nouvelles, mon amie, et j'espère venir te voir au plus tôt, enfin, si tu le veux bien.
Je suis actuellement à Iwakuni, village bien trop calme pour moi. Les gens dorment le nez dans leur saké ou ne salue même pas. Le bon temps est passé on dirait... Mais je ne désespère pas, j'ai rencontré aujourd'hui même un homme charmant, beau de surcroit, qui désire tout comme moi réveiller ce village. Il désire prendre le bateau pour le Sud et je pense l'accompagner, ainsi je pourrais te revoir. Sa marraine habite dans ta région m'a t'il dit. Il parait qu'elle est de noblesse aussi.

J'espère que tu te portes à merveille. Salue ton père et ta mère de ma part, j'espère qu'ils vont bien eux aussi.

Au plaisir de te lire en retour.

Ton amie,
Katsumi

Iwakuni
Daimyo Uchi
9/07/1458


Un petit sourire joue sur les lèvres d'Etsuko en lisant. Katsumi n'a pas l'air d'avoir trop changé.
Le sourire s'évanouit sur le dernier paragraphe. Évidemment, elle n'est pas au courant. C'est déja miraculeux qu'elle ait réussi à retrouver sa trace. Comment lui dire? Que lui dire, surtout? Il y a des drames qui ne se racontent pas, s'évoquant seulement du bout des lèvres.
Elle laisse ses onyx errer sur le jardin. Là dans le lointain, deux fillettes aux longs cheveux se poursuivent au milieu du bosquet de jasmin, finissant par s'écrouler hors d'haleine sur la pelouse.


On restera amies pour la vie?
Promis, Etsuko, meilleures amies pour toute la vie.


Une partie de chatouilles avait brisé la solennité du moment, noyant le serment enfantin sous les rires.

Les larmes aux yeux, Etsuko contemple les deux fillettes qui s'évanouissent dans la brume du soir, entourées de leurs rires.
Ce soir, elle a une lettre à écrire.

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[Signature hors normes, merci de vous conformer au règlement du forum.]
Etsuko
Elle a fait sortir le bouquet de roses de son bureau. Si l'odeur du jasmin la replonge en enfance,souvent l'odeur des roses l'amène au bord du malaise. Le grand jardin embaumait les roses, ce jour-là. Pour elle, les roses ont l'odeur de la mort.
Elle mordille sa plume, indécise. Que raconter à Katsumi? Elles se sont quittées enfants et heureuses, ce sont maintenant des adultes. Elle lisse la feuille et se jette dans l'écriture. A trop réfléchir, on perd le gout des sentiments.


Citation:

A Katsumi_Chizue,
en la ville d'Iwakuni,
Daimyo Uchi

Katsumi,
Je ne sais par où commencer.
C'est une joie d'avoir enfin de tes nouvelles. Souvent, je me suis demandée où ton père t'avait emmené et comment vous aviez survécu à ces noires années. Souvent, je me suis demandée ce que tu devenais, mon merle moqueur. J'ai espéré que tu sois vivante, toi aussi et que le sort t'ait épargné.
Te souviens tu de ce surnom? je t'avais appelé comme ça et à cause de ton rire et aussi, de ta voix pure quand tu chantais. Tu chantais tout le temps, à cette époque.
Ta voix s'est elle éteinte? Chantes tu encore le moindre moment de ta vie?
Oh, mon merle, tant de choses se sont produites.
Deux ans après ton départ, nous avons eu la joie de voir la famille s'agrandir de nouveau. Un charmant petit frère du nom de Chouchi. C'est un petit diable, vif et intelligent, mais terriblement turbulent.
Et puis... Et puis, le temps de troubles nous a rattrapé. Le même jour, nous avons perdu nos parents et mes deux ainés.
Je suis abrupte, je le sais, mais ce jour m'est pénible à évoquer et il me fallait bien te l'annoncer. D'une certaine manière, je crois que aucune de nous ne s'en est remise, ni les jumelles, ni Ouhi, ni moi. Nous avons trouvé refuge auprès de Grand-père Furu.
Et puis,... et puis la vie a continué, avec ses projets, ses buts, ses envies, ses devoirs et ses obligations, surtout.
Me voilà à 20 ans, mère de trois enfants ou presque et depuis moins de six mois, maintenant Matriarche des Hashamachi.
Pompeux, non?
Épuisant et stressant, surtout. Je doute, souvent.
Au fait, je te préviens: interdiction de m'appeler Matriarche!
Ce nom m'a toujours fait penser à de vieilles douairières rondes et grasses et je ne suis aucun de ces trois adjectifs.

Viens, Katsumi, viens dès que tu peux.
J'ai déja fait préparer ta chambre.
Toujours chez moi, tu seras la bienvenue.
La porte t'est ouverte.

J'espère de tes nouvelles rapidement.
Je ne tiendrai spas dix ans cette fois, sans entendre ta voix, joli merle.

Hashamachi no Etsuko
Dame des Hashamachi,
Amie d'un merle et respirant le jasmin à pleins poumons.



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[Signature hors normes, merci de vous conformer au règlement du forum.]
Utari.corentin.san


Un coursier de Kurume arriva plus tard que prévu à sa destination, la faute aux brigands qu'il avait dû éviter lors de la traversée de l'île pour rejoindre les côtes orientales d'Otomo no kuni dont Usuki était la passe. Il avait usé ses waraji, ces sandales faites de corde de paille de riz que le petit peuple appréciait pour les longues distances. C'est loqueteux qu'il se présenta devant les bushi de la famille pour leur remettre le pli destiné à leur maîtresse.
Corentin a écrit:


      À Dame Etsuko des Hashamachi,
      en son domaine familial, Usuki.


    Très chère amie, à peine mon retour de Nagasaki que je repartais pour Kurume d'où je vous écris cette missive parfumée au jasmin. Je n'ai donc eu guère le temps de vous annoncer mon mariage avec la belle Akemi par une rencontre en bonne et due forme. La bénédiction a eu lieu en toute intimité, enfin presque, organisée par un prêtre bouddhiste sur une plage de l'Extrême-Occident.

    Vous vous doutez bien que je suis, pour ma part, des plus heureux suite à cet évènement, aussi je prenais de vos nouvelles. Je suis, et je saurais toujours à votre service, alors n'hésitez pas si vous souhaitez que je vous fasse quelque courses à l'ouest de l'île, en Uchi, comme en Otomo, pour votre compte personnel ou pour la Daïmio que vous servez en tant qu'Intendante au commerce.

    Que les kamoui veillent sur vous et votre famille,

    Corentin.

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酒なくて何の己が桜かな : Pour moi que sont les cerisiers en fleurs, s’il n’y a pas de saké ?
Etsuko
Jasmin toujours, le pli qui arrive de Corentin.
Un peu surprise, la Féline. Elle n'aurait pas penser que le Aïnou était homme à parfumer son courrier et encore moins avec une senteur si sucrée. Une attention pour elle? Peut être, Corentin sait être surprenant. Quoi qu'il en soit, elle apprécie la fragrance qui s'échappe de la lettre. Les mots couchés sur le papier lui arrachent un sourire léger. Les bonnes nouvelles se faisant rares ces temps-ci, elles sont d'autant plus appréciées.

Citation:

A Utari.corentin.san, vagabond aux pieds légers
Quelque part sur notre belle île

Corentin,

Mes voeux vous accompagnent Akemi et vous pour votre union. Qu'elle soit longue et prospère.
Avant de vous envoyer plus loin, repassez donc par Usuki.
Un repas vous y attendra en mon domaine.
Ainsi, nous aurons tout loisir de parler affaires, entre autres. Vous savez mon goût pour les discussions à bâtons rompus.
En parlant de goûts, pouvez vous m'indiquer quelles sont les couleurs d'Akemi et vous? Et ça de préférence avant votre retour?
Si jamais durant vos pérégrinations, vous trouviez soie de Chine de bonne qualité, n'hésitez pas à l'acquérir. Je vous remboursera dès votre retour. Elle est devenue quasiment introuvable. A croire que toutes les femmes de l'ile sont en train de préparer leur trousseau.

Que Bouddha illumine votre voie
Hashamachi no Etsuko, Dame impatiente de papoter

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[Signature hors normes, merci de vous conformer au règlement du forum.]
Utari.corentin.san
De la soie de Chine, rien que ça. Déjà qu'il y a quelques jours je ne connaissais pas le Pays du Milieu, alors maintenant faire le commerce de ses denrées de luxe. Ostentatoire Etsuko, toujours à la recherche de quelque embellissements, comme si son charme naturel ne suffisait pas. Ah les femmes, et je connaissais le même problème avec ma belle. D'ailleurs abandonnant une nouvelle fois Akemi dans une impulsive envie de rentrer à Usuki exceptionnellement, je cherchais entretemps sur les marchés de Kurume et Kumamoto qui jalonnaient ma route... de la soie. J'ai décidé finalement de brigander un marchand coréen sur le chemin pour lui extorquer quelques rouleaux de ce tissu fort cher. Quelle ne fut pas sa surprise en me voyant lui abandonner sa bourse et ses autres richesses. Étrange brigand que je pouvais faire. Ma course vers Usuki continuait pour finalement l'atteindre fort tôt le matin. Je n'avais même pas prévenu mon amie de l'arrivée imminente. Aussi je trouvais au fur et à mesure que j'approchais du domaine la surprise amusante. Je ne comptais pas me présenter aux bushi de garde pour renter comme un voleur dans la maison de la matriarche. Non pas la surprendre au saut du lit, ce serait un risque inconsidéré que de se recevoir un coup de katana, caché sous l'oreiller d'Etsuko, mais pourquoi pas l'attendre patiemment en son salon. Léger sourire malicieux lorsque je fus en place sur la natte prévue à cette effet pour un quelconque invité...
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酒なくて何の己が桜かな : Pour moi que sont les cerisiers en fleurs, s’il n’y a pas de saké ?
Etsuko
Pour surprendre un oiseau au nid, encore faut il qu'il y soit, surtout un oiseau de nuit comme Etsuko. Ayant depuis longtemps abandonnée la lutte contre ses cauchemars récurrents, elle ne faisait que de très courts sommes la nuit, s'accordant une longue sieste en milieu de journée. Cette fois-ci, c'est sur le haut de la falaise qui courait le long de l'océan qu'elle était allée lire son courrier. Le Merle lui avait répondu. Elle avait résisté à la tentation enfantine d'ouvrir la lettre de suite et l'avait emporté comme un précieux trésor dans une de ses longues chevauchées qui la laissaient apaisée. Laissant son cheval paître l'herbe rase, elle s'était installée sur le promontoire face aux flots outremer et avait enfin ouvert l'enveloppe.

Citation:
A Etsuko, mon amie retrouvée...

Tant d'années ont passé sans te voir, tant d'évènements se sont déroulés et j'apprends cette nouvelle tellement grave : celle de la mort de tes parents ainsi que de ta fratrie. J'en suis bouleversée, Etsu. J'aurais tellement voulu être à tes côtés pour te soutenir dans ces moments douloureux. Pendant ce temps, j'étais sûrement entrain de jouer dans les jardins avec des amis et je m'en veux tellement, Etsu, même si j'y peux rien. Soit sûre de tout mon soutien et de mon amitié. Je te le prouverais encore plus en venant te trouver.

Je ne suis plus retournée dans ma maison familiale depuis bien longtemps. Mon père doit se faire vieux, j'ai des nouvelles rares de lui. J'espère seulement qu'il se porte en bonne santé et qu'il s'occupe bien de ma mère qui a toujours eu une santé fragile. Je leur enverrais prochainement une lettre pour leur annoncer le projet de venir te rejoindre. Ils en seront sûrement contents.

Je suis encore à Iwakuni, j'ai essayé de trouver une embarcation, mais il n'y pas encore de port construit. Les bateaux viennent s'échouer sur la plage, s'ils essayent de se rapprocher de la côte. C'en est bien malheureux. Je vais devoir trouver une autre solution, parce qu'un port, ca ne se construit pas en un printemps et tu le sais bien.
J'ai rencontré deux femmes en taverne qui me sont très sympathique. J'imagine qu'une amitié est entrain de se tisser entre-nous. C'est sûrement avec elles que j'irais trouver le chemin pour venir jusqu'à toi.

Je vais partir 3 semaines au sanctuaire, une petite cure qui ne me fera que du bien. Peut être y trouverais-je sur le chemin un bel homme qui voudra bien discuter avec moi... Encore un. Moui, faudra que j'arrête les frais une fois, mais j'suis comme ça. Un jour je me lasserais et j'trouverais celui avec qui je passerais ma vie.
De ton côté, j'espère que tu as trouvé ton âme soeur.

Je te quitte sur ces dernière lignes mon Etsu, je dois mettre le riz à sécher.
En attendant ta prochaine lettre, je t'envoie quelques pétales de cerisiers, symbole de notre amitié.

Ton merle,
qui s'ennuie de toi,
Iwakuni, 23 juillet 1458


Un sourire en apercevant les pétales séchés coincés dans les plis de la lettre, vestige d'un rite enfantin. Qui avait commencé à l'époque? Le Merle, la Féline qui ne l'était pas encore? Les deux en symbiose, certainement. Toute leur correspondance enfantine en était parsemée: cerisier, rose, jasmin, chèvrefeuille, en automne, les feuilles flamboyantes les remplaçaient. Même l'hiver si dépouillé ne les trouvaient pas dépourvues, tellement elles en faisait sécher en prévision.
Les onyx se posèrent sur les vagues. Elles allaient lui amener son amie, mais pour le moment la retenaient loin. Drole de dualité. Rien n'est jamais blanc ou noir, ou si rarement. Repliant précautionneusement son courrier, elle se leva pour rejoindre sa jument.
Elle rentra plus posément qu'elle n'était partie.
L'équidé laissée entre de bonnes mains à l'écurie, elle rentra au salon par le jardin.
Sourcil qui se lève surpris en voyant une silhouette familière installée.


Je dois vraiment avoir la garde la plus catastrophique du pays. On rentre dans cette maison comme un moulin. Et les domestiques ne valent pas mieux qui ne sont pas encore aperçus de votre présence, Corentin san.
Enfin, on partira du principe que vous n'êtes pas là pour m'assassiner.


Sans laisser le temps à son hôte de se lever et de se lancer dans le rituel de salutations, elle se glissa vivement sur une natte face à lui. Elle se retint de ciller en découvrant les nouveaux tatouages qui lui ornaient le visage. Le choix des roseaux se révélait intéressant. Son choix était donc fait. La discussion s'annonçait passionnante. Le Emishi savait il vraiment dans quoi il s'engageait en faisant un tel acte?

Avez vous fait bonne route? Votre charmante épouse est elle là aussi?
Le grand air vous a fait du bien, on dirait. A moins que ce soit le mariage.


Etsuko pencha la tête pour mieux contempler le grand aïnou qui lui faisait face, une étincelle malicieuse dans les yeux.


Quoique vous n'avez pas l'air béat et niais des jeunes mariés. Ça se voit que la nuit de noces est loin.
Vous restez manger, j'espère?



Edit pour oubli d'un paragraphe^^
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Utari.corentin.san
Elle est là, elle est là, elle ne dormait pas... Je sais, j'ai entendu le bruit des sabots de sa monture sur le revêtement de gravier des allées du jardin. Aussi je reprenais une posture plus digne pour l'accueillir, posant mes poings fermés sur mes cuisses, les bras légèrement pliés, le dos droit. Un sourire amusé se dessina alors qu'elle jugeait sa garde et sa valetaille, mais je ne commentais point, les pauvres. Lorsque la dame des Hashamachi aborda l'option de l'assassinat, je manquais d'éclater de rire. Je la laissais alors s'agenouiller en face de moi sur un tatami. Aussitôt je me prosternais respectueusement avant qu'elle ne continua, quoique me laisserait-elle en placer une ? Bavarde Etsuko. Cela faisait donc bien longtemps que je ne l'avais vu.

Sachant que nous allions parler affaires, je n'ai osé l'amener céans, lui répondis-je au sujet d'Akemi. Cependant, si vous nous invitez tantôt, très chère, je vous ferais la grâce de sa compagnie.

M'inclinant derechef par respect, j'envoyais mes bras derrière pour en ramener un large coffret de bois que je fis glisser sur le côté jusqu'à le présenter à mon amie. Cérémonieusement, je l'ouvris à ses yeux pour y afficher ma trouvaille : un rouleau de soie fine, comme promis. Vous restez manger, j'espère ?

Si possible!

On se débarrassait pas aussi facilement de moi. Et puis après avoir crapahuté dans la campagne d'Otomo, j'avais faim, j'aurais bouffé Etsuko, c'est dire...
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酒なくて何の己が桜かな : Pour moi que sont les cerisiers en fleurs, s’il n’y a pas de saké ?
Etsuko
Lent sourire qui se peint sur le visage de la Féline en découvrant le rouleau de soie. Décidément, Corentin est homme de parole. Les longs doigts palpent le tissu arachnéen.

Elle est magnifique, Corentin san. Tissage serré, pas de défaut. Elle a du vous coûter une fortune.


Son regard croisa celui de l'homme en face d'elle. L'étincelle affamée qui y luisait ne lui échappa pas. Il n'était pas question que de sushis, visiblement. Roseur délicate qui gagne sa gorge et ses joues à son grand agacement, à peine visible mais là pourtant. Elle pousse un grognement intérieur: "Te voilà avec des réactions de vierge effarouchée, c'est ridicule." En réaction, elle répond d'un ton légèrement railleur en se levant.


Oh, ça c'est encore une des choses qui se fait le plus facilement dans cette maison: Nourrir les affamés. Je me dis d'ailleurs que je devrais peut être charger la cuisinière de nourrir les prochains intrus.
Elle les mettra hors de combat par une indigestion. Ce sera toujours plus efficace que les gardes.

D'ailleurs, expliquez moi donc par où vous êtes passé que je sache qui réprimander et que je vois ce que je peux faire pour cette passoire qu'ils appellent un mur d'enceinte.

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Utari.corentin.san
La réflexion d'Etsuko quant à ma faim me fit sourire. Remarquant par ailleurs qu'elle rougissait légèrement, je baissais soudain le regard, sentant sa gêne : mes yeux la dévoraient depuis tout à l'heure. Je me penchais alors légèrement en avant pour masquer mon malaise, tout aussi incommodé par mon comportement inapproprié. Ne trouvant d'autre échappatoire, je refermais le coffret et le poussait solennellement vers elle avant de répondre à sa question.

Par la dense forêt de bambous qui clôt votre enceinte au sud du domaine. Au premier regard, cette haie naturelle semble infranchissable... cependant, pour moi non, terminais-je, avec un sourire plein de malice.
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酒なくて何の己が桜かな : Pour moi que sont les cerisiers en fleurs, s’il n’y a pas de saké ?
Etsuko
Tête qui se penche légèrement de coté, onyx qui scrutent la nuque un moment découverte et doigts qui caressent machinalement les veines du bois de ce coffret dont elle se retrouve détentrice. Par cet échange de regards, de nouvelles possibilités se sont ouvertes. Accaparée par les enfants et ses responsabilités, Etsuko oublie souvent qu'elle est femme. Ce rappel intempestif la trouble, peut être plus qu'il ne devrait.

Si, elle ne l'est pas pour vous, j'imagine que quelqu'un d'autre réussira à trouver le chemin, sans vouloir diminuer vos talents de chasseur.
J'en connais qui dès demain vont se retrouver à jouer aux maçons et aux défricheurs. Ca les occupera utilement pour changer.


D'un geste gracieux de la main, elle indique le chemin à Corentin. Pas de pompe inutile pour le repas. Ils se retrouveront à manger dans la grande salle commune avec l'intendante et le vieux sensei, déjeuner informel entre amis.
Le repas se passe dans une atmosphère détendue, plaisanteries et nouvelles s'échangent gaiement.

Après le repas, Etsuko emmène Corentin dans le jardin, sa fierté. Ses mains volettent pour souligner ses propos. La dame parle, répond, interroge. De tout, de rien, du mariage, des marchés, des coutumes, des autres sô. Sa curiosité n'a d'égale que sa prolixité, ce jour. Et puis, il sont tant de sujets de conversation à aborder, de retard à rattraper. Leurs pas les ramènent sous le cerisier. Sans façons, ils s'y installent en bavardant toujours. La chaleur les rattrape et rend languissants les mots échangés.

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Utari.corentin.san
Je souriais amusé en imaginant ses gens qui allaient défricher la bambouseraie et terminer aussitôt après l'enceinte. Ts, ts, comment j'allais entrer maintenant ?... Halala, mais là n'était plus la question : manger! Une table bien garnie, la dame des Hashamachi était toujours pleine de surprises. M'avait-elle percé à jour ? Non, le piège était trop gros. Aussi mangeais-je avec une retenue toute nippone. Et déjà Etsuko voulait me faire digérer en nous promenant dans son jardin. De fort laconique, voire muette, mon amie était très ouverte ce jour, et cela me surprenait au plus haut point. Elle va te manger!!! Mais arrête-toi! C'est une sorcière, regarde ces ténébreux yeux d'onyx, affamés!!! Brrrr... Hahaha, je t'ai bien eu va. Grrrrr! Oh, arrête de faire ton Chouchi!

D'ailleurs, comment va votre famille, votre clan, très chère amie ? lui demandais-je, alors agenouillé à ses côtés sous l'ombre bienfaisante du cerisier.
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酒なくて何の己が桜かな : Pour moi que sont les cerisiers en fleurs, s’il n’y a pas de saké ?
Etsuko
Ma famille...Égale à elle-même.

Etsuko n'en dira pas plus. Raconter la lente agonie de Seika à Nagasaki, les "pertes " de Chouchi, les rêveries de Ouhi qui la rendent mutique, Furu réfugié au plus profond d'un monastère? A quoi celà servirait il? Elle n'a pas envie de se faire plaindre, pas envie d'étaler ses soucis, pas envie de parler de ceux qui sont au loin et dont elle n'a pas ou peu de nouvelles. De toutes façons, se reposer de ses soucis sur les autres n'est pas dans ses habitudes, ce serait impoli, pour le moins.

Clan, je ne sais pas. Je pense que nous en sommes aussi loin qu'il y a huit ans.

Son index se tend et effleure les roseaux tatoués sur la joue de Corentin.

Pourquoi?

L'art de répondre à une question par une autre question? Peut être bien.
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A peine une caresse, mais ses doigts qui m'effleurèrent alors me suffirent pour frissonner imperceptiblement. Pourquoi ce tatouage ? Pourtant cela était si compréhensible. Du moins pour moi, l'Emishi (barbare), qui allais de maison en maison pour trouver un toit et à qui l'on fermait la porte. A travers l'archipel, si ce n'est le petit peuple ou les geisha, personne n'aurait voulu de moi. Mais arrivé à Usuki, ma rencontre avec la dame des Hashamachi fut notoire. Les roseaux ne marquaient pas mon appartenance à ce clan en particulier, mais bien se rajoutaient aux autres tatouages : livre ouvert de mes pérégrinations et des personnes croisées. Etsuko devenait la dernière d'un long voyage qui prenait enfin un tournant peu commun. Quelqu'un avait réussi à me sédentariser à l'autre bout de l'île... surtout ne pas lui en parler, jalouse comme elle était. D'ailleurs il était où son katana ? Elle avait certainement dû l'oublier sous son oreiller, et c'était tant mieux.

Pour tout vous dire, Hashamachi no Etsuko sama, c'est un livre que je porte sur moi, chaque portion charnelle de ma peau équivaut à une page à tourner... Vous faites désormais partie de cette longue histoire!
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